Maxime Lledo : "Un ministère de l'Immigration ? Pourquoi pas !"

  • il y a 3 jours
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Transcript
00:00Maxime Liédo est avec nous, bonjour Maxime, vous savez que vous retrouvez tous vos éditorialistes le matin sur Sud Radio,
00:08ils se relaient et nous organisons nos débats entre 8h20 et 8h30, c'est comme ça que ça se passe,
00:14et je dois vous dire que c'est un immense plaisir, je sais combien vous êtes heureux de nous écouter le matin,
00:20pour écouter Sud Radio c'est pas compliqué, vous avez une appli, vous chargez l'appli et vous appuyez sur votre smartphone
00:27et vous pouvez écouter Sud Radio. Maxime Liédo, revenons sur la formation de notre gouvernement,
00:33depuis plusieurs heures il y a une petite musique qui monte, le Premier Ministre pourrait créer un ministère de l'immigration ?
00:42Oui, c'est depuis le début de la semaine clairement le sujet qui crispe le milieu politique,
00:47ce serait une volonté du nouveau Premier Ministre Michel Barnier d'instaurer à nouveau un ministère de l'immigration,
00:53alors si d'ici là évidemment et depuis que l'annonce a fuité, son entourage a fait quelques déclarations pour calmer déjà la levée de boucliers en cours,
01:01il n'y a n'empêche toujours pas eu de démentis francs quant à cette éventualité,
01:05et il est toujours amusant franchement de voir les réactions épidermiques que ça provoque,
01:09un député du camp présidentiel nous disait que ça donnerait beaucoup trop de place à Marine Le Pen et à ses idées dans le débat politique,
01:18pour Olivier Faure on le rappelle, patron du PS, pas de doute c'est le virage humaniste qu'attendait les français après avoir voté lors du fonds républicain,
01:26c'est évidemment ironique, alors Clémentine Autain ce serait la preuve des dividendes versés au RN par le nouvel gouvernement,
01:31et même de l'autre côté de l'échec et politique, l'initiative si vous voulez ne fait même pas l'unanimité,
01:36Eric Ciotti a balayé ça hier soir d'un revers de main en disant que bon ça dépendait ce qu'on en ferait,
01:41et puis Jordan Bardella a tout simplement dit que les français ne voulaient pas de mots mais des actes,
01:45et ce qu'il fallait c'était appliquer enfin une politique de fermeté, bref c'est le concours des grandes déclarations.
01:50Alors ministère de l'immigration parle de Manuel Valls à la tête de ce ministère, j'ai entendu ça, on va y revenir,
01:58ces gens n'ont pas de mémoire politique, ils ont oublié qu'en 2007 c'était une idée forte de Nicolas Sarkozy.
02:04Mais oui alors ils n'ont pas forcément oublié mais ils se souviennent surtout de l'image désastreuse qu'a pu avoir la suite de l'intitulé du ministère,
02:10qui était le ministère de l'immigration, géré par Ortefeu et Eric Besson, mais et aussi de l'identité nationale,
02:16et rappelez-vous quand même, on est en 2007, c'est Nicolas Sarkozy, pas encore président,
02:20quel invité de la reine Arlette Chabot dans l'émission Politique Culte à vous juger,
02:23et il fait clairement mouche avec cette proposition, en une dizaine de jours il va franchir la barre des 30% d'intentions de vote,
02:29et le soir du premier tour c'est net, 31% des voix, meilleur score de la droite depuis Valéry Giscard d'Estaing,
02:35Le Pen va s'effondrer à 10% des voix, ça sera le pire score depuis 88,
02:39et il aura même réussi à siphonner François Bayrou et à tuer Ségolène Royal qui ne recueillera que 26% des voix,
02:46et bref vous connaissez la suite pour Nicolas Sarkozy, mais ça c'était un temps où la droite était forte et où la droite voulait gagner.
02:52Bien, un ministère de l'immigration pourquoi pas ?
02:56Pourquoi pas ? C'est-à-dire que peut-être que les français ont envie de parler vrai, ils savent ce que c'est ici sur Sud Radio,
03:00et surtout ils n'ont pas envie des commentateurs et des politiques qui leur expliquent que c'est trop compliqué, qu'on ne peut rien faire,
03:07que la situation est comme ci, qu'elle est comme ça, et puis dans quel monde on vit pour laisser croire que le thème de l'immigration,
03:13et surtout le thème de l'immigration illégale, devrait être la chasse gardée du Rassemblement National,
03:18surtout que les chiffres et les rapports que nous avons sur le sujet nous indiquent qu'il faut prendre ce phénomène à bras corps.
03:23Je vous donne un exemple, rapport de la Cour des comptes d'il y a quelques mois, on ne peut pas dire qu'elle soit dirigée par un dangereux nationaliste,
03:29c'est Pierre Moscovici, il faut le reconnaître après que son attitude pendant le débat n'avait pas aidé à beaucoup de sérénité,
03:34parce qu'il avait fait un rapport, rappelez-vous, sur l'immigration irrégulière et illégale.
03:38Il avait étrié l'exécutif, c'était quelques jours avant le vote de la loi immigration décriée, rappelez-vous, et portée par Gérald Darmanin,
03:46il avait dit non mais vous comprenez, je ne veux pas interférer dans le débat public.
03:49Pas de chance, c'est quand même le rôle de la Cour des comptes, et quand on se plonge dedans, c'est quand même assez intéressant.
03:53Des contrôles opérés aux frontières très limitées, des empreintes des étrangers qui n'étaient même pas prises,
03:58des préfectures surchargées, pas de vérification avec les fichiers de police,
04:01bref, on apprenait quand même que tout ça nous coûtait 1,8 milliard par an.
04:05Et rappelez-vous, promette d'Emmanuel Macron, je veux que 100% des OQTF soient exécutés.
04:10Aujourd'hui, 2023, 7%, alors évidemment, comme d'habitude dans ce pays, des solutions existent, mais on crie avant d'avoir mal.
04:16J'en pense à Ackely.
04:17Je pense que ça ne sert à rien, un ministère de l'immigration, pourquoi ?
04:21Parce que je crois que c'est Jordan Bardella, mais je suis sûr qu'il a dit, il existe déjà, c'est le ministère de l'intérieur.
04:26Pourquoi ça ne sert à rien ? Parce que ce serait un ministère de la com' en réalité, ça a été le cas sous Nicolas Sarkozy.
04:30Pourquoi ? Parce que l'immigration dépend de l'intérieur éminemment, donc il faut traiter le sujet.
04:35Mais c'est transversal l'immigration.
04:37Mais c'est transversal, affaires étrangères, les OQTF, c'est le grand point de blocage avec des pays comme l'Algérie qui ne veulent pas récupérer leurs ressortissants.
04:45Et affaires sociales, vous avez le cas de l'AME qui pose problème, l'aide médicale d'État, vous savez, aux migrants illégaux, irréguliers.
04:52Quand je dis ça ne sert à rien, il faut traiter, vous avez raison Maxime Liedot, le sujet, évidemment, mais je pense que ça se traite au niveau matignon, avec l'intérieur en pointe, et c'est déjà bien suffisant.
05:01Mais si vous voulez, ce qui m'a vraiment indigné quand j'ai préparé cette chronique, c'est les levées de boucliers par principe.
05:07Et ça si vous voulez, je pense que c'est plus possible. Peut-être qu'il y a un effet de com' de la part du gouvernement.
05:11Le levée de boucliers ?
05:13Non mais du nouveau gouvernement, j'entends l'argument de la colle, mais on ne peut pas...
05:17Regardez ce qu'il se passe en Allemagne. Olaf Scholz, après les différentes attaques et les différents attentats dans son pays, s'est juste dit, tiens, il faut peut-être remettre des contrôles aux frontières.
05:26Regardez le Danemark, qui a quand même une forte coalition de gauche au pouvoir, qui a décidé de faire l'immigration non seulement une réelle priorité, mais en plus, si vous voulez, ça a une efficacité.
05:34Donc peut-être que, justement, sortons de tout ce qu'on a l'habitude de faire en France, essayons de rassembler les forces et les problématiques au sein d'un même ministère pour têter le problème à la source.
05:42Essayons de parler d'être pragmatiques sur l'immigration.
05:44Mais c'est ce qui m'intéresse, c'est d'être pragmatique.
05:46Il faut être concret, ça peut être pris en charge par un Premier ministre qui irait fortement sur une immigration du travail, l'immigration choisie, qui était un des grands thèmes de la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy.
05:56Pour un ministère ou pas, est-ce une grande question, franchement ?
05:58Non, c'est quelqu'un qui procure les concepts.
06:00C'est quelqu'un qui procure les concepts.
06:02C'est là, si vous voulez, c'est quand même une préoccupation très forte des Français, il faut le rappeler.
06:06Et en plus, justement, ça fait des années qu'on essaie que ce soit géré ou par l'intérieur ou par Matignon, et on nous dit, on ne sait pas ce qui ne fonctionne pas.
06:14Mais je rappelle quand même que dans ce pays, il y a une institution payée par nous qui s'appelle la Cour des comptes, elle fait des rapports.
06:20Alors elle fait des rapports, des suggestions, personne ne les lit, personne ne les applique.
06:22Mais on sait ce qui ne marche pas, donc quand on sait ce qui ne marche pas, peut-être qu'il faut qu'il y ait une personnalité, pourquoi pas Manuel Valls,
06:28qui prenne le problème à bras-le-corps et qui dit, maintenant, c'est moi la pierre angulaire de ce projet et on va traiter le problème à la source.
06:34Je pense à Manuel Valls parce que c'est un homme de gauche qui a toujours été très clair sur les questions migratoires.
06:38Ben oui, c'est rare.
06:40Non mais c'est vrai, il est disponible.
06:42C'est disponible, ça j'en suis sûr. Il est 8h19, à tout de suite.

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