Quand le "sentiment de submersion migratoire" se fracasse sur le mur des chiffres !

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00:00— Avec nous, Maxime Liédo. Bonjour, Maxime. — Bonjour, Jean-Jacques. Bonjour à tous.

00:03— Bien. Le sentiment de submersion – on continue à en parler – de François Bayrou, là, se heurte à la réalité des chiffres,

00:11puisque nous avons les chiffres de l'immigration. Chiffre du ministère de l'Intérieur, connu hier et commenté tout à l'heure par Didier Lesquy.

00:19— Oui, absolument. Et puis c'est pas la première fois, si vous voulez, qu'on constate qu'une fois n'est pas coutume.

00:24La réalité souvent donne tort à une partie de la classe politique. Avant d'aller sur l'immigration, tout le monde a compris

00:30que le sujet n'était pas tellement l'immigration en France que l'immigration illégale. Et l'actualité vient nous percuter,

00:35puisque vous savez, hier soir, nous avons appris que l'homme qui a attaqué les policiers devant la préfecture de police

00:39durant l'après-midi était frappé d'une OQTF. C'était la même OQTF qui frappait notamment l'assassin de la jeune Philippine

00:46comme l'assassin de la jeune Lola. Et si j'insiste sur cette attaque, qui n'est qu'une partie évidemment de la toile de fond

00:51de la violence quotidienne en France, c'est parce qu'en réalité, elle vient percuter l'indignation préférée des vierges et farouchées

00:56depuis une semaine. Et vous l'avez dit, Jean-Jacques, c'est le fameux mot de subversion. On a entendu tout et son contraire.

01:03Mais ce qui est surprenant, c'est que – hélas, ça n'a rien de nouveau – depuis 30 ans, une partie de la classe politique a une méthode

01:09bien rodée. Elle niait d'abord, relativisait ensuite. Et quand tout devient un peu trop visible, accuser les chiffres d'être trompeurs,

01:15on l'a vu avec l'insécurité. Et on le voit désormais en effet avec l'immigration.

01:19— Alors les chiffres sont froids. Je le dis et je le répète depuis ce matin. Les chiffres sont froids. Vous faites cette chronique

01:26après la publication de ces chiffres hier par le ministère de l'Intérieur. Chiffres de l'immigration sur l'année 2024.

01:32— Absolument. Et vous en avez parlé à 7h40 avec Didier Leschi. Et c'est vrai que la réalité, à ce moment-là, prend une autre dimension

01:39et que tous les chiffres – et vous l'avez dit – doivent être pris avec attention. Rien que sur l'année 2024, la France a accordé

01:45337 000 nouveaux titres de séjour à des immigrés légaux issus de pays hors espace économique européen. Les stocks, il faut quand même

01:54rappeler que depuis 1997, si on regarde ces chiffres, le nombre de primo-titres de séjour a augmenté de 175%. Ces chiffres sont donc

02:02en hausse de 30% depuis 2017 et de 70% par rapport à 2007. Et un autre chiffre très important dont on parle trop peu, quand vous allez

02:10sur le site du ministère de l'Intérieur... Je recommande à tout le monde parce que si vous voulez, déjà, c'est une véritable plongée

02:14dans les outils statistiques du ministère de l'Intérieur. On a des 1.1, des 2.2, des tableaux Excel. Le stock de titres valides

02:21actuellement et documents provisoires de séjour détenus par des ressortissants des pays tiers se situe actuellement en France

02:28à près de 4,2 millions de personnes. Mais il y a pire, mine de rien, qui ne sont pas dans tous ces chiffres. Ce sont les clandestins.

02:35Leur nombre est estimé, on le rappelle, entre 600 et 900 000 personnes. Ce sont les chiffres du ministre de l'Intérieur et de la Cour des comptes

02:42qui, dans son dernier rapport, avait estimé ce chiffre. C'était un rapport sur la politique de lutte contre l'immigration illégale.

02:48– Ce qui vous saute aux yeux, c'est que beaucoup sont dans le déni. Mais quel déni ?

02:53– Je vais en terminer par là. Contrairement à ce que j'entends ici et là depuis des jours, personne dans ce pays n'a quelque chose

02:58contre l'immigration par principe. En revanche, les Français qui écoutent la radio, regardent la télé et écoutent les fameux politiques

03:03déconnectés et peureux ne comprennent pas qu'on affirme à longueur de temps, pour beaucoup de rentreurs en tout cas, que tout n'est que sévérité,

03:10ordre et respect des règles quand la réalité monte l'inverse. Quand on évoque par exemple une augmentation des expulsions,

03:15il ne faut pas oublier de rappeler que non seulement elles n'ont jamais été aussi faibles depuis le Covid,

03:19mais que nous sommes le pays en Europe avec le plus bas taux d'exécution des OQTF.

03:24La France, c'est 7%, l'Union Européenne en moyenne, c'est 14%. Et peut-être que beaucoup ne comprennent pas non plus qu'on leur dise

03:30que dans leur quotidien, rien ne change. Alors qu'en 15 ans, la part de la population immigrée a doublé dans les petites villes et les villes moyennes.

03:37Il y a une étude fascinante qui a été faite notamment pour le quotidien Marianne, c'est l'Institut de l'étude de l'immigration.

03:42Entre 2006 et 2021, c'est plus 103% de population immigrée au Mans, c'est plus 70% à Rouen, c'est plus 150% à Libourne,

03:50ou 323% à Vivonne qui est une petite ville de Nouvelle-Aquitaine. La France vit une transformation migratoire sans précédent,

03:58c'est factuel et certains veulent en débattre, d'autres préfèrent s'indigner d'un mot. Mais dans ce combat entre idéologie et réalité,

04:04ce ne sont pas les chiffres malheureusement qui vont plier.

04:06Oui, mais ce sont les chiffres qui donnent la raison.