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Avec l'entrée en application de MiCA, la Travel Rule fait également son entrée dans l'écosystème crypto européen. Visant à prévenir la criminalité financière, elle contraint les institutions financières à transmettre des informations sur l'expéditeur et le bénéficiaire lors de transactions. Précisions de Claire Balva, directrice stratégie de Deblock.

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Transcription
00:00On termine cette édition avec le regard de Claire Balva, Directrice Stratégie chez D-Bloc. Bonjour Claire.
00:12Bonjour.
00:13Alors on va parler évidemment de cette actu des cryptos avec deux focus principalement aujourd'hui.
00:17On commence avec la nouvelle réglementation, Travel Rule, appliquée aux crypto-monnaies qui visent à tracer nos portefeuilles.
00:25Exactement. La Travel Rule, on en parle beaucoup parce que ça a des conséquences très concrètes sur la manière dont les utilisateurs vont se servir des plateformes crypto.
00:33Concrètement, toutes les plateformes réglementées et régulées en Europe vont avoir l'obligation de vérifier où leurs utilisateurs envoient leurs cryptos.
00:42Donc par exemple, si j'ai un compte chez Kraken ou chez Coinbase et que je veux envoyer mes cryptos sur mon ledger, sur un portefeuille crypto,
00:49la plateforme va me demander à qui je veux les envoyer et de confirmer mon identité, de prouver que c'est bien moi qui détient l'adresse sur laquelle j'envoie mes cryptos.
00:58Donc ça forcément, ça fait un peu râler dans la communauté des utilisateurs de crypto parce que ça pose plusieurs risques.
01:05Le premier risque, c'est un risque concernant la vie privée, c'est-à-dire que les informations que la plateforme va détenir sur moi,
01:12elle va de plus être obligée de les partager avec d'autres plateformes si j'envoie l'argent sur ces plateformes-là.
01:17Et donc ça veut dire que des données personnelles vont circuler potentiellement entre ces entités.
01:21Et le deuxième risque qui en découle, c'est un risque de sécurité financière.
01:25Vous savez que dans la crypto, on en parle régulièrement et on se dit que si mes données personnelles sont amenées à fuiter par ces moyens-là,
01:33ça pourrait poser des risques quant à ma propre sécurité.
01:36Comme dans le système bancaire traditionnel, j'ai envie de dire.
01:39Exactement. En fait, cette règle est en place dans la finance traditionnelle depuis plus d'une dizaine d'années maintenant.
01:44Et ce qui frappe, c'est qu'on n'a pas de preuves que ça marche.
01:47C'est-à-dire qu'évidemment, l'objectif, on s'en doute bien, c'est de lutter contre le blanchiment, lutter contre l'afro, lutter contre le terrorisme.
01:52Mais quand on regarde ce qui s'est passé dans les dix dernières années dans le secteur financier et qu'on essaye de se dire
01:58est-ce qu'il y a des études, par exemple, pour prouver que cette règle a porté ses fruits, qu'on a réussi à arrêter des crimes grâce à ça ?
02:03Eh bien, on n'a absolument aucune donnée.
02:06Et forcément, les critiques aujourd'hui, elles s'élèvent contre ça parce qu'elles disent bitcoin, ce n'est pas comme l'euro.
02:12Il y a une très grande traçabilité sur les blockchains.
02:14Tout est transparent.
02:15Et donc, il y a des moyens d'effectuer cette traçabilité qui sont complètement différents des infrastructures plus traditionnelles.
02:21OK. On passe à notre deuxième actu.
02:23C'est cette fièvre, justement, cette fièvre du bitcoin.
02:26Les entreprises imitent de plus en plus micro-stratégies, vous nous dites, en achetant du bitcoin.
02:31Oui. Alors, c'est une autre grosse tendance.
02:33Et on voit que tous les verrous, en fait, sont en train de sauter pour les entreprises qui veulent se mettre au bitcoin.
02:38Le premier verrou, en fait, qui existait depuis des années, c'était un verrou opérationnel.
02:42C'est-à-dire que ce n'était pas évident pour une entreprise d'acheter du bitcoin.
02:44Est-ce qu'on crée un compte sur une plateforme ?
02:46Comment on le détient légalement, juridiquement, comptablement ?
02:48Tout ça est très compliqué.
02:50Aujourd'hui, ça s'est beaucoup facilité.
02:52Déjà, les plateformes ont désormais des comptes entreprises.
02:54Mais surtout, on a ces fameux ETF, notamment aux Etats-Unis, qui permettent aux institutions de s'exposer très facilement au bitcoin.
03:00Donc, ça libère beaucoup opérationnellement les entreprises.
03:03Le deuxième frein, c'était un frein réputationnel.
03:06C'est-à-dire que les entreprises n'osaient pas acheter du bitcoin parce qu'elles avaient peur qu'on les pointe du doigt et qu'on dise « Attendez, vous avez acheté du bitcoin.
03:13C'est quand même très mal vu. Vous participez au financement du terrorisme, de la drogue, etc. »
03:17Aujourd'hui, ce verrou-là, il est en train de sauter parce qu'on voit que la réputation de bitcoin est en train de changer.
03:23Alors, on ne le ressent pas forcément beaucoup en Europe.
03:25Mais quand on regarde les études sur cette réputation outre-Atlantique, aux Etats-Unis et même en Asie, on se rend compte que bitcoin a une réputation beaucoup plus positive.
03:33Vous voulez dire que c'est lié à l'élection de Donald Trump ?
03:35Pas que. C'est lié à l'élection de Donald Trump qui, effectivement, a permis de parler plus ouvertement du sujet.
03:41Mais c'est lié tout simplement à cette crypto qui a fait son bout de chemin et aux visions qui sont assez différentes.
03:47En fait, dans ces pays-là, on est peut-être un peu moins attaché à sa monnaie nationale parce qu'elle est moins performante.
03:52Ou alors, on a un rapport à l'innovation qui est différent aux Etats-Unis.
03:56Et donc, forcément, on a une vision tout simplement un peu plus positive de bitcoin.
03:59Et donc, vous pensez que ça va aussi se passer en Europe ?
04:04Alors, on attend de voir. Aujourd'hui, les entreprises qui achètent du bitcoin, c'est plutôt des entreprises américaines.
04:08On a Semler Scientific, par exemple, dans la santé.
04:11Ou en Asie, je pense à Boya, par exemple, dans le monde du jeu vidéo qui est coté à Hong Kong.
04:16Donc, pas encore vraiment en Europe, même si on voit un intérêt qui arrive.
04:20Et moi, je vois chez Desblocs, par exemple, de plus en plus d'entreprises nous contacter pour nous dire
04:24« Est-ce que vous avez des comptes pour les entreprises ? »
04:26Parce que nous aussi, on a envie de placer un petit peu notre trésorerie en bitcoin.
04:29Donc, ça bouge. Merci beaucoup, Claire Bacca, d'être venue ici dans Smartech.
04:33Je rappelle que vous êtes la directrice stratégique de Desblocs pour nous faire un petit point sur cette actu dans le monde des cryptos.
04:38Merci à tous de nous avoir suivis. C'était Smartech.
04:40Merci de nous suivre sur la chaîne Be Smart For Change et également en podcast sur les réseaux sociaux.
04:45À très vite pour de nouvelles histoires sur la tech.

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