Avec Erik Tegner (président de "Frontières") et Alex Darmon (journaliste politique, chaine Youtube Les Indécis)
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NewsTranscription
00:009h10, Sud Radio, la vérité en face, Patrick Roger.
00:05Monsieur le Premier ministre, les raisons de vous censurer aujourd'hui sont nombreuses.
00:09Mais certains dans cet hémicycle s'apprêtent aujourd'hui à sauver votre gouvernement
00:14et à servir de béquille à la continuité de sa politique.
00:17Quelle irresponsabilité !
00:19Si vous pensez que ce que je dis là n'a aucun intérêt pour les Français
00:23qui ne sont pas heureux de voir une gauche qui propose, une gauche qui avance,
00:28une gauche qui fait s'aider le gouvernement, alors dites-le !
00:32Ah bah vous avez vu, cet échange bon part fort.
00:35Là c'est à gauche évidemment, où d'un côté le PS, une partie du PS,
00:40mais une grande partie, n'a pas voté la motion de censure, alors que LFI l'a fait.
00:45Et puis de l'autre aussi, il ne faut pas l'oublier,
00:47parce que là dans les débats depuis le début de la semaine, on oublie l'ERN.
00:51Mais il ne faut pas oublier que l'ERN n'a pas voté cette motion de censure,
00:55sinon le gouvernement, une nouvelle fois de Bayrou,
00:58enfin le gouvernement de Bayrou, serait tombé.
01:00Éric Tegner, bonjour, Média Frontière,
01:05et puis évidemment, Alex Armon, la chaîne YouTube, les Indécis.
01:10Bonjour à vous.
01:11Oui, François Bayrou, il est otage ou il peut être serein ?
01:17Alors il a quand même donné de la marge de manœuvre aux socialistes,
01:20donc il est malin aussi, donc otage je ne sais pas.
01:22En revanche, ce qui est certain, c'est que oui,
01:24les socialistes, qu'ils soutiennent ou pas le gouvernement, ne changent rien,
01:26parce que l'ERN avait dit qu'ils ne voteraient pas pour eux,
01:28et l'ERN ne cesse de répéter qu'ils voteront une motion de censure bientôt,
01:31ce que je crois dans les mois à venir.
01:33Donc François Bayrou, ce qu'il doit, c'est en tout cas éviter d'avoir un gouvernement
01:37comme son ministre Reb Samen, qui va insulter le Rassemblement National.
01:40Mais c'est certain, on est dans la même configuration que l'année dernière
01:43avec Michel Barnier, qui est que l'ERN, lorsqu'ils appuieront sur le bouton,
01:48inévitablement le gouvernement pourra tomber.
01:51– Bayrou est otage avant tout du RN.
01:53– Oui, après le RN n'a pas forcément un intérêt tout de suite,
01:57il y a une sorte d'intérêt mutuel, il y a cette question de la proportionnelle aussi,
02:01où il est quand même globalement malin.
02:03La vérité aujourd'hui, c'est que Bayrou est quand même assez bon et assez malin
02:07pour essayer de faire en sorte que son gouvernement perdure.
02:10– Alex Larmont ?
02:11– Moi je ne suis pas d'accord, il n'est pas otage,
02:13il est moins otage du RN que Michel Barnier, la preuve.
02:16Hier, les députés socialistes et aussi un député communiste et deux écologistes
02:21n'ont pas voté la censure, et donc par conséquence,
02:24s'il arrive à maintenir cet accord, ce qui n'est pas gagné,
02:28attention, au moment du budget, s'il arrive à maintenir cet accord,
02:31il peut installer une majorité relative qui pourra se manifester
02:36et qui n'aura pas besoin du RN.
02:38Qu'est-ce qui a fait perdre Michel Barnier ?
02:40C'est le fait que le Nouveau Front Populaire fasse alliance avec le RN
02:45et qu'il vote et qu'il devienne majoritaire dans l'Assemblée.
02:47Là, hier, il n'y a pas de censure, mais si le RN avait voté cette motion de censure,
02:51bon, il n'y avait pas non plus de censure,
02:53puisque les socialistes avaient voté, c'est mathématique,
02:55les socialistes avaient voté avec le bloc, entre guillemets, central,
02:58le bloc macroniste, on va l'appeler comme ça, du président,
03:00ou bayrouiste plutôt, pour se maintenir.
03:02Donc moi je trouve qu'il n'est pas otage du RN, dans sa stratégie,
03:06il est plutôt otage des socialistes.
03:08Et d'ailleurs, on le voit dans les propositions qu'il fait,
03:10vous voyez quand il dit qu'il revient sur la suppression des postes à l'éducation nationale,
03:15tout ce qu'il a annoncé ces dernières heures, sur là, ce matin,
03:18ce qu'il va se tenir ce grand Raoult autour des retraites,
03:21pour faire plaisir aux socialistes avec les partenaires sociaux,
03:23bon, c'est plutôt de ce côté-là qu'il a choisi son camp.
03:26Et c'est moyennement étonnant de la part de François Bayrou,
03:29pourquoi ? Parce qu'il avait soutenu Ségolène Royal en 2007,
03:31puis François Hollande en 2012,
03:33donc il avait déjà choisi son camp.
03:34Moi, pour moi, sa stratégie, elle est claire,
03:36c'est ne pas brusquer RN d'un côté, c'est certain,
03:39mais ce n'est pas ses alliés,
03:40et par contre, il a choisi de travailler avec les socialistes,
03:43et c'est pour ça qu'il veut leur faire plaisir.
03:44Oui, je suis d'accord, et d'autant plus que François Bayrou,
03:46sur la question des retraites,
03:47déjà, il l'avait critiqué à l'époque,
03:49il disait que c'était mal ficelé,
03:50donc ce n'était pas très compliqué pour lui, quand même,
03:52de trouver un accord avec les socialistes.
03:53Là où je rejoins complètement ce qui a été dit par Alex,
03:55c'est que certaines personnes, aujourd'hui, disent
03:57« À quoi bon avoir fait autant de concessions aux socialistes,
04:00alors que, de toute façon, la censure n'allait pas passer ? »
04:02Ben, ça permet une chose, ça permet que la prochaine fois,
04:04ils leur disent « Ben, la dernière fois, vous m'avez épargné,
04:06faisons-le ensemble, je vous avais donné des choses, etc. »
04:09Alors que si, déjà, on allait sur une censure automatique,
04:11forcément, ça pouvait suivre dans la foulée.
04:14En revanche, il y a quand même cette inconnue,
04:16qui est que, là, cette fois-ci, les socialistes,
04:18en ne censurant pas, ils n'avaient pas la responsabilité
04:20de ne pas faire tomber le gouvernement.
04:22Or, la prochaine fois, si le RN dit qu'ils vont le faire,
04:25ils auront cette responsabilité.
04:27Donc, dans quel cadre on est, en fait,
04:29c'est là où, mais bon, Bayrou s'est quand même acheté du temps.
04:32Oui, et puis surtout, moi, je pense que,
04:34il y a, il y a l'explosion du Nouveau Front Populaire aussi.
04:37Enfin, bon, ça fait longtemps qu'il a explosé,
04:39je ne sais même pas.
04:40Mais est-ce qu'il a vraiment explosé ?
04:42Il a explosé avec les...
04:44Si, quand vous voyez les propos qui sont tenus,
04:46qu'on a entendu en ouverture,
04:48entre Manuel Bompard et Olivier Faure,
04:50sur un plateau de vos confrères, Jérôme Getsch,
04:52qui se fait rattraper par le même Manuel Bompard,
04:56en fait, ce n'est pas compatible,
04:58c'est un rêve, depuis cinq ans,
05:00ce Nouveau Front, depuis quatre ans,
05:02depuis trois ans, 2022, ce Nouveau Front Populaire,
05:04et ce n'est pas la même gauche,
05:06donc c'est terminé.
05:07Et je sais, on nous dira demain s'il y a des législatives,
05:09ils feront encore alliance.
05:11Oui, mais enfin bon, peut-être qu'eux, ils feront alliance,
05:13mais je pense sincèrement que les Français
05:15ne leur feront plus confiance.
05:17Oui, mais aux élections européennes,
05:19ils s'étaient quand même insultés comme jamais,
05:21et ils ont su s'entendre pour les législatives
05:23en une nuit.
05:24Donc ça, il ne faut pas l'oublier.
05:26Ensuite, la seule chose, c'est qu'aujourd'hui,
05:28les socialistes, ils changent momentanément d'alliance,
05:30tu disais tout à l'heure, centre-gauche avec Bayrou,
05:32c'est leur ami qui est au ministère de l'économie, etc.
05:35Et surtout, ils ont un socle commun quand même
05:37entre une partie du Bloc central,
05:39les socialistes et la FI,
05:41c'est la lutte contre ce qu'ils appellent
05:43l'extrême droite, le rassemblement national.
05:45Les moments où il faudra réactiver justement
05:47ce barrage républicain,
05:49ils arriveront en permanence à s'entendre.
05:51Moi, je trouve que les socialistes, la vérité,
05:53c'est que pour une élection présidentielle,
05:55étant donné qu'ils n'ont pas le candidat,
05:57évidemment qu'il n'existe pas, mais dans les faits,
05:5930 députés à 66 députés,
06:01je pense qu'ils sont habitués à se faire insulter
06:03par Mélenchon, ça ne changera rien
06:05effectivement en cas de législative demain.
06:07Mais sur cette séquence,
06:09pour moi, tout le monde est gagnant. Les socialistes montrent
06:11qu'ils ont une différence forte,
06:13ils sont renforcés de la séquence, ça c'est une réalité.
06:15Et Mélenchon, qu'on voit
06:17perdant, non, il arrive à montrer
06:19que lui au moins c'est un puriste,
06:21et il se positionne assez bien pour les élections présidentielles.
06:23Moi,
06:25je ne suis pas d'accord avec toi Eric,
06:27une fois n'est pas coutume,
06:29mais je ne suis pas d'accord avec toi sur le fait
06:31que Jean-Luc Mélenchon sorte renforcé
06:33de cette séquence.
06:35D'ailleurs, il intervient hier,
06:37bon, ça fait longtemps qu'on ne l'avait pas entendu
06:39aussi virulent, Jean-Luc Mélenchon,
06:41je pense qu'il a été pris de court aussi,
06:43qu'il ne pensait pas qu'Olivier Faure et les socialistes...
06:45– Ah bah si, il le savait ! – Non mais il le savait !
06:47Mais enfin, entre le faire, le penser
06:49et le faire, il y a quand même une grosse différence
06:51et les socialistes l'avaient montré.
06:53– Mais ça l'arrange, vous ne pensez pas que ça l'arrange ?
06:55– Non, franchement,
06:57je ne crois pas que ça l'arrange, pourquoi ?
06:59Parce qu'Olivier Faure en faisant ça,
07:01il casse aussi une barrière, peut-être pas pour lui,
07:03mais pour d'autres députés socialistes
07:05qui voulaient se tenir à des règles de parti
07:07et qui n'osaient pas rejoindre le centre
07:09à un moment donné pour ne pas faire censure
07:11ou pour ne pas faire consensus avec l'ancien
07:13Premier ministre Michel Barnier parce qu'il était LR
07:15et aujourd'hui avec Bayrou parce que c'était
07:17l'allié historique de Macron.
07:19Aujourd'hui, il y a des digues qui sont tombées
07:21au sein même du nouveau front populaire.
07:23C'est-à-dire que quand il faudra se rassurer,
07:25faire barrage républicain,
07:27c'est comme ça qu'ils l'appellent,
07:29devant l'ORN s'il y avait de nouvelles élections législatives,
07:31franchement, c'est plus audible.
07:33Je suis désolé si ces gens
07:35viennent sur le plateau demain,
07:37les socialistes viennent sur votre plateau Patrick
07:39ou sur le plateau d'autres confrères et qu'ils disent
07:41il faut faire un barrage pour combattre l'ORN
07:43mais l'argument est tout trouvé, c'est terminé,
07:45c'est fini, vous avez fait deux fois et vous avez menti deux fois.
07:47– Alors Alex, là où je ne suis pas d'accord avec toi
07:49c'est qu'autant Patrick pourra certainement
07:51poser des bonnes questions à ses députés socialistes,
07:53autant une grande partie des médias,
07:55dont le service public, on l'a vu,
07:57comment il y a eu un reportage qui montrait
07:59à quel point le service public avait mené campagne
08:01pour qu'il y ait une alliance de la gauche
08:03contre l'ORN, on voyait une journaliste qui était fière
08:05de se dire que c'était elle qui avait joué un rôle,
08:07en fait on aura quand même une pression
08:09d'un certain média de service public
08:11qui dira aux socialistes il faut vous entendre.
08:13– Pour les auditeurs là, il faut expliquer ?
08:15– Alors il y a eu un reportage il y a quelques semaines,
08:17un film, qui montrait les coulisses justement
08:19des élections législatives, dans lesquelles
08:21on voyait justement Olivier Faure qui a un échange
08:23avec une journaliste de Radio France
08:25et qui lui dit, vous savez,
08:27c'est grâce à vous parce que quand je sortais
08:29de votre radio, on s'est passé des coups de fil,
08:31etc. et on a pu s'entendre parce que
08:33vous aviez posé les questions et on voit
08:35cette journaliste de Radio France qui est très heureuse
08:37de dire on a joué un rôle dans cette campagne
08:39justement pour l'union de la gauche.
08:41Donc non, au moment où il y aura à nouveau
08:43justement la possibilité d'un barrage républicain,
08:45on va se retrouver avec une grande partie
08:47du milieu journalistique
08:49qui va dire au socialisme, ok, vous avez peut-être
08:51eu des bisbilles avec Mélenchon, mais il faut
08:53faire attention, en face, c'est quand même l'extrême droite
08:55et c'est le danger.
08:57Ça, ça va être réactivé.
08:59Et ensuite, Jean-Luc Mélenchon, aujourd'hui,
09:01il n'est pas député, il n'est pas à l'Assemblée Nationale.
09:03Son objectif, c'est l'élection présidentielle.
09:05Moi, je pense qu'au moins, il montre
09:07que lui, justement, c'est la vraie opposition.
09:09Parce qu'il y a quand même une réalité sur laquelle il a raison.
09:11Moi, je défends Elaphie depuis 48 heures,
09:13j'ai l'impression que t'abattes plus l'extrême gauche.
09:15En attendant, les socialistes
09:17ont quand même signé un papier qui disait
09:19qu'on est pour l'abrogation de la réforme des retraites.
09:21Tout le monde sait aujourd'hui que cette histoire de conclave,
09:23c'est de l'enfumage de la part de François Bayrou.
09:25Donc, il n'y aura pas d'abrogation
09:27de la réforme des retraites. Ils vont avoir quelques
09:29petits trucs, quelques petits cadeaux, évidemment.
09:31Ça, c'est une certitude.
09:33Et donc, c'est Mélenchon qui va ressortir vainqueur.
09:35Mais bien sûr, parce qu'au moins, il montre que c'est la vraie opposition.
09:37Moi, je ne suis pas d'accord.
09:39Je ne suis pas d'accord sur le fait
09:41que Jean-Luc Mélenchon va ressortir vainqueur.
09:43S'ils arrivent à s'entendre, les partenaires sociaux,
09:45qui parlent avec les responsables politiques,
09:47avec les délégués syndicaux,
09:49qu'ils ressortent des choses de ces conversations.
09:51Pourquoi pas ?
09:53Mais ça voudrait dire aussi,
09:55il faut quand même se mettre dans la peau des Français,
09:57de vos auditeurs. Je pense qu'ils en ont un peu ras-le-bol.
09:59Voilà, de tout ce qui se passe.
10:01Donc, il y a un moment, on peut dire Jean-Luc Mélenchon
10:03vouloir être dans la rue.
10:05Mais c'est une stratégie, c'est de la politique.
10:07Je comprends ce que fait Jean-Luc Mélenchon.
10:09En tout cas, je l'entends et j'accepte
10:11le fait qu'il ne soit pas d'accord,
10:13qu'il veuille, lui, une vraie abrogation des retraites,
10:15la réforme des retraites et tout.
10:17Mais la vérité, c'est qu'on ne peut pas la faire.
10:19On sait que si on fait une abrogation de la réforme des retraites,
10:21c'est 55 millions par an
10:23de pertes, de déficits,
10:25de dettes immédiates, qu'on sera les plus en retard
10:27en Europe. On est déjà les plus en retard
10:29en Europe sur notre système financier.
10:31Moi, j'ose espérer que si les politiques
10:33n'ont pas leurs responsabilités,
10:35c'est ce que je pense, il faut que les délégués syndicaux
10:37puissent prendre leurs responsabilités
10:39et débattre. On verra bien ce qui en ressortira.
10:41Je ne crois pas que Jean-Luc Mélenchon, demain,
10:43et le parti de la France insoumise,
10:45s'il y a un accord, si on arrive
10:47à donner sur la pénibilité,
10:49sur toutes ces choses-là, du travail, sur les carrières longues,
10:51si on arrive à trouver des petits accords,
10:53je ne crois pas que Jean-Luc Mélenchon en ressortira vainqueur.
10:55Moi, c'est, pour le coup, ce que je trouve le plus dangereux
10:57de la part de Bayrou, quand même, sur cette histoire de conclave,
10:59c'est qu'en fait,
11:01il lie le destin de son gouvernement
11:03à cette réforme des retraites.
11:05Alors, on sait qu'à quel point une réforme des retraites, c'est compliqué.
11:07Emmanuel Macron voulait en faire à son premier mandat,
11:09il n'a pas réussi.
11:11La réforme des retraites, c'est vraiment le truc casse-gueule
11:13et ça va être extrêmement compliqué.
11:15Et quand tu dis, oui, il y a un problème sur les retraites,
11:17le financement, etc., tu as bien entendu raison.
11:19Mais cette gauche que veut rassembler
11:21Jean-Luc Mélenchon pour atteindre les 20%
11:23au premier tour d'une élection présidentielle,
11:25elle n'entend pas du tout de ses arguments.
11:27Lui, il parle à son camp, en fait.
11:29Et la vérité, aujourd'hui,
11:31et on le voit d'ailleurs sur ces élections,
11:33pourquoi les socialistes sont obligés de tendre la main à Bayrou ?
11:35Parce que c'est un ensemble de circonscriptions
11:37qui fait que les socialistes,
11:39étant donné qu'il y a eu
11:41des retraits de Macronistes pour les faire allier
11:43dans le cadre de l'Alliance,
11:45face au Rassemblement National,
11:47c'est aussi des supplétifs du Bloc central.
11:49Et donc, c'est la raison pour laquelle, aussi,
11:51on entend en permanence des socialistes dire,
11:53ah oui, mais moi, j'étais au Nouveau Front Populaire,
11:55mais je ne parlais pas à Jean-Luc Mélenchon, etc.
11:57Et ça, je pense que les Français, ils l'entendent.
11:59En permanence, en fait, ils changent de pied,
12:01ils trahissent, ils sont là pour un plat de lentilles,
12:03et ça, je pense que ça parle aux Français aussi.
12:05UMPS.
12:07C'est le retour de l'UMPS.
12:09Et les seuls qui s'en sortent bien là-dedans,
12:11pour l'instant, c'est les LR.
12:13Parce qu'au moins, les LR,
12:15ils essayent de se taire
12:17et de ne pas faire comprendre qu'ils sont dans le même bain
12:19que les socialistes.
12:21Ça veut dire, on est là à sauver nos petites villes, nos petits postes.
12:23J'entends ce que tu dis, Eric,
12:25mais moi, je trouve que François Bayrou,
12:27mais tant pour les socialistes,
12:29tant pour les socialistes,
12:31que pour le RN.
12:33Parce qu'on n'en parle pas beaucoup du RN.
12:35Nous poursuivons, oui, c'est vrai,
12:37on en parle moins, même s'il est un peu otage aussi
12:39du RN.
12:41Bien sûr, au fond,
12:43c'est quand même ça.
12:45Il y a une réalité, moi, je pense, qu'on ne commande pas,
12:47c'est que Jean-Marie Le Pen,
12:49d'une certaine façon, a aussi sauvé ce gouvernement.
12:51C'est-à-dire que la séquence
12:53fait qu'une Marine Le Pen n'aurait pas pu
12:55aller sur une censure en ce moment.
12:57Elle est plutôt en retrait, dans une logique de deuil.
12:59Je le pense fondamentalement.
13:01Il y a des éléments extérieurs qui interviennent comme ça.
13:03Il va y avoir aussi Trump, l'investisseur, la semaine prochaine.
13:05Est-ce que ça peut avoir
13:07des conséquences sur notre vie politique française ?
13:09Il y en a déjà.
13:11C'est ce qu'on va voir aussi avec vous dans un instant.
13:13J'ai bien aimé, à deux reprises, vous avez
13:15utilisé le même terme,
13:17la vérité. La vérité, enfin, c'est jusqu'à
13:1910h, évidemment, sur Sud Radio.
13:25La vérité en face, Patrick Roger.
13:27La vérité en face, avec
13:29Alex Armand, La Chaîne, Les Indécis,
13:31Éric Tegner, Médias Frontières.
13:33Nous évoquions tout à l'heure
13:35Bayrou, otage du
13:37RN ou, surtout,
13:39des socialistes, ce qu'on a vu,
13:41pour éviter la motion de censure.
13:43Vous disiez, en fait,
13:45tout à l'heure, Éric Tegner, que
13:47il y a eu aussi
13:49le décès de Jean-Marie Le Pen
13:51qui a des conséquences indirectes
13:53sur ce qui s'est passé à l'Assemblée nationale.
13:55Expliquez-nous.
13:57Oui, c'est-à-dire que François Bayrou a très bien joué la séquence.
13:59Si on est honnête, je pense
14:01qu'il y a 3 ou 4 ans, si Jean-Marie Le Pen était
14:03décédé, il y aurait beaucoup plus de violence,
14:05bien plus de violence à son égard,
14:07et du coup, plus de retenue de la part des dirigeants
14:09du RN, pour non pas réhabiliter
14:11Jean-Marie Le Pen, mais lui rendre un tel hommage.
14:13Ah bon, vous pensez qu'il y aurait eu plus de violence
14:15parce qu'il y a eu des manifestations dans la rue ?
14:17Non, mais je parle du traitement médiatique,
14:19je parle de même à quel point
14:21les politiques, je pense que les députés
14:23RN, il y a 4 ans, certains députés RN
14:25n'auraient pas été là.
14:27Là, ils y étaient tous, ils se battaient pour être
14:29au premier rang hier, et c'est moi qui vous le
14:31dis, c'est une réalité.
14:33Et l'autre élément, c'est qu'on a vu comment François
14:35Bayrou a fait son tweet, vis-à-vis de Marine Le Pen,
14:37quand même, sur Jean-Marie Le Pen,
14:39en parlant uniquement, je crois, de
14:41dérapage, il avait
14:43énormément de retenue, et hier, j'ai lu dans le film...
14:45Il n'a pas voulu la froisser, quoi.
14:47Pas du tout, et on a vu à quel point
14:49Marine Le Pen, ça l'a marqué, quand même, cette
14:51séquence, c'est bien naturel, à quel point, quand même,
14:53elle a voulu le prononcer, on l'a vu dans l'interview, dans
14:55le JD News, donc bien entendu que ça a compté.
14:57Ça a compté, c'était une période très forte,
14:59ce qui s'est passé, et hier, j'ai lu dans
15:01Le Figaro, qu'au début,
15:03le ministre des Relations avec le Parlement,
15:05c'est complètement passé sous les radars, Patrick Mignola,
15:07était annoncé à l'hommage...
15:09Un modem, justement.
15:11Il était annoncé à l'hommage de
15:13Jean-Marie Le Pen, et il aurait envoyé
15:15son directeur de cabinet.
15:17Ce n'est pas rien, imaginez !
15:19C'est vrai que le
15:21ministre des Relations
15:23avec le Parlement,
15:25sachant qu'il y a beaucoup...
15:27C'est ça, c'est qu'ils envoient de l'huile sur la...
15:29Ça ne veut pas dire que le RN s'est dit
15:31« On a été sympa avec nous, on ne censure pas ».
15:33Ça veut juste dire que ça a permis qu'une situation
15:35où, pour moi, Barnier, c'était
15:37un aspect personnel, ça s'est mal passé,
15:39Barnier les a méprisés, donc à un moment,
15:41en fait, vous allez au fight, il y a la tension,
15:43il y a la pression, etc. Là, le
15:45RN a laissé la gauche se foutre
15:47sur la gueule, et ils ont eu une certaine retenue.
15:49La prochaine fois, ils pourront totalement
15:51censurer, mais ça a permis, justement,
15:53d'avoir des relations
15:55qui soient cordiales et qui
15:57ne deviennent pas, qui ne dépassent pas
15:59le cadre du professionnel. Et je pense qu'il a très
16:01bien réussi sa séquence,
16:03notamment en retenant aussi ses troupes,
16:05ses députés, etc., François Bayrou,
16:07pour ne pas s'acharner
16:09sur Marine Le Pen dans cette période de deuil.
16:11— Sur Jean-Marie Le Pen et...
16:13— Ce qui leur a permis, du coup,
16:15d'avoir même des Jordans de Bardella
16:17qui, quand même, assumaient un héritage.
16:19Moi, je fais partie d'une droite qui pense qu'il faut être
16:21complètement décomplexé, etc.,
16:23qui pense que le RN est beaucoup trop
16:25modéré sur certains aspects.
16:27Là, ils nous ont fait du Zemmour.
16:29Il y avait des gens comme
16:31Jean-Philippe Tanguy, etc., qui passaient
16:33leur temps, ces dernières années, à taper sur
16:35Jean-Marie Le Pen, et qui,
16:37hier, voulaient être au premier rang de l'hommage.
16:39Voilà, c'est pas rien, quand même.
16:41— Oui, ça dit aussi, quand même,
16:43beaucoup de choses de notre époque.
16:45Jean-Marie Le Pen, c'est quand même...
16:47Après, vous savez, dans la mort,
16:49il y a l'éloge ou le silence.
16:51Je préfère garder le silence parce que je trouve que ça sert
16:53à rien. Il est décédé,
16:55puis sa fille...
16:57Perdre un membre de sa famille aussi proche,
16:59c'est toujours compliqué, mais c'est vrai. Enfin, c'est pas toujours compliqué,
17:01c'est horrible.
17:03Mais c'est vrai que, je pense qu'effectivement,
17:05avant 2022, par exemple, 2017,
17:07ça serait pas passé comme
17:09ça s'est passé hier. Jean-Marie Le Pen a eu
17:11des propos quand même terribles.
17:13Il a été condamné pour ça. C'est pas terrible. Antisémite,
17:15raciste. Et on a vu des vidéos
17:17sur les réseaux sociaux ces derniers jours
17:19qui remontraient
17:21les pires phrases qu'il ait pu avoir.
17:23— C'était des provocations. — Et puis c'était des mensonges.
17:25Et puis c'était des condamnations. C'était raciste, antisémite.
17:27Bon, voilà. Et c'est vrai qu'hier,
17:29de voir que cet hommage est rendu au Val-de-Grâce
17:31à cet homme-là, qui a une
17:33personnalité politique... — C'était particulier, quand même.
17:35Tout le monde n'était pas à cet hommage.
17:37— Je veux dire, moi, la veille au soir,
17:39je connais bien le groupe UDR.
17:41Quand je vois sur les réseaux sociaux qu'Eric Ciotti était amassé
17:43à l'hommage, je pensais que c'était une fake news.
17:45Ça veut dire
17:47qu'à un moment, en fait, on est sur un...
17:49Mais c'est ça qui est très intéressant, quand même.
17:51— Oui, mais Ciotti, en même temps,
17:53il faut voir ce qui s'est passé lors des dernières élections,
17:55par rapport justement au RN,
17:57et donc à Marie Le Pen.
17:59— Oui, mais en règle générale, ce sont quand même les professionnels
18:01pour dire « j'ai un déplacement prévenu dans une date ».
18:03— C'était une erreur de la part de Ciotti ?
18:05— Non, pas du tout. Non, moi, vraiment.
18:07Je me permets de le dire, parce que je pense pas que ce soit une erreur, etc.
18:09Je pense justement que
18:11la marche Jean-Marie Le Pen
18:13a libéré tout le monde.
18:15Donc là, avant, c'était du recentrage,
18:17de la modé... Là, ils y vont,
18:19ils vont sur le socle, et ils assument
18:21enfin, et ça veut pas du tout dire
18:23qu'ils réhabilitent Jean-Marie Le Pen. Ça veut juste dire qu'ils sont capables
18:25à se dire « on rend hommage parce qu'il a participé
18:27à la cinquième République, on le fait ».
18:29À une époque, ils auraient dit « soutien,
18:31mais désolé, j'ai un déplacement
18:33de longue date, je dois offrir, je sais pas quoi
18:35à un magasin dans le Sud », etc.
18:37Ils auraient trouvé une excuse. Là, il n'y a pas d'excuse.
18:39— Ça veut juste dire aussi, Eric, que la stratégie
18:41de dédiabolisation a fonctionné.
18:43— Exactement. Et que du coup, maintenant, ça leur permet
18:45d'aller sur une forme de radicalité,
18:47parce qu'ils ont été en partie dédiabolisés.
18:49— Et puis, ils ont compris aussi que le Rassemblement National,
18:51aujourd'hui, est le premier parti d'opposition,
18:53peut-être même le premier parti de France,
18:55quand vous regardez les premiers tours des élections
18:57qui se sont succédées, et par conséquent...
18:59— Il est devenu le premier parti de France.
19:01— Le RN est devenu
19:03un parti normal.
19:05Et il faut quand même se dire
19:07qu'il est devenu normal, et qu'hier,
19:09on hommage
19:11ce qu'il a enterré samedi à son
19:13chef, à son créateur historique,
19:15et d'ailleurs, je vous conseille le documentaire
19:17qui a été diffusé sur France 5,
19:19sur France 5,
19:21Le Pen à l'extrême, dimanche soir, qui raconte
19:23l'histoire de la construction du Rassemblement National,
19:25qui n'épargne en rien Jean-Marie Le Pen, et qui raconte...
19:27— Vous le conseillez, vous le recommandez, en fait, tous les deux.
19:29— Il est vraiment
19:31très intéressant, mais
19:33c'est quand même quelque chose d'incroyable
19:35de se dire qu'hier, effectivement, il faut
19:37le dire, le tout Paris se bousculait pour aller
19:39à cet hommage, moi j'avoue que ça m'échappe
19:41un petit peu, premièrement, et deuxièmement...
19:43— Enfin, pas le tout Paris !
19:45— Il y a quand même beaucoup du monde politique,
19:47et deuxièmement,
19:49que le RN a quand même bloqué
19:51l'entrée à certaines personnalités
19:53qui étaient très gênantes,
19:55ce qui veut dire que le RN aujourd'hui maîtrise complètement
19:57sa communication et sa politique.
19:59— C'est vrai qu'il y a deux choses, un, dans Valeurs Actuelles,
20:01qui a consacré à Orsay à Jean-Marie Le Pen,
20:03on retrouve les Duhamel, etc.,
20:05le traitement de ces anciens journalistes à la Maserolle,
20:07qui expliquent que Jean-Marie Le Pen n'était pas
20:09dans le fond antisémite, mais qu'il a eu des propos
20:11antisémites, etc., est très intéressant
20:13quand même, ça veut dire qu'effectivement,
20:15tout est tellement contrôlé.
20:17— Tu y crois qu'il n'était pas antisémite
20:19sur le fond ?
20:21— En fait, je pense qu'il n'était
20:23pas antisémite comme on le dit aujourd'hui,
20:25ça veut dire qu'il y avait une forme
20:27d'antisémitisme d'atmosphère.
20:29— Il en était quand même le chef.
20:31— Et qui est dans beaucoup de milieux aujourd'hui,
20:33bien malheureusement, notamment dans les milieux
20:35chez les vieilles générations.
20:37Mais il n'était pas dans un combat
20:39où l'antisémite aujourd'hui,
20:41il y a des antisémites comme Soral, etc.,
20:43et c'est la haine, c'est ce qui explique tout.
20:45L'explication, en permanence, c'est le juge.
20:47— Il était proche de Soral, il était proche de Duhamel.
20:49— Il se voulait central au sein des chapelles d'extrême-droite.
20:51Ce que je veux dire, c'est que là où tu as raison,
20:53ce qui est intéressant, c'est qu'à une autre époque,
20:55l'annonce de la venue de Dieudonné
20:57aurait eu un effet repoussoir
20:59où tout le monde serait dit « on vient pas ».
21:01Là, ils savaient que le RN allait contrôler.
21:03Dieudonné est quand même venu, mais il est resté à l'extérieur.
21:05Ils savent, en fait, complètement gérer
21:07parce qu'il n'y a pas de suspicion.
21:09Personne ne s'est dit, à sa montre,
21:11que Marine Le Pen et Dieudonné sont proches.
21:13Non, les gens savent très bien qu'en fait,
21:15il y a toujours des dingues à l'aivant Benedetti
21:17qui essayent de se pointer et que le Rassemblement national
21:19n'en veut pas. C'est intéressant.
21:21Il faut sortir un mec qui, un jour, a bossé pour,
21:23qui essaye de prendre une photo
21:25et ça fait capoter tout le truc.
21:27Donc ça, je trouve que c'est effectivement de la maîtrise
21:29et c'est la nouveauté.
21:31Finalement, notre débat, c'était
21:33« Bayrou est-il otage du RN ? »
21:35On a l'impression, en vous écoutant,
21:37que finalement, la politique française
21:39est aujourd'hui otage du RN.
21:41C'est-à-dire que sans le RN,
21:43tout tourne autour du RN.
21:45Et même de Marine Le Pen.
21:47Et même de Marine Le Pen.
21:49J'ai pas la même vision,
21:51c'est que je pense que c'est l'opinion publique
21:53qui dicte.
21:55L'opinion publique,
21:57c'est vraiment droitisé
21:59et Marine Le Pen qui est assez centrale dedans.
22:01Merci Eric Tegner,
22:03Medias Frontières,
22:05la chaîne Youtube Les Indécis,
22:07avec vous, Alex Darmon.
22:09C'était passionnant, c'était très intéressant.
22:11Dans un instant, Valérie Expergille-Gansman
22:13avec Stéphane Rottenberg
22:15pour le retour de Pékin Express.
22:17Donald Trump est-il prêt à retourner à la Maison Blanche ?
22:19L'invité Philippe Carsanti
22:21d'Alexis Poulin.
22:23Tout à l'heure à 13h.