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00:00Et bienvenue dans Les Informés, on est ensemble en direct jusqu'à 9h30 sur France Info.
00:12Bonjour Renaud Delis.
00:13Bonjour Célia.
00:14Et bonjour à nos informés autour de la table, Pauline Théveniot, journaliste politique
00:18au Parisien, aujourd'hui en France.
00:20Bonjour Pauline.
00:21Bonjour.
00:22Bonjour à Gilles Bornstein aussi à vos côtés, éditorialiste politique à France Info Télé.
00:26Renaud Delis, allez, on débriefe la déclaration de politique générale du Premier ministre,
00:30est-ce qu'il a convaincu ?
00:31En tout cas, pas complètement les socialistes et le reste de la gauche oréliphique qui
00:36discutaient avec lui depuis une dizaine de jours, effectivement hier, lors de sa déclaration
00:40de politique générale à l'Assemblée Nationale, François Bayrou a notamment évoqué le sujet,
00:45on le sait, majeur dans ses discussions du sort de la réforme des retraites, et il a
00:51indiqué, le Premier ministre, qu'il entendait remettre ce sujet en chantier pour un temps
00:56bref, trois mois, une négociation avec les partenaires sociaux qui devraient s'ouvrir
01:00dans les jours qui viennent, dans des conditions transparentes, dit France Bayrou, mais au
01:04cas où il y aurait échec de cette négociation, on en reviendrait, on en resterait de fait
01:09à la loi en vigueur actuellement.
01:11La réponse hier soir du patron du PS, Olivier Faure, chez nos confrères de TF1.
01:17Non, le comte n'y est pas.
01:19Alors, je vois bien que sur la question essentielle, celle des retraites, le Premier ministre a
01:24entre-ouvert la porte, et c'est vrai que c'est un acquis, c'est la première fois depuis
01:29deux ans que quelqu'un au gouvernement admet que cette réforme est injuste, et bien, à
01:33ce stade, je vous dis que nous nous censurons, sauf si nous avons une réponse claire, et
01:38si nous avons la possibilité de dire que, oui, le débat est un débat sincère, un débat
01:43qui permettra, tout simplement, à la démocratie de fonctionner.
01:46Le comte n'y est pas, selon le patron du PS, qui attendait, on le sait, que François Bayrou
01:52lance la suspension, c'est le mot magique attendu par les socialistes de la réforme,
01:56et qui demande maintenant, Olivier Faure, que s'il y a échec des négociations des
02:00partenaires sociaux, donc à l'issue de ces trois mois, et bien, de toute façon, le Premier
02:04ministre s'engage à ce que le sujet de la réforme des retraites revienne devant le
02:08Parlement, y compris, d'ailleurs, les versions contradictoires qui seraient sorties de cette
02:12négociation qui aurait échoué.
02:14La réponse, il y a quelques minutes, sur ce plateau d'Astrid Panosian-Bouvet, la ministre
02:18des Vieux Travails, qui plaide, elle, pour donner sa chance au dialogue social.
02:22Je pense que tout est ouvert.
02:24Chaque organisation peut mettre à l'ordre du jour un sujet qui lui est cher.
02:30On a un exemple très précis où les partenaires sociaux sont en capacité, aujourd'hui,
02:36de trouver des compromis et de gérer un régime sans qu'il y ait les soubresauts, c'est
02:43la Gircarco.
02:44Donnons-nous un peu les chances, aujourd'hui, en trois mois, pour voir si tous les sujets
02:48peuvent être mis sur la table et s'il peut y avoir des compromis, s'il y en a un.
02:53Alors, Astrid Panosian-Bouvet, mise sur le succès du dialogue social.
02:57Du côté des socialistes, plusieurs voix ont fait entendre, ont accusé le Premier
03:00ministre de remettre, en quelque sorte, la réforme dans la main du MEDEF qui participerait
03:04à ces négociations sociales.
03:06Alors, est-ce qu'on peut aller vers un accord en quelques heures ? Puisqu'il faut rappeler
03:11que la motion de censure déposée par les Insoumis sera débattue et votée demain à
03:16l'Assemblée nationale et que les Insoumis, en particulier par la voix de Jean-Luc Mélenchon,
03:20mettent déjà la pression sur les socialistes pour que ceux-ci la votent.
03:23Est-ce que cet ultimatum peut fonctionner, l'ultimatum d'Olivier Faure ?
03:28Pour l'instant, on a vraiment l'impression que chacun campe sur ses positions.
03:32Autour de François Bayrou, la tonalité, ce matin, c'est de dire qu'ils exagèrent
03:37quand même les socialistes parce qu'en réalité, c'est la solution qui a été topée.
03:40Et puis, on essaye d'enfoncer un coin en disant pourquoi ça ne leur plaît pas, comment
03:47peuvent-ils être mécontents qu'on remette ce débat entre les mains des partenaires
03:53sociaux.
03:54Parce qu'il faut dire qu'effectivement, l'ouverture, c'est un acquis, c'est ce
03:58que disait Olivier Faure, qu'une renégociation, c'est déjà bien.
04:02Et côté macroniste, où clairement la réforme des retraites est un totem et ils l'ont
04:07payé suffisamment cher politiquement pour ne pas avoir envie de la détricoter comme
04:11ça.
04:12C'est déjà majeur pour nous d'accepter que ce soit renégocié, d'ouvrir la porte
04:19à une remise en cause.
04:21Sauf qu'évidemment, côté PS, on considère que ce débat est vicié dès lors que la
04:25condition et le présupposé, c'est de dire qu'en cas d'échec des négociations,
04:29c'est la réforme Borne qui s'appliquera.
04:31Les socialistes disent alors pourquoi le MEDEF ferait le moindre effort pour parvenir
04:35à un accord, sachant qu'il est pro-réforme.
04:38À voir cet après-midi, il va falloir suivre de très près ce que François Bayrou va
04:43dire devant le Sénat, puisqu'il y aura la discussion sur la déclaration de politique
04:47générale au Sénat.
04:49Il va répondre sur le fond aux socialistes.
04:51Est-ce que ce sera l'occasion de lâcher du lest ou pas ?
04:53En fait, on s'avance vers une nouvelle journée de parti mode ultime tractation.
05:01Autant qu'il y a des QAG, je crois, avant le Sénat.
05:04Il y a des questions au gouvernement, à l'Assemblée, avant l'intervention au Sénat.
05:08Je crois qu'il y avait deux débats.
05:09Il y avait, pour filer la métaphore footballistique chère à Renaud, l'existence d'un match
05:15retour et sur quel terrain il se joue.
05:17Le premier débat, c'était est-ce qu'on rejoue, est-ce qu'on fait un match retour
05:19sur les retraites ? Et là, il n'est pas faux de dire que le PS, les parties de gauche
05:23qui ont négocié l'ont obtenu, ce qui n'était pas du tout évident, parce que comme l'a
05:26dit Pauline, c'était la mère de toutes les réformes.
05:29Je ne suis pas certain qu'Emmanuel Macron avait très envie de jouer le match retour.
05:32Ils ont accepté qu'il y ait un match retour.
05:33Une fois ce postulat posé, il y a de savoir où on le joue.
05:37Et c'est là où c'est différent.
05:38Chacun veut évidemment le jouer à domicile.
05:41Chacun veut le jouer là où il a le plus de chances d'obtenir ce qu'il veut.
05:45Et là, c'est là où, paradoxalement, finalement, les socialistes se méfient des partenaires
05:54sociaux et préfèrent le Parlement.
05:56Et pour le gouvernement, c'est l'inverse.
05:58Parce qu'effectivement, si vous le confiez aux partenaires sociaux, il y a des syndicats,
06:02il y a des patronats.
06:03Le patronat n'a aucune raison de revenir sur les 64 ans.
06:06Donc les socialistes, à juste titre, craignent que, si ce ne sont que les partenaires sociaux,
06:12ils n'obtiennent pas satisfaction.
06:13Et donc, ils veulent que ce soit finalement le Parlement qui décide.
06:16Ce qui n'est pas dit, c'est qu'au Parlement, sur l'abrogation de la réforme des retraites
06:20et des 64 ans, ils pourraient bénéficier du soutien même tacite du Rassemblement national
06:25pour l'obtenir.
06:26Parce que là, il y aurait une majorité.
06:27Si on prend tous les partis de gauche et le Rassemblement national, il y a éventuellement
06:31une majorité pour abroger.
06:32Mais ça, c'est le cas, effectivement, à l'Assemblée nationale.
06:34Il y aurait une majorité.
06:35Mais qu'est-ce qui se passe après au Sénat, au Nouveau-Brunswick ?
06:37Je suis d'accord.
06:38Mais au moins, voilà, ils veulent que, finalement, la parole revienne à l'Assemblée nationale
06:42pour qu'elle vote.
06:43Ce qu'effectivement, à cause de l'utilisation du 49-3 sur l'examen de la réforme des retraites
06:47en 2023, ce que l'Assemblée nationale n'a jamais fait.
06:51Et le gouvernement, dont on a toujours dit qu'il s'est méfié des partenaires sociaux,
06:54à l'inverse, là, veut leur mettre le bébé entre les mains, parce qu'ils peuvent compter
06:59sur le soutien tacite des patrons.
07:02Il faut noter juste un truc qui a été annoncé par Catherine Vautrin ce matin, qui est la
07:06ministre du Travail et de la Santé, elle a dit qu'il y aura un arbitre dans ces négociations
07:11et ce sera un arbitre qui ne va pas être un politique, ce sera quelqu'un…
07:15Un tiers de confiance.
07:16Voilà, un tiers de confiance.
07:17C'était d'ailleurs quelque chose qu'avait réclamé en 100 ans Olivier Faure avant la
07:20nomination d'un gouvernement, justement, depuis le mois de juillet, depuis cette dissolution.
07:26Il avait demandé, on s'en souvient, avant la nomination de Michel Barnier, qu'il y
07:30ait pourquoi pas un émissaire, un tiers de confiance, qu'il soit mandaté pour aller
07:33discuter avec les différentes formations politiques dites de l'arc républicain pour voir s'il
07:36pouvait finalement y avoir une nomination.
07:39Donc c'est une méthode qui est assez raisonnable en quelque sorte.
07:42Juste un point, c'est vrai que les socialistes veulent qu'on retourne au Parlement, à l'Assemblée
07:49nationale, parce qu'ils participent de l'entretien de cette illusion selon laquelle il y aurait
07:53une majorité parlementaire pour abroger la réforme de la retraite.
07:56C'est plus compliqué que ça.
07:57Il y a une majorité à l'Assemblée nationale, c'est clair, si on additionne la gauche
08:01et l'extrême droite.
08:02Il y a une majorité pour abroger l'actuelle réforme de la retraite, sauf qu'on sait
08:04qu'elle n'existe pas au Sénat.
08:06Donc si jamais un processus parlementaire était engagé, il y aurait ensuite à l'issue
08:10une commission mixte paritaire pour essayer d'accoucher d'un texte commun à l'Assemblée
08:14nationale et au Sénat, d'un texte identique, on sait qu'avec la composition de cette
08:18commission mixte paritaire, a priori, là, il n'y a pas de majorité pour l'addition
08:22de la gauche et du rassemblement national au sein d'une CMP, et en cas de désaccord
08:26au sein de la CMP, il revient au gouvernement, s'il le souhaite, de renvoyer le texte devant
08:31l'Assemblée nationale pour que l'Assemblée nationale ait le dernier mot.
08:33Il n'est pas du tout évident que le gouvernement prenne cette décision si on arrivait à cette
08:37hypothèse, mais c'est vrai que les Insoumis répètent depuis des mois, et les socialistes
08:41aussi, qu'il y a une majorité parlementaire pour abroger la réforme de la retraite actuelle.
08:44C'est beaucoup plus compliqué que ça.
08:46C'est pour ça que l'idée de renvoyer la balle, si j'ose dire, pour filer la métaphore
08:51chère à Gilles Bornstein, aux partenaires sociaux est assez cohérente, c'est d'ailleurs
08:54assez cocasse, puisque la même majorité, enfin, ce n'est pas tout à fait la même,
08:59puisqu'elle n'est pas forcément majoritaire, a quand même négligé, oublié, voire méprisé
09:04les partenaires sociaux pendant des mois au moment de la discussion de la réforme Borne.
09:07Mais aujourd'hui, c'est effectivement une position qui est plutôt assez légitime,
09:11surtout qu'il faut souvenir qu'au mois de décembre, les partenaires sociaux, à l'exception
09:15de la CGT, mais sinon les syndicats de salariés et les organisations patronales, ont signé
09:19un appel commun pour justement davantage de dialogue vers un compromis et davantage de
09:24stabilité.
09:25Il est 9h15 sur France Info.
09:26On continue la discussion juste après le Fil Info de Maureen Thuniar.
09:29L'inflation ralentit fortement en France, elle est en moyenne de 2% en 2024.
09:34Selon les chiffres que l'INSEE dévoile ce matin, la hausse des prix était bien plus
09:38marquée en 2022 et en 2023, autour de 5%, et cela après le déclenchement de la guerre
09:44en Ukraine.
09:45C'est une mesure qui a justement soutenu le pouvoir d'achat ces dernières années.
09:48Vous pourrez continuer à utiliser vos tickets restaurant au supermarché pour des produits
09:52alimentaires.
09:53Le Parlement vient de prolonger la mesure pour deux ans.
09:56La motion de censure déposée par la France Insoumise sera débattue à l'Assemblée
10:01à partir de 15h demain.
10:02Les écologistes la voteront, pas les Républicains ou le Rassemblement National.
10:06Les socialistes se posent encore la question après la déclaration de politique générale
10:10du Premier ministre.
10:11François Bayrou n'a pas annoncé la suspension de la réforme des retraites, mais des discussions
10:16pendant trois mois du côté des partenaires sociaux.
10:18Le match se jouera à 21h, à guichet fermé, 19 000 spectateurs attendus pour cette rencontre
10:24des 16e de finale de la Coupe de France de football.
10:27Le club de National 3, le FC Espai, reçoit le Paris Saint-Germain.
10:31A 18h30, il y aura aussi Brest face à Nantes.
10:34Et hier, Lille a éliminé l'OM et Reims a écarté Monaco.
10:37Et on continue de parler des retraites dans Les Informés.
10:52La réforme des retraites est cet ultimatum d'Olivier Faure, le patron du PS, qui demande
10:56au Premier ministre, de peu que l'Assemblée ait le dernier mot, en fait, juste après
11:00la renégociation entre partenaires sociaux, qu'il y ait accord ou pas.
11:04D'ailleurs, Pauline Théveniau, il a deux jours pour se décider le Premier ministre.
11:11Est-ce qu'il faut négocier à nouveau avec les socialistes pour voir s'il peut empêcher
11:18cette censure qui se profile ?
11:20Le problème pour le Premier ministre est toujours le même.
11:23D'ailleurs, il se fait fort de répéter depuis des années qu'il peut réconcilier les irréconciliables.
11:28Et là, c'est un peu le cas.
11:30On discutait tout à l'heure de l'avenir du devenir de ces négociations et de l'avenir
11:34de la réforme des retraites.
11:35Il y a quand même un bon indice.
11:37C'est que là où, dans les derniers jours, avant la déclaration de politique générale,
11:41le tensiomètre était monté très très fort chez les macronistes et à droite parce que
11:46la discussion tournait autour de la question de la suspension et qu'ils n'en voulaient
11:49absolument pas, comme Emmanuel Macron d'ailleurs.
11:52Hier, on a senti un ouf de soulagement quand, au petit déjeuner, qu'on ne peut pas appeler
11:57la majorité parce qu'ils sont peu majoritaires, mais du Bloc central ou en tout cas des groupes
12:02parlementaires qui soutiennent François Bayrou.
12:05Clairement, tous les participants ont été extrêmement soulagés quand ils ont entendu
12:10la formule trouvée par François Bayrou.
12:13Autour d'Emmanuel Macron, on dit que c'est une formule habile.
12:16Laurent Wauquiez aussi, il me semble, a utilisé ce terme.
12:20Et clairement, on ne sent pas dans ces rangs-là une très très grande inquiétude pour l'avenir
12:26de la réforme.
12:27Donc, ils ont beau dire qu'on fait une ouverture majeure en laissant la main aux partenaires
12:30sociaux, on ne sent pas du tout le même affolement qui était palpable quand il était question
12:36de suspension immédiate ces derniers jours.
12:38C'est peut-être pour ça qu'il s'acharne, Olivier Faure, c'est qu'il n'a pas eu la suspension
12:41attendue.
12:42Et donc là, il se dit qu'il faut qu'il gagne quelque chose au bout, au bout des négociations.
12:47Olivier Faure est quand même allé assez loin dans ses discussions avec le gouvernement,
12:50dans la mise en scène de ses discussions avec le gouvernement.
12:53Éric Lombard aussi, d'ailleurs, le ministre de l'économie, est allé assez loin.
12:57Et maintenant, quand on est exactement au milieu du guet, de toute façon, c'est assez
13:00compliqué, soit de traverser la rivière quand on n'est qu'au milieu ou de revenir.
13:05Donc, les deux sont dans des situations assez compliquées et ça fait maintenant une semaine
13:09que chacun essaye d'obtenir concession après concession.
13:12On est vraiment dans des quarts de demi, de huitièmes de concession que chacun espère
13:17pour prendre une décision.
13:19Le moment de décider recule à chaque fois.
13:22C'est-à-dire qu'hier, on nous disait que le Parti socialiste va se décider hier matin.
13:25Hier, on nous a dit qu'on attend le discours de Politique Générale et après ce discours
13:29de Politique Générale qu'associent les socialistes sur leur fin, on décidera après
13:33les réponses de François Bayrou, le soir, après les réponses aux réponses des différents
13:38groupes.
13:39On n'a toujours pas de réponse formelle, donc on sent que c'est compliqué pour tout
13:43le monde.
13:44Moi, je trouve qu'il y a un élément important, c'est qu'on avait vite compris que la suspension
13:48des socialistes ne l'obtiendrait pas.
13:49Il m'avait semblé, hier, avant le discours de Politique Générale, on a tous appris
13:54qu'ils avaient obtenu des concessions budgétaires importantes, les socialistes.
13:57C'est ça.
13:58Par exemple, la suppression des 4000 postes d'enseignants.
14:03Le maintien, donc, des 4000 postes.
14:04Le maintien, merci Renaud, qui a toujours une formule plus simple.
14:09C'est ça la culture.
14:11Le maintien, voilà.
14:12Le maintien, et finalement, il n'en a pas vraiment parlé, le Premier ministre.
14:15Et donc, il s'agissait, pour les socialistes, d'essayer de dire, voilà, on n'a pas la victoire
14:20symbolique, mais on a des victoires concrètes.
14:21Ils peuvent gagner d'autres choses, c'est ça les socialistes ?
14:23Ça, peut-être que le Premier ministre en parlera d'ailleurs aujourd'hui à l'occasion
14:25des questions du gouvernement au Sénat.
14:26En l'instant, les victoires concrètes, ils ne les ont pas non plus.
14:27Voilà, mais ce qui est vrai, c'est que c'est, comme disait la grand-mère de Martine Aubry
14:31quand il s'est foutu, c'est qu'il y a un loup.
14:33Alors, il y a sans aucun doute un certain flou entretenu du côté du gouvernement, en
14:37tout cas au regard des attentes des socialistes en particulier.
14:39Peut-être qu'Éric Lombard, le ministre de l'Économie, s'était un peu avancé en
14:41laissant flotter cette idée de suspension, ce qui explique la déception des socialistes.
14:45Il y a un certain flou aussi sur la demande d'Olivier Faure hier soir, en réponse sur
14:49la réforme des retraites.
14:50Je n'ai pas bien compris, moi, c'est-à-dire qu'Olivier Faure dit, s'il y a échec de ces
14:55négociations...
14:56Oui, vous savez, je compte sur vous pour m'éclairer, Gilles.
14:58S'il y a échec de ces négociations, donc programmées sur trois mois, nous souhaitons
15:02du Olivier Faure que le Premier ministre s'engage à ce que le sujet des retraites devienne
15:05au Parlement.
15:06Mais sous quelle forme ?
15:07Est-ce qu'il réclame au Premier ministre de présenter un nouveau projet de loi sur
15:14la réforme des retraites, de fait pour abroger la réforme actuelle ? A priori, ce n'est
15:17pas la position de François Bayrou.
15:18Est-ce qu'il demande qu'il y ait plusieurs textes concurrents, qui reprendraient les
15:24versions concurrentes et contradictoires sortant de l'échec de ces négociations entre partenaires
15:28sociaux ?
15:29Une réforme qui sera inspirée par la CGT, une autre par la CFDT, une autre par le MEDEF,
15:32etc.
15:33Et sous quelle forme ?
15:34C'est à dire au groupe parlementaire, et d'ailleurs au groupe socialiste, de présenter
15:37des propositions de loi.
15:38Je n'ai pas bien compris comment est-ce qu'il voulait traduire ce souci légitime que ça
15:45revienne devant le Parlement.
15:46S'il y a accord, le Premier ministre s'est engagé à ce qu'évidemment cet accord entre
15:49partenaires sociaux revienne sous la forme d'un projet de loi présenté par le gouvernement
15:54devant le Parlement.
15:55Comment ? On ne sait pas.
15:56Non, mais ça c'est s'il y a accord.
15:59Mais s'il y a des accords, je n'ai pas bien compris concrètement comment traduire la revendication
16:03d'Olivier Faure sous quelle forme au Parlement.
16:05Gilles, vous ne savez pas du coup ?
16:06Non, je n'ai pas bien compris non plus.
16:08Je pense qu'il y a aussi éventuellement autre chose, c'est s'il y a accord.
16:12On se souvient de ce qui s'était passé sur la Convention citoyenne sur le climat.
16:14Le Président de la République avait dit « moi je prendrai les conclusions de la Convention
16:17citoyenne sur le climat et je les soumettrai au Parlement pour qu'elles soient appliquées
16:21ou pas ».
16:22Ce n'est pas ce qu'il a fait.
16:23Il a pris ce qui lui convenait dedans, il a retiré ce qui ne lui convenait pas.
16:25Ça n'a pas été dit, donc c'est une hypothèse que je formule.
16:28Si jamais il y a un accord assez improbable, c'est vrai, entre les partenaires sociaux,
16:32est-ce qu'Olivier Faure n'a pas peur qu'après l'accord, le gouvernement choisisse
16:36ce qui lui convient ?
16:37Ce contre quoi Olivier Faure veut se prémunir, c'est que si par hasard ils se mettent d'accord,
16:43que le gouvernement ensuite ne fasse pas du tri et accepte ce que les partenaires sociaux
16:51auront décidé.
16:52Hier, j'entendais sur des plateaux des membres de la majorité assez réticents avec l'idée
16:57qu'il n'y ait pas de filtre.
16:58Assez réticents avec l'idée de prendre l'accord, quoi qu'il en soit.
17:04Si par exemple les partenaires sociaux, parce que le Medef n'est pas contre eux, ce n'est
17:07pas le sujet des retraites, mais s'il y a un plan sur des régularisations massives,
17:11je suis d'accord avec vous, ça n'a rien à voir avec les retraites.
17:13On sait que les syndicats et le patronat sont assez d'accord pour des régularisations
17:17massives pour faire tourner l'économie.
17:19Je sais que ça ne sera pas dans la négociation, mais j'entendais des échanges sur les plateaux.
17:27Hier, je sentais des membres du Bloc Central assez réticents à accepter des choses que
17:32les partenaires sociaux décideraient entre eux sans qu'ils puissent donner leur avis.
17:35Les socialistes ne savent pas encore quelle sera leur attitude collective.
17:38Il y a encore une réunion du groupe socialiste très divisé qui est programmé aujourd'hui
17:41avant le vote de la motion de censure demain.
17:43Les Insoumis, eux, ils savent.
17:44C'est eux qui l'ont déposé.
17:45Et ils réclament que leurs partenaires du Nouveau Front Populaire votent cette motion
17:50de censure.
17:51D'ailleurs, des députés écologistes, des députés communistes sont déjà engagés
17:54à le faire.
17:55Et ils mettent une pression considérable par la voix de Jean-Luc Mélenchon sur les
17:59socialistes.
18:00Voici ce qu'en disait ce matin chez nos voisins et amis de France Inter, la présidente
18:04du groupe Insoumis à l'Assemblée Nationale, Mathilde Panot.
18:07Qu'est-ce que le Nouveau Front Populaire ? Le Nouveau Front Populaire est un programme
18:11de gouvernement que nous avons fait ensemble, avec des candidatures uniques aux élections
18:15législatives.
18:16Donc, de fait, ceux qui vont à l'encontre du programme, ceux qui vont permettre une
18:23continuité de la politique macroniste s'excluent, de fait, du Nouveau Front Populaire.
18:27Et Jean-Luc Mélenchon va encore un petit peu plus loin.
18:29Jean-Luc Mélenchon, qui a une certaine influence sur le Nouveau Front Populaire, a indiqué
18:32hier que les députés socialistes qui ne voteraient pas la motion de censure prendraient
18:37le risque que les Insoumis investissent un candidat concurrent pour les faire battre
18:41aux prochaines élections législatives.
18:42Ce que Mathilde Panot a refusé chez vos amis de France Inter, ce que Mathilde Panot a refusé
18:47de répéter ce matin, en dépit des questions insistantes de notre consoeur.
18:50Il y aurait donc un désaccord entre Jean-Luc Mélenchon et Mathilde Panot.
18:52Il y a eu une expression différente, en tout cas.
18:55Pauline ?
18:56En tout cas, Jean-Luc Mélenchon, il a eu des mots très, très clairs hier.
18:59Il le dit d'ailleurs dans nos colonnes, dans les colonnes du Parisien, c'est avec un langage
19:04qui est presque celui d'une opéra agressive, on met une option sur leur circonscription.
19:08Donc, quand même, il n'y a pas tellement de doute.
19:11C'est très bien raconté par mes collègues, pardon, je fais un peu de pub.
19:15Allez-y, les collègues du bon boulot, on le dit.
19:17Dans notre journal ce matin, hier soir, on parlait tout à l'heure des petits signaux
19:23comme ça, qui permettent quand même d'éclairer la situation.
19:26Hier, après la déclaration de politique générale, Jean-Luc Mélenchon était à l'Assemblée,
19:29il était dans le bureau d'un député insoumis, et clairement, il jubilait.
19:33Voilà, si on voulait prendre un peu la température, Manuel Bompard, Mathilde Panot, qui passait
19:39dans son bureau, avaient eux aussi le sourire jusqu'aux oreilles parce que...
19:43Ils se disent quoi, en fait ?
19:44Ils se disent que les socialistes qui pensaient pouvoir s'émanciper du nouveau Front populaire
19:48en obtenant une victoire, ô combien symbolique et importante la suspension des retraites
19:53auprès du gouvernement, eh bien, ils se sont fait flouer, tout simplement.
19:59Ils se sont fait balader.
20:00Je fais un petit décroché, mais ce matin, Yael Braun-Pivet, elle disait, on ne va pas
20:03tout chambouler en trois mois, ça donne quand même le ton sur l'Assemblée nationale.
20:07Et donc, Jean-Luc Mélenchon, il regardait les écologistes dire qu'ils allaient voter
20:11la censure.
20:12Une majorité des communistes dire qu'ils allaient voter la censure.
20:15Et finalement, pouvaient pavoiser en disant, le NFP n'est pas détruit parce que le NFP
20:20va voter la censure.
20:21Évidemment, il n'y a pas échappé qu'il y a aussi quand même une partie importante
20:25que le groupe socialiste est grosso modo divisé en deux et qu'il y a quasiment moitié de
20:30socialistes, selon les comptages un peu d'hier soir, qui sont pour voter la censure et que
20:34finalement, lui, de son point de vue, ceux qui ont cherché à s'émanciper du NFP reviennent
20:41un peu au bercail, alors que la semaine dernière, il faut quand même se souvenir qu'il y avait
20:46des négociations à Bercy avec les communistes, les écologistes, les socialistes, sans LFI.
20:49Donc, c'est quand même un retournement de situation.
20:52Ça ne veut pas dire que le NFP est bien en point et que cette alliance est solide.
20:56C'est le député en ce moment.
20:57Ça veut dire quoi, justement ? Si les socialistes votent la censure, jeudi, demain, après-demain,
21:05si les socialistes disent, en gros, le NFP, c'est bon, on survit et tout va bien.
21:09En revanche, s'ils ne votent pas la censure, tous ceux qui ne voteront pas la censure,
21:20ils s'excluent du NFP.
21:21C'est ce que disent les insoumis.
21:23Après, on verra.
21:24La vérité électorale n'est pas toujours la vérité philosophique, si je puis dire.
21:29On verra.
21:30Ce qui est certain, c'est qu'à date, la tentative d'émancipation d'Olivier Faure, de Jean-Luc
21:36Mélenchon n'est pas complètement réussie parce qu'au mieux, la moitié de son groupe
21:40ne votera pas la censure et au pire, ils décideront tous de voter la censure.
21:44Effectivement, Jean-Luc Mélenchon jubilera.
21:46Ce qui est assez incompréhensible, c'est que les socialistes n'ont pas arrêté de
21:50dire au gouvernement, aidez-nous à vous aider.
21:53En fait, François Bayrou a franchi les 95% de la distance qui permettait aux socialistes
22:00de rompre, mais il n'a pas fait les 5% marginaux.
22:05On n'était pas loin, même quand on entend Astrid Panossian, on se dit qu'il n'y a pas
22:08besoin d'aller beaucoup plus loin pour définitivement décrocher les socialistes.
22:12Est-ce la pression de la droite ou pas ? Mais finalement, le gouvernement et François Bayrou
22:16s'y sont refusés.
22:17Et en fait, juste un mot, les socialistes ont le choix entre la CFDT et les Insoumis.
22:20C'est-à-dire, soit ils refusent de voter la censure et ils valident le processus de
22:24négociation qui va s'enclencher pour donner la main aux partenaires sociaux et donc c'est
22:27la stratégie de la CFDT, soit effectivement, ils se rangent le nouveau derrière Jean-Luc
22:30Mélenchon.
22:31Même s'ils votent la censure, c'est qu'il faut rappeler que c'est en plus sans danger
22:34pour France à Bayrou.
22:35La censure ne sera pas adoptée grâce au Rassemblement National qui a déjà annoncé qu'il ne la voterait
22:39pas.
22:40Et donc ça refait de fait de Marine Le Pen l'arbitre des élégances parlementaires.
22:44On va suivre tout ça évidemment.
22:46Merci beaucoup.
22:47Merci à tous les trois.
22:48Pauline Thévenieux, journaliste politique au Parisien, aujourd'hui en France.
22:50On en profite pour jeter un coup d'œil à la une du jour, Bayrou, le contorsionniste
22:54du Premier Ministre, donc qui a tenté de contenter à gauche et à droite hier lors
22:58de la déclaration de politique générale.
23:01Merci.
23:02Gilles Bernstein, éditorialiste politique à France Info Télé, merci d'être passé.
23:05Merci à vous Renaud.
23:06On se retrouve demain.
23:07Les Informer du soir, c'est à 20h avec Aurélie Herbebon et Jean-Rémi Baudot.

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