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00:00:00Générique
00:00:29Mesdames, Messieurs, bonsoir.
00:00:30Depuis quelques semaines, les évêques du Cameroun
00:00:33multiplient les prises de position sur de nombreux sujets d'intérêt national.
00:00:38L'intervention de l'épiscopat dans le champ politique
00:00:40semble irriter le pouvoir qui, une fois encore cette semaine,
00:00:44a exprimé son désaspération,
00:00:47tout en reconnaissant le droit de tous à la libre expression de leurs opinions
00:00:50dans les limites fixées par la loi.
00:00:53Dans le communiqué de presse rendu public le mardi 7 janvier dernier,
00:00:57le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi,
00:01:00indique que le gouvernement déplore vivement
00:01:03la véhémence de certaines prises de parole focalisées sur le seul enjeu présidentiel.
00:01:08Hasard de calendrier peut-être,
00:01:09l'Assemblée plénière de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun
00:01:12s'est tenue cette semaine à Boïa.
00:01:15Scène de presse se saisit de la combinaison de tous ces faits
00:01:18pour mettre en débat la question relative
00:01:21au rapport historique entre l'État et l'Église.
00:01:24Comment comprendre la bruit actuelle ?
00:01:27Scène de presse inscrit également dans la discussion de ce soir
00:01:30la transcription du mariage coutumier dans le registre d'État civil.
00:01:34Pour parler de tous ces sujets,
00:01:36la CRTV accueille ce soir Jean-François Chanon.
00:01:38Bonsoir.
00:01:40Bonsoir Séverin.
00:01:41C'est l'occasion de dire bonne année.
00:01:42C'est la première fois qu'on se retrouve.
00:01:44Bonne et heureuse année 2025 à vous-même,
00:01:50à l'ensemble des équipes de la CRTV.
00:01:54Aux téléspectateurs et à moi-même aussi.
00:01:57Jean-François Chanon est journaliste,
00:01:59diétaire de publication du quotidien Le Messager.
00:02:01À côté de lui, Georges Parfait-Oundi.
00:02:03Bonsoir, bienvenue.
00:02:05Bonsoir Séverin.
00:02:05Bonsoir aux téléspectateurs de la CRTV.
00:02:08Merci d'être là également,
00:02:09secrétaire de rédaction du journal Essingan.
00:02:11Vous êtes là pour discuter avec nous
00:02:14des faits d'actualité de la semaine.
00:02:16En face de vous, Renaud et Botteau.
00:02:18Bonsoir.
00:02:20Bonsoir à vos millions de téléspectateurs,
00:02:22notamment ceux qui vont nous regarder
00:02:24du côté de la ville de Douala.
00:02:26Bonsoir à tous les panélistes.
00:02:28Journaliste écrivain,
00:02:29chercheur en communication sociale et médiatique.
00:02:31Je termine par le docteur Cédric Ndoya.
00:02:33Bonsoir.
00:02:34Bonsoir Séverin, c'est de réel plaisir.
00:02:37Bonsoir également à vos millions de téléspectateurs.
00:02:42Bonne et heureuse année également à vous.
00:02:44Diplômé de théorie et pluralisme juridique,
00:02:46chargé de cours à l'université de Douala.
00:02:48Également au ministère de la décentralisation.
00:02:51Oui, effectivement, nous avons des responsabilités
00:02:55au ministère de la décentralisation et éduquement local.
00:03:00Mais je voudrais faire la précision ici
00:03:02que mes interventions seront strictement d'ordre personnel
00:03:07et j'assumerai à ce titre ma casquette d'enseignant d'abord.
00:03:12Voilà, d'enseignant d'abord, ce qui signifie effectivement
00:03:16que c'est un préalable nécessaire
00:03:17dans la mesure où je n'ai pas été mandaté officiellement
00:03:20par le gouvernement pour pouvoir prendre un certain nombre de positions ici.
00:03:24C'est bien de le dire à tous.
00:03:26Merci d'avoir répondu favorablement à l'invitation de la CRTV.
00:03:31Le corps diplomatique et les corps constitués nationaux
00:03:34ont présenté vendredi dernier les voeux de Nouvel An
00:03:37au président de la République.
00:03:39Et comme de tradition, voyez-vous,
00:03:41le discours du chef de l'État prononcé à cette occasion
00:03:43résume les principaux défis mondiaux comme le terrorisme
00:03:47ou les changements climatiques,
00:03:49des défis qui appellent à plus de coopération internationale.
00:03:52On est resté, bien évidemment,
00:03:54bien loin de cette atmosphère de brouillard politico-diplomatique
00:03:58que le président français Emmanuel Macron a suscité
00:04:01à l'occasion de la 30e Conférence des Ambassadeurs Français
00:04:04tenue à Paris les lundis 6 et mardi 7 janvier 2025.
00:04:09La fameuse phrase, je crois qu'on a oublié de nous dire merci.
00:04:13Renaud.
00:04:15Bon, le président français Emmanuel Macron est dans son rôle,
00:04:18c'est le président de la France.
00:04:19Donc, les Africains se sont offusqués de sa prise de parole, de sa sortie.
00:04:27Les Africains ont estimé que le départ des troupes militaires françaises
00:04:34sur leur sol était du fait, justement, de leur fait, en fait.
00:04:38Mais la France estime que non.
00:04:39La France estime qu'elle a travaillé dans la zone du Sahel
00:04:42pendant longtemps pour pacifier la zone.
00:04:45La France estime qu'elle a beaucoup apporté à l'Afrique,
00:04:47donc l'Afrique devrait lui dire merci.
00:04:49Bon, en tant qu'Africain, je regarde tout cela avec beaucoup de prudence.
00:04:54Mais il n'en demeure pas moins qu'on ne peut pas reprocher
00:04:57à Emmanuel Macron cette sortie,
00:04:59parce qu'il est bel et bien le président de la France
00:05:00et il doit défendre les intérêts de la France.
00:05:02La France, selon lui, ne doit pas perdre la face,
00:05:05parce que ces départs laisseraient peut-être penser
00:05:08que la France a perdu son hégémonie en Afrique
00:05:11au profit d'autres puissances nouvelles.
00:05:15Et donc, Emmanuel Macron se veut donc défendre l'honneur de son pays,
00:05:21qui est la France, tout simplement.
00:05:22Alors, Georges Parfait, c'est quand même des éléments nouveaux
00:05:25dans le discours politique.
00:05:27On a l'impression que les Africains ne se laissent plus faire.
00:05:31Et il fallait que cela se passe ainsi.
00:05:33Vous savez, il y a un président français aussi
00:05:35qui est venu nous rappeler sur le sol africain
00:05:36que nous avons manqué notre rendez-vous avec l'histoire.
00:05:39Et à partir du moment où les Africains veulent donc se réapproprier leur histoire,
00:05:43il est normal, je ne vais pas appeler ça comme les gens disent au quartier,
00:05:46les pleurs d'une bolette, c'est-à-dire qu'à ce moment,
00:05:48la France est en train de voir l'Afrique glisser
00:05:51vers d'autres objectifs, vers d'autres paramètres,
00:05:53ce qui fait qu'elle est en train de perdre le pied.
00:05:55Et c'est normal, comme disait Virel tout à l'heure,
00:05:57que le président français, en fait, il s'en plaint.
00:06:00Parce qu'il sait très bien que l'Afrique,
00:06:02si on devait la définir comme ça,
00:06:03est un biftec qui est réservé aux Français,
00:06:05surtout l'Afrique francophone,
00:06:06qui est une grande partie de l'Afrique tout de même,
00:06:08où la France s'étire beaucoup, beaucoup davantage.
00:06:11À partir du moment où cette Afrique-là commence à glisser,
00:06:14parce qu'à un moment, on le sait très bien,
00:06:16la France a fait les beaux temps de l'Afrique,
00:06:18le bon et le mauvais temps en Afrique.
00:06:19On a choisi des présidents, on a défini des politiques,
00:06:22on a fait ceci, on a fait cela.
00:06:24Déjà, nous, au Cameroun,
00:06:25on a commencé par mettre une rupture sur les accords coloniaux.
00:06:28Ça fait que si tous les pays suivent ce train,
00:06:32la France, elle est, je vais dire ça entre guillemets,
00:06:34elle est mal partie.
00:06:35Et il est temps qu'au moment où les Africains décident
00:06:38de regarder vers d'autres objectifs,
00:06:40que la France s'en plaigne.
00:06:41Pour moi, c'est un coup d'épée dans l'eau,
00:06:43c'est une tempête dans un verre d'eau.
00:06:46Alors, ce qui est remarquable,
00:06:48c'est qu'on connaissait la fronte venant des pays du Sahel,
00:06:52le Burkina Faso, le Mali, le Niger,
00:06:54mais cette fois-ci, s'est ajouté le Sénégal,
00:06:57s'est ajouté également le Tchad tout à côté de nous.
00:07:00La clameur vient d'un peu partout.
00:07:02Jean-François, vous l'expliquez comment ?
00:07:06Il faut bien savoir qu'il y a une évolution certaine
00:07:11des mentalités au niveau de l'Afrique aujourd'hui
00:07:14par rapport au face à face qu'il y avait depuis des années
00:07:18avec les 14 anciennes connolies françaises
00:07:21en Afrique sud-saharienne,
00:07:23qu'aussi bien dans le Maghreb,
00:07:25qui n'étaient plus explicables.
00:07:27C'est-à-dire, je me souviens d'un sommet
00:07:29Afrique-France-Issie ou bien Non-France-Afrique-Issie,
00:07:32même j'étais journaliste,
00:07:35la question avait été posée au Président Chirac,
00:07:38est-ce que le face à face de la France
00:07:41avec autant de pays est encore possible,
00:07:44est encore objectif ?
00:07:46Est-ce qu'il ne faut plus créer des relations directement,
00:07:50chaque État avec la France directement ?
00:07:53Le Président Chirac avait répondu
00:07:57que peut-être c'est envisageable,
00:07:58mais pour l'instant, il faut rester,
00:08:01structurer cette relation assez humaine
00:08:05entre des gens qui ont une mémoire,
00:08:08j'allais dire, commune,
00:08:10troublée peut-être,
00:08:11mais des mémoires quand même qui existent
00:08:13entre la France et certains pays africains.
00:08:16Mais aujourd'hui, on croyait le Président Macron intelligent,
00:08:19on le dit même très intelligent,
00:08:21mais je trouve un peu maladroit
00:08:23de pouvoir se plaindre aussi ouvertement
00:08:26du Chassassifi en psychologie.
00:08:28Aujourd'hui, on dit que quand vous laissez trahir une pensée,
00:08:31ça signifie qu'elle vous bouscule intérieurement.
00:08:35Vous ne vous plaignez pas de votre départ,
00:08:37mais vous vous plaignez tout de même
00:08:38de dire que les États n'ont pas dit merci.
00:08:41Merci parce que la France est venue au secours du Malik,
00:08:45du Niger, du Boukina,
00:08:48dans la zone sahélienne notamment,
00:08:49quand les djihadistes étaient en train d'avancer,
00:08:53pratiquement pour...
00:08:55Tout ça remet aussi que le Cameroun est bien concerné.
00:08:58Parce que nous, c'était peut-être
00:09:02le travail qui a été fait par le Cameroun lui-même en Sarman.
00:09:05Beaucoup d'arâmes seraient peut-être arrivés au Bala, etc.
00:09:07Mais les Français n'étaient pas là avec nous.
00:09:09Ils étaient peut-être en appui pour le renseignement,
00:09:11et d'autres se...
00:09:12Mais ce n'est pas comme ça qu'on envisage.
00:09:14Il y a un esprit paternaliste un peu
00:09:18qui gêne, qui gêne, et ce serait été...
00:09:21Ce serait été étonnant que beaucoup de...
00:09:25Il y a une nouvelle génération qui a pris le pouvoir quand même en Afrique aujourd'hui.
00:09:28Les Sonko, qui notamment a eu quelque chose de rude
00:09:32dans sa réplique,
00:09:34de dire au présent que...
00:09:36Mais ils en ont oublié de dire que
00:09:38les tirailleurs français
00:09:39étaient quand même aussi...
00:09:41On donnait de leur vie en France.
00:09:43Et que la France n'a pas jamais été ouvertement...
00:09:48Alors, au regard de l'attitude
00:09:51de cette nouvelle génération de dirigeants africains,
00:09:54au Sénégal, etc.,
00:09:56est-ce que les relations ne seront pas plus tendues à l'avenir
00:09:59entre la France et ses partenaires habituels,
00:10:03ses amis habituels ?
00:10:04Docteur Ndiayea.
00:10:06Une chose est certaine,
00:10:07je voudrais situer les relations entre la France
00:10:10et globalement l'Afrique
00:10:12dans une dynamique qu'il faudrait peut-être comprendre,
00:10:16peut-être à partie des indépendances.
00:10:19Vous voyez, nous sommes dans une...
00:10:22Comment dirais-je ?
00:10:23Dans une construction où, effectivement,
00:10:26il y a un paternalisme très affirmé
00:10:28au lendemain des indépendances.
00:10:30Parce que, et ce n'est plus un secret aujourd'hui,
00:10:32c'est qu'il y a eu une main certaine,
00:10:34une main mise certaine de la France
00:10:36dans le positionnement d'un certain nombre de chefs d'État.
00:10:39Et à partir de ce moment,
00:10:41il y avait beaucoup de redevabilité.
00:10:43Il faut également situer la question
00:10:45dans la mesure où beaucoup de nos chefs d'État
00:10:47revenaient des formations françaises,
00:10:52avaient été formés là-bas,
00:10:53dans les universités françaises.
00:10:56Il faudrait peut-être voir la chose dans ce sens.
00:10:59Maintenant, on a une nouvelle dynamique.
00:11:01On a une nouvelle dynamique,
00:11:03c'est que la France, également,
00:11:05c'est de l'ouverture aujourd'hui.
00:11:08Il y a une, j'allais dire, plusieurs pôles.
00:11:11Plusieurs pôles qui, en fait,
00:11:13reflètent de sons de cloche différents.
00:11:15Et ce qui est un peu gênant
00:11:17dans la sortie du président Macron,
00:11:21c'est que, lorsqu'on le suit,
00:11:24on perd la logique.
00:11:26Il arrive, il est dans une logique
00:11:28où il dit, non, c'est de l'ouverture,
00:11:30c'est pas de la France-Afrique,
00:11:31vraiment, c'est relation,
00:11:32les anciens chefs d'État, ils doivent partir.
00:11:34C'était simplement un discours.
00:11:36Et après, on se rend bien compte
00:11:39que les réalités vont rattraper.
00:11:40C'est donc, vous dites qu'aujourd'hui,
00:11:42il faudrait peut-être constituer,
00:11:44je disais, dans cette perspective,
00:11:46dans cette dynamique, et que la France,
00:11:48comme mon ami disait très bien,
00:11:51pour reprendre, qu'être à son compte
00:11:53du Réné Dumont, c'est peut-être,
00:11:54finalement, la France qui est mal partie.
00:11:56Oui, mais il n'en demeure pas moins
00:11:58que la France demeure un partenaire
00:11:59de choix pour l'Afrique.
00:12:01Nous sommes à la croisée des chemins
00:12:02dans nos relations avec la France.
00:12:04Il faut juste qu'elle revoie ses paradigmes.
00:12:06Le parathénalisme, c'est terminé.
00:12:07Désormais, il faudrait qu'on aille
00:12:09dans des relations de partenariat.
00:12:12Peut-être pas gagnant-gagnant.
00:12:13On peut s'avancer à dire
00:12:16qu'on voudrait des rapports,
00:12:17des relations gagnant-gagnant avec la France,
00:12:19parce que ça demeure toujours
00:12:20un partenaire de choix, un partenaire historique
00:12:22et une amitié sincère entre le Cameroun
00:12:24et la France qui va perdurer.
00:12:27Récoutons un bout de la prise de parole
00:12:29du chef de l'État en réponse
00:12:30aux voeux de Nouvel An qui lui ont été
00:12:32dressés par le corps diplomatique.
00:12:35C'était au Palais de l'Unité.
00:12:40Notre monde semble parfois pris de folie
00:12:44et tant qu'au bord de l'abîme,
00:12:47le nombre de victimes de violences
00:12:49ne cesse d'augmenter.
00:12:52Les populations entières
00:12:54continuent de subir des afflux de tueries,
00:12:57des mutilations, des destructions
00:13:01et des déplacements forcés et de l'exil.
00:13:06Comment en sommes-nous arrivés là ?
00:13:11Comment avons-nous pu sombrer
00:13:13dans une telle dérive alors même
00:13:16que l'existence de différents cadres
00:13:19de dialogue entre les États
00:13:21semblait nous avoir mis sur le chemin
00:13:24d'une paix durable ?
00:13:27Pour ma part, j'incline à penser
00:13:30que la persistance des égoïsmes nationaux,
00:13:35la résurgence de l'unilatéralisme
00:13:39au détriment du multilatéralisme,
00:13:42le non-respect des règles internationales
00:13:46sont autant de facteurs
00:13:50qui peuvent expliquer cette situation.
00:13:54Est-ce une fatalité ?
00:13:58Je me refuse à le croire.
00:14:04La polémique enfle après le message
00:14:07du président de la République à la Nation
00:14:09le 31 décembre dernier.
00:14:11On a pu noter ça et là,
00:14:12diverses réactions des citoyens
00:14:14à travers les médias conventionnels
00:14:16et les réseaux sociaux.
00:14:18Il y a eu, par exemple,
00:14:19celle des prélats de l'Église catholique
00:14:22en rapport avec l'élection présidentielle
00:14:24prévue cette année.
00:14:25Ces prises de parole d'Évêques camerounais
00:14:27ne sont pas les premières.
00:14:28Je rappelle qu'en 1990,
00:14:32la Conférence épiscopale camerounaise
00:14:33avait publié une vigoureuse lettre pastorale
00:14:36sur la crise économique.
00:14:37C'était pour dénoncer un tout petit peu
00:14:39ce qu'ils avaient appelé
00:14:40les structures du péché.
00:14:43Dans la prise de cette semaine,
00:14:44on a bien vu qu'au Cameroun Tribune,
00:14:46il s'est intéressé à ce sujet
00:14:47en parlant des mises au point.
00:14:49Dans la rubrique Zoom,
00:14:50le quotidien Le Messager du mercredi 8 janvier,
00:14:53écrit Paul Biya, les évêques
00:14:55et l'omélie de l'alternance.
00:14:57Alors, ce qui se passe sous nos yeux,
00:14:59le climat entre l'Église
00:15:00ces derniers temps au Cameroun,
00:15:01c'est la rupture de banc.
00:15:03Jean-François, c'est un sujet
00:15:05qui a été développé dans votre journal.
00:15:08Oui, effectivement,
00:15:11j'ai personnellement écrit un article
00:15:14sur ce sujet
00:15:16pour se dire que l'Église a toujours
00:15:20travaillé pour la société
00:15:22et aux côtés de l'État.
00:15:24Vous savez que
00:15:27il y a un accord-cadre
00:15:29qui existe entre le Vatican déjà
00:15:32et le Cameroun
00:15:34qui permet au Vatican
00:15:35de pouvoir s'impliquer
00:15:38dans l'organisation des diocèses,
00:15:41la gestion de l'Église, etc.
00:15:43Puisque c'est dans le territoire camerounais
00:15:46que les diocèses existent et sont créées.
00:15:48Donc, le pape crée
00:15:50et nomme des évêques au Cameroun.
00:15:52Donc, l'accord-cadre existe
00:15:54depuis pratiquement le temps
00:15:57où le Vatican a pris
00:15:59des relations diplomatiques
00:16:01avec notre pays.
00:16:02Alors, vous voulez dire que le fait
00:16:03qu'on n'ait pas eu de cardinal
00:16:06est dans ce cadre-là ?
00:16:06Non, ça c'est autre chose.
00:16:08Vous savez que la nomination
00:16:10des cardinaux, la création,
00:16:12comme on dit en langage théologique,
00:16:15est de la discrétion du Saint-Père.
00:16:18C'est lui qui choisit les cardinaux.
00:16:21Mais en fonction, je ne sais pas moi...
00:16:24Parfois, il y a des pays,
00:16:25il y a des diocèses
00:16:27qui sont de faites.
00:16:28Vous allez voir à Milan, à Paris,
00:16:32à Marseille, il y a des grandes villes
00:16:34où les diocèses,
00:16:37depuis un certain nombre de temps,
00:16:40la piété chrétienne, la tradition chrétienne,
00:16:42il y a toujours des cardinaux à la tête.
00:16:44Donc, dès que vous devenez évêque,
00:16:45vous savez que vous allez devenir cardinal.
00:16:47Ce n'est pas encore le cas,
00:16:49peut-être pour le Cameroun,
00:16:50parce que depuis l'indépendance,
00:16:52le Cameroun n'a eu qu'un seul cardinal.
00:16:55Contrairement à Kinshasa, par exemple,
00:16:57qui a la République de Bukati du Congo,
00:17:00qui a toujours eu des cardinaux
00:17:02depuis le cardinal Maloua,
00:17:03après le cardinal Itsu,
00:17:05après le cardinal Mutsengo
00:17:06et aujourd'hui le cardinal Anzongo.
00:17:08Donc, ce n'est pas comme ça
00:17:10qu'on pourrait interpréter la chose.
00:17:13C'est la discussion du Saint-Père.
00:17:15Mais le problème aujourd'hui,
00:17:16il faut déjà rappeler que les évêques
00:17:18n'ont pas fait de lettres
00:17:21sur l'élection présidentielle jusqu'à présent.
00:17:23Mais il y a quelques...
00:17:25Je voudrais parler de la conférence épiscopale.
00:17:27Elle n'a pas encore pris position.
00:17:28Il y a quelques évêques
00:17:30à la faveur peut-être
00:17:32de leur sortie dans les médias
00:17:34ou bien à la faveur de leur sortie
00:17:36dans les homélies précises
00:17:38qui ont dû dire des choses
00:17:40qui sont de l'ordre de la discussion de chaque évêque.
00:17:44Vous savez que quand un évêque fait une homélie,
00:17:46c'est le seul moment où il peut parler
00:17:49sans être contredit, comme un prêtre.
00:17:52C'est-à-dire la partie de la messe
00:17:53où le prêtre peut parler
00:17:55sans que personne ne dise
00:17:56« Non, je ne suis pas d'accord avec ce que tu dis ».
00:17:59C'est une homélie.
00:18:00Vous partez, on vous donne l'homélie.
00:18:02Pour nous...
00:18:03Enfin, moi qui suis chrétien catholique...
00:18:05Sauf que cela a suscité une polémique.
00:18:07Mais justement, ça suscite...
00:18:08C'est là ce propos
00:18:10qui était prononcé dans un cadre bien précis.
00:18:13On suscitait une polémique.
00:18:15Mais oui, justement, la polémique existe.
00:18:17La polémique existe justement
00:18:19parce que le sujet est inscrit
00:18:21dans le subconscient Camerounais.
00:18:23Parce qu'actuellement,
00:18:25on sait que c'est l'année électorale
00:18:27et on en parle.
00:18:28On sait qu'est-ce qui va se passer.
00:18:30Est-ce que le président va se représenter ?
00:18:32Est-ce que...
00:18:33Même déjà quelques mois avant,
00:18:35les militants d'un certain parti
00:18:37que je nommerai
00:18:39le Rassemblement démocratique du peuple Camerounais,
00:18:42à travers, je crois, le 6 novembre,
00:18:44la session du président au pouvoir,
00:18:49ont fait des conférences
00:18:51et chaque section a exprimé un vœu.
00:18:53Et c'est le vœu de dire que le candidat,
00:18:56le président de la République,
00:18:57doit être le candidat en 2021.
00:19:00Donc la fête est dans l'actualité.
00:19:02Et la fête est dans la nation.
00:19:04Tout le monde en parle.
00:19:06Et c'est pour cela que l'évêque aussi
00:19:08peut prendre position,
00:19:10à titre de position,
00:19:11pas une position,
00:19:12peut faire une exhortation.
00:19:14C'est le cas de Mgr Cléda Douala
00:19:16qui, justement, a été le premier à dire
00:19:18qu'il souhaiterait que le président
00:19:20qui a un certain âge
00:19:22ne puisse plus se représenter
00:19:23et qu'il construise lui-même
00:19:25dans, peut-être, son cercle,
00:19:27comme tu peux.
00:19:29C'est comme ça que j'interprète un petit peu.
00:19:31Vous partagez la même lecture ?
00:19:33La même chose pour Mgr...
00:19:35Pour moi, cette question ne devrait pas...
00:19:38Je n'avais pas terminé pour dire exactement
00:19:40que Mgr Oudo a dit la même chose.
00:19:43Mais lui-là a été plus véhément
00:19:45en faisant, peut-être, en se lâchant
00:19:47un petit peu.
00:19:48Alors, même si c'est le diable
00:19:49qui rentre dans la vie,
00:19:50il sera d'abord candidat, président,
00:19:52et puis on verra après.
00:19:54La même chose pour Mgr Abou.
00:19:57Un gars, on dirait, mais ça a suscité
00:20:00un débat.
00:20:02Et c'est pour cela que nous,
00:20:03comme vous m'interpellez sur le travail
00:20:05que nous, on a fait aux messagers,
00:20:06on a pu faire ce travail-là
00:20:08pour donner un peu des clés de réflexion
00:20:10maintenant à chacun de voir un peu.
00:20:13Je m'excuse d'avoir coupé parfait.
00:20:14C'est ceux qui y interviennent beaucoup
00:20:16et qui font de ça toute une polémique
00:20:18qui, peut-être, aggrave la situation.
00:20:20C'est comme le député disait tout à l'heure,
00:20:23lorsque les militants du RDPC
00:20:25se sont réunis le 6 novembre
00:20:26pour dire que nous voulons
00:20:28que notre président national
00:20:30soit encore candidat à l'élection en 2025,
00:20:32ça n'a pas fait un tollé.
00:20:34Que quelqu'un s'élève aussi pour dire
00:20:36que nous ne voulons plus qu'il soit candidat.
00:20:38Même si c'est le diable.
00:20:40Au niveau de même si c'est le diable,
00:20:42il faut dire que ce sont des propos
00:20:43assez graves quand même,
00:20:44venant surtout de la bouche d'un prélat.
00:20:47Mais sinon, à mon avis personnel,
00:20:49cette histoire ne devrait pas être
00:20:51une polémique nationale.
00:20:52Parce que, tout comme les politiques,
00:20:54les églises sont à la tête,
00:20:57comme ils disent souvent,
00:20:58ils veulent sauver des âmes.
00:20:59Lorsqu'ils veulent sauver des âmes,
00:21:01ils s'appuient sur le politique.
00:21:02Parce que le politique aussi,
00:21:03lorsqu'il vient faire sa campagne,
00:21:04il dit, je veux vous donner
00:21:06des conditions de vie meilleures.
00:21:08L'église, elle, elle promet le salut.
00:21:10Et le politique, lui, au concret,
00:21:12chaque jour là, il dit,
00:21:13je vous donne des conditions de vie meilleures.
00:21:15Ça veut dire que les deux,
00:21:16d'une certaine façon, travaillent ensemble.
00:21:18Chacun, celui-ci pour gagner des âmes,
00:21:20l'autre pour gagner des électeurs.
00:21:22À partir du moment où un des deux
00:21:24a trouvé qu'il y a quelqu'un
00:21:26qui pose problème,
00:21:27parce que lorsque quelqu'un
00:21:28vient à l'église le dimanche,
00:21:30il n'a pas mangé,
00:21:31il n'a pas de savon pour se laver
00:21:32ou pour laver ses vêtements,
00:21:34et que le prélat se rend compte
00:21:35que c'est à cause du politique
00:21:37qu'il ne favorise pas
00:21:38les bonnes conditions de vie,
00:21:39il va dire à cette personne,
00:21:41je ne veux plus que tu marches derrière lui
00:21:43parce que c'est lui qui te rend la vie dure.
00:21:45Et il lui dit, je te conseille
00:21:47de ne plus y aller.
00:21:48En fait, ça devrait être un conseil,
00:21:50mais pas...
00:21:51Parce que dans tous les cas,
00:21:52au cours d'une vie politique,
00:21:53ce qui donne le résultat,
00:21:54c'est les urnes.
00:21:56On a beau dire aux gens,
00:21:58depuis que ces prélats-mêmes disent
00:21:59à leurs ouailles de ne plus voler,
00:22:01de ne plus tuer,
00:22:02de ne plus faire ça,
00:22:03de ne plus faire ça,
00:22:04est-ce que c'est fini ?
00:22:05C'est pas fini.
00:22:06Donc, le fait qu'un évêque dise
00:22:07qu'il ne veut plus
00:22:08que le président se présente,
00:22:09n'engage en rien le citoyen
00:22:11qui ira mettre son vote dans l'une.
00:22:13Le gouvernement rappelle
00:22:14que le Cameroun est un état laïque
00:22:17où les religions cohabitent
00:22:18en bonne intelligence
00:22:19et entretiennent des relations
00:22:20harmonieuses avec les pouvoirs publics.
00:22:22Vous pouvez le lire
00:22:23dans le communiqué du ministre
00:22:24de la Communication
00:22:26qui a été publié en semaine.
00:22:28Il n'existe aucun conflit
00:22:29entre le gouvernement
00:22:30et les confessions religieuses,
00:22:32en l'occurrence,
00:22:33l'Église catholique.
00:22:35Mais ce qu'on vit là,
00:22:36ça semble être tout le contraire.
00:22:38Non, moi je crois
00:22:39qu'il faudrait peut-être
00:22:40toujours préciser les choses
00:22:43dans différents contextes.
00:22:45Et le gouvernement est bien
00:22:46dans son rôle
00:22:47lorsqu'il est en train
00:22:48de se communiquer,
00:22:50parce qu'est-ce qu'il y a
00:22:51une position institutionnelle
00:22:54de l'Église ?
00:22:55J'en doute.
00:22:56Il y a effectivement
00:22:57des prises de parole
00:22:58ici et là,
00:22:59ce qui peut justifier
00:23:00qu'on n'a pas la position institutionnelle
00:23:03et donc le gouvernement
00:23:04est dans son rôle
00:23:05lorsque il dit
00:23:06qu'il n'y a pas de conflit
00:23:08entre l'État du Cameroun
00:23:09et l'Église,
00:23:10de manière générale,
00:23:11d'une manière spécifique
00:23:14avec l'Église catholique.
00:23:15Et en fait moi,
00:23:16certains disent que
00:23:19ce n'est pas une polémique,
00:23:20mais manifestement
00:23:21ça en est une.
00:23:22Je pense qu'il faudrait peut-être
00:23:25se rappeler du problème,
00:23:28du principe de la séparation
00:23:30de l'État et de l'Église.
00:23:32L'idée n'était pas en soi
00:23:34lorsque cela est consacré
00:23:36notamment à l'époque contemporaine
00:23:39de dire que l'Église
00:23:41reste de son côté,
00:23:43l'État est totalement de son côté,
00:23:45parce qu'en fin de compte,
00:23:48on travaille tous
00:23:49dans la même société
00:23:50et on peut comprendre
00:23:51effectivement cet impropos
00:23:52lorsqu'on dit que l'Église
00:23:54ne peut pas être désincarnée.
00:23:55Donc une fois qu'on comprend
00:23:57la chose de cette manière
00:23:58et qu'on se rappelle
00:23:59de la séparation
00:24:00de l'État et de l'Église,
00:24:02en fait l'idée,
00:24:03c'est qu'on se rappelle quand même
00:24:05que l'Église doit prôner
00:24:07un certain nombre de valeurs.
00:24:09Et ce qui est interpellant
00:24:11dans notre société actuelle,
00:24:13précisément,
00:24:14c'est une décrépitude de valeurs.
00:24:16Lorsqu'on n'arrive plus
00:24:17à avoir foi
00:24:19à la parole
00:24:21de certains prélats,
00:24:23ça pose problème.
00:24:24Parce qu'effectivement,
00:24:26c'est à ce niveau
00:24:28que le prélat
00:24:29devrait venir rassurer
00:24:31lorsqu'il y a
00:24:32un certain nombre
00:24:33de préoccupations.
00:24:34Mais si le prélat lui-même
00:24:36va jeter un peu
00:24:38de l'huile dans le feu,
00:24:40ça peut causer
00:24:42des interprétations.
00:24:43Et si on arrive
00:24:44à une situation
00:24:45où, finalement,
00:24:47les valeurs sont
00:24:49totalement mises à côté,
00:24:51on arrive dans une situation
00:24:52où, finalement,
00:24:53on ne croit plus en ça,
00:24:55je pense que c'est ça
00:24:56qu'il faut davantage voir
00:24:57dans l'avenir
00:24:58et qu'il faut commencer
00:25:00à bien pouvoir
00:25:02réparer.
00:25:03Moi, je trouve que c'est un sujet
00:25:04très intéressant.
00:25:05C'est un sujet très intéressant,
00:25:06mais il ne saurait avoir
00:25:09de conflits entre
00:25:11l'Église catholique
00:25:12et le gouvernement
00:25:14ou alors même la personne
00:25:15même du président Bia.
00:25:16Il faut le rappeler
00:25:18que le président Bia
00:25:19est un séminariste
00:25:20fils de catéchiste.
00:25:21Ça, vraiment,
00:25:22on ne peut pas ne pas le dire.
00:25:23Il faut le rappeler
00:25:25que le Cameroun
00:25:26quand même bénéficie,
00:25:27est un pays privilégié
00:25:28en ce qui concerne
00:25:29l'Église parce qu'on a
00:25:31quand même bénéficié
00:25:32de trois visites papales
00:25:33au Cameroun.
00:25:34On se rappelle de 1985,
00:25:35on se rappelle de 1995
00:25:37et plus récemment,
00:25:38en mars 2009,
00:25:39il y a le pape Benoît XVI
00:25:40qui est venu
00:25:41les deux premières fois,
00:25:42c'était Jean-Paul II.
00:25:43Donc, on ne peut pas dire
00:25:44que l'Église catholique
00:25:46soit en porte à faux
00:25:48dans ses relations
00:25:49avec le Cameroun.
00:25:51L'Église catholique,
00:25:52c'est quand même
00:25:53un territoire
00:25:54d'un peu plus de
00:25:55d'un pour cent
00:25:56du territoire national
00:25:57camerounais.
00:25:58C'est-à-dire qu'il cumule
00:25:59sur plus de 4000 kilomètres
00:26:01le territoire de l'Église catholique.
00:26:02L'Église catholique,
00:26:03c'est à peu près
00:26:0436 pour cent
00:26:0633 pour cent
00:26:08de chrétiens
00:26:10qui résident
00:26:12dans notre territoire.
00:26:14C'est plus d'une centaine
00:26:15de paroisses.
00:26:17Ce sont des évêques
00:26:19nommés avec
00:26:21l'accord du gouvernement
00:26:22de la République.
00:26:23Il faut le dire
00:26:24parce que vous savez
00:26:25ce qui se passe
00:26:26en Église de Chine.
00:26:27Sauf que la mission prophétique
00:26:28de l'Église catholique
00:26:29au Cameroun
00:26:30fait quand même peur.
00:26:31Ce n'est pas aujourd'hui
00:26:32que ça se passe.
00:26:33Renaud,
00:26:34je suis d'accord avec vous.
00:26:35Mais de temps en temps
00:26:36il y a ces frictions.
00:26:37Il y a ces frictions.
00:26:39J'aimerais entendre
00:26:40Jean-François
00:26:41qui a travaillé
00:26:42sur le sujet.
00:26:43Est-ce qu'on peut dire
00:26:44que jusque-là
00:26:45la collaboration
00:26:46entre l'État
00:26:47et l'Église catholique
00:26:48s'est toujours bien passée ?
00:26:50Il y a eu
00:26:51quelques moments difficiles.
00:26:52Vous savez que
00:26:54l'Église catholique
00:26:56qui est au Cameroun
00:26:58travaille
00:26:59à un travail
00:27:00tous assumés.
00:27:01C'est-à-dire
00:27:02sur le plan social.
00:27:03C'est-à-dire
00:27:04il y a un plan
00:27:05très important
00:27:06l'éducation.
00:27:07Il y a un plan
00:27:08très important aussi
00:27:09c'est la formation
00:27:10des cadres.
00:27:11Il y a un autre plan
00:27:12c'est la santé.
00:27:13Ils sont pratiquement
00:27:14partout.
00:27:15L'Église
00:27:16est après l'État.
00:27:18C'est-à-dire
00:27:19dans le domaine
00:27:20de l'éducation
00:27:21c'est l'Église catholique
00:27:22qui vient ensuite.
00:27:23Et c'est une pastorale
00:27:24prophétique
00:27:25en ce sens
00:27:26qu'il faut éduquer
00:27:27les hommes
00:27:28et tout l'homme
00:27:29à partir de la base
00:27:30de l'Évangile,
00:27:31etc.
00:27:32Mais ça n'a pas toujours
00:27:33été
00:27:34un accord
00:27:35parfait.
00:27:36Pour cet homme
00:27:37même
00:27:38il a fallu
00:27:39je crois
00:27:40dans les années
00:27:4180
00:27:42il y a eu
00:27:43un problème grave
00:27:44qui a failli
00:27:45notamment
00:27:46le financement
00:27:47de l'Église catholique
00:27:48parce que c'était d'abord
00:27:49le devoir de l'État
00:27:50de pouvoir créer
00:27:51des écoles éduquées
00:27:52des citoyens.
00:27:53Mais l'Église
00:27:54y participe
00:27:55aussi.
00:27:56Mais ça en fait
00:27:57un objet
00:27:58d'apostolat
00:27:59sur le terrain.
00:28:00Mais alors
00:28:01quand on a dit
00:28:02qu'on ne donne plus
00:28:03la subvention
00:28:04à l'Église catholique
00:28:05je me souviens
00:28:06encore des propos
00:28:07assez durs
00:28:08de Mgr Jean Zouave
00:28:09père Sonam
00:28:10qui disait
00:28:11écoutez
00:28:12si vous ne voulez
00:28:13plus donner
00:28:14de l'argent
00:28:15on vous laisse
00:28:16tout le travail
00:28:17d'éducation
00:28:18il y avait
00:28:19une petite
00:28:20participation
00:28:21de l'État
00:28:22à tous ceux
00:28:23qui participent
00:28:24exactement
00:28:25à cette formation.
00:28:26Il y a eu d'abord
00:28:27ce conflit-là
00:28:28sur l'éducation
00:28:29mais il y a aussi
00:28:30même
00:28:31eu un conflit
00:28:32sur le rôle
00:28:33par exemple
00:28:34de certains prélats
00:28:35qui avaient
00:28:36ce qu'on appelle
00:28:37les prélats
00:28:38prophétiques
00:28:39qui ont une mission.
00:28:40Ce n'est pas
00:28:41le propre du Cameroun
00:28:42l'Église a toujours
00:28:43été critique
00:28:44vis-à-vis de l'État
00:28:45dans ses postures
00:28:46dans sa façon
00:28:47de gérer
00:28:48notamment
00:28:49quand il y a
00:28:50des phénomènes sociaux
00:28:51comme la corruption
00:28:52quand il y a
00:28:53des détournements
00:28:54de fonds publics
00:28:55quand il y a
00:28:56des phénomènes
00:28:57aussi désincurés
00:28:58tels que
00:28:59la violation
00:29:00du droit
00:29:01de donner
00:29:02la position
00:29:03officielle de l'Église
00:29:04et de dénoncer
00:29:05l'Église éduque
00:29:06mais elle dénonce
00:29:07c'est ça qu'on appelle
00:29:08le prophétisme
00:29:09un peu
00:29:10à l'agent Baptiste
00:29:11dans les...
00:29:12ceux qui ont lu
00:29:13la Bible un tout petit peu
00:29:14le précurseur
00:29:15qui vient
00:29:16et qui annonce
00:29:17la venue du Christ
00:29:18mais qui dénonce
00:29:19ce que la société
00:29:20et il en paye
00:29:21même de sa vie
00:29:22pour dire que
00:29:23entre l'État
00:29:24et l'Église
00:29:25il y a toujours
00:29:26quelques frictions.
00:29:27Souvenez-vous un peu
00:29:28de la fin d'Ogmo
00:29:29Mgr Albert d'Ogmo
00:29:31c'est-à-dire
00:29:32qui était un prélat
00:29:33qui avait
00:29:34une...
00:29:35un apostolat assez...
00:29:36comment on appelle
00:29:37aujourd'hui
00:29:38l'intelligent
00:29:39le plus...
00:29:40le plus...
00:29:41le plus avéré
00:29:42qui parle
00:29:43de...
00:29:44de...
00:29:45d'apostolat prophétique
00:29:46c'était Jean-Marc Ella
00:29:47qui disait que
00:29:48Mgr d'Ogmo
00:29:49ne voulait pas
00:29:50il le disait lui-même
00:29:51amener les gens
00:29:52au ciel
00:29:53sans ne pas tenir
00:29:54compte qu'ils vivent
00:29:55sur...
00:29:56en terre
00:29:57c'est-à-dire
00:29:58que
00:29:59donner
00:30:00aux chrétiens
00:30:01la possibilité
00:30:02de...
00:30:03s'autodéterminer
00:30:04par des emplois
00:30:05par une...
00:30:06vie décente
00:30:07c'est-à-dire
00:30:08des conditions de vie
00:30:09il travaillait
00:30:10à tout cela
00:30:11et il sensibilisait
00:30:12les autorités publiques
00:30:13pour pouvoir...
00:30:14euh...
00:30:15euh...
00:30:16euh...
00:30:17travailler pour que
00:30:18les citoyens
00:30:19vivent dans des conditions
00:30:20meilleures dans ce pays
00:30:21et l'Église
00:30:22fait ce travail-là
00:30:23et parfois
00:30:24il y a des incompréhensions
00:30:25la lettre
00:30:26par exemple
00:30:27sur la...
00:30:28la...
00:30:29la...
00:30:30la crise économique
00:30:31j'étais jeune étudiant
00:30:32à l'époque
00:30:33à l'université de Yaoundé
00:30:34et j'étais journaliste
00:30:35puis juste à l'époque
00:30:36à Monnet
00:30:37j'avais un peu
00:30:38vu l'esprit
00:30:39qui a caractérisé
00:30:40la réaction
00:30:41du gouvernement
00:30:42qu'est-ce que
00:30:43vous en savez
00:30:44de l'économie ?
00:30:45pouvez-vous nous donner
00:30:46euh...
00:30:47des leçons
00:30:48parce qu'on vivait
00:30:49quand même une période
00:30:50très très difficile
00:30:51c'était
00:30:52la crise de...
00:30:53économique
00:30:54qui était mondiale
00:30:55de 86
00:30:56etc
00:30:57qui a amené
00:30:58euh...
00:30:59les...
00:31:00l'État du Cameroun
00:31:01à prendre
00:31:02euh...
00:31:03des mesures
00:31:04assez fortes
00:31:05et qui a donné
00:31:06à la conférence épiscopale
00:31:07de sortir d'une lettre
00:31:08sur la crise économique
00:31:09et l'analyser
00:31:10en disant que
00:31:11les problèmes
00:31:12la crise au Cameroun
00:31:13euh...
00:31:14économique au Cameroun
00:31:15c'est parce qu'il existait
00:31:16des structures du péché
00:31:17qu'est-ce que les évêques
00:31:18ont appris
00:31:19par structures du péché ?
00:31:20c'est-à-dire
00:31:21des gens
00:31:22qui réfléchissent
00:31:23pour les réformer
00:31:24c'est-à-dire
00:31:25des gens
00:31:26qui réfléchissent
00:31:27pour leurs intérêts
00:31:28mais pas pour
00:31:29l'intérêt national
00:31:30et qui mettent
00:31:31en place
00:31:32justement
00:31:33un processus
00:31:34pour que les pauvres
00:31:35soient toujours plus pauvres
00:31:36et que les riches
00:31:37restent
00:31:38dans leurs intérêts
00:31:39il y a eu
00:31:40des sorties
00:31:41euh...
00:31:42assez fortes
00:31:43pour dire aux évêques
00:31:44contentez-vous d'abord
00:31:45de jurer vos diocèses
00:31:46de manière...
00:31:47mais on a l'impression
00:31:48qu'on est revenu
00:31:49à cela aujourd'hui
00:31:50les évêques du Cameroun
00:31:51assument certes
00:31:52cette mission prophétique
00:31:53que vous parlez
00:31:54dit la vérité
00:31:55de l'évangile
00:31:56c'est bon
00:31:57libérer les chrétiens
00:31:58des cercles vicieux
00:31:59de la pauvreté
00:32:00etc.
00:32:01c'est bien
00:32:02mais sauf que
00:32:03le zèle apostolique
00:32:04qu'on nous semble observer
00:32:05gêne un peu
00:32:06les tenants
00:32:07des pouvoirs constitutionnels
00:32:08c'est-à-dire
00:32:09qu'on se dit
00:32:10mais...
00:32:11vous avez une limite
00:32:12à votre action
00:32:13ce n'est pas propre
00:32:14au Cameroun
00:32:15là vous verrez
00:32:16que peut-être
00:32:17que l'enseignant
00:32:18va le redire un peu
00:32:19il a plus d'expérience
00:32:20dans l'observation
00:32:21du sujet
00:32:22je me suis dit
00:32:23pour avoir été peut-être
00:32:24ancien séminariste
00:32:25ancien religieux
00:32:26formé par les jésuites
00:32:27j'ai observé
00:32:28que ce n'est pas
00:32:29seulement le propre
00:32:30du Cameroun
00:32:31vous avez suivi
00:32:32les encycliques du pape
00:32:33vous avez suivi
00:32:34les prises d'opposition
00:32:35du pape
00:32:36par rapport au conflit
00:32:37opposorien
00:32:38il est même arrivé
00:32:39qu'on le traite
00:32:40d'antisémite
00:32:41ouvertement
00:32:42alors que
00:32:43il a la parole
00:32:44de justice
00:32:45pour que
00:32:46il ait
00:32:47le droit
00:32:48d'exprimer
00:32:49la vérité
00:32:50de l'évangile
00:32:51alors que
00:32:52il est
00:32:53force égale
00:32:54dans un conflit
00:32:55c'est-à-dire
00:32:56qu'on ne prend pas
00:32:57un marteau
00:32:58pour tuer une mouche
00:32:59etc.
00:33:00mais c'est le pape
00:33:01qui le dit
00:33:02il prend une position
00:33:03comme ça
00:33:04et vous avez entendu
00:33:05par exemple
00:33:06le serment
00:33:07du cardinal
00:33:08d'Abidjan
00:33:09par rapport
00:33:10aux prochaines élections
00:33:11c'était une charge
00:33:12assez due
00:33:13contre le pouvoir
00:33:14du président
00:33:15Alassane Ouattara
00:33:16est-ce que vous avez
00:33:17écouté le cardinal
00:33:18Anjongor
00:33:19à RDC
00:33:20il a dit que
00:33:21en Afrique centrale
00:33:22contre
00:33:23le gouvernement
00:33:24en place
00:33:25mais aucun évêque
00:33:26n'a pu le dire
00:33:27encore ces derniers temps
00:33:28en fait
00:33:29la politique a peur
00:33:30des prélats
00:33:31tout simplement
00:33:32parce que
00:33:33tout le monde
00:33:34va à la quête
00:33:35des consciences
00:33:36lorsque quelqu'un
00:33:37va à l'église
00:33:38on se dit
00:33:39qu'il va appliquer
00:33:40ce qu'on lui dit
00:33:41là-bas
00:33:42et lorsque cela
00:33:43est contre le pouvoir
00:33:44en place
00:33:45le pouvoir
00:33:46ne peut pas être d'accord
00:33:47parce que le pouvoir
00:33:48sait qu'il y a
00:33:50nous sommes tous des pécheurs
00:33:51comme ils ont l'habitude
00:33:52de dire
00:33:53c'est-à-dire que
00:33:54que ce soit les prêtres
00:33:55les évêques
00:33:56et tout le monde
00:33:57et les simples citoyens
00:33:58tout le monde pêche
00:33:59et tout le monde a besoin
00:34:00du salut
00:34:01sauf que
00:34:02et je l'ai dit
00:34:03à ma première sortie
00:34:04lorsque le prêtre
00:34:05a devant lui
00:34:06quelqu'un qui n'a pas mangé
00:34:07qui n'a pas le minimum
00:34:08pour vivre
00:34:09et qu'on lui dise
00:34:10qu'à ce moment-là
00:34:11au même moment
00:34:12des gens sont en train
00:34:13de détourner
00:34:14des milliards
00:34:15et de faire ci
00:34:16et de faire ça
00:34:17le travail du prélat
00:34:18il ne faut plus être
00:34:19avec celui
00:34:20qui t'affame
00:34:21aussi simple que ça
00:34:22c'est le principe
00:34:23qu'il y a au Cameroun
00:34:24en ce moment
00:34:25comme la lettre
00:34:26dont parle Jean-François
00:34:27à l'époque
00:34:28de la crise économique
00:34:29c'est presque
00:34:30le même constat
00:34:31mais ça fait quand même
00:34:32peur aux politiciens
00:34:33parce que le politicien
00:34:34sait que
00:34:35lorsque quelqu'un
00:34:36s'en va
00:34:37prendre la doctrine
00:34:38de Dieu
00:34:39et que ce qu'on lui dit
00:34:40là-bas
00:34:41peut l'influencer
00:34:42d'une certaine façon
00:34:43il fait peur aux politiciens
00:34:44parce qu'il peut
00:34:45retourner les consciences
00:34:46moi je dois dire
00:34:47l'église
00:34:48et le gouvernement
00:34:49le gouvernement
00:34:50n'a pas peur
00:34:51des prélats
00:34:52pas du tout
00:34:53je vous ai expliqué
00:34:54tout à l'heure
00:34:55pourquoi
00:34:56maintenant
00:34:57ce que je dois dire
00:34:58c'est que
00:34:59l'église a quand même
00:35:00une doctrine sociale
00:35:01donc
00:35:02de ce point de vue
00:35:03ils ont le droit
00:35:04et monsieur
00:35:05le disait tout à l'heure
00:35:06ils ont le droit
00:35:07d'émettre une opinion
00:35:08notamment
00:35:09lorsqu'il s'agit
00:35:10d'une homélie
00:35:11du 1er janvier
00:35:12parce que pour la plupart
00:35:13c'était des homélies
00:35:14du 1er janvier
00:35:15
00:35:16ils ont un point de vue
00:35:17sur ce qui va se dérouler
00:35:18durant l'année
00:35:19ils font le point
00:35:20avec leurs chrétiens
00:35:21il y va de leur droit
00:35:22de penser que
00:35:23voilà
00:35:24l'avenir du Cameroun
00:35:25pourrait se dessiner
00:35:26comme ci ou comme ça
00:35:27mais c'est également
00:35:28le droit
00:35:29du Camerounais
00:35:30Paul Biya
00:35:31de se représenter
00:35:32tant que la loi
00:35:33le lui permet
00:35:34donc
00:35:35l'église n'a pas
00:35:36à décider
00:35:37de ce qu'un candidat
00:35:38ne pourrait pas être
00:35:39plébiscité
00:35:40à la tête de l'État
00:35:41vous s'en venez
00:35:42tourner en rond tout à l'heure
00:35:43personne ne voulait évoquer ça
00:35:44c'est la question
00:35:45c'est la question centrale
00:35:46oui mais c'est la question
00:35:47moi je mets le doigt dessus
00:35:48c'est à dire que
00:35:49la pauvreté
00:35:50dans la société
00:35:51oui d'accord
00:35:52mais c'était
00:35:53la candidature
00:35:54du président
00:35:55il faut mettre le doigt dessus
00:35:56c'est à dire que
00:35:57il y a
00:35:58certains évêques
00:35:59parmi les trois
00:36:00qui estiment que
00:36:01le président Paul Biya
00:36:02ne devrait plus se représenter
00:36:03en 2025
00:36:04tant que la constitution
00:36:05le lui permet
00:36:06tant qu'il est en possession
00:36:07de ses facultés
00:36:08tant que son parti
00:36:09le plébiscite
00:36:10il faut savoir
00:36:11que
00:36:12en ce qui concerne
00:36:13les sondages
00:36:14d'avant 2025
00:36:15le candidat Biya
00:36:16est la meilleure chance
00:36:17du RDPC
00:36:18à l'élection présidentielle
00:36:19à venir
00:36:20les évêques
00:36:21parlent de
00:36:22l'environnement social
00:36:23dans lequel vit
00:36:24le Camerounais
00:36:25de manière générale
00:36:26il faudrait améliorer
00:36:27les conditions
00:36:28des vies des Camerounais
00:36:29je crois que c'est là
00:36:30le problème des Camerounais
00:36:31ce n'est pas de savoir
00:36:32si ce sera
00:36:33M. Paul Biya
00:36:34qui sera toujours
00:36:35président de la République
00:36:36mais c'est de savoir
00:36:37combien va coûter
00:36:38le carburant
00:36:39combien vont coûter
00:36:40les produits
00:36:41de première nécessité
00:36:42est-ce que
00:36:43le riz
00:36:44de 15 000 francs
00:36:45qui est distribué
00:36:46en ce moment
00:36:47c'est à la Poste Centrale
00:36:48le prix va rester
00:36:49à 15 000
00:36:50il est vendu
00:36:51pas distribué
00:36:52il est vendu
00:36:53parce que
00:36:54on nous a expliqué
00:36:55M. Horace
00:36:56s'il te plaît
00:36:57même dans le communiqué
00:36:58du gouvernement
00:36:59il y a une phrase
00:37:00qui crée toute cette polémique
00:37:01et qui suscite
00:37:02la sortie des évêques
00:37:03le ministre de la Communication
00:37:04lui-même la reprend
00:37:05là où le président
00:37:06dit dans son discours
00:37:07qu'il est encore prêt
00:37:08à sa vie
00:37:09à sa détermination
00:37:10à sa vie
00:37:11je crois que
00:37:12c'est cette phrase-là
00:37:13qui crée toute cette situation
00:37:14qui crée la sortie
00:37:15des évêques
00:37:16et dans son communiqué
00:37:17le ministre rappelle
00:37:18que le président
00:37:19a encore un mandat
00:37:20en cours
00:37:21il peut s'agir
00:37:22de ce mandat-là
00:37:23je crois qu'à la fin aussi
00:37:24il y a comme un procès d'intention
00:37:25de ce que les évêques aussi
00:37:26ont voulu dire
00:37:27c'est-à-dire que chacun
00:37:28essaie un peu
00:37:29de prendre le contre-pied
00:37:30de l'autre
00:37:31sans vraiment décrypter
00:37:32le fond de la pensée
00:37:33si les évêques veulent
00:37:34que les gens soient
00:37:35dans le bien-être
00:37:36et que le président actuel
00:37:37s'il est toujours candidat
00:37:38puisse garantir
00:37:39ce bien-être
00:37:40il n'y aurait pas de soucis
00:37:41mais les évêques
00:37:42constatent aussi
00:37:43qu'il y a quelque chose
00:37:44qui manque
00:37:45parce que les gens
00:37:46qui sont devant eux
00:37:47tous les jours
00:37:48ont beaucoup de problèmes
00:37:49énormément de problèmes
00:37:50depuis un certain temps
00:37:51et ils disent à ces gens
00:37:52nous on vous conseillerait
00:37:53de changer un peu
00:37:54de paradigme
00:37:55c'est là tout le fond
00:37:56du problème
00:37:57et lorsque le ministre
00:37:58sort et dit
00:37:59qu'on a aussi fait
00:38:00un procès d'intention
00:38:01au président
00:38:02dans son discours
00:38:03parce que ce n'est pas
00:38:04ce qu'il voulait dire
00:38:05il va peut-être falloir
00:38:06que lui-même sorte
00:38:07et vienne nous dire
00:38:08sa vérité
00:38:09l'enjeu est ailleurs
00:38:10tous les évêques
00:38:11ne se sont pas encore prononcés
00:38:12exactement
00:38:13donc ils ont toujours
00:38:14une position
00:38:15les évêques parlent
00:38:16d'une seule voix
00:38:17on va attendre
00:38:18le mois d'avril
00:38:19pour avoir la réponse
00:38:20je ne sais pas
00:38:21ça peut arriver
00:38:22avant la commission permanente
00:38:23peut sortir un communiqué
00:38:24avant quand peut-être
00:38:25c'est la polémique
00:38:26la polémique continue
00:38:27à enfler
00:38:28mais il faut savoir
00:38:29que l'enjeu est que
00:38:30dans les prises
00:38:31des positionnements
00:38:32prises de paroles publiques
00:38:33les évêques
00:38:34de la zone anglophone
00:38:35par exemple
00:38:36des deux régions
00:38:37d'Italie
00:38:38par exemple
00:38:39des deux régions
00:38:40dites anglophones
00:38:41se sont déjà émancipés
00:38:42notamment avec la crise
00:38:43qu'il y a eu là-bas
00:38:44quand ils ont quelque chose
00:38:45à dire
00:38:46ils le disent
00:38:47publiquement
00:38:48les évêques
00:38:49du septentrion
00:38:50de manière générale
00:38:51sont en cours
00:38:52d'émancipation
00:38:53parce que
00:38:54vivant la réalité
00:38:55sur le terrain
00:38:56vous savez que
00:38:57les régions
00:38:58des montagnes
00:38:59notamment
00:39:00viennent de vivre
00:39:01des inondations
00:39:02très graves
00:39:03et c'est de cette manière
00:39:04que les évêques
00:39:05se sont émancipés
00:39:06notamment
00:39:07et c'est de cette manière
00:39:08répétée
00:39:09et la pauvreté
00:39:10a fait son lit
00:39:11notamment
00:39:12dans le maillot
00:39:13Danaï
00:39:14dans le maillot
00:39:15Kani
00:39:16peut-être même
00:39:17dans le maillot
00:39:18Sharaga aussi
00:39:19et dans la
00:39:20Damaoua aussi
00:39:21et à chaque fois
00:39:22écoutez bien
00:39:23quand ces évêques sortent
00:39:24ils sont toujours
00:39:25en train d'interpeller
00:39:26les pouvoirs publics
00:39:27par rapport
00:39:28à la situation sociale
00:39:29hein
00:39:30mais on a le sentiment
00:39:31et ça ça peut être
00:39:32ton point de vue
00:39:33de l'observation
00:39:34que
00:39:35les évêques
00:39:36du centre-sud
00:39:37en général
00:39:38ne se positionnent
00:39:39pas très rapidement
00:39:40par rapport
00:39:41aux critiques
00:39:42vis-à-vis du gouvernement
00:39:43est-ce parce que
00:39:44il y a un certain
00:39:45contrôle
00:39:46et donc
00:39:47c'est encore
00:39:48un problème
00:39:49qui doit être géré
00:39:50au niveau même
00:39:51de la conférence épiscopale
00:39:52parce qu'il y a
00:39:53l'enjeu du grand sud
00:39:54les gens se disent
00:39:55que
00:39:56le président
00:39:57est quand même
00:39:58originaire
00:39:59du grand sud
00:40:00et que
00:40:01bon maintenant
00:40:02acculer le président
00:40:03le stigmatise
00:40:04le président
00:40:05le stigmatiser
00:40:06par rapport
00:40:07à sa longévité
00:40:08au pouvoir
00:40:09peut paraître
00:40:10donner au président
00:40:11de la république
00:40:12de ne pas
00:40:13comprendre
00:40:14que
00:40:15les évêques
00:40:16en font
00:40:17le mettent un peu
00:40:18une cible
00:40:19derrière le dos
00:40:20donc c'est là
00:40:21que vous avez vu
00:40:22qu'il n'y a pas
00:40:23de communique
00:40:24il n'y aura rien
00:40:25qui soit dit
00:40:26à l'issue
00:40:27du séminaire
00:40:28de Boya
00:40:29rien parce que
00:40:30les évêques
00:40:31ne sont pas encore
00:40:32entendus
00:40:33pour dire
00:40:34parce que
00:40:35la candidature
00:40:36du président
00:40:37est en débat
00:40:38aussi bien
00:40:39dans son parti
00:40:40elle n'est plus
00:40:41en débat
00:40:42vous avez vu
00:40:43la sortie
00:40:44du professeur
00:40:45Jacques-Fabien Dongo
00:40:46la base
00:40:47militante
00:40:48et sympathisante
00:40:49est
00:40:50devant le debout
00:40:51pour demander
00:40:52au président
00:40:53de se
00:40:54représenter
00:40:55les évêques
00:40:56c'est un nom
00:40:57qui vivent
00:40:58dans le contexte
00:40:59de pauvreté
00:41:00à l'extrême nord
00:41:01et ce n'est pas
00:41:02la première
00:41:03prise de parole
00:41:04véhimente
00:41:05de Monseigneur
00:41:06Bakir Amin Yaouda
00:41:07il a toujours
00:41:08pris une position
00:41:09il dit que
00:41:10attention
00:41:11vous qui dirigez
00:41:12le Cameroun
00:41:13il y a une grave
00:41:14extrême pauvreté
00:41:15dans l'extrême nord
00:41:16dans le diocèse
00:41:17de Yaouda
00:41:18notamment
00:41:19
00:41:20les inondations
00:41:21ont créé la famine
00:41:22
00:41:23l'aide même
00:41:24qui est envoyée
00:41:25par le gouvernement
00:41:26n'est pas suffisante
00:41:27pour tout le monde
00:41:28Monseigneur Yaouda
00:41:29le dit toujours
00:41:30mais le dire pour lui
00:41:31comme la dernière
00:41:32c'est la fin
00:41:33de son homélie
00:41:34qui dit
00:41:35même si c'est
00:41:36le diable
00:41:37ici ce n'est pas
00:41:38le diable
00:41:39en tant que diable
00:41:40mais une personne
00:41:41qu'on ne connait pas
00:41:42je vais interpréter
00:41:43parce que les gens
00:41:44sont en train
00:41:45de dire
00:41:46qu'ils ne devraient
00:41:47pas prononcer
00:41:48c'est la question
00:41:49que j'allais lui poser
00:41:50c'est l'interprétation
00:41:51que je sens
00:41:52connaissant
00:41:53ce prélat
00:41:54en général
00:41:55c'est une figure
00:41:56de style
00:41:57qu'il a utilisé
00:41:58pour dire que
00:41:59même si c'est quelqu'un
00:42:00qu'on ne connait pas
00:42:01c'est un homme
00:42:02qu'on ne connait pas
00:42:03qui prend d'abord
00:42:04le pouvoir
00:42:05essayons autre chose
00:42:06que le statu quo
00:42:07En cette année électorale
00:42:08au regard des enjeux
00:42:09sociopolitiques
00:42:10au regard
00:42:11de ce qu'on voudrait
00:42:12parce que le Président
00:42:13de la République
00:42:14a dit
00:42:15qu'il voudrait
00:42:16qu'on ait une élection
00:42:17apprisée au Cameroun
00:42:18dont les résultats
00:42:19seront acceptés
00:42:20par tous
00:42:21à quel sens vous voulez ?
00:42:22Le citoyen
00:42:23maintenant
00:42:24il est un peu
00:42:25embarrassé
00:42:26est-ce qu'on tient
00:42:27compte du citoyen
00:42:28dans ce débat-là ?
00:42:29Effectivement
00:42:30je le disais encore
00:42:31je vais peut-être
00:42:32faire une précision
00:42:33préalable
00:42:34vous allez peut-être
00:42:35comprendre que
00:42:36j'ai du mal
00:42:37avec cette prise
00:42:38de position
00:42:39parce que
00:42:40j'ai une déformation
00:42:41professionnelle
00:42:42c'est que
00:42:43je ne peux
00:42:44me positionner
00:42:45que lorsque
00:42:46j'ai des éléments
00:42:47de véracité
00:42:48des éléments
00:42:49effectivement
00:42:50On peut comprendre
00:42:51que vous soyez
00:42:52embarrassé
00:42:53parce que vous travaillez
00:42:54pour le gouvernement
00:42:55Non, non, non
00:42:56par contre
00:42:57je ne voudrais pas
00:42:58que vous situiez
00:42:59la question à ce niveau
00:43:00Non, au départ
00:43:01je suis juriste
00:43:02et justement
00:43:03la déformation
00:43:04de tous les juristes
00:43:05c'est justement
00:43:06de se prononcer
00:43:07sur la base
00:43:08de ce qui est officiel
00:43:09sur la base
00:43:10de ce qui est réglementé
00:43:11et à partir
00:43:12de ce moment
00:43:13et je comprends
00:43:14également
00:43:15les positions
00:43:16des uns et des autres
00:43:17sur la question
00:43:18je ne suis pas
00:43:19en train de dire
00:43:20qu'ils ne sont pas
00:43:21dans leur rôle
00:43:22mais je dis que
00:43:23lorsque le problème
00:43:24est posé
00:43:25j'aurai un autre regard
00:43:26et justement
00:43:27si je devais peut-être
00:43:28avoir cette déconnexion
00:43:29et peut-être
00:43:30me positionner
00:43:31en tant que citoyen
00:43:32je dis
00:43:33il y a un problème
00:43:34il y a un problème
00:43:35le problème étant
00:43:36justement
00:43:37que
00:43:38à la fin
00:43:39le citoyen
00:43:40a du mal
00:43:41à se positionner
00:43:42N'oublions pas
00:43:43que les extrants
00:43:44ou alors
00:43:45ceux qui doivent sortir
00:43:46en tant que non
00:43:47si je devrais
00:43:48prendre cette casquette
00:43:49de l'État
00:43:50et de l'Église
00:43:51c'est d'une part
00:43:52la loi
00:43:53et d'autre part
00:43:54c'est la religion
00:43:55c'est la religion
00:43:56je vais peut-être dire
00:43:57la Bible
00:43:58mais en fait
00:43:59il s'agit
00:44:00de deux noms
00:44:01à partir desquels
00:44:02le citoyen
00:44:03devrait
00:44:04se reconnaître
00:44:05et c'est pour cela
00:44:06qu'en réalité
00:44:07elle ne devrait pas
00:44:08être antinomique
00:44:09d'ailleurs
00:44:10je ne vais pas
00:44:11faire des coups de théologie
00:44:12ici
00:44:13Saint Augustin
00:44:14qui disait
00:44:15en une loi injuste
00:44:16nous n'êtes tenus
00:44:17d'obéir
00:44:18ou dire effectivement
00:44:19la nécessité
00:44:20qu'il y a de structurer
00:44:21la loi
00:44:22avec
00:44:23les
00:44:25les principes
00:44:26religieux
00:44:27les principes
00:44:28de justice
00:44:29une fois qu'on dit
00:44:30la chose de cette manière
00:44:31il faut
00:44:32effectivement voir
00:44:33la position
00:44:34de certains prélats
00:44:35comme vous l'avez dit
00:44:36dans un contexte
00:44:37bien précis
00:44:38mais maintenant
00:44:39ce qu'il faut faire
00:44:40c'est que
00:44:41le gouvernement
00:44:42et l'État
00:44:43de manière
00:44:44en général
00:44:45devrait
00:44:46structurer
00:44:47les rapports
00:44:48entre
00:44:49certains
00:44:50prélats
00:44:51ou alors
00:44:52de manière globale
00:44:53entre
00:44:54l'Église
00:44:55et
00:44:56lui
00:44:57pour qu'effectivement
00:44:58on se sent
00:44:59autant
00:45:00apaisé
00:45:01lorsqu'on ira
00:45:02on se situe
00:45:03du côté de l'État
00:45:04et qu'on ait
00:45:05la même
00:45:06la même
00:45:07quiétude
00:45:08au niveau du
00:45:09Ce qui me préoccupe
00:45:10c'est la position
00:45:11du citoyen
00:45:12Il y a peut-être
00:45:13retenu quelque chose
00:45:14de très important
00:45:15par rapport à ce que
00:45:16le docteur Ndiaye
00:45:17vient de dire
00:45:18quand le cardinal
00:45:19Thumi rentrait de Rome
00:45:20en 88
00:45:21nous sommes allés
00:45:22à Londres
00:45:23à Londres à l'époque
00:45:24il est venu de Douala
00:45:25il était
00:45:26le président lui a donné
00:45:27son avion
00:45:28pour atterrir à Londres
00:45:29et après
00:45:30il est directement
00:45:31parti
00:45:32rencontrer le président
00:45:33au palais de l'Unité
00:45:34et au sorti
00:45:35du palais de l'Unité
00:45:36il a dit quelque chose
00:45:37d'historique
00:45:38je suis allé
00:45:39parler
00:45:40avec le président
00:45:41devenu
00:45:42cardinal
00:45:43je dois
00:45:44comme je suis habillé
00:45:45en rouge
00:45:46je dois
00:45:47défendre
00:45:48l'évangile
00:45:49la vérité
00:45:50de l'évangile
00:45:51jusqu'à
00:45:52verser
00:45:53mon sang
00:45:54alors je suis allé
00:45:55voir le président
00:45:56pour lui demander
00:45:57de dire
00:45:58comment nous
00:45:59pouvons travailler
00:46:00ensemble
00:46:01pour que notre
00:46:02pays évolue
00:46:03c'est
00:46:04symptomatique
00:46:05Monsieur
00:46:06c'est vrai
00:46:07justement
00:46:08pour poursuivre
00:46:09dans son sens
00:46:10c'est de dire
00:46:11que chacun
00:46:12devrait
00:46:13être dans son rôle
00:46:14et je suis pas
00:46:15convaincu
00:46:16comme une certaine
00:46:17opinion
00:46:18et un maître l'a dit
00:46:19que le citoyen
00:46:20n'est pas un électeur
00:46:21imbécile
00:46:22non
00:46:23on ne peut pas le dire
00:46:24de cette manière
00:46:25lorsque l'élection
00:46:26arrive on sait
00:46:27exactement aussi
00:46:28où on devrait
00:46:29voter
00:46:30donc c'est pour dire
00:46:31que le citoyen
00:46:32est rationnel
00:46:33dans son choix
00:46:34maintenant
00:46:35maintenant
00:46:36il appartient
00:46:37l'église
00:46:38est dans son rôle
00:46:39en le disant
00:46:40et il est sorti
00:46:41d'un ministre
00:46:42également
00:46:43peut-être pas du
00:46:44ministre
00:46:45la position
00:46:46du gouvernement
00:46:47mais même du parti
00:46:48peut-être au parti
00:46:49mais chacun
00:46:50est dans son rôle
00:46:51et à partir de ce moment
00:46:52c'est de cette
00:46:53de cette
00:46:54de ce
00:46:55de cette
00:46:56choc
00:46:57de ce contre-pouvoir
00:46:58que finalement
00:46:59le citoyen
00:47:00va se positionner
00:47:01rationnellement
00:47:02après le communiqué
00:47:03du 7 janvier
00:47:04communiqué
00:47:05du porte-parole
00:47:06du gouvernement
00:47:07le lendemain
00:47:08le ministre
00:47:09de l'administration
00:47:10territoriale
00:47:11a reçu
00:47:12l'annonce apostolique
00:47:13Mgr José
00:47:14Avelino
00:47:15Betancourt
00:47:16représentant du pape
00:47:17au Cameroun
00:47:18qui est en train
00:47:19actuellement
00:47:20de faire redescendre
00:47:21la montée
00:47:22de fièvre
00:47:23provoquée
00:47:24par les récentes
00:47:25déclarations
00:47:26de plusieurs hommes
00:47:27d'église
00:47:28sur la situation
00:47:29politique
00:47:30au Cameroun
00:47:31alors nous allons
00:47:32écouter
00:47:33Paul
00:47:34Atangadji
00:47:35Au début
00:47:36de chaque année
00:47:37je rencontre
00:47:38son excellence
00:47:39l'annonce
00:47:40je rencontre
00:47:41la conférence
00:47:42épiscopale
00:47:43je rencontre
00:47:44les autorités
00:47:45religieuses
00:47:46des autres
00:47:47congrégations
00:47:48les musulmans
00:47:49pour faire le point
00:47:50de l'année écoulée
00:47:51et des perspectives
00:47:52de l'année nouvelle
00:47:53vous savez
00:47:54nous aurons
00:47:55un événement
00:47:56très important
00:47:57Ecclesia
00:47:58in Africa
00:47:59ça va faire 30 ans
00:48:00et donc c'est un événement
00:48:01très important
00:48:02vous savez que c'est
00:48:03le seul instrument
00:48:04qui a été signé
00:48:05hors du Vatican
00:48:06et le président
00:48:07Paul Biya
00:48:08a été très honoré
00:48:09lors de
00:48:10cette visite
00:48:11du Saint-Père
00:48:12Jean-Paul
00:48:13au Cameroun
00:48:14donc
00:48:15c'est une
00:48:16discussion
00:48:17en entretien
00:48:18de routine
00:48:19nous évoquons
00:48:20bien évidemment
00:48:21les questions
00:48:22d'actualité
00:48:23mais ce qui est important
00:48:24c'est que
00:48:25les relations
00:48:26entre
00:48:27le Vatican
00:48:28et le Cameroun
00:48:29c'est des relations
00:48:30obofixes
00:48:33Comme on peut le voir
00:48:34la loi du 23 décembre 2024
00:48:36portait en organisation
00:48:38du système
00:48:39d'enregistrement
00:48:40des faits d'état-civil
00:48:41au Cameroun
00:48:42des faits chroniques
00:48:43au lendemain
00:48:44de sa promulgation
00:48:45au Cameroun Tribune
00:48:46consacre
00:48:47la une
00:48:48de l'une des séparations
00:48:49de la semaine
00:48:50sur le sujet
00:48:51ce qui est en cause
00:48:52c'est la question
00:48:53de la transcription
00:48:54du mariage
00:48:55coutumier
00:48:56dans l'opinion publique
00:48:57l'on pense
00:48:58à la simulation
00:48:59du mariage coutumier
00:49:00au mariage
00:49:01civil
00:49:02du fait de la description
00:49:03la procédure
00:49:04de transcription
00:49:05qui est consacrée
00:49:06aux articles
00:49:0749 et 50
00:49:08du nouveau texte
00:49:09lorsque certains
00:49:10clament la protection
00:49:11de la femme
00:49:12coutumièrement mariée
00:49:13d'autres proclament
00:49:14la transcription
00:49:15de la dot
00:49:16et consécutivement
00:49:17celui qui l'aurait versé
00:49:18on est au moins
00:49:19d'accord
00:49:20sur le fait
00:49:21que le législateur
00:49:22en 2024
00:49:23a simplifié
00:49:24la procédure du mariage
00:49:25alors nous avons
00:49:26avec nous
00:49:27docteur Cédric Ndoya
00:49:28vous avez
00:49:29cette semaine
00:49:30fait une mise au point
00:49:31sur la question
00:49:32de la transcription
00:49:33du mariage
00:49:34coutumier
00:49:35est-ce qu'il y a
00:49:36une rupture
00:49:37entre
00:49:38ce qui a été dit
00:49:39ce qui a été annoncé
00:49:40parce qu'on nous a dit
00:49:41tout le monde l'a entendu
00:49:42dès qu'on a versé
00:49:43on est marié
00:49:44je suis
00:49:45Jean-François
00:49:46le disait tout à l'heure
00:49:47à Métitien
00:49:48il le disait de manière
00:49:49amicalement
00:49:50que je travaille
00:49:51pour X
00:49:52pour Y
00:49:53non mais maintenant
00:49:54je serai beaucoup plus à l'aise
00:49:55parce qu'on parle
00:49:56des questions de droit
00:49:57sur lesquelles je crois
00:49:58que notre matière
00:49:59nous permet
00:50:00de nous positionner
00:50:01mais
00:50:02commençons
00:50:03à l'entendre
00:50:04de votre préoccupation
00:50:05j'ai eu envie de vous
00:50:06d'avoir une question rhétorique
00:50:07c'est qu'il a dit
00:50:08il n'y a pas encore
00:50:09eu sur la question
00:50:10une position officielle
00:50:11du gouvernement
00:50:12qui dit que désormais
00:50:13on a simplifié
00:50:14la procédure de mariage
00:50:15je peux comprendre
00:50:16qu'il y a eu
00:50:17un parti de l'opposition
00:50:18je ne vais pas le citer ici
00:50:19qui au sorti de la loi
00:50:20a dit
00:50:21voilà le mariage
00:50:22après la transcription
00:50:23on est sécurisé
00:50:24la femme
00:50:25je pense
00:50:26qu'il faut peut-être
00:50:27bien comprendre
00:50:28les deux concepts
00:50:29la transcription
00:50:30et le mariage
00:50:31lorsqu'on parle
00:50:32du mariage
00:50:33en réalité
00:50:34c'est une union
00:50:35entre les deux
00:50:36c'est une union
00:50:37entre les deux
00:50:38c'est une union
00:50:39entre les deux
00:50:40c'est une union
00:50:41c'est une union
00:50:42entre deux personnes
00:50:43dans le cas du Cameroun
00:50:44c'est l'homme
00:50:45et la femme
00:50:46ou alors
00:50:47l'homme et une
00:50:48ou plusieurs femmes
00:50:49et qui ont décidé
00:50:50de se mettre ensemble
00:50:51et qui seront
00:50:52par la suite soumis
00:50:53à un certain nombre
00:50:54d'obligations
00:50:55comme l'assistance
00:50:56la fidélité
00:50:57alors ce mariage
00:50:58est régi
00:50:59peut être régi
00:51:00par le droit
00:51:01coutumier
00:51:02ou alors
00:51:03par le droit
00:51:04civil
00:51:05ce qu'on appelle
00:51:06en France
00:51:07le droit
00:51:08civil
00:51:09c'est-à-dire
00:51:10le droit
00:51:11civil
00:51:12ce qu'on appelle
00:51:13encore trivialement
00:51:14le droit écrit
00:51:15parce que pour
00:51:16comprendre
00:51:17la transcription
00:51:18aujourd'hui
00:51:19il faut remonter
00:51:20bien avant
00:51:21les indépendants
00:51:22notamment
00:51:23en 1931
00:51:24où effectivement
00:51:25parti d'un arrêté
00:51:26du 16 mars 1931
00:51:27qui portait
00:51:28organisation
00:51:29de l'état civil
00:51:30il était clairement
00:51:31dit
00:51:32dans ce texte
00:51:33que
00:51:34pour qu'un mariage
00:51:35soit reconnu
00:51:36comme tel
00:51:37il faut
00:51:38qu'il ait été
00:51:39transcrit
00:51:40en l'état civil
00:51:41donc une condition
00:51:42c'est qu'on a
00:51:43satisfait
00:51:44aux rites et
00:51:45coutumes
00:51:46de la localité
00:51:47et deuxième
00:51:48condition
00:51:49c'est qu'on ait
00:51:50transcrit
00:51:51le mariage
00:51:52et encore
00:51:53que ce mariage
00:51:54devait être
00:51:55célébré
00:51:56par l'officier
00:51:57d'état civil
00:51:58je répète
00:51:59il s'agissait bien
00:52:00du mariage
00:52:01coutumier
00:52:02dont le mariage
00:52:03coutumier
00:52:04est célébré
00:52:05par l'officier
00:52:06d'état civil
00:52:07et ensuite
00:52:08Et on se dit, est-ce qu'avec les indépendances, on continue dans la même logique ?
00:52:13Lui, on se dit, il faut toujours la transcription du mariage coutumier.
00:52:18Le seul problème, c'est qu'entretemps, le Code civil est devenu applicable au Cameroun.
00:52:23Et à partir de ce moment que le Code civil devient applicable au Cameroun,
00:52:27on a deux textes qui régissent les mariages.
00:52:30Le juge va d'abord dire, écoutez, le mariage qui est célébré au plan coutumier
00:52:36doit être valide à partir du moment où il a été transcrit.
00:52:41Il y a là, effectivement, une reproduction de l'ancien texte.
00:52:44Les choses vont évoluer par la suite et le juge va encore revenir sur sa décision en disant,
00:52:49non, non, non, écoutez, on ne peut pas dire que la transcription,
00:52:53c'est la transcription qui permet de dire qu'il y a eu mariage coutumier.
00:52:56Ce qui se comprend, je vais peut-être avoir la première pose là-dessus,
00:53:01ce qui peut se comprendre encore parce que les deux philosophies de mariage sont totalement
00:53:06différentes.
00:53:06Oui, docteur Nduya, je crois que ça encore, ça ajoute beaucoup de confusion dans nos esprits,
00:53:13ces explications-là.
00:53:15Il y a une opinion qui s'est propagée à la promulgation de la loi sur l'enregistrement.
00:53:22Tout à fait.
00:53:23On dit, dès lors que vous avez versé la dot, pour le dire de manière triviale,
00:53:27dès lors que vous avez versé la dot, vous êtes marié.
00:53:30Vous, vous avez fait une lecture profonde de cette affaire,
00:53:33tenant compte des évolutions de la loi, etc.
00:53:36La première question à laquelle il faut répondre tout de suite là,
00:53:40quand on a versé la dot, on est marié officiellement ?
00:53:43Je réponds péremptoirement, on n'est ni marié au plan traditionnel,
00:53:48et on est encore moins marié au plan civil.
00:53:51Voilà, je crois que là, on commence à comprendre.
00:53:53Là, il faut bien faire les précisions.
00:53:55Quand on a versé la dot.
00:53:56Il faut faire une précision.
00:53:57Moi, je ne suis pas juriste,
00:53:59mais dans une autre vie, j'ai étudié l'anthropologie sociale,
00:54:05l'anthropologie culturelle et l'anthropologie ethnologique.
00:54:09L'ethnologie en général, quoi.
00:54:11Mais l'observation sur le terrain d'un travail que m'avait donné mon professeur,
00:54:18dont je salue la mémoire aujourd'hui,
00:54:21était l'observation du mandat traditionnel chez les Vôtés.
00:54:27Chez les Vôtés.
00:54:29C'est un peu un peuple qui vit au centre du Cameroun,
00:54:33et la cérémonie de dot notamment.
00:54:36Elle a la même forme aujourd'hui que chez les Fambiti.
00:54:41Quand vous venez à une famille, le chef de famille vient,
00:54:45toque à la porte, et puis après, si vous avez donné une certaine,
00:54:50on ferme la porte, vous n'êtes pas arrivés.
00:54:52Mais les deux familles se sont déjà entendues pour ce rendez-vous.
00:54:56Mais quand la cérémonie de dot se déroule,
00:54:59lorsque la dot est acceptée,
00:55:01on prend la femme, on dit, allez vous mettre de l'autre côté,
00:55:05dans la nouvelle famille qui vous est donnée.
00:55:09Nous, on a déjà mangé.
00:55:11Mais dans l'esprit traditionnel, vous êtes mariés.
00:55:13Bien sûr, vous êtes mariés.
00:55:14Je suis d'accord.
00:55:15Vous êtes mariés, on va vous dire, vous sortez de là,
00:55:19le formalisme juridique maintenant, de la modernité,
00:55:23veut en sorte que ce soit l'officier d'état civil
00:55:26qui vous dise que, consentez-vous à.
00:55:28Mais les mêmes questions sont posées
00:55:31dans le processus de formulation de la dot.
00:55:34Et c'est justement le formalisme juridique qu'on vous recommande.
00:55:37La dot en elle-même, sur le plan anthropologique,
00:55:38est le synonyme de demande à mariage et de don à la famille,
00:55:44pas en termes d'achat,
00:55:46mais en termes de je donne et vous me donnez.
00:55:48Ce que vous dites là,
00:55:50professeur, peut-être, je ne vous conteste pas
00:55:53parce que vous avez la plénitude de votre sens juridique.
00:55:56Mais sur le plan anthropologique traditionnel, c'est assez différent.
00:56:00Ce que Jean-François dit, je suis totalement d'accord avec lui.
00:56:03Mais comme je dis, il faut peut-être repositionner le débat
00:56:08dans le contexte de la nouvelle loi.
00:56:10T'as dit, il y a une conception anthropologique du mariage.
00:56:13Mais je disais encore que la lecture que je suis en train de faire,
00:56:17parce qu'il faut qu'on la situe bien,
00:56:18c'est du point de vue du droit positif,
00:56:21c'est-à-dire le droit en vigueur pour dire les choses de la manière la plus simple.
00:56:25Comme vous l'avez dit, monsieur Séverin Legambélé,
00:56:29c'est de dire est-ce que dès lors que la loi a été promulguée,
00:56:34j'ai doté une femme, je peux la considérer comme mariée ?
00:56:37Je réponds, ni au plan coutumier et moins au plan civil.
00:56:43Et je vais démontrer au plan coutumier,
00:56:47c'est-à-dire, en fait, ce que je suis en train de dire,
00:56:49c'est pas une lecture du mariage coutumier du point de vue anthropologique,
00:56:53mais c'est une lecture du mariage coutumier du point de vue du droit en vigueur.
00:56:57Le juge dit clairement dans une décision que le mariage est coutumier
00:57:02lorsqu'il a satisfait à toutes les exigences des us et coutumes de la localité.
00:57:09Cela voudrait dire quoi ?
00:57:11Qu'il ne faudrait pas qu'on réduise le mariage coutumier
00:57:14au seul versement de la dot.
00:57:15Je vais vous dire les choses de manière triviale.
00:57:17Une amie me racontait dernièrement encore que dans une famille
00:57:20où on a fait la liste qui s'élevait à 3 millions,
00:57:23finalement, le père qui avait certainement quelques problèmes dit
00:57:28écoutez, on va faire simple, vous faites l'enveloppe de 3 millions,
00:57:33vous venez me verser ça directement et tu rentres avec sa femme.
00:57:37Au plan coutumier, vous n'allez convaincre personne,
00:57:40vous avec moi, qu'il s'agissait d'un mariage coutumier.
00:57:43Il a dit clairement que voici, vous prenez,
00:57:46vous me donnez 3 millions en cash, vous la versez.
00:57:48Mais n'est-ce pas là, Dr Zoya, l'influence de la modernité du droit ?
00:57:56Parce que dans son licence, le mariage coutumier a des valeurs,
00:58:01a des prescriptions, augure un ensemble de principes.
00:58:08Acte tencote.
00:58:09Exactement.
00:58:10C'est pour cette raison qu'une fois que vous faites les choses de manière...
00:58:12Aujourd'hui, quand on parlait de 3 millions,
00:58:14d'ailleurs, on ne posait pas un problème d'argent.
00:58:16Et une fois que vous faites les choses de cette manière,
00:58:19il n'en y a pas un.
00:58:20Et c'est pour dire effectivement, au-delà de ce que
00:58:24Cheikh Anta Diop parlait de l'unité culturelle de l'Afrique.
00:58:27Parce qu'au fond, lorsque l'on voit le mariage coutumier,
00:58:29tel que ça a été chez les Vouté, les Femmes Bétiques,
00:58:32en fait, il y a une unité derrière.
00:58:33Voyez-vous, je ne voudrais vraiment pas, permettez-moi,
00:58:36de ne pas rentrer dans cette dimension anthropologique du mariage coutumier,
00:58:40mais de donner plutôt la lecture du droit positif sur la question.
00:58:44Parce qu'il ne faudrait pas que demain,
00:58:46les gens pensent qu'ils sont mariés
00:58:48parce qu'ils ont fait un certain nombre de rites
00:58:51ou il y a eu vaincement de la dôte.
00:58:53Et par la suite, peut-être l'un décède
00:58:56et se pose après le problème de la sécurisation.
00:59:00Tonton Ndiaye, je ne vais pas me soutenir, c'est vrai,
00:59:02mais je suis un peu perdu.
00:59:03Au vu de la nouvelle loi, qu'est-ce que ça dit exactement ?
00:59:06La nouvelle loi a simplement décrit la procédure de transcription.
00:59:11Transcription, c'est quoi ?
00:59:13C'est l'action de transcrire.
00:59:15Transcrire signifie qu'il y a un mariage coutumier
00:59:18dès le moment où, première des choses, je l'ai dit,
00:59:21on a rempli les us et coutumes.
00:59:23Je ne vais pas rentrer dans les différents us et coutumes de chaque localité.
00:59:26Non, je dis de chaque localité.
00:59:29Voyez-vous, lorsqu'on a satisfait aux us et coutumes de chaque localité
00:59:34et qu'on est venu, dit, inscrit ou alors enregistré le mariage
00:59:41dans le registre d'État civil.
00:59:44Permettez, permettez.
00:59:46Dans le registre d'État civil.
00:59:48La question qu'on va se poser, c'est quel registre d'État civil ?
00:59:52Et c'est là où le problème a tout son sens.
00:59:55Il est difficile de penser sur la base de l'article 49
01:00:00et de l'article 50 de la loi de 2024
01:00:04qu'il y aurait un mariage coutumier transcrit
01:00:08avant la célébration du mariage civil.
01:00:11C'est pour dire déjà, pour clarifier l'opinion sur la question en disant
01:00:15non, on ne peut pas penser que désormais la procédure a été simplifiée
01:00:21à partir du moment où on se considère marié
01:00:25dès lors qu'on a fait le mariage coutumier au quartier,
01:00:29je vais dire ou alors au village,
01:00:31et qu'on est venu voir l'officier d'État civil.
01:00:34On vient voir l'officier d'État civil
01:00:36lorsque l'on a déjà un acte de mariage.
01:00:40Maintenant, et c'est ça qu'on met en marge de l'acte de mariage,
01:00:45pour une raison simple,
01:00:46c'est que le Cameroun, je l'expliquais dès longtemps,
01:00:49a souscrit finalement, sur la base de son histoire,
01:00:53à deux régimes juridiques.
01:00:56Le régime du droit écrit, le régime du droit moderne
01:00:58et le régime du droit coutumier.
01:01:00Je peux décider de ne pas être régi par le droit coutumier.
01:01:05Je serais seulement marié au plan civil, voyez-vous ?
01:01:08Et je peux décider également d'être marié au plan civil
01:01:12et au plan coutumier.
01:01:14Pour attester de ce que je suis marié au plan coutumier,
01:01:18il faudra donc que sur la base de mon acte de mariage,
01:01:23l'article 49 de la loi dit clairement,
01:01:25on inscrit, on transcrit à marge de l'acte de mariage.
01:01:29Quelle est la valeur réelle du mariage coutumier transcrit ?
01:01:33Lorsque je suis marié au plan coutumier,
01:01:38je peux décider,
01:01:40c'est vrai qu'on se marie pas pour se séparer,
01:01:43mais je peux décider de divorcer devant une juridiction
01:01:46de droit traditionnel.
01:01:48Qu'il ne faut pas confondre avec le tribunal coutumier
01:01:51qui est présidé par les chefs de village,
01:01:53parce qu'on a les juridictions traditionnelles,
01:01:55dont le tribunal de premier degré.
01:01:58Je peux décider donc de divorcer
01:02:00devant le juge de droit traditionnel.
01:02:04Ce que je ne peux pas faire si je ne suis pas régi
01:02:07initialement par le droit coutumier.
01:02:11Je ne pourrais décider de divorcer que devant le juge,
01:02:15le juge du droit écrit, notamment le tribunal de grande instance,
01:02:22qui n'appliquera pas le droit traditionnel,
01:02:25mais m'appliquera le droit civil.
01:02:27C'est important de le dire,
01:02:29parce que les causes du divorce, autant pour moi,
01:02:35dans le droit coutumier,
01:02:36ne sont pas les mêmes dans le droit civil.
01:02:39Première des choses.
01:02:40Deuxième des choses également,
01:02:42il y a la question du remboursement de la dôte.
01:02:45En droit civil, on vous dit que ça n'existe pas.
01:02:47Le juge l'a dit clairement, il n'y a pas remboursement de la dôte,
01:02:50sauf s'il y a eu filotterie.
01:02:52Donc pour me résumer sur la question,
01:02:55je dirais qu'il y a mariage aujourd'hui.
01:02:59En fait, le législateur de 2024
01:03:03a en réalité pratiquement institué un régime unifié du mariage.
01:03:08Il dit, première des choses,
01:03:11tu dois te marier au plan civil,
01:03:13comme ça s'est toujours fait.
01:03:15Deuxième des choses,
01:03:16tu peux décider, c'est la liberté de chacun,
01:03:19parce qu'on a deux statuts,
01:03:21d'être également régi par le droit traditionnel.
01:03:24À partir de ce moment,
01:03:25je viens voir l'officier d'État civil
01:03:27sur la base d'une procédure qui a été décrite,
01:03:29et je mets à marge.
01:03:31Et c'est ce que je tenais à préciser là-dessus.
01:03:35C'est que contrairement à ce que les gens pensent,
01:03:38il ne faut pas qu'on ait l'impression
01:03:40qu'il y a eu un changement dans cette question.
01:03:43Mais votre question me permet en réalité de rebondir sur le problème.
01:03:49Lorsqu'on élaborait ce texte,
01:03:52la préoccupation n'a jamais été celle
01:03:54de la simplification du mariage dans ces conditions.
01:03:59La question n'était même pas celle,
01:04:00regardez bien l'énoncé de la loi.
01:04:03C'est la loi portant enregistrement des faits d'État civil.
01:04:08Mais ce n'était pas de dire,
01:04:09comment est-ce que désormais il y a un fait,
01:04:12on constate un fait d'État civil ?
01:04:14Autrement dit, la loi n'avait pas vocation
01:04:16à toucher les questions de fond
01:04:19qui, dans le travail gouvernemental,
01:04:21relève d'un autre département ministériel,
01:04:23qui est le ministère de la Justice.
01:04:25C'est le ministère de la Justice qui dira,
01:04:27voici comment on se marie.
01:04:28Alors, pour le commun des Camerounais qui nous regarde,
01:04:32est-ce que le mariage coutumier régulièrement transcrit
01:04:36produit les mêmes effets que le mariage civil ?
01:04:39Si, je dirais également de manière péremptoire, non.
01:04:44Il ne produit pas les mêmes effets.
01:04:45Ni, dans sa conception originale,
01:04:49je l'ai dit dès le départ ici,
01:04:51puisqu'il produisait des effets pour deux catégories de personnes
01:04:56et encore moins avec la loi de 2024.
01:04:59Ça ne produit pas les mêmes effets.
01:05:01Et si je voudrais terminer là-dessus,
01:05:02seulement sur cette question,
01:05:03parce que je voudrais, avec votre permission,
01:05:05revenir par la suite,
01:05:06sur cette note d'espoir,
01:05:07c'est de dire effectivement,
01:05:09ne partez continuer à célébrer les mariages
01:05:14devant, on va dire, comme on dit au quartier,
01:05:17devant le maire, c'est-à-dire devant l'officier d'état civil.
01:05:21Et je le disais tout à l'heure, M. Séverin-Alegan-Bellé,
01:05:25je suis un peu, nous, on peut un peu être frustré
01:05:28du retentissement qu'il y a eu,
01:05:31que cette loi a eu en réduisant sa portée
01:05:36sur une question, j'allais dire, marginale.
01:05:39Dès la préparation, dès l'entente,
01:05:41dès l'annonce de la publication de cette loi,
01:05:43on nous a fait comprendre autre chose.
01:05:45Heureusement que nous avons un technicien sur le plateau,
01:05:48mais je crois que je suis encore plus perdu
01:05:51que je ne l'étais avant,
01:05:52parce qu'à la fin, comme je disais tout à l'heure,
01:05:55ça n'a rien changé du tout.
01:05:57On a juste fait quelques petites précisions,
01:05:59parce que s'il y aurait eu des gains en termes de droits,
01:06:02parce que moi, lorsque j'ai entendu parler de cette loi,
01:06:04j'ai pensé tout de suite,
01:06:07parce qu'on a toujours l'impression
01:06:08que la vie, c'est dans les zones citadines.
01:06:11C'est-à-dire, dans l'arrière-pays,
01:06:13il y a des femmes, une femme arrive,
01:06:14moi, je vais prendre un exemple concret.
01:06:16C'est-à-dire, une fille, elle vit avec un garçon,
01:06:19le garçon est allé voir sa famille,
01:06:21cette fille-là, elle fait des chants ensemble,
01:06:23peut-être ils construisent une maison et tout,
01:06:25et le jour où l'homme s'en va, ou le gamin,
01:06:27la famille de l'homme répudie la fille,
01:06:31on lui dit, tu n'as droit à rien
01:06:32si vous n'étiez pas marié officiellement.
01:06:34Donc moi, dans l'esprit,
01:06:36tel que j'ai compris la nouvelle loi,
01:06:37c'était qu'au moins, parce que l'homme aura doté,
01:06:40la femme aura un petit gain,
01:06:41tel que s'il y a séparation dans ce genre de conditions,
01:06:44elle va bénéficier d'une certaine couverture juridique.
01:06:46Et si vous avez compris la chose de cette manière,
01:06:51moi, je dirais plutôt que je suis très heureux aujourd'hui,
01:06:53parce que l'impression qu'on peut donner,
01:06:56c'est d'arriver à ce jab de situation.
01:06:59Par la suite, qui peut léser,
01:07:01parfois les femmes, parfois même les hommes,
01:07:03parce qu'il ne faut pas penser que c'est la femme qui ira en dernier,
01:07:06et également les enfants.
01:07:10Il faudrait dire, et je voudrais,
01:07:12si je pouvais me faire la voix de l'institution là-dessus,
01:07:17sur cette question, c'est de dire non,
01:07:19la presse Gagnéret a dit clairement
01:07:22qu'il faudrait continuer les célébrations du mariage civil.
01:07:26Je vous dis encore, et je finis là-dessus,
01:07:29ce n'était même pas la vocation de cette loi.
01:07:32La loi n'avait même pas envisagé la question de cette manière.
01:07:35Par contre, ce que la loi a envisagé,
01:07:37et ce sont d'importantes innovations que la loi apporte.
01:07:41Et je voudrais dire que c'est là qu'il faudrait qu'on saisisse la chose.
01:07:45La loi de 2024 est d'abord venue renforcer cet énorme principe,
01:07:50le principe de la gratuité.
01:07:52Effectivement, vous savez que, même si on le dit dans les textes,
01:07:56les pratiques seront peut-être encore difficiles,
01:07:59mais c'est important de le dire.
01:08:00Pour célébrer le mariage,
01:08:02on n'a pas à débourser 50 000 francs, 100 000 francs, 200 000 francs,
01:08:06comme ça se voit.
01:08:07Ça, c'est l'énoncé de l'intérêt,
01:08:08mais pratiquement, quand vous irez devant l'officier d'état civil,
01:08:11si vous ne versez pas cette somme...
01:08:12La récession est souvent pour la publicité,
01:08:14on est pas en mode époussage libre.
01:08:16Et c'est pour cette raison qu'il est important de dire
01:08:18le principe de la gratuité
01:08:22en matière d'enregistrement d'un fait d'état civil.
01:08:25La loi également est venue instituer l'obligation
01:08:28d'imprimer les actes d'état civil en anglais et en français,
01:08:32en même caractère.
01:08:34C'est-à-dire que dans votre acte de mariage,
01:08:35désormais, on aura en même temps
01:08:38le français, l'anglais dans les mêmes caractères.
01:08:42Autre innovation également, c'est le rallongement
01:08:45de la déclaration de naissance qui va de 60 à 90 jours.
01:08:49Ce sont les éléments importants.
01:08:50Et d'ailleurs, sur cette question,
01:08:52lorsque l'on est hors délai,
01:08:53ce que la loi dit aujourd'hui, c'est qu'on n'a plus besoin,
01:08:56on ne parle pas directement en justice,
01:09:00c'est que le sous-préfet qui est proche de la localité
01:09:03a la possibilité de rétérer
01:09:05administrativement l'officier d'état civil
01:09:08pour demander d'enregistrer la naissance
01:09:11lorsque cela a été hors délai.
01:09:13C'est également la question de la consécration,
01:09:16et ça, c'est quelque chose de très important,
01:09:19de l'informatisation,
01:09:22de l'enregistrement des faits d'état civil,
01:09:24de l'établissement de la délivrance des actes d'état civil
01:09:27à travers l'inscription au fichier national d'état civil
01:09:30et la sécurisation du processus.
01:09:34Pour dire les choses de manière saine,
01:09:36la loi de 2024 vient immatérialiser
01:09:40la procédure d'enregistrement d'état civil
01:09:44en donnant la possibilité que
01:09:48l'acte qui est produit sous support papier
01:09:51a la même valeur que l'acte produit sous support électrique.
01:09:57Désormais, c'est que lorsque vous naissez,
01:10:00on vous attribue un numéro
01:10:02qui va vous suivre jusqu'à votre mort
01:10:04et à partir duquel vous pouvez faire toutes vos transactions.
01:10:09Mais non, c'est Véronique Rapitierre qui me posait la question
01:10:10et nous qui sommes déjà vivants.
01:10:12Bon, vous avez compris la...
01:10:14Renaud.
01:10:15Bon, on voit quand même la volonté du législateur camerounais
01:10:19de protéger l'institution du mariage
01:10:22qui est lourdement attaquée depuis quelques temps.
01:10:26Il me semble avoir entendu que ma grand-mère
01:10:29avait été dotée et ça a été transcrit.
01:10:33À l'époque, ça se faisait déjà.
01:10:35Il me semble qu'on l'avait doté à 35 francs.
01:10:37Donc, ça a été transcrit.
01:10:39C'est ma mère qui me l'a dit.
01:10:41Donc, c'est bien qu'on soit revenu à ce type de pratiques-là
01:10:44qui pourraient juridiquement produire des effets
01:10:47pour la femme et contribuer à protéger davantage le mariage.
01:10:52Je voudrais reléver que cette nouvelle loi aurait dû protéger
01:11:01la longueur du concubinage.
01:11:06Il fallait créer un nouveau régime répressif.
01:11:09Vous avez des gens qui prennent votre fille,
01:11:12font quatre, cinq, six garçons,
01:11:14dix ans ensemble dans le même foyer.
01:11:18Mais un jour, ils disent...
01:11:22« Je m'en sépare. »
01:11:24Et cette loi aurait quand même pu, à un moment donné,
01:11:28penser à cet aspect-là.
01:11:32Parce qu'on fait des lois quand même
01:11:34par rapport aux situations sociales qui sont.
01:11:38Parce que ça finit parfois au tribunal.
01:11:40Et c'est la femme qui est parfois lésée
01:11:43en disant que vous auriez pu comprendre après le premier enfant
01:11:46que le monsieur ne voulait pas de vous plus longuement, etc.
01:11:52Donc si...
01:11:52Jean-François...
01:11:54Pourtant, les parents savent que leur fille est telle, monsieur,
01:11:58et qu'ils ont déjà quatre enfants.
01:12:00Jean-François, c'est pour ces raisons précisément que
01:12:03lorsque l'homme vit avec la femme au plan du droit,
01:12:07ce n'est pas un fait d'état civil.
01:12:10Et la loi a un intitulé clair.
01:12:13C'est la loi qui porte enregistrement.
01:12:16C'est ça.
01:12:18Avec votre permission.
01:12:19Les Français ont compris et ont créé le pacte.
01:12:21C'est pour dire qu'effectivement, c'est une problématique qui est connue.
01:12:24Certainement, le gouvernement réfléchira.
01:12:28Certainement, d'ailleurs, il nous a semblé qu'il y ait un cours
01:12:31de la famille en gestation au niveau du ministère de la Justice.
01:12:34C'est dans ce texte que toutes ces préoccupations seront prises.
01:12:38Mais en l'état du droit, ce n'était pas la vocation de cette loi de Venedi.
01:12:43Voici désormais comment on est marié.
01:12:46Il faudrait qu'on se comprenne.
01:12:48Et je dis, et pour finir par là,
01:12:50la transcription ne se fait pas avant la célébration du mariage d'état civil.
01:12:56On enregistre sur un acte de mariage qui a déjà été établi.
01:13:02Ça, c'est ce qu'on devrait comprendre.
01:13:04C'est la lecture, en tout cas.
01:13:05On devrait faire des articles 49 et des articles 50 de la loi.
01:13:09Ça va également empêcher que quelqu'un puisse aller doter plusieurs fois.
01:13:12On va continuer cet échange.
01:13:14Je crois qu'il est important qu'une communication soit faite autour de ce texte,
01:13:18parce que sinon, il y a beaucoup de confusion.
01:13:21Merci, chers invités, d'être venus échanger avec nous autour de ces sujets
01:13:25qui ont été à l'ordre du jour de scène de presse.
01:13:28Mesdames, Messieurs, c'est la fin de ce programme.
01:13:31Nous vous souhaitons de passer de très bons moments en regardant la science-fique.

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