Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • hier
Tryo est un chien d’assistance judiciaire. Il fait partie des 10 chiens mobilisés pour accompagner les victimes de viols et violences sexuelles du procès le Scouarnec, notamment pendant leur témoignage à la barre. Notre journaliste florian_thomas l’a suivi au tribunal judiciaire de Vannes avec sa référente Léa Serre de France Victimes.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Trio, c'est un jeune chien d'assistante judiciaire qui a deux ans.
00:02Et on commence à travailler avec lui lors de ses audiences notamment.
00:09Aujourd'hui pour Brut, je me trouve à Vannes où se déroule le procès de Joël Le Squarnec,
00:12accusé de viol et de violence sexuelle sur 300 mineurs.
00:15Et pour aider les victimes dans ce procès,
00:17les parties civiles ont demandé la présence de chiens d'assistante judiciaire
00:20qui resteront avec les victimes pendant les audiences jusqu'à la fin.
00:22Le fait que Trio soit là, ça peut être, entre guillemets,
00:24juste une présence qui est souhaitée et qui est nécessaire pour ces personnes.
00:28Pour d'autres, ça peut être plus conséquent,
00:31c'est-à-dire qu'il y a peut-être besoin de plus de contacts.
00:32Là, j'ai une personne qui m'a dit que c'était important qu'il soit là
00:36pour l'aider, pour soutenir.
00:37On a des personnes qui peuvent être grandement impactées par ce qui s'est passé.
00:40Je sais qu'il y a aussi des parties civiles qui ont appris seulement récemment
00:44qu'elles avaient été victimes.
00:45Ça reste effectivement des moments particuliers.
00:48Particuliers en plus dans le cadre de ce procès
00:50parce qu'il y a également de la lecture de récits
00:54qu'écrivait le mis en cause M. Le Squarnec.
00:59Donc nous, on va être positionnés avec les personnes parties civiles
01:02qui ont demandé à pouvoir être accompagnées Trio,
01:04donc un petit peu à l'avant dans la salle.
01:05Et ensuite, quand ce seront ces personnes-là qui seront appelées
01:08pour témoigner à la barre, elles iront à la barre avec Trio
01:10qui se couchera à leurs pieds le temps qu'elles témoignent
01:14et qu'on leur pose des questions.
01:15Il y a des études qui ont pu démontrer l'apport de la présence des chiens,
01:19une diminution de la tension par exemple, une accalmie du rythme cardiaque,
01:23une diminution de la pression, une diminution de la tension,
01:26un rythme cardiaque, une diminution du stress, du coup de l'angoisse
01:30et finalement un apaisement un peu plus global
01:33de l'état d'une personne à un moment particulier.
01:40Du coup, Léa et Trio sont partis rencontrer une des parties civiles
01:44qui a demandé à être accompagnées par le chien.
01:46Voilà, c'est un moment de rencontre un peu privilégié,
01:49en dehors des regards, en dehors du monde,
01:51vraiment pour que la personne puisse se familiariser avec le chien,
01:54soit en confiance,
01:56pour arriver aussi peut-être un peu plus détendue,
01:58encore une fois, le chien n'est pas non plus magique,
02:01ça reste des moments très lourds,
02:03des moments qui peuvent être des moments de source de souffrance,
02:06donc, mais l'idée, voilà, c'est de réduire un tout petit peu.
02:10Là, j'ai reçu une personne qui a demandé à pouvoir bénéficier de la présence de Trio
02:14durant l'aisance et durant le temps où elle va être à la barre pour témoigner.
02:17Donc là, c'était de lui présenter Trio
02:20qu'il puisse y avoir un premier contact avant la mesure en fait.
02:24Et c'est ce qu'on va faire avec la deuxième personne aussi qu'on attend qui va arriver.
02:33Donc là, le procès a commencé, il se déroule juste derrière moi
02:36et bien sûr, on n'a pas l'autorisation de filmer à l'intérieur de la salle d'audience,
02:40donc on va attendre que Léa et Trio ressortent
02:42pour faire un premier débrief à la pause dans une à deux heures.
02:46En fait, de manière générale, moi, mon travail d'avocat de partie civile,
02:49c'est de faire que le procès se passe le mieux possible pour mes clients.
02:53Donc, tous les dispositifs qui peuvent les aider sont intéressants.
02:57Là, le chien d'assistance judiciaire, c'est un plus par rapport à d'autres procès que j'ai pu vivre
03:02où les gens, des procès de cour d'assises, des procès de cours criminels,
03:05les gens sont extrêmement tendus, extrêmement stressés.
03:08Ils sont dans des situations où ils ne peuvent pas s'assurer
03:11avec souvent, en fait, un positionnement de conflit avec la partie adverse.
03:16Et donc, là, le chien vient apaiser tout ça, apaiser ces conflits.
03:20Et donc, on a des gens qui sont peut-être un petit peu plus détendus,
03:24notamment au moment où ils déposent à la barre.
03:27Et puis, il y a tous ces moments où les victimes, en fait, vivent,
03:31les parties civiles vivent le procès.
03:33Elles ne parlent pas, mais elles écoutent tout ce qui se dit.
03:36Et là, le chien leur apporte, en fait, du réconfort, de la détente.
03:48Là, c'est la suspension qui a été décidée par la présidente.
03:51C'est une pause dans l'audience de quelques minutes avant de reprendre.
03:54Donc, nous, on en profite pour aller faire une petite pause à l'extérieur,
03:57pour boire, détendre un petit peu Trio avant de reprendre.
04:00Donc, là, il était où ?
04:02Après, on a pu voir pendant l'audience que Trio avait été sollicité,
04:04qu'il avait été caressé.
04:05Il y a des regards aussi qui se sont passés.
04:08Donc, je pense qu'il y a des personnes qui sont plutôt contentes, je pense,
04:13de pouvoir avoir Trio pendant ce temps-là.
04:18Comment on leur apprend, justement, à être chien d'affaire ?
04:20Je pense qu'il y a des gens qui sont plutôt contents, je pense,
04:23de pouvoir avoir Trio pendant ce temps-là.
04:25Comment on leur apprend, justement, à être chien d'affaire ?
04:29Comment on leur apprend, justement, à être chien d'assistant judiciaire ?
04:33Je m'imagine que c'est des chiens qui ont une empathie particulière.
04:36Il passe par une formation de 18 mois, dans un premier temps,
04:40auprès d'une famille d'accueil, où il apprend les bases,
04:44notamment être propre, des choses comme ça,
04:47et s'asseoir, se coucher.
04:49Ensuite, il passe environ six mois avec un éducateur canin
04:53ou une éducatrice canine pour apprendre, justement,
04:55des missions spécifiques à celles du chien d'assistance judiciaire.
04:59Et c'est à ce moment-là que les éducateurs et éducatrices, aussi,
05:02peuvent se rendre compte si le chien est adapté
05:05pour pouvoir venir en assistance aux personnes victimes.
05:08Donc, effectivement, ils se basent sur est-ce que le chien est empathique,
05:12est-ce qu'il est en capacité d'être avec des adultes,
05:15et aussi des enfants.
05:17Quand on a monté notre projet, on avait demandé, idéalement,
05:19à pouvoir avoir un chien qui soit plutôt calme,
05:22qui soit patient, qui soit tolérant.
05:24Parce que souvent, on a des mesures qui peuvent être longues,
05:26même si, bien sûr, il ne s'agit pas d'enchaîner cinq heures sans pause,
05:31mais qui soit en capacité de pouvoir rester tranquille un certain temps.
05:36C'était une des qualités principales, idéalement,
05:40que nous, on avait pu demander.
05:42Effectivement, c'est ce qu'on a pu avoir avec Treyou,
05:44parce qu'il est capable de rester couché à très longtemps
05:47sans forcément manifester son impatience ou l'envie de s'en aller.
05:55Les chiens d'assistants judiciaires en France,
05:57les premiers tests ont été faits en 2019-2020,
05:59donc, en fait, ça s'est fait hier.
06:01Leur formation est financée par le ministère de la Justice.
06:03Donc, comme je disais, c'est une formation qui est réalisée
06:05par l'association 10 chiens.
06:07Et ensuite, dans la vie de tous les jours,
06:09ce sont les associations qui gèrent aussi le budget,
06:12finalement, dédié au financement des chiens d'assistants judiciaires.
06:16Et sur ces six semaines d'intervention,
06:18on a eu des résultats,
06:21Et sur ces six semaines d'intervention,
06:23dans le cadre de ce procès,
06:25pour le coup, c'est uniquement du mécénat
06:27qui peut financer ces six semaines d'intervention.
06:39Alors, on a une petite expérience pour l'instant,
06:41effectivement, avec Treyou.
06:42Ça ne fait pas très longtemps qu'on travaille ensemble,
06:44mais les quelques interventions qu'on a pu faire,
06:47effectivement, ont pu être quand même bénéfiques, je pense.
06:50On a eu quelques retours aussi d'enfants ou d'adolescents
06:54qui ont pu formuler que c'était compliqué
06:56de venir au tribunal, qu'ils n'avaient pas forcément envie.
06:59Mais qu'en sachant que Treyou serait là,
07:01du coup, ils avaient envie de venir
07:03parce qu'ils avaient envie de venir voir Treyou.
07:05Donc, je pense que de ce point de vue-là,
07:07en tout cas pour les enfants, pour certains,
07:09ça a pu être un déclencheur
07:11ou quelque chose qui a pu les aider,
07:13en tout cas ce jour-là,
07:14à affronter ce qui était prévu, à faire face.
07:16Là, ce sont tous des majeurs
07:18et pour autant, on voit que ça a été bénéfique.
07:20Donc, j'imagine des enfants qui sont amenés à déposer.
07:24C'est sûr que là, avoir un chien qui est avec eux,
07:27à leur côté, à les rassurer,
07:29ça serait vraiment, à mon avis,
07:31une chose très intéressante.
07:33Donc, ça serait intéressant de le généraliser pour vous ?
07:36Généraliser, je ne sais pas, ça risque d'être compliqué.
07:39Aujourd'hui, je crois qu'il y a une vingtaine de chiens
07:41sur toute la France.
07:42Ça coûte cher, donc il faut les moyens.
07:45Est-ce que la justice a envie
07:47de mettre des moyens sur ce dispositif-là
07:49alors qu'on a déjà des problèmes de finances
07:52au sein du ministère de la Justice,
07:55qu'il n'y a pas assez de psychologues, notamment ?
07:57Donc, voilà.
07:59C'est intéressant,
08:01mais est-ce que ça peut être généralisé ?
08:05Je ne pense pas tout de suite.

Recommandations