• il y a 3 jours
Dans C'est Excellent, Judith Beller reçoit Virginie Atlan, présidente et fondatrice de l'association "Nous Les Ambitieuses !" & Élie Chouraqui, réalisateur et metteur en scène du spectacle "Vivante(s)"

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##C_EST_EXCELLENT-2025-01-12##

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Transcription
00:00Bonsoir chers auditeurs et chères auditrices, tout d'abord une année pleine de douceur
00:08et de lumière à toutes et tous.
00:10Bienvenue dans C'est Excellent, la première 2025, votre émission du dimanche 19h sur
00:15Sud Radio, celle qui donne la part belle à l'excellence française dans toute sa complexité
00:19et sa richesse.
00:20Nous, les Ambitieuses, c'est une association née en mars 2020 grâce à la volonté de
00:24sa présidence, Virginie Atelan, ce réseau de femmes engagées issues de la société
00:28civile place l'action positive, la culture et la défense du droit des femmes au cœur
00:32de sa mission, pour favoriser les échanges et la réconciliation.
00:35Virginie, vous êtes ici pour nous parler de cette aventure collective et de ses engagements
00:39pour un avenir plus inclusif, solitaire, durable et vous êtes sur le plateau avec Elie Chouraki
00:44qui est réalisateur qu'on ne présente plus, metteur en scène de votre spectacle si vivante
00:48et bienvenue sur Sud Radio à tous les deux.
00:51Merci beaucoup.
00:52Merci beaucoup Judith.
00:54Alors, chers invités, un peu d'actu pour commencer.
00:59En 2024, les violences conjugales en France ont affecté environ 271 000 femmes, en hausse
01:05de 10% par rapport à 2023.
01:07Plus de la moitié des femmes, 53%, ont subi des violences sexuelles avec 63% des jeunes
01:12femmes victimes de harcèlement ou agressions sexuelles.
01:14Ces chiffres soulignent l'urgence de renforcer la lutte contre les violences faites aux femmes
01:17et de soutenir les victimes.
01:18C'est une urgence permanente, Virginie Atelan, on le disait hors antenne à l'instant, il
01:22y a eu trois féminicides depuis le début de l'année.
01:24Oui, c'est révoltant.
01:25On a l'impression que plus on en parle, beaucoup d'associations viennent renforcer ce que
01:31fait le gouvernement et pourtant, on cesse d'être attristés, choqués et je ne comprends
01:39pas que les chiffres augmentent et on a de quoi être agacés comme Elie Chouraki qui
01:45hier au téléphone me dit c'est pas possible, tu as encore entendu et voilà.
01:49Elie Chouraki, vous êtes agacée.
01:52Je ne suis pas agacée, je suis malheureux, je suis triste parce que vous savez c'est
01:56un fléau national qui devrait être une mission nationale et malheureusement on traite ça
02:04bien souvent mais de façon ponctuelle, c'est-à-dire qu'on nous donne des chiffres, on essaie
02:09de réagir, on réagit souvent trop tard.
02:11Je pense que maintenant il faut passer à un autre stade, c'est-à-dire qu'il faut
02:14passer à un stade actif, c'est-à-dire qu'il faut essayer de prévoir autant que
02:20faire se peut ce qui risque de se passer entre des hommes violents et des femmes qui sont
02:27leurs victimes.
02:28Il faut, je parlais avec Virginie, on a rendez-vous d'ailleurs avec Aurore Berger, la ministre
02:37en charge de ces questions, pour parler de ça parce que j'ai une idée et je pense
02:42qu'elle peut être très efficace, c'est de passer sur toutes les chaînes de télévision
02:46confondues, chaînes d'information, chaînes France Télévisions, etc., ponctuellement
02:51toutes les semaines par exemple, plutôt que des bandeaux qui souvent ne servent à rien
02:57ou répètent dix fois la même chose, de passer des bandeaux qui disent nous vous
03:01rappelons qu'en cas de violence conjugale vous pouvez appeler tel numéro, point.
03:06Le faire pendant dix minutes, un quart d'heure, vingt minutes toutes les semaines, avoir sur
03:12les radios même un message de temps en temps qui nous vous rappelons bien sûr que vous
03:16pouvez acheter, ça glorifierait tout le monde, les journalistes, ça glorifierait toutes les
03:23chaînes et ça pourrait sauver des centaines de vies.
03:28C'est-à-dire qu'aujourd'hui on est, vous savez on parle de la drogue, on parle de qui
03:33meurt de la drogue aujourd'hui ? Est-ce qu'il y a plus d'hommes et de femmes qui meurent
03:36de la drogue ? Il y a plus d'hommes et de femmes qui meurent de la drogue que de femmes
03:44massacrées par des hommes qui meurent en plus des violences, évidemment on parle des
03:50femmes mais on peut aussi parler des enfants qui sont spectateurs de cette détresse, de
03:56cette horreur et qui seront traumatisés toute leur vie et qui auront évidemment toute
04:00leur vie du mal à s'en remettre et qui parfois à leur tour deviendront des êtres
04:03violents.
04:04Et parce qu'ils n'ont pas été pris en charge correctement non plus.
04:08Absolument.
04:09Parce qu'il y a aussi ça Virginie Attalant, il y a la prise en charge des victimes collatérales
04:13j'ai envie de dire.
04:14Alors là-dessus ça évolue, bien évidemment le gouvernement fait un gros travail, déjà
04:17à l'époque Aurore Berger avec des amendements et une prise de conscience, le fait que l'enfant
04:25soit considéré comme une victime, désormais, ça date pas de très longtemps, ça fait
04:30bientôt deux ans, mais un enfant reconnu victime est d'autant pris en charge que la
04:35victime elle-même et donc il y a déjà des avancements, on espère que ça va continuer
04:41d'évoluer mais Elie a raison en fait, il faut que régulièrement il puisse y avoir
04:45un temps d'échange, de parole, de prise de conscience, que les femmes puissent se dire
04:50bon moi j'ai un numéro à appeler, je sais que je peux être prise en charge, je sais
04:55qu'on peut m'écouter, je sais que ma vie peut changer, et ça, ça passe par une
05:00information, on le sait, en communication, il faut sans arrêt répéter, donc Elie faisait
05:04cet appel à la télévision mais je crois que même en radio et pourquoi pas avec Sud
05:08Radio s'engager à ce que tous les mois Elie puisse faire une séquence, une capsule.
05:12On va en parler à la direction.
05:14L'appel est lancé.
05:17On a tous une mère, on a tous une soeur, une cousine, quelqu'un qu'on aime, une amie,
05:28et d'imaginer la façon dont ces assassinats se produisent dans un milieu complètement
05:36confiné, vous savez j'ai entendu des témoignages sur ce qui s'est passé là cette semaine,
05:41vous savez que depuis le début de l'année il y a eu déjà trois féministes, trois femmes
05:44sont mortes, j'ai entendu un témoignage de cet homme qui était voisin de ce couple,
05:53qui a entendu des hurlements, des hurlements, qui a réagi peut-être assez tôt, je ne sais
06:00pas, mais en tout cas trop tard pour elle, des hurlements, aidez-moi, au secours, aidez-moi,
06:07vous imaginez ce que cette femme doit endurer, c'est de la torture, c'est des actes monstrueux,
06:16on ne peut pas rester comme ça, dans le silence, à attendre que ça se produise et aller déposer
06:23une gerbe.
06:24Il faut anticiper, il faut absolument trouver des moyens d'anticiper.
06:29Et en fait le problème dans tout ce que vous dites c'est que ça doit venir des femmes
06:33parce qu'entrer dans l'intimité directement d'un couple...
06:35Mais ça peut venir de nous, si on arrive à les prévenir, si on arrive à les...
06:40Vous savez nous on a fait cette pièce vivante que j'ai mise en scène et que j'ai écrite,
06:45et à partir de lettres de témoignages de femmes, et on a eu sur le plateau avec nous
06:51ce qu'on a appelé des vivantes donc, c'est-à-dire des femmes qui ont été martyrisées et qui
06:55ont réussi à se sortir de ça, et toutes ont réussi à s'en sortir grâce aux associations,
07:04grâce à un numéro de téléphone qu'elles avaient noté, grâce à un mail qu'elles
07:09avaient noté en cachette, toutes elles ont pu joindre ces associations, une journée,
07:16se sauver du domicile avec leurs enfants, aller dans un lieu d'accueil, être prise
07:22en charge, mais toutes, toutes, c'est-à-dire que c'est vraiment, donc ça prouve que la
07:28prévention peut sauver ces femmes à 90%.
07:34Alors cette pièce justement, pour revenir dessus, vivante, elle est produite par Alexandra
07:40Fechner, qu'on embrasse, elle est interprétée par des acteurs qui sont engagés aussi dans
07:44la lutte contre ce fléau, ce sont des représentations gratuites suivies d'échanges avec le public,
07:49Virginie Atlan, vous avez aussi des partenariats avec des associations locales, alors comment
07:53ça se passe en pratique et c'est quoi justement les retours des victimes sur l'impact de ces
07:58représentations ?
07:59Ça fait beaucoup de questions en l'une, mais parce que vraiment, alors d'abord, les associations
08:05qui ont contribué à la création de la pièce sont la Maison des Femmes, La Voix de l'Enfant,
08:12Exigeons Parlons-en, sont vraiment très partie prenante de la création de la pièce, vraiment.
08:18Radha Hatem par exemple, qui est la présidente de la Maison des Femmes, a elle-même écrit
08:22le profil du harceleur dont est inspiré Elie Chouraki et qui l'a intégré dans la pièce.
08:27Ça donc, c'est la première démarche.
08:29Ensuite, lorsque nous diffusons ou jouons la pièce, nous invitons les associations
08:34environnantes autour de là où nous sommes, de manière à valoriser les solutions locales.
08:41Notre démarche, elle est de sensibiliser, donc on a un travail d'éducation à faire
08:46auprès du jeune public et nous diffusons la pièce dans les écoles à partir de la
08:51seconde et dans les grandes écoles et au grand public.
08:56On sensibilise, on essaie d'éduquer, de parler un maximum de ce fléau et on le fait
09:03en invitant les associations locales à chaque fois, on leur donne la parole et là, en fonction
09:07de là où nous jouons, par exemple, nous serons dans le 16ème en février, nous serons
09:12à Saint-Quentin dans l'Aisne au mois de novembre, on demande à l'édit local, à l'élu local
09:19de réunir les associations, on les valorise et on leur donne la parole face au public.
09:24Je reviens sur ce que je disais tout à l'heure, pardon, je me répète, mais voyez comme c'est
09:30dérisoire, on est là avec notre pièce de théâtre, on va d'une mairie en mairie pour
09:36la montrer, pour essayer d'interpeller les gens, d'interpeller les élus.
09:41Mais ça marche ?
09:42Oui, ça marche, mais ça marche à 0,5% de ce qu'il faudrait faire, c'est vraiment
09:53des gestes presque de désespoir, parce qu'on se rend compte qu'on est actif, on essaie,
10:00les associations sont merveilleusement actives, elles essaient, mais il faut faire des, ça
10:05n'est pas des campagnes, je reviens sur Maman Rose, ça n'est pas des campagnes qu'il faut
10:09faire une fois tous les ans ou tous les deux ans, c'est une formation permanente, permanente,
10:15si vous voulez avoir une chance de vous sortir de ça, appelez-nous, appelez ce numéro.
10:20Vous êtes bien sur Sud Radio et c'est excellent, nous sommes avec la présidente et fondatrice
10:24de l'association Nous les Ambitieuses, Virginie Atlan, ainsi que le réalisateur et metteur
10:29en scène, Ali Chouraki, qui est très engagé, on revient juste après ça, vous restez avec
10:32nous s'il vous plaît.
10:33Sud Radio, c'est excellent, Judith Belair.
10:37Merci à vous d'avoir choisi Sud Radio, c'est excellent, ce soir à mes côtés pour vous,
10:41Virginie Atlan, qui est présidente et fondatrice de l'association Nous les Ambitieuses et
10:44Ali Chouraki, réalisateur, metteur en scène, créateur du spectacle Vivante, le spectacle
10:49des Ambitieux, justement.
10:50Alors pour revenir à la question que je vous posais à l'instant, Virginie Atlan, justement
10:54les victimes, les vivantes, quel est leur retour sur l'impact de ces représentations ?
11:00Le fait d'avoir participé, il y a un vrai impact puisqu'elle passe d'un statut de victime
11:06à quelque part les ambassadrices pour faire en sorte que ça change et Ali Chouraki a
11:11passé du temps avec l'une d'entre elles, Marie-Pierre, qui a vécu des étapes formidables.
11:17Elle t'a dit la peur change de camp, tu peux en parler mieux que moi parce que tu as passé
11:20du temps avec elle.
11:21Quand j'ai travaillé sur cette pièce, quand j'ai vu cette pièce, j'ai rencontré ces
11:27femmes, effectivement, Marie-Pierre en particulier, qui m'ont raconté ce qu'elles ont vécu et
11:34qui m'ont raconté la façon dont elles ont pu s'évader de cette prison et de leur
11:42tortionnaire.
11:43C'est des témoignages qui sont bouleversants.
11:47D'ailleurs, quand vous voyez la pièce, je vous assure, elle est d'une certaine façon
11:53extraordinaire à regarder parce que ça vous prend et vous avez l'impression que leur
11:58incar qui, qu'elle dure, dure 20 secondes et en même temps, vous en sortez vraiment
12:03comme ayant vécu une expérience de vie importante.
12:09En fait, qu'est-ce qui se passe ? Ces femmes sont trouvées par un prédateur.
12:20Ces hommes, instinctivement, savent à qui ils ont affaire.
12:26Ils ne vont pas aller vers une femme forte qui va pouvoir les rembarrer ou même les
12:32accuser et les faire condamner.
12:34Ils vont tomber sur un profil de femme qui est déjà victime, en tout cas qui attend
12:42son maître.
12:43Pardon d'employer des mots aussi crus, mais c'est ceux que j'ai entendus, donc c'est important
12:47de les dire parce qu'il faut arrêter de se cacher, de se masquer les yeux.
12:51Elles ont trouvé leur maître.
12:53Elles sont dans une situation au début qui est assez confortable, car comme toutes ceux
13:00qui sont un peu faibles et qu'on met dans des rails, un confort s'installe, le confort
13:07de l'ordre qu'on vous donne, de l'ordre que vous acceptez.
13:11Et puis, peu à peu, la manipulation commence.
13:16Sa manipulation, c'est quoi ? C'est des phrases terribles.
13:20Et c'est une tentative et parfois un succès de désagrégation de la personne que vous êtes.
13:28Il va vous couper de votre entourage.
13:32Vous couper de votre entourage, vous dénigrer constamment, dire que vous n'êtes rien, que
13:38vous ne servez à rien, que vous n'êtes là que pour faire des tâches ménagères,
13:45que vous n'avez aucun sens.
13:47Et petit à petit, vous vous retrouvez dans une prison qui est la prison que vous créez
13:54vous-même.
13:55Je parle avec la voix de ces femmes.
13:57Et cette prison, vous avez encore plus de mal à vous en sortir que si c'était une
14:02prison dans laquelle vous étiez.
14:04Et puis commencent les coups.
14:06C'est-à-dire qu'à l'instant, pardon, je sais que c'est dur à entendre, et je suis
14:11désolé pour nos auditeurs, mais c'est important, c'est important.
14:16Les coups commencent doucement, petit à petit.
14:18D'abord, c'est des petites punitions.
14:21Et puis, petit à petit, l'homme souvent se révèle, ce prédateur se révèle et on
14:29se rend compte qu'il y a chez lui un plaisir à frapper.
14:33Et ce plaisir ne peut jamais s'arrêter jusqu'à, c'est un peu comme, vous savez, ces chasses
14:38à cours où les chasseurs à cheval bloquent ce pauvre cerf, alors bon, il y a une noblesse
14:47dans la chasse à cours, c'est pas le propos, mais bloquent ce pauvre cerf dans un coin
14:51de la forêt, entouré de 100 ou 150 chiens d'une meute, et vont l'achever.
14:58Voilà, c'est exactement le même principe et c'est exactement la même terreur chez
15:03ces femmes que chez ces animaux, moi je suis un défenseur des animaux aussi, donc chez
15:07ces femmes que chez ces animaux.
15:09C'est-à-dire qu'il y a cette terreur qui s'installe, et d'une certaine façon elle
15:14accepte la mort, même si elle est douloureuse, même si elle crie ou elle appelle au secours,
15:18elle la préfère à la vie qu'elle mène, parfois depuis des années.
15:21C'est très difficile d'entendre ce genre de choses, et en même temps c'est le quotidien
15:27de toutes ces femmes auxquelles vous avez affaire et dont vous parlez, Virginie Maitland.
15:30Oui, on a passé beaucoup de temps avec ces personnes, c'est sûr, c'est difficile après
15:34avoir passé avec Alexandra Fechner des soirées entières avec ces femmes, on avait du mal
15:39après à trouver le sommeil, c'est lourd, c'est lourd, mais on se doit d'agir.
15:44Et alors votre punchline, c'est comme « ne soyez pas complices, venez lutter à nos côtés ».
15:48Votre action c'est par la culture, parce que la culture elle sensibilise, la culture
15:55elle touche au cœur, quand on entend Elie parler de ces femmes avec lesquelles il a
15:59travaillé en amont du texte, vous arrivez à rendre cette émotion dans le texte, et
16:04c'est comme ça que vous touchez les gens aussi et que vous les sensibilisez.
16:06Oui, on a choisi l'axe culturel d'abord parce que c'est un bon vecteur où les gens,
16:13en tout cas le public, peuvent continuer d'échanger, de parler sans qu'il y ait quelqu'un
16:15qui soit vainqueur.
16:17Il n'y a personne de plus fort, il y a juste un temps d'échange, et la culture c'est
16:21pour nous le vecteur le plus facile et en même temps le plus émotionnel à partager
16:28avec le public, qu'il soit jeune ou plus âgé.
16:31On a eu la chance d'avoir Elie Chouraki qui est un génie dans le domaine.
16:35Elle m'aime beaucoup.
16:36J'espère que c'est réciproque.
16:37Oui, absolument.
16:38Les retours que nous avons de la pièce sont, c'est touchant, c'est bluffant aussi bien
16:46du public.
16:47On disait tout à l'heure qu'on ne sort pas indemne de la pièce, bien sûr que non,
16:50on a des témoignages incroyables.
16:52J'ai une femme qui m'a appelée une semaine après avoir vu notre dernière représentation
16:55et qui m'a dit Virginie, il faut que je te dise que quand je suis sortie du théâtre
16:58Palais-Royal, j'étais dans la rue et je ne savais plus où j'allais ni ce que je
17:01venais de faire.
17:02J'ai pris.
17:03C'est-à-dire que ça marche.
17:04C'est ça que vous cherchez.
17:05Nous on l'a vu plusieurs fois et je vous le dis et je pense à ce qu'elle a ressenti.
17:09Il y a un film formidable de Diegmar Bergman qui est un film qui date maintenant mais
17:14qui s'appelait « Scène de la vie conjugale » où c'est en fait un couple que Bergman
17:20a fait ensuite en série, qui est en fait un couple qui se déchire dans une… il n'y
17:27a pas de coup.
17:28Ce ne sont que des mots.
17:29Eh bien, je pense qu'avec tout le respect que j'ai pour Bergman, cette pièce, parce
17:34qu'encore une fois, elle vient de témoignages que j'ai recueillis et que nous avons recueillis.
17:42Cette pièce, c'est aussi fort que ça, pour ne pas dire plus fort, parce qu'il y a une
17:50vérité, une authenticité.
17:51Vous savez, moi, quand j'étais tout seul dans mon bureau et que j'ai reçu les lettres
17:57que ces deux jeunes femmes m'ont envoyées, et que j'ai lu ces lettres pour la première
18:05fois, j'ai sangloté.
18:06Je vous le dis franchement.
18:07Et en en parlant, j'ai encore une émotion qui me vient, parce que c'est insupportable.
18:12C'est insupportable.
18:13Et quand on sait, c'est pas moi qui sonne, et quand on sait qu'on peut faire quelque
18:20chose.
18:21Vous savez, il y a des otages en ce moment à Gaza, qui meurent les uns après les autres
18:30et dont le Hamas nous dit qu'il va les libérer, ce qui est un mensonge à mon avis.
18:33Mais il y a des drames dans le monde entier, évidemment.
18:37Mais là, c'est à côté de chez nous, c'est la porte à côté, c'est nos voisines, c'est
18:41nos mères, c'est nos sœurs, et je vous le dis, c'est notre devoir de citoyens, notre
18:49devoir d'hommes et de femmes de réagir et de prendre une décision pour que ça n'arrive
18:57plus.
18:58Je ne dis pas que ça n'arrivera plus jamais, mais en tout cas pour que ça n'arrive plus
19:00au maximum.
19:01Et c'est aussi le rôle de la culture et des ambassadrices.
19:06On l'a dit, Virginie Atlan, aussi, c'est important de le dire, vous avez les victimes
19:11et puis vous avez ces femmes incarnées qui suivent et qui soutiennent, nous, les ambitieuses.
19:15On a eu la chance, à notre Cécile de Ménibus sur Sud Radio, mais aussi à Linda Hardy,
19:18Chantal Ladezou, à Luana Belmondo, des femmes qui sont sorties par le haut, un peu comme
19:25votre nom, nous appellent à la résilience, finalement, nous, les ambitieuses.
19:28Alors, d'abord, à l'origine de la création de l'association Nous, les ambitieuses, c'est
19:37déjà ce collectif de copines, on était toutes très liées depuis de nombreuses années,
19:41Luana Belmondo, Danielle Evenou, qui, en plus, a cette particularité d'être ambassadrice
19:46et vivante en même temps, puisqu'elle livre sur scène, dans Vivante, sa propre histoire,
19:51une enfant violée, abusée.
19:54Donc, on était déjà très liées.
19:57Donc, ensemble, on a vraiment créé cette association.
20:00Et puis, chacune, dans son périmètre, avec son expertise, eh bien, s'engage au cœur
20:06des territoires.
20:08On a une dimension internationale.
20:09Donc, la pièce de Vivante est aussi diffusée à l'international, sous-titrée en anglais.
20:15Et ça nous permet d'avoir, avec ces ambassadrices, une portée importante et puis de grandir
20:24assez vite.
20:25Elles ont une popularité.
20:26Elles sont reconnues aussi pour ce qu'elles font.
20:27Ça nous aide énormément.
20:29Aussi, comme les actrices et les acteurs qui sont venus, tout comme le nom d'Elie Chouraki
20:33et d'Alexandra Fechner, ce sont des noms connus dans leur domaine.
20:37Donc, quelque part, on arrive avec une idée, des volontés, une ambition, mais des solutions
20:42de qualité.
20:43Donc, ça nous a aidé à aller très vite.
20:45L'idée, c'est de montrer d'autres chemins possibles.
20:48Oui, bien sûr, de faire out of the box et de se dire que de toute façon, c'est comme
20:52Vivante.
20:53Voyez, on en parle aujourd'hui.
20:54Pourtant, on n'est pas le 8 mars.
20:55On n'est pas le 25 novembre non plus.
20:57Et ça fait du bien, en fait, ce que dit Elie Chouraki, c'est qu'on ne peut pas attendre
21:01une fois par an, parce que c'est une date internationale ou nationale, de pouvoir faire
21:07un état des lieux.
21:08C'est terrible de faire un état des lieux.
21:09Si on était dans la prévention, on n'aurait pas besoin de faire un état des lieux.
21:12Je cherche sur mon téléphone les acteurs des Vivantes.
21:15Je ne trouve pas le casting.
21:16Comme il y en a beaucoup, et que je veux tous les citer ou ne pas en citer un, je veux tous
21:24les remercier, les actrices, les acteurs qui viennent, qui sont souvent au théâtre.
21:28Donc on répète les lundis, l'après-midi, ils viennent après leur travail.
21:33Je veux dire, c'est vraiment, comment dire, pour eux, c'est un investissement qui est
21:38important.
21:39C'est un engagement de cœur.
21:40Ils sont bénévoles.
21:41Et ils sont tous venus.
21:42A chaque fois, on a eu des castings différents et formidables.
21:45On peut en citer, on a Stéphane Zambion, Marc Grosy, Nicole Calfant, on a Chantal Latzou,
21:53on a Rebecca Hazan, Daniel Hulnou, Stéphane Guillon, Michael Cohen, on en a eu beaucoup.
22:23C'est la troisième partie de votre émission, en compagnie de Virginie Atlan, la présidente
22:30et la fondatrice de l'association Nous les Ambitieux, et Élie Chouraqui, qui réalise,
22:34qui met en scène, notamment le spectacle Vivante.
22:37Alors, Élie Chouraqui, quand même, on va parler un peu de votre actualité à vous.
22:43Il y a Le héros du Louvre, votre trilogie de bande dessinée, dont le tome 3 sort là,
22:48ça raconte l'histoire de votre grand-père.
22:50J'en parle aussi parce que le film est produit par Alexandra Fichtner, donc c'était important.
22:58C'est un film héros que vous êtes en train de tourner, je crois, c'est ça ?
23:01Que j'ai terminé, qui est en post-production et qui sortira l'année prochaine.
23:04Qui est avec Kad Merad, Marie Gilin et Fantine Guyot.
23:07Et beaucoup d'autres, là encore aussi, il y a beaucoup d'acteurs et d'actrices.
23:13On ne peut pas tous les nommer, on les prend par le temps, hélas.
23:16L'idée, c'est que vous racontez l'histoire de votre grand-père qui était gardien de nuit au Louvre
23:20et qui a participé à l'évacuation secrète des œuvres d'art pendant la Seconde Guerre mondiale.
23:26Et qui a fait ça en se mettant en danger, mais pas tout à fait,
23:32puisqu'il a aussi emmené sa famille pour sauver ses trésors du Louvre, justement,
23:37et les siens en même temps.
23:38Donc il y a un lien entre l'œuvre d'art qu'on sauve et la vie humaine qu'on sauve.
23:42Donc ça relie le pont à nouveau entre l'art et cette humanité.
23:45Le pitch, parce que ce que vous racontez, c'est vraiment le début de l'histoire.
23:49C'est 1940, les Allemands montent sur Paris.
23:53Jacques Jaujard, ce génial directeur du Louvre, a déjà exfiltré à peu près 3 000 œuvres.
24:043 000 œuvres ou 3 000 œuvres ?
24:063 000 œuvres, oui.
24:07Et il lui reste 2 ou 300.
24:12Et il est à cours de camion, à cours de chauffeur, il ne sait plus très bien comment faire.
24:15Il va voir un homme qui est là depuis plusieurs années maintenant,
24:19et il lui dit, écoutez, il faut partir.
24:22Prenez 70 œuvres, quand on parle d'œuvres, c'est des chefs-d'œuvre.
24:25On parle de Leonardo da Vinci, on parle de chefs-d'œuvre universel.
24:31Vous partez, et puis là, bon, c'est un peu le...
24:34Vous irez dans un château, dans tel endroit, et puis c'est un peu le bordel, entre guillemets.
24:39Et puis, quand tout ça sera fini, vous revenez.
24:42C'est un peu réducteur, il dit, je sais, mais je ne peux pas vous dire autre chose,
24:46parce que là, il faut qu'on aille vite.
24:48Est-ce que vous êtes d'accord ? Et lui va accepter, bien sûr, il va partir avec toute sa famille,
24:525 enfants, un petit enfant d'une de ses filles, qui est ma mère, d'ailleurs.
24:57Et ce qui est passionnant, c'est que, pour moi, et j'espère pour ceux qui verront le film,
25:03c'est que cet homme, c'est mon grand-père, cette femme, c'est ma grand-mère,
25:07et tous les personnages sont mes oncles, mes tantes, mon père et ma mère.
25:11Et mon frère aîné, qui est toujours avec nous, bien sûr.
25:16Et donc, c'est une plongée dans l'aube de ma création.
25:21Mais surtout, ce qui est fondamental, c'est que c'est un film sur ce que sont nos valeurs, en plus.
25:31C'est un film sur ce qu'est notre pays, la France, sur ce qu'est la culture française,
25:37sur ce qu'est la passion pour cette culture, la passion pour ces œuvres qui sont notre patrimoine,
25:45et le courage de ces héros.
25:47Vous savez, il y en a eu des milliers, c'est une phrase du film, il y a eu des milliers de héros comme moi,
25:53ces gens dont on ne parle jamais, et qui sont les véritables héros,
25:58c'est-à-dire ceux qui, par hasard, parfois, deviennent justes devant les nations pour Israël,
26:06ou qui sont décorés de la Légion d'honneur en France, mais qui sont des héros parce qu'ils ont fait des actions remarquables.
26:11Mais eux ne pensaient pas que c'était remarquable, ils pensaient que c'était normal.
26:17Et c'est ça qui est remarquable chez eux.
26:20Et puis ça résonne tout particulièrement en ce moment, j'ai envie de dire, un juif qui s'engage pour sauver les œuvres d'art de la France,
26:27le patrimoine français, dans une période où beaucoup de juifs se sentent menacés sur notre territoire.
26:33J'imagine que ça a d'autant plus de sens de raconter cette histoire actuellement.
26:37Mais vous savez, comme dirait l'équipe de Charlie, on est menacés par les cons surtout.
26:41Donc la majorité des Français, la grande majorité des Français n'ont aucun problème avec les Juifs.
26:50Et je pense que cette victoire va bientôt être totale.
26:55Je ne parle pas de la victoire des Israéliens, je parle des Français, des Juifs de France.
26:59Et je parle de la France, je parle des habitants de la France.
27:03Vous êtes optimiste quoi ?
27:05Je me méfie, je ne vous cache pas que je regarde derrière moi quand je suis seul dans un couloir.
27:10Mais je pense qu'on va gagner, que la France a gagné parce que les Français sont des gens admirables.
27:16Parce que les Français ont toujours prouvé au moment où il fallait le prouver, il y a eu des collabos, il y a eu des salauds.
27:22Mais eux, quand ils doivent résister, ils sont là.
27:26Quand il faut protéger des communautés, qui sont des communautés fragiles parfois, ils sont là.
27:32Et ils savent l'importance que le monde juif a dans la culture française.
27:38N'oubliez pas que nous sommes dans une civilisation judéo-chrétienne.
27:42Et si elle s'appelle ainsi, c'est que c'est une civilisation judéo-chrétienne.
27:46Et qu'elle est faite des chrétiens et des juifs.
27:48Bien sûr.
27:49La résistance, c'est un petit peu ce que vous faites vous aussi, Virginie Latham.
27:52Oui, je partage tellement les propos d'Élie Chouraki en fait, et je suis une éternelle optimiste.
27:57Je crois en l'être humain, je crois en l'homme avec un grand H.
28:01Et je crois que oui, dans l'ADN français, dans la résilience, on va être forts, on va être bons.
28:07Je crois aussi qu'on est plus nombreux à être sages et on fait moins de bruit, c'est vrai.
28:14Peut-être qu'il faudrait qu'on s'agite au final.
28:16On a des moyens de s'agiter, on a les moyens de faire savoir.
28:20Mais on doit faire de la résistance et on doit lutter contre tous les fléaux, contre toutes les injustices.
28:28Il y a des malades partout.
28:31Et protéger les fragiles.
28:33Oui, on est là pour protéger les fragiles et surtout, on est là pour ne pas faire de revendications,
28:38mais valoriser et raconter ce qui est joli, ce qui est beau.
28:40Voyez, le héros, c'est magnifique.
28:42Il devrait être reconnu comme un juste de la nation posthume parce que ce qu'il a fait est extraordinaire aujourd'hui.
28:49Et que c'est à raconter, on doit être fiers de cette histoire française en fait.
28:53Donc nous, on est là pour valoriser, au cœur des territoires, ces jeunes qui réussissent et pour qui c'était pas facile.
28:59Parce qu'à la base, pas le bon nom, pas la bonne adresse.
29:03Et ils ont réussi de brillantes études, mais ils ont mis beaucoup de temps à trouver un emploi.
29:08On aide aussi sous forme de maraînage et parrainage ces jeunes.
29:12Et parce qu'ils le méritent en fait, parce que c'est difficile pour certains...
29:16On parle des jeunes français de tous bords, de toute religion.
29:18Mais bien sûr, de toute religion, qui vivent dans des quartiers où c'est pas facile.
29:21Comme ça, on l'a dit.
29:23Et surtout, parfois, parce que c'est souvent ce qu'ils ont le plus besoin de nous.
29:28Mais c'est ça, nous on est là pour tendre la main, pour aider les bonnes volontés.
29:33C'est surtout ça qui compte.
29:35Peu importe ce qu'ils sont, nous on veut tendre la main à la bonne volonté, qui respecte ce qu'est la France.
29:40Cette solution de vivre ensemble dès l'instant où on n'est pas à l'intérieur de nos deux habitations.
29:46On n'est pas là pour tous s'aimer, mais on est là pour se respecter.
29:48Vous savez, les moments de crise et de tragédie ont énormément d'inconvénients et déclenchent énormément de douleurs.
29:56Mais ils ont aussi l'avantage de montrer où sont les bons et les méchants.
30:00Je parle d'une façon très manichéenne, parce que c'est comme ça que ça se passe.
30:04Aujourd'hui, en France, on sait qui sont les méchants.
30:06Les extrêmes, quoi.
30:08On va dire l'extrême.
30:10L'extrême, d'accord.
30:12Il y en a un seul, quoi.
30:14Je veux dire que c'est eux qui ont attisé les haines.
30:18Vous parlez de l'extrême gauche, là, c'est ça ?
30:20Et l'extrême droite, elle est...
30:22Mais non, mais l'extrême droite, elle a un milliard de défauts.
30:26Vous pensez bien que je ne suis pas un homme d'extrême droite.
30:28Non, bien sûr, mais je vous pose quand même la question, au cas où.
30:30Non, non, pas du tout.
30:32Mais si vous voulez, où ça serait.
30:34En tout cas, jusqu'à présent, dans ce que je vois dans les dernières années, ce sont des gens respectables.
30:40J'ai pas entendu, depuis le 7 octobre, de déclarations de l'extrême droite...
30:46Antisémites.
30:48Non, mais qui soient même au dixième antisémite de ce qu'a fait l'extrême gauche.
30:52On peut parler à l'FI, parce qu'il y en a qui s'en détachent.
30:56Donc si vous voulez, on sait où sont les bons et les méchants.
31:00On sait contre quoi et contre qui il faut lutter.
31:02Et ce ne sont pas les musulmans français, de religion musulmane.
31:08C'est important de le dire.
31:10Ce sont les extrémistes islamistes.
31:12Ceux qui ont tué à Charlie.
31:14Ceux qui ont tué au Terra.
31:16Ceux qui ont tué à Nice.
31:18Ceux qui ont tué à l'Hypercacher.
31:20Ceux qui ont tué aussi dans d'autres pays du monde.
31:24En Allemagne, dernièrement.
31:26C'est ceux-là, nos ennemis.
31:28C'est un problème mondial.
31:30Et pas les musulmans.
31:32Et c'est vrai qu'aussi, je suis absolument ahuri et fasciné
31:36de voir une partie de l'intelligentsia française,
31:40de ceux qui se nomment les éveillés,
31:44qui sont des wokismes.
31:46On va revenir à notre propos des femmes martyrisées.
31:52Je ne vois pas nos féministes se battre contre ceux qui martyrisent les femmes.
31:58Je ne les vois pas parler des afghans.
32:01Je ne les vois pas parler des iraniens.
32:03Je ne les vois même pas parler des femmes en France
32:05qui souffrent de ce dont on vient parler.
32:08Qui sont des vivantes, qui essaient de résister.
32:11Je ne les vois parler que de leur petit nombril.
32:13De elles-mêmes.
32:15Et de la façon dont elles veulent apparaître aux autres.
32:17Et ça, ça fait du temps à la cause, Virginie Atteland,
32:19d'avoir des féministes comme ça, justement,
32:21qui ne parlent pas assez fort.
32:23On va arrêter de les appeler des féministes.
32:26On va appeler les féministes des gens qui défendent les femmes.
32:28Voilà, c'est ça.
32:29Non, non, elles sont très inutiles, en tout cas.
32:31Elles ne servent à rien, sauf à attiser la haine.
32:34C'est ce qui est terrible.
32:36Allez, c'est excellent.
32:37Sur Sud Radio, vous restez connectés.
32:39On vous revient avec la présidente et fondatrice
32:41de l'association Nous les Ambitieuses, Virginie Atteland,
32:43ainsi que le réalisateur et metteur en scène Elie Chouraki
32:45pour la fin de l'émission.
32:46A tout de suite.
32:48Sud Radio, c'est excellent. Judith Beller.
32:50Merci d'écouter Sud Radio.
32:52C'est excellent d'être avec vous ce soir.
32:54On est avec Virginie Atteland, présidente et fondatrice
32:56de l'association Nous les Ambitieuses et Elie Chouraki,
32:58réalisateur et metteur en scène du spectacle Vivante.
33:00Et puis, nous avons été rejoints par la merveilleuse
33:03ambassadrice de Nous les Ambitieuses
33:05qui est aussi une de nos chéries chez Sud Radio,
33:07Cécile de Ménibus.
33:08Merci de m'accueillir.
33:09Je suis ravie, bien sûr, d'être là à ce moment-là,
33:11précis de cette émission que j'adore, vous le savez.
33:14Et avec Elie Chouraki et Virginie Atteland
33:16qui me passionnent et pour qui j'ai beaucoup,
33:18beaucoup, beaucoup d'admiration.
33:20Alors, Cécile, la question simple, c'est pourquoi
33:23vous êtes marraine de Nous les Ambitieuses ?
33:25Qu'est-ce qui vous touche dans ce combat
33:26et pourquoi vous vous engagez comme ça ?
33:28Parce que c'est une évidence, en fait.
33:30Parce qu'on fait un métier, nous, ce que je dis assez souvent,
33:33on ne fabrique rien et quand on fait quelque chose,
33:36il ne reste rien.
33:37On fait des émissions de radio et elles existent,
33:40on les écoute et après elles disparaissent.
33:42Et en fait, à un moment donné, je pense que
33:44quand on a une notoriété,
33:45quand les gens vous ont offert une notoriété,
33:47il faut qu'elle soit utile d'une manière ou d'une autre.
33:50Et cette utilité, voilà, il y a des grandes causes
33:54que je défends aujourd'hui,
33:56que ce soit la police, la gendarmerie
33:58et aussi les femmes et aussi ceux et celles
34:01qui s'engagent sur des terrains
34:03pour obtenir du résultat.
34:05Parce que l'important, ce n'est pas de se faire plaisir,
34:07c'est d'offrir du résultat.
34:09Et moi, quand on me propose d'être une marraine d'une association
34:12et que finalement, j'ai juste la possibilité
34:14de poser ma photo, ça ne m'intéresse pas en fait.
34:17Ce qui m'intéresse, c'est d'être sur le terrain
34:19et je sais que Virginie, Elie,
34:22en tout cas, tous les membres de l'association
34:25sont sur le terrain avec du résultat.
34:27Et ça, c'est important parce qu'il faut que les choses avancent.
34:29Et la France est nourrie en tout cas de talents,
34:32de gens qui ont envie de s'engager
34:34et apporter des choses pour que les choses changent
34:36et expliquer à ceux qui n'ont pas les moyens
34:38en tout cas d'avoir une information
34:40qui est une information lisible et claire
34:42que nous soyons là en tout cas pour leur donner les clés,
34:44d'avoir un peu de discernement,
34:46de leur montrer des choses
34:48et d'abord, nous, on n'est pas là pour punir,
34:50on est juste là pour montrer
34:52que les choses doivent changer et qu'on est dans une ère...
34:54Et comment on peut les changer ?
34:56Et comment on peut les changer en leur donnant les moyens
34:58parce qu'on a eu la chance en tout cas d'avoir accès
35:00à énormément d'informations,
35:02énormément de témoignages sur le terrain
35:04et ce qui nous permet aujourd'hui de le partager.
35:06Après, il y a plein de gens qui ne changeront pas d'avis
35:08mais au moins, on aura eu une discussion
35:10et on aura fait des choses.
35:12C'est ce que vous voulez faire en fait,
35:14ce que j'entends dans vos bouches depuis tout à l'heure,
35:16Elie Chouraki et Virginie Atlan,
35:18c'est que vous voulez donner des clés, mettre en lumière
35:20pour faire évoluer cette situation.
35:22Non, voilà...
35:24Maxibus a raison !
35:26J'ai monté en gratte !
35:30Ce qu'il faut c'est être efficace,
35:32c'est essayer d'être efficace, c'est essayer de réfléchir
35:34tous les jours
35:36pour se dire comment est-ce qu'on peut
35:38sauver une vie.
35:40C'est une vraie question.
35:42C'est beau comme propos
35:44et comme but,
35:46c'est beau comme
35:48de se réveiller le matin en se disant
35:50j'ai peut-être une idée, peut-être qu'avec cette idée toute simple,
35:52je vais sauver une femme.
35:54Je veux dire que si chacun d'entre nous
35:56se réveillait chaque matin
35:58en pensant à ça,
36:00je pense qu'on arriverait à quelque chose.
36:02Et moi je pense à ça.
36:04Je pense à ça, c'est vrai que
36:06je passe des nuits blanches parfois,
36:08alors je pense pas aux femmes,
36:10je pense aux otages,
36:12il y a beaucoup de...
36:14Vous savez, je suis un...
36:16Je suis un passionné et un militant.
36:18C'est-à-dire que je pense que la passion
36:20ne suffit pas si on ne milite pas,
36:22si on ne se bat pas pour sa passion.
36:24Donc je passe des nuits blanches,
36:26mais en tout cas,
36:28parfois je me regarde dans la glace
36:30et je le dis pour des gens qui ont envie de nous rejoindre
36:32et qui ont envie de mener aussi des actions à nos côtés
36:34ou aux côtés d'autres associations,
36:36je le dis,
36:38essayez de vous dire
36:40de faire comme moi.
36:42Parce que parfois je me regarde dans la glace
36:44et je me dis écoute, pas mal.
36:46C'est pas encore parfait, mais c'est pas mal.
36:48Et franchement ça me met de bonne humeur pour la journée.
36:50Virginie Atlan,
36:52on imagine qu'il y a des moments où vous avez peut-être douté,
36:54ou jamais, de votre combat.
36:56Bien sûr qu'on doute,
36:58et surtout parfois on a envie de tout envoyer
37:00balader parce qu'on ne trouve pas
37:02l'écho et l'écueil qu'on devrait
37:04compte tenu de tout ce qu'on a fabriqué.
37:06Et puis surtout, on parle de
37:08Cécile, d'Eli, des autres
37:10qui ont juste comme qualité commune
37:12la générosité, la bienveillance.
37:14C'est énorme aujourd'hui.
37:16Alors ils sont venus dans l'assaut,
37:18ils ont donné de leur temps, de leur expertise,
37:20beaucoup de choses.
37:22Et j'aimerais que, évidemment,
37:24la pièce soit demandée.
37:26J'aimerais qu'on ait plus de partenaires pour pouvoir
37:28aller encore plus loin parce qu'on est
37:30une organisation qui arrive à 5 ans, c'est merveilleux.
37:32On n'a pas vu le temps passer.
37:34Ça fait 5 ans et on a des résultats incroyables.
37:36On fait avec des couteaux en bois,
37:38j'ai envie de vous dire. Donc si on avait,
37:40c'est vrai, des partenaires plus solides
37:42à nos côtés, en plus grand nombre,
37:44on pourrait aller encore plus loin,
37:46plus vite. On a envie, bien sûr,
37:48de pouvoir diffuser un maximum
37:50cette pièce.
37:52Et parfois on est aussi freinés par les moyens
37:54aussi parce que
37:56si tout le monde est bénévole, ça coûte quand même
37:58de l'argent que de faire venir les gens,
38:00de les loger, de les acheminer.
38:02Tout ça, ce sont des coûts.
38:04Donc c'est frustrant.
38:06Donc c'est aussi un appel aujourd'hui que vous faites.
38:08Bien sûr. Ce qu'il faut à une association,
38:10indépendamment de ce qu'on a
38:12aujourd'hui, un réseau formidable,
38:14international. 17 nationalités
38:16connectées à nos projets.
38:18Sur l'un des
38:20projets, on a Monseigneur
38:22le Prince Albert qui nous porte.
38:24C'est incroyable. On se dit, en 5 ans,
38:26ce qu'on a réussi à faire, chacun avec ses réseaux,
38:28de tout mettre en commun.
38:30Ce qui nous manque, ce sont des moyens pour
38:32aller plus loin, plus vite, mieux.
38:34À un moment donné,
38:36on est limité
38:38par ce critère.
38:40Sinon, on a
38:42cette fougue.
38:44Pour Cécile et Elie qui sont là, pour ceux qui
38:46me sont proches, on n'arrêtera jamais.
38:48Bien sûr, nous sommes des gens engagés
38:50et militants. On l'a tous été.
38:52Et cet engagement dont vous nous parlez,
38:54Cécile, il commence par des actions concrètes
38:56tous les jours. Même petites actions,
38:58mais des choses qui font que vous avez l'impression
39:00d'avoir avancé un peu dans votre journée
39:02sur ces sujets-là. Quoi que je fasse,
39:04puisque vous savez que
39:06la notoriété vous ouvre des portes, forcément.
39:08Et puis moi, j'ai toujours
39:10mis mon pied dans la porte
39:12même si on la claquait au visage.
39:14En disant, ah, j'ai peut-être encore une autre idée.
39:16Il y a une fenêtre aussi.
39:18Ou un trou de souris.
39:20Moi, je n'ai pas fait d'études.
39:22Donc, j'ai ce système
39:24naturel de système D.
39:26C'est-à-dire que
39:28je me décale. Dès qu'on ne peut pas faire quelque chose,
39:30je trouve une solution. Et moi, j'ai monté
39:32une entreprise, c'est un problème et une solution.
39:34Parce qu'aujourd'hui, il y a beaucoup de problèmes
39:36et les gens pensent qu'il y a assez peu de solutions.
39:38Alors qu'elles sont là.
39:40Parce qu'il faut réfléchir, il faut s'engager,
39:42il faut donner de soi-même.
39:44Je connais beaucoup de gens
39:46qui sont limités dans leur engagement.
39:48En disant, tu comprends, ce week-end, je ne peux pas.
39:50J'ai un mariage.
39:52Ce que je veux dire, c'est qu'il n'y a pas de limite
39:54à l'engagement. L'engagement,
39:56il faut se dire, on veut cette réussite.
39:58On ne veut pas participer.
40:00Moi, je ne veux pas participer
40:02à une belle cause. Je veux apporter
40:04ma pierre en disant, voilà, j'ai apporté
40:06une action. Mon travail est fait.
40:08Grâce à ce que j'ai fait, on a avancé.
40:10Grâce à ce qu'a fait l'autre personne,
40:12on a avancé. Et puis, je vais pousser
40:14un pion et elle aussi, au fur et à mesure.
40:16Et c'est ça qui était intéressant. Et finalement,
40:18on finit par bâtir des cathédrales.
40:20Regardez Notre-Dame.
40:22Finalement, les talents
40:24et l'expertise de tout le monde,
40:26les relations qui font que
40:28ce monde peut tourner.
40:30Elle a raison, Virginie. Avec la bienveillance,
40:32on est tous
40:34un maillon d'une chaîne.
40:36Si vous cassez la chaîne, c'est
40:38compliqué. C'est comme dans une entreprise.
40:40Donc, il faut être ce maillon. Même si vous
40:42restez cinq secondes, faites un truc
40:44et laissez quelque chose. Et ça, c'est
40:46important.
40:48Je dirais que
40:50déjà,
40:52écoutez autour de vous.
40:54Écoutez les femmes. Regardez-les.
40:56Observez-les un petit peu.
40:58Je sais que c'est compliqué
41:00parfois de regarder
41:02une femme, mais quand c'est pour
41:04la bonne cause, c'est bien.
41:06Quand vous voyez une femme qui
41:08est troublée, qui a
41:10une blessure sur le visage,
41:12qui a mal quelque part,
41:14ou un enfant, bien sûr,
41:16qui est dans ce cas-là,
41:18il ne faut pas hésiter. Il faut appeler une
41:20association et dire, voilà, j'ai vu ça, je ne sais pas si
41:22c'est vrai. Personne
41:24ne vous en voudra de vous être trompé.
41:26En revanche, là aussi,
41:28vous pouvez sauver quelqu'un.
41:30Et n'ayez pas cette pudeur de vous dire
41:32non, mais c'est des conneries, ça ne sert à rien,
41:34de toute façon, je me suis trompé. Non, vous ne vous
41:36trompez peut-être pas. Peut-être que
41:38votre instinct a eu raison,
41:40et en signalant cette personne,
41:42vous pouvez la sauver.
41:44Juste raconter une histoire.
41:46Moi, je me bats pour arrêter d'invisibiliser
41:48les gens, en fait.
41:50Dans une entreprise, il y a toujours quelqu'un qui est tout seul.
41:52On le laisse tout seul et on ne peut pas faire ça.
41:54Je suis rentrée dans un...
41:56Pour vous raconter cette histoire,
41:58j'ai pris l'avion et j'étais au
42:00salon Air France et je suis allée aux toilettes
42:02et j'ai rencontré
42:04une dame de ménage.
42:06Je lui ai dit bonjour, bonne année.
42:08Elle m'a regardée
42:10et elle est restée étonnée.
42:12Elle était scotchée.
42:14Il était 17h et elle m'a dit vous êtes la première
42:16personne qui m'adresse la parole.
42:18C'est important ce que dit Elie.
42:20Même avant d'avoir
42:22une femme battue ou un enfant,
42:24faites attention aux autres.
42:26Regardez quand vous voyez quelqu'un dans une entreprise
42:28qui est un peu dans son coin.
42:30Il a peut-être un problème, il a peut-être besoin
42:32d'aide. Essayons d'être bienveillants
42:34et d'être des vigiles pour l'autre.
42:36Si vous vous allez bien,
42:38partagez ce moment.
42:40C'est tellement bon.
42:42On n'est pas curé.
42:44Ce que vous donnez, vous le recevez.
42:46Bien sûr.
42:48Ça s'appelle le karma.
42:50Quand j'ai fait
42:52vivante,
42:54je me suis dit quelle galère.
42:56Pourquoi est-ce que je suis allé dans cette galère ?
42:58Je souffre, je pleure.
43:00Je travaille des jours
43:02et des nuits. Je cours, je suis épuisé.
43:04Et puis à la fin du compte,
43:06j'ai tellement
43:08reçu
43:10que
43:12je suis heureux
43:14d'être dans
43:16cette entreprise.
43:18Très rapidement,
43:20parce qu'il nous reste peu de temps, votre souhait ?
43:22Notre souhait, c'est qu'on ait des personnes
43:24qui nous appellent. Je veux dire qu'on peut nous
43:26contacter en message privé sur Instagram.
43:28Nous, les ambitieuses
43:30Instagram.
43:32On serait ravies d'avoir plus
43:34d'experts, plus d'ambassadeurs
43:36et des collectivités qui nous appellent.
43:38Et les prochaines dates ?
43:40En février, nous serons
43:42dans le 16e arrondissement
43:44chez Jérémy Redler à la mairie.
43:46Et le 25 novembre
43:48à Saint-Quentin dans l'Aisne.
43:50À la mairie également.
43:52Comme j'annonce que vous avez
43:54en deux secondes, Elie Chouraki,
43:56les dix commandements qui reprennent.
43:58Ce n'est pas mon spectacle.
44:00C'est un spectacle qui n'a rien à voir
44:02avec le mien.
44:04Je ne pense pas qu'il soit aussi bien que le mien.
44:08Ce sera la bourde de fin d'émission.
44:10Mais ce n'est pas grave.
44:12Au moins, on le sait.
44:14C'est quelqu'un
44:16qui est...
44:18On peut même t'envier des blagues.
44:20Ce sera nous.
44:22N'est pas Elie Chouraki
44:24qui veut.
44:26Je souhaite que cette émission fasse la plus grosse audience.
44:28Comme ça, peut-être que l'association aura des partenaires.
44:30On fait un appel.
44:32Un appel aux sous.
44:34Les entreprises qui veulent s'engager.
44:36Bill Gates peut nous appeler d'urgence.
44:38Et les autres.
44:40Je vous embrasse.
44:42Merci Judith.

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