Peut-on encore fidéliser ses meilleures éléments en 2024 sans mécanismes de partage de la valeur ? On en parle avec deux spécialistes, Laurent Bentata (CIC Épargne Salariale) et Alexis Manso (OVH Cloud).
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00:00Bonjour à tous, ravi de vous retrouver pour cette émission spéciale sur Bismarck à l'occasion des
00:11victoires du Capital Humain 2024 ici dans ce très bel endroit, dans ce super studio pour parler d'un
00:16sujet intéressant qui concerne les salariés. C'est une demande faite au DRH et on va parler
00:22de fidélisation des collaborateurs et on va parler, vous l'aurez compris, du partage de la valeur.
00:27Sujet technique mais sujet éminemment concret, on va le rendre concret avec mes invités. Laurent
00:33Bentata est avec nous. Bonjour. Bonjour Laurent, je suis très heureux de vous accueillir,
00:36directeur commercial au CIC Épargne Salariale, ça c'est un sujet évidemment extrêmement concret
00:42et puis à vos côtés Alexis Mansot, vous êtes Head of Compensation and Benefits chez OVH Cloud
00:49et c'est à vous que je pose la question en premier parce que quand on dit partage de la valeur,
00:54on est sur un spectre très large. Ça veut dire quoi partager la valeur ? Alors partager la valeur,
00:59c'est avant tout partager les valeurs de l'entreprise. Pour qu'un partage de la valeur soit efficace,
01:03c'est commencer par partager qui on est et le partager intelligemment et c'est un spectre très
01:07très large en fait qui va venir répondre à différentes problématiques. L'idée est vraiment
01:11de s'adapter. Qu'est-ce que l'entreprise a envie de redistribuer, pourquoi, à qui et comment le
01:15faire en adéquation avec qui elle est. Je me tourne vers le banquier. Votre définition du partage de la
01:20valeur, je suis sûr que vous n'allez pas être sur les raisons d'être mais plus sur la valeur
01:23financière. On est là un petit peu pour surprendre. Le partage de la valeur a énormément évolué.
01:29Il y a quelques années, on était uniquement sur un partage de valeur financier. On partageait le
01:34résultat de l'entreprise, on partageait les bénéfices et la question c'était comment associer tous les
01:38salariés à cela. Et on s'aperçoit, et vous l'avez dit, que de plus en plus les entreprises souhaitent
01:44partager les valeurs. Juste un exemple pour ne pas être trop long, sur les accords d'intéressement.
01:48On partage de la valeur mais maintenant on a de plus en plus de mise en place de critères
01:52extra financiers pour permettre effectivement aux salariés de participer à l'effort de l'entreprise,
01:57environnement, écologie, réduction des émissions à effet de serre. Donc on est totalement dans
02:05cette optique de partager les valeurs de l'entreprise. Là on est déjà projeté dans ce qui est très
02:09nouveau, dans la définition très moderne du partage de la valeur. Pour des salariés des années 2000,
02:14le partage de la valeur c'était l'intéressement, on est d'accord. C'était quoi d'autre ? C'était
02:19quoi les outils ? Intéressement, participation, plan d'épargne groupe, on était principalement
02:24sur ce type de mécanisme. Oui, je me permets, je rajoute aussi actionnariat salarié aussi. C'est
02:32comment toi salarié tu vas pouvoir aussi partager les résultats de l'entreprise et en étant vraiment
02:38actionnaire, c'est-à-dire un partage actif de la valeur de l'entreprise. Ça c'est vrai et on l'a
02:44beaucoup vu dans les startups par exemple où quand le collaborateur ou le talent était recruté,
02:50on ne pouvait pas lui donner le salaire qu'on voulait, on lui donnait des parts. Ça joue quand
02:54même ? Ça joue énormément et c'est intéressant ce que vous dites parce qu'on a toujours l'idée
02:59que l'actionnariat salarié ça concerne que les grands groupes. On a tous en tête des groupes
03:04comme Auchan dans la grande distribution et autres, mais on s'aperçoit que toutes les entreprises,
03:08qu'elles soient cotées ou non cotées, peuvent proposer des opérations et de l'actionnariat
03:13à l'ensemble de leurs collaborateurs. On voit l'évolution des outils, ils ont beaucoup évolué
03:19depuis une vingtaine d'années ces outils justement de partage de la valeur. On voit qu'il y a eu
03:23beaucoup d'intelligence autour de ce sujet, de réflexion pour essayer de répondre aux envies
03:29et de garder le collaborateur parce que l'objectif il est là quand même. C'est ça l'objectif ? C'est
03:34tout à fait ça l'objectif. Alors on a différents types de dispositifs, c'est traditionnel, ils ont
03:38quand même une certaine ancienneté, la participation en 67, on n'est pas sur des éléments ultra
03:43novateurs. Néanmoins ce qui est intéressant de voir c'est aujourd'hui comment on arrive à toucher
03:48tout le monde. On l'a vu quand on a développé notre actionnariat salarié par exemple chez OVHcloud,
03:52on a voulu profiter du moment de l'introduction en bourse pour offrir à tous nos collaborateurs
03:58la possibilité d'investir et on voulait le faire pour l'ensemble des collaborateurs. Pour tous les
04:01collaborateurs, quel que soit leur pays. Exactement. Ils peuvent le faire ou ne pas le faire. Exactement c'est
04:06leur choix. Quand on est parti sur ce projet on nous a dit c'est pas comme ça que ça marche, faites
04:10d'abord la France, on verra plus tard etc. Effectivement pour nous c'est technique, on a différentes
04:14typologies d'actionnariat pour répondre à ce besoin mais au final c'est notre sujet, pas vraiment
04:19celui des collaborateurs. Donc une forme d'égalité, il y avait une volonté d'égalité. D'équité. D'équité
04:23face au dispositif et ça a marché ou pas ? Ça a marché, on a eu 98% de nos collaborateurs qui
04:28sont devenus actionnaires sur cette première opération qu'on a pérennisé. Aujourd'hui on a
04:33une opération d'actionnariat tous les ans et on a toujours des taux de participation, en tout cas de
04:39collaborateurs qui décident d'investir en action de l'entreprise. Il peut toujours le faire. Il peut
04:43toujours le faire avec minimum 60% de participation à l'échelle du monde. Et au départ de
04:50l'entreprise, il récupérera évidemment les fonds, on est d'accord ? Tout à fait, ça s'inscrit dans un
04:56cadre d'épargne salariale traditionnel avec les cas de déblocage qui peuvent varier d'un pays à
05:01l'autre mais qui sont globalement les mêmes pour l'ensemble de nos collaborateurs. Est-ce qu'on est
05:06en France, je parle de la France parce qu'elle en parle de l'entreprise internationale, mais en
05:10France est-ce qu'on est on est audacieux sur ces sujets ? J'ai l'impression qu'on est un peu un peu
05:14timide. Alors le législateur peut être audacieux, pardon peut-être timide mais je pense que c'est
05:20les entreprises, c'est les DRH, c'est les chefs d'entreprise qui eux par contre ont énormément
05:25d'imagination et on le voit, nous sur le terrain, on gère aujourd'hui plus de 13 milliards d'encours
05:30sous gestion, un peu plus d'un million de comptes effectivement d'épargnants en France et on
05:35s'aperçoit que chez nos clients, ils arrivent toujours avec des nouvelles idées. A nous maintenant
05:39de combiner ça avec la réglementation, de combiner ça avec les possibilités techniques aussi de nos
05:45outils. Mais oui, il y a beaucoup d'incentives de la part de nos entreprises et du maillage
05:50français en fait sur ces sujets. Sans me projeter ou déformer le sujet sur lequel on est ensemble
05:54mais on voit les débats sur les retraites, sur le financement de nos retraites, sur la manière
05:58dont il va falloir travailler plus longtemps. Est-ce qu'on peut imaginer aussi ces dispositifs
06:03en imaginant une retraite complémentaire capitalisée ? C'est le sujet sensible du moment,
06:09surtout ne pas utiliser le mot. On ne vise pas le mot et on le voit bien quand on discute avec
06:14les partenaires sociaux, il n'y a pas de mot tabou mais il y a certains mots qu'on hésite
06:17effectivement d'avoir. C'est un irritant celui-là quand même. C'est parfois un irritant mais les
06:21outils existent déjà dans les entreprises. A nous de communiquer vis-à-vis de ces entreprises,
06:27aux entreprises aussi de s'emparer de ces sujets. Mais vous avez partagé la valeur,
06:31c'est aussi accompagner les salariés dans une préparation retraite. Vous avez des dispositifs
06:35de pérécole, vous avez des dispositifs de retraite. Vous avez aussi en France un outil
06:40qui existe que je qualifierais de super, c'est la possibilité de transformer son temps en épargne
06:46avec la passerelle CET pérécole, voire péro. C'est développé ça ? J'ai l'impression que ce n'est
06:51pas encore très développé ça. Je vais vous dire, il y a un petit peu une idée où les entreprises
06:59sont un peu frileuses puisqu'elles ne veulent pas voir non plus déraper leurs engagements de
07:03passifs sociaux. Il y a un enjeu de bilan derrière. Évidemment, je pose la question à Alexis et je la
07:13pose à Laurent aussi, mais tout ce que vous me dites là sont des dispositifs extrêmement
07:17intéressants lorsqu'on est dans une grande entreprise. Et je parle aux banquiers, comment
07:22on fait pour aller chercher ce type de dispositif dans des entreprises plus petites ? Et je parle
07:27d'entreprises de 100 à 500 salariés et moins encore. Alors je vais répondre loi partage de la
07:33valeur. Ça fait court comme réponse. Oui, c'est pas mal. Vous pouvez développer Laurent Benzatta.
07:37Loi partage de la valeur, c'est justement le législateur à la même idée en disant le
07:42partage de la valeur, ça ne doit pas concerner uniquement que les grandes entreprises. Comment
07:46je m'occupe de tous les Français ? Et donc aujourd'hui, il y a une obligation qui est mise
07:50en place et qui existe pour toutes les entreprises. Je ne vais pas plus détailler, mais il y a en tête
07:55que dans toutes les entreprises de proposer de mettre en place des dispositifs de partage de
07:59la valeur. Donc, ça veut dire qu'il y a de la pédagogie côté banque et côté partie prenante
08:03pour l'expliquer. Oui, on est en train de le mettre justement en place. Toutes banques,
08:06tous assureurs effectivement confondus pour aller chercher ces entreprises et leur dire attention,
08:11tu dois mettre en place quelque chose avant la fin de l'année ou dans les mois qui viennent.
08:15C'est un sujet qui tenait très à cœur à Bruno Le Maire, le ministre de l'économie et des
08:19finances qui souvent parlait de cette volonté de créer cet intéressement, cette participation. Côté
08:25OVH, vous avez des salariés actionnaires, ça marche, ils peuvent continuer à l'être s'ils
08:30le souhaitent. Est-ce que vous avez vu des retours sur stratégie avec des collaborateurs plus engagés,
08:37plus mobilisés, plus motivés ? Oui, bien sûr. Ce qui est important, c'est vraiment de répondre à
08:43des problématiques d'entreprise. Donc, OVH Code est dans le secteur du cloud. Comme son nom l'indique,
08:47c'est une société qui a 25 ans, à peu près 2000 collaborateurs en France, 1000 à l'international
08:53et on est le leader européen. On est même le seul acteur européen dans le top 10 mondial. Face à
08:58nous, Google, Amazon, des géants, Alibaba, etc. Quand même, ça pose, non mais quand même. Ça
09:04pose, mais surtout, ça nous oblige à penser différemment. Qu'est-ce qu'on va faire pour
09:07rivaliser avec ce type d'entreprise qui ont des moyens colossaux et comment on arrive à se
09:12différencier ? Et comment j'attire les talents, pardonnez-moi. Comment j'attire les talents et
09:15comment je les garde ? Parce que dans le monde de la high-tech, il faut savoir que par exemple,
09:18Facebook qui est bon élève aux Etats-Unis, l'ancienneté moyenne des départs volontaires,
09:23c'est 2 ans. Et on a un vrai intérêt à capter les talents, mais aussi à les garder,
09:28à développer leur fidélisation. Et donc, on a travaillé là récemment sur un projet de
09:33flexibilisation de la rémunération autour de l'ancienneté. C'est-à-dire que nos collaborateurs
09:38qui franchissent des capes de 5 ans, 10 ans, 15 ans d'ancienneté, on vient leur attribuer des
09:44sortes de points qu'on a baptisés en interne des kudos. Et ces points, ils ont des kudos.
09:49Les kudos. Ce n'est pas koulos, c'est kudos. Exactement. Et l'idée était de se dire,
09:54vous les avez. Vous avez un même nombre de points quel que soit le pays. Là aussi,
09:59équité. Avec une valeur de point qui va varier selon les pays, équité.
10:03Ça ressemble à la retraite. Quasiment. Et l'idée est de se dire que vous avez
10:08plusieurs options. Vous pouvez les percevoir en cash, vous pouvez les percevoir en carte cadeau,
10:12vous pouvez les percevoir en action à salariés, vous pouvez faire un mix des trois. Vous êtes
10:17libre quel que soit votre pays d'utiliser le mode de récoupement. Et le montant est
10:22attractif parce que vous voyez ce que je veux dire, ça se joue aussi sur le volume et le
10:26montant. Exactement. C'est significatif. C'est significatif, mais suffisamment significatif.
10:32Derrière, on vient vérifier ce qu'on aurait eu en termes de coûts d'absentéisme, de turnover,
10:36etc., de délai de recrutement. On vient se comparer par rapport à la moyenne du marché et on voit
10:41qu'aujourd'hui, on a un vrai gain, c'est-à-dire qu'on a des taux de turnover, d'absentéisme qui
10:46sont de l'ordre de deux fois plus bas que le secteur d'activité. Donc, ça veut dire que
10:49ces investissements, en tout cas cette stratégie qui a un coût, elle fonctionne. Elle fonctionne,
10:55elle a un ROI. Tout à fait. Côté banque, vous disiez que vous aviez la gestion de 13 milliards.
11:01Oui, c'est 13 milliards d'encours et on intervient sur toutes les tailles d'entreprises. Donc,
11:06ça nous permet effectivement d'être aussi bien présents sur les entreprises du CAC 40 que sur,
11:11qui est notre cœur aussi de cible, sur le marché des pros et des PME. Et notre marché a énormément
11:17évolué puisque, comme le disait Alexis, avant on faisait, d'un point de vue très financier,
11:23on partage la valeur, la participation, l'intéressement.
11:26Classique quoi.
11:26Classique. Maintenant, on voit qu'on devient des communicants, des juristes, des financiers et
11:32qu'aujourd'hui, une entreprise, lorsqu'elle vient faire appel à nous, elle a besoin d'un acteur qui
11:37va valoriser son dispositif. Les entreprises, les Compenbens, les DRH ont énormément d'idées. Mais
11:44c'est ensuite comment elles le vendent à leurs salariés. Comment aussi le salarié se rend compte
11:49de l'effort de l'entreprise qui est fait. J'espère qu'il y a un accord d'intéressement qui est mis
11:52en place. Rien n'oblige l'entreprise à le faire. Donc, comment le DRH, ce n'était pas son boulot à
11:59l'époque, va communiquer, va valoriser les accords d'entreprise.
12:02Vous avez un rôle de pédagogie.
12:03De plus en plus.
12:05Vous aider le DRH à pouvoir déployer, expliquer.
12:09Des exemples très concrets. Quand il y a des campagnes d'intéressement et de
12:12participation dans les entreprises, maintenant, on vient dans les entreprises.
12:16Vous-même.
12:16Nous-même, pour expliquer effectivement aux salariés qu'est-ce que c'est. T'as retouché
12:20de la participation, c'est un résultat des bénéfices. T'as touché de l'intéressement,
12:25c'est parce qu'il y a eu des critères qui ont été effectivement remportés. Et comment ça fonctionne.
12:29Donc, notre boulot, il est de mettre en place, mais on est au-delà d'une usine ou d'un
12:35gestionnaire d'actifs. On a presque un rôle, allez, je lâche le mot, social dans l'entreprise.
12:40D'accompagnateur. Ça, c'est très important pour nous.
12:44D'accompagnateur et de faire comprendre aux collaborateurs que l'entreprise s'engage
12:49sur un dispo qui a un coût pour elle.
12:51Tout à fait.
12:53On est d'accord.
12:53Le coût, effectivement, est important pour l'entreprise. On est rémunéré, bien entendu.
12:57Les plans comme ça d'incentives coûtent cher aussi à l'entreprise. Et c'est comment
13:03on communique sur ces plans.
13:04Il nous reste quelques minutes. On a parlé d'argent, beaucoup, d'action. Et vous avez
13:11démarré l'émission Laurent Bentata sur l'idée qu'il y avait d'autres sujets. J'ai le sentiment
13:16que les collaborateurs aujourd'hui vous demandent aussi, en plus d'être actionnaire, du temps pour
13:20aider, du temps pour s'engager dans l'associatif, du temps à eux. Vous le ressentez chez OVH aussi ?
13:27Tout à fait. Nous, on a vraiment parti du principe OVH, une entreprise pour qui l'humain
13:33est au cœur de la société. Du coup, on a toujours essayé de prendre en compte les
13:38collaborateurs. Et l'idée est vraiment de se dire, nos collaborateurs, ils n'arrêtent pas leur vie
13:43quand ils viennent dans l'entreprise. Donc oui, on a créé des dispositifs aussi que les
13:46collaborateurs prennent ou ne prennent pas en fonction de leur étape de vie, en fonction de
13:50leur moment, en fonction de l'instant. Mais l'idée est vraiment de les reconnaître en tant que
13:54collaborateurs.
13:54Là, je m'adresse au directeur commercial, qui lui aussi a une équipe. Là, vous nous parlez des
14:00entreprises que vous accompagnez, mais vous aussi, vous êtes impacté par ces sujets.
14:04Nous, on est totalement impacté. Alors nous, on ne va plus s'intervenir sur des préparations
14:07retraite, par exemple. Et donc, toute la question et notre travail aussi avec les
14:12autres acteurs du marché, c'est comment on va influencer sur l'évolution de la
14:16réglementation pour préparer les salariés au meilleur moment pour leur retraite. C'est
14:22d'ailleurs pour ça qu'avec notre assureur, les ACM, on travaille énormément sur ces sujets
14:27d'accompagnement des salariés et de préparation pour la retraite.
14:31Vous voyez qu'on y arrive à la retraite. Ce sujet-là est évoqué par les collaborateurs
14:35chez vous où ils sont plus dans une logique de bien-être, d'équilibre, vie pro, vie perso,
14:40où ces sujets-là sont aussi évoqués. Tous les sujets sont évoqués. Alors, on a
14:45une moyenne d'âge plutôt jeune. On est aux alentours de 33 ans. Du coup, la retraite
14:49semble encore très loin. Je parle comme un seigneur, c'est ce que vous voulez dire.
14:53Pas du tout, je ne me serais pas permis. Mais du coup, ce qu'on constate en termes de rémunération
14:57en tout cas, c'est que globalement, on a trois temps. Le temps où les personnes rentrent
15:00sur le marché du travail et veulent principalement de l'argent. Une deuxième partie de vie
15:04où on va plutôt rechercher de l'équilibre, des avantages, du bien-être.
15:08Donc, on les adapte en fonction des temps de vie.
15:11Tout à fait, c'est ça. Exactement.
15:12J'ai vu en préparant l'émission qu'il y avait, et vous l'avez évoqué, j'aimerais
15:16qu'on le précise un tout petit peu, les enjeux internationaux parce que là, on parle
15:19de la France. Des dispositifs qui ont été votés par le législateur, par des accords
15:24avec les partenaires sociaux. Il y avait l'exemple de Lisbonne. Là, il y a un exemple
15:28précis qui est assez intéressant.
15:30Oui, c'est une anecdote totalement personnelle à OVH4. En tout cas, quand on s'est déplacé
15:35avec les équipes pour justement s'intéresser à leurs attentes, à leur perception de ce
15:39partage de la valeur, des avantages mis en place, etc., on s'attendait à ce qui nous
15:44cite, je ne sais pas, l'actionnariat salarié ou l'intéressement. Et non, localement, les
15:49équipes ont mis en avant la prise en charge des abonnements transports en commun, ce qui
15:54de notre prisme français semblait assez normal, mais qui pour eux était un vrai avantage.
15:59Chez nous, ça existe de manière légale.
16:00Exactement.
16:0150% est pris en charge.
16:03Mais là-bas, ce n'était pas le cas. Et donc, inflation, utilisation au quotidien, ça faisait
16:08une perception assez importante. Mais d'un point de vue général, si je peux me permettre,
16:12on est vraiment… Des fois, on a des interprétations un peu erronées. J'ai longtemps cru, comme
16:16beaucoup sans doute de mes collègues, que les États-Unis étaient les champions de la
16:21rémunération variable, rémunération cafétéria, flex, bénéfice, etc. Pas du tout. Quand on
16:26a travaillé sur le dispositif dont je vous parlais de choix, les avocats et fiscalistes
16:31américains étaient surpris qu'on puisse proposer ce type d'éléments en plus du
16:35salaire et pas à la place du salaire. C'est-à-dire que dans la culture américaine, on fait des
16:39salaries sacrifice, on perd du cash pour améliorer d'autres éléments.
16:43Mais ce n'est pas plus-plus.
16:44Mais ce n'est pas plus-plus.
16:45C'est fromage ou dessert.
16:46Exactement.
16:47En France, on additionne un outil.
16:49Tout à fait.
16:50Dans votre entreprise, qu'on y voit clair, on a quoi ? De la participation, de l'intéressement,
16:54c'est ça les outils mis en place ?
16:55Participation, intéressement, actionnariat, salariés, gros travail sur la qualité de
17:00vie, sport, médecine.
17:02Vous avez mis en place, j'ai envie de dire, l'ensemble des dispositifs quasiment.
17:07Alors, on n'a pas cette prétention-là. Mais en tout cas, pour nous, ce qui est important,
17:11c'est de dire vous avez votre package de rémunération, vous avez une brique un peu
17:14vie, votre vie courante sur lequel vous utilisez ou vous n'utilisez pas des crèches, du sport,
17:21du service. Et une troisième qui est vraiment du partage de la reconnaissance à travers
17:26l'intéressement, à travers ce programme d'ancienneté, etc.
17:29Côté banque, vous disiez que vous aviez 13 milliards d'encours. Ça se répartit
17:34comment ? C'est plus la participation, c'est plus de l'intéressement. C'est quoi la
17:38ventilation ?
17:39La ventilation, on est tellement très large. On a une ventilation, j'allais dire, aussi
17:43bien autant de participation que d'intéressement. Les enveloppes d'intéressement donnent
17:46plus puisque dans l'idée déjà aussi première, basique, c'est que si je n'ai pas assez
17:51à donner au titre de la participation, je vais aller chercher d'autres leviers.
17:55Participation, c'est le partage du CA.
17:56Tout simplement.
17:57C'est simple.
17:59Il fallait avoir une autre source d'alimentation, en plus des jours de repos, en plus de l'abondement,
18:05qui est la prime de partage de la valeur, qui peut être versée dans un dispositif
18:09d'épargne salariale.
18:10Qu'on a appelé la prime Macron ?
18:11Exactement, la prime Macron qui commence à perdurer, qui rentre effectivement dans
18:15le...
18:16Elle marche encore, excusez-moi, parce qu'on a eu le sentiment qu'elle avait disparu.
18:20Elle marche encore. Elle marche encore tellement bien qu'aujourd'hui, on peut d'un point
18:25de vue intellectuel réfléchir à quelle est la différence dans les prochaines années
18:29entre une prime d'intéressement et une prime de partage de la valeur.
18:32Donc, il y a un arbitrage qui se fait.
18:33J'aime bien la tête qu'Alex y fait.
18:35Ce n'est pas dire des gros mots, mais de dire j'ai aujourd'hui un accord d'intéressement
18:41qui est mis en place avec des critères.
18:42D'un autre côté, j'ai un autre outil qui est une prime que je peux mettre en place
18:46de manière unilatérale.
18:47Qui fiscalement est intéressante ?
18:49Peut-être intéressante, si elle est versée, puisqu'elle peut être versée dans le plan
18:52d'épargne.
18:54Au final, pas demain, mais après-demain, quel est l'avenir d'un accord d'intéressement
18:59qui est plus contraignant ?
19:00Je n'ai pas vocation à y répondre ici, mais c'est un sujet…
19:05Plus contraignant parce qu'il ne passe pas par l'accord, la prime…
19:07Ça ne passe pas par l'accord.
19:08Non, mais c'est important de le préciser.
19:09Ça ne passe pas par l'accord.
19:10Et puis, il n'y a pas ces histoires de critères, il n'y a pas ces histoires aussi de temporalité
19:16de mise en place.
19:17Exact.
19:18La prime est capée.
19:19La prime Macron.
19:20La prime est capée, mais je peux…
19:21C'est quoi ces 6 000 ?
19:23Alors là, vous me prenez au dépourvu, sans mémoire, je vais faire appel à un ami.
19:27Tout à fait.
19:28J'appelle mon ami, c'est la question 50%.
19:31Nous n'utilisons pas justement…
19:33Vous le faites, ça aussi ?
19:34Non, on ne le fait pas justement, mais pour les raisons évoquées par Laurent.
19:37C'est-à-dire qu'on préfère miser sur l'intéressement.
19:39Vous préférez l'intéressement.
19:40Oui, tout à fait.
19:41Parce que vous souhaitez plus un engagement collectif, c'est ça l'idée ?
19:45Un engagement collectif qui va toucher l'ensemble de nos collaborateurs monde, ça c'est possible.
19:50Si vraiment les montants d'intéressement, on a toujours aussi la possibilité d'avoir
19:54des suppléments d'intéressement, contrairement à la prime qui va être capée.
19:57Et en termes de message pour tout le monde, c'est sûr que parler d'un dispositif
20:01commun à l'ensemble des pays du groupe…
20:03C'est différent.
20:04C'est différent qu'une spécialité française.
20:05Que d'une spécialité française, parce qu'en l'occurrence, la prime d'intéressement,
20:07la prime de partage de la valeur, c'est français.
20:09C'est l'idée de Macron.
20:11C'est un complément de pouvoir d'achat.
20:13Rappelons-nous que c'était ça l'idée.
20:14C'était totalement l'idée qui commençait à rentrer un petit peu plus, qui commence
20:18à rentrer.
20:19On a des entreprises qui font régulièrement maintenant ces versements de PPV.
20:22On a une entreprise chez nous qui est un des grands comptes qui, cette année, n'en
20:26a pas fait.
20:27Les salariés ont été étonnés, ou même nos interlocuteurs RH ont été étonnés qu'elle
20:32ne soit pas.
20:33Alors qu'en final, c'était quelque chose d'exceptionnel.
20:35Mais comme ça faisait peut-être trois ans qu'elle a été effectivement donnée,
20:39chez notre client, on a eu ce retour de dire qu'on s'y attendait.
20:42Il faut bien rappeler que c'est quelque chose d'exceptionnel.
20:44Avant de nous quitter, un petit détail qui irrite.
20:46Les contraintes fiscales sur la participation, l'intéressement.
20:49Il y a de la CSG, CRDS, il y a de la fiscalité dessus.
20:52Soyons clairs.
20:53Aujourd'hui, ça reste le vecteur le plus fiscalement avantageux qui existe dans les
21:00entreprises.
21:01Et même à titre particulier, vous ne trouverez pas des produits, même auprès de votre banque
21:07à titre particulier, où quand vous êtes dans une entreprise, vous avez des frais
21:12ou des droits d'entrée qui sont réduits, voire nuls.
21:15Ce qu'on peut appeler couramment des commissions de souscription.
21:18Vous avez des frais de gestion sur les fonds qui sont quand même très bas.
21:22Et les frais de tenue de compte sont à la charge de l'entreprise.
21:26Rien que ça.
21:27On est gagnant d'avoir une gestion collective.
21:31Tout à fait.
21:32Et vous avez en plus de ça, l'enveloppe fiscale avantageuse, la demande d'imposition
21:36des plus-values, etc.
21:37Que vous connaissez parfaitement et que nos téléspectateurs connaissent.
21:40Donc oui, je considère qu'aujourd'hui encore, les dispositifs des produits réels
21:44est aujourd'hui le produit que si les Français ont la chance d'avoir, qu'il faut bénéficier.
21:48Que l'on prenne en individuel et qu'on compare au collectif, vous nous dites qu'il
21:51n'y a pas photo.
21:52De toute façon, le coût est supérieur quand on le prend en individuel, c'est évident.
21:56Par la masse engagée de fait.
21:57Exactement.
21:58Évidemment.
21:59Vous êtes d'accord avec ça ?
22:00Complètement.
22:01Et on a toujours aussi la possibilité d'abonder également la prise de risque des collaborateurs
22:04sur certains produits.
22:06Avant de nous quitter sur 2025, c'est quoi les idées géniales que porte votre entreprise
22:11qui est quand même très moderne et très, je dirais très innovante parce que vous nous
22:15l'avez dit, vous êtes face à des mastodontes et des GAFA, donc il faut être imaginatif.
22:20On essaye justement l'idée de continuer de travailler cette flexibilisation, on a
22:24des nouvelles idées de CAQ, de transformation des points en cas concret, donc on va s'atteler
22:29à ça cette année principalement.
22:30Vous, les objectifs qui vous attendent ?
22:33Ils sont très clairs, c'est convergence aujourd'hui entre l'offre épargne salariale
22:36et épargne retraite.
22:37C'est notre avenir, c'est l'enjeu.
22:39On a deux produits qui répondent aux mêmes enjeux.
22:42Comment je prépare l'avenir ?
22:44Donc, on va faire converger effectivement nos offres entre le CIC épargne salariale
22:49et notre assureur avec les ACM.
22:52Techniquement, ça veut dire quoi ?
22:53Ça veut dire que ça passe par législateur ou c'est votre banque qui a amené un produit ?
22:57C'est notre banque.
22:59Techniquement, c'est beaucoup de boulot et c'est le commercial qui parle et qui reconnaît
23:03quand même que c'est beaucoup de boulot informatique.
23:04Ça, c'est du back-office ?
23:05C'est énormément de back-office, c'est énormément d'informatique, c'est énormément
23:08de jour-hommes, mais c'est surtout aussi des solutions pour nos clients qui nous demandent
23:13de plus en plus d'avoir une offre commune épargne salariale, actionnariat, retraite.
23:17Épargne salariale, ça veut dire que je vais épargner pour ma retraite ?
23:20Oui.
23:21C'est ça, hein ?
23:22Je vous en faisais oublier.
23:23Vous venez chez le client en l'occurrence et vous lui dites j'ai un produit qui fait tout.
23:27Aujourd'hui, client, vous avez un acteur pour l'épargne salariale, un acteur pour l'épargne
23:32retraite, parfois un acteur pour l'actionnariat salarié.
23:34Là, aujourd'hui, vous n'allez avoir qu'un seul acteur, qu'un seul point d'entrée,
23:38qu'un seul outil qui va gérer à la fois votre actionnariat, votre épargne retraite.
23:42Et puis la finalité, c'est quoi ? C'est de proposer aux salariés une application
23:47commune.
23:48Je peux avoir en un seul clic une vision totale de mes encours à échéances différentes,
23:53cinq ans, retraite, même pourquoi pas vieillesse.
23:56Compte tenu que quand on épargne pour la retraite, c'est de l'épargne retraite dont
24:02on ne dispose pas jusqu'au moment où on part.
24:04On est bien d'accord.
24:05Ce sont des fonds dont on ne dispose pas.
24:07Pas tout à fait.
24:08Alexis n'est pas d'accord.
24:09Il y a juste un cas de déblocage par exemple sur l'acquisition de la résidence principale.
24:12Exact, résidence principale.
24:13C'est le seul cas où on peut débloquer, anticiper.
24:15Il y en a d'autres mais qui sont des cas moins rigolos, on va dire.
24:19C'est le décès.
24:20C'est le décès.
24:21Il y en a d'autres, les invalidités, des choses comme ça.
24:23Mais on rentrerait là trop dans des éléments techniques.
24:25Mais l'idée effectivement, c'est celle-ci.
24:27Merci messieurs d'être venus me rendre visite pour nous éclairer sur ce sujet.
24:32Un dernier mot sur votre entreprise.
24:35En recrutement, vous avez quoi en vue là en 2025 ?
24:38On est sur à peu près 400 recrutements sur l'année.
24:41400 recrutements.
24:42Pour arriver à combien au total ?
24:45On vise un développement, une croissance maîtrisée à travers le monde.
24:50Mais principalement à l'international en termes de développement sur l'année à venir.
24:53Et arriver à un effectif global de combien ?
24:55C'est quoi l'objectif là ?
24:57A voir.
24:58A voir.
24:59Il y a beaucoup de prudence.
25:00Exactement.
25:01On est à la télévision évidemment.
25:03Beaucoup de prudence.
25:04Un dernier mot pour nous quitter.
25:06Juste un mot parce que ça, ça me titille.
25:08Est-ce que vous pensez que le législateur doit remettre ce sujet sur la table ?
25:11On parle beaucoup en ce moment de difficultés à l'Assemblée nationale.
25:14Est-ce qu'il doit se rajouter ce problème ?
25:16Ou est-ce qu'on a tous les outils ?
25:18Je pense sincèrement qu'on a tous les outils, voire beaucoup d'outils.
25:21Laissons, je ne parle pas que pour le CIC épargne salariale,
25:24à l'ensemble des acteurs de la place de digérer aussi les évolutions législatives
25:28qui nécessitent d'énormément d'enjeux techniques.
25:31Et puis, je pense qu'il y a pas mal d'autres sujets aujourd'hui.
25:34Et un produit CIC qui arrive sur le marché en 2025.
25:37Qui vous a donné quelques nuits blanches.
25:39Merci à vous.
25:40Merci à vous.
25:41Merci Laurent Bentata, directeur commercial CIC épargne salariale.
25:44Et merci à vous Alexis Monceau, Head of Compensation and Benefits
25:47chez OVHcloud avec des prospectives d'encrutement.
25:51Restons prudents.
25:53C'est la fin de notre émission.
25:54Merci d'avoir suivi notre émission spéciale.
25:57Merci à vous.
25:58Merci de votre fidélité.
25:59Merci à Nicolas Juchat.
26:00Merci aux équipes techniques.
26:01Et je vous dis à très bientôt.
26:03Bye bye.
26:04Merci.