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Paris 2024 a pris l'engagement de rendre accessibles tous les sites cet évènement à pied, à vélo ou en transports en commun. Les JO ont également été l’occasion pour la société de taxis zéro émission, Hype, de lancer le mouvement #2024JeBascule pour inciter les entreprises à faire basculer leurs déplacements sur le zéro émission. Mathieu Gardies, fondateur et PDG de Hype et Adelaïde De Tourtier Audras, directrice RSE de PWC nous expliquent quels sont les enjeux de cette transition.

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Transcription
00:00Bonjour, bonjour à toutes et à tous, bienvenue, c'est un Smart Impact spécial Nouvelle Mobilité que je vous propose, émission spéciale consacrée aux enjeux de mobilité,
00:16zéro émission en ville, notamment à Paris, en Ile-de-France, après les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris.
00:23On va parler de l'héritage de ces Jeux, des moyens considérables qui avaient été mobilisés pour faciliter la mobilité, mettre en place des solutions durables
00:31un peu dans tous les domaines. Ce grand événement a-t-il permis d'accélérer l'adoption et le déploiement des mobilités durables en Ile-de-France ?
00:38Voilà notre grande question. Et pour en débattre, j'accueille Adélaïde De Tourtier. Bonjour. – Bonjour.
00:45– Bienvenue, vous êtes la directrice RSE de PwC France et Maghreb et Mathieu Gardie, bonjour. – Bonjour.
00:51– Et bienvenue à vous, le fondateur et président de Hype, que j'ai déjà reçu avec plaisir sur ce plateau.
00:58Je commence avec vous Adélaïde De Tourtier, sur ces enjeux de mobilité pour une entreprise comme PwC France, ça représente quoi ?
01:06– Alors, ça représente une bonne partie déjà de notre empreinte carbone, puisque c'est près de 40%.
01:14Alors même si avec le Covid, ça a un peu baissé et qu'aujourd'hui, l'informatique rejoint le déplacement, mais ce sera peut-être l'enjeu d'une autre émission.
01:23Mais voilà, donc c'est quand même un de nos plus gros postes d'émissions carbone et nous nous sommes engagés à les réduire de 50% par rapport à une référence 2019.
01:33– À 50%, à quel échéance ? – Alors à 2025, donc c'est là, c'est demain.
01:39Et ce coup, nous y sommes parvenus. – Vous y êtes déjà ?
01:44– On y est déjà, on y est déjà. Maintenant, il ne faut pas que ça remonte.
01:47Et notamment sur les transports en Île-de-France, puisque c'est de cela dont on parle aujourd'hui.
01:53Nous, on a à peu près 6 000 personnes en France, mais il y en a près de 4 000, je pense, sur l'Île-de-France, en tout cas qui servent les clients.
02:01Et on a quand même déjà divisé par deux ces déplacements et notamment développé d'autres mobilités.
02:12– On va faire ensemble, Mathieu Gardy, le bilan de ces Jeux olympiques et paralympiques parce que vous aviez lancé,
02:20avec le soutien évidemment de Paris 2024 et avec le soutien du comité d'organisation, 2024 Jeux bascule.
02:26Là, on a le recul maintenant. Quel bilan vous en faites ?
02:29– On est très satisfait du bilan parce que ça a permis, et c'était l'objectif, d'enclencher une continuité dans la dynamique des JO qui était extrêmement positive.
02:37Donc, parenthèse enchantée des JO, avec un vrai risque derrière que ça retombe et que ça ne redémarre plus.
02:43Donc nous, tout l'enjeu, c'était de travailler sur l'héritage et de faire en sorte que cette flamme se poursuive et que cette dynamique se poursuive.
02:49Donc c'était vraiment tout l'enjeu de 2024 Jeux bascule.
02:52Ça nous a permis, effectivement, et grâce à l'appui du comité d'organisation des Jeux,
02:57de mobiliser un certain nombre d'acteurs publics et privés qui s'étaient engagés à l'occasion des Jeux et qui ont à leur tour basculé.
03:03Donc de faire grossir la liste des donneurs d'ordre privés et publics qui portent ce message disant
03:08« Oui, moi, à partir de 2024, je vais commencer à sortir entre guillemets de ma zone de confort
03:13et faire l'effort de privilégier quand c'est possible des solutions à zéro émission. »
03:17Donc ça, c'est tout l'enjeu de modifier les comportements.
03:19Et puis après, le sujet, c'est comment on passe de 2024 à 2025, puisqu'on ne s'arrête pas en 2024.
03:25Et il faut, comme Adèle le disait, faire en sorte que ça se poursuive et que ça s'accélère.
03:30Et donc nous, on prépare maintenant la suite post-2024.
03:33Oui, alors quand on pense hype, évidemment, on va penser au taxi zéro émission.
03:38Mais il n'y a pas que ça. Ce sont toutes les solutions zéro émission que vous cherchez à promouvoir, c'est ça ?
03:44Exactement. Et nous, on est vraiment avec une philosophie qui est très simple.
03:47C'est qu'il faut promouvoir la mobilité douce et partagée.
03:50La première et la meilleure, c'est la marche, donc marcher, si vous le pouvez.
03:53Ensuite, c'est le vélo. Ensuite, c'est les transports collectifs, le métro, le bus, etc.
03:58Le RER. Et puis, à un moment, on a besoin de prendre une voiture.
04:01Une voiture partagée, ça peut être un taxi, etc.
04:04Et là, il faut faire l'effort de choisir une solution qui est zéro émission,
04:07si elle existe et si elle est à prix comparable par rapport à une solution polluante.
04:11C'est ça la philosophie. C'est de construire cette solution de bout de chaîne
04:15pour que les opérateurs de ces solutions, donc les chauffeurs de taxi,
04:18puissent avoir des solutions zéro émission qui correspondent à leur activité
04:21et des clients qui les poussent à basculer.
04:25Adélaïde Tourtier, pourquoi c'est important d'avoir une gamme d'offres la plus large possible ?
04:31Vous voyez ce que je veux dire ? C'est-à-dire que, soit vos clients, soit vos collaborateurs,
04:35ils ne vont pas tous vouloir prendre un taxi, partager un taxi, etc.
04:40C'est pour ça que j'aime beaucoup ce que dit Mathieu.
04:42C'est qu'on s'adapte à son besoin à un moment T.
04:48Si je vais à l'aéroport, j'ai une valise.
04:50Je ne vais peut-être pas y aller en trottinette.
04:53Si mon vol est à 6h du matin, je vais voir un client.
04:56Malheureusement, on a encore un peu de vol, même si j'ai dit qu'on diminuait.
05:00Il y a cette flexibilité par rapport aux accès à la mobilité.
05:05Et dans ce que dit Mathieu, ce que je note en tant que directrice RSE,
05:09c'est l'accessibilité pour tous.
05:11Oui, la première mobilité, c'est la marche, si on peut.
05:15Et c'est ça qui est important.
05:17Je vais vous donner un petit exemple.
05:20On avait les semaines du handicap il n'y a pas longtemps.
05:23Et j'ai reçu un vie ma vie, c'est les duodays, d'une jeune femme qui me dit
05:28« Moi, je ne veux pas avoir à choisir entre le handicap et l'environnement
05:31parce que ma voiture, aujourd'hui, n'est pas hybride ou n'est pas électrique
05:35parce que ça coûte très cher, ces voitures adaptées.
05:37Et donc, c'est intéressant d'avoir ces alternatives pour tous.
05:41À quel point les grands comptes dont vous parlez ont un rôle important dans cette démarche ?
05:46Ils ont un rôle important parce que c'est des donneurs d'ordres
05:48qui peuvent impulser un mouvement de fond.
05:50Après, effectivement, il y a aussi tout ce qui vient du public.
05:53Nous, on travaille les deux agendas, et donc sensibilisation du public.
05:56Mais c'est plus compliqué de faire bouger des habitudes au niveau du public.
06:00Il y a d'autres contraintes.
06:01Tous les grands donneurs d'ordres, publics et privés, doivent faire des efforts
06:04en termes de RSE, en termes de prise en compte des causes climatiques, etc.
06:09Donc là, on a des interlocuteurs avec lesquels on amène des solutions
06:13directement efficaces, directement utiles.
06:15Et ça permet de générer du volume parce que c'est aussi eux
06:18qui sont le signal qu'attendent les chauffeurs.
06:20Parce que nous, l'enjeu, c'est de faire en sorte que demain,
06:22le chauffeur de taxi ou de VTC, quand il va renouveler son véhicule,
06:25il choisisse une solution zéro emission.
06:27Ce qui va lui faire choisir cette solution, c'est qu'il faut qu'elle existe
06:29d'un point de vue opérationnel, mais surtout, il faut que son client lui ait dit
06:32« C'est ce que je veux que tu aies dorénavant. »
06:34Et c'est là qu'il va effectivement basculer.
06:36La bascule, c'est ça. C'est les donneurs d'ordres qui envoient un signal
06:40disant « Moi, je vais commencer à privilégier ça. »
06:42Donc le chauffeur a intérêt, quand il renouvelle son véhicule,
06:45et on sait qu'il y a 30% des chauffeurs qui vont renouveler leur véhicule
06:47dès l'année prochaine, il se passe sur une solution zéro emission
06:51qui lui convienne, qu'elle soit à batterie ou qu'elle soit à hydrogène
06:53en fonction de sa situation.
06:54L'offre, elle existe ? Il n'y a pas de souci de ce côté-là maintenant ?
06:58Alors ça, c'est un autre élément intéressant en 2024.
07:00C'est que nous, on a beaucoup travaillé pour faire émerger, grossir une offre hydrogène
07:04qui est un des éléments de la solution et qu'on a beaucoup mis en avant pendant les JO
07:07parce que Paris était vraiment la capitale de la mobilité d'hydrogène pendant les JO.
07:11Mais il y a eu aussi en 2024 l'arrivée de nouvelles générations de véhicules électriques à batterie
07:15qui sont meilleures que celles qu'on avait il y a 3-4 ans
07:18et qui, honnêtement, aujourd'hui vont permettre de répondre à un certain nombre de chauffeurs de taxi
07:22qui, pour différentes raisons, ne souhaitent pas passer à l'hydrogène.
07:25Mais là, ils vont trouver une solution avec la batterie pour passer au zéro émission.
07:28Là aussi, il faut une offre la plus large possible ?
07:30Exactement, une offre la plus large possible.
07:32Des infra qui sont déjà déployées sur la partie batterie, en tout cas en région parisienne.
07:36Donc, tout est là. Il faut juste que chacun fasse, là encore, sorte de sa zone de confort
07:41et fasse l'effort de poursuivre cette dynamique.
07:43Adélide de Tourtier, PWC était partenaire également des JO et Paralympique de Paris.
07:50Qu'est-ce que ça a représenté pour une entreprise comme Lavaux d'être partenaire d'un événement comme ça ?
07:54Et puis, qu'est-ce que ça a changé ?
07:56Parce qu'on se pose tous la question de l'héritage des Jeux.
07:58Alors, ça fait beaucoup de questions en une.
08:01Alors, le premier mot qui me vient à l'esprit, c'est fierté.
08:04Donc, fierté d'avoir fait partie de l'intérieur, en plus de cette formidable manifestation.
08:11Maintenant, en effet, c'est le temps du bilan.
08:13Alors, il y a les premiers bilans qui sont sortis justement sur l'empreinte carbone
08:18qui a été respectée, qui est deux fois moins importante que sur les JO de Londres.
08:24Oui, qui étaient les JO comparables, on va dire.
08:27Voilà, les derniers en tout cas.
08:29Et ce que ça a montré, c'est que finalement, c'est possible,
08:32donc dans une approche projet déjà globale, d'avoir fait de la réutilisation, de l'économie circulaire.
08:39Voilà, tout ce qui a été acheté a été réutilisé, revendu.
08:43Et puis, sur les transports, en effet, ça nous a montré.
08:46Alors, je ne sais pas si ça a accéléré, mais ça nous a montré que c'était possible
08:50puisque on a pu tous, en tout cas ceux qui étaient là,
08:55voir que ça se faisait de façon très fluide.
08:59Tous ces déplacements, la mobilité douce était mise en avant et c'était facilité.
09:05Donc, oui, c'est possible.
09:07Maintenant, c'est un petit peu dans le conseil, on aime bien faire des pilotes.
09:10Donc, c'était un pilote géant pour la région Île-de-France.
09:13Maintenant, dans le conseil, et Mathieu connaît aussi le secteur du conseil,
09:18il faut mettre à l'échelle. C'est là l'enjeu.
09:21Effectivement, mettre à l'échelle.
09:23En vous entendant et en partageant l'expérience des Jeux,
09:27j'ai souvenir de ce bilan côté RATP, SNCF, 100% des trains arrivés à l'heure, etc.
09:34Est-ce que ça a été possible pendant les Jeux ?
09:37Et puis, on est revenu au quotidien, c'était quoi ?
09:42C'était juste plus d'argent ? C'était une volonté collective ?
09:45Qu'est-ce qui fait que ça a été possible ?
09:47Plus d'argent, plus de moyens, une volonté collective, je pense que c'est le plus important.
09:50Comme l'a dit Adélide, ça a été la possibilité de réaliser un vrai pilote géant,
09:55en conditions réelles, qui préfigure ce qu'est la ville de demain.
09:59Oui, ça va être un accélérateur, parce que tout le monde a vu, ressenti,
10:02pour ceux qui avaient la chance d'être présents, ce que pouvait devenir une ville comme Paris,
10:06avec un environnement de mobilité beaucoup plus mutualisé, beaucoup plus apaisé.
10:12Si on veut que ça continue 2021, 2026, 2027, etc.
10:15C'est quoi le levier le plus important pour vous ?
10:18On sait que les pouvoirs publics poursuivent leur agenda.
10:21La mairie de Paris, la région Île-de-France, ils ont leur agenda d'héritage et ils vont le poursuivre.
10:25Il faut que les donneurs d'ordres privés poursuivent aussi tout l'effort qu'ils ont fait en préparation des Jeux
10:30et qu'ils mettent en œuvre l'héritage des Jeux à leur niveau.
10:34Et c'est ça qu'on les aide à faire.
10:36On les aide à identifier des moyens de construire cet héritage de façon pérenne sur,
10:40notamment le premier poste, on l'a dit, on le voit dans les rapports qui sont sortis la semaine dernière,
10:44c'est les transports.
10:45Il y a une partie des transports qui est difficile à éradiquer, c'est la partie avion qui est significative.
10:51Mais ensuite, il y a tous les transports locaux.
10:53Et sur tous les transports locaux, on a, on le disait tout à l'heure, les solutions.
10:57Donc le vrai enjeu maintenant, c'est comment on fait bouger les comportements
11:00pour que ces solutions soient appropriées, que tout le monde s'approprie ces solutions et les utilise.
11:05Quel levier est le plus efficace pour vous ?
11:08Parce que si on parle de la promotion du zéro émission, c'est l'incitation, c'est la répression,
11:13parce qu'il y a la question des vignettes, des critères, de l'interdiction des centres-villes, aux voitures, etc.
11:19Qu'est-ce que vous pensez promouvoir ?
11:22Alors nous, notre philosophie, c'est l'exemple.
11:25Montrer l'exemple, montrer que c'est possible et créer les conditions pour faciliter le mouvement des autres.
11:31Donc ne pas montrer un exemple inatteignable, mais au contraire,
11:35définir des solutions qui permettent à chacun d'accompagner ce mouvement-là.
11:39Et c'est ça qui est compliqué, c'est la gestion du changement.
11:41C'est vraiment un concept de consultant, mais on a la solution.
11:43Comment on fait en sorte que les gens l'adoptent sans la repousser ?
11:47Donc ce n'est pas la répression, il y a une forme d'incitation,
11:50mais c'est surtout, c'est comme quand on éduque ses enfants,
11:53c'est le fait d'être un exemple, de leur montrer que c'est possible, de leur montrer comment on peut faire.
11:57Sur la place de la voiture, quand je dis la voiture, il y a la voiture fossile et puis il y a la voiture zéro émission,
12:04mais comment elle est de moins en moins populaire à Paris ?
12:08Est-ce que vous ressentez-vous de l'intérieur ou même dans la façon d'en parler avec vos clients, vos collaborateurs ?
12:16Alors en effet, on a vu quand même beaucoup de gens passer à la voiture électrique, voire à plus de voiture du tout.
12:25Donc ça, c'est clairement quelque chose qu'on constate même partout.
12:30Enfin là, je suis venue en vélo sur ce plateau, il n'y avait personne dans les rues, il n'y avait pas de voiture.
12:36Et l'autre jour, j'étais au feu, j'étais derrière un bus à hydrogène et devant moi, derrière moi, il y avait un taxi électrique.
12:45Je me suis dit, la rue est calme, c'était une grande avenue.
12:48Donc oui, évidemment, ça change et ça change parce qu'il y a les solutions.
12:53Et les entreprises, elles peuvent aussi justement donner ce coup de pouce,
12:57parce qu'il faut bien se rappeler que l'empreinte carbone de nos transports,
13:02quand on va soit au travail, soit qu'on se déplace pour un client, c'est dans le bilan carbone de l'entreprise qu'elle atterrit.
13:10Et comme l'entreprise, elle est challengée par ses parties prenantes,
13:13aujourd'hui, il y a des banques qui vous prêtent de l'argent si vous atteignez certains objectifs carbone.
13:21Donc finalement, si vous n'avez pas d'argent, vous ne pouvez pas développer.
13:26Donc quelque part, d'avoir les solutions qui existent d'un côté, c'est indispensable,
13:31parce qu'on ne peut pas inciter les gens s'il n'y a rien.
13:34Mais il y a aussi cet écosystème qui pousse nos clients, les banques, aussi nos collaborateurs, évidemment, qui sont très demandeurs.
13:44Justement, on va voir en image comment les Parisiens se déplacent,
13:47ce qu'ils attendent encore comme amélioration au reportage de Mathieu Meff dans les rues de Paris à l'occasion de la marche des mobilités.
13:53Regardez.

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