• il y a 4 jours
Avec Mansour Kamardine, ancien député de Mayotte

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##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2024-12-20##

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Transcription
00:00— Nous avons une liaison, oui, qui est en ligne avec nous. C'est Mansour Kamardine. Bonjour. — Bonjour.
00:08— Merci d'être avec nous. Merci d'être avec nous. Nous avons évidemment les pires difficultés,
00:13établir des liaisons avec Mayotte. Et vous aussi, vous avez les pires difficultés, j'imagine,
00:18même à l'intérieur de l'archipel, pour téléphoner, Mansour. — Absolument. Ici, on manque de coups.
00:28Et on est coupé du monde. Pas d'eau, pas d'électricité, pas de nourriture. La famine est présente.
00:37Pas de téléphone. Il n'y a rien. Voilà. Nous sommes totalement coupés du monde. Et nous manquons de tout.
00:42Très difficile, situation très difficile, très compliquée. — Très compliquée. Alors il y a l'urgence.
00:48D'abord, il y a le bilan, qui est très difficile à établir, Mansour Kamardine. On ne sait pas s'il y aura
00:57des centaines, des milliers ou peut-être même plus de victimes. — Alors effectivement, personne ne sait,
01:04en tout cas officiellement, parce que nous sommes dans une société à culture musulmane où il n'y a pas encore
01:11la culture d'aller toujours déclarer les décès en mairie avant d'enterrer. Donc il y a des gens qui ont été enterrés,
01:17je dirais, clandestinement. Mais une chose est certaine, c'est que quand on regarde les dégâts,
01:22la dévastation des bidonvilles, on peut très largement imaginer qu'il y a eu beaucoup de victimes.
01:31Et ce que je veux dire simplement, c'est qu'il y a une situation... Personne aujourd'hui ne prédit qu'il ne savait pas,
01:37parce que c'est depuis 2018 à la tribune de l'Assemblée que j'avais invité. Si par malheur un ouragan de type Irma
01:45intervenait à Bayeux, ce ne serait pas une dizaine de morts, mais plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines de victimes.
01:51Et aujourd'hui, nous sommes là, effectivement. Alors je sais qu'il y a un chiffre. Je ne sais pas d'où est-ce qu'il sort.
01:59Mais en tout cas de cause, il circule sur le manteau, je dirais, du gouvernement, qui fait état de quelques 60 000 morts.
02:06Personnellement, je n'y crois pas. Mais en tout cas, on est loin des 80 000. — 60 000 morts ? — Oui.
02:12C'est ce qui circule. Mais encore une fois, à mon avis, ça n'est documenté pas sérieusement. Mais une chose est certaine,
02:21ce ne sont pas les 30 morts qui ont été annoncées par l'administration. — Oui. Oui. Il y aura des milliers de victimes.
02:28Il y a eu des milliers de victimes, malheureusement. Alors vous l'avez dit, vous l'avez dit. Il faut maintenant commencer.
02:35Alors les secours arrivent. Est-ce que les secours arrivent vraiment, Mansour Kamardine ?
02:40— Oui, les secours arrivent. Mais vous savez, on est sur une île. Le drame serait produit en territoire, je dirais, européen.
02:48Ça serait beaucoup plus simple de mettre tout dans les trains et de faire venir. Là, nous sommes sur une île. Il faut des bateaux,
02:53il faut des avions. Donc c'est un peu compliqué, mais ça arrive. Je crois qu'il y a même des aides venant de l'international
03:02qui sont annoncées, des solidarités. — Alors Emmanuel Macron a validé l'activation de l'état de calamité naturelle exceptionnelle.
03:09Il a annoncé que les non-assurés bénéficieront d'une indemnisation. Ils ne sont qu'un peu plus de 10% à être assurés à Mayotte.
03:18Et il a promis une loi spéciale pour permettre la reconstruction. Alors je devais avoir en ligne le maire de Mamoudzou qui dit,
03:25qui alerte, comme vous l'avez fait d'ailleurs, sur la dangerosité des bidonvilles. La double peine, dit-il, serait de les laisser
03:32se reconstruire, ces bidonvilles. Surtout pas laisser se reconstruire des bidonvilles, Mansour Kamardine.
03:40— Malheureusement, vous savez, la France est un pays de droit et c'est heureux. Le président de la République nous a annoncé qu'aujourd'hui,
03:49il est démuni, il n'a pas un dispositif qui empêcherait la reconstruction. Et cette reconstruction est en route.
03:55— Elle est en route. — Malheureusement, qu'au moment où la loi d'urgence sera votée, les bidonvilles seront déjà reconstruites.
04:04Il faudra trouver un dispositif pour éventuellement aller nettoyer ces bidonvilles et inciter fortement les gens à ne plus y revenir.
04:12Sinon, effectivement, nous sommes en pleine saison cyclonique. Il y a un cyclone qui est déjà... Je crois une alerte qui est annoncée
04:20pour la fin de l'année, vers le 30 décembre. Donc il faut effectivement aller vite. Il faut être ferme pour empêcher ces reconstructions.
04:29— Voilà. Il faut une loi spéciale pour cela. Mansour Kamardine. — C'est ce que dit le président de la République. Je n'ai pas vérifié,
04:37mais je suis étonné que face au drame que nous avons vécu, est-ce qu'on n'a pas des dispositifs qui permettent de déranger
04:45et d'empêcher les gens de s'installer ? J'ai le sentiment qu'on n'a pas encore pris la mesure de la gravité de la situation,
04:52parce qu'il y a des situations exceptionnelles, des mesures exceptionnelles, des réactions exceptionnelles. Et c'est ça qui manque, à mon avis,
05:01où on va pas chipoter sur les doigts, alors qu'il s'agit de sauver des vies humaines. — Oui. « On n'est pas assez ferme », vous dites, Mansour Kamardine.
05:10— C'est ce qui a dérivé. Je dois le dire. C'est malheureux, mais c'est une réalité. 99% des victimes qui sont actées, ce sont des gens
05:22qui ont vécu dans les bidonvilles, c'est-à-dire des gens qui n'étaient pas... A priori, qui ne devaient pas être là, qui étaient dans les bidonvilles.
05:29Et on continue aujourd'hui encore à nous voyer et à se poser des questions pour savoir comment faire pour assurer la maîtrise de nos frontières.
05:38Et aussi longtemps qu'on n'aura pas maîtrisé les frontières, eh bien je crois qu'on sera pas à l'abri des drames comme celui-ci.
05:46— Merci beaucoup, Mansour Kamardine. Merci. J'imagine que vous avez autre chose à faire qu'être avec nous. Il est 7 h 52.
05:53Vous êtes sur Sud Radio. Merci de nous écouter. C'est très intéressant, ce que nous venons d'entendre.

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