• il y a 5 jours
Avec Chamssidine Assani, président de l’Union des Associations Mahoraises en Gironde

Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
______________________________________

Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
______________________________________

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr

##LA_VIE_EN_VRAI-2024-12-19##

Category

🗞
News
Transcription
00:00Le Petit Matin Sud Radio, 5h-7h, Benjamin Aiglaise.
00:066h38, Sud Radio, la vie en vrai à Mayotte.
00:09La population manque de tout, 5 jours après le passage du cyclone Chido.
00:13L'état de calamité naturelle exceptionnelle a été activé.
00:16Emmanuel Macron est attendu sur place aujourd'hui dans quelques petites heures
00:19avec 4 tonnes de fret alimentaire et sanitaire, mais aussi des secouristes.
00:23Le bilan humain encore très provisoire et désormais de 31 morts,
00:26mais les autorités redoutent des centaines, voire des milliers de victimes.
00:30Nous sommes donc avec Shamsiddi Nassani, bonjour.
00:33Oui, bonjour.
00:34Et merci d'être avec nous, vous êtes le président de l'Union des associations maoreses en Gironde.
00:38Vous avez de la famille sur place à Mayotte, comment vont-ils déjà ?
00:42Est-ce que vous arrivez à avoir de leurs nouvelles, Shamsiddi Nassani ?
00:44Alors, le peu de nouvelles qu'on a, ils vont bien, mais voilà, il manque de tout.
00:49Comme vous avez tout dit, il manque de tout.
00:51Il manque de tout, c'est-à-dire ? Il manque de tout.
00:53Il manque de nourriture, il manque d'eau.
00:57Pas d'eau, pas d'électricité.
00:58Et comme Mayotte, c'est des agriculteurs, la plupart du temps, les champs ont été ravagés.
01:04Donc ils ont doublement tout perdu.
01:07Ils ont perdu leur toit et leur champ.
01:10Ils ont tout perdu.
01:12Qui avez-vous sur place ? Vous avez de la famille, des proches, est-ce-là ?
01:15J'ai mon père et ma mère sur place.
01:17J'ai pu voir ma mère deux fois.
01:20Et tout ce qu'elle me dit, ben écoute, là, actuellement, il nous manque de l'eau, pas d'électricité.
01:25Et les dernières nouvelles ne sont pas bonnes du tout.
01:28C'est-à-dire, les dernières nouvelles ne sont pas bonnes du tout, Shamsiddi Nassani ?
01:32D'après le directeur d'EDM France hier, ils ne savent pas quand il y aura de l'électricité,
01:36mais ils partent sur 2-3 mois.
01:382-3 mois sans électricité ?
01:40On a bien compris ce qu'il a dit hier.
01:43On est parti sur 2-3 mois.
01:44Mais déjà, comment est-ce que c'est possible, dans un territoire de la République ?
01:49– Vous êtes scandalisé ?
01:51– Je ne suis plus que scandalisé, je suis énervé.
01:56On ne découvre pas le cyclone aujourd'hui, sur les territoires d'outre-mer.
02:00On ne découvre pas ce cyclone-là.
02:02Il y a 20 ans, il y a eu Dina à La Réunion, que j'ai vécu.
02:07Ils n'ont pas attendu 2 mois pour avoir de l'électricité.
02:10– Comment vous l'expliquez, Shamsiddi Nassani ? Est-ce que vous l'expliquez, déjà ?
02:15– Je ne sais pas comment l'expliquer, parce que je pense que Maïs,
02:18c'est un territoire de la République, et être dans telle situation,
02:22il est inacceptable, il est inexplicable, en fait.
02:25On ne peut même pas l'expliquer.
02:28– Vous avez l'impression d'avoir été abandonné,
02:30que les Mahorais ont été abandonnés par l'État, par les politiques ?
02:34– Oui, moi je le dis, je le dis clairement, oui.
02:39Pas que ceux d'actuellement, mais depuis longtemps, ils ont été oubliés.
02:43Et là, le cyclone, c'est un plus.
02:47C'est vrai, il y en a qui s'essayent, et là je remercie toutes les forces de l'ordre,
02:51tous les médecins qui s'essayent, mais il y a eu beaucoup d'oublis.
02:56– C'est-à-dire, il y a eu beaucoup d'oublis, qu'est-ce qu'on a oublié ?
02:59– On a oublié de prévenir cet risque,
03:02il y a eu quand même des rapports qui ont été faits par des députés.
03:06L'ancien député Mansour Kamardine, il a fait des rapports sur la situation,
03:10qui pourraient arriver.
03:12Donc on ne découvre pas le cyclone comme si on découvrait la Lune aujourd'hui.
03:18Bien au contraire, on savait que ça allait arriver, on a fallu anticiper.
03:22On a des bases à Andibouti, on a des bases partout.
03:25Il fallait se préparer.
03:27C'est pas au lendemain, on s'est réveillé avec un cyclone,
03:29on savait qu'il y a deux, trois jours, il y aura un cyclone,
03:31on a peut-être mobilisé les moyens nécessaires sur place, les préposés.
03:36Mais non, on a dit non, ça va, ça va se passer.
03:40Même si Emmanuel Macron, je disais, est attendu sur place,
03:43il va arriver d'ici deux heures à peu près à Mayotte.
03:47Est-ce qu'il y a une attente de la part des Mahorais ?
03:51Qu'ils retrouvent l'eau et l'électricité.
03:53Qu'ils puissent avoir des nouvelles de leur famille,
03:55parce que certains ont eu la chance d'avoir des nouvelles,
03:57certains non.
03:59Dans certaines communes, non.
04:00Certains chargent leur téléphone avec la batterie de leur voiture
04:02pour pouvoir donner un peu de nouvelles.
04:04Donc qu'ils fassent le nécessaire pour l'électricité
04:06et l'eau puisse revenir.
04:07Au moins l'eau et l'électricité.
04:09Et les vivres.
04:10On ne va pas donner deux boîtes de sardines et une bouteille d'eau à une personne.
04:13Comme j'ai vu, ça s'est fait en petites aires,
04:15avec une petite densité.
04:17C'est la France ?
04:19On est dans quel pays ?
04:21Mayotte, c'est la France.
04:22On est d'accord, c'est l'Europe.
04:25Il y a des mécanismes, il y a des partenariats.
04:29Si vous aviez concrètement, Chamsidi Nassani,
04:33si vous aviez Emmanuel Macron, François Bayrou
04:35devant vous, qu'est-ce que vous leur demanderiez ?
04:38Qu'est-ce que vous leur diriez ?
04:41Qu'ils activent le plus de ce qu'ils ont mis en place.
04:44Qu'ils activent tous leurs moyens nécessaires.
04:46Et les moyens, c'est parce qu'ils manquent pour la France.
04:48On a une base de députés à côté,
04:50on a des pays européens qui ont des partenaires.
04:52Ils utilisaient leurs relations internationales pour aider Mayotte.
04:55Et ça peut se faire.
04:56S'ils veulent le faire.
04:58Ils peuvent le faire.
05:00La France n'est pas isolée quand elle a besoin d'aide.
05:02Mais la France peut et doit activer ses réseaux.
05:05– Quand vous entendez que l'état de calamité naturelle exceptionnel
05:10a été activé.
05:11– A été activé.
05:13Et c'est pour ramener quoi ?
05:14On ne sait pas encore quand vous aurez l'électricité ?
05:17C'est quand vous aurez des téléphones pour appeler vos familles ?
05:21Non, il ne faut pas de l'app.
05:23Il faut de la réaction.
05:25Jacques Chirac disait toujours,
05:27la France est bien grande, avec les outre-mer comprise.
05:32Et aujourd'hui, l'aide des célibataires de l'outre-mer
05:34a besoin de tout le monde.
05:35Et c'est à ce moment-là qu'on doit tous réagir.
05:38– Shamsili Nassani, vous avez vos parents sur place.
05:42Vous disiez que vous avez réussi à les joindre.
05:45Ils manquent de tout.
05:46J'imagine aussi, 5 jours après le passage du cyclone,
05:48qu'ils sont encore fortement marqués psychologiquement.
05:51– Bien sûr.
05:53Ma nièce me disait,
05:55« Tonton, on a failli mourir.
05:57Maintenant, on n'a toujours pas de temps,
05:59on n'a toujours pas d'électricité.
06:00On charge le téléphone comme on peut.
06:05On charge le téléphone comme on peut, sur un territoire.
06:08Il manque de l'eau, il manque de tout.
06:11Je suis désolé de le dire, mais où va-t-on ? »
06:15– Shamsili Nassani, merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio.
06:19Merci pour votre témoignage, et on entend votre colère.
06:22Bon courage à vous, à vos proches également,
06:26qui sont à Mayotte actuellement,
06:28et à l'ensemble des Mahorais.
06:30Shamsili Nassani, je rappelle, vous êtes le président par ailleurs
06:32de l'Union des associations mahoraises en Gironde.
06:35À bientôt, Shamsili Nassani.

Recommandations