Anne Fulda reçoit Maxime Chattam pour son livre «Prime time» dans #HDLivres
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00:00Bienvenue à l'Heure des Livres, Maxime Chatham, on est ravis de vous recevoir.
00:04On ne vous présente pas, l'un des maîtres du thriller qui vous avait publié plusieurs livres
00:11qui ont fait des millions de vendus, 7 millions d'exemplaires vendus, traduits dans 20 langues.
00:17Ce dernier s'appelle « Prime Time », il est paru chez Albin Michel, alors c'est un livre qui tient ses promesses.
00:22On ménage le suspense, on tourne les pages allègrement, il se déroule en un jour, une nuit.
00:29Il s'appelle « Prime Time » et vous le dédiez à votre femme, Faucine Bollard,
00:33donc on est obligé de se dire, ne pas aller chercher l'inspiration très loin, puisqu'elle vous a aidé en fait, dites-vous.
00:41En même temps, pendant longtemps, je me suis interdit d'écrire sur le monde de la télévision
00:45parce que comme elle travaille dans le monde de la télé, j'avais peur qu'on la juge, elle, à travers mes propos.
00:49Et puis est venu le moment où j'ai senti que non, l'arène que j'allais choisir qui est celle du monde du JT,
00:56de l'information, la télévision est quand même assez différente du sien.
01:00Mais oui, bien sûr, il y a des choses sur les petites coulisses de la télévision qui parfois viennent d'elle,
01:06ou en tout cas du fait de l'accompagner et de vivre à ses côtés depuis quelques années.
01:10Alors l'intrigue, le pitch, pendant que des millions de téléspectateurs regardent ce qu'on appelait avant la grand-messe
01:16du journal télévisé de 20h sur la première chaîne nationale, un homme masqué, à la voix déformée,
01:24vient braquer un pistolet sur la tempe du présentateur Vedette, qui s'appelle Paul Dacquy Ferrand, alias PDF.
01:31C'est en direct et il pose ses conditions.
01:36C'est même pire que ça, c'est qu'il commence en posant l'arme sur la tempe du présentateur et il dit
01:42« si vous coupez le direct, je le tue ».
01:44Donc il y a une espèce d'obligation de filmer qui nous renvoie d'ailleurs à notre curiosité, à notre intérêt pour ce type d'informations-là.
01:51Parce que je pense qu'il n'y a à peu près aucun doute, si demain ça se produisait en vrai,
01:55toutes les chaînes d'informations continues diffuseraient le direct et je pense que l'audience serait pharaonique.
02:02Tout le monde serait devant son écran en disant « comment ça va se terminer ? Qu'est-ce qui va se passer ?
02:06Qu'est-ce que ce type veut ? Qu'est-ce qu'il va raconter ? »
02:08Et c'est tout le propos du roman justement.
02:10Alors ce qui est intéressant, c'est que vous explorez un peu les facettes, les coulisses des négociations.
02:17Donc il y a un membre du GIGN, le négociateur, il y a évidemment le preneur d'otages, il y a le présentateur,
02:25il y a aussi les dirigeants de la chaîne qui eux, comme vous venez de l'évoquer, ont dans la tête cette idée que ça fait de l'audience.
02:31Donc bon, ce qui fait de l'audience, après tout, voilà.
02:34Comment avez-vous travaillé ? Tout simplement en regardant la télé, en vous laissant inspirer par la… ?
02:41Non, alors j'ai passé déjà du temps au sein des rédactions des JT de 20 heures pour m'imprégner,
02:45pour comprendre comment est-ce qu'on fabrique un journal déjà, pour trouver les personnages.
02:49Il est dans les régimes, oui.
02:50Oui, il fallait les nourrir, il fallait les créer.
02:53Et puis j'ai fait la même chose au sein du GIGN, notamment auprès de la Cellule Nationale de Négociation, la CNN,
02:58pour comprendre comment est-ce que ça se passe quand il y a une prise d'otages.
03:01Et si ça devait arriver demain à la télévision, quels seraient les protocoles ? Comment est-ce que ça fonctionne ?
03:06J'ai essayé en fait d'être le plus près possible de la réalité, dans les moindres détails,
03:11et de voir comment j'allais faire tenir mon histoire avec les contraintes, les contingents de la réalité.
03:16Notamment, j'avais très envie que la négociation soit menée non pas par le négociateur dont c'est le métier,
03:21mais par une civile qui est l'héroïne du roman.
03:23Et je me demandais, mais ça ne peut pas arriver en vrai.
03:26Et donc j'ai demandé au GIGN, si vous arrivez sur une prise d'otages comme ça,
03:29où c'est un civil qui a commencé à initier le contact avec la personne,
03:33Jarlène effectivement, est-ce que vous pourriez laisser ?
03:35Ils m'ont dit, mais tout à fait.
03:36S'il y a déjà un contact qui s'est installé, il y a une confiance qui est en train de se créer,
03:40on ne va pas la rompre.
03:41En revanche, on va accompagner la personne, le civil qui mène la négociation.
03:45Et c'est ce que j'ai pu faire dans le livre.
03:48Alors, Prime Time, ça fait l'illusion, tout le monde le sait,
03:53c'est l'heure à laquelle il y a le plus de téléspectateurs devant le petit écran.
03:57Mais c'est quand même un monde, c'est un peu le monde d'hier déjà aujourd'hui.
04:00Ce n'est plus le... Non, mais c'est vrai que ce n'est plus...
04:01Parce que la télé, c'est le monde d'hier, c'est ça aussi.
04:03Mais enfin, on voit bien qu'il y a une concurrence, il y a un nombre de chaînes incroyables.
04:07C'est-à-dire que cette toute-puissance que vous décrivez de cet homme qui...
04:12On en a eu vu, mais on voit bien aujourd'hui, même les vedettes du 20h aujourd'hui
04:17n'ont plus le même statut, cette aura un peu magique qu'il y avait dans le temps.
04:20Oui, alors ça reste quand même assez important, surtout les présentateurs un peu historiques
04:24du JT de 20h sur les grandes chaînes ont encore cette aura et ce respect du grand public.
04:31Mais c'est vrai que ce n'est plus la même chose qu'avant.
04:33Vous l'avez dit, il y a plus de chaînes et puis surtout, il y a les réseaux sociaux.
04:36On sait très bien qu'aujourd'hui, les réseaux sociaux captent une grande partie de l'audience.
04:40Et d'ailleurs, j'en parle dans le roman puisque les réseaux sociaux, eux, ne sont pas soumis
04:44au contrôle que les chaînes ont et s'imposent également parfois.
04:47Et donc, est-ce qu'il ne peut pas y avoir des dérives à ce niveau-là,
04:50notamment dans le traitement de l'information et dans les passions qui peuvent en découler ?
04:53C'est ce que je raconte et dont je me sers dans le livre.
04:56Alors, il y a aussi en filigrane, enfin en tout cas au début, le personnage qui a une réflexion
05:01un peu douce-amère sur la notoriété, le deuil éclatant du bonheur.
05:07Vous vous sentez du vécu ?
05:08On sent, voilà.
05:09Oui, mais forcément, c'est-à-dire qu'à un moment, je me suis mis dans les baskets de ce personnage,
05:12de ce présentateur de journal de télé et pour le coup, pour vivre avec une femme de télévision,
05:18je vois bien ce que ça représente parfois, de se dire, tiens, allez-y, on sort au restaurant
05:22et ah oui, mais si je ne me passe pas un coup de peigne ou quoi que ce soit,
05:25ou si je ne m'habille pas un minimum correctement,
05:28il y a des gens qui peuvent m'arrêter, faire une photo et ça va se trouver sur les réseaux
05:31et on va en parler, etc.
05:32Oui, et du coup, toute la problématique de l'image à la télévision et donc,
05:38oui, j'ai essayé de mettre un peu de choses qui pouvaient rendre crédibles
05:41et qui viennent parfois de la réalité.
05:42Oui, bien sûr.
05:43Et ce fameux PDF, donc, c'est les initiales de Paul d'Akif Ferrand,
05:47n'a évidemment aucun lien avec un personnage existant ou ayant existé.
05:52Je vous laisse tirer toutes les conclusions que vous voudrez à la lecture du livre.
05:55En tout cas, je vous conseille de le lire, ça s'appelle Prime Time,
05:58c'est paru chez Albin Michel.
05:59Merci beaucoup, Maxime Chantal.
06:00Merci à vous.
06:02Sous-titrage Société Radio-Canada