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00:00Bonjour et bienvenue sur ListerTV, notre émission idée de placement. On va aujourd'hui se projeter donc en 2025 avec un petit peu d'avance et on va explorer un petit peu les perspectives que les marchés nous réservent pour l'année prochaine et pour cela j'ai invité Alexandre Baradez,
00:27Chief Market Analyst chez IG Market. Alexandre bonjour.
00:33Bonjour Stéphane.
00:34Peut-être deux mots de présentation pour votre auguste maison et puis les services qu'elle propose à l'investisseur.
00:39Oui alors ça fait 11 ans que je travaille pour IG, IG Market. C'est donc un courtier en bourse qui existe depuis 50 ans. C'est une boîte britannique, une entreprise britannique qui est cotée en bourse sur le footie 250 qui a des bureaux à peu près partout dans le monde.
00:51On donne un accès aux clients particuliers, aux différents marchés que ce soit les devises, les matières premières, les taux, les crypto, à peu près tous les marchés et puis ils ont différentes plateformes pour accéder à ces marchés avec derrière de l'analyse disponible également, de l'expertise et c'est mon rôle aussi d'analyser les marchés, de donner notre vision des marchés et après les clients, les traders l'appliquent ou non.
01:12Et aussi la presse financière économique puisque récemment donc vous avez organisé donc une conférence où vous avez justement ce que vous allez faire aujourd'hui de manière un peu plus condensable, plus digeste donc on va faire un petit peu donc un tour de la planète et des différents marchés.
01:26Donc on va aux Etats-Unis puisque c'est un petit peu là où tout se passe et où ça risque de continuer à se passer en 2025. Aux USA leur situation macro anticipée pour 2025 ?
01:35La situation normalement devrait rester quand même plutôt bonne aux Etats-Unis mais avec quand même l'idée qu'on a, n'oublions pas, une politique monétaire qui est en place, qui est restrictive depuis pas mal de temps, restrictive même si on n'aura pas encore les effets.
01:46Pourquoi ? Parce que depuis 2020, il y a eu normalement d'impulses budgétaires. Il y a eu déjà le plan lié au Covid et ensuite le programme infrastructure, le plan IRA de Joe Biden qui produit des effets pendant des années et qui va encore produire des effets.
01:58Donc face à ça, vous avez une politique monétaire qui est mise en place depuis maintenant, qui a durci depuis 2022 mais dont on voit les effets finalement assez limités sur l'économie et pour autant cette politique monétaire ne devrait pas s'assouplir tant que ça l'année prochaine.
02:11Si on commence par là déjà, effectivement la FED a procédé déjà à trois baisses de taux, en tout cas une grosse baisse en septembre de 50 points de base, 25 points de base ensuite, probablement en décembre dans quelques jours à nos 25 points de base.
02:21Mais on entend les déclarations des membres de la FED ces dernières semaines qui sont plutôt orientées sur l'idée qu'une pause va être nécessairement donnée parce qu'on voit que l'inflation préférée de la FED, la mesure d'inflation qu'est l'inflation PCE, n'a pas fait de nouveaux progrès en rythme annuel depuis cinq mois vers l'objectif de 2%.
02:39On est toujours dans une zone à 2,7, 2,8 et donc on voit bien que les différentes mesures d'inflation n'ont pas de nouveaux progrès. Donc on risque de démarrer en début d'année 2025 avec une FED qui finalement ne fait plus grand chose, qui ne baisse plus ses taux, qui continue d'ajuster un peu son bilan au moment où le nouveau président va prendre ses fonctions et avec une économie, au moment où on se parle, qui est toujours solide.
02:58Les anticipations de croissance actuellement pour le quatrième trimestre sur les données annuelles sont toujours pour l'instant sur des projections supérieures à 3% telles que la mesure de la FED d'Atlanta.
03:06Donc on devrait avoir cette impulsion qui se poursuit un petit peu, mais la question qu'on va se poser effectivement c'est les marges de manœuvre du nouveau président.
03:12On sait qu'il veut baisser les impôts, il veut déréguler, mais il veut le faire dans un contexte, rappelons-le, où l'inflation n'est pas encore venue vers l'objectif et où les déficits ont été très élevés depuis quatre ans.
03:22Et donc ce n'est pas les mêmes marges de manœuvre dont il disposait à l'époque. En 2016, on rappelle qu'il y avait très peu d'inflation, le déficit était à 3%, aujourd'hui c'est le double du qu'il va y hériter, et les marchés à l'époque n'étaient pas très chers.
03:32Vous regardez le S&P 500, le plus gros indice américain, on le payait 15 à 16 fois les bénéfices à peu près à l'époque, là il arrive avec un S&P 500 à 22 fois les bénéfices.
03:40Donc je dirais qu'il y a quand même un risque, si on parle un peu des risques de marchés en tout cas.
03:44S'il est proactif, il risque de faire repartir l'inflation.
03:46C'est d'ailleurs, il n'a pas validé ça, mais quand on l'a dérogé récemment, est-ce que votre politique finalement de taxes commerciales, taxes douanières qui vont être augmentées sur différents pays peut être inflationniste, il n'a pas dit non.
03:59C'est-à-dire qu'il conçoit l'idée qu'effectivement dans un premier temps, c'est tout dans un premier temps, c'est jamais à long terme, dans un premier temps, effectivement ça puisse avoir quelques effets sur les prix.
04:07Et c'est aussi pour cette raison que je pense que la Fed va quand même faire une pause après décembre, et là on va s'interroger un peu sur les marchés.
04:13L'économie peut tenir, elle peut ralentir un petit peu, le fameux soft lending, on ne parle pas de lending en fait, c'est assez extraordinaire, cette économie américaine n'atterrit toujours pas.
04:21Lévitation.
04:22Voilà, et donc la question quand même du soft lending se pose toujours, et je pense que c'est peut-être ça que nous commencerons à avoir en 2025, de manière tranquille, mais une Fed qui ne baisse pas les taux,
04:30un dollar qui est quand même assez fort, qui peut faire un petit peu vent contraire sur les exportations pendant quelque temps, plus l'effet des taxes douanières,
04:36qui peut aussi déstabiliser quelques petites zones avec un peu d'incertitude au niveau mondial, disons qu'on peut s'attendre à peut-être un début d'année 2025 un peu plus volatile que ce qu'on connaît en cette fin d'année,
04:44mais après il n'y a pas de raison non plus que les marchés américains s'effondrent, en fasse moins 30 ou 40, sauf un black swan.
04:49D'accord, alors il y a trois compartiments du marché, il y a le Nasdaq, les 7 magnifiques, même s'ils sont à l'intérieur du Nasdaq, et puis l'équivalent des small cap, le Russell 2000.
04:59Comment vous voyez l'évolution ? Est-ce qu'il y aura un transfert de valeurs qui sont vraiment très bien cotées vers celles qui le sont un peu moins ?
05:07Ça me semble possible, ça me semble possible parce que c'est sûr que la politique américaine, prônée par Donald Trump, est une politique qui est quand même plus favorable aux petites et moyennes entreprises,
05:15des régulations ou autre, on sait dans ces gros indices de Russell 2000 par exemple, vous avez pas mal de banques régionales qui figurent dans cet indice-là,
05:22on sait que c'est des banques qui avaient mal pris, qui avaient assez mal traversé, qui avaient été stressées par les premières hausses de taux extrêmement fortes de la Fed,
05:30parce que ça déstabilisait un peu les bilans, ça déstabilisait un petit peu la structure de ces banques-là, donc je pense que le Russell 2000, oui on va assister probablement,
05:38je pense que le Nasdaq, on va pas attendre le Nasdaq, je pense qu'il va rester un peu de rotation, c'est-à-dire que le Nasdaq aujourd'hui il est cher,
05:44c'est le niveau qu'on n'avait pas vu grosso-modo depuis quasiment l'arrivée de la bulle d'Internet, on n'est pas sur les niveaux les plus hauts de la bulle d'Internet.
05:49Non, parce qu'il y a Fondamento, il y a...
05:51Voilà, exactement, mais si on parle que des multiples, des multiples de valorisation, on retrouve quand même des repères qu'on n'avait pas vus depuis 20-25 ans sur le Nasdaq,
05:57donc l'idée c'est un peu ça, c'est qu'effectivement c'est une très grosse entreprise de croissance en plus, c'est magnifique, c'est une entreprise de croissance,
06:03mais on voit chez certaines d'entre elles, ces niveaux de croissance, ces rythmes de croissance ont un peu ralenti, ça veut pas dire qu'elles vont devenir d'un seul coup des boîtes value sur croissance ou autre,
06:10mais ça veut dire que le marché doit tenir compte aussi un peu de ce ralentissement de la croissance dans cette très grosse entreprise.
06:14La respiration.
06:15La respiration, et donc avoir par exemple un Nasdaq qui ferait un peu de consolidation, c'est-à-dire des mouvements, on va passer un drawdown, c'est-à-dire on va marquer des records,
06:22puis on va lâcher 10-15%, et puis rebondir, puis relâcher 10-15%, typiquement.
06:26La volatilité.
06:27Voilà, et ça on l'avait vu entre 2014 et 2016 aux Etats-Unis, donc c'était arrivé pendant deux ans comme ça d'avoir du S&P, du Nasdaq,
06:34qu'il y a des mouvements un peu hésitants, je pense qu'on verra ça pour le Nasdaq, et en revanche les small et les mid, américaines, je pense que,
06:40surtout si le dollar venait d'affaiblir un petit peu, là le dollar est quand même très fort, il peut encore monter un peu à court terme,
06:45mais je pense qu'ensuite il y aura quand même des effets de, un peu de ralentissement économique aux Etats-Unis, un peu de soft lending, et le dollar doit être un peu moins fort,
06:51donc je pense que tout ce secteur-là des mid et small cap, l'indice 3 seules 2000, il faut plutôt continuer à l'acheter dans les 6-12 mois qui viennent,
06:58et à plus long terme, il n'y a qu'un peu de rotation à jouer au sein effectivement des segments américains.
07:02Et les secteurs qui seraient favorisés par l'arrivée de l'euro justement, quels sont-ils ?
07:05Alors les secteurs, c'est pas, je trouve qu'il n'y a pas de secteur évident en fait, ça que de manière...
07:10Tous les secteurs, oui.
07:11Oui, de manière intuitive, on dit que ce soit le pétrole, ça va être l'industrie auto, parce qu'effectivement, oui, l'industrie auto,
07:17oui, je pense que c'est un secteur qui devrait plutôt bénéficier de mesures plus protectionnistes, etc.,
07:21aussi parce que ça oblige les entreprises étrangères à implanter directement sur le sol américain des unités d'usines de production,
07:26donc la pression qu'il va mettre sur le Mexique, sur le Canada, et aussi probablement sur l'Europe et sur la Chine,
07:30ça va continuer à favoriser l'implantation de structures sur le sol américain, donc le secteur auto, oui, sur la défense.
07:35Alors sur la défense, je répondrai normalement oui, mais il faut quand même bien voir que depuis 4 ans, même sous l'ère démocrate,
07:41quand on a vu le contexte géopolitique que l'on connaît maintenant depuis pas mal d'années,
07:44c'est un secteur en gros qui s'est très très bien comporté, la défense.
07:47Et donc avec Trump, qui normalement va être plutôt un faiseur de paix que l'inverse, normalement,
07:51je ne vois pas comment le secteur, en revanche, aurait un jeu extraordinaire pour refaire ce qu'il a fait depuis 4 ans.
07:55Mais en revanche, dire il faut le vendre parce qu'il y aura moins de conflits, etc.,
07:58Non, il faut quand même continuer à investir au cas où...
08:00Voilà, c'est exactement ça, on sait qu'avec la Chine, il y a toujours des compétitions qui ont lieu,
08:04donc les investissements de la défense restent vraiment importants quoi qu'il arrive,
08:07et en plus, l'Europe, probablement, va aussi accroître les siens,
08:09donc par le jeu des échanges avec les Etats-Unis, ça peut se faire aussi comme ça,
08:12donc défense, industrie, auto.
08:15Il y a un secteur un peu contre-intuitif, mais je pense que les renouvelables, par exemple,
08:18les énergies renouvelables ne vont pas être sous le joug de Trump, je ne crois pas à ça.
08:23En tout cas, elles ont déjà pas mal corrigé.
08:25Elles ont déjà beaucoup corrigé, voilà, elles ont des multiples qui sont devenus intéressants,
08:28et puis le fait d'avoir des personnages comme Elon Musk, par exemple,
08:31je pense que c'est aussi une sorte de garantie que Trump ne va pas complètement fusiller ces entreprises-là,
08:37parce qu'il a bien vu de toute façon que c'est une vague.
08:38Oui, il a changé de position sur la voiture électrique, je crois.
08:40Il y a une vague qui est là, la Chine sort cette vague des renouvelables de manière phénoménale,
08:44tellement d'ailleurs qu'elle exporte, c'est sur capacité,
08:46ce qui pose des problèmes un peu droite à gauche, mais ce qui veut dire quoi ?
08:48Ce qui veut dire que le pli du renouvelable est pris partout, en fait, en Europe, en Chine,
08:53et les Etats-Unis ne peuvent pas rester à la traîne non plus,
08:55ça reste un pays leader dans l'innovation et autres,
08:57donc ils ne peuvent pas accepter non plus de se faire prendre trop de parts de marché par les concurrents,
09:01donc c'est pour ça que je pense que ce secteur, il est assez peu cher en bourse,
09:04il a beaucoup baissé, et contrairement à d'autres,
09:06il ne s'est pas redressé depuis plusieurs mois, plusieurs trimestres maintenant,
09:09donc je pense que c'est un trade contre rien,
09:11c'est-à-dire parier sur le fait que justement,
09:13Trump ne soit pas aussi agressif que ça sur ce secteur-là,
09:16et donc avec des effets de traitement aussi ensuite.
09:18Alors, si on revient de ce côté de l'Atlantique,
09:20donc là, les prévisions météo sont moins bonnes.
09:23Oui, là, c'est clairement le cas, on voit bien une divergence,
09:25alors que les marches à action ont marqué, on le voit très bien,
09:27la différence entre un Eurostox 600 et un SP 500,
09:30c'est des écarts de performance qu'on n'avait pas vus depuis plus de 30 ans.
09:33Est-ce que ça va s'aggraver ?
09:34Alors, ça, ça me paraît moins probable,
09:36c'est-à-dire que les écarts sont tels que même, à un moment donné,
09:38par effet un peu mécanique, les gestions, les investisseurs,
09:41vous regardez le côté un peu bonnes affaires, chasse aux bonnes affaires,
09:43c'est-à-dire que les indices européens restent des indices
09:45qui ont des bonnes politiques de versement de dividende,
09:47comme ils sont moins chers, la partie dividende a un rendement qui est supérieur
09:50par rapport à des indices comme le Nasdaq ou même le SP 500,
09:53où là, les rendements sont assez moyens.
09:55Donc, je veux dire, le manque d'innovation en Europe
09:57fait aussi qu'on a des valeurs,
09:59effectivement, on a peu de valeurs de croissance,
10:01par contre, il y a des valeurs qui sont bien plantées,
10:03qui sont là, qui sont soulevées sur leur marché,
10:05qui sont très peu, enfin, je dis pas très peu chères, mais moins chères en ce moment,
10:07et qui peuvent générer donc une chasse aux bonnes affaires,
10:09rappelons-le avec un euro qui a beaucoup baissé aussi.
10:11Ça, ça peut jouer en faveur des indices européens,
10:13vous avez des valeurs peu chères,
10:15et si en plus la devise qui a baissé de 8, 9 % en quelques mois
10:17par rapport au dollar, ça veut dire qu'en plus,
10:19vous avez l'effet devise à venir à jouer
10:21pour retrouver des valeurs européennes encore moins chères.
10:23Il y a un autre aspect qui, pour moi, va être important,
10:25et on commence à avoir déjà un peu les contours,
10:27c'est que l'Europe, effectivement,
10:29est une zone toujours assez inerte,
10:31mais on sent que ça commence à bouger.
10:33L'Allemagne, qui n'a pas de croissance depuis deux ans,
10:35et les projections pour l'année prochaine, c'est encore de l'ordre du 0,1, 0,2 %.
10:37On va venir après l'Allemagne,
10:39mais l'argent, il se peut pas que les analystes pensent que l'argent
10:41va partir aux Etats-Unis, donc c'est pas en 2025
10:43que le CAC, voire les stockers vont rebondir.
10:45Mais ce qu'on oublie peut-être de voir,
10:47c'est que Biden a appliqué
10:49une politique économique
10:51qui était défavorable à l'Europe.
10:53Le plan infrastructure, c'est quoi,
10:55c'est une subvention massive à l'implantation
10:57sur l'hostel américain.
10:59Je parle des investisseurs qui vont placer l'argent plutôt sur le...
11:01Oui, mais les investisseurs, je pense qu'ils vont regarder plusieurs aspects.
11:03Déjà le fait qu'il y ait une grosse divergence depuis pas mal de temps,
11:05donc à un moment donné, attention aux trop grosses divergences.
11:07Ensuite, le fait que l'Europe
11:09peut accroître ses investissements.
11:11Je pense que l'Allemagne, par exemple, va commencer à...
11:13Elle voit déjà que la situation est assez délicate,
11:15donc je pense qu'elle va
11:17augmenter la cadence sur la question des investissements,
11:19même si c'est pas un shift majeur
11:21qu'on attend. Je pense qu'il y aura plusieurs déclarations
11:23des intentions de bonne volonté qu'on va commencer à avoir
11:25de la part de l'Allemagne. Ensuite, il y a l'effet des baisses de taux en Europe.
11:27On peut pas oublier ça. Les taux vont encore pas mal baisser en Europe.
11:29Ça va soutenir l'économie. On voit que les dynamiques
11:31de crédit commencent à repartir un petit peu.
11:33Et puis surtout, il faut regarder le côté Chine,
11:35parce que beaucoup de transactions
11:37commerciales avec la Chine, et la Chine nous montre au courant
11:39en fin de fin d'année, qu'elle va impliquer une politique monétaire
11:41plus souple dans les mois à venir
11:43et une politique budgétaire plus proactive.
11:45C'est ce qui a été décidé par le bureau politique chinois
11:47il y a quelques jours.
11:49On voit que ça, ça veut dire que ça va soutenir
11:51la demande domestique chinoise.
11:53Pour les entreprises exportatrices allemandes, françaises
11:55et européennes globalement, ça, ça va être une mesure de soutien.
11:57Ça pourrait être un peu le salut de l'industrie allemande
11:59dans la mesure où...
12:01Le DAX est très bien tenu cette année.
12:0320% alors qu'on dit que l'Allemagne est en difficulté, etc.
12:05Et l'année prochaine, vous pensez
12:07que la Chine aura quelque part
12:09la soutenir, la relancer.
12:11Je pense que si le DAX n'a pas faibli alors qu'il aurait pu faiblir,
12:13alors ça que le DAX n'est pas un indice domestique.
12:1520% du chiffre d'affaires du DAX...
12:17C'est l'hétérogène et c'est surtout
12:19S.A.P.
12:21Il y a quelques entre vous qui l'avaient dit.
12:23S.A.P. grimpe. Pourquoi ? Parce qu'évidemment,
12:25elle est sur le segment des valeurs technologiques
12:27et comme les valeurs américaines, à l'image des 7 magnifiques,
12:29elle a été happée par une tendance
12:31qui est une tendance de flux permanent.
12:33Et je pense que ça, à un moment donné,
12:35ça va s'arrêter un peu, mais de la même manière
12:37que si ça venait à corriger un petit peu,
12:39d'autres valeurs allemandes qui ont moins performé
12:41qui peuvent se rattraper. Je ne vois pas un scénario
12:43trop dramatique pour le DAX. C'est plutôt l'inverse.
12:45Le DAX est bien tenu. Il a servi un peu de valeur-refuge aussi.
12:47Je pense que comme on a le boune,
12:49souvent, qui sert d'obligation-refuge
12:51quand c'est stressé en France ou ailleurs,
12:53de la même manière que les actions,
12:55je pense que ce qu'on avait sur le DAX est un peu lié à ça aussi.
12:57Quand le CAC a superformé, je pense qu'il y a des flux
12:59qui sont arrivés un peu mécaniquement sur le DAX.
13:01Donc, s'il a maintenant une phase délicate, tant mieux pour lui.
13:03Et ce n'est pas pour autant, d'ailleurs, qu'il va retomber
13:05complètement et que le CAC va faire plus 40 derrière.
13:07Donc, je pense que ça va un peu se rééquilibrer, peut-être un peu
13:09de résultation, mais je pense que quand on va payer le DAX,
13:11c'est pareil au partant.
13:13Il y a des zones émergentes
13:15qui méritent l'attention, autre que la Chine ?
13:17Justement la Chine, parce que quand vous regardez
13:19par exemple un indice comme le MSCI Emerging Market,
13:21donc c'est l'indice de référence pour les émergents,
13:23il inclut la Chine, l'Inde, pas mal des pays
13:25d'Amérique du Sud, mais la grosse pondération, c'est la Chine.
13:27Et quand vous regardez l'indice
13:29qu'on peut acheter sur le tracker ou
13:31d'indices,
13:33en partant des énergies renouvelables
13:35pour les émergents aussi, ça a un peu rebondi,
13:37donc il y a du potentiel.
13:39Si on prend l'indice de sa globalité, je pense qu'il y a du potentiel.
13:41On voit qu'il y a un gros effet
13:43vent contraire dollar, tout américain,
13:45on sait que ce n'est jamais très bon pour les émergents.
13:47Pour autant, on n'a pas vu de rechute majeure
13:49de l'indice émergent, il a un peu lâché quand même,
13:51mais les supports qu'on a touchés en 2021,
13:53en 2022, sont toujours bien en place.
13:55Donc je pense qu'il faut être responsable
13:57aux émergents, parce que je pense que la force du dollar
13:59va persister un peu encore en début d'année prochaine,
14:01mais que ce n'est pas quelque chose qui va durer
14:03pendant 12 mois ou 18 mois de plus.
14:05La Chine, ce qu'elle met en place, ce qu'elle a dit,
14:07elle l'a indiqué dans ses intentions,
14:09il faut bien se rendre compte que, par exemple, sa politique monétaire,
14:11elle n'avait pas changé de dialectique
14:13par rapport à ça depuis la période de 2011.
14:15Donc ça fait maintenant
14:1713 ans, quasiment 14 ans, que la politique
14:19monétaire chinoise n'avait pas trop changé.
14:21Donc là, ils vont la rendre plus souple
14:23à l'échelle d'une puissance comme la Chine, ça va se voir.
14:25Surtout s'il y a du budgétaire qui accompagne ça.
14:27D'accord. Alors ça c'est pour les pays,
14:29pour les matières, donc l'or,
14:31est-ce que les banques centrales vont continuer à se renforcer,
14:33à acheter ? Alors, il n'y a pas de raison
14:35que les banques centrales arrêtent les achats du jour au lendemain,
14:37mais ce qu'il faut espérer, je pense,
14:39et ce que nous aurons, c'est que la géopolitique
14:41va un peu se calmer l'année prochaine.
14:43Espérons que le gros point chaud que reste l'Ukraine,
14:45Russie, arrive à se calmer à un moment donné,
14:47mais disons que les banques centrales auront aussi
14:49beaucoup acheté d'or dans ce contexte-là,
14:51c'est-à-dire dans un contexte géopolitique extrêmement chaotique
14:53au niveau mondial, Proche-Orient,
14:55Ukraine, et puis toujours
14:57tensions aux Etats-Unis par rapport à la Chine, par rapport à Taïwan.
14:59Donc je pense que 2025 sera un an un peu plus tranquille
15:01d'un point de vue géopolitique, donc ça, ça ne devrait pas
15:03favoriser l'accélération
15:05supplémentaire de l'or. Mais il n'y a pas
15:07de raison non plus que l'or retombe
15:09complètement. Ce qui ferait vraiment retomber l'or,
15:11c'est si, par exemple, on sentait que la Fed, par exemple,
15:13on l'a dit, la Fed va
15:15à un moment donné calmer un peu l'histoire des baisses de taux.
15:17Ça, ça peut limiter un petit peu l'or.
15:19Mais pour que l'or chute fortement,
15:21comme ça avait chuté en 2022 quand les banques centrales
15:23montaient les taux, c'est justement ça. Il faudrait que
15:25réellement il y ait un sentiment au quiche, un sentiment
15:27faucon qui réémerge au sein de la Fed,
15:29et avec carrément une erreur de politique monétaire.
15:31Par exemple, la Fed doit remonter les taux carrément parce que l'inflation
15:33repart. Ça serait mauvais pour l'or parce que
15:35même si l'or est un actif de couverture contre l'inflation,
15:37au moment où les banques centrales
15:39tapent plus fortement du point sur la table, ce qui s'était passé en
15:412022, là, l'or plonge parce que le dollar
15:43est fort et les taux sont forts. Donc,
15:45je dirais qu'on peut s'attendre à une nonce d'or.
15:47Les 3 000 ne me paraissent pas hors de portée,
15:49mais je pense qu'il faut s'attendre à une période un peu moins
15:51haussière quand même qu'on a vu sur l'or, là, pendant plusieurs,
15:53deux, trois trimestres. Mais la tendance de fonds reste
15:55complètement orientée. Oui, il n'y a pas de raison pour se débarrasser de l'or.
15:57Ça, on parlera peut-être du bitcoin après.
15:59Il y a un peu de concurrence du bitcoin, mais
16:01pour moi, l'or reste un actif face à un marché qui fait 15
16:03à 20 milliards, 20 000 milliards, pardon,
16:05d'échanges de taille de marché.
16:07Les banques centrales vont continuer à en acheter. Il y a toujours
16:09des besoins aussi de la part des gestions, des
16:11investisseurs. C'est un produit aussi qui peut aller
16:13au particulier. Donc, voilà,
16:15une nonce d'or qui resterait entre 2 000 et 3 000
16:17pendant quelques temps, c'est plutôt comme ça que je vois l'année, effectivement,
16:19en 2025. Alors, on reviendra du bitcoin sur la fin, mais il y a
16:21l'or noir avant de...
16:23L'or numérique. Oui.
16:25Le pétrole, donc, stable, 60, 70 dollars.
16:27Oui, alors, par contre, ce qu'on pourrait
16:29éventuellement envisager, l'or,
16:31depuis quelques semaines, est quand même assez... Pardon, le pétrole
16:33est assez lourd. On voit qu'il a du mal à rester
16:35au-delà... Enfin, dans la zone des 70 dollars
16:37et plus. Il retourne sous 70 dollars.
16:39Et si vous regardez sur un graphique assez long terme,
16:41la zone 65 dollars,
16:43c'est une vraie grosse zone. C'était auparavant
16:45une résistance qui devient un support.
16:47Et on voit que, sur ce support, les rebonds sont
16:49de moins en moins hauts. Et on voit que
16:51l'OPEP a repoussé ses intentions d'augmenter
16:53sa production de pétrole jusqu'à avril.
16:55C'est un signe de fébrilité et ça, c'est un signe
16:57qu'ils veulent soutenir les cours. Mais face à ça,
16:59quand vous regardez la production américaine, elle est intense
17:01toujours. Donc, vous avez des forces baissières
17:03liées à l'intensité de la production américaine.
17:05Et il y a, de l'autre côté, l'OPEP qui essaie de soutenir ça.
17:07Si vous aviez des 2-3 petits signaux,
17:09un peu de ralentissement économique aux Etats-Unis, par exemple,
17:11ce qui n'est pas impossible dans les 1 ou 2 trimestres
17:13qui arrivent, est-ce que d'abord, on n'a pas un risque
17:15de voir le pétrole passer un peu au travers
17:17des 60 dollars, brièvement, peut-être une zone
17:19où on verrait l'or à 60 dollars, peut-être un petit peu
17:21en dessous, ce qu'on appelle une capitulation.
17:23C'est-à-dire que ça latéralise, ça capitule
17:25et après, on se réinstalle dans une zone 70,
17:2780 pour quelque temps. Mais je pense qu'il y a un petit risque
17:29que le pétrole est d'abord cherché plus bas
17:31avant de se redresser plus profondément.
17:33Mais ça reste à la marge, disons, qui ne pousse pas
17:35d'autant. Et en plus, il faut que le pétrole
17:37ne soit pas trop peu cher pour continuer
17:39à favoriser des investissements dans le renouvelable. C'est-à-dire qu'à un moment donné,
17:41il y a aussi l'intérêt des zones développées,
17:43des pays développés, que le pétrole ne renne pas
17:45trop peu cher, sinon...
17:47Exactement.
17:49Pour terminer, justement, alors,
17:51l'or numérique, c'est le fameux bitcoin,
17:53il va continuer à monter ou il va respirer,
17:55il va souffrir un peu ?
17:57Il a connu une hausse assez phénoménale.
17:59Il était sur le niveau correct,
18:01on va dire, avant l'élection américaine.
18:03L'élection l'a propulsé avec, évidemment,
18:05ce discours très pro-crypto. Puis l'équipe
18:07qui entoure désormais Trump
18:09et qui va entre en fonction dans quelques semaines,
18:11qui est aussi pro-crypto, le nouveau président de l'ASSEC,
18:13etc. Voilà, c'est des profils comme ça
18:15qui sont pro-crypto. Donc, j'imagine pas
18:17que le bitcoin puisse, après avoir passé de 50 000
18:19à 100 000 dans l'espace de quelques semaines,
18:21puisse retomber à 40 000 ou à 30 000.
18:23Par contre, en termes
18:25d'actifs, parce que le bitcoin, c'est aussi un actif
18:27qu'on peut traiter, que les asset managers
18:29rentrent maintenant dans des positions des portefeuilles,
18:31dans les plans de retraite aussi des particuliers américains.
18:33Quand un actif va beaucoup plus que les autres,
18:35à un moment donné,
18:37une consolidation est nécessaire.
18:39Je pense que c'est plutôt ça à quoi il faut s'attendre.
18:41C'est-à-dire que le 100 000 me paraît plutôt être un point d'arrivée à court terme
18:43qu'une zone de franchissement pour aller à 200 000
18:45tout de suite, et qu'en quelques temps,
18:47on latéralise, c'est-à-dire qu'on bute sur 100 000,
18:49on redescend à 80 000, 70 000, puis on remonte.
18:51– Oui, avec une voidité peut-être un peu plus accentuée que le pétrole au rouleau.
18:53– Voilà, je le pense. Et par exemple,
18:55ce qui pourrait faire un petit peu stabiliser cette position-là,
18:57on le disait tout à l'heure, c'est les questions un peu d'inflation,
18:59de taux, de Fed. On sait que c'est les actifs qui aiment bien, justement,
19:01quand les politiques monétaires sont plutôt soupes, etc.,
19:03ou quand on prévoit aussi beaucoup d'inflation,
19:05mais justement, c'est ça que les marchands ont prévu.
19:07Quand le Bitcoin est monté très haut comme ça,
19:09ils prévoyaient que Trump allait être reflationniste ou autre,
19:11mais attention que le revers de la médaille
19:13d'une politique qui serait inflationniste,
19:15c'est que la Fed ne baissera plus ses taux
19:17et que le dollar restera fort. Et ça, en revanche, dans un deuxième temps,
19:19c'est plutôt des vents contraires pour les actifs sans rendement,
19:21comme l'or ou le Bitcoin.
19:23Si les taux restent élevés, le dollar reste élevé,
19:25généralement, vous avez une marge de manœuvre
19:27qui devient un peu plus limitée à la hausse.
19:29— D'accord. Bon, finalement, donc, 2025, c'est une bonne année, quoi.
19:31— Oui, c'est un truc de bonne année.
19:33Je pense que les actifs européens, il faut aller les chercher.
19:35Il faut aller les chercher parce qu'il y a quand même pas mal de bonnes affaires
19:37à faire, des pays qui sont résilients aussi, comme l'Italie, on n'en a pas parlé,
19:39mais l'Italie me paraît être un indice pas trop cher
19:41et de belles perspectives encore.
19:43Donc, les actifs européens, et effectivement,
19:45peut-être un peu de rotation, même États-Unis-Europe,
19:47pourquoi pas, sur les actifs, je serai, voilà,
19:49beaucoup plus réservé sur la performance potentielle
19:51des 7 magnifiques du Nasdaq, parce que, pour moi,
19:53ça a été les indices les plus extraordinaires, déjà,
19:55depuis des années, et là, encore cette année.
19:57Donc, à un moment donné, toutes les bonnes choses
19:59n'y pensent qu'une fin, mais ont besoin de faire des pauses.
20:01Et je pense que cette année sera un peu la pause
20:03sur ces actifs, 7 magnifiques
20:05et les valeurs technologiques américaines.
20:07— Parfait. Et puis, si ça bouge trop, on vous rappelle pour tout le monde.
20:09— Avec plaisir. — Merci, Alexandre.
20:11— Avec plaisir, Stéphane. — Merci à tous de nous avoir suivis.
20:13Je vous rendez-vous très vite sur Investisseur TV
20:15avec de nouveaux invités.
20:17Sous-titrage Société Radio-Canada