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00:00Bonjour, bienvenue sur LesterTV. Aujourd'hui, anticipation avec l'exercice traditionnel des perspectives 2025 et celui qui va se livrer à l'exercice aujourd'hui,
00:24c'est Christopher Dembik, le senior investment advisor chez Pictet Asset Management. Christopher, bonjour.
00:31Bonjour.
00:32Peut-être deux mots sur Pictet et ce que propose Pictet pour les investisseurs.
00:39On est une société de gestion qui est basée à Paris depuis plus d'une vingtaine d'années, d'origine suisse, basée officiellement à Genève.
00:46On propose effectivement pour les investisseurs des fonds, notamment beaucoup de fonds actions, mais aussi des fonds éventuellement en termes de dette.
00:53Donc, ça permet d'avoir une allocation d'actifs qui soit extrêmement diversifiée. On est très présent sur le marché français. On est une franchise qui est largement connue.
01:00Et bien évidemment, beaucoup de projets pour les années à venir.
01:03D'accord. Alors, il y a quelques jours, vous avez fait un brillant exposé. Il a duré deux heures devant la presse économique et financière.
01:12Je vous propose de faire un résumé de cet exercice et puis de survoler un peu ce que vous aviez emmené à travers la planète, de recommencer l'opération.
01:23On va commencer avec les USA. Alors, d'abord la situation macro et puis les scénarios qu'on peut envisager pour 2025.
01:31On est sur une économie qui est extrêmement résiliente. Pour vous donner en termes d'ordre de grandeur, on devrait avoir une croissance cette année autour de 2,7%.
01:39En zone euro, on sera au mieux probablement autour de 1,5%. Mais surtout, ça va être l'année prochaine qu'on va avoir un lourd décrochage,
01:47puisque la croissance en zone euro devrait se rapprocher de 0%, alors qu'elle restera autour de 2% aux États-Unis.
01:52Ça veut dire quoi ce différentiel finalement de croissance, s'il a un impact qui est très direct ?
01:57C'est-à-dire que les flux aujourd'hui de capitaux, on voit, partent d'Europe. On a une décollecte sur les actifs européens depuis l'élection de Trump,
02:05à peu près 14 milliards de dollars de décollecte. Et en revanche, les Européens, mais tout le reste du monde aussi, privilégient les États-Unis en termes d'investissement.
02:14Depuis l'élection de Trump, on a 140 milliards de dollars qui sont allés du reste du monde vers les États-Unis et notamment vers les marchés actions.
02:22Bien évidemment, ça veut dire quoi aussi derrière cela ? C'est que vous avez une accentuation de ce différentiel.
02:27C'est bien sûr un différentiel de croissance. C'est un différentiel aussi en termes de rendement d'actifs sur le marché des actions, sur le marché de la dette.
02:34Et on pense concrètement qu'aujourd'hui, les États-Unis, du fait de cette résilience économique notamment, sont incontournables pour un investisseur.
02:42Certes, on peut débattre des niveaux de valorisation de la bourse, mais la réalité, c'est qu'on a besoin d'être présent aux États-Unis.
02:47Si on cherche du rendement, c'est ce que tout le monde fait et tout le monde ne peut pas avoir tort.
02:51Parfois, il faut effectivement suivre les comportements de mimétisme et voir là où aujourd'hui, on a du rendement et ne pas être contrariant.
02:58Outre-Atlantique, il y a vraiment trois compartiments qui distinguent. Il y a le Nasdaq, les 7 magnifiques qui sont au sein du Nasdaq,
03:04mais qui sont sous-compartiment du Nasdaq. Et puis, le Russell 2000 qui est un peu les small cap.
03:11Comment on peut anticiper les différents scénarios sur ces trois compartiments ?
03:16Notre vision de marché, c'est qu'on a une sorte de marché boursier oligopolistique.
03:21C'est-à-dire finalement, c'est « the winner takes all », la taille compte fondamentalement et on le voit très bien avec les 7 magnifiques.
03:28On peut tout à fait débattre, par exemple, est-ce que Tesla est une valeur intéressante sur du long terme ?
03:33Mais la réalité, c'est qu'aujourd'hui, par exemple, la capitalisation boursière des 7 magnifiques, ça représente l'intégralité de la capitalisation boursière européenne.
03:41Donc, c'est massif et bien évidemment, les flux de capitaux que je mentionnais précédemment, ils vont notamment s'allouer plutôt sur les grandes valeurs.
03:48Alors, les grandes valeurs technologiques, il n'y a bien sûr pas que les 7 magnifiques, mais elles comptent énormément.
03:54À l'inverse, on a un compartiment de marché qui est le Russell 2000, qui est plus pour les petites et moyennes entreprises.
03:59Une grande partie de l'année, il a souffert.
04:01Depuis l'élection de Trump, on voit un rebond, un rebond technique parce que les investisseurs considèrent finalement que les baisses de fiscalité
04:08qui vont être mises en place par l'administration de Trump vont notamment bénéficier à cette typologie d'entreprise.
04:14Ce n'est pas aberrant.
04:15La question en revanche, c'est de savoir si le rattrapage qu'on constate sur le Russell 2000 peut perdurer.
04:20Je suis un peu plus dubitatif.
04:22Comme je vous le disais, si on est dans une vision de marché qui est oligopolistique, finalement, il n'y aura que quelques valeurs
04:27et bien évidemment, celles qui sont les plus liquides, qui seront plutôt affiliées au Nasdaq, qui devraient mieux s'en sortir.
04:32Donc, si on doit faire des projections sur 2025, je privilégierais toujours beaucoup plus les valeurs du Nasdaq,
04:38les grandes valeurs tech que le Russell 2000.
04:40Le Russell 2000, c'est ce qu'on appelle en allocation d'actifs plutôt un positionnement stratégique,
04:44c'est-à-dire qu'on peut profiter du rebond technique, rester positionné quelques mois,
04:48mais ce n'est certainement pas pertinent d'être acheteur sur le Russell 2000 toute l'année 2025.
04:54Ça, c'est pour la taille.
04:55En niveau des secteurs, quels sont les secteurs qui vont être favorisés par le phénomène Trump
05:00et puis ceux au contraire qui risquent d'en pâtir un peu ?
05:04On a indéniablement tout ce qui est secteur technologique, digital, sécurité,
05:08qui est à peu près le même domaine d'activité fondamentalement.
05:11Tous en toile de fond, ils ont toujours cette thématique d'intelligence artificielle
05:14et on voit que c'est ce qui aujourd'hui crée de la valeur.
05:17Il suffit de mentionner par exemple la Nvidia qui est très bien positionnée dans ce domaine-là.
05:20Ça, ça ne devrait pas changer l'année prochaine.
05:22On reste fondamentalement convaincus qu'il y a toujours cet aspect-là,
05:25Trump ou pas Trump d'ailleurs fondamentalement.
05:27Il y a un gros questionnement des investisseurs sur les énergies renouvelables.
05:30Elles n'ont pas très bien performé au cours de l'année 2024.
05:34Beaucoup considèrent que finalement Trump, qui est plutôt positionné énergie fossile,
05:38va être négatif pour les énergies renouvelables.
05:40On considère que c'est une vision qui est un peu étriquée,
05:42c'est-à-dire que c'est exagérer finalement l'influence du fait politique
05:46sur les changements structurels.
05:48Et nous, ce qui nous intéresse au niveau des énergies renouvelables,
05:51c'est assez attrayant en termes de valorisation
05:53et surtout ce qu'on voit, c'est que les grandes valeurs tech,
05:56les fameuses valeurs qui sont liées à l'IA,
05:58aujourd'hui elles ont besoin d'énergie à bas coût.
06:00Elles comptent notamment Amazon, Google en particulier,
06:03sur les énergies renouvelables.
06:04Donc c'est peut-être un secteur qui pourra avoir un rattrapage
06:07au cours de l'année 2025 et on ne pense pas que l'administration Trump
06:10mettra vraiment de gros bâtons dans les roues à cet égard.
06:14Fondamentalement, c'est vraiment ces segments d'activité
06:17qui nous paraissent assez intéressants pour l'année prochaine.
06:20Je pense que si on doit même se porter au-delà de 2025,
06:23ce qui est important de voir, c'est qu'on a une toile de fond
06:26qui est l'intelligence artificielle.
06:27Tout le monde en parle, donc il faut être quand même prudent,
06:29mais tous les secteurs d'activité où on peut avoir un impact court terme,
06:33on dira de l'intelligence artificielle,
06:35c'est un secteur qui est certainement intéressant.
06:38Le digital est probablement le secteur qu'on privilégiera le plus.
06:42C'est par exemple du Google, typiquement,
06:45parce que l'intelligence artificielle,
06:47lorsqu'on la met en place dans l'expérience client,
06:49on a immédiatement des résultats, donc c'est monétisable,
06:52on arrive à savoir qu'est-ce que ça produit,
06:54donc c'est peut-être le premier biais.
06:56Après, ça peut être difficile avec d'autres secteurs d'activité,
06:58l'industrie, etc., mais ça prendra beaucoup plus de temps,
07:01donc on va quand même privilégier vraiment les secteurs liés à l'IA,
07:05mais avec des applications qui sont concrètes et assez immédiates.
07:08L'énergie renouvelable, finalement, en fait partie,
07:10c'est dans la chaîne de production.
07:12Très bien.
07:13Alors, on va revenir de notre côté de l'Atlantique,
07:16là où le ciel est moins clément, la météo est moins clémente.
07:20Alors, quels sont les facteurs qui sont susceptibles d'aggraver
07:22la situation économique de la France ?
07:26On a une situation qui est plutôt assez mauvaise en termes de consommation.
07:30Bien sûr, il y aura toutes les questions sur l'aspect politique, je ne reviens pas.
07:33Peut-être pour moi le point le plus problématique sur la France,
07:36c'est vraiment l'investissement.
07:38On a vu que le pic d'investissement des entreprises,
07:40il était à peu près à la fin du printemps,
07:42donc un peu avant dissolution.
07:44La dissolution, bien sûr, tout ce qu'elle suit politiquement par la suite,
07:47a accentué le fait qu'aujourd'hui, les entreprises quasiment n'investissent plus.
07:51Bien sûr, ça aura un impact aussi sur les embauches.
07:53Donc, c'est un contexte qui est quand même très négatif.
07:55Pour vous donner, en termes de prévision,
07:57on escomptait 0,5 % de croissance l'année prochaine,
08:01qui était avec un scénario sans crise sur le budget.
08:04Crise avec le budget, ça va être un peu plus compliqué.
08:06Alors, certes, on n'aura pas de récession,
08:08mais si on est à 0,4, 0,3 % de croissance,
08:10vous ne créez pas suffisamment de richesse.
08:12Et surtout, du côté des entreprises,
08:14j'insiste plus sur ça que sur la consommation,
08:16notamment du côté des entreprises.
08:18Si elles n'investissent pas suffisamment l'année prochaine,
08:20elles vont prendre du retard,
08:22sachant qu'on a déjà quand même un décalage en termes de compétitivité
08:25qui est assez impressionnant,
08:27notamment à l'égard de la Chine.
08:29La Chine, aujourd'hui, produit en moyenne
08:31des produits qui sont plus complexes
08:33que les produits français,
08:34notamment dans l'industrie manufacturière.
08:36Donc, c'est des signaux d'alerte,
08:38et bien sûr, ça va accumuler le retard qu'on a pris.
08:41Et à la toute fin, c'est quoi ?
08:42C'est des rentrées d'argent en moins,
08:43c'est des gains de productivité qui vont rester anémiques.
08:46Donc, la situation est plutôt négative,
08:48sans qu'on cède sur un risque de récession,
08:51mais c'est quand même une croissance très molle,
08:53avec assez peu de bonnes perspectives pour l'année prochaine,
08:55en tout cas pour la France.
08:57Du coup, le CAC risque encore une fois
08:59de faire une année négative,
09:01et puis ce n'est pas en 2025 que vont rebondir les small caps,
09:04surtout si l'argent, comme vous le disiez en préambule,
09:07passe de l'autre côté de l'océan.
09:13Il y a l'Allemagne.
09:14L'Allemagne, le taxe est très bien tenu cette année.
09:17Donc, on est à une vingtaine de 2%,
09:20est-ce que ça va continuer l'année prochaine,
09:23malgré là aussi les difficultés de l'économie allemande ?
09:27C'est là ce que je disais.
09:29Dans la plupart des cas,
09:31il y a le cas français qu'on a évoqué,
09:32mais dans la plupart des cas,
09:33il ne faut jamais exagérer l'influence du fait politique
09:35ou économique.
09:37L'exemple allemand est parfait.
09:39Vous avez une économie qui est en récession.
09:41Si vous regardez les carnets de commandes des entreprises
09:44dans l'industrie manufacturière,
09:45elles sont à moitié remplies.
09:47Ce sont des niveaux qu'on n'avait pas connus depuis 2009.
09:49Et dans le même temps,
09:50le DAX surperforme très, très bien.
09:53On a eu un record historique il y a quelques semaines de cela.
09:56Vous l'avez mentionné.
09:57Donc, bien évidemment,
09:58tout va dépendre de la composition.
10:00Et le DAX, finalement, a deux avantages.
10:02C'est qu'il n'est pas le reflet fidèle de l'économie allemande.
10:06Le DAX a aussi bénéficié de la performance
10:09de certaines entreprises,
10:10même sur performance.
10:11SAP qui a plus de 50% depuis le début de l'année,
10:14donc ça a aussi beaucoup contribué à la performance du DAX.
10:17Je me reste convaincu que le DAX reste un indice intéressant
10:20au niveau européen,
10:22malgré les déboires à minima économiques,
10:25peut-être politiques,
10:26puisqu'on a des élections législatives anticipées en Allemagne
10:29qui vont tomber l'année prochaine.
10:30Mais ça montre aussi que parfois,
10:32si vous n'avez pas un reflet fidèle de l'économie dans votre indice,
10:35finalement, ça ne va pas avoir un impact très important.
10:38Et encore une fois,
10:39il y a aussi dans l'explication de la performance du DAX,
10:41il y a vraiment cette bonne performance de SAP
10:43qui est aussi à prendre en compte.
10:45Très bien.
10:46Vous avez évoqué la Chine brièvement,
10:48il y a quelques instants.
10:50Qu'est-ce qui va se passer en Chine en 2025 ?
10:53On voit les derniers éléments,
10:55qu'il y a des tentatives,
10:56il y en a depuis le mois de septembre,
10:58de relance.
10:59On n'est plus sur de la relance qui est monétaire
11:01que de la relance budgétaire à l'instant T.
11:03Le problème de la relance monétaire,
11:05c'est toujours pareil,
11:06c'est-à-dire que vous pouvez avoir des taux qui sont très bas
11:09ou un accès aisé au crédit,
11:10mais si à côté,
11:11vous avez un énorme endettement,
11:12c'est quand même toujours,
11:13ça reste compliqué.
11:14Vous pouvez au mieux rouler votre dette,
11:16mais vous n'allez pas investir très nettement.
11:18Et c'est le problème typiquement de la Chine aujourd'hui.
11:20Il y a une crise de confiance,
11:21notamment du côté des ménages,
11:22mais qui se répand aussi aux entreprises,
11:24on le voit dans l'investissement,
11:26qui est très problématique.
11:27Pour nous, la Chine aussi,
11:28elle a une incapacité à faire.
11:30Alors, tout le monde aimerait une relance budgétaire
11:32parce que c'est le levier idéal,
11:33mais la relance budgétaire,
11:34la Chine ne peut pas le faire concrètement
11:36parce qu'elle n'est pas en mesure de contrôler
11:37où est-ce que ça ira.
11:38Elle ne veut pas créer plus de bulles
11:39qu'il y en a déjà dans l'économie.
11:41Donc, c'est vraiment de l'ajustement fin.
11:43C'est très, très compliqué.
11:44On considère que la Chine va,
11:46alors ce n'est pas l'homme malade mondial,
11:48mais en tout cas,
11:49renoue avec des nœuds de croissance
11:51qui sont beaucoup plus bas.
11:52Ça va être plutôt une croissance qui est assez à tonne.
11:54Alors, ça ne veut pas dire pour autant
11:55qu'il ne faut pas investir sur la Chine.
11:57En tout cas, du point de vue du marché boursier,
11:59il y a des éléments de rattrapage
12:00qui jouent de temps en temps
12:01et on l'a vu cette année.
12:02En revanche, c'est un marché boursier
12:04qui reste toujours très compliqué à appréhender.
12:06Nous, on préfère ce qu'on appelle
12:07les stratégies long short.
12:08Long short, ça veut dire que vous minimisez votre risque
12:11si le marché chute beaucoup.
12:12En revanche, il y a une contrepartie,
12:14c'est si le marché rebondit très nettement,
12:17ce qui arrive parfois en Chine,
12:18vous n'arrivez pas à capturer l'intégralité du rebond.
12:21Mais à la toute fin,
12:22ça vous permet quand même de minimiser la volatilité
12:25qui est assez importante sur les indices chinois.
12:27Donc, ça peut être un bon moyen
12:29d'être positionné sur la Chine.
12:30On sait qu'il y a beaucoup d'investisseurs
12:32y compris des investisseurs finaux
12:34qui souhaitent un peu cette exposition.
12:36Donc, il faut prendre en compte.
12:37Mais en tout cas, si vous êtes juste acheteur Chine,
12:40ça peut être compliqué.
12:41En revanche, on a beaucoup d'investisseurs
12:43qui ont perdu beaucoup d'argent cette année.
12:44Donc, peut-être que ces fameuses stratégies long short
12:46peuvent être un bon moyen
12:48de jouer un peu la Chine l'année prochaine.
12:50Vous voyez d'autres zones émergentes
12:52qui méritent l'attention pour l'année prochaine ?
12:54Oui, il y a un levier qui peut être intéressant.
12:56Alors, ça a été souvent compliqué ces dernières années
12:58parce qu'il y avait une forte dépendance aux dollars.
13:01Mais les marchés émergents,
13:02notamment si on regarde la monnaie,
13:04enfin la dette émergente en monnaie dollar
13:07et donc pas en monnaie locale,
13:09puisqu'on tape sur un dollar fort l'année prochaine,
13:12vous êtes sur une dette émergente
13:14qui est plutôt de très, très bonne qualité
13:16avec notamment des ratios de dette extérieure
13:18en pourcentage du PIB
13:20qui nous ferait rougir.
13:21Pays développés, on est souvent autour de 50 %,
13:23avec des fondamentaux qui sont bien meilleurs
13:25que dans la plupart des pays développés,
13:27exception des États-Unis.
13:28Donc, peut-être s'intéresser du côté
13:30des pays émergents,
13:31notamment de la dette émergente en dollars,
13:33ça peut être intéressant.
13:34Il y aura un pays que j'éviterais,
13:36qui est le Mexique,
13:37pour une raison assez évidente,
13:38c'est-à-dire qu'il y aura des négociations avec Trump.
13:40Mais si vous regardez, par exemple,
13:41même l'Argentine est un bel exemple de success story.
13:44Alors, il reste encore beaucoup à faire.
13:46Mais en tout cas, sur un an,
13:47il y a plutôt des très bonnes choses
13:48qui ont été accomplies.
13:49La Turquie aussi, ça a été un marché compliqué.
13:52On voit qu'il y a une amélioration qui est très nette.
13:54Donc, les émergents peuvent rentrer
13:55en termes d'investissement.
13:57Ça reste minoritaire, bien sûr.
13:59Il ne faut jamais être surexposé.
14:00Mais ça peut être intéressant
14:01de jouer cette carte.
14:02D'accord.
14:03Si on passe aux matières,
14:04maintenant, l'or,
14:05est-ce que les banques centrales
14:06vont continuer à se renforcer ?
14:08Une très forte conviction,
14:09c'est-à-dire qu'on est sur un marché
14:10qui est plutôt réduit en termes de taille,
14:12assez peu d'intervenants.
14:14On a un grand market maker,
14:16un faiseur de marché,
14:17ce sont les banques centrales.
14:19Elles continuent systématiquement d'acheter.
14:21Vous avez bien sûr la Chine
14:22qui est toujours très présente.
14:24Mais même lorsque la Chine,
14:25au cours de l'été,
14:26a stoppé temporairement ses achats d'or,
14:28vous aviez d'autres banques centrales
14:29qui ont pris le relais.
14:30Je pense notamment à la Pologne
14:31ou encore à l'Inde.
14:32Donc concrètement,
14:33vous avez un mouvement
14:34qui est un peu inéluctable
14:35et qui est fondamentalement haussier
14:36pour l'or.
14:37Le point qui est important,
14:38en revanche,
14:39c'est qu'on met souvent face à l'or
14:40le phénomène de dédollarisation,
14:42prudence.
14:43Il y a que la Chine aujourd'hui
14:44qui a cette approche-là.
14:45Si vous regardez, par exemple,
14:47lorsque l'Inde achète de l'or,
14:49c'est pour vendre,
14:50non pas des dollars,
14:51mais vendre des euros.
14:52Donc soyons prudents.
14:53Mais en tout cas,
14:54les perspectives pour l'or
14:58sont toujours sur les métaux précieux,
14:59l'argent.
15:00On voit,
15:01et c'est tout à fait récent,
15:02que les banques centrales,
15:03notamment l'Inde,
15:04qui est un gros acheteur,
15:05commencent aussi,
15:06non seulement elles achètent de l'or,
15:07mais elles considèrent que l'argent
15:08doit rentrer dans les réserves.
15:09Et donc,
15:10l'argent a eu plutôt
15:11une bonne performance
15:12depuis à peu près deux mois.
15:13Ça pourrait continuer
15:14si on a ces achats
15:15de banques centrales.
15:16Alors,
15:17il y a l'or
15:18et puis il y a aussi l'or noir.
15:19Donc,
15:20le pétrole,
15:21est-ce qu'en fonction
15:22du niveau de taux de croissance
15:24et puis des incertitudes géopolitiques,
15:27la plus récente avec la Syrie,
15:29le cours va rester autour de 60-70
15:32comme actuellement
15:33ou il peut repartir là aussi ?
15:35Ça correspond à notre vision
15:36au moins pour le T1 de l'année prochaine.
15:38Pour une simple et bonne raison,
15:39c'est que les pays producteurs de pétrole
15:41se sont engagés à continuer
15:43leur politique de quotas à changer.
15:45Mais le bémol qui est positif pour nous,
15:47c'est qu'aucun des pays producteurs de pétrole,
15:49même pas l'Arabie saoudite
15:51qui avait un peu ce rôle de gendarme,
15:52aujourd'hui ne respecte les quotas.
15:54Donc,
15:55qu'est-ce qu'ils font ?
15:56Ils mettent beaucoup trop de pétrole
15:57sur le marché par rapport à la demande
15:59et donc automatiquement,
16:00vous avez un excès d'offres assez classique
16:02avec des prix qui sont plutôt baissiers.
16:04Donc, à l'instant T,
16:05plutôt baissier.
16:06On verra au printemps
16:08si l'OPEC Plus décide de modifier un peu
16:10ou en tout cas de respecter réellement les quotas.
16:13Mais à l'instant T,
16:14en tout cas,
16:15on est plutôt sur un pétrole autour de 60 dollars.
16:17Il semble que les événements en Syrie
16:18ne changent pas fondamentalement la donne.
16:20D'ailleurs,
16:21c'est plutôt un élément,
16:22finalement,
16:23la Syrie à long terme,
16:24un élément plutôt baissier pour le pétrole
16:26puisque ça permettra notamment
16:28à certains pipelines
16:30qui avaient été bloqués depuis 2009
16:32de passer par le territoire syrien
16:33et d'approvisionner l'Europe.
16:34Ça joue aussi pour le gaz,
16:36le pipeline à partir du Qatar.
16:38Donc,
16:39c'est plutôt des éléments
16:40qui vont être baissiers
16:41sur les matières premières.
16:42Pour terminer ce tour dans les ondes,
16:44l'or numérique,
16:45le fameux BINCOIN,
16:46alors,
16:47il va continuer à monter
16:48ou il va quand même respirer un petit peu ?
16:50Alors,
16:51toujours compliqué.
16:52Nous,
16:53il ne faut pas considérer
16:54que c'est juste un actif spéculatif.
16:55C'est une vision
16:56qui est beaucoup trop étriquée.
16:57En revanche,
16:58il y a deux éléments
16:59qui sont intéressants.
17:00Il y a,
17:01bien sûr,
17:02le phénomène de rareté
17:03assez classique en économie,
17:04mais on voit aussi
17:05qu'il y a une corrélation positive
17:06avec le 10 ans américain.
17:07Donc,
17:08ceux qui souhaitent investir
17:09sur le BINCOIN
17:10et essayer de voir
17:11à peu près des points d'entrée,
17:12potentiellement,
17:13d'ailleurs,
17:14ça peut être intéressant
17:15de voir l'évolution
17:16du taux à 10 ans américain.
17:17C'est un bon élément de corrélation.
17:18Donc,
17:19peut-être à surveiller.
17:20Je pense que ça se verra
17:21quand même très probablement
17:22au Sierre
17:23sur les années à venir.
17:24En tout cas,
17:252025 risque d'être sportif
17:26et on aura besoin à nouveau
17:27de votre éclairage.
17:28Merci, Christophe.
17:29Merci encore.
17:30Merci à tous
17:31de nous avoir suivis.
17:32Je vous rendez vous très vite
17:33sur Investisseur TV
17:34avec de nouveaux invités.
17:50Sous-titrage Société Radio-Canada