Avec Grégory Pamart, médecin généraliste à Jenlain.
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NewsTranscription
00:00Sud Radio, André Bercoff.
00:02Ça balance pas mal !
00:04Bercoff dans tous ses états, ça balance pas mal sur Sud Radio.
00:08Et les Gauguettes, dans leur merveilleuse parodie de chansons, ils le font très très très bien.
00:14Eh bien écoutez, nous allons recevoir quelqu'un, on est content de le recevoir.
00:19C'est quelqu'un qui avait été obligé, un médecin généraliste,
00:24qui avait été obligé de fermer son cabinet à Jeanlin, dans le Nord, dans la petite ville de Jeanlin.
00:29En septembre 2020, il était sous le coup d'une interdiction d'exercer,
00:34pour avoir refusé de se vacciner contre le Covid-19.
00:37Voilà, donc il n'y avait plus de médecin généraliste à Jeanlin.
00:41Et là, Grégory Pammart, le docteur Grégory Pammart, a repris du service à Jeanlin d'ailleurs.
00:48Bonjour docteur.
00:50Oui, bonjour.
00:51Alors, dites-moi, on a beaucoup parlé de vous pendant toutes ces années, 2021, 2024.
00:59Et au fond, vous étiez devenu un symbole des anti-vax, mais le problème,
01:03et vous l'avez dit vous-même, j'ai lu des entretiens que vous avez donnés, etc.
01:07D'abord, comment vous avez vécu cela ?
01:10C'était prendre le nom de vax ou d'anti-vax ?
01:12Vous disiez, c'était ma liberté, et la liberté du consentement éclairé de chacun.
01:16C'est bien ça ?
01:17Oui, c'est ce que j'ai répété souvent.
01:19Et voilà, je dis aussi qu'anti-vax, c'est une étiquette qui fait cesser toute discussion.
01:25C'est ça qui est dramatique, c'est ça qui est dommage.
01:27Depuis le début, j'ai dit, parlons en termes positifs,
01:30j'ai une certaine prudence vis-à-vis du médicament, et tant mieux.
01:35Il faut savoir peser à chaque fois le bénéfice, le risque.
01:38C'est mon rôle d'être prudent.
01:40Et pour l'avoir dit, effectivement, pour en avoir témoigné,
01:44j'ai été mis un peu sur la touche quelque part.
01:47Oui, et dites-moi, quand vous êtes mis sur la touche justement,
01:50c'est-à-dire que vous avez interdiction d'exercer votre métier, c'est ça ?
01:54Carrément ?
01:55Les mots exacts de l'ARS étaient réputés ne plus avoir le droit d'exercer la profession de médecin.
02:00Donc ce n'était pas une interdiction au sens où,
02:02en tout cas pour ça spécifiquement, il n'y avait pas de sanction particulière vis-à-vis de moi.
02:07Toutes les personnes qui avaient fait ce choix pour eux-mêmes,
02:10qui avaient fait ce choix de prudence vis-à-vis du médicament,
02:13qui avaient une raison de ne pas vouloir être vaccinées, et ça leur est personnel,
02:16ont été mis sur le carreau, sur la touche.
02:18On en a beaucoup parlé chez vous, et je vous en remercie.
02:20Et en fait, comment ont réagi, je voudrais savoir, à Jeanlin et ailleurs,
02:26vos patients, quand ils ont appris cela ?
02:29En général, est-ce qu'il y a eu des réactions ?
02:31Parce qu'il y avait une telle, effectivement, une doxa, un discours dominant.
02:36Quelle a été la réaction dans votre ville ?
02:40Il semble que la parole, la pensée a beaucoup évolué quand même depuis quelques années.
02:46C'est clair.
02:48Et donc, c'est vrai que ce n'était pas rare que je vois des anciens patients,
02:52des personnes à la boucherie, à la boulangerie, ailleurs,
02:55qui me demandaient quand est-ce que je pourrais revenir.
02:59Parce qu'il y avait, je pense, une sorte d'attente quand même.
03:02Bon, je vais vous dire, les plus vindicatifs probablement ne sont pas venus me parler,
03:06donc je n'ai pas eu leur son de cloche.
03:08Mais en tout cas, je crois qu'il y a eu de la joie pour certaines personnes.
03:12Je sais que j'étais attendu.
03:14Et justement, d'ailleurs, vous êtes revenu là.
03:16Alors je rappelle qu'en mai 2023, effectivement,
03:18quand les soignants non vaccinés ont retrouvé le droit de travailler,
03:21vous êtes allé aux urgences de l'hôpital de Maubeuge,
03:23dans le nord toujours, bien sûr, Maubeuge,
03:26pour pouvoir...
03:27En fait, vous aviez envie, c'était, vous le dites,
03:31vous aviez envie de retrouver, d'exercer la médecine,
03:34enfin d'exercer votre métier, votre passion, votre vocation.
03:38C'était ça, le plus important.
03:41Alors c'est vrai qu'au départ, je suis retourné à l'hôpital pour deux raisons.
03:44Déjà, parce que c'était plus facile.
03:46Rouvrir un cabinet, rouvrir un exercice libéral,
03:48ça demande de prévoir un petit peu, ça demande un petit peu de temps.
03:52J'avais envie de bien réfléchir et de revenir dans de bonnes conditions.
03:56Donc c'était plus facile.
03:57Et puis j'avais envie de voir ce qui se passait à l'hôpital.
03:59J'ai été très bien accueilli à Maubeuge.
04:02Ça a été intéressant intellectuellement, professionnellement pour moi.
04:05Mais il me manquait ce contact avec les patients.
04:08Il manquait cet échange, cette relation très particulière du médecin généraliste.
04:12Ça, ça me manquait, je suis ravi de le retrouver.
04:14Oui, et d'ailleurs vous dites, je crois que c'est à France 3, vous avez dit
04:17« Je prenais cinq patients par heure, maintenant j'en prends trois,
04:20je prends le temps de discuter, etc. »
04:22Mais une chose qui est intéressante,
04:24si le sonore est en anglais, donc je ne l'ai pas passé,
04:27mais vous savez, on vous a aussi reproché, alors dites-moi si c'est,
04:31corrigez-moi si je me trompe,
04:32de prescrire de l'Ivermectin à vos patients à l'époque.
04:37Oui, entre autres choses en fait.
04:40Vous parlez de l'étiquette anti-vax,
04:42mais bien avant qu'on parle même de vaccins Covid,
04:45avec des médecins du secteur ou de la France en général, la francophonie,
04:49on s'est d'abord posé la question « Comment soigner les gens ? »
04:52C'est-à-dire, il y a une maladie qui est arrivée, pandémie mondiale,
04:55et la première des questions qu'on s'est posées, c'est
04:57« Est-ce qu'on peut faire mieux ? Est-ce qu'il y a des choses à faire pour eux ? »
04:59Donc l'Ivermectin a été proposé, mais entre autres,
05:01et je l'ai dit, je l'ai déjà dit,
05:03l'oxygène, moi, a permis d'améliorer la situation de beaucoup de patients,
05:08la cortisone rapidement, les anticoagulants,
05:10donc l'Ivermectin, entre guillemets, un arsenal thérapeutique,
05:14permettait de prendre soin des patients, peut-être, je l'ai prescrit,
05:18avec des informations claires, loyales, appropriées,
05:21donc quelque part, j'ai fait ce que la médecine a toujours fait,
05:23ça m'est peut-être reproché,
05:25je me suis posé des questions,
05:27comme tout médecin devrait se poser des questions.
05:29– Bien sûr, vous êtes médecin traitant,
05:31vous avez traité, c'est le serment d'Hippocrate,
05:34enfin, c'est pas nouveau, mais effectivement, ça devenait compliqué.
05:38Pourquoi je vous parle de l'Ivermectin, c'est tout,
05:40c'est que, là récemment, il y a eu une grande interview
05:42de Robert Kennedy Junior,
05:44qui devient, dans la nouvelle présidence de Trump,
05:47ministre de la Santé,
05:49et qui a, lui, vanté très fortement,
05:51notamment, les mérites, voilà, après,
05:53on ne va pas discuter du jugement,
05:55mais enfin, vous n'êtes pas le seul,
05:57et vous avez des milliers de gens
05:59qui se sont posé des questions.
06:01Mais alors justement, Grégory Pammar,
06:03donc Thomas, avec le recul, maintenant,
06:05on est en 24, ça a commencé en 2020,
06:08on est fin 2024,
06:10comment, qu'est-ce que vous pensez
06:12de tout ce qui s'est passé,
06:14de cette espèce d'extra,
06:16à tout point de vue, ingénierie sociale,
06:18hystérisation, en même temps,
06:20vrais problèmes,
06:22comment vous le ressentez,
06:24ce bilan de ces années ?
06:27– Le bilan, j'aimerais surtout qu'on le fasse,
06:29c'est-à-dire qu'on a envie de tourner une page,
06:31ce qui est normal, légitime,
06:33parce qu'il y a eu beaucoup de souffrances,
06:35beaucoup de blessures, il y a des familles déchirées,
06:37je crois encore, justement, des patients
06:39qui viennent me voir, là, aujourd'hui, en me disant
06:41on est content de vous trouver docteur Pammar,
06:43parce que, dans ma famille, j'ai été rejeté
06:45ou je suis encore rejeté, donc ça c'est dramatique.
06:47Il y a cette page qu'il faut tourner,
06:49mais la tourner correctement, ça veut dire,
06:51quand vous parlez de bilan, il faut faire le bilan.
06:53Qu'est-ce qui s'est passé ?
06:55– Oui, il n'a pas été fait le bilan.
06:57– Non, il n'a pas été fait, malheureusement,
06:59on a formé des gens dans des chambres en EHPAD,
07:01on a arrêté d'aller les voir,
07:03de leur donner ce contact humain,
07:05on a tout laissé abandonner
07:07par peur de cette maladie.
07:09Finalement, aujourd'hui, rien n'a changé,
07:11puisque aujourd'hui, le virus circule,
07:13la seule chose qui a changé, c'est le point de vue
07:15par rapport à ça, et qu'aujourd'hui,
07:17tout le monde dit ce que nous on disait
07:19il y a 3 ou 4 ans, à savoir, il va falloir
07:21apprendre à vivre avec ce virus,
07:23ça n'est qu'une maladie, et la santé,
07:25c'est beaucoup plus que faire face aux maladies,
07:27complète bien-être, mentale, physique, psychique, sociale,
07:29voilà, je l'ai souvent répété,
07:31un barbeuc avec des amis,
07:33une partie de pétanque, ça fait partie de la santé,
07:35et donc, pour demain,
07:37qu'est-ce qui va se passer ?
07:39Est-ce qu'on nous parle de VRS aujourd'hui ?
07:41On nous parle de coqueluche ?
07:43C'est quoi la prochaine page ?
07:45Et si on ne fait pas ce bilan,
07:47si on ne se pose pas de questions,
07:49si on ne se demande pas qu'est-ce qui est le plus important
07:51et comment vivre, et non pas juste faire face
07:53à des maladies, on va retomber dans les mêmes travers,
07:55d'autant plus que la médecine aujourd'hui,
07:57malheureusement, est en transition,
07:59et la médecine que je vois
08:01aujourd'hui en me réinstallant
08:03trois ans après,
08:05c'est en tout cas pas la médecine
08:07que je veux proposer.
08:09Juste en quelques mots,
08:11celle que vous voyez aujourd'hui, trois ans après,
08:13qu'est-ce qui vous choque, qu'est-ce qui vous
08:15rebute dans ce que vous voyez aujourd'hui ?
08:17Eh bien dans
08:19les bouleversements, les changements,
08:21vous voyez fleurir un petit peu partout des cabines
08:23des consultations, vous voyez ouvrir
08:25des cabinets de médecine d'urgence, mais pas comme
08:27SOS Médecins, vous savez, SOS Médecins existe depuis longtemps,
08:29quand on a un souci
08:31et qu'on n'a personne, on était très content de les trouver,
08:33mais ça restait une médecine d'urgence.
08:35Aujourd'hui, on a des cabinets qui ouvrent,
08:37on vous dit, venez pour un seul problème,
08:39repartez en cinq minutes avec
08:41éventuellement une ordonnance,
08:43mais où on ne s'intéresse pas au fond du problème,
08:45on ne s'intéresse pas à la santé des gens, à l'éducation thérapeutique,
08:47on a le dossier médical partagé,
08:49je vous dis, c'est fleuve, il faut m'arrêter
08:51si je parle trop, le dossier médical partagé
08:53où vous vous êtes baladé de médecin
08:55en médecin qui alimente
08:57un dossier sur un
08:59grand fichier centralisé, et vous-même
09:01vous êtes un peu dépossédé de votre expérience.
09:03Les gens ne savent même plus les médicaments
09:05qu'ils prennent, ils ne savent même plus les maladies
09:07qu'ils ont, on vous dit, allez voir sur le dossier,
09:09mon médecin il a tout mis dessus, ça ne m'intéresse pas.
09:11C'est des consommateurs aveugles
09:13face à des tableaux Excel
09:15et du télé, je dirais,
09:17de la télé-ordonnance
09:19et de la télé-consultation,
09:21c'est effectivement pas très encourageant.
09:23Et puis des consommateurs aveugles,
09:25je vous dirais, comme dans la consommation,
09:27on vous a dépossédé de ce que vous vouliez,
09:29de vos besoins,
09:31et aujourd'hui on vous vend des envies
09:33et en médecine on fait exactement la même chose,
09:35tout est marketé, mais pas toujours,
09:37il y a encore de l'espoir,
09:39il y a aussi des personnes qui se posent des questions,
09:41il y a aussi des gens qui veulent être
09:43acteurs de leur santé,
09:45et ça c'est plutôt réjouissant, et c'est ce que j'essaie de retrouver
09:47et il faut être acteur de sa santé,
09:49c'est une très bonne formule.
09:51Merci Grégory Pammart.
09:53Écoutez, je vous en prie,
09:55au plaisir et bonne journée.