• l’année dernière
Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

Category

📺
TV
Transcription
00:00:00Bonjour à tous et bienvenue à Sur Europe 1, ce matin entre 9h et 2h30 et sur CNews jusqu'à 10h30.
00:00:07Magouille et Combinazione, ils flottent un parfum de 4ème République aux 55 rues du Faubourg Saint-Honoré.
00:00:16Magouille, quand j'entends les dirigeants du PS imaginer quitter le nouveau front populaire alors qu'ils doivent leur siège à Jean-Luc Mélenchon.
00:00:24Combinazione avec Emmanuel Macron qui rêve d'une majorité relative qui n'existe pas avec un peu de socialistes, un peu de communistes, un peu d'écologistes et beaucoup de macronistes.
00:00:35Tout cela est décevant bien sûr, loin de l'esprit de la 5ème République, loin de la grandeur de qui vous savez, l'homme qu'on ne cite jamais ou toujours.
00:00:45Emmanuel Macron aime jouer les apprentis sorciers divisés pour mieux régner hélas.
00:00:50Emmanuel Macron a mal lu Le Prince, on serait plutôt chez Machiavel pour les nuls.
00:00:55Il faut rappeler à Emmanuel Macron que la gauche pèse 27% dans ce pays.
00:00:59Qu'une seule solution est possible, celle qu'il avait écartée en juin 2022 quand il avait préféré Elisabeth Borne à Catherine Vautrin.
00:01:08On en est là.
00:01:09Le pays penche à droite, un Premier ministre de droite est une évidence.
00:01:14Un Premier ministre qui compose avec le Bloc central et qui entend les 11 millions d'électeurs du Rassemblement National.
00:01:21Sébastien Lecornu répond à ce profil, Madame Vautrin également.
00:01:25Le reste est bavardage et perte de temps.
00:01:28Le Président tarde à nommer, comme d'habitude.
00:01:40Eh oui.
00:01:58Comme d'habitude.
00:02:00Comme d'habitude.
00:02:01Et on nous avait dit, ça ira vite.
00:02:03Ça sera vendredi.
00:02:05Ce ne sera pas avant mercredi soir, voire jeudi même.
00:02:08Mais je vais vous dire, c'est mieux.
00:02:10Mais s'il nommait personne jusqu'au bout, il se nomme lui.
00:02:14Ce ne serait plus à quoi ça sert.
00:02:16De toute façon, l'administration était très heureuse en gouvernement.
00:02:18Ils n'ont jamais été aussi heureux, les petits hommes gris.
00:02:20Ils disaient, on fait ce qu'on veut, on n'a pas un ministre qui vient nous dire n'importe quoi.
00:02:24Tout ça, franchement, c'est pitoyable.
00:02:26On ne peut pas dire autre chose.
00:02:28C'est pitoyable.
00:02:29Magouille et combinazione.
00:02:31Quatrième République.
00:02:33J'aurais pu prendre la voix des anciens speakers qui attendaient devant l'Elysée.
00:02:38Madame Chana Lusto, bonjour.
00:02:52Bonjour Pascal, bonjour à tous.
00:02:54C'est donc reparti pour un tour.
00:02:56Les consultations reprennent aujourd'hui à l'Elysée pour trouver un nouveau Premier ministre.
00:03:00Tous les cadres politiques seront reçus à 14h par Emmanuel Macron.
00:03:04Tous à l'exception du Rassemblement national et de la France insoumise.
00:03:08L'objectif est de composer un gouvernement d'intérêt général, nous dit-on.
00:03:12En clair, trouver un compromis et éviter une deuxième censure.
00:03:16Et puis, on apprend ce matin que la loi spéciale sera présentée demain en Conseil des ministres.
00:03:21Annonce faite par l'Elysée il y a moins d'une heure en l'absence de budget.
00:03:25Cette loi doit permettre d'assurer le fonctionnement de l'Etat pour prélever les impôts, par exemple.
00:03:30Les ministres démissionnaires ont été conviés.
00:03:32Ce qui veut dire qu'a priori, le nouveau locataire de Matignon ne sera pas nommé entre-temps.
00:03:37Et dans le reste de l'actualité, c'est maintenant ou jamais pour le PSG.
00:03:42Le club parisien affrontera le RB Salzbourg ce soir en Ligue des champions.
00:03:46Et la victoire est quasi obligatoire.
00:03:48Avec un seul match remporté sur cinq, le PSG est 25e au classement.
00:03:52Ce qui veut dire qu'à l'heure où l'on se parle, les hommes de Luis Henrique ne sont même pas qualifiés pour l'étape suivante.
00:03:57Coup d'envoi à 21h.
00:03:59Voilà pour l'essentiel de l'information. C'est à vous, Pascal.
00:04:01Merci beaucoup, Chana.
00:04:03Nous sommes avec Chloé Morin ce matin.
00:04:05Nous sommes avec Charlotte Dornelas, Joseph Macescaron, Vincent Herouette, Florian Tardif.
00:04:10Et nous attendons d'une seconde à l'autre Richard Millet parce qu'il a écrit un livre absolument formidable
00:04:15que j'ai découvert, je ne le connaissais pas.
00:04:18Il est né de Damas, novembre 2015, novembre 2017. J'ai lu ça hier.
00:04:22C'est vraiment formidable.
00:04:24Et ce que dit M. Millet, sa qualité d'analyse, son intelligence.
00:04:29Il est écarté pour les raisons que nous savons.
00:04:31Il ne vient plus que sur ce plateau.
00:04:33Mais vraiment, il mérite qu'on l'écoute et surtout qu'on le lise.
00:04:37Sa connaissance de la région, on peut ajouter.
00:04:39Mais bien sûr, vous avez parfaitement raison.
00:04:42Son analyse.
00:04:44Un roman remarquable sur le Liban.
00:04:47Mais bien sûr, c'est un des grands esprits, me semble-t-il, français
00:04:51qu'il conviendrait qu'on écoute, tout simplement.
00:04:54Il ne s'agit pas d'être d'accord avec lui,
00:04:56mais plutôt que c'est Mme Annie Ernaux qui avait lancé une cabale, une fatwa sur M. Millet
00:05:01et il n'a plus le droit, il a été viré de chez Gallimard, il a été viré de partout.
00:05:05Sauf de chez nous.
00:05:06Et il y est bien.
00:05:07On l'attend d'ailleurs pour parler de la Syrie.
00:05:10Juste un mot quand même de ce qu'il fait.
00:05:12Florian Tardif, c'est désolant.
00:05:14C'est assez désolant, oui.
00:05:16On consulte pour pouvoir consulter de nouveau.
00:05:19On ne sait pas très bien ce qui va se passer à la sortie de cette réunion
00:05:24avec l'ensemble des personnes qui font dorénavant partie de l'arc républicain.
00:05:28C'est-à-dire que les socialistes, par exemple, faisaient partie du front républicain en juin dernier,
00:05:32étaient anti-républicains jeudi dernier,
00:05:34et sont à présent de nouveaux républicains aujourd'hui.
00:05:38Pardonnez-moi, mais c'est vraiment minable.
00:05:40On est à un niveau de nullité depuis cette censure qui est invraisemblable.
00:05:47De mes connaissances, les décisions qu'on va prendre, surtout,
00:05:50parce que dans l'arc républicain, on met des écologistes
00:05:54qui, pour la plupart d'entre eux, il n'y a pas grande différence avec la France insoumise.
00:05:58Oui, bien sûr.
00:06:00On exclut le Rassemblement national,
00:06:05alors qu'il doit y avoir demain une loi spéciale qui doit être votée.
00:06:09Je rappelle quand même que Marine Le Pen a été la première à dire
00:06:12qu'elle était prête à voter cette loi spéciale
00:06:15dans l'intérêt, justement, de ne pas laisser la France sans budget.
00:06:19Et c'est elle qu'on écarte tout de suite.
00:06:21C'est vraiment absolument formidable.
00:06:23Ils prennent des décisions sans calculer ce que vont devenir leurs décisions.
00:06:30Non, mais il y a un fantasme depuis trois semaines à l'Élysée
00:06:34de vouloir faire du PS le pivot, c'est le mot qu'ils emploient,
00:06:38le pivot de la future majorité.
00:06:40Mais c'est un fantasme qui n'existe que dans leur tête.
00:06:43Le flair politique d'Emmanuel Macron depuis 2022 entre la dissolution et cela,
00:06:48franchement, il se trompe tout le temps.
00:06:50Là, pour le coup, je ne crois pas.
00:06:51Je suis un peu plus mesuré que vous.
00:06:53Vous voyez la position dominante de Marine Le Pen
00:06:56depuis les dernières élections législatives.
00:06:58Dire aux socialistes, vous voyez ce que fait Marine Le Pen ?
00:07:01Vous pouvez faire la même chose.
00:07:03À un moment donné, si on est un minimum intelligent et on fait un minimum de politique,
00:07:08moi, je serais socialiste et je me dirais, c'est vrai que ce n'est pas idiot.
00:07:11Vous êtes sérieux, Florian ?
00:07:13Vous êtes au centre du jeu.
00:07:14Mais ils doivent leur siège.
00:07:16Ça, je suis d'accord.
00:07:17Mais alors, c'est essentiel.
00:07:19Vis-à-vis des électeurs, je suis totalement d'accord.
00:07:21Mais c'est essentiel.
00:07:22Ils sont 70, ils seraient 22 s'ils n'étaient pas avec Jean-Luc Mélenchon.
00:07:26Boris Vallaud, il ne serait pas député.
00:07:28Olivier Faure ne serait pas député.
00:07:31Enfin, c'est incroyable quand même.
00:07:34Mais je crois que de la part d'Emmanuel Macron, c'est une stratégie, là pour le coup,
00:07:39qui est mûrement réfléchie.
00:07:41Il va, dans un premier temps...
00:07:43Vous nous rassurez.
00:07:44Dans un premier temps, il a nommé un gouvernement de droite.
00:07:48On a vu, de droite.
00:07:50Ça ne marchait pas.
00:07:52Maintenant, il se tourne vers ce qui pourrait être un gouvernement social-libéral
00:07:55et on va voir que ça ne va pas marcher.
00:07:58Ça ne saurait plus marcher avec Barnier.
00:08:00S'il avait été plus malin, M. Barnier serait marché.
00:08:03Je peux juste terminer jusqu'au bout la démonstration.
00:08:05Donc, d'un côté, il a montré que droite, ça n'allait pas.
00:08:08Il va montrer que social-libéral, ça ne montrera pas.
00:08:11Ça ne va nous faire arriver, en gros, vers février, mars, à peu près.
00:08:16Donc, il va dire, écoutez, je constate que le pays est bloqué.
00:08:21Il n'y a qu'une solution, c'est l'article 16.
00:08:24Bon, écoutez, c'est possible.
00:08:26Je salue Richard Millet.
00:08:28J'étais en train de dire du mal de vous avant que vous arriviez.
00:08:31Ça ne nous changera pas beaucoup.
00:08:33Bon, ça me fait plaisir que vous soyez là parce que votre livre est vraiment remarquable.
00:08:36Moi, je ne connaissais pas ce livre-là.
00:08:38Je l'ai lu. J'invite tout le monde à le lire.
00:08:40D'abord, il y a une qualité d'écriture exceptionnelle, une analyse qui est la vôtre.
00:08:44On peut la contester, mais je trouve...
00:08:46Et puis, il y a une émotion dans ce livre.
00:08:48Et vraiment, les cahiers de damages, je trouve ça formidable.
00:08:51Donc, on va en parler dans une seconde avec Vincent Herbouet.
00:08:53Bien sûr, on va parler de la série.
00:08:54Simplement, écoutons ce qu'a dit.
00:08:56C'est un petit montage qu'a fait Laurent Tessier pour Europe 1.
00:08:58Et je vous propose de le reprendre.
00:09:00Les prises de position d'Emmanuel Macron depuis 2017 sur le Rassemblement National.
00:09:06Je vous assure, quand vous les écoutez les unes derrière les autres, c'est assez instructif.
00:09:11Écoutez le Président de la République.
00:09:13Dans l'ordre, on va écouter ce qu'il dit d'abord en décembre 2024,
00:09:17après en février 2024, en janvier 2024, en 2022 et en 2017.
00:09:22À chaque fois, c'est celui du Rassemblement National, le Président de la République.
00:09:26Les députés du Rassemblement National, ils ne pensent pas à vous, à vos vies, à vos difficultés,
00:09:30à vos fins de mois, à vos projets, soyons honnêtes.
00:09:33On ne fait pas de tri dans l'expression du suffrage universel et ce qui sort du scrutin.
00:09:39On ne va pas considérer que telle ou telle formation politique
00:09:42aurait moins de droits parlementaires, moins de reconnaissance.
00:09:45C'est le parti du mensonge et ça continue de l'être.
00:09:48Au fond, le Rassemblement National est devenu le parti de la colère facile.
00:09:53On n'a pas tout essayé, ça paraît sympathique.
00:09:55Bousculons les choses et les habitudes pour montrer qu'en effet,
00:09:59ce bloc central qui rassemble les démocrates, les républicains, les écologistes,
00:10:03qui croient dans l'Europe, peut agir et changer les choses et le quotidien des gens.
00:10:07C'est ça pour moi la bonne réponse.
00:10:08Ça fait cinq ans que je suis Président et j'ai entendu le message de toutes celles et ceux
00:10:11qui ont exprimé des voix extrêmes.
00:10:14Et je le redis, y compris celles et ceux qui ont pu voter pour Mme Le Pen.
00:10:18Je veux enfin avoir un mot pour ceux qui ont voté aujourd'hui pour Mme Le Pen.
00:10:24Je ferai tout durant les cinq années qui viennent
00:10:28pour qu'il n'y ait plus aucune raison de voter pour les extrêmes.
00:10:33Bon, écoutez, il faut peut-être simplement les écouter.
00:10:37C'est bête ce que je dis et les convoquer à l'Elysée
00:10:41et leur demander comment on peut travailler ensemble avec eux.
00:10:45Voilà, j'imagine que c'est peut-être une solution.
00:10:49C'est juste 11 millions de Français.
00:10:50On aurait pu rajouter quand il avait recadré sa première ministre, Mme Borne,
00:10:53lorsqu'elle avait attaqué rudement le Rassemblement national.
00:10:56Bon, la Syrie, et puis on reparlera évidemment tout à l'heure.
00:10:59La Syrie, et vous êtes avec nous parce que vous connaissez bien Richard Millet.
00:11:04La Syrie et ce livre que je citais à l'instant, Cahiers de Damas,
00:11:08je voulais simplement vous donner la couleur de ce que vous écrivez
00:11:12parce qu'au-delà de l'analyse, il y a l'écrivain.
00:11:14Et l'écrivain que vous êtes, c'est une langue, c'est une musique,
00:11:17c'est un style et c'est, je trouve, assez remarquable.
00:11:20Si je suis retourné à Damas en novembre 2015,
00:11:23ce n'est pas seulement par fidélité au territoire de mon enfance.
00:11:26On n'est fidèle qu'à soi et aux jeunes morts,
00:11:29quels enfants qu'on a été et qui hantent toute vie.
00:11:32C'est surtout en écrivain, soit en témoin, en chroniqueur,
00:11:35deux mots qu'il faut dégager de leur gangue policière et journalistique.
00:11:41Ça me fait souvent rire.
00:11:44Souvent je ris quand je vous lis parce que je trouve que c'est tellement intelligent et souvent juste.
00:11:49Qu'est-ce qu'un témoin ?
00:11:50Le chrétien y entend d'abord son frémissement étymologique,
00:11:53comme en arabe d'ailleurs, avec le mot chabide, un martyr,
00:11:56c'est-à-dire un solitaire, selon la condition actuelle de l'écrivain
00:11:59qui a choisi d'aller au-delà du consensus.
00:12:01Ce règlement à bas coût de la question du bien et du mal.
00:12:05La solitude est un bon poste d'observation politique et humain.
00:12:09Ma solitude de catholique français au commencement du troisième millénaire
00:12:12est celle d'un homme qui refuse de se soumettre à un ordre moral
00:12:15auquel, tout nouveau que celui-ci se prétende,
00:12:18il préfère la connaissance surnaturelle comme l'agneau mystique aux moutons innombrables.
00:12:25Bon, vous avez rencontré Bachar el-Assad,
00:12:30là ce que vous dites est un peu plus contestable peut-être,
00:12:33je le dirai tout à l'heure.
00:12:34Quelle est votre analyse de ce qui se passe en Syrie ?
00:12:37Écoutez, ce qui me fait peur, c'est ce qui fait peur à tout le monde,
00:12:42à savoir que sous la barbe que M. El Joulani a un peu écourtée,
00:12:48on peut se demander ce qu'il y a.
00:12:50Vous savez que j'aime beaucoup observer les corps des gens,
00:12:53pas de façon perverse, mais ce qu'ils montrent, ce qu'ils présentent,
00:12:56les signes qu'ils dégagent.
00:12:58Et Joulani, effectivement, a l'air très sympathique,
00:13:01donc je méfie des gens sympathiques comme ça, surtout quand c'est des djihadistes.
00:13:05Non mais un djihadiste sympathique, c'est une contradiction dans les termes.
00:13:09On nous dit que c'est des radicaux islamistes.
00:13:13J'imagine qu'ici on a beaucoup commenté le pédigré de ces djihadistes.
00:13:18Avec Vincent, notamment.
00:13:19Avec Vincent, vous avez vu qu'hier on a fait sortir l'information
00:13:22selon laquelle il y avait des djihadistes de papiers français,
00:13:26parce que pour moi ce n'est pas des français,
00:13:28mais enfin bon, ils ont des papiers français,
00:13:30donc tout ceci est extrêmement inquiétant.
00:13:32Et Israël vient de déclarer qu'il ne voulait pas, au fond,
00:13:36d'État islamique à ses portes.
00:13:39Donc ça veut dire qu'Israël, finalement, d'une certaine façon,
00:13:42s'accommodait de Bachar, qui lui-même s'accommodait,
00:13:44malgré tout ce qu'il disait, d'Israël.
00:13:47Donc là, c'est extrêmement inquiétant,
00:13:49parce que je pense tout de suite, moi, aux chrétiens,
00:13:52aux chrétiens de Syrie, aux kurdes, bien sûr,
00:13:55et peut-être même à la minorité à laquelle appartenait Assad,
00:13:58c'est-à-dire les halawites.
00:13:59Les halawites, qui sont, dit-on, les plus modérés, mais...
00:14:02Bon, Bachar al... Comment ?
00:14:05C'est ce qu'on dit.
00:14:06Moi, je ne suis pas un spécialiste comme vous,
00:14:08mais le régime de Bachar al-Assad, c'est une horreur absolue.
00:14:11Oui, mais Daesh était une horreur absolue aussi.
00:14:14Je veux dire... Voilà.
00:14:16L'Iran est une horreur absolue.
00:14:19Non ?
00:14:20Oui, j'entends bien, mais qu'un dictateur comme Bachar al-Assad tombe,
00:14:25il faut s'en réjouir, et c'est ce que l'Occident fait ces dernières heures.
00:14:29On se réjouit probablement de ce que Bachar soit tombé,
00:14:32mais je pense qu'il est tombé parce que le système était trop pourri,
00:14:36trop corrompu.
00:14:37Il est tombé tout seul, d'une certaine façon.
00:14:39Ça faisait quand même 50 ans, 52 ans que cette famille était au pouvoir.
00:14:43Donc voilà, c'était une fin de règne.
00:14:45C'est comme l'URSS, ça s'est effondré à peu près de soi-même.
00:14:48Économiquement aussi, parce qu'il faut dire que l'Occident y a aidé,
00:14:52avec l'embargo perpétuel qu'il pratiquait.
00:14:55Ce qu'on a découvert hier, j'ai vu un reportage notamment sur TF1,
00:14:59l'ouverture des prisons, les tortures des gens qui sont là depuis 43 ans.
00:15:06C'est invraisemblable.
00:15:08Alors, Bachar, vous le rencontrez, Bachar al-Assad.
00:15:11En quittant le palais présidentiel, j'ai souhaité bonne chance à Assad
00:15:14dans la reconquête de l'intégralité territoriale de son pays.
00:15:17J'ai ajouté que j'étais heureux de l'entrée de la Russie
00:15:19dans la guerre contre le djihadisme, qui me paraissait un signe d'étant.
00:15:22L'orthodoxie se porte bien mieux en Russie
00:15:25que le catholicisme dans les pays d'Europe.
00:15:28Bachar est la clé de voûte d'un fragile édifice
00:15:30qui protège des minorités menacées partout ailleurs.
00:15:33Il m'a remercié en me disant qu'il espérait que la France
00:15:35se débarrasserait, elle aussi, du terrorisme.
00:15:38Le même, en vérité, nous ne devions pas l'oublier.
00:15:41Chasser Assad du pouvoir, ce serait prendre le risque d'un chaos
00:15:44qui ne sera dompté que par un fantoche autoritaire
00:15:47à la solde des Etats-Unis, d'Amérique.
00:15:50Comme cela s'est passé en Irak, en Égypte, en Tunisie ou au Bahreïn,
00:15:54d'aucuns diront qu'Assad est le fantoche de Poutine et des Iraniens.
00:15:57Ce serait ne rien comprendre à la question des minorités au Proche-Orient.
00:16:00Est-ce que vous pouvez expliquer ça ?
00:16:02Oui, j'explique ça de la façon suivante.
00:16:05Assad étant un Alawite, il s'est appuyé sur des minorités,
00:16:10notamment les chrétiens.
00:16:12Il s'est appuyé là-dessus et il s'est appuyé sur le Hezbollah
00:16:17quand il a été menacé, c'est-à-dire sur des chiites,
00:16:21encore une minorité dans la région, malgré la puissance de l'Iran.
00:16:25Simplement, ce que je voulais dire, c'est qu'il faut se resituer
00:16:28le passage dans le contexte 2015.
00:16:33Daesh est tout puissant, Daesh est aux portes de Damas.
00:16:37Lorsque nous étions à Damas, et Charlotte pourrait dire la même chose que moi,
00:16:41on entendait le canon constamment, les obus pouvaient tomber.
00:16:45C'est un contexte extrêmement tendu, extrêmement violent.
00:16:48N'oubliez pas les vagues, les hordes d'immigrés,
00:16:51de migrants syriens qui déferlaient sur l'Europe, etc.
00:16:55Nous avons pensé à l'époque, un certain nombre de gens pensaient
00:16:59que Bachar était la solution la moins pire,
00:17:02d'autant sachant que c'était un boucher, que son père était un plus grand boucher que lui.
00:17:06Mais je pense que Bachar, au fond, c'était un ophtalmologue
00:17:09qui s'est révélé dictateur par la force des choses, si vous voulez.
00:17:12Vous l'avez déjà dit, j'imagine, ici, un maint de fois.
00:17:15C'est tout, c'est un système, Bachar.
00:17:18Oui, c'est excuser la responsabilité des uns et des autres.
00:17:21Si son père était dictateur, il aurait pu être différent, mais peu importe.
00:17:25Ce qui nous intéresse, c'est effectivement les conséquences pour nous,
00:17:28ce que vous dites, et ça, ça peut nous inquiéter.
00:17:31Les djihadistes français, on sait le nombre de djihadistes français qui seraient là-bas, Vincent Herouette ?
00:17:35On dit plusieurs dizaines, à mon avis, certainement plus.
00:17:38Vincent Herouette.
00:17:40Il y a deux sortes de djihadistes français qui végètent en Syrie en ce moment.
00:17:44Il y a ceux qui sont détenus par les Kurdes au nord,
00:17:48qui nous servent de garde-churme et qui sont menacés aujourd'hui par les Turcs.
00:17:52Et il y a ceux qui sont en liberté au sud et qui sont aujourd'hui les vainqueurs
00:17:57ou font partie des groupes islamistes plus ou moins contrôlés, qui rivalisent.
00:18:04C'est-à-dire qu'on vit un moment très particulier parce que vous parlez des horreurs en Syrie,
00:18:09mais Damas, c'est un peu la capitale de la douleur parce qu'il y a toujours eu des horreurs.
00:18:14Il y a une histoire épouvantablement sanglante de la Syrie.
00:18:19La guerre civile, ça a été 300 000 morts.
00:18:22La prison de Sudnaya dont on parlait, on a dit qu'il y avait eu 100 000 torturés
00:18:27et 100 000 cadavres qui en sont sortis.
00:18:30Ça paraît extravagant, mais après tout, pourquoi pas ?
00:18:33C'est une ville où, à Damas, on vivait quand même sous la surveillance permanente des moukabaras,
00:18:41des services secrets qui étaient omnipotents et contre lesquels il n'y avait pas de possibilité d'appel.
00:18:47C'est un pays où il y a...
00:18:49On ne va pas revenir aux pyramides de tête que dressait Tamerlan pour effrayer les populations soumises,
00:18:57mais vraiment, c'est un pays de terreur.
00:19:00Aujourd'hui, depuis 48 heures, on vit une libération sans soulagement.
00:19:08C'est très curieux, on vit la chute du régime et ça se passe.
00:19:14Mais c'est invraisemblable, ça se passe en douceur.
00:19:16Il n'y a personne n'est collé au mur.
00:19:18Moi, j'ai connu pas mal de révolutions, je n'ai pas de souvenirs d'en avoir jamais vécu une comme ça.
00:19:22Ils sont pacifiques, pacifiques.
00:19:25Bon, Charlotte Dornelas, qui connaît bien également la région,
00:19:30et vous êtes allée plusieurs fois en Syrie, et notamment voir les chrétiens.
00:19:34Tout à fait, et c'est vrai ce que dit Vincent,
00:19:36notamment à Alep, où c'est ceux qui ont la plus grande expérience, la plus longue,
00:19:39parce que ça fait quelques jours maintenant qu'ils vivent sous la domination de HTS,
00:19:42du fameux groupe de Djoulani,
00:19:44et ils sont eux-mêmes étonnés de la manière dont ça se passe.
00:19:47Mais même à Idlib, où il était depuis plusieurs années, où il régnait en maître,
00:19:51Djoulani, c'était lui le chef,
00:19:53il avait instauré une...
00:19:55Enfin, il y avait une police des mœurs,
00:19:57il y avait une manière de se vêtir, de s'habiller, de se comporter dans la rue.
00:20:00Et il y a trois mois, ils ont levé ces contraintes-là.
00:20:02Ce que n'ont pas compris les minorités,
00:20:04et certains chrétiens ont pensé repartir à Idlib,
00:20:06en se disant, ils nous laissent finalement vivre comme on veut.
00:20:09On comprend qu'il y a eu un changement de stratégie,
00:20:11de présentation au monde,
00:20:13probablement dicté aussi par la Turquie,
00:20:15qui, elle, est premièrement intéressée par le retour des 4 millions de Syriens
00:20:19en Syrie aujourd'hui.
00:20:21Donc il y a à la fois Israël, qui ne veut pas d'un État islamique,
00:20:23mais probablement la Turquie,
00:20:25qui n'a pas très envie d'avoir un califat tout de suite, en tout cas.
00:20:27Parce que les 4 millions de Syriens,
00:20:29personne n'a envie de vivre sous Daesh, c'est ça la vérité.
00:20:32Mais simplement, vous parliez tout à l'heure
00:20:34des djihadistes français,
00:20:36le cynisme des Occidentaux
00:20:38qui découvrent la prudence
00:20:40vis-à-vis de ces rebelles,
00:20:42aujourd'hui,
00:20:44qu'en effet la chute de Bachar el-Assad
00:20:46est une libération pour beaucoup de Syriens,
00:20:48parce que d'abord, un,
00:20:50de manière très prosaïque, c'est peut-être
00:20:52la promesse de la fin de la guerre.
00:20:54C'est aussi simple que ça, l'espérance des Syriens aujourd'hui.
00:20:56Mais simplement, découvrir la prudence
00:20:58dans le commentaire,
00:21:00au moment où ça pourrait avoir une conséquence
00:21:02pour nous, c'est oublier un peu vite qu'il y a 24 millions de Syriens
00:21:04qui vivent un cauchemar depuis 15 ans.
00:21:06Tout simplement. Et en effet,
00:21:08tous les groupes djihadistes qu'on appelait rebelles modérés,
00:21:10au moment où il fallait récupérer
00:21:12les Français qui étaient dans ces groupes-là,
00:21:14on les trouvait beaucoup moins modérés tout à coup.
00:21:16Il y a en effet une prudence qui...
00:21:18Je voudrais qu'on voit,
00:21:20parce que ce qui nous intéresse évidemment, c'est ce qui va se passer
00:21:22en France et en Europe, avec
00:21:24cette crise migratoire possible.
00:21:26Justement, avant, est-ce qu'on pourrait dire,
00:21:28qu'il y a en effet des djihadistes français.
00:21:30D'accord ? Des djihadistes français
00:21:32qui sont, nous le savons,
00:21:34nous le savons maintenant, par des réseaux,
00:21:36qui sont rentrés dans des villages chrétiens.
00:21:38Ces djihadistes français sont liés au groupe
00:21:40Oma Onsen, qui est très connu, puisque c'est
00:21:42les djihadistes de Nice. Voilà.
00:21:44Je voudrais qu'on voit le sujet
00:21:46sur la crise migratoire possible,
00:21:48avec Kinson.
00:21:50Des mesures
00:21:52préventives pour éviter une crise migratoire.
00:21:54Alors que l'incertitude
00:21:56règne à Damas,
00:21:58l'Europe ferme ses portes aux réfugiés syriens.
00:22:00A commencer par l'Allemagne,
00:22:02qui a suspendu les décisions sur les demandes
00:22:04d'asile en cours, l'ONU
00:22:06appelle à la patience.
00:22:08Les personnes qui souhaitent
00:22:10rentrer chez elles, où qu'elles soient dans le monde,
00:22:12doivent le faire volontairement,
00:22:14librement et en toute dignité.
00:22:16Car d'autres pays annoncent également
00:22:18un gel des procédures, comme le Royaume-Uni,
00:22:20la Suède, le Danemark.
00:22:22L'Autriche indique préparer
00:22:24un programme d'expulsion des Syriens.
00:22:26Alors la chute de Bachar el-Assad,
00:22:28pourrait-elle rebattre les cartes
00:22:30des flux migratoires en Europe ?
00:22:32On fait des déclarations un peu fracassantes,
00:22:34mais on sait très bien que c'est très difficile d'expulser
00:22:36des migrants, parce que les pays d'accueil
00:22:38ne veulent pas les accueillir,
00:22:40parce que c'est des processus longs,
00:22:42juridiquement très compliqués,
00:22:44parce qu'il y a des procédures
00:22:46à respecter, l'Union européenne
00:22:48n'est pas favorable,
00:22:50donc tout ça est très compliqué.
00:22:52C'est plus un effet déclamatoire
00:22:54qu'autre chose.
00:22:56A son tour, le gouvernement français
00:22:58dit envisager de suspendre les demandes
00:23:00d'asile des Syriens.
00:23:02Vous écoutiez le commentaire, vous disiez
00:23:04c'est absurde, qu'est-ce qui est absurde ?
00:23:06Oh là là,
00:23:08quel bon élève !
00:23:10Vous êtes un bon élève,
00:23:12c'est la classe,
00:23:14quand on a la classe comme ça,
00:23:16on était parfois sauvés
00:23:18par la récréation.
00:23:20Récréation, j'aurais aimé répondre,
00:23:22mais c'est récré.
00:23:24Monsieur Tobaïl, on va partir en récréation avec vous.
00:23:26Exactement, on va parler de
00:23:28« My Way » ce matin.
00:23:30Comme d'habitude ?
00:23:32Comme d'habitude, bien sûr, la plus belle chanson du monde.
00:23:34Mais c'est drôle, parce qu'on en a parlé nous aussi tout à l'heure.
00:23:36Pas possible !
00:23:38Je ne savais pas que vous alliez parler de « My Way ».
00:23:40Bien sûr, on va parler de ce documentaire
00:23:42de Canal qui est exceptionnel.
00:23:44C'est rare qu'il y ait un documentaire sur une chanson,
00:23:46mais cette chanson, elle le méritait.
00:23:48Bien sûr, c'est Jacques Reveau,
00:23:50Claude François,
00:23:52et puis Sinatra, « My Way », bien sûr.
00:23:54Et Paul Anka.
00:23:56Et Paul Anka, bien évidemment.
00:23:58Merci Thomas,
00:24:00merci beaucoup.
00:24:02Vincent, pourquoi vous trouvez que c'est absurde ?
00:24:04Parce qu'on évalue
00:24:06à 6 millions le nombre de réfugiés.
00:24:08Il y en a presque autant de déplacés
00:24:10à l'intérieur du pays, mais il y a 6 millions de Syriens
00:24:12qui ont filé à l'étranger.
00:24:14La plupart dans les pays alentours,
00:24:16il y a des réfugiés en Turquie,
00:24:18les autres beaucoup au Liban,
00:24:20où ils ont fait souche d'ailleurs.
00:24:22En tout cas, ils ne voulaient pas rentrer.
00:24:24Ils ne voulaient pas rentrer même quand les canons se sont tus
00:24:26parce que le régime risquait de les persécuter de nouveau
00:24:28et on ne les attendait pas.
00:24:30Et vous avez 1 million en Allemagne.
00:24:32On a peur, on ferme les écoutilles en Europe.
00:24:34Pourquoi ?
00:24:36L'Allemagne a fermé les écoutilles
00:24:38parce que l'Allemagne est en pleine campagne électorale
00:24:40et qu'il ne faut absolument pas
00:24:42laisser à l'AFD, qui est la droite
00:24:44qui pue des pieds, la droite radicale,
00:24:46il ne faut pas laisser la possibilité
00:24:48de faire campagne sur la question
00:24:50de l'immigration et donc on donne un signal.
00:24:52Mais c'est tout. En réalité, il n'y a pas
00:24:54de danger que des millions de Syriens
00:24:56se précipitent en Europe en ce moment.
00:24:58C'est plutôt le contraire. On espère plutôt qu'ils vont repartir.
00:25:00Et d'ailleurs, on envisage
00:25:02de les aider, de leur donner un petit
00:25:04baluchon, un petit
00:25:061000 euros en Autriche pour qu'ils rentrent
00:25:08chez eux.
00:25:09Richard Millet est avec nous ce matin. Il vient régulièrement nous voir.
00:25:11C'est aux éditions Léocher et on a une pensée
00:25:13bien sûr pour Léocher qui nous a quitté
00:25:15cette année. Cahier de Damas,
00:25:17pour vous donner le style et
00:25:19la couleur de ce qu'il écrit et c'est vrai
00:25:21que je lis très souvent des passages
00:25:23de ce que vous écrivez
00:25:25parce que je trouve que peu de gens
00:25:27écrivent comme vous et ça le mérite
00:25:29de faire beaucoup rire.
00:25:31Souvent, nous sommes devenus des Européens comme les autres,
00:25:33médiocres, éveux. Lui aurais-je
00:25:35dit si je ne m'étais fait une règle de ne pas
00:25:37évoquer à l'étranger le désespoir qui s'attache
00:25:39pour moi à la qualité de Français ?
00:25:41Et j'imagine que là c'est lorsque vous êtes avec Bachar El Assad
00:25:43que vous écrivez ça. Je lui dis donc qu'à
00:25:45Paris je n'aime vraiment que les toits,
00:25:47le quartier latin, le jardin
00:25:49du Luxembourg et les quais par goût pour les
00:25:51fleuves, les rivages, les îles et les frontières
00:25:53qu'on passe et repasse avec le sentiment d'être
00:25:55ailleurs et non partout avec des
00:25:57autres qui sont en réalité
00:25:59les mêmes. Elle me dit avoir aimé
00:26:01les quais du Rhône et de
00:26:03la Saône à Lyon où elle a étudié
00:26:05avant de se perfectionner à Moscou.
00:26:07Je comprends que ce n'était pas à Bachar El Assad que vous
00:26:09parliez. Je me prends à penser
00:26:11au poète lyonnais Maurice Sèvres
00:26:13c'est ça qui est formidable. Peu de gens
00:26:15connaissent le poète lyonnais Maurice Sèvres
00:26:17sur qui j'ai autrefois travaillé lorsque
00:26:19son voisin de gauche prend le relais de la conversation
00:26:21mon téléphone m'apprend que le nombre de morts à Paris
00:26:23est plus important qu'on ne l'avait cru
00:26:25et c'est au moment...
00:26:27Oui c'est en plein attentat du 13 novembre.
00:26:29Donc il y a quelque chose
00:26:31vraiment... Lisez Richard
00:26:33Millet et puis après on peut contester bien sûr
00:26:35l'analyse bien sûr
00:26:37mais c'est intéressant d'avoir
00:26:39cette langue-là. Je dis à chaque fois que plus personne
00:26:41ne vous invite.
00:26:43Non plus personne. A part vous.
00:26:45C'est fou. Non c'est normal.
00:26:49Vous ne pouvez pas dire un certain nombre de choses et être invité
00:26:51dans le grand consensus national.
00:26:55C'est tout. Vous imaginez que je puisse...
00:26:57Ce que vous avez lu sur Bachar
00:26:59vous imaginez le lire à France Inter ?
00:27:01C'est pas possible. Bon c'est tout.
00:27:03La pause et on revient tout de suite.
00:27:07Richard Millet est avec nous
00:27:09et on va pouvoir l'interroger une nouvelle fois
00:27:11sur ce qui se passe en Syrie
00:27:13mais Audrey Berteau nous rappelle les titres.
00:27:15On est en retard.
00:27:19Il y a une grosse centaine de combattants
00:27:21djihadistes français en Syrie.
00:27:23C'est l'annonce du procureur national
00:27:25antiterroriste ce matin.
00:27:27Plusieurs étaient détenus
00:27:29à la prison de Damas selon lui.
00:27:31C'est très tôt pour dire s'il y a une menace
00:27:33mais on reste vigilant précise le procureur.
00:27:35C'est un aveu de l'irrespect
00:27:37et de l'inélégance du président de la République.
00:27:39Il fait comme si 11 millions d'électeurs
00:27:41n'existaient pas.
00:27:43Jordan Bardella s'est exprimé également ce matin
00:27:45après avoir appris qu'il ne sera pas reçu
00:27:47à l'Elysée par Emmanuel Macron.
00:27:49Le président a invité je le rappelle
00:27:51l'ensemble des partis à discuter cet après-midi
00:27:53sauf le RN et la France Insoumise.
00:27:55Et enfin en Syrie, les rebelles
00:27:57qui ont pris le contrôle du gouvernement
00:27:59vont publier une liste des plus hauts responsables
00:28:01impliqués dans des tortures contre le peuple.
00:28:03Nous poursuivons les criminels de guerre
00:28:05afin qu'ils puissent recevoir leurs châtiments
00:28:07ont précisé les rebelles.
00:28:09Merci Audrey, je dis souvent qu'il se dit
00:28:11des choses hors antenne parfois qui sont
00:28:13aussi intéressantes, parfois plus intéressantes
00:28:15qu'à l'antenne
00:28:17parce que la parole est parfois plus libérée
00:28:19et au moment où la pub a été lancée
00:28:21Vincent Hervouët a demandé
00:28:23et je me permets de poser la question
00:28:25telle que vous l'avez formulée à Richard Millet
00:28:27vous n'avez pas l'impression de vous être planté
00:28:29sur Bachar el-Assad.
00:28:31C'était l'interrogation
00:28:33de Vincent Hervouët
00:28:35puisque vous étiez avec lui en 2015.
00:28:37Rapporteur !
00:28:39Rapporteur !
00:28:41Non mais c'est une question
00:28:43essentielle et vous savez la liberté
00:28:45de ton que nous avons là et toutes les questions
00:28:47je suis persuadé d'ailleurs que Richard Millet
00:28:49accepte volontiers cette question
00:28:51est-ce que vous avez eu ce sentiment
00:28:53rétrospectivement forcément ?
00:28:55Je ne me suis pas planté sur Bachar el-Assad
00:28:57je ne me suis jamais fait d'illusion sur Bachar el-Assad
00:28:59personne ne peut se faire d'illusion sur un personnage de ce genre
00:29:01ni sur un régime de ce genre
00:29:03j'ai simplement dit qu'à l'époque
00:29:05pour ce pour quoi j'étais là-bas, c'est-à-dire pour les chrétiens d'Orient
00:29:07notamment de Syrie
00:29:09ça me paraissait la moins pire
00:29:11des solutions. C'est tout ce que je voulais dire.
00:29:13D'accord. Pour nous français
00:29:15alors ça c'est une question qui est toujours d'un cynisme
00:29:17absolu mais pour nous français
00:29:19notre intérêt à nous
00:29:21est-ce que ce nouveau régime sera plus intéressant
00:29:23pour nous français
00:29:25alors pour les Syriens j'imagine que
00:29:27évidemment ils doivent être très contents
00:29:29et on le serait à moins mais
00:29:31égoïstement, est-ce qu'on peut déjà imaginer
00:29:33si c'est mieux ce régime que l'ancien ?
00:29:35Deux choses. La première
00:29:37c'est que la France a beaucoup investi au Liban
00:29:39en Syrie
00:29:41au Grand Liban, ou en Grande Syrie
00:29:43en Syrie on a beaucoup investi
00:29:45je ne parle pas du mandat, je parle de
00:29:47la venue de
00:29:49Jacques Chirac aux obsèques
00:29:51d'Afez el-Assad, seul chef d'état sur place
00:29:53l'invitation de Bachar
00:29:55à Paris par Nicolas Sarkozy
00:29:57on y a beaucoup cru, on a
00:29:59beaucoup voulu, on a beaucoup pardonné
00:30:01aux Syriens qui ont contribué
00:30:03à nous chasser du Liban, on s'est appuyé sur eux
00:30:05ils faisaient la même analyse que Richard Millet finalement
00:30:07et parfois à juste titre
00:30:09si on a joué un rôle par exemple dans la guerre
00:30:11de 1996
00:30:13vous avez complètement oublié ça mais la France a eu
00:30:15un rôle au Proche-Orient, je crois que c'est
00:30:17la dernière fois qu'elle a eu vraiment un rôle éminent
00:30:19c'était avec M. Charette et grâce aux Syriens
00:30:21aujourd'hui ce qu'on voit
00:30:23c'est qu'on est complètement absent
00:30:25ça c'est la première chose
00:30:27ça se passe sans nous
00:30:29et là vous avez un état
00:30:31qui était soi-disant laïque
00:30:33qui était soi-disant un état
00:30:35francophone aussi
00:30:37qui disparaît
00:30:39qui disparaît de la carte, c'est pas très bon
00:30:41la deuxième chose c'est évidemment la question des djihadistes
00:30:43qui sont sur place
00:30:45les enfouraillés, les fanatiques
00:30:47ceux qui sont prisonniers
00:30:49et ceux qui sont en liberté
00:30:51ça va se passer demain, personne n'en sait rien
00:30:53on sait à peine ce qu'il se passe en ce moment
00:30:55On va parler du Premier Ministre et on va écouter
00:30:57surtout parce que ce qui fait le lien
00:30:59avec l'actualité française puisque le
00:31:01procureur de la République s'est exprimé
00:31:03sur le terrorisme possible
00:31:05en France, simplement pour revenir
00:31:07à ce livre, Cahiers de Damas
00:31:09que j'ai découvert hier
00:31:11vous arrivez évidemment, je crois que c'est à Damas
00:31:13et puis vous avez des correspondants avec lesquels
00:31:15vous échangez etc. et puis il vous parle
00:31:17de la grandeur justement de la France, est-ce qu'elle est présente
00:31:19ou pas, et vous répondez ceci
00:31:21je ne lui réponds pas que la grandeur est comme la beauté
00:31:23ou la profondeur, une notion obsolète
00:31:25aux yeux de la gauche culturelle
00:31:27qui tient encore le haut du pavé
00:31:29il faudrait expliquer ce qu'est le terrorisme intellectuel
00:31:31le déconstructionnisme, la pensée
00:31:33unique, la langue de bois
00:31:35ce qui nous mènerait trop loin, la nuit est tombée
00:31:37on nous sert des pâtisseries à la française
00:31:39et des boissons, la France est une
00:31:41nation muséifiée
00:31:43donc moribonde
00:31:45dis-je, quand même à ma voisine en arabe
00:31:47et à mi-voix, Macron n'a-t-il pas inauguré
00:31:49la veille le Louvre d'Abu Dhabi
00:31:51ce produit dérivé qui participe
00:31:53à la disneylandisation haut de gamme
00:31:55de la culture
00:31:57Macron a eu beau jeu de citer Dostoïevski
00:31:59la beauté ne sauvera pas le monde
00:32:01puisqu'elle n'est plus admissible depuis qu'elle a perdu
00:32:03la dimension métaphysique que lui donnait
00:32:05Thomas Aquin lorsqu'il affirmait
00:32:07que le beau est la
00:32:09splendeur du vrai. Mais pardonnez-moi
00:32:11le Louvre d'Abu Dhabi c'est très bien
00:32:13pourquoi vous trouvez que c'est ça ?
00:32:15c'est bien, c'est une bonne chose
00:32:17architecturalement c'est une bonne chose
00:32:19pour qui ?
00:32:21pour d'abord ceux qui exposent
00:32:23pour ceux qui regardent. Qui ne va pas visiter le Louvre d'Abu Dhabi ? Personne
00:32:25mais pourquoi vous dites
00:32:27la France est une nation
00:32:29muséifiée donc moribonde
00:32:31et vous prenez
00:32:33comme preuve de ça que la France
00:32:35a inauguré le musée
00:32:37d'Abu Dhabi ?
00:32:39Je n'ai rien contre le musée architecturellement, il est très beau
00:32:41mais qui va visiter
00:32:43qui sait ce qu'il y a dans ce musée ?
00:32:45Il a raison, ceux qui vont visiter le Louvre
00:32:47d'Abu Dhabi c'est les français qui passent à Abu Dhabi
00:32:49C'est tout
00:32:51En tout cas
00:32:53il y a une langue
00:32:55il y a une drôlerie, il y a une ironie, il y a une distance
00:32:57il y a une intelligence, il y a un style
00:32:59et ce n'est pas si fréquent quand on lit des livres
00:33:03Bon, écoutons le procureur
00:33:05sur le terrorisme
00:33:07et pourquoi pas les craintes que nous
00:33:09pouvons avoir ici à Paris
00:33:11il était ce matin je crois sur RTL
00:33:15Ce que nous savons sur
00:33:17cette zone là
00:33:19c'est qu'il y a
00:33:21à peu près une grosse centaine de français
00:33:23qui étaient dans la poche d'Idlib
00:33:25Donc des combattants là pour le coup ?
00:33:27Des djihadistes combattés ou des prisonniers ?
00:33:29Non, là je parle plutôt des djihadistes combattants
00:33:31qui étaient dans la poche d'Idlib
00:33:33c'est ceux sur lesquels il y a
00:33:35la principale préoccupation aujourd'hui
00:33:37C'est-à-dire ceux que vous avez peur de voir
00:33:39venir en France ?
00:33:41Ceux sur lesquels nous sommes attentifs
00:33:43sur ce qui va changer le régime en Syrie
00:33:45et peut être considéré comme une forme
00:33:47de déflagration
00:33:49dont l'écho va devoir
00:33:51être mesuré à la fois sur ce qui se passe
00:33:53sur le territoire syrien
00:33:55et là même on pourra y revenir si vous le voulez
00:33:57à plusieurs niveaux et puis
00:33:59peut-être en certaines mesures sur ce qui
00:34:01pourra, les répercussions qu'ils peuvent avoir
00:34:03sur notre territoire
00:34:05et c'est l'analyse de cet écho
00:34:07la façon dont on doit
00:34:09s'adapter à celui-ci et adapter
00:34:11la réponse policière et judiciaire
00:34:13que nous organisons
00:34:15sur laquelle nous travaillons
00:34:17Bon, voilà ce qu'on pouvait dire
00:34:19Ce serait dommage
00:34:21Ce serait dommage qu'en raison
00:34:23tout à fait légitime d'alerter
00:34:25en effet ces dizaines de djihadistes
00:34:27français qui sont combattants
00:34:29ce serait dommage qu'on
00:34:31prenne cet élément
00:34:33pour justifier
00:34:35la suspension de tout droit d'asile
00:34:37parce que pendant 14 ans
00:34:39on a été
00:34:41beaucoup moins vétilleux
00:34:43beaucoup moins soupçonneux pendant 14 ans
00:34:45or là peut-être que demain
00:34:47il va y avoir des chrétiens qui vont sonner
00:34:49à d'autres portes et j'espère que
00:34:51le droit d'asile ne sera pas suspendu
00:34:53parce que c'est quand même un vrai problème
00:34:55en tout cas ceux que je connais et qui sont
00:34:57en Syrie sont inquiets par cette décision
00:34:59Oui, la France envisage
00:35:01une suspension de toutes les demandes d'asile
00:35:03l'Allemagne est prête à le faire
00:35:05l'Autriche l'a déjà fait
00:35:07Au passage je veux dire qu'il n'y a pas de politique européenne
00:35:09à l'immigration
00:35:11Parce que chaque nation le fait
00:35:13C'est une politique aberrante, on a accueilli des afghans
00:35:15on faisait la guerre en Afghanistan, on a accueilli des centaines
00:35:17de milliers d'afghans en Europe, cherchez la logique
00:35:19Dernier mot Richard Millet
00:35:21après on passe au Premier Ministre
00:35:23Oui, on m'a dit que, je ne peux pas citer ma source
00:35:25mais que à l'ambassade de France
00:35:27au Liban
00:35:29les dossiers des
00:35:31chrétiens syriens étaient en dessous
00:35:33volontairement
00:35:35Voilà
00:35:37Il faut qu'il reste sur place
00:35:39Bon, écoutez
00:35:41Il faut qu'il puisse vivre ça
00:35:43Florian Tardif
00:35:45Florian Tardif
00:35:47Le Premier Ministre, je disais tout à l'heure
00:35:49nous disions tout à l'heure comme d'habitude, je voulais vous faire
00:35:51écouter ce qu'a dit Jean-Luc Mélenchon
00:35:53qui est persuadé qu'il va
00:35:55réussir à déloger le Président de la République de l'Elysée
00:35:57Oui
00:35:59Nous allons faire partir
00:36:01M. Macron
00:36:03et il s'en ira, ou bien
00:36:05parce qu'il aura compris qu'il y va de sa dignité
00:36:07et de sa responsabilité dans l'histoire du peuple français
00:36:09ou bien
00:36:11parce que le vote l'y obligera
00:36:13parce que la motion de destitution, elle est toujours
00:36:15là-bas, et elle arrive
00:36:17Bon, mais qui nous ?
00:36:19Oui, qui nous ?
00:36:21Non mais il n'a pas participé, et ça
00:36:23on l'oublie, à la création du nouveau Front Populaire
00:36:25Jean-Luc Mélenchon
00:36:27n'est pas élu, qui nous ?
00:36:29Non mais
00:36:31et il parle d'une motion de destitution
00:36:33effectivement, on peut proposer
00:36:35cette résolution de destitution aux parlementaires
00:36:37mais uniquement les parlementaires de l'Assemblée nationale
00:36:39il faut un dixième des parlementaires de l'Assemblée nationale
00:36:41pour proposer cette résolution
00:36:43il faut deux tiers des parlementaires
00:36:45de l'Assemblée nationale, plus de 600 parlementaires
00:36:47pour pouvoir constituer le Président de la République
00:36:49L'autre jour, Gilles Boulot
00:36:51notre excellent confrère, lui a mis
00:36:53un scud extraordinaire
00:36:55quand M. Mélenchon
00:36:57disait
00:36:59Emmanuel Macron n'a jamais été élu
00:37:01nulle part, etc.
00:37:03Gilles Boulot lui a répondu, il a été élu deux fois
00:37:05Président de la République, et vous n'étiez même pas
00:37:07au deuxième tour
00:37:09Donc il a été
00:37:11scotché, évidemment
00:37:13Jean-Luc Mélenchon, parce que c'est
00:37:15la réalité
00:37:17M. Bardella a parlé
00:37:19puisqu'il n'est pas à l'Elysée
00:37:21ce qui est quand même, là aussi
00:37:23je trouve que c'est invraisemblable
00:37:25invraisemblable
00:37:27donc t'as Marine Tondelier qui représente
00:37:29elle-même, et puis t'as
00:37:3111 millions de gens qui ne sont pas à l'Elysée
00:37:33et qu'on n'écoute pas, comment voulez-vous que ce pays fonctionne ?
00:37:35Écoutez Jordan Bardella
00:37:37C'est un aveu
00:37:39de l'irrespect et de l'inélégance
00:37:41du Président de la République qui, encore une fois
00:37:43fait comme si 11 millions d'électeurs
00:37:45n'existaient pas
00:37:47quand on est dans une période d'incertitude démocratique
00:37:49pas de mon fait, mais de sa responsabilité
00:37:51puisque vous vous souvenez qu'au second tour
00:37:53des élections législatives, l'alliance entre
00:37:55Emmanuel Macron et l'ensemble
00:37:57de ses candidats et le Nouveau Front Populaire
00:37:59m'a privé d'une majorité. Les candidats
00:38:01uniques qui ont été présentés ont installé une incertitude
00:38:03pendant un minimum à un an, date qui pourrait être
00:38:05celle d'une nouvelle dissolution de l'Assemblée Nationale
00:38:07Quand on est dans
00:38:09une telle incertitude, quand on est
00:38:11dans une telle impasse démocratique
00:38:13alors on parle à tout le monde
00:38:15Est-ce que, Chloé Morin
00:38:17qui ne s'est pas exprimé encore, est-ce que vous êtes d'accord avec Jordan Bardella ?
00:38:19Il y a deux incohérences
00:38:21dans ce propos. D'abord, Marine Le Pen
00:38:23dans une interview au Figaro vendredi
00:38:25dit qu'elle n'a pas envie d'aller à l'Elysée
00:38:27donc il faut qu'ils accordent leur violon tous les deux
00:38:29et ensuite, si vous voulez
00:38:31on peut être contre le Front Républicain
00:38:33qui a consisté à mêler les voix
00:38:35de LFI jusqu'au LR
00:38:37mais tous les gens qui vont se réunir
00:38:39aujourd'hui à l'Elysée ont été élus
00:38:41quoi qu'ils en disent, avec
00:38:43les mêmes électeurs. Donc quelque part
00:38:45la logique qui consiste pour Emmanuel Macron
00:38:47à se dire qu'il va gouverner
00:38:49avec la gauche, avec laquelle il a été élu
00:38:51plutôt qu'avec le RN
00:38:53contre qui il a été élu, ça me semble
00:38:55plus cohérent. En gros, il a été élu
00:38:57avec LFI, il ne va pas gouverner avec le RN
00:38:59ça semblerait beaucoup plus incohérent
00:39:01donc moi je trouve qu'il y a une certaine incohérence
00:39:03et sur le fait de les recevoir
00:39:05quand il y a des discussions
00:39:07comme ça de partie à partie, on ne sait jamais
00:39:09qui dit quoi, il y a des
00:39:11fuites, donc on essaye de deviner
00:39:13ce que les uns et les autres ont demandé
00:39:15l'avantage de tous les mettre autour de la table
00:39:17c'est qu'au moins on saura à peu près
00:39:19qui a dit quoi, il y aura une forme
00:39:21de transparence plus grande.
00:39:23Demain, ça a été rappelé très justement
00:39:25par Fiontardif, il y a le vote de la loi
00:39:27spéciale.
00:39:29Présentation au conseil des ministres de la loi spéciale
00:39:31c'est un événement important
00:39:33parce que si cette loi spéciale
00:39:35n'est pas votée, alors oui, évidemment
00:39:37on va vers des catastrophes. Elle sera
00:39:39vraisemblablement votée, mais
00:39:41je rappelle que pour la présenter
00:39:43ça va être présenté par des ministres
00:39:45démissionnaires. Donc, de fait
00:39:47on tord la constitution.
00:39:49Une fois de plus, c'est pas grave.
00:39:51Mais pour ça...
00:39:53Non, on ne tord pas la constitution.
00:39:55Pour le coup, une loi spéciale
00:39:57dans le cadre...
00:39:59Que les ministres démissionnaires...
00:40:01Je suis d'accord avec vous, c'est assez
00:40:03baroque. Par contre, on ne tord pas la constitution
00:40:05la constitution prévoit justement
00:40:07qu'un gouvernement démissionnaire puisse
00:40:09présenter des lois spéciales pour assurer
00:40:11la continuité des tâches. Je dis juste que c'est baroque de voir des ministres
00:40:13démissionnaires, en effet.
00:40:15D'ailleurs, c'est un premier ministre démissionnaire
00:40:17qui doit la présenter, normalement.
00:40:19On a besoin
00:40:21de tous les acteurs
00:40:23et vouloir
00:40:25écarter, justement, Jordan Bardella
00:40:27alors que je le redis dès le départ
00:40:29Marine Le Pen a montré sa responsabilité
00:40:31après la motion de censure
00:40:33une de ses premières interventions
00:40:35de dire, bien évidemment, nous voterons
00:40:37la loi spéciale. Écoutons
00:40:39monsieur Bompard puisque chacun s'est exprimé ce matin
00:40:41sur le futur premier ministre.
00:40:43Je n'aurai pas la
00:40:45mauvaise foi de vous dire aujourd'hui
00:40:47qu'il aurait dû nous inviter aujourd'hui.
00:40:49Vous n'y seriez pas allé de toute façon. Évidemment, parce que
00:40:51j'appelle tout le monde à revenir à la raison.
00:40:53Comment vous pouvez imaginer que
00:40:55vous allez constituer un gouvernement commun
00:40:57dans lequel vous allez avoir
00:40:59les partisans de la retraite à 60 ans comme nous
00:41:01les partisans de l'abrogation
00:41:03de la retraite à 64 ans comme nous
00:41:05et ceux qui l'ont mise en place. Dans lequel vous allez
00:41:07avoir les partisans du rétablissement de l'impôt
00:41:09de solidarité sur la fortune comme nous
00:41:11et ceux qui l'ont supprimé.
00:41:13Dans lequel vous allez avoir, je peux prendre
00:41:15tous les sujets, les partisans de l'augmentation
00:41:17des salaires et du SMIC et ceux qui ne veulent pas
00:41:19de coup de pouce pour le SMIC.
00:41:21Je pense qu'il faut respecter la démocratie
00:41:23et la démocratie, c'est des projets politiques différents.
00:41:25C'est pour ça, quand je dis
00:41:27que je n'ai pas la grille de lecture
00:41:29du président Macron, à quoi joue
00:41:31Macron ? Tout le monde sait ce que dit Bompard
00:41:33et juste. Tu ne peux pas mettre dans un gouvernement
00:41:35des gens qui ne partagent rien.
00:41:37Ça va se terminer comment
00:41:39à l'arrivée ?
00:41:41Je veux montrer qu'aucune solution n'est possible.
00:41:43Mais il y en a une solution qui est possible. Vous mettez
00:41:45M. Lecornu et c'est possible.
00:41:47Vous mettez un gouvernement de droite
00:41:49qui penche à droite et vous demandez au RN
00:41:51de ne pas censurer
00:41:53et puis Vogue la galère.
00:41:55Si j'ose dire. C'est pas très
00:41:57compliqué, t'as pas besoin de 5 jours pour faire ça.
00:41:59Tu mets Bruno Retailleau qui
00:42:01a convaincu à sa place
00:42:03et puis après tu trouves...
00:42:05C'est ça le problème.
00:42:07D'un côté Laurent Wauquiez qui nous dit
00:42:09nous on ne va pas du tout rentrer au gouvernement
00:42:11on va juste négocier un accord de
00:42:13non-censure alors que vous avez Bruno Retailleau
00:42:15de l'autre côté. Oui mais il a changé.
00:42:17J'espère, je
00:42:19préfère Laurent le Magnifique à Laurent
00:42:21le Maléfique.
00:42:23J'espère
00:42:25qu'il sera Laurent
00:42:27le Magnifique et qu'il ne deviendra pas
00:42:29Laurent le Maléfique. J'espère.
00:42:31Voilà.
00:42:33Et qu'il ne le jouera pas contre son camp.
00:42:35C'est un homme qui change de temps dans son camp.
00:42:37C'est ennuyeux quand même.
00:42:39C'est vrai.
00:42:41C'est ennuyeux.
00:42:43Mais alors
00:42:45visiblement il a rétro-pédalé quand même.
00:42:47J'ai bien lu le Figaro hier, Florian Tardif.
00:42:49Oui. Il a rétro-pédalé.
00:42:51Il a tout fait pour bloquer Bruno Retailleau
00:42:53et maintenant il a tout fait pour aider Bruno Retailleau.
00:42:55Il a peut-être compris que les gens
00:42:57étaient plutôt derrière Bruno Retailleau actuellement
00:42:59que derrière lui.
00:43:01C'est jamais agréable de voir un rival
00:43:03même pas un rival passer devant soi
00:43:05parce que ce n'était pas un rival au départ.
00:43:07C'est jamais agréable de voir éclore
00:43:09un rival.
00:43:11Un talent.
00:43:13C'est vrai dans tous les métiers.
00:43:15Au contraire.
00:43:17Il faut encourager.
00:43:19Évidemment.
00:43:21Pourquoi ?
00:43:23Parce que c'est un rival.
00:43:25Il est dans votre camp évidemment.
00:43:27Toujours.
00:43:29Pourquoi vous riez Richard Millet ?
00:43:31C'est vrai.
00:43:33Il y a un problème.
00:43:35Le problème de Laurent Wauquiez
00:43:37c'est qu'il
00:43:39est persuadé qu'il va être président de la République
00:43:41mais il n'y a que lui
00:43:43qui est persuadé de cela.
00:43:45Ils sont nombreux à être persuadés
00:43:47de pouvoir.
00:43:49C'est très fort chez lui.
00:43:51Il a érigé une église.
00:43:53M. Wauquiez est le seul prêtre et le seul fidèle.
00:43:55Donc
00:43:57il faut quand même rassembler.
00:43:59Non ?
00:44:01Vous souriez.
00:44:03Je pensais qu'on devrait créer la section occidentale
00:44:05du Parti Basse.
00:44:07La pause.
00:44:09On a des sujets
00:44:11à parler.
00:44:13A tout de suite.
00:44:17Nous sommes éclats
00:44:19incroyablement en avance.
00:44:21Je ne sais pas ce qui s'est passé.
00:44:23Non seulement c'est rare
00:44:25mais c'est unique.
00:44:27Mais bon.
00:44:29Est-ce un signe qu'on nous envoie ?
00:44:31Croyons-nous en avance sur notre temps.
00:44:33Audrey Berto nous rappelle
00:44:35les titres du jour.
00:44:37Il n'y a toujours pas de Premier ministre.
00:44:39C'est sûr.
00:44:41Non.
00:44:45Manuel Bompard appelle
00:44:47tout le monde à revenir à la raison.
00:44:49Le député La France Insoumise des Bouches du Rhône
00:44:51est revenu ce matin
00:44:53sur l'absence de son parti
00:44:55aux discussions organisées à l'Elysée.
00:44:57Il estime que ce n'est pas raisonnable
00:44:59de constituer un gouvernement commun
00:45:01avec des personnes opposées
00:45:03sur la plupart des sujets
00:45:05comme le sujet de la retraite.
00:45:07Un jeune homme de 19 ans
00:45:09a été tué par balle hier à son domicile.
00:45:11Les faits ont eu lieu à Saint-Nazaire.
00:45:13Deux individus visage masqué
00:45:15sont entrés de force dans son appartement.
00:45:17Le jeune homme de 19 ans
00:45:19a été tué par balle.
00:45:21Le trafic du RER A a été interrompu.
00:45:23Une caténaire a été arrachée.
00:45:25Plus de 200 agentes
00:45:27ont été mobilisées
00:45:29pour réorienter les voyageurs.
00:45:33Le RER A est la ligne
00:45:35la plus fréquentée d'Europe
00:45:37transportant plus d'un million de voyageurs par jour.
00:45:39Richard Millet est avec nous.
00:45:41Je le remercie comme il est régulièrement avec nous.
00:45:43Évidemment, vous êtes très sombre
00:45:45sur l'Europe, sur la France.
00:45:47devenu des Européens comme les autres, médiocres et veuls, disiez-vous, mais
00:45:51au-delà de ce que vous écrivez, et parfois on peut dire il y a une forme de posture, est-ce qu'il y a un moment que vous avez identifié
00:45:58en France
00:46:00comme une sorte d'âge d'or
00:46:02où tout était sinon parfait
00:46:06tout du moins mieux qu'aujourd'hui ?
00:46:09De mon vivant ?
00:46:10Dans l'histoire de votre vie !
00:46:12Non, non, non !
00:46:15Non mais est-ce que, bon, est-ce que, je veux dire, parce que le déclin, c'est fait, bon, je veux bien, mais il y a une phrase d'Audiard que je cite
00:46:22régulièrement, depuis le dernier des Valois, ça va mal, bon, c'est dans un, je sais quel, bon, c'est bon, donc il y a aussi
00:46:30cette thèse-là de dire que c'est pas nouveau,
00:46:32tu lis par exemple ce qui a été écrit au début du 20e siècle, il y a plein de gens qui ont dit voilà, c'est terminé, c'est un drame,
00:46:38Stéphane Sveig, il écrit que, il fait que ça, Stéphane Sveig, dans un livre très célèbre
00:46:42où il dit à partir de 14, la boucherie, il y a eu un âge d'or entre 1870, 1880 et 1914, et puis 1914,
00:46:49voilà, il y a eu un million et demi de morts, bon, c'est mieux quand même aujourd'hui, donc est-ce que vous avez identifié un moment
00:46:57où il y a eu une sorte d'âge d'or ?
00:46:59C'est ma question.
00:47:01Culturellement, par exemple ?
00:47:03Culturellement, pour la vie des uns et des autres, si, parce qu'il n'y a pas que la culture, forcément, il y a la vie des gens,
00:47:08le tiers état, en dessous de Louis XIV, je ne sais pas s'ils étaient très heureux de vivre.
00:47:13Le siècle de Louis XIV, bien sûr, bon, sauf que...
00:47:17Ceux qu'ont construit Versailles, je ne sais pas s'ils pensaient comme vous.
00:47:21Non, mais ça, c'est un argument, c'est comme ceux qui disent que, les gauchistes qui disent que les cathédrales ont été
00:47:27le fruit de l'extermination de serfs qui ont construit d'ouvriers, enfin, vous voyez, sur cet argument, je n'y crois pas beaucoup.
00:47:33C'est la première fois qu'on me traite de gauchiste, mais pourquoi pas ?
00:47:38Je vais bien vous taquiner à mon tour.
00:47:41Non, je pense que, si vous voulez, je suis obsédé par le déclin,
00:47:45puisque vous ne voulez pas que je parle culturellement des moments des âges d'or, il y en a eu plusieurs, le dernier étant probablement à l'époque de l'impressionnisme
00:47:52pictural,
00:47:53littéraire et musical avec Debussy, des gens comme ça, vous voyez, après, c'est plus discutable.
00:47:58Bon, on peut aussi voir le dernier moment
00:48:01de l'âge d'or dans ce qu'on appelle la French Theory, c'est-à-dire les structuralistes et
00:48:06les philosophes français qui se sont exportés aux Etats-Unis, vous voyez, bon,
00:48:11on laisse ça de côté. Je pense que le déclin de la France, pour moi, a commencé en 1763,
00:48:18c'est-à-dire le traité de Paris.
00:48:20Pourquoi ? Parce qu'on abandonne à ce moment-là le Canada, donc on abandonne l'Amérique, on abandonne l'Inde aux Anglais, la langue française commence à
00:48:28disparaître internationalement, ou ses possibilités internationales, on commence à disparaître à ce moment-là, et ça n'a fait que se confirmer.
00:48:35Vous voyez, voilà, moi je suis opposé par ça, c'est des dates symboliques, et on le voit aujourd'hui, maintenant, bon,
00:48:42si on est en déclin depuis 1763, c'est-à-dire, vous me rassurez,
00:48:47j'avais peur qu'il soit plus récent.
00:48:511940, on est relevé de ça en plus.
00:48:53Oui, 40, je suis d'accord, je suis d'accord que 40, c'est quand même une fracture, nous sommes d'accord.
00:48:59Bon, vous avez les orgues, parce qu'hier, on a eu un débat sur les orgues
00:49:04de Notre-Dame, vous avez écouté, d'abord, est-ce que vous avez, je sais que vous ne regardiez pas du tout la télévision, mais après notre passage,
00:49:09votre passage télé, vous avez dit maintenant, je vais la regarder pour vous, parce que la première fois que vous êtes venu, vous connaissiez même pas
00:49:14la voix de la, le son de la voix d'Emmanuel Macron, est-ce que vous avez regardé la cérémonie de Notre-Dame ?
00:49:19Non, je n'ai pas regardé, je suis coupable.
00:49:21Vous n'êtes pas ému, est-ce que de temps en temps, vous pouvez être ému ?
00:49:24Symboliquement, si. Moi, j'ai été ému, je vois ça, et puis comme je suis bon public, j'ai quand même toujours envie d'y croire.
00:49:31Mais moi, j'y crois, mais j'ai été ému par le
00:49:35l'archevêque qui frappe à la porte.
00:49:38Je crois que c'est symbolique, ce genre de... C'est très très beau, ça.
00:49:41Et les orgues, vous avez entendu les orgues, parce qu'hier, on a eu un petit débat avec cette musique contemporaine.
00:49:46Je vais demander à Marine Lanson peut-être de ressortir cet extrait, et hier, on a eu...
00:49:51C'était du Messiaen ?
00:49:52Ah non, c'était pas du Messiaen, c'était de l'improvisation d'un homme qui...
00:49:56Olivier Latry, c'est ça ?
00:49:57Non, non, non, c'est un autre nom que je vais vous citer à l'instant, d'ailleurs,
00:50:02qui est un très grand... Alors, je suis désolé, hier, j'ai fait peut-être...
00:50:07Voilà, c'est Thierry Escaiche.
00:50:09Thierry Escaiche, oui, c'est un compositeur et organiste, effectivement.
00:50:12Et votre avis, par exemple, sur cette musique contemporaine aujourd'hui ?
00:50:16Est-ce que vous l'écoutez ?
00:50:18La musique d'Escaiche est assez audible,
00:50:20beaucoup plus difficile que ça, oui.
00:50:22Mais ça concerne malheureusement très peu de gens, si vous voulez.
00:50:25Mais Escaiche est un excellent improvisateur, oui.
00:50:27On peut pas toujours... Bach, oui, c'est Dieu le Père,
00:50:31mais il faut aussi des descendants, donc...
00:50:33Ah ben là, vous êtes plutôt progressiste et moderne.
00:50:38Mais tout à fait, mais pourquoi voulez-vous que je sois...
00:50:40Moi, je suis à l'avant-garde, toujours.
00:50:42Hélas, je suis trop lucide, même.
00:50:44La vie a rappelé à ceux qui auront la mémoire la plus longue.
00:50:47Bon, on termine donc avec le Premier ministre, peut-être...
00:50:51C'est plouf, il y a des grandes visions...
00:50:55On n'aura pas de nom avant jeudi, oui.
00:50:57On n'aura pas de nom avant jeudi ?
00:50:59Oui, puisqu'il y a la présentation demain d'une loi spéciale
00:51:01avec le Conseil des ministres, de ministres, des missionnaires.
00:51:05Donc, on part sur ce principe-là, ça veut dire qu'on a acté déjà
00:51:07qu'on n'aura pas de Premier ministre avant mercredi soir, jeudi matin.
00:51:11Bon, on peut écouter ce qu'a dit M. Roussel, quand même,
00:51:13parce qu'on a fait un florilège de tous ceux qui ont pris la parole.
00:51:16Donc, M. Roussel.
00:51:19J'aurais préféré qu'ils viennent et qu'ils fassent le choix
00:51:23de venir dialoguer et qu'ensemble, unis, nous soyons une force pour peser.
00:51:29C'est de leur faute qu'ils ne sont pas là cet après-midi ?
00:51:31La coalition que nous représentons pèse 193 députés.
00:51:35Elle est forte parce qu'elle est arrivée en tête des élections législatives
00:51:41et donc on doit peser ensemble sur le gouvernement.
00:51:43Donc là, ils font le choix de ne pas venir.
00:51:47Mais je ne doute pas que demain, ensemble,
00:51:49les députés seront pesés dans les débats
00:51:51puisque c'est le Parlement qui doit pouvoir reprendre la main.
00:51:56Emmanuel Macron attire les abeilles avec du miel.
00:51:58Quelle est la stratégie derrière tout cela ?
00:52:00C'est d'exclure le Rassemblement national
00:52:02et de fracturer le Nouveau Front Populaire.
00:52:04Et c'est ce qu'il est en train de réussir à faire.
00:52:07Oui, mais c'est divisé, pas pour gagner, mais c'est pas...
00:52:10D'une certaine manière, un petit peu.
00:52:12Oui, mais je pense que c'est sans avenir.
00:52:14C'est combinazionné.
00:52:16C'est une petite magouille.
00:52:18C'est la Quatrième République.
00:52:20Je ne pense pas que c'est un grand coup.
00:52:22Moi, il me semble que ce qu'il se cherche à faire avant tout,
00:52:24c'est sortir de la main de Marine Le Pen.
00:52:26Pourquoi il se tourne vers les socialistes ?
00:52:28Je pense qu'il n'a pas d'affection particulière pour les socialistes.
00:52:31Cependant, il sait que gouverner juste avec LR,
00:52:35on vient d'en faire la démonstration,
00:52:37ça veut dire être à la merci d'une censure de Marine Le Pen.
00:52:41Marine Le Pen, on sait bien qu'elle a un intérêt quand même,
00:52:44ou en tout cas qu'elle aurait peut-être intérêt à ce qu'il démissionne
00:52:47avant le terme de son mandat.
00:52:49Donc, si elle a l'occasion de faire tomber les gouvernements, elle le fera.
00:52:52Et donc, il se dit qu'avec les socialistes,
00:52:54il pourra échapper à la censure de Marine Le Pen.
00:52:57C'est juste un calcul arithmétique, quelque part.
00:53:00Ce ne sera pas suffisant.
00:53:02C'est le mauvais calcul de Marine Le Pen.
00:53:04Du point de vue de l'arithmétique,
00:53:06il faudrait que l'ensemble des députés Léot s'associent à chaque fois.
00:53:09Et ça, ce n'est pas non plus gagné.
00:53:11Donc, c'est une arithmétique un peu courte.
00:53:14Et qui est liée aussi au prochain congrès du Parti Socialiste.
00:53:18Puisque c'est ça également l'enjeu.
00:53:20Je salue l'ami Bernard Montiel qui nous écoute.
00:53:22Et la citation que j'ai donnée tout à l'heure,
00:53:25ça va mal depuis le dernier débat de loi,
00:53:27c'est extrêmement d'un pourri,
00:53:29de Lautner, sous l'influence de notre ami Norbert Sahada.
00:53:35C'est un film dont on a souvent parlé ici.
00:53:37Le port du voile facteur discriminant
00:53:39pour l'accès à un contrat d'apprentissage dans une entreprise.
00:53:42Selon une étude universitaire publiée ce lundi,
00:53:44le voile diminue de plus de 80%.
00:53:46Les chances de décrocher un entretien
00:53:48après une candidature spontanée pour un contrat d'apprentissage dans une entreprise.
00:53:51Menée par des chercheurs universitaires rattachés au CNRS,
00:53:54une data-analyste dans le cadre de l'Observatoire national
00:53:57des discriminations et de l'égalité dans l'enseignement supérieur.
00:54:00Présentée lundi par l'université Gustave Eiffel.
00:54:04L'objet c'est l'évalu des pénalités associées au port
00:54:07d'un voile musulman sur le marché du travail français.
00:54:10Menée entre le 21 mars et le 1er avril 2024.
00:54:15Que dites-vous Vincent Herouette ?
00:54:17Il faut rendre le port du voile obligatoire, je pense.
00:54:20Dans l'entreprise ?
00:54:22Non mais ne souriez pas !
00:54:24Non, je prends ça très au sérieux.
00:54:26Et même avec gravité.
00:54:29Je ne sais pas si ça vous fait réagir Charlotte ?
00:54:32Il n'y a pas de positionnement global sur le voile.
00:54:39C'est interdit à certains endroits, autorisé dans d'autres,
00:54:42encouragé à certains endroits.
00:54:44Là on va reprocher aux chefs d'entreprise
00:54:47de ne pas accepter le voile.
00:54:49On se pose la question du refus dans les sorties scolaires.
00:54:54On a un positionnement absurde sur cette question.
00:54:58Dans l'entreprise, on a le droit de porter le voile.
00:55:01En revanche, quand on est au contact du public,
00:55:03ça peut être différent.
00:55:05Dans l'administration, c'est clair.
00:55:07Mais dans une entreprise, si vous êtes une vendeuse par exemple,
00:55:10est-ce que vous pouvez ou pas porter le voile ?
00:55:12Ça dépend.
00:55:14Il y a des entreprises, je pourrais en citer,
00:55:17je pense à une, à Beaugrenelle, une entreprise de sport,
00:55:20où il y a des jeunes femmes qui sont des vendeuses
00:55:23et qui portent le voile.
00:55:25L'entreprise peut interdire le port du voile ?
00:55:27Exactement.
00:55:30Il y a tellement d'autres attaques, par exemple,
00:55:32je pense dans les open spaces,
00:55:34quand il y a la plus grande difficulté,
00:55:37il y a des personnes qui sont engagées,
00:55:39qui sont de culture arabo-musulmane,
00:55:41et qui se regroupent dans un open space
00:55:43et qui parlent arabe entre eux.
00:55:45Comment vous faites ?
00:55:47Vous dites oui, mais je vous assure...
00:55:49Je voudrais vous dire que de temps en temps,
00:55:51il y a des régionaux qui se mettent entre eux et qui parlent...
00:55:55Pas breton ?
00:55:57Breton, non, mais une autre langue, oui.
00:55:59Je suis désolé, mais dans ce cas-là,
00:56:01quand vous êtes dans un open space et autre,
00:56:03c'est totalement discriminant pour tous les autres.
00:56:06Oui, mais je vous dis...
00:56:08Vous avez plein de cas comme ça.
00:56:10Écoutez Guylain Chevrier,
00:56:12qui sur ce sujet est intervenu,
00:56:14et après je vous ferai écouter ce que dit Pierre Martinet
00:56:17sur la société française et ses rapports culturels,
00:56:20communautaristes, qui peuvent se mettre en place.
00:56:22Écoutez.
00:56:24On s'aperçoit qu'on a une montée en puissance
00:56:27du fait religieux dans l'entreprise
00:56:29et qui commence à poser des problèmes
00:56:31d'organisation dans le travail.
00:56:33C'est tout à fait très bien souligné et pointé,
00:56:36avec de plus en plus de salariés
00:56:38qui perçoivent cette montée du fait religieux dans l'entreprise.
00:56:42Parce qu'on a quand même aujourd'hui
00:56:447 entreprises sur 10
00:56:46qui sont concernées par le fait religieux.
00:56:49Et on sait que dans 8 sur 10 situations
00:56:53qui concernent des difficultés
00:56:55qui relèvent, on pourrait dire,
00:56:57de cas bloquants,
00:56:59c'est l'islam qui est clairement identifié
00:57:01par ce dernier rapport de l'Observatoire.
00:57:05On voit monter effectivement des demandes
00:57:08qui n'existaient pas dans la France il y a 50 ans
00:57:10parce qu'elle est populaire.
00:57:12Et pour cause, comme vous dites.
00:57:14Moi, par provocation, j'ai dit l'autre jour,
00:57:16conviction, je pense que dans 10 ans,
00:57:18le voile sera autorisé à l'école.
00:57:20Mais vous ne pourrez pas faire autrement
00:57:22parce que j'ai peur que la demande
00:57:24soit tellement forte
00:57:26que ce sera très compliqué.
00:57:28D'abord, il y a des enseignants aujourd'hui
00:57:30qui ne sont pas du tout sur la ligne de laïcité.
00:57:32Je le dis par provocation.
00:57:34Moi, je vous réponds par provocation aussi
00:57:36que, pardonnez-moi,
00:57:38on voit des gens qui portent le voile
00:57:40qui se victimisent.
00:57:42Et il y a un espèce de grand concours
00:57:44en France de pleurnicheuse et de victimisation.
00:57:46La réalité que moi, je connais,
00:57:48c'est ce qui se passe dans des pays
00:57:50comme demain en Syrie, peut-être.
00:57:53Et dès aujourd'hui,
00:57:55en Iran et dans toute une partie
00:57:57du monde arabo-musulman,
00:57:59où ce sont ceux qui ne portent pas le voile,
00:58:01celles qui ne portent pas le voile,
00:58:03qui sont punies.
00:58:05Et qui ne sont pas punies d'une manière imaginaire.
00:58:07Qui sont punies d'une manière cinglante,
00:58:09dure et épouvantable.
00:58:11Donc, ça va.
00:58:13Je peux être d'accord avec vous.
00:58:15Mais vous avez une...
00:58:17Qu'est-ce que vous faites ?
00:58:19Qu'est-ce que vous avez dit ?
00:58:21Charlotte, comment on règle ça ?
00:58:23La question se pose un peu tard.
00:58:25On a un problème avec les causes,
00:58:27les conséquences.
00:58:29Le fait que nos décisions politiques
00:58:31ont des conséquences quelques années plus tard.
00:58:33On se moque de l'idée
00:58:35d'avoir des conséquences aujourd'hui
00:58:37qui vont puiser dans les siècles passés.
00:58:39Tout à l'heure, on plaisantait sur la date de 1763.
00:58:41Là, c'est un peu plus restreint.
00:58:43C'est sur 50 ans.
00:58:45Et on pouvait peut-être l'envisager
00:58:47que les gens n'arrivent pas vierges
00:58:49notamment sur le terrain religieux.
00:58:51Vous n'accueillez pas des populations
00:58:53massivement qui viennent de cultures
00:58:55en effet musulmanes
00:58:57sans conséquences et sans revendications.
00:58:59Et on a deux mouvements.
00:59:01On se pose la question aujourd'hui
00:59:03parce que c'est notre manière de fonctionner
00:59:05même en société, de droits individuels.
00:59:07Donc, on se dit, telle femme,
00:59:09est-ce qu'elle peut ou non porter le voile
00:59:11et est-ce que c'est sa liberté ou pas ?
00:59:13Simplement, la question ne se pose pas comme ça
00:59:15aujourd'hui à la France.
00:59:18Il y a une revendication.
00:59:20Et d'autre part, oui, en effet,
00:59:22au bout de plusieurs années
00:59:24et c'est ce que vous évoquiez pour l'avenir de la France,
00:59:26quand vous changez dans certains endroits
00:59:28la population et que vous importez
00:59:30une population avec d'autres cultures
00:59:32et d'autres mœurs,
00:59:34alors que la vôtre est sans cesse attaquée
00:59:36ou dévalorisée,
00:59:38les mœurs se changent.
00:59:40Je voulais vous faire écouter
00:59:42Pierre Martinet, ancien de la DGSE
00:59:44qui était
00:59:46agent du service Action
00:59:48et qui porte sur la société française
00:59:50le diagnostic que je vous
00:59:52propose de commenter.
00:59:56Si les politiques ne prennent pas conscience
00:59:58qu'on va dans le mur,
01:00:00il y aura peut-être à terme des heurts intercommunautaires.
01:00:02Je ne vais pas appeler ça une guerre civile
01:00:04au sens propre du terme,
01:00:06mais des heurts intercommunautaires, oui.
01:00:08J'ai vécu dans un pays où les chrétiens et les musulmans
01:00:10s'entretuaient au Liban.
01:00:12C'est terrible.
01:00:14Essayons de prendre des mesures
01:00:16politiques pour contrer le projet islamiste
01:00:18et c'est possible.
01:00:20Avec de la volonté, avec du courage.
01:00:22Ça va être difficile.
01:00:24Il y aura des tensions communautaires.
01:00:26Il y aura peut-être quelques heurts intercommunautaires
01:00:28qui seraient maîtrisables
01:00:30assez facilement.
01:00:32Sauf que plus on tarde
01:00:34et moins ça sera facile
01:00:36à stopper.
01:00:38Et plus on va rencontrer des difficultés
01:00:40entre les communautés.
01:00:43Je vais reprendre le titre
01:00:45de votre prochain magazine.
01:00:47Un pays de peuple ?
01:00:49Une France de peuple ?
01:00:51Une terre de peuple ?
01:00:53C'est l'idée ?
01:00:55Mais c'est la vérité aujourd'hui.
01:00:57Depuis le 7 octobre.
01:00:59Si on refuse de le voir,
01:01:01c'est qu'on est aveugle.
01:01:03C'est un constat qui est dramatique.
01:01:05Quelle est votre intuition, Richard Millet,
01:01:07sur les 20 ou 30 prochaines années en France ?
01:01:09Je peux répondre par une anecdote.
01:01:11J'entrais l'autre jour à Vincennes
01:01:13dans une pharmacie
01:01:15où la pharmacienne
01:01:17et sa préparatrice
01:01:19étaient voilées.
01:01:21Je suis ressorti sans rien acheter.
01:01:23Pourquoi ?
01:01:25Parce que je me suis senti complètement rejeté.
01:01:27J'ai senti que je m'affrontais
01:01:29à quelque chose qui n'était pas
01:01:31ma civilisation, qui était tout à fait autre chose.
01:01:33J'avais l'impression d'une espèce d'enclave
01:01:35algéro-marocco,
01:01:37à faire tout ce que vous voulez.
01:01:40Vous allez dire que j'exagère.
01:01:42Mais la question, par ce petit genre d'exemple,
01:01:44mérite d'être posée.
01:01:46C'est un peu comme les boucheries halal.
01:01:48C'est exactement la même chose.
01:01:50Quand j'étais enfant au Liban,
01:01:52il y avait très peu de femmes voilées.
01:01:54Vous aviez les chiites, un peu,
01:01:56mais c'était juste une espèce de fichu sur la tête
01:01:58qui survolait un peu le vent.
01:02:00C'était tout.
01:02:0230 ans après, on a vu ce que ça a donné.
01:02:04Il est évident qu'il y a
01:02:06en France et ailleurs
01:02:08tout un mouvement pour essayer de
01:02:10faire sauter cette question du voile
01:02:12qui est devenue une espèce de cheval-de-troie
01:02:14de l'islamisme en Europe.
01:02:16On le sait.
01:02:18Vous regardez par exemple Netflix, toutes les séries.
01:02:20J'aime beaucoup les séries de Netflix, non pas pour ce dont elles parlent,
01:02:22mais pour les décors, pour les personnages.
01:02:24Dans tous les pays d'Europe,
01:02:26on voit dans les classes, dans les collèges, les lycées,
01:02:28des filles voilées, des élèves voilés.
01:02:30C'est tellement sympathique.
01:02:32Ils s'entendent tous à merveille.
01:02:34C'est la propagande de Netflix.
01:02:36La France constitue une exception.
01:02:38Je pense qu'on va perdre.
01:02:40On a déjà perdu.
01:02:42Le nombre.
01:02:44Ce genre d'intitulé, de question,
01:02:46un facteur discriminant d'embauche,
01:02:48veut dire déjà qu'on va plier les chaînes.
01:02:50On pourrait vous répondre
01:02:52qu'au fond,
01:02:54ce n'est pas très grave,
01:02:56que la tolérance nous demande
01:02:58d'accepter
01:03:00l'autre tel qu'il est
01:03:02et que l'important, c'est qu'il ne vienne pas
01:03:05vous imposer à vous de porter le voile
01:03:07et que tout le monde pourrait vivre
01:03:09dans une harmonie différente
01:03:11et un pacte.
01:03:13Ce n'est pas un voile bouddhiste.
01:03:15C'est un voile d'une religion conquérante
01:03:17aux élites
01:03:19et politiques.
01:03:21Si on oublie ça une seconde,
01:03:23on sort des débats de société
01:03:25et on est dans un projet politique planétaire.
01:03:31Ça ne veut pas dire libération de la Syrie.
01:03:33Ça veut dire libération du Levant.
01:03:35Levant, ça veut dire
01:03:37Liban, Palestine et tout le fourbi.
01:03:39Vous voyez que c'est
01:03:41juste une expansion.
01:03:43Vous ne pensez pas
01:03:45qu'il y a, ce qu'avait imaginé
01:03:47Nicolas Sarkozy, qu'un islam
01:03:49de France puisse exister
01:03:51avec une tradition
01:03:53effectivement
01:03:55comme le voile le saurait
01:03:57mais avec une distance
01:03:59par rapport...
01:04:01Avec le regretté Malek Chebel
01:04:03qui était un musulman intellectuel
01:04:05extrêmement tolérant
01:04:07et qui avait même prôné cet islam des lumières
01:04:09auquel je ne croyais pas.
01:04:11Malheureusement, je ne crois pas.
01:04:13On pourrait vous rétorquer que la religion
01:04:15catholique a fait ce chemin.
01:04:17Mais ça n'a jamais été une orthopraxie.
01:04:19On pourrait vous
01:04:21rétorquer que
01:04:23elle a été particulièrement intolérante
01:04:25avec ceux qui n'étaient pas
01:04:27catholiques, l'Inquisition notamment.
01:04:30Et puis,
01:04:32sur la société,
01:04:34elle imposait ses codes de vie
01:04:36sur l'avortement,
01:04:38sur le divorce, etc.
01:04:40Et qu'elle a fait son chemin
01:04:42et qu'elle a évolué
01:04:44et qu'elle est devenue autre chose.
01:04:46On pourrait vous rétorquer cela ?
01:04:48On le rétorque souvent,
01:04:50violemment même, mais je pense
01:04:52que ce n'est pas tout à fait la même chose.
01:04:54Pourquoi ? Parce que ce ne sont pas les mêmes religions.
01:04:56L'islam est une espèce
01:04:58de parodie du judéo-christianisme.
01:05:00Et donc, à partir de ce moment-là,
01:05:02il a une haine
01:05:04de ceux qui l'ont précédé,
01:05:06du judaïsme particulièrement.
01:05:08À partir de ce moment-là, ce désir de revanche,
01:05:10de ressusciter
01:05:12l'Andalouse,
01:05:14hante les esprits. Et je ne vois pas comment...
01:05:16Tous les musulmans ne sont pas sur votre ligne.
01:05:18C'est ce qu'on dit souvent.
01:05:20Je connais beaucoup de musulmans
01:05:22avec la discussion qui est difficile.
01:05:24Ils ont le droit de se convertir
01:05:26au christianisme.
01:05:28C'est absurde.
01:05:30Il y a un puissant.
01:05:32Il y a plus que du mépris.
01:05:34Je parle de ce qui se passe en France.
01:05:36Je parle de l'islam de France
01:05:38sur la position que défendait Nicolas Sarkozy.
01:05:40Charlotte...
01:05:42Vous avez parlé de Nicolas Sarkozy
01:05:44lorsqu'il a fait le Conseil musulman.
01:05:46Est-ce que l'apostasie a été reconnue ?
01:05:48La réponse est non.
01:05:50On rappelle ce qu'est l'apostasie.
01:05:52L'apostasie, c'est changer de religion.
01:05:55D'abandonner sa communauté.
01:05:57D'abandonner l'islam.
01:05:59On est désormais bouddhiste.
01:06:01On est désormais...
01:06:03L'apostasie est punie de mort.
01:06:05Vous êtes tout spécimiste
01:06:07sur la France de demain.
01:06:09Chloé Morin également.
01:06:11Je ne vois pas les choses
01:06:13de cette manière-là.
01:06:15Il ne faut pas oublier...
01:06:17On parle de la question du voile.
01:06:19Derrière, il y a le soupçon
01:06:21de revendications autres.
01:06:23C'est un facteur discriminant
01:06:25d'embauche.
01:06:27On soupçonne une personne voilée
01:06:29quand elle va rentrer dans l'entreprise
01:06:31d'avoir d'autres revendications.
01:06:33On peut poser la question des hommes.
01:06:35J'ai des amis musulmans.
01:06:37Ils vous raconteront aussi
01:06:39les discriminations qu'ils vivent
01:06:41en dépit du fait qu'ils peuvent
01:06:43ne même pas être pratiquants.
01:06:45La question que je me pose,
01:06:47c'est est-ce qu'on ne contribue pas
01:06:49aussi à leur envoyer des signaux
01:06:51qui finalement les jettent dans les bras
01:06:53des islamistes ?
01:06:55A force de leur dire
01:06:57qu'ils ne sont pas français,
01:06:59qu'ils n'ont pas leur place ici,
01:07:01on contribue à nourrir
01:07:03le communautarisme.
01:07:05Cet argument s'entend.
01:07:07Charlotte Dornelal.
01:07:09Je mets de côté la discrimination
01:07:11aux faciès que vous évoquez.
01:07:13Revenons sur la question du voile.
01:07:15Le facteur est discriminant
01:07:17par le port même du voile.
01:07:20Le fait de porter le voile,
01:07:22c'est se rendre soi-même différent.
01:07:24Il y a une discrimination assumée
01:07:26de soi-même par rapport aux autres.
01:07:28C'est une petite chose qui change.
01:07:30Sur la question du voile,
01:07:32la question du voile aujourd'hui,
01:07:34en effet, si on leur dit
01:07:36vous n'êtes pas français,
01:07:38leur dire vous êtes désormais français
01:07:40c'est assumer l'assimilation.
01:07:42C'est accepter qu'il n'y ait pas de différence.
01:07:44Or, la question du voile,
01:07:46c'est-à-dire qu'on nous dit ça n'est pas religieux
01:07:48puisque ça n'est pas une obligation religieuse.
01:07:50On ne contrevient pas à une obligation religieuse.
01:07:52Ce n'est pas la question de la foi
01:07:54qui est remise en cause des musulmans.
01:07:56C'est la question de la pratique
01:07:58dans la manière de s'assumer dans la société.
01:08:00Si ça n'est pas une obligation religieuse,
01:08:02la France a beau jeu sur le terrain culturel
01:08:04de leur dire qu'en France,
01:08:06les femmes ne sont pas voilées.
01:08:08Ce serait le terrain culturel
01:08:10et pour que nous soyons tous les mêmes,
01:08:12il faudrait un positionnement comme ça.
01:08:14Simplement, c'est un peu tard
01:08:16et surtout, c'est un peu tard
01:08:18avec le ressort du droit individuel
01:08:20qui est notre seul ressort d'analyse de la société.
01:08:22Le RN, à un moment,
01:08:24prenait l'interdiction du voile
01:08:26dans l'ensemble de la société
01:08:28et qu'ils l'ont abandonné.
01:08:30C'est bien que c'est une question très compliquée.
01:08:32Vous vous rendez compte
01:08:34le nombre de gens
01:08:36qui sont voilés en France
01:08:38et notamment parmi la jeune génération.
01:08:40C'est extrêmement important.
01:08:42C'est très intéressant ça.
01:08:44C'est la jeune génération qui est née en France
01:08:46et qui porte plus le voile que les mères qui sont nées à l'étranger.
01:08:48Il y a peut-être une revendication.
01:08:50C'est quoi ? C'est la haine de soi ?
01:08:52Non, je pense que c'est une manière
01:08:54de s'opposer
01:08:56à la France
01:08:58et à son histoire.
01:09:00Ça fait des années que tu expliques à ces jeunes gens
01:09:02que la France s'est conduite n'importe comment,
01:09:04qu'elle est colonialiste,
01:09:06qu'elle a tué des ancêtres.
01:09:08Il y a une défiance.
01:09:10Il faut bouger un peu dans l'histoire
01:09:12et réaliser que pendant mille ans
01:09:14l'Europe s'est battue.
01:09:16L'Europe s'est battue jusqu'à Vienne
01:09:18et pas simplement à Poitiers
01:09:20contre cette force conquérante qu'était l'islam.
01:09:22Et que depuis 50 ans
01:09:24il y a eu une espèce d'oubli total
01:09:26et une génération complètement
01:09:28suicidaire qui a oublié
01:09:30ce qu'était le voisin.
01:09:32Moi je suis sur la ligne de De Gaulle.
01:09:34Franchement, la colonisation
01:09:36n'est pas une bonne chose.
01:09:38Je ne vous parle pas de la colonisation.
01:09:40Moi je vous en parle.
01:09:42Je vous parle de la colonisation islamique de l'Europe.
01:09:44Je vous parle de l'Andalouse que célèbre ton président.
01:09:46Mais qu'on venait que...
01:09:48L'Andalouse ! Merveilleux souvenir !
01:09:50Qu'on venait que l'Algérie
01:09:52qui était un département français
01:09:54avec des droits qui n'étaient pas les mêmes pour les musulmans
01:09:56que pour les autres.
01:09:58Mais ça n'a rien à voir.
01:10:00Evidemment que ça crée des blessures.
01:10:02Ce n'est pas la raison pour laquelle De Gaulle quitte l'Algérie,
01:10:04si je peux me permettre.
01:10:06Et pourquoi il la quitte ?
01:10:08Parce qu'il pense
01:10:10que ce n'est pas la place de la France.
01:10:12Il pense surtout
01:10:14que les Algériens musulmans
01:10:16ne pourront pas devenir français.
01:10:18C'est pas la même chose.
01:10:22La situation est inextricable.
01:10:28Le procès Ruggia, il m'intéresse.
01:10:30Hier s'est ouvert le procès du réalisateur Christophe Ruggia.
01:10:32Il va être jugé pour agression sexuelle
01:10:34par personne ayant autorité sur mineurs de 15 ans
01:10:36et a été accusé d'agression sexuelle
01:10:38par une femme de 12 ans.
01:10:40C'est ce que disent Daniel Hennel.
01:10:42L'effet reproché concerne la période courant 2001.
01:10:44Au 10 février 2004,
01:10:46à l'époque, l'actrice n'était encore qu'une collégienne.
01:10:48Je ne sais pas d'ailleurs
01:10:50si on a ce matin Célia Barotte
01:10:52ou si on peut l'écouter.
01:10:54Voilà ce qu'a dit M. Ruggia hier.
01:10:56D'abord, évidemment,
01:10:58on ne connaît pas le dossier.
01:11:00Il faut toujours être prudent.
01:11:02Mais vous avez un homme de 36 ans
01:11:04Je vous assure que c'est quand même
01:11:06l'élément marquant.
01:11:08Si vous êtes le père
01:11:10de cette jeune fille de 12 ans
01:11:12et que vous apprenez que votre fille
01:11:14qui a 10 ans, 11 ans, 12 ans
01:11:16est chez un homme de 36 ans
01:11:18qui est réalisateur,
01:11:20vous vous interrogez qu'il la fasse tourner.
01:11:22Pourquoi pas qu'elle vienne chez lui tout seul.
01:11:24Vous pouvez vous interroger.
01:11:26Je pense que ce n'est pas sa place.
01:11:28Pour le moins.
01:11:30Et vous pouvez interroger ses parents.
01:11:32Vous avez parfaitement raison.
01:11:34Et qu'on ne vienne pas dire que cette jeune fille
01:11:36qui a 11 ans, 12 ans, 13 ans
01:11:38à l'époque n'a rien dit ou ne s'est pas plaint.
01:11:40Parce que quant à cet âge-là...
01:11:42Oui, mais Pascal,
01:11:44pendant des années,
01:11:46la moralisation de la vie sexuelle était interdite.
01:11:48La seule norme morale de toute vie sexuelle
01:11:50c'était le consentement des individus.
01:11:52Et le consentement
01:11:54même des plus jeunes était posé à l'époque.
01:11:56Mais la loi qui prévoit...
01:11:58Pascal, la loi qui prévoit...
01:12:00Je ne vais pas me convaincre.
01:12:02Mais à l'époque, on était des vieux schnock.
01:12:04Donc là, aujourd'hui, la loi
01:12:06qui explique qu'un enfant de moins de 15 ans
01:12:08ne peut pas consentir par principe,
01:12:10elle a deux ans.
01:12:12Elle a deux ans, cette loi.
01:12:14Avant, c'était open bar, c'était le consentement.
01:12:16Et d'ailleurs, c'est une des questions soulevées
01:12:18dans le programme d'éducation sexuelle à l'école.
01:12:20Puisque, encore une fois, la norme morale absolue
01:12:22qui est présentée à des enfants à l'école,
01:12:24ça n'est que le consentement.
01:12:26Il n'y a pas d'autre moralité sexuelle.
01:12:28Alors, M. Ruggia,
01:12:30je ne suis pas sûr que tout le monde le connaisse d'ailleurs,
01:12:32puisqu'il est réalisateur.
01:12:34Il a dit hier à la barre, il fallait un MeToo français,
01:12:36il s'est tombé sur moi.
01:12:38Il a dit également, je pense qu'elle s'est radicalisée
01:12:40et regardé son parcours depuis 5 ans.
01:12:42Ça commence avec moi, après Célest César et Polanski.
01:12:44Et il dit cette phrase étonnante.
01:12:46Oui, elle avait une sensualité débordante.
01:12:48Et d'ailleurs, elle l'a toujours aujourd'hui.
01:12:50Une sensualité débordante, elle a 12 ans.
01:12:52C'est un aveu.
01:12:54Voilà.
01:12:56Je suis mort.
01:12:58Alors, il encourt une peine de 10 ans de prison pour agression sexuelle
01:13:00sur mineurs de 15 ans par personne ayant autorisé.
01:13:02Mais moi, j'avais lu un papier,
01:13:04souvent je les citais au moment de l'affaire...
01:13:06Je ne sais plus
01:13:08quelle affaire était-ce.
01:13:10Il y en a eu plusieurs dans l'affaire MeToo.
01:13:12Vraiment, c'est un papier extraordinaire.
01:13:14C'est une jeune fille,
01:13:16jeune femme,
01:13:1813 ans, 14 ans, 15 ans, qui tombe amoureuse
01:13:20d'un homme qui a 40 ans.
01:13:22Et elle raconte ça.
01:13:24C'est un homme qui va vers lui.
01:13:26Et l'homme lui dit non.
01:13:28Il refuse.
01:13:30Il dit non. J'ai 40 ans, t'en as 13, 14.
01:13:32Ce n'est pas contenable.
01:13:34Et des années plus tard, elle dit, cet homme a été magnifique.
01:13:36Parce qu'un homme, ça s'empêche.
01:13:38C'est la phrase célèbre de Camus.
01:13:40Et c'est vrai que la responsabilité de l'homme
01:13:42qui dit à une jeune fille de 13 ans
01:13:44qu'il peut, pourquoi pas,
01:13:46mais ce n'est pas sa place.
01:13:48J'arrive sur le terrain moral
01:13:50en disant ça.
01:13:52C'est pas sa place.
01:13:54Un homme de 40 ans ne regarde pas une jeune femme de 12 ou 13 ans.
01:13:56Ce n'est pas une jeune femme à 12 ou 13 ans.
01:13:58Oui, une fillette. Vous avez complètement raison.
01:14:00D'ailleurs, une enfant.
01:14:02Et j'avais trouvé ce papier absolument formidable.
01:14:04Parce que c'est...
01:14:06Et c'est le comportement, me semble-t-il,
01:14:08que n'importe quel
01:14:10homme doit avoir.
01:14:12Parce qu'effectivement, une jeune fille,
01:14:14une enfant de 12 ans, 13 ans, peut être impressionnée.
01:14:16Que sais-je.
01:14:18En Occident.
01:14:20En Occident, aujourd'hui.
01:14:22Parce que jadis, l'école des femmes,
01:14:24avec Arnulf.
01:14:26Qu'est-ce que vous en pensez, Richard Millet, de ce que je dis ?
01:14:28Ça vous choque que je sois sur le terrain moral ?
01:14:30Non, non, pas du tout.
01:14:32J'ai toujours été horrifié par les gens
01:14:34qui profitent d'une situation,
01:14:36d'une notoriété, d'un pouvoir
01:14:38pour faire ce qu'ils font
01:14:40avec un certain nombre de femmes.
01:14:42Mais c'est une vieille chose, ça.
01:14:44Dans le milieu du cinéma,
01:14:46il y a un film avec Kirk Douglas
01:14:48sur les mœurs,
01:14:50un vieux film des années 50,
01:14:52où on voit effectivement les producteurs
01:14:54qui font entrer des starlettes.
01:14:56Vous voyez, c'est très vieux.
01:14:58Mais je suis étonné, quand même, 12 ans,
01:15:00c'est une enfant.
01:15:02Ça veut dire qu'elle est en classe de cinquième.
01:15:04Vous voyez, classe de cinquième.
01:15:06Le prof que j'ai été calcule comme ça,
01:15:08en classe de cinquième, c'est dur.
01:15:10C'est très dur.
01:15:12Il y a un film qui s'appelle Noce Blanche,
01:15:14il pourrait pu ressortir aujourd'hui.
01:15:16Mais Bruno Kremer, il refuse.
01:15:18Il est prof, il refuse
01:15:20L'amour d'or, le curse de Vanessa Paradis.
01:15:22Il la refuse.
01:15:24C'est un très bon film.
01:15:26Vous savez que quand...
01:15:28Vous avez entendu parler
01:15:30des films de Kubrick, Lolita.
01:15:32Elle a 18 ans,
01:15:34alors que dans la réalité,
01:15:36elle a 13 ans, Lolita.
01:15:38Et dans le remake, avec Jeremy Irons,
01:15:40ils ont exigé
01:15:42que toutes les scènes
01:15:44où Lolita a été assise
01:15:46sur les genoux
01:15:48de Jeremy Irons,
01:15:50il y ait un coussin.
01:15:52Ça veut dire que les Américains,
01:15:54il y a 20 ans, avaient déjà prévu
01:15:56ce genre de choses.
01:15:58Et en France, non,
01:16:00à la même époque...
01:16:02Il est 10h29, je n'ai pas parlé,
01:16:04parce qu'à chaque fois que vous venez,
01:16:06je parle de votre journal, 2011-2019.
01:16:08Il y avait un papier dans le journal du dimanche,
01:16:10d'ailleurs.
01:16:12On peut y aller.
01:16:14Moi, ça me fait toujours sourire.
01:16:16On peut y aller
01:16:18à n'importe quelle page.
01:16:20Il y aura un moment, me dit Béatrice,
01:16:22où les comptes seront faits,
01:16:24où le tout économique renverra les écrivassiers,
01:16:26les culturés, à des activités réellement utiles.
01:16:28Je le vois dans les comptes de Gallimard
01:16:30et des filiales.
01:16:32T'hommage que je sois tenu à l'arrêt.
01:16:34Vous lisez des choses nouvelles,
01:16:36par exemple ?
01:16:38Oui, mais pas de romans.
01:16:40Il n'y a pas de bons romans.
01:16:42De la philo, oui, mais pas de bons.
01:16:44Il est 10h30.
01:16:46Audrey Bertheau va être là
01:16:48pour nous rappeler
01:16:50les titres du jour,
01:16:52chère Audrey.
01:16:56Il y a une grosse centaine
01:16:58de combattants djihadistes français en Syrie.
01:17:00C'est l'annonce du procureur national
01:17:02antiterroriste ce matin.
01:17:04Plusieurs étaient détenus à la prison de Damas,
01:17:06selon lui. C'est très tôt pour dire
01:17:08une menace, mais on reste vigilants,
01:17:10précise le procureur.
01:17:12Si vous avez le nez bouché ou le nez qui coule,
01:17:14attention, à partir de demain, il sera
01:17:16obligatoire de présenter une ordonnance
01:17:18en pharmacie pour obtenir un traitement
01:17:20anti-rhume. Huit médicaments très connus
01:17:22sont concernés. Les autorités
01:17:24sanitaires françaises estiment
01:17:26qu'ils sont dangereux.
01:17:28Et puis, Luigi Mangione, 26 ans,
01:17:30est poursuivi pour le meurtre du patron
01:17:32d'un géant de l'assurance santé aux Etats-Unis.
01:17:34Après cinq jours de traque, il a finalement été
01:17:36arrêté. Les autorités ne se sont pas
01:17:38davantage exprimées sur les possibles mobiles
01:17:40de l'assassinat.
01:17:42Merci beaucoup Célia Barot d'être
01:17:44avec nous. Un mot de Boilem Sansal
01:17:46quand même. Un mot de Boilem Sansal.
01:17:48Parce qu'aujourd'hui,
01:17:50effectivement,
01:17:52si on n'en parle pas tous les jours,
01:17:54il faudrait en parler
01:17:56tous les jours. J'en parle tous les jours
01:17:58avec la seule réserve, c'est que
01:18:00malheureusement pour moi, il a signé
01:18:02la liste Ernaux à l'époque,
01:18:04mais ce qu'il vit,
01:18:06la liste Ernaux qu'il m'a fait,
01:18:08mais ce qu'il vit est
01:18:10abominable parce que vous parlez des geôles de Assad,
01:18:12mais les geôles
01:18:14des Algériens, je ne suis pas sûr qu'elles soient
01:18:16beaucoup plus reluisantes.
01:18:18Il faut absolument qu'ils sortent de prison.
01:18:20Célia Barot est avec nous.
01:18:22Elle est au procès Ruggia.
01:18:24Bonjour Célia, avec la
01:18:26première audience ce matin.
01:18:28Que s'il dit ces dernières
01:18:30minutes ?
01:18:34Eh bien Pascal, ce matin,
01:18:36depuis ce matin, on entend l'ex-compagne
01:18:38de Christophe Ruggia.
01:18:40Il s'agit de Mme Achach.
01:18:42Elle a partagé l'avis de
01:18:44Christophe Ruggia en 2010-2011.
01:18:46Les magistrats
01:18:48l'interrogent sur ce côté
01:18:50immature, ce côté adolescent qui a été
01:18:52à de nombreuses reprises
01:18:54relaté dans les témoignages et au cours de la
01:18:56procédure. Mme Achach aussi
01:18:58qui est réalisatrice
01:19:00revient devant les magistrats sur
01:19:02les techniques qui sont
01:19:04autorisées quand on
01:19:06travaille avec des enfants et elle raconte
01:19:08aussi sa rencontre avec
01:19:10Adèle Haenel, comment elle est
01:19:12sortie du silence et comment elle lui a
01:19:14avoué qu'elle était au courant
01:19:16des déclarations de Christophe
01:19:18Ruggia à son encontre puisque
01:19:20lorsqu'elle était en couple avec le réalisateur,
01:19:22il lui a confié qu'un après-midi
01:19:24lorsqu'Adèle Haenel était chez lui,
01:19:26il lui a mis la main sur sa poitrine
01:19:28et lorsqu'il a vu que la fillette
01:19:30avait pris peur, il avait retiré sa
01:19:32main et qu'il était fou amoureux d'elle.
01:19:34C'est avec ces propos
01:19:36que la réalisatrice
01:19:38Mme Achach a décidé
01:19:40de rompre avec lui.
01:19:42Aujourd'hui, nous allons aussi entendre la soeur
01:19:44de Christophe Ruggia.
01:19:46Ensuite, cet après-midi, il y aura
01:19:48les réquisitions du ministère public,
01:19:50les plaidoiries des deux parties,
01:19:52des deux avocats. Christophe Ruggia
01:19:54qui est en cours jusqu'à 10 ans d'emprisonnement
01:19:56et une amende de 150 000 euros.
01:19:58Merci beaucoup Célia Barotte.
01:20:00Mon Noël à moi comme tous les jours.
01:20:02Écoutons.
01:20:07Mon plus beau souvenir de Noël doit
01:20:09dater de mes 8-9 ans
01:20:11où le Papa Noël m'a apporté
01:20:13un magnifique camping-car de Barbie
01:20:15et ma première Barbie. J'en garde
01:20:17un souvenir dingue. J'y ai joué
01:20:19des années et des années.
01:20:21Voilà. Et c'était vraiment
01:20:23le plus beau cadeau de Noël que j'ai eu
01:20:25de toute mon enfance. Et maintenant, les meilleurs
01:20:27souvenirs sont avec mes enfants.
01:20:29Voilà un beau souvenir.
01:20:31Votre premier. Vous vous souvenez
01:20:33d'un cadeau de Noël que vous avez eu Joseph ?
01:20:35Oui, c'est d'un château fort.
01:20:37Ah, ça ne m'étonne pas de vous.
01:20:39C'est pour ça.
01:20:41Vos parents
01:20:43avaient compris votre psychologie.
01:20:45Château fort.
01:20:47Chloé, vous vous souvenez d'eux ?
01:20:49Pas particulièrement. Vous avez
01:20:51des jouets de fille ou des jouets
01:20:53de garçon ? Sans doute les deux
01:20:55frères, donc j'avais aussi des jouets de garçon.
01:20:59Chez Labro, c'est ce soir l'essentiel.
01:21:01Chez Labro, diffusé ce mardi à 23h20
01:21:03sur C8, Philippe reçoit le trompettiste
01:21:05Romain Lele qui sort coup sur coup
01:21:07cette année trois albums entre jazz et classique.
01:21:09Comment un jeune garçon peut en arriver
01:21:11à pratiquer un instrument aussi singulier ?
01:21:13Eh bien, il s'est livré à quelques
01:21:15explications. C'est beau le trombone.
01:21:17Pourquoi la trompette ?
01:21:19Pourquoi la trompette ?
01:21:21On est originaire d'une région
01:21:23où la tradition des instruments avant est assez
01:21:25forte. C'est le nord de la France.
01:21:27Et puis,
01:21:29nos parents nous ont
01:21:31orientés vers la trompette.
01:21:33Je ne sais pas par hasard ou pas, mais
01:21:35d'abord, on avait un très
01:21:37bon ami qui était mon premier professeur
01:21:39et avec qui je m'entendais très bien
01:21:41qui a proposé un essai et je pense
01:21:43surtout, en les entendant me raconter
01:21:45ces histoires, que j'étais clairement
01:21:47insupportable, très
01:21:49nerveux et il fallait
01:21:51une espèce d'instrument assez
01:21:53physique avec un engagement assez
01:21:55important pour pouvoir canaliser
01:21:57une espèce d'énergie débordante.
01:21:59Donc, ils m'ont inscrit à l'école de musique
01:22:01quand j'avais 5 ans
01:22:03et ça a été la trompette.
01:22:05Et puis, je n'ai jamais arrêté.
01:22:07Et je pense que, d'une certaine manière, ça m'a
01:22:09permis de canaliser une énergie débordante.
01:22:15Merci à tous. Merci à Richard Millet. Je rappelle
01:22:17Cahiers de Damas, novembre 2015, novembre
01:22:192017, édition
01:22:21Léo Cher. Je rappelle également
01:22:23votre journal édité
01:22:25chez Les Provinciales. Si vous voulez sourire,
01:22:27c'est sombre, mais
01:22:29c'est vrai que c'est beaucoup plus drôle.
01:22:31Parfois, les grands
01:22:33pessimistes sont souvent beaucoup plus
01:22:35drôles. Cioran est souvent beaucoup plus drôle.
01:22:37Mon journal est plus drôle que moi.
01:22:39Moi, je vous trouve drôles.
01:22:41Je vous trouve vraiment...
01:22:43Je vous trouve, j'allais dire, rigolos.
01:22:45Je ne sais pas si c'est le mot qui convient.
01:22:47Christophe
01:22:49Droyeau était à la réalisation.
01:22:51David Tonnelier était à la vision. Merci à
01:22:53Benjamin qui était au son. Marine Lançon était avec nous.
01:22:55Jean de Lacoste, Jean-Marc Morigny.
01:22:57On est dans une seconde. Rendez-vous ce soir.

Recommandations