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L'Assemblée nationale a censuré le gouvernement de Michel Barnier, un geste inédit depuis 1962, qui ouvre une nouvelle période d'incertitude politique et budgétaire. Emmanuel Macron souhaite nommer un nouveau Premier ministre rapidement et s’adressera aux Français jeudi soir à 20 heures.

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00:00Amaniel Bompard qui nous rejoint sur ce plateau, député de la France insoumise, ami pour qui tombe, pas de poignée de main entre vous deux ?
00:10Non, pas de poignée de main.
00:12Éric Coquerel ce matin, exactement dans la même situation que vous, il n'avait aucun problème à lui.
00:17Monsieur Torguay a fait tomber son micro au moment où il a croisé.
00:20Il a fait tomber son micro ?
00:22Vous lui auriez serré la main ?
00:24J'ai déjà répondu à cette question. Je n'ai pas de problème à serrer la main à M. Torguay.
00:28Heureusement, ses idées ne se transmettent pas par la main.
00:30Et le Che Guevaris de Carnaval ?
00:32En fait, je m'en fiche un peu de ces provocations.
00:36Je pense que le Rassemblement national doit masquer sa responsabilité dans le fait que le gouvernement de M. Barnier a duré pendant trois mois.
00:48Quand nous avons déposé une motion de censure, parce que nous disions à l'époque que le gouvernement de M. Barnier s'apprête à proposer un budget et un budget de la sécurité sociale qui vont faire souffrir les Français.
00:58M. Tanguy et ses collègues du Rassemblement national à l'époque ont donné leur bénédiction à M. Barnier.
01:04Et quand nous avons proposé effectivement d'engager une procédure de destitution du président de la République, Mme Le Pen s'y est opposée.
01:10Donc je vois bien que maintenant, M. Tanguy essaye de rattraper les marches.
01:14Bon, mais je pense que ça ne leurre personne.
01:16Il est 22h30. Pour poser les choses, poser ce moment, cette soirée historique que nous vivons, je voudrais qu'on revienne deux heures en arrière.
01:22Il était 20h26 tout à l'heure quand Yael Braun-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale, a donc annoncé solennellement que la motion de censure était adoptée et que le gouvernement était censuré et renversé.
01:36Voici le résultat du scrutin.
01:38Majorité requise pour l'adoption de la motion de censure, 288. Pour l'adoption, 331.
01:46La majorité requise étant atteinte, la première motion de censure est adoptée.
01:50En raison de l'adoption de la motion de censure et conformément à l'article 50 de la Constitution, le Premier ministre doit remettre au président de la République la démission du gouvernement.
02:00Vous avez applaudi. Il y a de la joie à ce moment-là chez vous.
02:03Évidemment. Notre objectif, c'était de faire tomber ce gouvernement parce qu'en faisant tomber ce gouvernement, on fait tomber un projet, en l'occurrence le budget de la Sécurité sociale qui allait faire souffrir une grande partie des Françaises et des Français.
02:17Et donc oui, bien évidemment que c'était une forme de soulagement.
02:20Et de joie, c'est le mot utilisé.
02:23Évidemment, je pense à ce moment-là aux retraités à qui on disait non, votre pension de retraite ne va pas être revalorisée à la hauteur de l'inflation au 1er janvier.
02:31En faisant tomber le budget de la Sécurité sociale, on permet de réintroduire l'indexation des pensions de retraite sur la base de l'inflation.
02:37Attendez, je termine de répondre à une question. Vous me demandez si c'est un joie ou un soulagement.
02:41Oui, c'est un soulagement de faire tomber un gouvernement qui s'apprête à passer les jours de carence à trois pour les fonctionnaires.
02:47Et d'ailleurs, les fonctionnaires sont dans la rue et sont en grève demain sur ce sujet.
02:50Je veux profiter de ce micro pour leur apporter mon soutien.
02:53C'est-à-dire que l'incertitude dont on parle depuis des semaines et des semaines, que l'on entend aussi dans ceux qui nous appellent, qui nous écrivent sur RMC, sur BFM TV, etc.,
03:03de cette inquiétude qu'il y avait chez les Français, ce soir, vous en faites fi.
03:07Mais l'inquiétude, elle était d'abord sur les conséquences des budgets de M. Barnier sur la production de vie.
03:14L'inquiétude, elle était beaucoup sur la censure.
03:18Sur l'incertitude, en fait.
03:20Depuis maintenant plusieurs semaines, on a tellement entendu tout et n'importe quoi que je comprends qu'il y ait des Français qui puissent être inquiets.
03:26Quand vous faites croire aux gens que si le budget de la Sécurité sociale tombe, les cartes vitales ne fonctionneront pas au 1er janvier, alors que c'est un mensonge éhonté et pur et simple.
03:35Nous, on n'a rien fait croire du tout.
03:39Quand vous faites croire aux gens, comme c'est le cas depuis le début de la semaine, et c'était encore le cas des ministres tout à l'heure au banc de l'Assemblée nationale,
03:46que si le budget tombe, ils vont payer plus d'impôts, alors que tout le monde sait très bien que ce n'est pas vrai,
03:52parce qu'il suffit de faire un budget rectificatif au mois de janvier pour réindexer le barème de l'impôt sur le revenu sur l'inflation.
03:57Il ne faut pas s'étonner qu'après, il y a des gens qui aient un peu peur.
03:59Juste sur ce point-là, vous dites « il suffit ». Avec qui vous allez voter ce budget ? Avec quelle majorité vous allez voter ce budget ?
04:04J'ai été attentif aux différentes personnes qui se sont succédées avant moi sur ce plateau.
04:08J'ai entendu tous, sans exception, dire qu'ils étaient pour l'indexation du barème de l'impôt sur le revenu sur l'inflation.
04:14Donc là, en l'occurrence, c'est une mesure qui sera, je peux vous l'annoncer, votée à l'unanimité de l'Assemblée nationale.
04:19Si vous faites un budget rectificatif, il n'y a pas que ça ?
04:21Il n'y a pas que ça, sauf jusqu'à preuve du contraire.
04:24Effectivement, on a entendu toutes les forces politiques, en tout cas les principales, représenter.
04:27Vous n'êtes pas d'accord sur les autres mesures économiques.
04:29L'idée qu'il puisse y avoir un consensus autour d'un budget rectificatif pour précisément assurer aux Français qui ne doivent pas payer l'impôt sur le revenu
04:36et qui vont le payer si d'aventure ce barème n'est pas indexé, du mal à voir comment ça passe.
04:40Monsieur Duhamel, on a jusqu'à la fin de l'année pour corriger le budget de cette année s'il a été prolongé à l'identique.
04:47Si vous pensez qu'à la fin de l'année ou au mois de juin, on n'a toujours pas de budget, alors oui, dans ce cas-là, ça sera une situation inquiétante.
04:52Est-ce que vous l'écartez ?
04:54Est-ce qu'on aura réindexé le barème de l'impôt sur le revenu sur l'inflation et cette manière d'essayer de faire peur aux gens en leur racontant des choses qui sont fausses ?
05:01Emmanuel Bompard, est-ce que ce n'est pas vous qui faites peur aux Français, par exemple, quand vous parlez d'austérité,
05:07quand on voit que le budget de la Sécu augmente de plus de 2 %, est-ce que c'est vraiment raisonnable de parler d'austérité ?
05:12Quand on a 3 228 milliards de dettes, est-ce que c'est raisonnable ?
05:16D'où ma question, est-ce que vous considérez que le rétablissement des finances publiques aujourd'hui est une priorité ou pas ?
05:22M. Lechypre, il y a deux choses dans ce que vous dites.
05:25D'abord, vous évoquez le budget de la Sécurité sociale.
05:28Ce n'est pas moi, vous savez, par exemple, c'est M. Robinet, il est maire de Reims, il est membre d'Horizon, le parti d'Édouard Philippe,
05:35donc dans la coalition de M. Macron qui dit que, par exemple, l'hôpital public dans notre pays est sous-financé de manière chronique et qu'il faudrait des milliards d'euros supplémentaires de financement.
05:43Il n'est pas sous-financé.
05:45Quand vous regardez par rapport aux pays européens, on dépense plus pour l'hôpital que les voisins, donc il y a quelque chose qui ne fonctionne pas dans la façon dont on utilise l'argent.
05:56Vous en parlerez à M. Robinet, il est président de la Fédération hospitalière de France et il pense qu'il faut des milliards d'euros en plus.
06:01Pour le reste, vous me posez la question sur mon attitude par rapport au fait de réduire le déficit l'année qui vient, mais moi je suis d'accord avec ça.
06:10D'ailleurs, à l'Assemblée nationale, nous avons déposé des amendements dans le projet budgétaire, nous les avons fait voter par une majorité de députés.
06:18M. Barnier voulait 60 milliards d'euros, c'est ça, d'économie. On lui a proposé 75 milliards d'euros de recettes nouvelles.
06:24Le budget qu'on proposait permettait d'avoir 15 milliards d'euros de dépenses supplémentaires dans l'hôpital, dans la transition écologique.
06:30Il n'y a pas de problème. La question c'est où on va chercher ces recettes et c'est là où on a eu une divergence majeure, profonde avec M. Barnier.
06:37Moi j'aimerais voir un peu à quoi on ressemblait les alliances de circonstances du jour et à quoi pourrait ressembler celle de demain.
06:44Dans les alliances de circonstances du jour, c'est quand même frappant que vous ayez glissé ces mots « ville », « extrême droite » dans le texte même de votre motion.
06:53Vous n'étiez pas obligé d'aller si loin dans ce texte. Vous pouviez simplement dire que vous censuriez le gouvernement.
06:59Je me demande au fond si ce n'est pas une manière de vous donner bonne conscience. C'est-à-dire ne pas avoir à assumer qu'au fond, c'est une alliance avec l'URN.
07:08On pourra dire qu'on n'en a pas voulu.
07:12Madame, on dépose une motion de censure. Pourquoi ? Parce que le gouvernement utilise l'article 49.3 pour passer en force un budget de la sécurité sociale que nous ne voulons pas.
07:21Face à cette situation, nous n'avons que deux choix. Soit nous déposons une motion de censure pour faire tomber ce budget, soit nous l'acceptons.
07:27Nous ne voulons pas l'accepter. Nous déposons une motion de censure. Dans cette motion de censure, nous présentons notre vision de la situation et les raisons pour lesquelles il faut censurer le gouvernement.
07:36Et je vous confirme que de notre point de vue, dans les raisons pour lesquelles il faut censurer le gouvernement, il y a le fait que M. Barnier, depuis maintenant plusieurs mois, a fait une sorte de course vers le Rassemblement national.
07:48Mais ce qui est assez étonnant, c'est que sur le fond, c'est des choses avec lesquelles vous étiez d'accord.
07:54C'est une motivation de plus de la censure que nous proposons du gouvernement.
07:59Mais vous non plus, vous ne vouliez pas de cette hausse des taxes sur l'électricité. Vous non plus, vous ne vouliez pas du déremboursement des médicaments.
08:05Ce qu'a obtenu Marine Le Pen, vous auriez bien aimé l'obtenir vous-même.
08:09Marine Le Pen, elle n'a rien obtenu du tout.
08:11Vous venez de dire qu'il avait cédé à Marine Le Pen.
08:14Mais je ne vous ai pas parlé des sujets dont vous êtes en train de me parler.
08:17La suppression des taxes sur l'électricité, c'était un amendement déposé par le Nouveau Front Populaire pendant la discussion budgétaire qui a été adoptée par une majorité des députés.
08:24La différence, c'est que nous nous proposions zéro hausse de taxes sur l'électricité.
08:35M. Barnier, il propose 50% d'augmentation des taxes sur l'électricité.
08:39C'est ce que Marine Le Pen a immédiatement dit. Elle a immédiatement dit que ce n'était pas du tout à la hauteur de ce qu'elle espérait.
08:44Quand manifestement elle avait l'air contente, elle a fait un communiqué pour le payer à Victor.
08:47Juste, pour rebondir sur ce que disait Apolline et sur non seulement le contenu de cette motion de censure,
08:53mais également celles et ceux qui l'ont votée, dans le cas d'espèce, les députés du Rassemblement National.
08:56Est-ce que ce soir, vous les remerciez d'avoir voté votre motion de censure ?
09:00Puisque c'est grâce à eux que vous pouvez venir ce soir expliquer à Maxime Switek que vous êtes satisfait que le gouvernement soit tombé.
09:06Et c'est aussi grâce à eux que tout à l'heure, votre présidente de groupe, Mathilde Panot,
09:10quelques secondes après que cette motion de censure a été adoptée, s'est rendue dans la salle des Quatre Colonnes pour appeler à la démission du président de la République.
09:16Franchement, vous me reprochez d'avoir écrit dans un texte de motion de censure ce que je pense.
09:22Et si je ne l'avais pas fait…
09:24Je ne vous reproche rien du tout. Je vous dis simplement que vous vous êtes donné bonne conscience à peu de frais.
09:27Excusez-moi, en quelque sorte, vous me reprochez.
09:29Bon, si je ne l'avais pas écrit, si mes collègues ne l'avaient pas écrit, on serait en train de faire exactement la même discussion.
09:36Vous seriez en train de me dire que vous avez fait exprès de ne pas me dire ce que vous pensez sur le sujet pour que le Rassemblement national…
09:42Je ne vous connais pas. La situation politique, elle est assez simple.
09:45Mathématiquement, et vous y connaissez un rayon en mathématiques, c'est grâce aux députés du Rassemblement national que vous avez pu ce soir faire tomber Michel Barnier.
09:55Mais ça ne me gêne pas du tout. Il n'y a aucun problème.
09:57C'est très simple. Quand vous déposez une motion de censure à l'Assemblée nationale pour qu'elle soit adoptée, ça c'est mathématique et arithmétique.
10:02Il faut que ça soit voté par une majorité de députés.
10:04Donc je vous confirme que si cette motion de censure a été votée, c'est parce que le nouveau Front populaire l'a votée et parce que le Rassemblement national l'a votée.
10:11C'est vrai. Et une fois qu'on a dit ça, quoi ? Si on vote les deux la même motion de censure, pour autant ça n'enlève rien aux divergences majeures et profondes qui nous opposent.
10:20Et bien évidemment, personne dans ce pays, peut-être à part vous, ne pense qu'il va y avoir quelques gouvernements communs.
10:26Est-ce que j'ai dit ça, Emmanuel Mopap ?
10:28Est-ce que j'ai à un moment expliqué qu'il pourrait y avoir un gouvernement commun ?
10:32Je constate juste ce paradoxe, qui est que quand le Rassemblement national propose des éléments sur lesquels vous êtes d'accord,
10:43par exemple sur la question de l'abrogation de la réforme de la retraite, vous faites le choix politique de ne pas les soutenir,
10:47alors que quand il s'agit de faire tomber le gouvernement, ça ne vous pose pas de problème qu'il vote votre motion de censure.
10:51Non mais c'est eux qui ont voté notre motion de censure, c'est pas nous qui avons voté l'air. Posez-leur la question.
10:55Vous me demandez si je suis soulagé de la chute du gouvernement, je vous réponds oui.
10:59Manuel Bompard, moi aussi je vous connais un peu par cœur.
11:01Il y a une chose qui me paraît assez évidente, c'est que vous n'êtes pas du tout d'accord avec ceux qui sont censés être vos copains.
11:08Si j'ai bien écouté aujourd'hui, Boris Vallaud tend la main au macroniste, vous l'avez entendu comme moi, il était à la tribune.
11:17Yannick Jadot, ce matin, lance un appel au bloc républicain.
11:22Marine Tandelier appelle à ce que tous les membres du front républicain se parlent.
11:28Ils ne parlent plus du nouveau front populaire, ils parlent du front républicain.
11:31Je le regrette.
11:33Moi je ne fais pas de langue de bois.
11:35En ce qui me concerne, je dis les choses de manière très simple.
11:38Monsieur Barnier est tombé, je pense que le responsable de cette situation, c'est le président de la République.
11:42Je vais répondre à votre question, ne vous inquiétez pas.
11:44C'est juste pour poser mon propos.
11:46Allez-y, dézoomez.
11:47Si M. Macron veut nommer un gouvernement de gauche, on a une candidate pour ça.
11:53On s'est mis d'accord sur son nom, c'est Lucie Castex.
11:56Évidemment, dans ce cas-là, nous sommes tout à fait...
11:58Mais vous croyez vraiment encore à la nomination de Lucie Castex ?
12:00Vous me posez une question sur les différentes options qui sont sur la table.
12:03Celle-là existe.
12:04Est-ce que vous y croyez ?
12:05Je vois bien que, comme vous Emmanuel Macron, j'ai entendu ce que vous disiez dans vos duplex manifestement.
12:10Il envisage plutôt de renommer un macroniste, ce qui devrait quand même vous interroger.
12:14C'est-à-dire qu'on est en train de nous dire que M. Lecornu, qui depuis sept ans est ministre d'Emmanuel Macron,
12:21alors que les macronistes ont perdu les élections européennes l'année dernière,
12:25qu'ils ont perdu le premier tour et le deuxième tour des élections législatives,
12:28et on considère qu'il n'y a pas de problème, d'un point de vue démocratique, de nommer un macroniste comme Premier ministre.
12:33Pardonnez-moi, mais on est dans une démocratie et quand les gens votent à une élection,
12:36la moindre des choses, c'est quand même de tenir compte du résultat des élections.
12:39C'est la question qu'on a posée tout à l'heure au Ramberger.
12:41Je reviens quand même sur ma question, Emmanuel Bompard.
12:43Vous êtes arrivé dans cette mandature avec un nouveau front populaire qui était censé…
12:49J'ai vu.
12:50On se souvient de vous quatre avançant ensemble comme dans un film hollywoodien pour dire que vous étiez super copains.
12:56Aujourd'hui, je constate malgré tout qu'il cherche d'autres amis que vous.
13:00Mais bon, en quelque sorte, je vais vous dire, la réponse, vous l'avez eue avant moi sur le plateau.
13:05Mme Berger a répondu à la proposition de M. Vallaud, de Mme Tourdelier, de M. Jadot.
13:10Elle a dit qu'elle n'en est pas question.
13:11Mais moi, ce qui m'intéresse, ce n'est pas la réponse d'Aurore Berger.
13:15C'est le fait que ceux qui étaient censés être vos camarades cherchent d'autres amis que vous.
13:19Ce n'est pas ce qu'ils ont dit, mais je vous ai dit…
13:21Ils ne se satisfont plus visiblement de ce qu'était le nouveau front populaire.
13:25Écoutez, Apolline de Malherbe, pour que les choses soient très claires,
13:27le nouveau front populaire, c'est un programme avec des députés qui ont été élus sur la base de ce programme.
13:31Ils se détournent de vous.
13:32Attendez.
13:33C'est eux qui se détournent de vous.
13:34Je ne vais pas esquiver la question.
13:35Ce sont les écolos, les communistes, les socialistes.
13:37Je vais vous répondre clairement.
13:38Moi, je reste fidèle au programme du nouveau front populaire.
13:41Je pense que s'il y a une possibilité de gouverner tout de suite dans la configuration actuelle de l'Assemblée,
13:45ça doit être sur la base du programme.
13:46Et après, bien évidemment, en essayant de faire voter nos textes par une majorité de députés à l'Assemblée nationale.
13:51Si certains se détournent du programme du nouveau front populaire…
13:54Ce ne sont pas certains, ce sont les trois partenaires.
13:55Non, mais il y a des nuances dans ce que les uns et les autres disent.
13:58Si certains se détournent, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise de plus ?
14:00Que je le regrette, j'espère qu'ils vont changer d'avis et qu'ils vont rester fidèles aux engagements
14:04qu'ils ont pris devant les électrices et les électeurs, simplement.
14:06Sur ce plateau, c'était d'ailleurs celui qui ouvrait l'émission,
14:09il y avait Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste.
14:11Et quand on rentre dans le détail de cet accord de non-censure,
14:14alors, il commence par dire qu'il regrette que les autres forces de gauche,
14:18que certaines forces de gauche dans l'espèce, ne souhaitent pas gouverner.
14:21Donc, visiblement, il considère que vous ne souhaitez pas gouverner.
14:23Et il lui dit, l'accord de non-censure, ça veut dire un Premier ministre qui soutient le nouveau front populaire,
14:28pas de macronistes au sein du gouvernement,
14:30et simplement, on essaie de trouver des accords pour éviter qu'il y ait de la censure.
14:33Et on n'utilise pas le 49.3.
14:35Qu'est-ce qui vous pose problème là-dedans ?
14:36C'est que ça n'existe pas.
14:37Et Mme Berger vous l'a dit.
14:39Parce qu'elle n'est pas disponible.
14:41Et s'il y a une forme de négociation ?
14:43Mais il n'y a pas de négociation.
14:44Enfin, franchement, je vous ai entendu avec Olivier Faure,
14:47vous lui avez posé la question,
14:48est-ce que l'abrogation de la réforme des retraites,
14:50ça devrait être une condition à cet accord de non-censure ?
14:52Honnêtement, soyons clairs, sa réponse n'était pas très claire.
14:54Il a commencé en disant qu'il fallait commencer par la conférence de financement
14:57et peut-être ensuite l'abrogation de la réforme des retraites.
14:59On le lui a dit d'ailleurs.
15:00Oui, oui, mais je ne vous fais aucun reproche.
15:02Je vous dis juste, face à une question comme ça,
15:04en fait, il n'y a que deux réponses possibles.
15:06Moi, je dis, oui, l'abrogation de la réforme des retraites,
15:09c'est une condition pour avoir un gouvernement qui peut mettre en œuvre
15:12l'essentiel de notre programme.
15:13Vous ne voulez pas vous retrouver être le dindon de la farce, je m'explique.
15:15Vous avez renversé ce gouvernement
15:17et finalement, vous allez peut-être perdre vos camarades.
15:20Mais non, mais vous avez, encore une fois,
15:22vous pouvez continuer à répéter quelque chose,
15:24mais moi, j'essaye, par respect pour les gens qui sont venus avant moi…
15:26Jean-Philippe Tanguay vous a dit que répéter des mensonges ne font pas une vérité.
15:29Vous allez dire la même forme.
15:30Non, pas du tout.
15:31Pas du tout.
15:32Regardez, allez jusqu'au bout.
15:33Moi, j'essaye de respecter les invités qui se sont exprimés avant moi sur ce plateau,
15:36donc j'écoute ce qu'ils disent et j'en tiens compte.
15:38Est-ce que vous avez entendu Mme Berger répondre à M. Ford ?
15:40Vous l'avez entendu ?
15:41Non, mais Manuel Bopard…
15:42Ça n'existe pas.
15:43Manuel Bopard, on ne peut pas non plus considérer qu'Aurore Berger,
15:45aussi influente soit-elle,
15:47représente à elle seule toutes les hypothèses institutionnelles qui arrivent demain.
15:50Exemple, parmi les profils que l'on cite, il y a toujours Bernard Cazeneuve.
15:54Alors, on ne sait pas si c'est l'hypothèse la plus plausible,
15:56mais le fait est qu'elle continue d'être évoquée.
15:58Bernard Cazeneuve est un homme de gauche.
16:00On ne sait pas si les socialistes le censuraient.
16:02Tout à l'heure, là encore, Olivier Faure a été pour le moins flou
16:04sur la personne de Bernard Cazeneuve en disant « je ne sais pas exactement ce qu'il pense,
16:06mais s'il soutenait les orientations du Nouveau Front Populaire ».
16:09Là, ce serait un gouvernement dirigé par un homme de gauche
16:11qui a été Premier ministre de François Hollande.
16:13Ça, c'est absolument non.
16:17Si c'est Bernard Cazeneuve pour mettre en place au gouvernement
16:22le programme du Nouveau Front Populaire,
16:24alors pourquoi vous ne choisissez pas la candidate proposée en accord
16:27par les quatre composantes du Nouveau Front Populaire ?
16:29Vous voyez bien le problème.
16:31Donc, la vérité, c'est que ce n'est pas Bernard Cazeneuve pour mettre en place…
16:33Ce que vous voulez, c'est Jean-Luc Mélenchon à l'Élysée.
16:35Vous écoutez ce que je suis en train de dire ?
16:37Complètement, justement. Je vois que toutes les hypothèses…
16:39Mais ce n'est pas toutes les hypothèses.
16:41Je vous ai dit que si on veut…
16:43Mais vous voulez quand même Jean-Luc Mélenchon à l'Élysée, rassurez-moi.
16:46Si Emmanuel Macron décide enfin de renoncer à son tété
16:52pour s'accrocher au pouvoir comme il le fait depuis le résultat
16:55des dernières élections législatives,
16:57se tourne vers la gauche et dit
17:00le Nouveau Front Populaire, je vous demande de constituer un gouvernement,
17:03on a une candidate pour cela. Pourquoi vous voulez en inventer une autre ?
17:06Pourquoi vous dites vous-même que c'est pour faire le programme du Nouveau Front Populaire ?
17:08Si c'est pour faire le programme du Nouveau Front Populaire,
17:10il vaut mieux choisir celle qu'on a choisie.
17:12Mais vous voulez quand même toujours que Jean-Luc Mélenchon arrive à l'Élysée ?
17:14Évidemment.
17:16Et le plus vite possible.
17:18Mais pas pour Jean-Luc Mélenchon.
17:20Pour le pays.
17:22Excusez-moi, mais attendez.
17:24C'est quand même un sujet important.
17:26Je vais vous répondre franchement.
17:28Je veux bien commenter les noms, les trucs.
17:32La vérité, je réponds avec franchise,
17:34c'est que je vois bien,
17:36on a vu depuis six mois que
17:38les macronistes disent qu'au premier,
17:40qu'au premier, il n'en faut aucun.
17:42Je crains qu'il n'y ait pas vraiment de solution institutionnelle
17:44dans le cadre de cette assemblée.
17:46Et c'est pour ça que je dis les choses.
17:48Parce que je cherche une solution de stabilité pour mon pays.
17:50Parce que je cherche une solution de stabilité pour mon pays.
17:52Je pense que la stabilité
17:54passe par le départ du président de la République.
17:56C'est tout.
17:58On va parler bien évidemment de cet appel à la démission.
18:00Mais juste pour clore cette partie
18:02sur la question de vos partenaires de gauche.
18:04Comment est-ce que vous comprenez ces appels ?
18:06Et ils sont nombreux.
18:08Deux membres du Nouveau Front Populaire,
18:10Yannick Jadot, Boris Vallaud,
18:12qui essayent de trouver une solution
18:14qui ne passe pas par la démission du président de la République.
18:16Ils se compromettent,
18:18ils ont trop envie de gouverner,
18:20ils ont envie de rompre avec la France insoumise.
18:22Comment est-ce que vous l'expliquez ?
18:24Personnellement,
18:26ils se racontent un peu des histoires.
18:28Parce que quand vous dites,
18:30parce que j'ai entendu différentes déclarations,
18:32tous disent la même chose.
18:34Première condition, l'abrogation de la réforme des retraites d'Emmanuel Macron.
18:36Il y a une semaine, à l'Assemblée nationale,
18:38nous avions déposé une proposition de loi
18:40pour abroger la réforme des retraites d'Emmanuel Macron.
18:42Les macronistes ont bloqué l'Assemblée nationale
18:44pendant toute la journée pour qu'on ne puisse pas la voter.
18:46Alors expliquez-moi pourquoi
18:48quelque chose qui a été refusé il y a une semaine,
18:50aujourd'hui, comme par magie,
18:52deviendrait quelque chose...
18:54Donc il n'y a plus de Nouveau Front Populaire ?
18:56Non, je ne vous dis pas qu'il n'y a pas de Nouveau Front Populaire.
18:58Ce n'est pas une nuance mineure entre vous ?
19:00Mais attendez, je vous dis que cette histoire
19:02de pacte de non censure,
19:04je ne comprends juste pas ce que ça veut dire.
19:06Et il vous répond quoi dans ce cas-là ?
19:08Je pense que chacun
19:10veut montrer
19:12qu'il fait des efforts,
19:14que chacun veut montrer qu'il est sensible
19:16à la situation d'instabilité, mais je pense que la proposition
19:18qu'ils font, la solution
19:20qu'ils proposent, je pense qu'elle est chimérique,
19:22qu'elle n'existe pas.
19:24Et avant de passer la parole à Manuel Lechypre,
19:26simplement pour clouter ce thème-là,
19:28refermer ce thème-là,
19:30et puisque vous dites
19:32qu'il ne faut pas se raconter d'histoire,
19:34vous nous dites, Emmanuel Macron,
19:36jamais, dans les jours qui viennent,
19:38dans les semaines qui viennent, ne nommera
19:40un Premier ministre de gauche.
19:42Je ne suis pas Emmanuel Macron.
19:44Posez-lui la question à lui.
19:46J'essaie de voir les informations que vous donnez
19:48et je crois lire,
19:50entendre que sa préférence
19:52serait pour un Premier ministre de droite.
19:54Est-ce que ça me satisfait ? Évidemment non.
19:56Mais qu'est-ce que je vais faire ?
19:58Je prends un peu acte
20:00de cette situation et je pense
20:02que c'est un problème. Vous savez pourquoi c'est un problème ?
20:04Parce que si vous faites les mêmes recettes que ce qui a été déjà fait
20:06au mois de septembre et au mois d'octobre,
20:08ça produira les mêmes résultats et que notre pays
20:10ne peut pas se payer le luxe
20:12d'avoir des gouvernements qui tiennent pendant
20:14deux mois, trois mois, et qui ne permettent pas
20:16une situation stable. Vous allez m'interroger,
20:18j'imagine, sur les conséquences économiques éventuelles
20:20que les gens recherchent.
20:22Et la stabilité, elle passe par le départ du président.
20:24Et pour le faire, Emmanuel Lechypre, regardez,
20:26je vous soumets cette une, regardez,
20:28parce que ça tombe à l'instant, la une de The Economist,
20:30magazine anglophone,
20:32regardez, merde,
20:34dans une bouche de métro parisienne,
20:36et juste cette petite phrase
20:38en dessous, on va traduire ça comme ça,
20:40la France fait un pas vers l'inconnu.
20:42Oui, et je vais même vous décrypter
20:44un peu plus en détail ce que ça veut dire,
20:46c'est que le saut dans l'inconnu,
20:48pour le monde entier, c'est quel sort
20:50va être réservé à cette réforme des retraites,
20:52parce qu'il ne faut pas rêver, si vous demandez
20:54au monde entier qu'est-ce que vous retenez
20:56finalement d'Emmanuel Macron,
20:58président de la République,
21:00comme symbole de modernisation de la France,
21:02tout le monde vous dira, la réforme des retraites.
21:04Est-ce que vous êtes bien conscients
21:06que si vous abrogez la réforme
21:08des retraites, c'est une espèce
21:10de ligne rouge pour la crédibilité
21:12de la France ? Est-ce que vous êtes prêts à assumer ça ?
21:14Qu'est-ce qui se passe ? – Non, je ne suis pas conscient, mais en fait là,
21:16vous donnez un point de vue, ce n'est pas un fait. – Non, je ne vous donne pas un point de vue, non, non.
21:18– Vous êtes conscient que ce que vous proposez
21:20est complètement fou, non, c'est pas fou, vous n'êtes pas d'accord avec, c'est tout.
21:22– Non, je ne dis pas que c'est complètement fou,
21:24je dis au regard de ce que disent
21:26les investisseurs sur les marchés financiers,
21:28etc., que c'est le sujet,
21:30le seul sujet auquel ils vont prêter
21:32attention. – J'entends, Emmanuel Lechypre.
21:34– La question c'est, est-ce que vous êtes
21:36prêts à assumer d'éventuelles turbulences
21:38si jamais cette réforme est considérée
21:40comme une non-crédibilité
21:42totale des finances publiques françaises ?
21:44Qu'est-ce que vous proposez pour rassurer ?
21:46Est-ce que vous mettez au regard des 15 milliards
21:48que ça va coûter par an à terme,
21:50des recettes, etc. ? Qu'est-ce que vous avez
21:52pour garantir
21:54la crédibilité de la signature française ?
21:56– D'abord, la première chose que je veux vous dire,
21:58c'est que ça ne vous aura pas échappé, nous sommes en démocratie.
22:00Et en démocratie, c'est le peuple qui décide,
22:02pas les investisseurs financiers. Or, le peuple,
22:04il a dit son mot sur cette question
22:06de la réforme des retraites.
22:08Les Français, ils sont très largement,
22:10majoritairement, très, très largement…
22:12– Les Français, ils vivent à crédit avec l'argent que le monde leur prête.
22:14– Non, mais attendez, vous pouvez leur donner des leçons,
22:16si vous voulez, mais quand vous avez plus de 90%
22:18des actifs qui sont contre la réforme des retraites
22:20d'Emmanuel Macron, l'ensemble des organisations syndicales,
22:22et qu'il n'y a pas de majorité à l'Assemblée nationale
22:24et que c'est un 49-3 qui est utilisé pour la passer en force,
22:26vous pouvez dire que c'est eux qui ont raison.
22:28Mais vous n'avez pas raison si vous êtes tout seul.
22:30Donc, la première chose que je vous dis,
22:32c'est que, désolé, mais on est en démocratie.
22:34Et les Français, ils ont largement soutenu
22:36l'abrogation de la réforme des retraites et c'est ça qui doit s'appliquer.
22:38Pour le reste, monsieur,
22:40quelle est votre inquiétude sur l'abrogation
22:42de la réforme des retraites ? C'est le financement.
22:44Bon, ça coûte combien,
22:46cette année, l'abrogation de la réforme des retraites ?
22:48Au début, ça ne coûte pas énormément.
22:50Ça coûte 2, 3, 4 milliards.
22:52Et puis en 2030, ça en coûtera une quinzaine par an.
22:54D'accord. Monsieur Barnier, quand il a fait
22:56un effort, soi-disant, sur le prix de l'électricité,
22:58c'est un manque à gagner de combien ?
23:003 milliards.
23:02Bon, c'est à peu près les mêmes ordres de grandeur que la réforme des retraites, c'est ça ?
23:04Alors pourquoi c'était possible pour l'électricité
23:06et ce n'est pas possible pour les retraites ?
23:08Parce que ça fait beaucoup de milliards à la fin.
23:10D'accord, donc c'était l'un ou l'autre.
23:12Non, mais ça en fait trois par là, trois par là.
23:14Vous voyez, il y a un petit problème dans votre argumentation.
23:16Quand M. Barnier a dit, je renonce à l'augmentation
23:18du prix de l'électricité, ça coûtait 3 milliards.
23:20Vous ne lui avez pas dit, ça va être le problème de la crédibilité
23:22de la France sur la scène internationale.
23:24Mais sur les retraites, vous dites ça. C'est bizarre, non ?
23:26Oui, mais c'est ce que je vous disais sur la symbolique
23:28de cette réforme des retraites.
23:30Ce n'est pas la même chose
23:32de toucher à l'électricité que de toucher aux retraites.
23:34D'accord. Monsieur, la symbolique, c'est des gens qui arrivent à 64 ans,
23:36qui sont fatigués, qui sont épuisés,
23:38qui ont des maladies, qui ont mal au dos,
23:40qui meurent avant d'arriver à l'âge de la retraite.
23:42Ça, c'est la symbolique, vous voyez, concrète.
23:44C'est la conséquence concrète de cette réforme.
23:46Alors oui, excusez-moi, mais oui, le nouveau Front populaire,
23:48quand il gouvernera, l'une de ses premières mesures,
23:50ce sera d'abroger la réforme des retraites.
23:52Pour le reste, le financement, on l'a déjà présenté 40 fois.
23:54Je n'ai pas de problème à vous le représenter.
23:56On peut faire une surcotisation sur les hauts revenus.
23:58C'est ce que nous avons proposé dans le cadre du débat
24:00sur la projet de loi de finances de la Sécurité sociale.
24:02Je vous arrête tout de suite. Non, ce ne sont pas
24:04les cotisations de l'ensemble des salariés qui vont payer le prix.
24:06Je vous parle de deux ou trois plafonds
24:08de la Sécurité sociale, c'est-à-dire des gens
24:10qui ne gagnent plus de 8 000 euros net par mois.
24:12Ça devrait aller, une petite surcotisation sur ce sujet.
24:14Si on fait l'égalité salariale
24:16entre les femmes et les hommes, on rend plus de 10 milliards
24:18d'euros dans les caisses de retraite.
24:20Si on ramène des gens dans l'emploi,
24:22parce que moi, je veux bien qu'on me dise que c'est
24:24la censure du gouvernement qui va se traduire
24:26par une catastrophe économique,
24:28mais les prévisions économiques sur le budget
24:30de M. Barnier, elles ont été faites, et pas par la France insoumise,
24:32par des organismes comme l'OFCE,
24:34l'Observatoire français des conjectures économiques.
24:36C'est 150 000 euros d'emploi en moins,
24:38le budget de M. Barnier, et c'est une baisse
24:40de la croissance de 0,8 point,
24:42c'est-à-dire une division de la croissance par deux.
24:44Ça, ce n'est pas le budget que moi, je propose,
24:46c'est le budget que M. Barnier propose.
24:48Donc oui, quand on fait tomber le budget de M. Barnier,
24:50c'est aussi bon sur l'économie, M. Lechyre.
24:52– Manuel Bompard, je voudrais qu'on parle ce soir aussi de ce mot
24:54qui a été prononcé, je crois, moins de deux minutes
24:56après les résultats de la motion de censure
24:58qu'on a vu tout à l'heure,
25:00et par Mathilde Panot et par Jean-Luc Mélenchon sur Twitter,
25:02c'est le mot de démission, Benjamin Djamal.
25:04– Oui, j'ai deux questions à ce sujet,
25:06une pratique, l'autre de l'ordre plus théorique ou philosophique.
25:10La première pratique, vous dites, la seule solution
25:12pour essayer de trouver de la stabilité institutionnelle,
25:14c'est la démission du Président de la République.
25:16Vous n'êtes pas sans savoir que les règles constitutionnelles
25:18font qu'Emmanuel Macron ne peut pas en l'état
25:20dissoudre avant le mois de juillet,
25:22et que par voie de conséquence,
25:24s'il y avait une présidentielle anticipée,
25:26élection organisée en 30 jours,
25:28nouveau Président de la République,
25:30qui de toute façon ne pourrait pas dissoudre avant l'été.
25:32Expliquez-nous concrètement en quoi une arrivée
25:34de Jean-Luc Mélenchon, admettons que demain
25:36Emmanuel Macron décide de vous écouter et annonce à la télévision
25:38qu'il quitte l'Elysée. – Ce n'est pas prévu.
25:40– Ce qui n'est évidemment pas prévu, mais vous le souhaitez.
25:42– Je comprends.
25:44– Si Jean-Luc Mélenchon arrivait à l'Elysée,
25:46expliquez-nous par A plus B, en quoi ça apporterait
25:48davantage de stabilité que l'on en a aujourd'hui.
25:50– Écoutez, je comprends votre question,
25:52mais moi je pense que quand on est…
25:54Je vais répondre précisément à votre question,
25:56parce que c'est la philosophie. – C'est ça ma deuxième question ?
25:58– Oui, j'anticipe un petit peu. – Vous verrez, ma deuxième question.
26:00– Je pense que quand on est en démocratie,
26:02et le souverain suprême dans notre démocratie,
26:04c'est le peuple, et quand on a une situation
26:06de blocage, parce qu'en vérité,
26:08il y a des opinions politiques
26:10qui sont divergentes, et ça c'est la vie,
26:12c'est la démocratie, mais qu'on n'arrive pas
26:14à trancher. – Mais l'Assemblée restera là.
26:16– Attendez, je vais vous répondre. Alors il faut se remettre
26:18au souverain, et il faut lui dire
26:20tranche, trancher entre les différentes orientations
26:22qui sont sur la table. Maintenant, qu'est-ce qui va se passer
26:24si un nouveau président de la République est élu
26:26sur la base d'orientations politiques nouvelles ?
26:28Bon, de deux choses l'une.
26:30Soit, effectivement, l'Assemblée nationale
26:32constituée aujourd'hui, en quelque sorte,
26:34s'oppose à ce qui sera
26:36la dernière émanation du suffrage universel,
26:38c'est-à-dire la présidentielle et le président
26:40nouvellement élu, soit elle s'y oppose,
26:42et dans ce cas-là, le président de la République
26:44qui vient d'être élu a tout à fait la possibilité,
26:46par exemple, par référendum,
26:48d'engager un changement du mode de scrutin,
26:50de provoquer de nouvelles élections.
26:52C'est très intéressant, Emmanuel Mompadou, qui ne cessait
26:54de dire que la Ve République est trop
26:56présidentialiste, qu'il faut reparlementariser.
26:58Là, vous dites, si demain, Jean-Luc Mélenchon arrive à l'Élysée
27:00et que l'Assemblée était opposée à ces mesures,
27:02on passe par le référendum et on contourne le Parlement.
27:04C'est intéressant, ça, comme
27:06conception des institutions.
27:08Mais il y a quelque chose qui vous a échappé, parce qu'en fait,
27:10je ne renie pas mes convictions. Je suis pour la VIe République.
27:12D'ailleurs, la séquence que nous sommes en train de vivre
27:14va le démontrer à quel point la Ve République
27:16est dans une impasse. Et pourtant, vous êtes obsédé par l'élection présidentielle.
27:18Mais je ne suis pas obsédé. Je ne suis obsédé par rien.
27:20Jean-Luc Mélenchon ne pense qu'à l'élection présidentielle.
27:22Ne dites pas obsédé, ce n'est pas très agréable.
27:24Une obsession, ce n'est pas précédent.
27:26Une idée fixe, alors. Ce n'est pas grave, je vais vous répondre.
27:28La seule chose, monsieur, c'est que
27:30pour passer à la VIe République,
27:32il faut prendre le pouvoir dans le cadre de la Ve République.
27:34Parce qu'il n'y a pas d'autre recette que celle-là.
27:36Hormis si vous pensez qu'il faut le faire
27:38par d'autres moyens. Moi, je suis un démocrate,
27:40je veux le faire par les élections.
27:42Et dans le cadre des élections,
27:44aujourd'hui, c'est la Ve République.
27:46Je la combats, je la conteste, je pense que ce n'est pas
27:48une bonne constitution. Mais si je veux passer
27:50à la VIe, il faut prendre le pouvoir dans le cadre
27:52de la Ve. Donc, si nous prenons le pouvoir
27:54dans le cadre de la Ve, nous proposerons
27:56de passer à la VIe République, c'est-à-dire
27:58de déprésidentialiser nos institutions,
28:00de faire en sorte que ce soit une démocratie
28:02qui soit une démocratie plus vivante,
28:04dans laquelle ce n'est pas le président de la République qui détient
28:06tous les pouvoirs, et dans laquelle le Premier ministre
28:08est l'émanation du Parlement et de l'Assemblée nationale.
28:10Voilà, c'est simple. Vous voyez, il n'y a pas
28:12de contradiction entre le fait de dire
28:14on veut prendre le pouvoir dans la Ve République
28:16et on veut passer à la VIe.
28:18Mais pourquoi vous dites des choses comme ça ?
28:20Mais parce qu'on l'a bien vu,
28:22tous ceux qui n'étaient pas d'accord.
28:24Non, non, pas particulièrement,
28:26mais je constate que ceux
28:28qui ne sont pas d'accord avec le chef,
28:30en général, ne durent pas.
28:32Mais arrêtez, on peut avoir
28:34une solidarité politique,
28:36une homogénéité programmatique,
28:38de l'amitié, et pour autant,
28:40on va être dans le culte du chef.
28:42Vous avez raison, la France insoumise,
28:44elle est unie.
28:46Pourquoi elle est unie ?
28:48Parce qu'on partage des objectifs politiques communs
28:50et qu'on a tous envie de les mettre en œuvre ensemble.
28:52Et on restera unis, ça, je vous le confirme
28:54et je vous en avais ma conviction.
28:56Merci beaucoup, Manuel Bompard,
28:58d'avoir été avec nous ce soir dans cette émission.

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