• l’année dernière
Si le marché du M&A peut parfois apparaître comme méconnu ou obscur, de nouveaux profils de directrices et directeur M&A gagnent peu à peu la lumière. Dans cet épisode spécial du Dealmakers Show, Mathieu Meffre reçoit Sandrine Talbot (Drooms), Noémie Assenat (Michelin), Thomas Geniez (Elis) et Fabrice Aubert (Nexity).

Category

🗞
News
Transcription
00:00Bonjour à tous, vous êtes sur BeSmart for Change, nous commençons ce nouvel épisode
00:26du Dealmaker Show avec un panel d'intervenants qui font partie de la relève, la relève
00:32évidemment du M&A, donc des directions chez les corporates, dans nos grands groupes les
00:36directions M&A, qui quotidiennement agissent pour mettre en œuvre la stratégie du groupe
00:40sur la partie acquisition, session, carve-out.
00:42Alors, tout à ma droite, j'ai le plaisir d'accueillir dans un premier temps, dans la
00:46famille public-privé, j'accueille Fabrice Aubert.
00:49Bonjour Fabrice.
00:50Bonjour.
00:51Je reviendrai dans un instant sur ton parcours, juste à ma droite, Noemi Asena qui nous vient
00:55de Clermont.
00:56Bonjour Noemi.
00:57Bonjour.
00:58A ma gauche, juste à ma gauche, on a Thomas, j'arrive, Thomas Geniez, vous allez bien ?
01:03Bonjour, ça va, merci.
01:05Merci beaucoup pour votre présence et enfin Sandrine Talbot, bonjour Sandrine.
01:08Bonjour Mathieu.
01:09Alors, vous êtes respectivement, vous avez tous un profil un petit peu particulier,
01:14donc à ma gauche j'ai Mister TS à la base, qui du coup est ensuite allé dans le M&A,
01:19donc toi tes classes tu les as faites chez Mazart, Thomas ?
01:21Exactement, oui.
01:22A ma droite, j'ai la banquière d'affaires qui a commencé chez Unicredit et qui ensuite
01:25a rejoint l'Ecorpo en M&A.
01:28Absolument.
01:29Là-bas, on a un profil un petit peu différent puisque, je le disais un peu en boutade en
01:34introduction, Enarc, Sciences Po, d'abord au Conseil d'Etat, une carrière dans le
01:38public et puis ensuite derrière, des allers-retours entre le public et le privé Fabrice.
01:42C'est ça, je défroquais de l'un vers l'autre et réciproquement.
01:45Et alors, attends, donc tu as commencé au Conseil d'Etat si je ne me trompe pas, ensuite
01:49derrière tu as été dans des ministères, notamment sous le gouvernement, à Bercy,
01:54notamment sous la période Hollande.
01:55Oui, exactement.
01:56Et après derrière, il y a un truc qui se passe, tu vas dans le privé, ce n'est pas
02:01ultra facile, je ne sais pas d'ailleurs peut-être que vous avez un club privé d'amis qui sont
02:08passés du public à la direction M&A, mais ce n'est pas forcément obvious, je ne trouve
02:13pas mes mots.
02:14Qu'est-ce qui t'a donné envie d'y aller et d'où vient cette opportunité ?
02:18Alors moi effectivement, j'ai commencé ma carrière au Conseil d'Etat, donc je faisais
02:22plutôt du droit au départ et quand je suis arrivé à Bercy, donc j'étais conseiller
02:26juridique, j'ai été auprès de 7 ministres, parce que les conseillers juridiques à Bercy
02:30sont traditionnellement partagés entre le ministre de l'économie et puis les ministres
02:34délégués, donc j'ai travaillé pour Pierre Moscovici, Bernard Cazeneuve, Benoît Hamon,
02:39Michel Sapin, Christian Eckert, donc des personnalités assez variées, mais j'ai finalement vraiment
02:46pris goût au monde de l'entreprise et au monde de l'économie et donc j'avais envie
02:51d'aller vers du vrai privé et j'avais envie de faire autre chose que du droit et donc
02:55finalement c'est par un hasard de rencontre que je suis arrivé chez Nexity et qu'on m'a
03:00proposé de faire autre chose et notamment de faire du M&A et donc je me suis laissé
03:05convaincre un peu par hasard et finalement l'essayer c'est l'adopter, j'y ai pris
03:11goût et je suis resté.
03:12Et j'ai fait encore un aller-retour à l'Élysée par la suite en 2017 et puis finalement j'avais
03:18tellement aimé cette boîte que j'y suis revenu en 2019.
03:20Elle te l'a bien rendu depuis avec un Covid et une petite correction du marché.
03:24Oui c'était l'essai de plaie d'Egypte.
03:25Oui c'est ça et du coup en plus tu n'as pas vraiment commencé un M&A, tu as en réalité
03:31créé le département innovation en 2016 donc là tu étais en charge vraiment du corporate
03:35venture de Nexity.
03:36Exactement, j'ai fait un an de strat M&A avant et puis ensuite j'ai effectivement
03:40créé ce département qui était la grandeur start-up qu'on a tous connu autour de cette
03:46étape de collaboration avec les grands groupes et le début du corporate venture.
03:49Donc j'ai créé cette petite pratique dans la boîte et ça m'a servi après parce que
03:54quand je suis parti à l'Élysée, je me suis notamment occupé de numérique et d'innovation
03:58donc j'ai continué à m'occuper de start-up mais cette fois côté public.
04:02Merci beaucoup Fabrice, Noémie je le disais en introduction, toi tu as évidemment une
04:07carrière qu'on connaît, Grenoble, j'aime comme on dit dans les écoles de commerce,
04:13tu vas à Georgia Tech et ensuite derrière tu commences chez Unicredit de 2007 à 2015,
04:20tu fais partie de l'équipe qui lance Unicredit en France, peut-être qu'il y avait déjà
04:24Patrick Soulard ? Avec Patrick, qu'on connaît, qu'on salue, qui je crois des plus exécutifs
04:32maintenant mais qui est coach et qu'on salue donc toi c'est la Banque d'Afrique qui a
04:37fait ton premier rapport au MNA et pour autant même si on connaît l'intérêt du métier
04:44de conseil en plus dans cette aventure entrepreneuriale de créer Unicredit en France, tu as switché ensuite ?
04:50Oui, la Banque c'est passionnant, c'est certain, on voit beaucoup de situations,
04:54beaucoup de secteurs différents donc ça c'est très intéressant mais ça reste
04:58un job de conseil donc finalement ensuite nos clients l'appliquent, ne l'appliquent
05:02pas, on s'arrête à ce moment-là. J'avais envie de passer du côté de la construction et donc
05:07vraiment apporter des idées, réaliser des deals, les intégrer et voir comment ensuite on servait
05:13une cause qui est la cause de l'entreprise et j'ai eu la chance de rencontrer Michelin pour trouver une cause.
05:19C'est une rencontre ? C'est une rencontre avec qui ?
05:22Essentiellement avec Yves Chapeau qui est aujourd'hui mon chef et qui est le co-gérant du groupe et responsable financier du groupe.
05:31Merci Noemi. Thomas, à ma gauche, tu dis dans l'interview qui a été faite de toi dans ce dossier
05:38le métier ne s'apprend pas sur le papier, il faut le vivre et tu l'as bien mis en œuvre parce que
05:43tu as passé quelques années en TS pour apprendre le métier chez Mazar avant d'aller faire du M&A chez Élis.
05:51Oui, je pense que ce que je voulais dire c'est qu'il y a des choses qui s'apprennent sur le papier et la théorie
05:59mais il y a une composante assez intéressante, je pense comme dans notre métier, qui est aussi le côté, on va dire,
06:06notamment la partie négociation, la partie humaine, on a une interaction avec quand même pas mal de parties
06:13et celle-là, elle ne s'apprend pas sur le papier et notamment quand on fait, moi ce que j'ai pu faire dans mon parcours
06:23de passer de TS au M&A, il y a un petit gap. Tu dis exactement, il y a une petite marche à franchir mais ça veut dire quoi ?
06:31Pour ceux qui nous regardent, qui pourraient se poser la question par exemple.
06:34Sur la partie TS, on est très orienté quand même finance, donc finance, valo, les modèles, donc ça c'est une maîtrise,
06:42enfin à la fin on maîtrise très bien, il y a une composante économique, business et quand on fait du M&A
06:52où à la fin on doit aller toucher sur tous les aspects, même la partie fiscale, la partie sociale, il faut pouvoir voir tous ces aspects-là
07:02et c'est des aspects qu'on voit moins quand on est plus en partie, on va dire, finance, TS, même banque peut-être dans une certaine
07:08moindre mesure, enfin OMI, je ne sais pas ce que tu en penses. Et donc voilà, c'est cela pour moi la marche, c'est qu'il faut ouvrir la palette.
07:18Comment se structurent d'abord vos directions M&A ? C'est combien de personnes en fait dans chacun de vos groupes ? Je ne suis pas Fabrice pour commencer.
07:26Nous on est quatre au M&A, donc c'est une toute petite équipe, mais il y a deux seniors qui sont là depuis longtemps, qui sont très bons, très autonomes,
07:35donc ça me soulage beaucoup parce que je ne fais pas que le M&A chez Nexity et donc j'ai vraiment deux adjoints qui sont très autonomes
07:42et un junior qui s'occupe de la partie plus corporate venture justement, parce qu'on a fait moins d'acquisition, moins d'investissement dans l'histoire récente,
07:50mais on essaye vraiment de continuer à bien suivre nos participations et donc ça fait partie d'une petite équipe qui est vraiment maintenant à la fois transactionnelle
07:57et qui suit les parts, ce qui est aussi très satisfaisant pour eux, exactement ce que tu disais tout à l'heure, ça leur permet de faire les deals et ensuite de suivre les deals dans le temps
08:06et de voir là aussi les résultats des décisions qu'on a prises en ce temps, donc c'est une petite équipe très soudée et assez performante, je suis très content.
08:13Et 360 sur le deal même après. Exactement.
08:16Tu ne t'es pas coupé. Non.
08:18Tu as mis 13 équipes, en plus tu l'as créé, donc tu as été comptable de la structuration de cette équipe.
08:23Absolument, mais j'ai de la chance, j'ai une équipe formidable, donc nous on est un peu plus, on est une douzaine, répartie entre le Canada et Clermont-Ferrand
08:33et comme tu le disais tout à l'heure, c'est pluridisciplinaire, donc j'ai aussi la chance d'avoir deux juristes et un fiscaliste dédiés dans l'équipe.
08:40On a aussi la responsable de tout ce qui est intégration, post-acquisition, PMI, donc c'est une équipe qui est très soudée.
08:49Après ça dépend aussi du champ d'action de l'équipe, nous on est responsable pour toute opération avec des tiers et du capital partout dans le monde au premier euro,
08:57donc les acquisitions, les sessions, les joint ventures, donc automatiquement il faut une équipe un petit peu plus large
09:02et pour donner un ordre d'idée, sur les 4 dernières années on a fait plus de 80 opérations, donc à 4 je pense qu'il aurait été difficile.
09:11C'est pas grand chose 80. Non, c'est rien.
09:14Et donc le range, pour qu'on se rende compte, de 1 million à ?
09:19Ah non, ça va de beaucoup plus petit que ça, on peut prendre des participations dans des start-up ou même avoir des opérations.
09:24Vous faites du early stage, vous faites du 50 000 euros d'investissement ?
09:27On peut.
09:28Michelin fait du 50 000 euros d'investissement ?
09:29On fait tous les tickets, on a la chance d'avoir aussi un fonds de ventures qui est piloté par Elodie et donc oui, on a un fonds de ventures,
09:37on fait des investissements dans des start-up, pas dans un objectif de return pur, mais vraiment dans l'idée de voir du deal flow, voir des idées, nourrir l'innovation du groupe
09:47et en même temps aussi aider des start-up autant qu'on peut le faire, parce que des fois on a besoin de faire émerger des écosystèmes.
09:53Et de baquer l'écosystème.
09:54Et de baquer l'écosystème.
09:55Un facteur incontournable de la filière.
09:58Thomas, toi de ton côté, chez Edis, comment ça se structure le M&A ?
10:02Nous, on est une petite, enfin sur la partie centrale, on est une petite équipe, parce qu'on est trois également.
10:07Enfin également, tu disais que t'étais quatre.
10:10Et après on a une façon de s'organiser où on se repose, moi je me repose beaucoup sur un réseau.
10:17Donc par contre, dans la façon d'organiser, on va dire, tout le process M&A, toute la partie, notamment Hamon, pour alimenter le pipeline,
10:32là moi j'ai des, mais généralement c'est un peu des vieux de la vieille, qui ont leur réseau, qui ont côté parfois un peu notamment local,
10:40parce qu'il y a la dimension, dans les différents pays, on ne peut pas être toujours spécialiste ou avoir son réseau dans tous les pays du monde.
10:47Donc là je m'appuie sur pas mal d'autres personnes, qui pour moi font partie de l'équipe M&A, mais qui ne sont pas fraquées comme corporelles.
10:56Tu peux mettre un DAF en local, un DG en local, ou quelqu'un de la fonction juridique peut-être ?
11:02Souvent le profil idéal, c'est un opérationnel qui a bossé 20 ans, 30 ans dans le métier, qui part à la retraite,
11:11et on lui dit, ça te dirait de faire deux jours par semaine, et d'aller rencontrer du monde,
11:16et quand on doit aller faire des visites de sites, t'y vas, et d'aller faire des déjeuners, etc.
11:21Et quand ça l'est au bout du monde, c'est quand même plus pratique en termes de réactivité, de connexion, de lien, etc.
11:28Sandrine, comment toi tu vois justement évoluer, on voit qu'il y a différentes tailles de structures,
11:34qui évidemment correspondent à différentes réalités de tailles d'entreprise,
11:37mais chez tes clients tu retrouves des équipes souvent ramassées, étendues,
11:43et comment s'introduit, ou comment en tout cas ces équipes traitent-elles la notion d'innovation ?
11:50Alors déjà oui, c'est vrai qu'on va travailler avec des sociétés de toutes tailles, qu'elles soient cotées ou non cotées,
11:57des fois en effet dans les équipes M&A, il y a une, deux, trois personnes,
12:02ça peut aller jusqu'à une vingtaine de personnes, jamais plus,
12:07et en effet nous on nous demande en permanence comment vous pouvez nous aider,
12:11dans tous les cas, quel que soit le nombre de personnes dans les équipes,
12:14à aller plus vite, notamment pour le workflow, pour étudier des cibles,
12:21comment on peut faire gagner du temps, donc nous c'est ce qu'on nous demande en fait,
12:25vous pouvez nous aider à gagner du temps, donc bien sûr là on répond sous l'angle technologique,
12:30puisqu'on fournit avant tout des plateformes de data room électronique pour accompagner les transactions,
12:35mais on est le plus en amont possible des opérations,
12:39et en effet sur des process d'acquisition, on va avoir des outils qui permettent d'analyser plus rapidement l'information,
12:49et on a rajouté justement aujourd'hui,
12:52on sort une nouvelle fonctionnalité qui était demandée notamment par les corpos beaucoup,
12:58qui était de pouvoir chatter de façon sécurisée,
13:03donc on a sorti une messagerie interne à la plateforme Drums,
13:08il suffit d'avoir un compte, d'être un utilisateur Drums,
13:11et ça va permettre en effet de pouvoir échanger avec qui on souhaite, mais de façon sécurisée.
13:17Et en WhatsApp, pas sur le fil ?
13:19Non, en fait chacun choisit avec qui il veut discuter,
13:22donc soit une discussion à deux,
13:25soit on peut créer un groupe, donc exactement comme on peut le faire sur Teams ou sur WhatsApp,
13:31mais l'avantage c'est que tous ces échanges vont être sécurisés,
13:35puisqu'on le garantit, ça reste bien chez nous, sur nos serveurs,
13:39donc ça a la même sécurisation que toute la documentation qui va être stockée dans le cadre des due deal,
13:45et ça c'était fortement demandé par les corporates,
13:50par les patrons de la sécurité informatique chez les corporates,
13:54qui bannissent WhatsApp la plupart du temps,
13:58et pourtant on sait qu'il y a pas mal de négociations qui se font avec WhatsApp,
14:04ce type d'outil destiné plutôt à des usages particuliers et non professionnels,
14:11et donc voilà, ça va permettre de fluidifier en tout cas les échanges,
14:16tout en garantissant cette sécurité.
14:18Une vraie infrastructure qui suit les usages de marché.
14:21Tout à fait.
14:22Merci beaucoup.
14:23Aujourd'hui vous êtes combien du coup à Paris ?
14:25Nous sommes encore une petite équipe,
14:27nous sommes 7 personnes à Paris, donc constituées de commerciaux,
14:32pour continuer notre développement en France,
14:36et des chefs de projet qui accompagnent ensuite les administrateurs du Data Room
14:40dans le bon pilotage des solutions,
14:44parce qu'il y a un deal à la clé,
14:46et il faut s'assurer que tout est sous contrôle.
14:48Merci beaucoup en tout cas,
14:50et c'est pour mémoire que c'est toi qui as créé Drones en France ?
14:53Oui, alors je n'ai pas créé,
14:55ça serait un peu prétentieux de dire que j'ai créé le bureau,
14:58mais en tout cas je suis arrivée au moment où une équipe se constituait à Paris,
15:04donc il y a presque 8 ans de cela,
15:07où on avait l'impression que ça allait être simple,
15:10parce qu'en venant d'Allemagne on n'était pas très loin,
15:12ça n'a pas été si simple,
15:14parce que les Français veulent travailler avec des références françaises,
15:17donc au début il a fallu démontrer que c'était une solution de cloud sécurisée,
15:24et que le fait d'avoir de belles références à travers l'Europe
15:28pouvait rassurer tout le monde,
15:31et puis aujourd'hui, 8 ans plus tard, on a des belles références,
15:35à la fois côté Corpo, au niveau des fonds d'investissement,
15:38les cabinets d'avocats, les banques d'affaires,
15:40donc ça fait un petit peu d'accélération.
15:42Et on vous souhaite un développement continu, mais avec de belles features,
15:44ce qui arrive comme ça, ça devrait continuer.
15:46On passe sur 3 questions que je voulais vous poser,
15:49si vous le voulez bien, n'hésitez pas, si vous souhaitez parler d'autre chose,
15:52il n'y a aucun problème.
15:54Comment vous gérez l'origination,
15:56notamment quand vous traitez sur des géographies larges ?
15:59On a parlé des senior advisors,
16:01mais les senior advisors ne sont pas forcément sur l'origination pure.
16:05Fabrice, on peut recommencer par toi, si tu veux.
16:08Nous, on est dans un secteur où il y a quand même beaucoup de deal flow,
16:12et on a surtout des banques d'affaires qui nous poussent des deals.
16:17On a un écosystème de vraiment une demi-douzaine de banques d'affaires de confiance,
16:23qu'on voit régulièrement,
16:25et c'est presque toujours à eux qu'on donne nos plans de chasse,
16:29donc on a aussi un écosystème qui nous propose spontanément des choses,
16:33mais on a beaucoup d'opportunités qui remontent par des banques d'affaires,
16:37parce que ce sont des partenaires qui savent ce qu'on cherche,
16:40à l'endroit où on les cherche.
16:42Nous, on a un métier très local,
16:44les parts de marché dans l'immobilier,
16:46souvent c'est régional, voire même départemental,
16:49donc on cherche de la complémentarité de parts de marché.
16:52On a des partenaires qui savent exactement ce qu'on cherche,
16:55et qui savent où nous trouver
16:57quand ils ont des opportunités à nous pousser,
16:59et donc c'est essentiellement comme ça qu'on chasse,
17:02plutôt avec succès depuis quelques années.
17:09Pareil, en plus on rajoute n'importe qui dans le groupe,
17:13on travaille aussi à l'origination,
17:15donc dès que quelqu'un a une bonne idée,
17:17il ne faut pas qu'il hésite à nous contacter au niveau de l'équipe M&A par Teams,
17:20ou faire remonter par IRH.
17:22Les cabinets de tasse,
17:25on essaie surtout d'avoir une approche très programmatique,
17:28donc on part de la stratégie du groupe,
17:30et on regarde ce qui nous manque,
17:32ce ou quoi on pourrait avoir des avantages parentaux,
17:34et on essaie d'être très discipliné dans l'exécution de deals,
17:36et le déploiement de capital.
17:38Donc on reçoit beaucoup de propositions entendues,
17:40on reçoit aussi par LinkedIn, ou par divers réseaux,
17:43mais tout ce qui est hors scope de la stratégie,
17:45est systématiquement éliminé.
17:47Mais en revanche, n'importe qui peut soumettre des idées.
17:49Il y a assez de travail déjà dans la Strat ?
17:51Oui, j'ai eu la chance d'avoir un collègue qui fait la Strat,
17:54avec 80 opérations réalisées.
17:56Parfait, et toi Thomas ?
17:58Oui, j'en ai parlé un peu tout à l'heure,
18:00ils sont quand même senior advisors,
18:02comme tu disais,
18:04mais nous, je dirais,
18:06l'idée c'est d'ouvrir au maximum,
18:08donc il y a ce que tu disais Noemi,
18:10sur évidemment les remontées locales,
18:12parce que c'est ceux qui connaissent aussi,
18:14quand on est vraiment dans la partie core business,
18:16ceux qui connaissent,
18:18c'est aussi nos concurrents de la veille,
18:20il y a les banques,
18:22il y a les banques,
18:24notamment pour les deals un peu gros,
18:26ou les géographies sur lesquelles on est moins présent,
18:28ou moins fort,
18:30et pour moi,
18:32ça fait partie du rôle de la cellule
18:34du département M&A,
18:36de s'assurer qu'il y a du pipe
18:38de n'importe quelle façon,
18:40et avec n'importe qui,
18:42mais que ce soit banque, local, etc.
18:44Thomas,
18:46la question d'après c'est le deal de votre vie,
18:48dans ton portrait,
18:50c'est évidemment un deal emblématique,
18:52qui est l'acquisition d'un concurrent britannique,
18:54dont tu pourras peut-être nous parler,
18:56et tu t'empères également avec le fait que tu aimes beaucoup
18:58les deals plus modestes,
19:00d'abord le deal de ta vie.
19:02Oui, c'était la question que tu as posée,
19:04comme ça, ça paraît énorme,
19:06parce qu'on a fait l'acquisition
19:08de notre principal concurrent en Europe,
19:10qui s'appelait Berenson,
19:12qui faisait quasiment une taille similaire à la nôtre,
19:14ça faisait un milliard deux, un milliard trois
19:16de chiffre d'affaires à l'époque,
19:18coté à Londres,
19:20donc voilà, un deal
19:22quand même intéressant,
19:24avec toute la partie,
19:26évidemment,
19:28les enjeux sont quand même extrêmement importants,
19:30il y a un niveau de confidentialité,
19:32il y a un niveau de préparation
19:34qui est important, un niveau de complexité aussi,
19:36parce que quand c'est coté,
19:38on est sur un deal coté à Londres.
19:40Vous avez fait un retrait de cote, ou vous l'avez laissé coté ?
19:42On l'a fait retrait de cote en plus.
19:44Et donc,
19:46pour tout cet aspect-là,
19:48évidemment, c'est très visible,
19:50c'est très excitant,
19:52c'est beaucoup de travail aussi,
19:54mais,
19:56oui, je t'empaierais,
19:58parce que d'un autre coté, il y a aussi,
20:00sur ces deals-là, une partie qui,
20:02moi je trouve, en tout cas,
20:04peut échapper, parce que justement,
20:06c'est tellement technique,
20:08qu'il y a besoin, heureusement qu'ils sont là,
20:10des avocats, des banquiers d'affaires spécialisés là-dedans,
20:12parce qu'en fait, c'est aussi des deals qui sont très codés.
20:14Il y a des marches à suivre,
20:16et on ne peut pas trop...
20:18C'est market practice.
20:20Et les choses, carrément,
20:22c'est du régulatorie.
20:24C'est des choses, on ne peut pas faire tout ce qu'on veut,
20:26à partir du moment où c'est public,
20:28et c'est coté.
20:30Donc, en fait,
20:32la marge de manœuvre et ce qu'on peut faire,
20:34à chaque fois qu'on fait un truc,
20:36parfois, on est obligé de demander à l'avocat spécialisé,
20:38est-ce qu'on peut faire ça, etc.
20:40Sans parler de l'antitrust,
20:42parce qu'acheter un tel concurrent au UK,
20:44j'imagine que vous êtes passé vers Bruxelles, non ?
20:46Alors, non.
20:48Non, parce qu'au final,
20:50c'était un deal extrêmement complémentaire.
20:52C'est-à-dire qu'à l'époque, Illice était très présent,
20:54France et Europe du Sud,
20:56et eux étaient plutôt présents, donc UK, Nordics, etc.
20:58Donc, il y a eu quelques recoupements
21:00au niveau local.
21:02On avait un peu d'antitrust en Allemagne,
21:04mais finalement,
21:06ça a été assez facile.
21:08Je rejoins Thomas sur...
21:10Il y a des deals sur lesquels on a plus d'affection,
21:12parce que peut-être qu'on y a passé plus de temps,
21:14ou parce qu'ils sont un peu plus structurés,
21:16ou parce que peut-être que l'enjeu derrière
21:18n'est pas le même.
21:20Un de mes chouchous, c'est Envairo,
21:22aussi, parce que c'est un deal
21:24qu'on a pris une participation
21:26d'une société côté suédoise
21:28qui avait développé
21:30une technique de pyrolyse de pneus,
21:32mais qui était à l'état de lab.
21:34On les a aidés ensuite.
21:36Ça sert
21:38à recycler des pneus usagés
21:40et de sortir
21:42de ce qu'on appelle du Ricorone Carbon Black,
21:44et de l'huile de pyrolyse,
21:46qui peuvent être ensuite utilisées en entrant
21:48dans nos process industriels,
21:50et ce qui permet d'avoir une approche plus durable.
21:52On essaye d'être du berceau à la tombe
21:54sur les pneus et de trouver des solutions autour de ça.
21:56Eux avaient développé leur technologie,
21:58on les a aidés à passer à l'échelle,
22:00et ensuite, on les a aidés
22:02à se marier avec Quentin,
22:04pour déployer des usines
22:06en Europe.
22:08Là, c'est forcément un deal qui me touche
22:10beaucoup, parce que ça va
22:12renforcer aussi
22:14le côté très planète,
22:16et comment est-ce que demain, on essaye de rendre
22:18nos industries plus propres.
22:22La direction a mené
22:24fer de lance,
22:26bras armés de la transformation
22:28des entreprises, plus que jamais
22:30avec ce prisme ESG que tu évoques.
22:32Fabrice ?
22:34Le deal de ma vie,
22:36c'est un deal récent,
22:38ça a été la cession
22:40de l'activité d'administration de biens
22:42de Nexity à Bridgepoint,
22:44et c'était
22:46un deal à très gros enjeux
22:48pour la boîte, c'est un carve-out
22:50quasiment de la moitié des salariés
22:52du groupe, même si ça représentait une fraction
22:54du P&L.
22:56En fait, ça a été un deal
22:58à fort enjeu, mais aussi très
23:00excitant, parce que les paramètres de la négo
23:02ont fait que
23:04ça a été un deal dans lequel on est allé très
23:06très vite. Tu disais deux mois, je crois.
23:08Deux mois entre
23:10l'émission des premières informations
23:12et
23:14le fait d'être en upgrade form.
23:16Après, il y a eu toute la marche
23:18classique vers un closing,
23:20mais c'était un deal où
23:22il y a eu une préemptive de Bridgepoint,
23:24et donc tout le sujet était de maintenir l'attention
23:26entre
23:28les informations pour accompagner cette offre
23:30préemptive, et maintenir le bon
23:32niveau de pression pour que le deal
23:34avance, et garder un paysage concurrentiel
23:36possible,
23:38garder un plan B possible.
23:40Donc ça a été un deal très excitant du point de vue
23:42de la négo, celui-là on ne pouvait vraiment pas
23:44l'apprendre dans les livres.
23:46Je me parle des supermédicités parce qu'ils nous ont vraiment
23:48formidablement bien accompagnés, c'était
23:50Jean-Marie Messier qui nous a
23:52accompagnés dans ce deal-là.
23:54Et en l'occurrence,
23:56c'était Brunain-Prade, c'était l'équipe de Liliasson
23:58et Jean-Baudouin de Mareille qui ont vraiment
24:00été exemplaires,
24:02donc on avait une super équipe,
24:04c'est le deal de ma vie aussi parce que
24:06vraiment on a eu une team...
24:08Tout était là. Oui exactement, mais c'était
24:10un deal fait un peu
24:12dans l'adversité du marché,
24:14mais qui était particulièrement
24:16excitant,
24:18c'était un moment où j'étais content de me lever le matin
24:20pour aller bosser, même si c'était dur,
24:22même si c'était trois heures.
24:24Mais c'était
24:26rétrospectivement
24:28un bon moment de carrière.
24:30Il nous reste peu de temps, mais j'ai encore deux questions
24:32à vous poser. La première, c'est peut-être du
24:34tac au tac, c'est plus facile d'acheter ou d'intégrer ?
24:36On connaît un peu la réponse, mais...
24:38Vous préférez le PMI
24:40ou la KIZ ?
24:42C'est beaucoup plus dur d'intégrer.
24:46Le job commence
24:48à l'intégration. Et le truc
24:50qui fait que c'est un failure,
24:52le key
24:54failure factor
24:56ou le key success factor, un ou l'autre,
24:58vu qu'on a peu de temps. Pour toi, peut-être ?
25:00Moi, notamment, j'ai une activité assez
25:02récente sur la confidentialité. Je pense
25:04que ça peut faire très mal
25:06un deal.
25:08Pour moi, il faut que les cultures soient alignées
25:10et que la qualité de dialogue soit bonne avec
25:12des gens qui sont orientés dans la même direction
25:14où on résout tous les problèmes.
25:18Et moi, je pense que c'est... Alors, un peu
25:20relongement de ce que tu dis, mais je pense que c'est beaucoup
25:22une affaire de personne. C'est-à-dire qu'on peut
25:24avoir des deals parfaits sur le papier
25:26et si, en fait, on a des...
25:28Dans l'exécution,
25:30on a des gens qui sont
25:32soit pas dans le même état d'esprit,
25:34voire même, parfois, avec
25:36des intentions impures,
25:38on peut être sûr qu'on va dans le mur.
25:40Il y a quand même une petite place pour
25:42l'intuition dans ce métier-là.
25:44Quand on sent pas les gens, faut pas y aller.
25:46Quand t'as un doute, t'as pas de doute, finalement.
25:48Encore plus.
25:50Il faut lever le doute, quand même, essayer.
25:52C'est une phrase de RH, mais RH consistant à offrir un salaire
25:54en face d'un travail, là, tu mets déjà un peu d'argent au début.
25:56Merci infiniment.
25:58Dernière question, il nous reste un peu plus d'une minute.
26:00Qu'est-ce que vous souhaitez à la jeune génération
26:02qui vous regarde et, bon,
26:04qui n'a pas forcément les mêmes attentes que vous, chers amis,
26:06bien que vous soyez la relève et que vous
26:08ne soyez pas encore à la fin de votre carrière,
26:10que vous ayez encore de belles années devant vous.
26:12On est, et je m'inscris un peu
26:14en termes de génération, on n'est pas très loin, je pense.
26:16On n'est quand même pas exactement similaire
26:18à ceux qui sortent d'école aujourd'hui.
26:20Qu'est-ce que vous leur souhaitez, qu'est-ce que vous voulez leur dire
26:22en 30 secondes chacun ?
26:24Déjà de s'amuser
26:26dans son métier, c'est un métier
26:28qui est, j'en ai parlé
26:30du côté multifacette, je pense que c'est un métier
26:32sur lequel on peut vraiment prendre
26:34beaucoup de plaisir.
26:36Ils seront probablement dans un environnement différent
26:38de ce qu'on a vécu quand on a commencé,
26:40mais je leur souhaite beaucoup de plaisir.
26:42Accrocher vos ceintures.
26:44Oui, il faut s'accrocher aussi, c'est sûr.
26:46Noémie ?
26:48Je suis complètement raccord de bien s'amuser,
26:50parce que c'est un métier qui est génial, on a eu la chance
26:52de pouvoir le choisir.
26:54Vraiment de s'amuser,
26:56c'est très exigeant, mais il ne faut pas
26:58hésiter.
27:00Je pense que c'est une génération
27:02qui va vivre ses débuts de carrière
27:04un peu différemment
27:06que les nôtres, notamment grâce
27:08à la tech, parce que tout le côté très fastidieux
27:10des années junior de M&A
27:12avec les outils qui sont développés
27:14par les boîtes de tech, font
27:16qu'en fait, je pense que ça devient
27:18beaucoup plus intéressant, beaucoup plus vite.
27:20Alors peut-être un tout petit peu moins formateur,
27:22il y a peut-être un peu moins de technicité
27:24qu'avant, mais je pense
27:26que c'est un métier qui,
27:28grâce à
27:30tous les aspects facilitants
27:32et facilitateurs de la tech,
27:34va devenir encore plus intéressant
27:36qu'il n'a été pour notre génération.
27:38Et donc, il faut y aller.
27:40Merci à tous les quatre.
27:42Drums, on l'a vu, donc à l'instant, qui est célébré
27:44pour faire partie des choses
27:46qui faciliteront l'accès au M&A avec toute cette
27:48assistette tech. Pour les jeunes,
27:50en effet, il faut qu'ils soient
27:52le plus ouverts possibles,
27:54qu'ils développent leur esprit critique,
27:56parce que la technologie va être là pour
27:58les aider, pour accélérer
28:00le travail qui peut être
28:02chronophage en début de carrière,
28:04que ce soit côté
28:06TS, en banque d'affaires,
28:08dans un cabinet d'avocats.
28:10Donc, la techno va être là
28:12pour leur permettre d'accélérer
28:14et pour que, derrière,
28:16ils aient plus de temps pour l'analyse
28:18et pour le côté, finalement, le plus sympa
28:20et le plus fun. Donc, ça, ils vont pouvoir
28:22y accéder plus vite, mais
28:24à condition qu'ils puissent
28:26challenger la techno,
28:28parce qu'elle n'est pas là pour les remplacer.
28:30Elle est là pour leur permettre d'accéder
28:32à ce qu'il y a de plus palpitant. Donc, en effet,
28:34je vous rejoins complètement sur le côté. C'est un job
28:36passionnant et ils y auront accès
28:38plus vite s'ils
28:40utilisent correctement les outils à leur disposition.
28:44Merci, Sandrine. Merci à tous les quatre.
28:46Vous regardiez l'épisode 1
28:48sur la relève
28:50du M&A 2024. Noémie se fiche
28:52de moi à ma droite dans le Dealmaker Show.
28:54Merci infiniment de nous avoir
28:56suivis pendant cette demi-heure.
28:58Nous vous retrouvons dans un instant pour la suite des programmes.
29:00Vous regardez Be Smart For Change.
29:06Sous-titrage Société Radio-Canada

Recommandations