• il y a 14 heures
Le Premier ministre Michel Barnier a engagé lundi la responsabilité du gouvernement sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, un premier 49.3 qui devrait le conduire à chuter dès cette semaine, le Rassemblement national ayant annoncé qu'il voterait la censure du gouvernement à l'unisson de la gauche.

L'adoption d'une motion de censure serait une première depuis la chute du gouvernement de Georges Pompidou en 1962. Le gouvernement Barnier deviendrait alors le plus court de l'histoire de la Ve République.

"Nous sommes parvenus désormais à un moment de vérité qui met chacun devant ses responsabilités. C'est maintenant à vous (...) de décider si notre pays se dote de textes financiers responsables, indispensables et utiles à nos concitoyens. Ou alors si nous entrons en territoire inconnu", a déclaré le Premier ministre devant l'Assemblée nationale, appelant à privilégier "l'avenir de la nation" par rapport aux "intérêts particuliers".

Marine le Pen, présidente du groupe RN à l'Assemblée Nationale, a réagit quelques minutes plus tard et évoqué "un texte injuste pour les Français".

"Il n’est un secret pour personne que depuis le discours de politique général du Premier ministre, qui s’était engagé à construire con budget en tenant compte de l’ensemble des positions des groupes et du premier d’entre eux, le gouvernement n’a pas cru bon de respecter cet engagement", a-t-elle ajouté.

"Les choses étaient claires, Michel Barnier n’a pas souhaité répondre aux demandes 11 millions d’électeurs du Rassemblement national, nous assumerons les nôtres"

Et de poursuivre: "Très récemment, le gouvernement s’est tourné vers le Rassemblement national pour la première fois qui lui a répété ses lignes rouges, nous ne les sortons pas d’un chapeau. Ce sont des décisions incluses dans ce projet de loi de financement de sécurité sociale très injustes".

"Nous déposons, au moment où je parle, une motion de censure", annonce Marine Le Pen.

"Les demandes que nous faisons étaient particulièrement raisonnables et malgré cela, le gouvernement n'a accédé qu'à une seule des demandes que nous faisions."

Et d'annoncer que son groupe votera également la motion de censure déposée par le Nouveau front populaire.

"Il s'agit de censurer le gouvernement, peu importe d'où viennent les motions", a-t-elle précisé.

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Transcription
00:00— Du côté de l'Assemblée nationale, on va écouter Marine Le Pen. Tiens, ça va être riche d'enseignement, j'imagine.
00:04— Bien. Il n'est intérêt pour personne que, depuis le discours de politique général du Premier ministre,
00:15qui s'était pourtant engagé à construire son budget en tenant compte des positions de l'ensemble
00:26et évidemment du premier d'entre lui à l'Assemblée nationale, eh bien le gouvernement n'a pas cru bon
00:36de cet engagement et cette promesse. Très récemment, il y a une semaine, le gouvernement s'est tourné
00:46pour la première fois vers l'Assemblée nationale pour répéter les lignes rouges qui étaient les siennes.
00:53Ces lignes rouges ne sont pas des lignes rouges que nous sortons d'un chapeau pour nous faire plaisir.
00:58Ce sont des décisions qui étaient incluses dans le projet de loi de finances de la société sociale
01:05qui étaient profondément injustes à l'égard des Français, qui faisaient payer les Français, en réalité,
01:12qui étaient les conséquences de l'incompétence d'Emmanuel Macron, qui ont été la conséquence de la politique d'Emmanuel Macron.
01:26— Quel dommage. Quel dommage qu'on ne puisse pas suivre cette image qui fige un petit peu, malheureusement.
01:33Vous savez, il y a une profusion de caméras aux abords de l'hémicycle et donc les réseaux sont un peu défaillants parfois.
01:41Et ça sent trop choc. On va essayer. On va refaire une tentative.
01:45— ...dont leurs dirigeants étaient responsables n'étaient pas admissibles.
01:49Et surtout qu'il y avait d'autres moyens de ne pas aggraver des déficits déjà considérables.
01:56Les autres moyens, c'était évidemment de s'attaquer aux dépenses structurelles de l'État, aux trains de vie de l'État.
02:05C'est ainsi que nous avons fait des propositions d'économie, des propositions de recettes sur la spéculation, sur les rentes,
02:15précisément sur les trains de vie de l'État pour pouvoir alléger le poids qui pesait sur les Français.
02:22Quel était ce poids ? L'aggravation pour la deuxième année consécutive de l'électricité,
02:28car il y aura tout de même une augmentation au 1er janvier datant de l'année dernière.
02:36C'était la désindexation des retraites, étant entendu que ce que M. Wauquiez a obtenu est dérisoire,
02:45puisque sur près de 4 milliards de recettes sur les retraités, il a obtenu 500 millions seulement.
02:56Donc c'était encore 3 milliards et demi ponctionnés sur les retraités par l'intermédiaire de la désindexation des retraites.
03:05C'était évidemment l'alourdissement des charges du travail sur les entreprises qui ont été abaissées,
03:16mais qui sont restées à hauteur d'un milliard et demi.
03:21Face à cela, nous avons fait des propositions au gouvernement avec droiture, avec loyauté.
03:30Nous n'avons rien caché de nos souhaits pour les Français.
03:36Le gouvernement n'a pas souhaité bouger au-delà du déremboursement des médicaments.
03:45A hauteur de 600 millions.
03:48Je rappelle tout de même que la désindexation des retraites, qui ramène au gouvernement 3 milliards 2,
04:03c'est 0,5% de l'ensemble du budget du PNFSS.
04:08Il ne me semblait pas que cette demande était insupportable.
04:16Et je pense même qu'il était insupportable de la refuser.
04:21Les choses étaient claires, M. Barnier n'a pas souhaité répondre à la demande des 11 millions d'électeurs du RN.
04:31Il a dit que chacun assumerait ses responsabilités, nous assumerons donc les nôtres.
04:36Donc vous censurez le gouvernement ?
04:38Vous censurez le gouvernement pour M. Barnier ou M. Barnier pour M. Barnier ?
04:43Il y a une autre question.
04:45Ça veut dire quoi assumer le gouvernement ?
04:48Ça veut dire que nous déposerons, au moment où je vous parle, une motion de censure.
04:54Donc nous déposerons une motion de censure et que nous voterons la censure du gouvernement.
04:59Mais le gouvernement est allé vers vous ?
05:03Le gouvernement a prévu 30 à 40 milliards d'euros de taxes et impôts supplémentaires.
05:09Nous avons été extrêmement raisonnables dans les demandes que nous lui avons transférées au nom des Français.
05:18Avec le mandat que nous a donné les Français, le mandat de protection, en quelque sorte, qu'ils nous ont accordé.
05:25Nous remplissons ce mandat.
05:27Les demandes que nous faisions étaient des demandes particulièrement raisonnables.
05:31Malgré cela, le gouvernement n'a accédé en réalité qu'à une seule des demandes que nous faisions.
05:40Je le rappelle, à hauteur de 600 millions d'euros.
05:44Ça peut paraître beaucoup évidemment pour ceux qui nous écoutent.
05:47Mais au regard du budget de la santé, c'est dérisoire.
05:53Est-ce que vous votez aussi la motion de la gauche ?
05:57Nous avons toujours dit que ce n'est pas la motion de la gauche.
06:01Les motions de censure déposées sont des motions de censure du gouvernement.
06:05Il s'agit donc de censurer le gouvernement.
06:08D'où que viennent ces motions de censure, s'il y en a une ou plusieurs, nous voterons ces motions de censure.
06:17Et en premier lieu, d'ailleurs, la nôtre.
06:19En votant une motion de censure, vous n'avez pas peur de créer un chaos ?
06:27D'être accusé d'un procès qui a mené au chaos ?
06:31Je demande aux Français de ne pas croire la communication gouvernementale
06:41qui a fait depuis 15 jours du catastrophisme pour essayer de sauver la Mise.
06:48La réalité, c'est que si le gouvernement est censuré,
06:52c'est par une loi spéciale le budget de l'année dernière qui s'appliquera.
06:5830 à 40 milliards d'impôts et de taxes en moins que le budget que prévoyait M. Barnier.
07:07Et puis, le président de la République nommera un nouveau Premier ministre
07:12qui nommera un nouveau gouvernement qui s'attèlera, avec l'opposition bien sûr,
07:18à construire un nouveau budget.
07:21Donc, il n'y a aucune raison, encore une fois, d'essayer de diriger le choix des Français par la peur.
07:29Les Français n'ont pas de raison d'avoir peur.
07:32Et s'ils ont peur, c'est parce que notre pays a 3 300 milliards d'euros de dettes,
07:39des déficits absolument historiques.
07:42Tous les déficits, d'ailleurs, ont atteint des records.
07:46Des faillites d'entreprises en cascade.
07:49Le chômage qui remonte. Et ceci n'a rien à voir avec la censure.
07:53Ceci est le fait d'une politique qui a été soutenue, d'ailleurs, par les LR depuis 7 ans.
08:01Je rappelle que jamais les LR n'ont accepté pendant 7 ans de voter la moindre motion de censure.
08:08Ils n'ont même pas, encore une fois, souhaité s'associer à notre demande de projet de finance rectificatif
08:14quand, avant les élections de juin, nous avions d'ores et déjà détecté qu'il y avait des dérapages budgétaires extrêmement graves.
08:23Alors aujourd'hui, M. Barnier vient nous dire, regardez, les deux assemblées se sont mis d'accord sur le PLFSS.
08:33C'est faux. Ce ne sont pas les deux assemblées qui se sont mis d'accord.
08:37C'est la commission mixte paritaire, c'est-à-dire les macronistes main dans la main avec les LR.
08:44Le problème, c'est que ça ne fait pas une majorité.
08:48Et si ça faisait une majorité, M. Barnier n'aurait pas été contraint de faire passer son PLFSS grâce au 49.3.
08:57Ça ne vous dérange pas de vous ranger du même côté ?
09:04On se range du côté de personne. Une motion de censure est une motion de censure.
09:10On censure le gouvernement. C'est tout ce que ça veut dire.
09:14À partir du moment où des groupes déposent des motions de censure, l'objectif est exactement le même.
09:20Il n'y a pas dans notre pays de mise en place d'une majorité ou d'un gouvernement interdictif.
09:26Nous souhaitons voter cette motion de censure. Nous déposons une motion de censure.
09:32Nous allons la voter parce que les Français en ont soupé.
09:35Ils en ont soupé d'être étriés. Ils en ont soupé d'être maltraités.
09:40Peut-être certains pensaient qu'avec M. Barnier, les choses changeraient.
09:44Eh bien, c'est encore pire que ça ne l'était.
09:47Nous ne pouvons pas laisser la situation en l'état.
09:50Nous allons nous servir de la force que nous donne le mandat de nos 11 millions d'hectares
09:56pour obtenir demain un budget qui les préserve,
10:00qui sauvegarde leur pouvoir d'achat, qui préserve nos entreprises
10:05et qui s'attaque aussi au train de vie de l'État.
10:09Est-ce que vous laissiez entendre qu'il vous a dit de vous contenter d'un pas en avant
10:13sur soit la désindexation des retraites, soit le déremboursement des médicaments ?
10:16Finalement, aujourd'hui, il a reculé sur le déremboursement des médicaments.
10:19Il vous a appelé et ce n'est pas suffisant.
10:21Ne faites pas comme Michel Barnier. N'essayez pas de penser à Macron.
10:24Ça évite de commettre beaucoup d'erreurs.
10:27Nous avons été extrêmement clairs.
10:29Nous avons dit suppression de l'augmentation des taxes sur l'électricité,
10:35suppression du déremboursement envisagé des médicaments,
10:41suppression de la désindexation des retraites
10:44et suppression de l'alourdissement du coût du travail.
10:49Nous avons fait un pas.
10:51Nous avons accepté les 1,5 milliard d'alourdissement du coût du travail.
10:57Donc nous avons fait un pas.
10:58Nous sommes allés au bout de ce que nous pouvions en matière de négociation.
11:03Mais quand j'entends le gouvernement dire que sur l'aide médicale d'État,
11:08qui est la gratuité des soins pour les clandestins,
11:11il envisage dans sa générosité de baisser l'AME de 200 millions,
11:18alors que l'AME est au moment où nous parlons entre 1,3 milliard et 1,6 milliard,
11:24je me dis que l'on se moque du monde.
11:26Surtout pendant le même temps, il envisageait de dérembourser des médicaments.
11:31Ça n'est pas admissible.
11:32Il faut et les Français aspirent à être traités de manière juste
11:37et à ce qu'ils soient tenus compte des difficultés financières qui sont les leurs,
11:41qui ne sont pas de leur fait, mais qui sont du fait des gouvernements successifs.
11:49Donc si M. Barnier voulait véritablement incarner une rupture,
11:55j'ai envie de vous dire que c'est raté.
11:57C'est la continuité dans le pire que représentaient son PLFSS et son PLF.
12:03...
12:18Une crise institutionnelle, voire une crise de régime,
12:21le Président de la République a trois possibilités.
12:24Le remaniement, de s'interroger sur l'utilité du moment
12:31où un gouvernement ne pourrait être que minoritaire.
12:35La dissolution, cette arme il l'a déjà utilisée
12:39et il ne peut pas l'utiliser avant juin prochain.
12:42Et sa propre démission.
12:44Ce sont les leviers que donne la Constitution,
12:48mais encore une fois, ceci relève de la décision et de la responsabilité du Président de la République.
12:55Merci.

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