Dans son édito du 28/11/2024, Mathieu Bock-Côté revient sur [thématique de l'édito]
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00:00T'es même encore plus loin, j'y reviendrai dans un instant.
00:02Alors, le point de départ, c'est Portier, qui, je confesse qu'au tout début,
00:07un ministre délégué à la réussite scolaire, je me demandais à quoi ça servait.
00:10Bon, il me semble que ça devrait être la fonction du ministre de l'Éducation,
00:13pas besoin de lui fournir une canne ou une béquille.
00:16Finalement, il est utile.
00:17Parce que que nous dit-il, et il semble avoir les idées bien faites,
00:20il répond au sénateur Max Brisson, LR,
00:24et il dit trois choses, mais je reviens sur deux.
00:26La première, je m'engagerai personnellement pour que la théorie du genre
00:30ne trouve pas sa place dans nos écoles.
00:33Ça, ça présuppose que la théorie du genre existe
00:36et qu'elle ne doit plus être à l'école ou elle ne doit pas y entrer.
00:40Deuxième engagement, le militantisme n'a pas sa place dans nos écoles.
00:45Et on comprend qu'il parle du militantisme LGBTQI2T+, alléluia.
00:52Donc, on est devant une prise de conscience très claire,
00:56c'est-à-dire que ce militantisme, il est présent dans les écoles,
00:59on a de l'endoctrinement dans les écoles
01:01qui s'opère souvent au nom des revendications les plus vertueuses,
01:05mais dans les faits, il dit que ce militantisme n'a pas sa place à l'école.
01:11C'est assez clair.
01:12Je trouve que, franchement, j'ai vu ça, je me dis que c'est courageux.
01:15Immédiatement, on pouvait s'en douter,
01:17les associations, le lobby du genre, rappelons-ça comme ça,
01:20c'est mobilisant, c'est réactionnaire, c'est conservateur,
01:23c'est inacceptable, une telle vision n'est pas légitime.
01:25Nous ne sommes pas, il ne devrait pas être là, ce personnage.
01:29Mais le véritable recadrage vient d'Anne Junté elle-même,
01:33qui, sur une autre chaîne info, se fait interviewer.
01:37Et là, on lui dit, vous savez, le ministre s'est inquiété, le ministre Portier.
01:42Et là, elle répond avec une espèce de sévérité très étonnante.
01:46« La théorie du genre n'existe pas. »
01:48Et là, elle le répète. « La théorie du genre n'existe pas. »
01:51Et avec une espèce de volonté très nette d'en finir immédiatement avec le débat.
01:56Donc, on lui demande, mais est-ce que la théorie du genre risque de rentrer à l'école?
01:58Oui, non, elle ne peut pas y entrer parce qu'elle n'existe pas.
02:02Donc, on est dans la négation de...
02:04C'est fascinant, la théorie du genre,
02:06on pourrait lui recommander d'excellents ouvrages,
02:08celui de Bérénice Levé parmi tant d'autres sur la question.
02:10On pourrait lui recommander des dizaines,
02:12si ce n'est pas des centaines d'ouvrages sur la question.
02:14Mais elle ne semble pas au courant,
02:16et elle répète avec obstination « ça n'existe pas ».
02:19Et quand on lui dit « mais votre ministre, vous savez, considère que ça existe »,
02:23elle nous répond de manière très souveraine.
02:25Il n'y a qu'une voix, il n'y a qu'une ligne qui compte,
02:27et c'est celle du ministère, et on comprend par là, de la ministre.
02:30Donc, on est devant un délit de réalité
02:33qui fait penser à ce qu'avait dit en d'autres temps Mme Vallaud-Belkacem
02:36au moment du débat sur l'ABCD de l'égalité.
02:39Au début, la théorie du genre, c'était très bien,
02:41et quand on a constaté que ça causait problème,
02:43on a décidé que ça n'existait pas encore une fois.
02:44C'est toujours la même ruse rhétorique.
02:46Tout ça, bien évidemment, ça fonctionne avec l'idée du genre,
02:49c'est qu'on pratique, on veut imposer ce thème-là
02:52au nom de la question de l'éducation sexuelle à l'école.
02:54Le problème de l'éducation sexuelle à l'école,
02:56c'est qu'on prend prétexte de choses fort légitimes,
02:58la question du porno aujourd'hui, de la pornographie,
03:01ou encore la question des violences sexuelles, ce sont des vraies questions.
03:05Et à partir de là, au nom de ce prétexte légitime, qu'est-ce qu'on fait ?
03:09Eh bien, on décide véritablement de faire de l'ingénierie sociale
03:12pour déconstruire l'identité sexuelle des jeunes générations
03:15au nom, justement, de la théorie du genre qui n'existe pas.
03:18Parce que je poserais la question à Mme Jeuneté,
03:21si j'avais un peu de temps pour y répondre, j'en serais heureux.
03:23Comment nomme-t-elle, par exemple, quand le planning familial
03:25avait dit qu'un homme...
03:27Nous savons, dans le planning familial, qu'un homme peut accoucher.
03:30J'aimerais savoir comment elle se représente la chose.
03:33Je précise qu'à l'époque, Mme Isabelle Rhum,
03:34qui était la ministre de l'égalité entre les femmes et les hommes,
03:37avait dit qu'elle était d'accord avec le planning familial.
03:40Comment Mme Jeuneté considère-t-elle la fameuse manie des pronoms ?
03:44Vous savez, cette étrange manie aujourd'hui qu'on...
03:46Il, elle, y'elle, yule, yolle, et ainsi de suite.
03:49Donc comment caractérise-t-elle la chose ?
03:52On le voit aux États-Unis.
03:53Comment caractérise-t-elle la multiplication
03:56des cas d'identité queer, entre guillemets,
03:58qui sont le fruit d'une déconstruction
04:00de l'identité masculine et féminine des garçons et des filles
04:03au nom de la fluidité de l'identité de genre ?
04:06Donc j'aimerais savoir de la prolifération des noms binaires
04:08dont on parle de plus en plus aujourd'hui.
04:10C'est quand même bizarre.
04:11À l'échelle de l'histoire du monde,
04:13les noms binaires, on y avait pas vraiment pensé.
04:15Et là, aujourd'hui, y'a de plus en plus de gens qui disent
04:17« Je suis ni garçon ni fille ».
04:18Mais t'es quoi exactement, un zèbre ?
04:19Et... et bien non.
04:20Ils sont ni garçon ni fille, ils sont flottants.
04:22Donc devant tout cela, j'aimerais que Mme Jeuneté nous réponde
04:25comment expliquer son déni ?
04:27Parce que c'est un déni autoritaire.
04:29C'était presque un déni qui parlait allemand.
04:31On aurait dit un peu Louis de Funès qui parle allemand.
04:33Hein ? Nein, ça n'existe pas !
04:35Bon, il y avait quelque chose d'un peu étonnant
04:37chez elle dans tout cela.
04:38Mais comment expliquer ce déni ?
04:41Mais écoutez, vous nous aviez manqué quand même.
04:44Le zèbre, là, quand même.
04:46Comment expliquer ce refus de voir la réalité ?
04:48Alors, y'a une hypothèse, la première,
04:50qu'on doit prendre au sérieux.
04:51C'est l'incompétence, tout simplement.
04:52Je pense que Mme Jeuneté était aussi prédisposée
04:54à devenir ministre de l'Éducation
04:56que moi de devenir danseur principal
04:58pour les Grands Ballets de Moscou.
05:00Si je fais ça, ça serait une catastrophe, convenons-en.
05:02Mais je pense que la catastrophe, on la voit.
05:04On pourrait tenter.
05:05Non, non, non.
05:06On serait dans une discussion massive des Russes.
05:08Non, surtout pas.
05:09Donc, qu'est-ce qu'on voit ?
05:10On voit Mme Jeuneté qui est tout simplement
05:11pas qualifiée pour ce poste.
05:13Elle a été propulsée là,
05:14mais elle ne comprend rien.
05:16Elle ne comprend rien.
05:17Elle répète les lignes du lobby idéologique
05:20qui commande le ministère.
05:21Elle répète la doctrine officielle,
05:24mais elle ne comprend pas ce dont il est question.
05:27Il faut dire que dans sa carrière antérieure,
05:29elle faisait autre chose.
05:30On se souvient, quand elle expliquait
05:32comment gérer le personnel,
05:33le petit personnel en ambassade
05:35ou pour les expatriés,
05:36c'est une autre vie.
05:37Alors, c'est pas qu'elle n'y comprenne rien.
05:39Mais il y a une autre hypothèse
05:40qu'on peut prendre au sérieux.
05:42C'est que le progressisme,
05:44qu'il soit de gauche radicale ou d'extrême-centre,
05:46fonctionne toujours de la même manière.
05:48C'est la logique du déni.
05:49Le progressisme nous explique
05:50que ce qu'il fait, il ne le fait pas.
05:52Donc, il n'y a pas d'immigration massive.
05:54L'immigration massive n'existe pas.
05:55L'insécurité n'existe pas.
05:57C'est un sentiment.
05:58La perte de souveraineté à l'échelle européenne
06:00n'existe pas.
06:01C'est une illusion souverainiste.
06:02Le gouvernement des juges n'existe pas.
06:04Cessez de vous en faire avec cela.
06:06Le wokist n'existe pas.
06:07C'est une théorie d'extrême-droite
06:08qui est portée dans les médias.
06:10La surfiscalisation n'existe pas.
06:11Pas du tout.
06:12C'est un sentiment ressenti par quelques-uns.
06:14Et ainsi de suite.
06:15C'est une méthode qui vise à rendre fous
06:16ces contradicteurs,
06:17à nier le réel.
06:18Je vous donne une claque au visage
06:20et au même moment, je dis
06:21je vous ai pas giflé.
06:22Je vous frappe
06:23et au même moment, je vous dis
06:24je vous ai pas frappé.
06:25Donc, dans les circonstances,
06:27que l'on soit consciente ou non,
06:28reproduit cette stratégie argumentative
06:30de la gauche radicale
06:32et de l'extrême-centre,
06:33les progressistes fiers de l'être
06:34qui nous expliquent au même moment
06:35qu'ils nous imposent quelque chose
06:37que cela n'existe pas
06:38et nous demandent ensuite de sourire
06:39de manière autoritaire
06:40en nous le demandant.