Avec Philippe Bancon, directeur du collège Saint-Vincent à Hendaye (Pyrénées-Atlantiques)
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NewsTranscription
00:00Le Petit Matin Sud Radio, 5h-7h, Benjamin Aiglaise.
00:05Il est 6h40, soyez les bienvenus si vous nous rejoignez sur Sud Radio, la vie en vrai.
00:10Cette initiative originale dans les Pyrénées-Atlantiques, à Rondaille,
00:13un établissement scolaire a décidé d'installer pour ses élèves des toilettes sèches.
00:18L'idée, récupérer ses biodéchets pour en faire de l'engrais agricole.
00:22Bonjour Philippe Bancon.
00:23Bonjour à toutes et à tous.
00:25Et merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio.
00:27Vous êtes le directeur du collège privé Saint-Vincent, donc à Rondaille.
00:30Ce n'est pas banal quand même des toilettes sèches dans une école.
00:33Comment elle vous est venue cette idée, Philippe Bancon ?
00:36On travaille sur les questions écologiques depuis déjà plusieurs années.
00:40Et devant l'urgence de toute cette question écologique,
00:44on questionne l'ensemble de nos pratiques, l'ensemble de nos installations.
00:48Quand il a fallu refaire entièrement nos toilettes,
00:50on a essayé de chercher les solutions les plus vertueuses.
00:53Donc on a visité un établissement qui s'était lancé il y a déjà une dizaine d'années, dans le Gers,
00:57à Saint-Germais, qui avait installé des urines noires masculines et des toilettes sèches gravitaires.
01:03Et ça a embarqué assez rapidement l'accord de tout le monde.
01:08Et donc on est allé un peu plus loin.
01:09On a installé également des urines noires féminines secs.
01:12Et puis on est allé encore plus loin en installant une cuve
01:15pour collecter les urines qui sortent des urines noires féminines et masculines.
01:19Et ça veut dire que vous n'avez plus de toilettes classiques aujourd'hui dans votre collège ?
01:23Non, il n'y a plus de toilettes classiques.
01:25Il en reste quelques-uns pour les adultes, même s'ils ont eux aussi des urines noires masculines et féminines.
01:30Mais les enfants n'ont accès qu'à des toilettes sans eau.
01:33Et l'acceptation a été assez rapide.
01:37Comment ont réagi les parents quand vous leur avez annoncé ce projet ?
01:41Et puis les enfants aussi ?
01:42Quand on leur a annoncé, c'était d'abord un grand point d'interrogation.
01:45Et puis ils nous ont fait confiance,
01:46puisqu'on avait déjà testé les urines noires féminines chez les femmes et les filles pendant un an.
01:51C'était le plus compliqué à mettre en place, peut-être, les urines noires pour les femmes ?
01:56Pour les garçons, ça ne change rien.
01:58D'autant plus que souvent, ils n'appuient pas sur le bouton.
02:00Donc ça ne change vraiment rien.
02:05Pour les toilettes gravitaires, c'est un système un peu à l'ancienne,
02:09comme des latrines avec des compresseurs dessous.
02:11Simplement, il y a une aspiration de l'air du haut vers le bas qui fait qu'il n'y a aucune odeur.
02:15Donc ça ne change pas la pratique non plus.
02:17C'est très simple à utiliser.
02:19Il n'y a que les urines noires féminines qui changent de pratique,
02:21puisqu'il faut mettre le papier dans la poubelle.
02:23Et quand elles ont leurs règles, il faut aller dans les toilettes.
02:25Donc là, il y a un point d'attention.
02:26C'est ça qui demande à être accompagné.
02:28Mais l'acceptabilité est très bonne.
02:31Et on continue à travailler pour qu'elles utilisent massivement ces urines noires plutôt que les toilettes,
02:36puisque c'est dans ces urines noires qu'on récupère l'urine.
02:39L'urine que vous récupérez, comment est-elle traitée ?
02:42Et à quoi sert-elle précisément ?
02:44Pour qui elle va servir ?
02:46On récupère ça dans une grande cuve de 12 mètres cubes.
02:49Mais il n'y a pas de traitement à faire.
02:50Il y a simplement un stockage à avoir pendant quelques semaines.
02:53On appelle ça l'hygiénisation,
02:55qui enlève les bactéries ou ce qu'il pourrait y avoir comme pathogènes,
02:58ce qui est assez peu, puisque dans les urines, il n'y a pas beaucoup de pathogènes.
03:01Et ensuite, ça devient du lisin.
03:03Quand ça a été stocké comme ça, on appelle ça comme ça.
03:05Et c'est utilisé en agriculture.
03:07Donc là, on rentre dans la deuxième phase du projet,
03:09puisque les toilettes sont en fonctionnement depuis le début mars.
03:12Là, la cuve est remplie qu'à moitié,
03:15donc ça sera pour le printemps prochain.
03:17Donc on travaille avec un maraîcher sur Andaï,
03:20qui va utiliser cette urine.
03:22On travaille avec la commune d'Andaï,
03:24qui va l'utiliser pour fertiliser des arbres fruitiers,
03:27des massifs de fleurs.
03:28La commune de Beriatou,
03:29le lycée Éricolle Saint-Christophe à Saint-Pétion-Nivelle.
03:31On a plein de partenaires avec lesquels on travaille d'arrache-pied
03:36pour monter cette petite filière
03:38et expérimenter localement.
03:40L'urine comme fertilisant, ça a déjà été largement documenté.
03:43Ça, ce n'est pas une question.
03:44Oui, c'est sûr.
03:46Le LESU, qui est un laboratoire national,
03:49travaille sur ces questions-là déjà depuis plusieurs années
03:51et a documenté avec pas mal de personnes
03:53qui ont fait des thèses sur ces questions-là,
03:55des thèses agronomiques.
03:56Nous, l'enjeu, c'est de tester
03:59comment on peut monter une petite filière,
04:01comment on déstocke la cuve.
04:03On livre l'urine, on l'utilise, on l'épand, on la dose.
04:06Mettre en place et embarquer les partenaires.
04:09Le côté pratique.
04:10Le côté pratique, c'est ça.
04:12Pour nous, l'enjeu est énorme.
04:13C'est la question éducative.
04:16C'est-à-dire qu'on tord un peu la ligne,
04:19la trajectoire toute droite de production de déchets
04:23sur laquelle on est encore aujourd'hui.
04:25Avec les enfants, on leur montre comment on peut boucler.
04:29Sensibilisation à l'écologie.
04:31Pour vous aussi, ça représente des économies.
04:33C'est tout bénéfique.
04:35Des économies d'eau importantes,
04:37puisqu'on est à entre 400 et 500 m3 d'économies par an.
04:41Pour le budget, ça représente ?
04:45Pour le budget, ce n'est pas énorme.
04:47Aujourd'hui, l'eau ne coûte pas très cher,
04:49mais ça devrait certainement changer,
04:51puisqu'on voit bien que la question de l'eau
04:53monte de plus en plus.
04:56Après, il y a un enjeu surtout de qualité de l'eau en aval.
04:59C'est-à-dire qu'on ne rejette plus rien
05:01dans l'assainissement collectif.
05:03Au Pays Basque, la question de la qualité de l'eau de bagnade
05:06est quand même une question qui monte.
05:08Ça, c'est très important.
05:10Pour le territoire, ça fait aussi, à terme,
05:14si ça se développe, une certaine souveraineté agricole,
05:17puisque les engrais, en tout cas ceux qui utiliseraient l'urine,
05:21ne dépendraient plus de la fabrication des engrais azotés
05:24qui sont énormément énergivores.
05:27C'est pratiquement que du gaz.
05:29Ça aussi, c'est un enjeu sur le changement climatique.
05:31C'est vraiment un projet, quand on a tiré le fil,
05:34qui nous est apparu vertueux sur l'ensemble de ses enjeux
05:38et de ce à quoi il touchait.
05:40Merci beaucoup, Philippe Bancon, d'avoir été avec nous ce matin.
05:43C'était un plaisir aussi pour nous.
05:45Je rappelle que vous êtes directeur du collège privé Saint-Vincent à Ondaille.
05:49Très bonne journée à vous.