La dernière filière de laine de France sauvée par ses employés

Sud Radio

Avec Jean-Michel Nicola, nouveau Directeur de la SCOP Bergère de France   Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry  ______________________________________   Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/  ______________________________________   Nous suivre sur les réseaux sociaux   ▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel  ▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/  ▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio  ▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr   ##LA_VIE_EN_VRAI-2024-10-22##

Transcript

00:006h40, Sud Radio, la vie en vrai, c'est un floron industriel français, un savoir-faire qui a failli disparaître.

00:06La dernière filature industrielle de laine à tricoter était menacée de fermeture.

00:10Elle a pu être sauvée grâce à la ténacité de ses salariés.

00:14Pour en parler, nous sommes donc avec le nouveau président de cette entreprise,

00:17l'entreprise Bergère de France, basée dans la Meuse à Bar-le-Duc.

00:22Bonjour Jean-Michel Nicolas.

00:24Oui, bonjour.

00:25Et merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio.

00:27Vous êtes le directeur de la SCOP, Bergère de France.

00:29Vous êtes donc réuni en coopérative avec une cinquantaine de salariés

00:33pour sever ce floron de l'industrie française.

00:37J'imagine que c'est une fierté pour vous d'avoir réussi un tel pari.

00:42Alors, au-delà d'être une fierté, effectivement, on est tous très contents de ce résultat

00:47que le greffier nous a notifié hier, juste hier.

00:51Oui, c'est tout récent.

00:53C'est tout récent, c'est tout récent.

00:54Effectivement, on était au tribunal vendredi pour présenter notre projet

00:58et on a eu la notification hier soir.

01:00Oui, et j'imagine, accueilli avec beaucoup d'enthousiasme, forcément,

01:05parce qu'il y a eu des périodes compliquées pour vous.

01:09Alors, compliquées effectivement pour l'entreprise,

01:12depuis quelques années qui est en souffrance, après 2015, un redressement.

01:17Et effectivement, un gros soutien à nos clients depuis des années.

01:19Depuis des années, on est soutenu par les clients,

01:21les équipes en interne également qui croyaient en ce projet.

01:24Donc, l'idée, tout simplement, a été de réunir des hommes et des femmes autour d'une table,

01:28de parler d'un projet, d'être entouré aussi,

01:32d'être entouré par les collectivités locales, par le département,

01:34par la région aussi qui nous a soutenus.

01:36Et puis, un projet sans financement aussi ne peut pas avancer,

01:39des banques aussi qui ont croyé en notre projet,

01:42malgré que cette entreprise a traversé de nombreuses difficultés depuis des années.

01:45Eh bien, mon rôle, tout simplement, a été d'être un déclencheur

01:50et de mettre tout le monde autour de la table et de se dire,

01:53non, ce n'est pas une fatalité, Berger de France doit exister,

01:56on doit y arriver et on doit se mobiliser pour réussir à ce que cette entreprise perdure

02:03et continue à distribuer ses beaux produits auprès de notre clientèle.

02:06Oui, c'est un sacré défi.

02:08C'est un secteur, la laine à tricoter, qui est encore porteur aujourd'hui en France.

02:14Ça a été effectivement où vous avez risqué la fermeture.

02:18Alors, il est d'autant plus porteur aujourd'hui,

02:20puisqu'aujourd'hui, on rentre dans ce qu'on appelle l'univers du DIY,

02:23excusez-moi pour le côté anglaisise, mais le do-it-yourself, donc le fait main.

02:27Et puis, on voit arriver une grosse tendance chez les jeunes d'envie de personnaliser,

02:35de rendre, on va dire, accessible ce produit.

02:39Et donc, nous, on est ravi puisque le crochet, maintenant, se développe de plus en plus.

02:43Et donc, on est plutôt sur une tendance très positive en termes de progression.

02:46Oui, une tendance chez les jeunes.

02:48Et ça, forcément, c'est encourageant, c'est prometteur pour l'avenir.

02:52Vous avez décidé, pour sauver la fabrique, de vous réunir en scope, comme les salariés de Duralex.

02:57Pourquoi avoir fait ce choix de vous réunir en coopératif ?

03:00C'est quelque chose qu'on observe de plus en plus.

03:04Alors, pourquoi ce choix ?

03:06Pourquoi ce choix ? Il est relativement simple.

03:08Je vous l'ai dit au départ, initialement, c'était partager une idée.

03:12Partager une idée, on le partage avec les équipes.

03:15Et puis, on s'aperçoit que, très rapidement, les équipes ont des idées, ont des envies,

03:20ne savent pas forcément toujours les structurer.

03:23Et moi, mon rôle a été juste un rôle de déclencheur

03:26pour pouvoir générer un projet commun.

03:31Et naturellement, effectivement, quand on écoute les médias,

03:35quand on écoute ce qui se passe sur le marché aujourd'hui,

03:37on se dit « Mais pourquoi pas aller voir une scope ? »

03:39Et puis, j'ai saisi très rapidement Mme Mocourt,

03:42donc directrice régionale des scopes du Grand Est,

03:45qui, initialement, j'ai dit « Bon, sacré dossier ! »

03:51« Allez, je crois en votre projet, j'ai envie d'y aller, j'ai envie de vous soutenir. »

03:55Et voilà comment ça a démarré.

03:56Génial.

03:58Avec un patrimoine conservé, parce que c'est un patrimoine mezien,

04:02mais également plus largement français,

04:04et puis des emplois aussi qui ont été sauvés.

04:07Exactement, et des emplois volontaires.

04:10Et c'est toute l'idée de la scope, c'est à un moment donné de dire

04:12« Voilà, on a ce projet qui veut nous rejoindre,

04:16et qui veut travailler sur ce projet,

04:18et là, on n'a que des personnes volontaires aujourd'hui. »

04:21Et ça, c'est absolument fabuleux.

04:23Donc des personnes qui vont s'impliquer encore plus,

04:26et qui vont avoir comme fierté, effectivement,

04:28de faire perdurer ce savoir-faire français.

04:30Avec cette toute nouvelle scope qui vient d'être lancée,

04:34ça y est, c'est officiel depuis hier.

04:36Les prochains défis pour vous, c'est quoi ?

04:39Les prochains défis, c'est normalement fin de semaine.

04:43Donc là, on devrait prendre en main complètement l'entreprise,

04:47à partir de vendredi.

04:49Si tout va bien, vendredi, on récupère les clés,

04:51si je peux m'exprimer ainsi.

04:54Et puis, on doit écrire notre histoire.

04:58Notre histoire, surtout, on doit écrire l'histoire de nos clients.

05:01Et c'est ce qui est le plus important,

05:03et être à l'écoute de notre marché et de nos clients

05:05pour pouvoir perdurer encore des années.

05:07Déjà, presque 80 ans pour Berger.

05:09Je lui souhaite qu'une chose, c'est encore 80 ans.

05:12Oui, c'est tout ce qu'on peut souhaiter.

05:14L'aventure est lancée, elle est relancée,

05:17d'une certaine manière, en fait, Jean-Michel Nicolas.

05:20Exactement. Et puis, on a la chance, encore une fois,

05:22d'être, je le répète, soutenus depuis le grand...

05:26Tout autour de nous.

05:27Par nos clients professionnels et particuliers.

05:30Tout nouveau directeur de la scope Berger de France,

05:33dernière filiature industrielle de laine à tricoter en France,

05:36qui va donc poursuivre son petit bout de chemin, Jean-Michel Nicolas.

05:39Un grand merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio.

05:41Je vous souhaite une très belle journée.

05:42Bonne continuation à vous.

05:44Merci encore, à bientôt. Au revoir.

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