Pas de ministre, portable, uniforme et groupe de soutien : cacophonie pour la rentrée des classes ?

  • il y a 2 semaines
Avec Jean-Rémi Girard, président du SNALC (Syndicat national des lycées et collèges)

Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
______________________________________

Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
______________________________________

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr

##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2024-09-02##

Category

🗞
News
Transcript
00:00Il est 8h moins 20, l'appli Sud Radio pour nous écouter partout, où que vous soyez, vous la chargez et vous écoutez Sud Radio.
00:06Jean-Rémi Girard, bonjour, merci d'être avec nous, vous êtes le président du syndicat national des lycées et collèges.
00:12C'est la rentrée... Écoles ! Aussi ! Bien, c'est la rentrée, 11% des postes d'enseignants ne sont pas pourvus.
00:21Oui, c'est la même chose à peu près depuis trois ans en fait, on a une crise de recrutement qui est installée et qui est très forte.
00:29Personne ne veut devenir enseignant ? Pas personne, j'exagère quand je dis ça, oui.
00:34Il y en a effectivement près de 90% qui sont pourvus, mais néanmoins c'est quand même énorme pour un métier dans la fonction publique.
00:42Le ministère n'arrive pas à recruter ?
00:43Non, non, le ministère a beaucoup de mal à recruter, c'est pour ça qu'on avait eu, vous vous souvenez, Jean-Jacques Bourdin, c'est le job dating,
00:49on a ces recrutements massifs de professeurs contractuels, qui n'ont pas le concours donc, et qu'on met devant les élèves après 4 jours de formation.
00:57Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'aujourd'hui il y a des parents qui vont envoyer leurs enfants à l'école, école élémentaire, collège et lycée,
01:04qui ne savent pas si cet enfant aura un prof face à lui ?
01:08Alors, à l'école primaire, a priori il aura quelqu'un, effectivement, les difficultés c'est surtout l'académie de Versailles, Créteil, Mayotte et Guyane.
01:16Dans le second degré, la ministre elle-même, la ministre démissionnaire pardon, elle-même l'a dit lors de sa conférence de presse,
01:23il n'y a peut-être pas 100%, donc il y a peut-être effectivement une matière où l'enfant n'aura pas de professeur à la rentrée.
01:30Mais alors comment fait-on ?
01:31Eh bien on cherche des contractuels, on les trouve, parfois ils démissionnent assez rapidement, du coup on cherche un contractuel pour remplacer le contractuel.
01:41Un contractuel c'est qui ? Expliquez-moi.
01:43Alors un contractuel, c'est quelqu'un qui a un bac plus 3, normalement dans la discipline ou dans une discipline pas trop loin, on va dire,
01:53et qui est OK pour venir enseigner.
01:55Une discipline pas trop loin.
01:56Quelqu'un qui a fait de la physique, il va pouvoir être contractuel de maths par exemple.
01:59Ah bon ?
02:00Oui c'est possible.
02:00Et enseigner, tout de suite ?
02:01Et enseigner tout de suite, voilà.
02:02Enseigner tout de suite ?
02:03Oui, mais ça c'est malheureusement pas nouveau, en revanche c'est en augmentation chaque année.
02:10Ce qui explique peut-être une baisse du niveau ?
02:13Ce qui peut expliquer une baisse du niveau, il y a des contractuels qui en fait s'en sortent bien et qui vont rester dans le système et pour un certain nombre d'entre eux passer le concours,
02:20mais il y a des élèves qui vont voir passer 3, 4, 5 professeurs pendant l'année et qui parfois n'auront pas cours de telle matière pendant 3 mois, 4 mois, le temps qu'on trouve quelqu'un d'autre.
02:31Bien. Autre nouveauté, en 6ème et 5ème, ces fameux groupes de besoins, c'est ça ?
02:38Oui, ça dépend qui en parle.
02:39On avait dit groupe de soutien au départ et puis la ministre a préféré groupe de niveau et la ministre a préféré groupe de besoins.
02:46Mais ça a toujours existé le soutien, finalement, en 6ème, 5ème, soutien en français et en maths.
02:52Oui, alors moi j'en ai fait jusqu'à ce qu'on supprime les heures que je faisais, d'ailleurs, ou là j'en ai plus fait, mais effectivement c'est toujours faire et défaire.
03:01Là en fait le problème c'est qu'on a construit une usine à gaz absolument monstrueuse pour finalement pas grand chose, c'est-à-dire qu'on essaye d'aligner toutes les heures de cours en 6ème et en 5ème de français et de mathématiques
03:14et on est censé se passer les élèves de professeur en professeur en cours de l'année, donc c'est assez déstructuré.
03:19C'est-à-dire ?
03:20C'est-à-dire que vous pouvez faire...
03:21C'est-à-dire que si un élève ne suit pas ou si un élève a des difficultés en maths ou en français, il sera pris en charge ? Par qui ?
03:28Mais il sera pris en charge par l'un des professeurs qui a cours à ce moment-là, c'est-à-dire que vous pouvez passer 5 semaines avec M. Machin et puis ensuite 6 semaines avec Mme Bidule
03:36parce qu'on considère que vous avez un besoin plus important, c'est pas en géométrie un besoin moins important en algèbre, ce qui fait qu'en fait les professeurs de français et de mathématiques n'ont plus de classe, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas les élèves tout au long de l'année.
03:49Ça c'est vrai, c'est peut-être gênant pour le professeur mais c'est peut-être bon pour l'élève, ça va peut-être l'aider.
03:55Si les effectifs sont réduits déjà, ce qui n'est pas du tout garanti vu qu'on a mis assez peu de postes finalement devant ça, et qu'on rappelle que le français et les mathématiques sont deux des disciplines en crise en termes de recrutement,
04:05et finalement ce serait probablement beaucoup plus simple de faire simplement des dédoublements ou des heures de soutien, comme vous disiez, ça simplifierait la vie de tout le monde.
04:13Beaucoup de collèges ne vont pas vraiment les mettre en place, notamment dans le privé.
04:16Alors autre nouveauté évaluation au CE2 et CM2 généralisée, j'ai vu que certains syndicats s'étaient mis en grève contre cette évaluation, pas vous ?
04:25Alors pas pour l'instant, on a une inter-syndicale dans les jours à venir pour en discuter.
04:30C'est la grève de la rentrée.
04:32Là c'est sur un sujet précis, c'est pas la sorte de grève de la rentrée, c'est-à-dire que ces évaluations, on en parle depuis pas mal de temps, c'est énormément de temps qui est pris pour les faire passer,
04:41avec un retour pour les collègues qui est extrêmement faible, c'est-à-dire que les collègues sont capables d'évaluer leurs élèves.
04:48Donc là on impose de faire passer des évaluations standardisées à tous les niveaux.
04:52Est-ce que vous avez vécu une rentrée sans grève ?
04:54Alors oui, j'ai déjà vécu une rentrée sans grève.
04:56Ah bon, déjà, mais il y a bien longtemps, non ?
04:58Non, je dis ça comme ça.
05:00La question c'est pas la grève ou pas la grève, la question c'est que ces évaluations, c'est vraiment beaucoup de temps pris et c'est pas très très utile en fait.
05:08Et puis dernière chose, expérimentation de l'interdiction du téléphone portable dans 180 collèges, appareil laissé à l'entrée dans ces collèges-là.
05:16Moi je crois que ça fait la cinquième fois qu'on interdit le portable en collège maintenant à peu près.
05:20C'est-à-dire Jean-Michel Blanquer l'avait déjà interdit, donc là on l'interdit encore plus.
05:24En soi, pourquoi pas, effectivement, il faut que le système fonctionne.
05:28Nous on essaye ça dans mon lycée aussi, que les élèves laissent le portable à l'entrée de la classe.
05:35On verra bien, enfin si le seul problème c'était le téléphone portable à l'école, l'école française se porterait bien.
05:41Merci Jean-Rémi Girard d'être avec nous, il est 7h46.

Recommandée