Avec Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Syndicat Snes-FSU
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00:00D'ici là, Sud Radio, c'est bon à savoir. Demain, grève massive dans l'éducation nationale. La grande majorité des syndicats d'enseignants appellent à se mobiliser.
00:12Forcément, ça aura des conséquences dans la prise en charge des enfants. Certaines écoles resteront fermées. Bonjour Sophie Vénétité.
00:19Bonjour.
00:20Merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio. Vous êtes la secrétaire générale du syndicat SNES-FSU.
00:25Vous allez nous dire dans quelques instants pourquoi vous faites grève demain. Mais d'abord, à quoi doivent s'attendre les parents pour la journée de demain ?
00:33Quels sont les derniers chiffres que vous avez concernant la mobilisation des enseignants ?
00:37C'est une grève qui va être très suivie aussi bien dans les écoles, collèges et lycées. Dans les écoles, on devrait avoir 65 % de grévistes.
00:47Dans les collèges et les lycées, on attend encore des chiffres plus précis demain matin. Mais on aura au moins 50 % de professeurs grévistes dans les collèges et les lycées.
00:56Donc, ça va être un mouvement très suivi parce qu'il y a une très grande colère dans l'éducation nationale.
01:00Juste pour être précis et clair, ça veut dire qu'on aura des écoles fermées demain ?
01:05Oui, il va y avoir dans le premier degré des écoles qui vont être fermées. Dans les collèges et les lycées, des élèves qui n'auront pas certains cours.
01:14Ça va être une réalité demain.
01:16En tout cas, quels sont les motifs et les raisons pour lesquels vous appelez à faire grève demain ?
01:23Il y a deux à trois raisons. La première, c'est que tous les enseignants comme tous les fonctionnaires sont très en colère des propos et des mesures proposées par le ministre de la fonction publique,
01:34Guillaume Casvariant, sur le jour de carence. L'idée d'avoir trois jours de carence, c'est de perdre de l'argent parce qu'on est malade, d'être coupable d'être malade.
01:43C'est quelque chose qui nous a profondément choqués, qui nous a mis en colère.
01:47C'est ce qu'il a dit sur le privé, mais vous n'êtes pas d'accord avec cela ?
01:50Quand on voit comment les choses sont prises en charge dans le privé, vous avez près de deux tiers du privé dans lequel le jour de carence est pris en charge.
01:59Dans l'éducation nationale, ça ne sera pas pris en charge. Ce n'est pas un alignement sur le privé. Il faut rappeler que les enseignants sont moins absents que dans le privé.
02:08C'est aussi une réalité que le ministre a tendance à passer sous silence. Ça a quand même beaucoup fait parler.
02:15Il y a aussi un point qui est très important, c'est la question des salaires.
02:18Aujourd'hui, les professeurs restent parmi les plus mal payés d'Europe et quand on ne paye pas bien les profs, on a du mal à en recruter.
02:24Il y a peut-être beaucoup de parents d'élèves qui n'ont pas d'enseignants devant leurs enfants, c'est aussi parce qu'on les paye mal.
02:30Quand on dit qu'on veut mieux payer les enseignants, c'est aussi pour avoir des profs devant tous les élèves.
02:34Vous avez parlé du ministre, on pourrait dire futur ex-ministre. C'est vrai que la date de votre grève interpelle.
02:41Demain, on n'aura peut-être plus de Premier ministre, plus de gouvernement, on n'en aura pas encore de nouveau.
02:46Ce n'est pas une grève un peu inutile ?
02:49On avait fixé cette date de grève il y a quelques semaines, bien avant de savoir qu'elle allait être les aléas de la vie politique française.
02:56Ce qui nous semble important, c'est de continuer à dire qu'il y a urgence pour l'école.
03:00Et ça peut être aussi un message pour le futur gouvernement.
03:03Aujourd'hui, je pense qu'il n'aura échappé à personne que l'école ne va pas bien.
03:06On manque de professeurs, on voit bien que les classes sont surchargées.
03:10Tout le monde le voit, nous, mais aussi les parents d'élèves.
03:12La vraie question, c'est est-ce que l'école peut continuer comme ça ?
03:15Nous, on dit que non. Il faut des professeurs devant les élèves, il faut des classes moins chargées.
03:19Il faut enfin une véritable attention pour l'école et c'est un message qui est beau pour le futur ministre.
03:23Sophie et Vénétité, question pratico-pratique pour les parents.
03:26Est-ce qu'on peut d'ores et déjà savoir aujourd'hui si notre enfant aura cours ou pas demain ?
03:32Oui, bien sûr. Dans le premier degré, les professeurs doivent se déclarer 48 heures à l'avance.
03:38Dans les écoles, les choses sont connues. Dans les collèges et les lycées, on n'est pas obligé de se déclarer.
03:43Mais bien évidemment, notamment pour les cours de début de journée, de fin de journée ou autour de l'heure de midi,
03:49on va dire aux élèves si on est en grève ou pas pour que l'information circule et qu'ils puissent s'organiser.
03:58Merci beaucoup Sophie et Vénétité d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio.
04:02Je rappelle, vous êtes la secrétaire générale du syndicat SNES-FSU avec ce chiffre.
04:0665% des enseignants en grève demain dans le primaire.