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Avec Marc Ivaldi, Professeur à la Toulouse School of Economics, spécialiste d’économie industrielle

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##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2024-10-21##

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Transcription
00:00— Il est 7h39 sur Sud Radio. Nous allons nous intéresser à ce qui donne un peu la migraine à certains politiques, c'est le Doliprane.
00:08L'État devient actionnaire finalement du fabricant du Doliprane, qui va passer sous contrôle américain. Ça a été confirmé ce week-end.
00:15Nous en parlons avec un spécialiste, Marc Ivaldi, qui est professeur à la Toulouse School of Economics, spécialiste de l'économie industrielle.
00:23Bonjour. — Bonjour.
00:26— Donc l'État a décidé de rentrer dans cet actionnariat, d'être présent et de mettre un peu la main à la poche.
00:34Est-ce que c'est la bonne décision qui a été prise, selon vous ?
00:39— Au moment où on a 3 200 milliards de dettes, un trou pas possible budgétaire et qu'on demande des efforts à l'État,
00:48que l'État investisse dans une entreprise qui marche bien, ça paraît un peu extraordinaire. Comme disent les agriculteurs, on marche sur la tête.
01:01On est en train finalement d'une certaine manière de subventionner une entreprise qui n'a pas besoin d'argent ou alors de subventionner
01:12un fonds d'investissement américain. Ça, ça n'a pas de sens. — Oui. Alors sur un plan politique, on dit on le fait pour garder une forme de souveraineté,
01:21du contrôle d'Opéda, qui est le fabricant du Doliprane. — Écoutez, Sanofi garde... Dans la formule originale, Sanofi gardait 50% de l'entreprise.
01:39On peut penser évidemment que les managers de Sanofi auraient tout vendu aux méchants américains. Mais ce risque était faible, justement,
01:52parce que l'entreprise rapporte beaucoup d'argent. Et ce qui intéresse le fonds d'investissement américain, c'est de récupérer des dividendes.
02:01Donc il n'y avait à mon avis aucun risque majeur. Et d'autre part, ce n'est pas une entreprise stratégique. — Oui.
02:08— Vendre du packaging n'est pas stratégique. Ce qui est stratégique dans le Doliprane, c'est le paracétamol. Il est actuellement produit en Chine.
02:20Et on est en train de construire une usine en France pour reproduire. Donc il n'y a aucun enjeu stratégique dans cette affaire.
02:31— Oui. Oui, c'est ça. Je précise ce que vous dites, Marc Ivaldi. Il va y avoir une usine de paracétamol, une usine européenne,
02:39qui va avoir le jour à Toulouse l'année prochaine, c'est ça, qui est portée par une start-up, Ypsofen, qui vise à garantir
02:48cette fameuse souveraineté pharmaceutique. Donc vous dites qu'il n'y avait pas péril dans la demeure pour arriver à entrer dans ce capital
02:55dopé là, quoi, par l'État. — Je répète ce que j'ai dit. On est en train d'investir dans une entreprise qui marche bien.
03:04Et il n'y a aucun enjeu de souveraineté là-dedans. Ce qui est important pour l'État, c'est de financer la recherche future,
03:16les médicaments contre le cancer, les maladies immunologiques, qui coûtent très très cher en termes de recherche et de développement.
03:29À l'heure où on a un énorme déficit et où il va falloir que les Français et les entreprises françaises fassent un effort,
03:40ça paraît assez incompréhensible. — Oui. Bon, c'est du symbole politique, en quelque sorte, quoi, cette décision qui a été prise, hein,
03:49Marty Wagner ? — Faites votre travail de journaliste. Oui, c'est probablement politique. Et on a l'impression que c'est ceux qui disent
04:03qu'il ne faut pas financer les entreprises qui demandent à ce qu'on mette de l'argent dans une entreprise qui marche.
04:08Donc c'est un peu assez incompréhensible, effectivement. — Incompréhensible, quoi. Parce qu'on marche sur la tête, comme vous l'avez dit,
04:15ou on ne sait pas où on va. Alors ça, c'est l'autre formule. Je sais pas si vous l'avez vu, Marc Ivaldi, des agriculteurs dans le Sud-Ouest
04:21notamment, qui aujourd'hui ont lancé ce mouvement qui a remplacé « On marche sur la tête ». C'est « On ne sait pas où on va ».
04:27Et je rebondis justement sur cette petite phrase pour savoir, en termes d'économie aujourd'hui industrielle, vous qui êtes un spécialiste,
04:35est-ce que l'on sait où on va aujourd'hui en France ? — C'est une question très large. — Oui, ça mériterait un développement de plusieurs heures,
04:47mais quand même... — Je crois qu'on est trop négatifs et trop pessimistes en France. Je crois qu'il y a beaucoup de choses qui marchent bien.
04:58Je crois qu'il faut s'engager pleinement dans la réflexion sur les choix stratégiques européens. Il y a des erreurs qui ont été faites dans le passé.
05:08Il y a une grosse prise de conscience de ce qu'il faut faire, de ce qu'il faut pas faire. C'est compliqué d'allier à la fois un fonctionnement efficace du marché
05:22et en même temps de se donner les possibilités de croître en Europe et en France en particulier. Je crois quand même qu'on sait à peu près où on va.
05:36Mais bien entendu, c'est difficile. Et ça demande des efforts et de la réflexion et surtout du débat entre nous sans un thème.
05:46— Oui, bon. Ce sera un bon thème de dissertation pour vos étudiants, Marc-Yvaldi, hein ? Peut-être, non ?
05:52— C'est actuellement effectivement une discussion très vive, très intéressante en ce moment entre les chercheurs et entre les chercheurs et les étudiants.
06:06— Oui, complètement. Merci beaucoup, Marc-Yvaldi, professeur à la Toulouse School of Economics,
06:11spécialiste d'économie industrielle d'avoir été notre invité ce matin sur Sud Radio.

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