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Vendredi 22 novembre 2024, PRIVATE EQUITY EXCHANGE reçoit Francois Picarle (Directeur Associé, GENEO CAPITAL ENTREPRENEUR)

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Transcription
00:00Nous poursuivons cette journée d'interview sur la 23ème édition du Private Equity Exchange avec un face-à-face d'une dizaine de minutes
00:13avec un avocat qui est sur le marché depuis quelques années, qui aujourd'hui est associé au sein de Winston & Stone
00:19et qui porte la practice Private Equity. Je parle évidemment de GreenLarage. Bonjour Green.
00:22Bonjour Mathieu.
00:23Merci infiniment d'être avec nous. Tu étais sur scène à l'instant pour faire le point sur le LBO, le monde du LBO, pour donner ta vision.
00:29Bon, on est au milieu du guet, là. Ça fait deux ans qu'on se dit qu'on a une grosse correction sur le marché, que le deal flow est moindre,
00:36que certains s'en sortent, mais quand même que c'est un petit peu moins actif, que les deals s'allongent, que les négociations,
00:42que l'alignement des intérêts entre l'offre et la demande sur le prix, c'est compliqué. Est-ce que c'est vrai ?
00:47Comment tu vois le marché, toi, qui quotidiennement conseille des LBO mid-cap ?
00:50Oui, absolument. La réalité, c'est qu'elle est plurielle, cette réalité. C'est-à-dire qu'on a des secteurs qui sont des secteurs protégés,
00:56des secteurs résilients, contracycliques, pour lesquels il y a des hauts niveaux de valorisation et donc de l'activité pour les conseils,
01:03et puis des secteurs qui sont peut-être un peu plus sinistrés parce que plus conjoncturels, liés à des matières premières,
01:08liés également probablement au contexte géopolitique international. Dans tout ça, souvent, on a dit qu'il allait y avoir un ralentissement,
01:17des corrections extrêmement importantes, mais moi, ce que j'observe depuis 18 mois, c'est quand même un maintien sur un marché français
01:22qui est quand même très mature par rapport à d'autres marchés du LBO.
01:25Le premier européen continental.
01:26Exactement. Et dans la zone Europe, des marchés émergents comme l'Espagne ou l'Italie, où les opérations de LBO sont...
01:32Les marchés sont peut-être un peu moins matures, mais des acteurs du private equity s'installent, installent leurs bureaux,
01:37et les transactions se développent au niveau européen. Donc, au total, je dirais qu'évidemment, on n'est pas sur des niveaux de volume de transactions post-COVID.
01:45Et d'ailleurs, quand on parle du post-COVID, il y a eu beaucoup de recorrections parce qu'il y avait eu un effet, un feu de stockage puis de déstockage.
01:51Donc, on n'est pas sur les niveaux de 2021, voire de 2022. Mais 2024 reste un cru qui est tout à fait satisfaisant.
01:58Et 2025, ça annonce plutôt bon, d'autant qu'en plus, on a levé l'incertitude. Après, on peut commenter l'actualité de l'élection américaine.
02:05Oui, c'est vrai. Alors là, j'entends tous les sons de cloche dans la crystal ball. Et le tien est plein de, on va dire, de positifs.
02:13Et tant mieux. Mais c'est vrai qu'il y en a qui me disent en large cap, il n'y aura rien. En mid cap, ça va le faire un peu.
02:19Et le small, j'ai l'impression qu'il n'a pas été trop touché parce qu'il y a toujours eu un peu de volume.
02:23Oui, c'est un peu ça. Déjà, les vérités absolues, je m'en méfie par définition. L'impact des élections américaines dont on discutait,
02:31c'est vrai que ça peut avoir une influence sur notamment le niveau général des taux d'intérêt, sur la politique éventuellement protectionniste
02:40de la nouvelle administration en place et donc sur des business qui sont très développés à l'exportation.
02:44Ça peut avoir des effets, je dirais, limitants. Moi, ce que j'observe, c'est qu'on a un segment small cap qui se maintient
02:50avec un volume de transactions qui me paraît à peu près identique. Le mid cap, ça dépend de quel mid cap et de quelle, c'est ce que je disais tout à l'heure.
02:57La polarisation dont tu parlais.
02:58Oui, la polarisation sur certains secteurs comme la tech ou la santé qui continue quand même à avoir, notamment la tech qui continue à y avoir.
03:04La tech, le large cap, parce que le venture, enfin la tech, les grosses boîtes.
03:09Je parle d'entreprises matures, profitables qui ont fait leur preuve et on est au premier, deuxième, troisième élevé.
03:15Je ne parle pas de grosses ou de choses comme ça.
03:19On me disait sur scène qu'on arrivait à faire des multiples de 15, 20 fois encore. Ce n'est pas du tout un problème.
03:24Non, ce n'est pas du tout un problème. Il faudrait poser la question.
03:27Évidemment, je suis astreint de voir des réserves. Ce que j'ai pu observer par les quelques mois précédents, c'est qu'on est plutôt sur un bas de fourchette
03:36plutôt qu'un haut de fourchette, c'est-à-dire qu'on va dire en 2021, on était capable d'avoir des multiples qui étaient vraiment à deux chiffres très importants.
03:43Là, on est plutôt sur le bas de fourchette de multiples importants, y compris dans des secteurs qui ont une prime parce qu'une barrière technologique à l'entrée
03:53et donc qui confère à l'actionnaire majoritaire qui rentrerait dans le cadre d'un LBO sur ce type d'actifs, une sorte de davantage comparatif.
04:01Quand on est en process, c'est la guerre. Il faut y aller, il faut gérer les différentes étapes.
04:06Quand il y a un beauty contest, même si j'imagine que les deals sont peut-être un peu moins combattus en ce moment, peut-être puisque le marché est plus calme.
04:13Mais par contre, ce qui est plus difficile par rapport à avant, c'est que les temps s'allongent.
04:17Comment tu arrives à garder une tension positive dans le deal quand un truc prend huit mois ?
04:23La réalité, c'est qu'il faut essayer de se réinventer tout en ne se réinventant pas.
04:26La contradiction est dans les termes, c'est qu'il faut être capable de donner à chaque fois de la perspective et de l'horizon.
04:32Et il faut peut-être parfois être capable de morceler les objectifs sur un dossier qui dure par exemple huit mois.
04:38Mais peut-être que la frénésie qui consistait à dire qu'on allait au closing en cinq ou six semaines auparavant,
04:43il faut faire de nombreux points intermédiaires, que ce soit avec son propre client, que ce soit avec les contreparties,
04:49et s'engager dans une logique de collaboration et non pas d'affrontement.
04:52C'est d'ailleurs tout le sel de la matière transactionnelle.
04:55C'est-à-dire qu'il y a le temps de la négociation, il y a le temps de la défense des positions de chacun,
05:00mais surtout le temps de la collaboration pour arriver à un bon point.
05:03Après, pendant cinq ou six ans, on bosse ensemble.
05:05Exactement.
05:06Et on m'a parlé aussi d'une thèse d'un phénomène qui se retrouve de plus en plus, je ne sais pas si tu le vois,
05:10qui est que maintenant quand tu veux vendre bien en tant que JP, tu es quasiment obligé d'acheter ton propre BP et de revenir au tour d'après.
05:17Tu le vois ça ?
05:18Parce qu'en tout cas, on me l'a dit…
05:19Il y a plusieurs façons.
05:21Est-ce que pour crédibiliser un BP aujourd'hui, a priori…
05:23Non, mais en fait, il y a deux questions qui touchent à la structure.
05:25Il y a le réinvestissement d'actionnaires existants, voire maintenant ce qu'on appelle la nouvelle mode des fonds de continuation,
05:32où en fait vous revenez et là c'est plutôt au niveau en haut et non pas en bas au niveau de la ligne de la compagnie traditionnelle.
05:40Donc, c'est vrai qu'il y a un prisme, ce que j'ai observé ces derniers mois,
05:45il y a un véritable prisme à ce que l'investisseur existant revienne d'une manière ou d'une autre dans le deal parce que ça accrédite,
05:53ça crédibilise en fait le nouveau BP.
05:55Oui, mais on me disait qu'avant on pouvait remettre 10, 15 points, ça pouvait arriver.
06:02Là, il faut laisser 25 points dans le bousin et en plus c'est la taille du dessus.
06:05Oui, mais ce n'est pas toujours évident.
06:08Et puis surtout, il y a aussi peut-être probablement le besoin aussi de tourner.
06:12Quand on a une équipe dirigeante qui a travaillé beaucoup avec un actionnaire, il y a parfois un phénomène d'usure.
06:17Et donc, c'est vrai que ce n'est pas comme ça, ce n'est pas inné, mais on l'observe.
06:23Qu'est-ce que tu souhaites au private equity pour 2025 ?
06:27Parce qu'on n'est pas encore dans les voeux de nouvelle année, mais qu'est-ce que tu lui souhaites à ce marché ?
06:32Ce que je souhaite, c'est qu'il y ait une grande fluidité, un retour à une forme de spontanéité sur les actifs multisecteurs,
06:39qu'il y ait un véritable alignement d'intérêt entre les équipes des fonds et les dirigeants,
06:45que le private equity serve à financer la croissance et une croissance positive.
06:54Il faut avoir une image très saine du private equity, c'est un outil d'alignement d'intérêt,
06:57un formidable outil de développement des entreprises et donc des hommes.
07:01Merci infiniment, Gris, pour les quelques minutes que vous avez pu prendre avec nous.
07:05On vous souhaite une bonne journée, mais avant cela, on se retrouve dans un instant pour la suite des interviews.
07:10Vous êtes sur Bismarck for Change au Private Equity Exchange. Merci.

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