Jeudi 9 janvier 2025, SMART TECH reçoit Christophe Aulnette (Senior advisor, Seven2) , Mykim Chikli (conseillère en stratégie de dirigeant et conseil d’administration, Tech & Data) et Matthieu Soulé (Partner, Head of C.Lab, Cathay Innovation)
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00:00Bonjour à tous, bienvenue dans Smartech. Aujourd'hui, c'est le débrief. On est ensemble pour une demi-heure.
00:13Je vous présente les sujets et les débriefeurs juste après.
00:21Allez, c'est parti pour notre débrief. Aujourd'hui, on va beaucoup parler du CES de Las Vegas, bien évidemment, mais pas seulement.
00:26Mes débriefeurs, je vous les présente tout de suite, ce sont deux débriefeurs de la première heure.
00:30Mikim Chikli, bonjour. Bienvenue à nouveau dans Smartech. Très très bonne année. Je vous présente mes meilleurs voeux.
00:37Je rappelle que vous êtes conseiller en stratégie de dirigeant, conseil d'administration aussi sur ces sujets de tech et data.
00:44À côté de vous, Christophe Wellnett. Bonjour Christophe. Bonjour Delphine.
00:47Très heureux aussi, mes meilleurs voeux également. Merci beaucoup. Et vous, je rappelle que vous êtes le senior advisor de SevenTwo.
00:54Alors, on va parler, je disais du CES de Las Vegas, mais pas seulement. On va parler aussi de Meta qui piétine le fact-checking.
01:01Et pourquoi pas l'Union Européenne, quand même avec quelques allusions.
01:04En tout cas, Mark Zuckerberg a annoncé cette importante décision, grosse décision, mettre fin à son programme de vérification des faits sur Facebook et Instagram aux Etats-Unis.
01:14Et puis finalement, adopter ce modèle de X Twitter, revendiquer sa culture américaine en opposition donc avec celle de la Chine et de l'Union Européenne.
01:23On va aussi parler de Starlink. Starlink en sauveur à Mayotte. Eh bien, ça fait grincer des dents, notamment chez les opérateurs nationaux.
01:32Mais on commence évidemment avec le CES de Las Vegas. En plus, on a beaucoup de chance parce qu'on a un couche tard avec nous.
01:38Mathieu Soulet est en direct de Las Vegas. Il est très tard au moment où on vous appelle. J'en suis désolée, mais tellement contente de vous avoir.
01:44Bonjour Mathieu. Bonjour.
01:47Vous êtes le responsable du laboratoire d'innovation de BNP Paribas à San Francisco et vous êtes le directeur aussi du CILAB de KT Innovation,
01:55qui est un fonds global de capital risque. Alors là, tel que je me situe avec le décalage horaire, c'était votre deuxième jour sur le CES de Las Vegas.
02:05C'est même le troisième jour, tout à fait. Maintenant, ça fait trois mois que je suis passé full time chez KT Innovation.
02:12Le CES, en deux mots, c'est 150 000 personnes cette année, 4 500 exposants. Donc, c'est un des plus gros salons tech au monde.
02:20Et puis comme d'habitude, le démarrage du salon se fait en fait par la keynote d'ouverture d'un des géants de la tech. Cette année, c'était NVIDIA.
02:27Donc, on avait le CEO d'NVIDIA, Jensen, qui était sur scène, qui annonçait finalement un petit peu les tendances qui viennent pour NVIDIA.
02:33Beaucoup d'intelligence artificielle, beaucoup de choses qu'ils annoncent en termes de quelles sont les frontières de l'intelligence artificielle.
02:40Aujourd'hui, beaucoup de sujets sur la partie intelligence artificielle générative. On va parler des agents d'IA et enfin de ce qu'ils appellent la prochaine frontière
02:50qui est l'IA pour le monde physique, en fait, dessus notamment les robots et les taxis autonomes. Pour donner quelques chiffres, le CES, il y a 461 récompenses.
03:04Cette année, il y a un petit peu moins de startups françaises. On en compte à peu près 110 qui exposent sur le salon. Et puis peut-être dans les nouveautés,
03:11on y reviendra plus tard, mais beaucoup aussi de startups coréennes. Il y en a à peu près, je crois, 640 qui sont présentes dessus.
03:17Donc, il y a vraiment une très grosse délégation. Puis finalement, ça donne un petit peu les tendances de l'année en termes de nouveaux écrans,
03:24de nouvelles applications dans la santé digitale et beaucoup finalement de démocratisation de l'intelligence artificielle, dont beaucoup d'appareils électroménagers,
03:33les écrans, la vie du quotidien à la fois pour les enfants, les personnes âgées, mais aussi les chiens et les chats et beaucoup d'appareils autonomes dans tous les sens.
03:42Alors là, Mathieu, vous nous faites un résumé du CES là, un résumé express. C'est super. Effectivement, ce CES 2025 a été ouvert par NVIDIA.
03:50Ce n'est quand même pas anodin. C'est la star aujourd'hui du numérique et puis qui nous annonce que l'IA va être partout.
03:57Il va faire des choses extraordinaires, pas seulement avec des IA génératives, mais dans le domaine de l'automobile parce que le CES est devenu aussi un peu un mondial de l'auto quelque part.
04:06Donc, parler de la voiture autonome, c'est plus que pertinent sur le CES 2025. Et puis, il annonce aussi l'ère de la robotique, vraiment des robots physiques,
04:16humanoïdes qui vont nous aider dans notre quotidien. Quelle impression ça vous donne ?
04:22Christophe, vous avez l'impression que là, on est dans le pur fantasme. NVIDIA joue évidemment sa carte, sans faire de mauvais jeu de mots, sur sa position aujourd'hui incontournable en matière d'IA
04:34ou ça vous semble véritablement la tendance de fond pour les dix prochaines années ?
04:40Je pense que c'est une tendance de fond. Il joue dessus, bien évidemment. Il est très fort. C'est un excellent communicant.
04:47On pourrait dire que c'est peut-être le nouveau Steve Jobs de cette génération-là. Il apporte, je trouve, beaucoup de joie et d'optimisme.
04:58Il vient quand même du jeu vidéo. Il montre toute son évolution du jeu vidéo à la vie réelle. Et donc, c'est une réalité. Ces robots, ils sont là. Ils vont nous envahir.
05:08Ils vont nous envahir. Ils sont déjà là. En réalité, on ne s'en rend pas compte, mais ils sont déjà là.
05:17Mais je pense quand même que ce qui est intéressant, c'est le dynamisme que ça apporte par rapport à l'économie.
05:26On aimerait vraiment avoir ce CIS en France. On a Viva Technologies. Je ne sais pas à ce niveau-là encore. Peut-être qu'il sera un peu plus poussé.
05:38Mais on est dans cette ère-là et les Américains font un show à l'américaine absolument incroyable. Et lui est le master of ceremony.
05:47Christophe ?
05:48Oui, je pense qu'effectivement ce que dit Mickey est tout à fait juste. Il y a un enthousiasme aux États-Unis aujourd'hui autour des technologies et des investissements massifs.
05:55Et il y a un décrochage à plein de niveaux, que ce soit par les fonds levés, par les start-up, par la dynamique qu'il y a autour de l'IA générative entre l'Europe et la France.
06:08Donc on a finalement l'IA qui est la star du CES et à mon avis pour les années qui viennent avec la superstar NVIDIA.
06:17Et ce qui est intéressant dans ce qu'a montré NVIDIA, c'est qu'au-delà d'avoir des processeurs, des GPU de plus en plus puissantes,
06:24c'est qu'il y a une vraie réflexion stratégique de la part de Jensen Wang qui a déjà vécu des périodes difficiles et qui sait très bien qu'un jour ou l'autre,
06:33d'autres personnes vont venir avec des GPU aussi puissantes. Donc il essaie de se développer plus sur l'aspect plateforme, à la fois avec ce qu'il a annoncé Cosmos,
06:40qui est une plateforme pour éduquer notamment les robots, les objets connectés, parce que finalement l'IA leur permet de faire de la vision,
06:50de l'apprentissage également et aussi de l'interaction conversationnelle.
06:58Donc tout ce qu'apporte l'IA générative, ça donne vie aux objets, donne vie aux robots.
07:02Et lui, il veut se positionner avec la plateforme pour développer ce genre de choses, un peu comme ce qu'il a fait avec la plateforme CUDA sur le développement autour des GPU.
07:11Donc de ce point de vue, je trouve qu'il a fait une keynote, il a eu la primeur, il a mis le ton, mais il a montré aussi toute sa vision stratégique
07:20et effectivement, comme tu le disais, cet esprit un peu optimiste, enthousiaste, qui était très intéressant.
07:30Oui, qui caractérise pas mal quand même tous ceux qui sont fans du CES de Las Vegas. On a envie de croire à ce futur de la tech.
07:38Mathieu, est-ce que ça vous semble justement, parce qu'on aurait pu penser que post-Covid, le CES aurait un peu du mal et s'essoufflerait sur des technologies très grand public.
07:48Là, avec le show NVIDIA, mais aussi plus largement les perspectives offertes par l'intelligence artificielle.
07:56C'est ça que viennent chercher en particulier les visiteurs et d'ailleurs que vous venez chercher vous aussi là en 2025 ?
08:02Oui, tout à fait. Je pense qu'on n'est pas encore revenu le CES après CES, c'est le douzième que je fais.
08:09C'est monté jusqu'à 200 000 personnes à Las Vegas, donc on est revenu quand même à des niveaux assez élevés, 150 000 personnes.
08:16Et côté exposants, je crois que le maximum, c'était vers 5 500 exposants.
08:23Donc, il y a beaucoup moins notamment de groupes chinois qu'avant avec les sujets géopolitiques qui existent depuis la précédente administration Trump.
08:30Donc, ce n'est pas nouveau. Mais c'est vrai que c'est un moment important dans la tech américaine.
08:36C'est le moment où on fait les grandes annonces aussi de tous les produits électroniques.
08:41Les groupes américains, les groupes coréens, notamment Samsung, LG, depuis des années, ont les plus beaux stands, ont les meilleurs stands
08:47et vraiment exposent tout ce qui peut se passer allant des frigos connectés aux écrans transparents,
08:52passant par beaucoup de robots notamment domestiques dans la partie aspirateur, etc.
08:57Donc, des choses qui vont changer le quotidien des Américains et plus largement de la population dans le monde au fur et à mesure.
09:04Les télés, parce que les télés, ça a toujours été le clou du spectacle du CES, ça l'est encore. Grâce à quoi ? Grâce à l'IA.
09:11Toutes les télés pratiquement qui sont présentées sont équipées soit de copilotes, soit de Gemini, soit Microsoft, soit Google.
09:17En tout cas, ces assistants arrivent vraiment partout dans la maison.
09:20Voilà, tout à fait. Donc, il y avait beaucoup de voix historiquement avec Alexa ou d'autres.
09:25Là, on met l'IA à toutes les sauces. Ça a de l'adaptation du son, ça a de la génération d'images, de vidéos, de textes et dessus.
09:33Et finalement, cette intelligence s'insère dans la vie du quotidien.
09:37Nvidia l'a rappelé, beaucoup de sujets vont être à la fois dans l'organisation du travail.
09:42Nvidia a beaucoup plus insisté cette fois-ci, moins dans les usages individuels du jeu, etc.
09:47C'était beaucoup plus dans les usages d'entreprise, en fait.
09:50Et vraiment, finalement, cette IA va s'insérer à tous les niveaux.
09:54On voit quelques images à l'instant. Voilà, il y a des impressionnants écrans OLED de LG, notamment transparents.
10:00En général, on voit ce qui se fait mieux en termes de techno qui marche.
10:04Après, avant que ça soit démocratisé à des prix abordables pour le grand public, ça dure parfois quelques années.
10:09Mais ça montre qu'il y a toujours un certain nombre d'innovations qui arrivent sur le marché.
10:13Et c'est vrai que particulièrement quand ça démarre l'année, entre guillemets, en janvier, etc.,
10:17ça donne souvent un bon bol d'air, entre guillemets, d'optimisme aussi sur l'année qui vient
10:24et voir finalement que ça se démocratise dans toutes les directions.
10:27Alors, on va parler aussi des Français, parce qu'on a des Français quand même à Las Vegas qui sont venus exposer.
10:32On nous dit 110 startups aujourd'hui. Bon, on n'est plus dans l'euphorie du début de la French Tech.
10:39Oui, je pense que malheureusement, l'air du temps souffle un sentiment de rigueur, en fait.
10:49Donc, c'est compliqué pour ces boîtes-là de trouver des modèles économiques pérennes derrière.
10:55Néanmoins, c'est fondamental qu'on soit présent.
10:58C'est fondamental que l'Europe montre qu'elle reste dans le jeu, elle reste présente.
11:06On a énormément d'ingénieurs, on a énormément de chercheurs en France avec une innovation fabuleuse.
11:13Ça serait vraiment dommage de se priver de cette visibilité au CES.
11:17Oui, mais maintenant, on a VivaTech. Justement, peut-être qu'on fait moins aussi l'effort de se déplacer.
11:22Ça coûte extrêmement cher de partir sur le CES.
11:25En tout cas, moi, j'ai toujours trouvé un peu ridicule ce concours.
11:28J'y suis allé au CES quasiment tous les ans entre 2009 et 2018.
11:33Et en fait, de voir le concours entre les régions qui venaient avec leurs startups.
11:39Et quand on allait sur les stands, objectivement, il y avait des choses qui ressemblaient.
11:42Quelqu'un qui avait fait une appli mobile, on se demandait un peu pourquoi il était là.
11:46Tout ça, je pense que c'était de l'argent dépensé un peu gaspillé.
11:49Et donc, je trouve que c'est mieux qu'il y ait un effort un peu plus de sélection et de qualité.
11:54Ceci étant, 80%, je crois, des startups qui sont présentes viennent pour la première fois.
11:59Je leur souhaite qu'ils aient l'occasion de revenir.
12:01Mais beaucoup ne reviendront pas parce que malgré tout, toutes ces innovations qu'on a vues,
12:06notamment sous l'angle consumer, ce sont souvent des prototypes produits
12:12qui permettent de humer la tendance, de voir les choses.
12:15Et après, souvent ces applications-là, elles deviendront une fonctionnalité supplémentaire d'un géant l'année d'après ou l'année suivante.
12:24Alors peut-être l'entreprise se fera racheter.
12:26Mais quand on voit notamment dans le hardware, l'IoT, la difficulté qu'il y a à faire un produit hardware,
12:32à gérer les problèmes de supply chain, de passage à l'échelle, les enjeux sont énormes en termes de financement.
12:38Donc je pense qu'il est important que ces startups aient aussi en tête des applications B2B,
12:44qui sont souvent pour des acteurs français avec leurs capacités de financement,
12:48une route to market pour parler français, une façon d'adresser le marché qui est un peu plus efficace.
12:54Justement, on a deux startups françaises que nous avons sélectionnées et qui sont absolument sur cette ligne.
13:01D'abord, ce ne sont pas des startups qui sont là pour la première fois.
13:05C'est loin d'être leur première sur le CES de Las Vegas.
13:08Et elles sont effectivement vraiment positionnées sur un marché B2B.
13:12Je vous propose qu'on écoute. Allez, vous le connaissez tous.
13:14C'est Alain Staron de la startup Artifil.
13:17Il est sur place. Il nous a envoyé une petite vidéo. On va la regarder.
13:21Bonjour à tous. Bienvenue au CES.
13:23Vous retrouvez Artifil qui vient présenter cette année ce nouveau produit,
13:27notre produit alarme et monitoring dédié aux infrastructures.
13:31Vous savez peut-être qu'on gagne beaucoup d'appels d'offres en ce moment.
13:34Les infrastructures comme le bol de cuivre ont un vrai sujet à traiter.
13:38Et à date, nous sommes ceux qui nous traitons le mieux.
13:41Nous sommes très contents de présenter ça ici à partenaires de gens qui sont très internationaux.
13:47Il n'y a pas forcément beaucoup d'Américains.
13:50On voit des gens du monde entier, des Européens et même des Français,
13:53qui sont très heureux de nous découvrir.
13:55Comme quoi, nous sommes encore tout petits et nous avons besoin de grandir.
13:58A bientôt.
14:00A bientôt Alain.
14:03Oui, ça c'est intéressant. Il n'y a pas forcément beaucoup d'Américains,
14:06beaucoup d'internationaux qui viennent, y compris des Français,
14:10pour aller découvrir ces innovations.
14:13Ça peut paraître assez étonnant.
14:16Non, je pense que c'est vraiment l'objectif de ce show.
14:21C'est de pouvoir s'exposer à tout ce que les nouvelles technologies et l'électronique font de mieux.
14:28Donc, aller sur ce salon en tant que visiteur est fondamental
14:33quand on veut investir, innover dans ces secteurs-là.
14:37C'est fabuleux.
14:38C'est une super visibilité, c'est sûr.
14:40Oui.
14:41Je voulais qu'on regarde aussi.
14:42On est quand même très très fiers d'avoir aussi une vidéo de Polen Robotics
14:46qui fait le show au CES.
14:48C'est Mathieu Laperre, le CEO de Polen Robotics, qui nous envoie un message.
14:52Mathieu Laperre.
14:53On est aujourd'hui au CES pour présenter notre robot, Ritchie.
14:57Ritchie, c'est un robot qui a été créé par toute l'équipe de Polen Robotics,
15:01une entreprise qui est à Bordeaux avec une trentaine de personnes.
15:04C'est un robot entièrement open source qu'on présente ici.
15:07Notre objectif, c'est de créer une grande communauté de la robotique open source.
15:12Le CES, pour nous, c'est une occasion vraiment exceptionnelle,
15:16à la fois pour présenter le robot et voir les réactions des personnes,
15:19voir si c'est un robot qui plaît ou pas,
15:21mais aussi rencontrer des potentiels acteurs de l'intelligence artificielle et de la robotique
15:25pour qu'ils puissent rejoindre ce projet et contribuer à ce projet-là.
15:29Super, avec la marinière, on leur souhaite vraiment le meilleur.
15:32Je vous propose qu'on enchaîne avec nos autres sujets.
15:34Mathieu, vous restez avec nous, bien évidemment, pour commenter cette actu du numérique.
15:39Je voulais parler de Meta, qui se débarrasse du fact-checking
15:43au nom de la liberté d'expression, d'un ras-le-bol de la censure,
15:46de l'inefficacité des intelligences artificielles dans la modération.
15:51Voilà tous ces algorithmes qui n'y arrivent pas,
15:54qui ont un taux d'échec trop important au goût de Mark Zuckerberg.
15:58Il a pris cette décision, on l'écoute.
16:22Voilà pour la décision qui a été prise.
16:25Je ne sais pas comment ça a été perçu de l'autre côté de l'Atlantique.
16:29Justement, Mathieu, je voulais vous poser la question,
16:31parce qu'ici, ça a quand même été le choc.
16:36Il y a beaucoup d'antécédents en ce moment,
16:39mais je pense qu'il y a eu beaucoup d'antécédents.
16:41Je pense qu'il y a eu beaucoup d'antécédents en ce moment,
16:44mais je pense qu'il y a eu beaucoup d'antécédents en ce moment,
16:47mais je pense qu'il y a eu beaucoup d'antécédents en ce moment,
16:50entre Meta, Facebook et puis l'administration,
16:53en tout cas les élections américaines.
16:55Et c'est vrai que Mark Zuckerberg et Meta,
16:58en fait, traînent depuis pas mal d'années une suspicion,
17:01en tout cas réelle ou fausse, je ne juge pas,
17:04mais de biais de la plateforme Meta sur le traitement de l'information
17:09et notamment des informations politiques.
17:11Il y a eu beaucoup de sujets sur les élections,
17:13les précédentes et celle-ci.
17:15Finalement aussi, souvenez-vous,
17:17Meta a toujours un board, ce qu'on appelle un oversight board.
17:20Il y a un board indépendant qui remet des décisions
17:24sur ces sujets-là à titre consultatif.
17:28Justement, ils vont revenir là-dessus.
17:30Et donc, finalement, Mark Zuckerberg essaie de solder
17:33finalement une partie des arriérés,
17:35en tout cas une partie des soucis ou des frictions
17:38qu'il y a eu notamment avec Trump et les Républicains
17:42en disant qu'on va suivre ce qui se fait chez X.
17:46C'est plutôt une décision, honnêtement, domestique américaine.
17:49Évidemment, les Européens le regardent avec un regard différent
17:52sur les choses qui se passent aussi en Europe.
17:54Il faut le voir vraiment comme plutôt un sujet domestique américain
17:58parce qu'il y a une nouvelle administration
18:00qui arrive le 20 janvier aux États-Unis.
18:02Et Mark Zuckerberg essaie finalement de se réconcilier au Aminua,
18:06de se rapprocher en tout cas des sujets de discorde,
18:10notamment avec le camp républicain.
18:13Il fait de la politique, Mark Zuckerberg.
18:15Et donc, il veut remettre aussi la politique
18:17au centre des discussions sur ces plateformes.
18:20Alors qu'avant, il essayait plutôt d'atténuer ces discours.
18:23C'est un revirement spectaculaire.
18:26Et quand on voit en plus la vidéo,
18:28on a l'impression de quelqu'un qui vient faire son autocritique
18:31devant le Politburo.
18:36Est-ce que c'est un revirement ?
18:38Parce que moi, je ne suis pas tout à fait d'accord.
18:40Même Facebook n'était pas du tout sur ces sujets de modération.
18:44Mark Zuckerberg a été contraint par des procès,
18:47par le poids de la société,
18:49des scandales qui sont sortis,
18:51d'agir, d'essayer de faire quelque chose.
18:53Est-ce que ce n'est pas finalement
18:55« enfin, je vais être libéré de tout ça » ?
18:57Je crois qu'il surjoue ça, moi, personnellement.
18:59Parce qu'il s'était quand même mué en grand défenseur
19:02justement du fact-checking.
19:04Ceci étant, il est pragmatique.
19:06Tous les acteurs tech ont fait allégeance quelque part à Trump,
19:09on les a vus les uns après les autres
19:11sous des formes diverses le faire.
19:13Il ne pouvait pas rester le seul en dehors.
19:15En plus, il était considéré comme « ennemi du peuple »
19:18cité comme tel par Trump
19:20et menacé d'être mis en prison.
19:22Je pense qu'avec l'imprévisibilité
19:24et les méthodes attendues de Trump,
19:26je pense qu'il s'est dit
19:28qu'il fallait qu'il rentre dans le rang.
19:30Il essaie maintenant de surjouer ça dans l'autre sens
19:33pour en faire un atout,
19:35notamment dans son combat par rapport à l'Europe
19:38en disant « finalement, je suis entravé »
19:41et il va demander à Trump de l'aider.
19:44Et nous-mêmes, on va être confrontés en Europe
19:47à un dilemme finalement.
19:49On a établi un certain nombre de règles,
19:52on a une vision de la liberté d'expression
19:55qui est différente des États-Unis.
19:57Que va-t-on faire ?
19:59C'est une grosse question.
20:01Est-ce qu'on va faire preuve de solidarité
20:03et jouer bloc pour valoriser
20:05ce que représentent nos 450 millions de consommateurs
20:08face à des acteurs comme ça ?
20:10Ou va-t-on chacun jouer notre partition indépendamment
20:13et devenir les uns après les autres
20:15des vassaux numériques des États-Unis ?
20:17Je propose qu'on écoute son discours
20:19à propos de l'Union européenne.
20:33Il est exaspéré quand il parle de ce qu'il se passe en Europe.
20:36Je pense qu'il est déçu.
20:38Il est exaspéré quand il parle de ce qu'il se passe en Europe, Mikim.
21:02Je pense qu'il en a un peu marre de prendre toutes ces amendes quand même, même si on
21:05dit pas mal, pas mal, pas mal, quelques millions, plus quelques millions.
21:08Moi je suis assez d'accord avec Christophe, il avait essayé de se racheter une virginité
21:14à un moment donné en se disant je deviens clean et j'essaye de faire en sorte que mes
21:19plateformes deviennent des plateformes où il fait bon vivre, on va dire, pour en parler
21:26poliment.
21:27La problématique là c'est qu'il a peur, en fait on voit que cet homme Zuckerberg réagit
21:34à la peur et il se dit là vraiment il va se passer quelque chose.
21:37Il a déjà été titillé plusieurs fois, notamment par Kamala, on le voit quand il
21:44est interrogé par Kamala, heureusement que finalement les juges ne comprennent pas grand-chose
21:49à la technologie parce qu'en fait il aurait pu se faire coincer.
21:51Donc le dossier il est énorme.
21:53Donc il sait qu'il va se faire coincer, il est obligé de se rallier à la cause de Trump
21:58et de son administration.
22:00Maintenant ce qu'il est en train de faire, c'est effectivement pas tolérable dans nos
22:05pays et j'ai envie de dire que ça ne devrait pas être tolérable non plus aux Etats-Unis
22:10parce que c'est la protection des communautés et c'est une sorte de garde-fou.
22:16Rabelais disait que science sans conscience n'est que ruine de l'âme.
22:18On est en plein dedans.
22:19On est en plein dedans, c'est-à-dire que si on laisse ces sentiments et ces expressions
22:26aller à volo, les algorithmes vont les amplifier et c'est comme ça que ça fonctionne et ça
22:32va faire énormément de bruit parce qu'en fait ces technologies, comme les politiques
22:36d'ailleurs, se nourrissent de la discorde et c'est comme ça que c'est amplifié.
22:40Pas une jolie petite fleur sympathique ou un petit chat qui nous aimait avant du piano
22:45à l'époque.
22:46D'un autre côté je vais me faire quand même l'avocat du diable.
22:47Il répond aussi à une demande de ses utilisateurs qui visiblement ont envie de pouvoir s'écharper
22:54sur des sujets politiques.
22:56Et puis ça ne veut pas dire zéro modération non plus, ce qu'il a annoncé.
22:58Ses utilisateurs, attention, c'est les utilisateurs les plus vocaux, pas la masse.
23:04Il met en place un système de notation collective, décentralisé, bon alors on voit ce que ça
23:09donne sur X.
23:10D'ailleurs Elon Musk a dit que c'était cool, la décision qu'avait prise Mark Zuckerberg.
23:14Je voulais faire réagir juste Mathieu sur aussi l'annonce du déplacement des équipes
23:20de modération qui étaient à San Francisco, au Texas, pour éviter les biais.
23:26C'est étonnant quand même.
23:28Je n'ai pas suivi l'annonce mais il réagit à tout ce qu'il pourrait dessus.
23:34Encore une fois, le sujet de Mark Zuckerberg est vraiment domestique, c'est pouvoir réagir
23:41et montrer patte blanche en dessus et que dans un débat politique objectivement très
23:46polarisé aux Etats-Unis, c'est très compliqué de définir de façon objective, en tout cas
23:50ils n'ont pas réussi, et c'est pour ça qu'ils se passent en outsourçant finalement
23:54ça, qu'est-ce qu'est la vérité politique sur des faits.
23:56On a une vision différente en Europe mais aux Etats-Unis, ça a prouvé les dernières
24:01années que la véracité des faits devient compliquée à dire et quel que soit, avoir
24:07des employés qui le font, c'est une critique des employés par rapport à où ils habitent,
24:10ce qu'ils peuvent penser, qui ils sont, etc.
24:12Donc le remède finalement aux utilisateurs, c'est une façon peut-être pas forcément
24:15très courageuse mais en disant c'est démocratique, c'est nos utilisateurs qui font la modération.
24:21Donc c'est une façon finalement dessus et ils avaient essayé, ils avaient un board
24:25justement Oversight qui était avec beaucoup d'internationaux en essayant de dire on aura
24:29des gens indépendants qui vont dessus et en fait le sujet, ça ne répond pas aux exigences
24:33en fait par rapport au sujet domestique et ils en font du coup une règle de l'art pour
24:38le reste du monde comme sujet pour l'Europe dessus.
24:42Encore une fois, le point de départ c'est pas une réaction par rapport à l'Europe,
24:46c'est un sujet de politique intérieure américaine et en se disant finalement une fois qu'on
24:50a déposé la règle, oui c'était la règle.
24:52Et il est encerclé, il a un nouvel administrateur dans son board qui est le bras droit de Trump
24:59et qui va être ministre aussi, et il a Musk.
25:02Peut-être qu'il va trouver un nouveau nom à Meta, Make expression trash again.
25:06Bravo, pas mal, bravo, j'adore.
25:11On passe à Starling pour pas trop changer de sujet finalement, on continue de parler
25:14un peu d'Elon Musk, Starling donc en sauveur à Mayotte, ça passe pas très bien.
25:17C'est au moment en fait où le Premier Ministre annonce en direct le déploiement de 200 kits
25:23Starlink à Mayotte en urgence, Orange était en train de dire bah nous ça y est on a réussi
25:29à reconnecter 78% de nos abonnés mobiles à Mayotte.
25:33Bon, il y a eu un tweet qu'on va peut-être voir passer de Laurentino Lavenzi, le directeur
25:38des affaires publiques d'Orange qui dit, enfin qui s'offusque en fait, qui n'a pas eu un
25:42mot sur les opérateurs nationaux et dit que nous sommes heurtés par une communication
25:48du gouvernement qui a accès seulement sur du wifi provisoire, Starlink pourtant bien
25:52moins couvrant et performant qu'un réseau mobile, et puis il y a pire, il y a le fait
25:56qu'on va déployer finalement des moyens électriques pour privilégier Starlink.
26:00Mais finalement, est-ce que Starlink est pas devenu incontournable dans ces situations
26:04d'urgence parce qu'il est rapide à déployer, moins cher et efficace ?
26:09Quelle est votre analyse ?
26:11Il y a deux points pour moi.
26:12Il y a le sujet de la souveraineté, et si on ne travaille pas sur ce sujet de la souveraineté
26:17une bonne fois pour toutes, que ce soit au niveau français ou européen, on arrive à
26:22des situations comme ça.
26:23Le deuxième point, ça touche un sujet de réglementation, là pour le coup Orange pâtit
26:29de la réglementation, parce que pour protéger les côtes littorales, et ce qui est bien
26:33on ne va pas critiquer ce point là, ils n'ont pas pu installer les infrastructures nécessaires
26:38en temps et en heure pour qu'en cas de catastrophe, ils puissent déployer très rapidement.
26:44Donc non, il ne faut pas céder à la solution de facilité, je pense qu'il faut mettre
26:49un petit peu moins de temps pour aller à Mayotte, donner un petit peu plus de moyens
26:52humains, pas juste de moyens de télécommunication pour qu'on puisse renvoyer un message via
26:58un réseau social, non, il y a la vraie vie des vrais gens sur place, donc il est juste
27:02urgent d'être humain.
27:04Et puis en plus Elon Musk fait cadeau visiblement de la moitié des kits, mais ça ne lui coûte rien.
27:09Je ne sais pas, il n'y avait pas forcément d'autres solutions, parce que le problème
27:14c'est qu'on n'avait pas une solution disponible, s'il y avait une solution souveraine elle
27:17aurait été.
27:18Ce qui a aussi surpris peut-être, c'est que le gouvernement a pris une décision à
27:20la fois rapide et moderne, ce qui n'était pas forcément l'image qu'on avait, donc
27:25ils se sont décidé vite pour prendre Starlink, ça a un peu créé un choc, mais je pense
27:29qu'effectivement il faut que Thales, Eutelsat, qu'on ait une solution pour pouvoir déployer
27:34en cas de crise, et il y a aussi le projet européen, mais les satellites, l'orbite,
27:39ils seront là en 2030.
27:40Mais est-ce qu'on n'arrivera à être moins cher qu'un Starlink, à casser les prix de
27:44cette façon ?
27:45En fait tout est dématérialisé, quand vous utilisez les satellites, vous n'avez pas
27:50de service client, il n'y a rien qui se passe, donc est-ce qu'il y a la possibilité en Europe
27:56de créer une offre qui est très concurrente, où on ne se prend pas la tête avec le service
28:00client ? Voilà, c'est toute la question, le mieux et l'ennemi du bien sur le sujet.
28:05Bon, merci beaucoup Mathieu Souley, je n'ai pas eu le temps de vous faire réagir à ce
28:08dernier sujet, on arrive à la fin de l'émission, merci beaucoup d'avoir été connecté avec
28:11nous, on vous souhaite un bon CES, une bonne suite de CES à Las Vegas, et merci beaucoup
28:15Mikim Chikli, Christophe Honnête d'avoir été avec moi aujourd'hui, à très bientôt.