Pour son interview d’actualité, Télématin reçoit Dimitri Rassam, producteur de cinéma et du Comte de Monte-Cristo qui compte déjà plus de 9 millions d'entrées au cinéma.
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00:00Côté de 8h15, Maïa, vous recevez ce matin Dimitri Rassam, producteur de cinéma et président de Chapter 2.
00:05Il est à l'origine des dernières adaptations, regardez,
00:08« Des trois mousquetaires » du Comte de Montecristo avec Pierre Ninet,
00:11qui compte parmi les plus grands succès ciné des derniers mois.
00:14Bonjour Dimitri Rassam.
00:15Bonjour.
00:16Merci d'être avec nous ce matin.
00:17Où serez-vous le 3 mars 2025 ?
00:20Ouh là là, je ne sais pas encore, non.
00:23C'est la nuit des Oscars ?
00:24Euh, non, peut-être à la maison en train de les regarder.
00:27C'est vrai ?
00:28Voilà, dans le cinéma, enfin dans le théâtre Kodak, on peut toujours en rêver, mais voilà.
00:33Vous en rêvez ou pas ?
00:34Alors, le Comte de Montecristo n'est pas le film présenté par la France,
00:38mais on entend qu'il pourrait être sélectionné dans d'autres catégories.
00:41Il sort aux États-Unis juste avant Noël, c'est ça ?
00:43Oui, il va sortir à la fin de l'année.
00:45Je pense que c'est compliqué sans être le candidat de la France.
00:47Ceci dit, il y a toujours des surprises, donc on verra.
00:51Après, tout ce qui se passe sur le film est tellement merveilleux
00:54que de toute façon, maintenant, il y a un peu un côté…
00:57Voilà, c'est du plus.
00:59Du bonus ?
00:59Oui.
01:009 300 000 entrées en France pour le Comte de Montecristo,
01:033 millions à l'international.
01:05J'ajoute aussi les dernières adaptations des Trois Mousquetaires,
01:096 millions d'entrées à L2.
01:11Les films épiques d'histoire, le film patrimonial, le film en costume,
01:16qui dure parfois près de trois heures,
01:17c'est plus fort que les blockbusters aujourd'hui chez nous ?
01:19Non, je pense que c'est surtout de faire des propositions fortes.
01:23Ce qui compte, c'est de proposer quelque chose.
01:24On a une année exceptionnelle du cinéma français,
01:26quand on regarde au-delà de notre film,
01:29The Substance de Coralie Fargeat,
01:32évidemment, L'Amourouf récemment, le Audiard Emilia Perez.
01:36Un petit truc en plus, c'est vraiment une année assez unique,
01:38avec une polarisation forte,
01:39et chacune de ses propositions est très différente.
01:41C'est ça, je pense, qui est une clé,
01:43c'est-à-dire de justifier la salle par quelque chose
01:46qui soit différent de ce qu'on peut trouver dans l'offre générale.
01:51Et après, il faut se méfier des recettes.
01:53Il y avait une envie de notre part très forte
01:55de s'emparer de sujets et de films
01:58qui nous avaient donné envie, nous, de faire du cinéma.
02:00Mais si on commence à être un peu cynique
02:02et se dire, tiens, il y a une formule là,
02:03je suis absolument convaincu que le public
02:05a une forme de sensibilité, détecte ça très vite aujourd'hui.
02:08Donc, il faut de la sincérité.
02:10S'il n'y a pas de sincérité, il ne faut pas y aller.
02:12Vous le disiez, c'est plutôt bon signe pour le cinéma en général,
02:15ce succès des films français.
02:17On avait beaucoup parlé du désamour des Français
02:19après la crise sanitaire,
02:20le fait qu'on préférait rester chez nous, regarder des films.
02:22Ça y est, c'est derrière nous, cette période-là ?
02:24Il y avait même quelque chose de plus prononcé
02:26qui était que les jeunes avaient exprimé une défiance,
02:28le public de moins de 25 ans,
02:30assez prononcé à l'égard du cinéma français.
02:32Et il fallait qu'on se remette en question.
02:33Donc, je pense que, je ne sais pas si c'est fini,
02:36parce que ce qu'on voit aujourd'hui,
02:37c'est que les succès sont des plus gros succès
02:39et les échecs sont des échecs un peu plus violents.
02:41Mais oui, j'ai l'impression quand même
02:43qu'il y a une appropriation qui se refait
02:47du jeune public et du public en général
02:49auprès du cinéma français.
02:51Et peut-être tout simplement parce qu'il y a eu
02:53une remise en question de la part de ceux qui font les films
02:56en se disant on va prendre plus de risques,
02:58pas uniquement budgétaires,
02:59mais dans les propositions qu'on peut faire au cinéma.
03:01Le Comte de Monte-Cristo,
03:02élu film préféré des jeunes de moins de 26 ans cette année,
03:07je crois que pour vous, c'est particulièrement important,
03:10cette distinction-là ?
03:11Oui, justement pour cette raison,
03:13parce que quelque part,
03:14on a l'impression qu'il y a un verrou qui a sauté.
03:18Et puis, sans être grandiloquent,
03:21on fait les films vraiment pour réunir de la façon la plus large.
03:25Oui, ça ne nous touche que ce public-là en particulier.
03:28C'est le plus dur à tirer dans les salles aujourd'hui ?
03:29Oui, vraiment, sur le cinéma français,
03:31c'était celui qui jusqu'ici disait
03:32voilà, ça ne nous intéresse pas forcément.
03:34C'est toujours un peu mystérieux
03:36le pourquoi on cristallise le désir.
03:38Mais le fait qu'il soit venu et qu'il soit venu de façon importante,
03:41oui, on était heureux.
03:42Quand on signe trois des plus grands succès du cinéma français
03:45sur la dernière année,
03:46ça apporte quoi ?
03:48Plus d'argent, donc plus de liberté pour faire ce que vous voulez ?
03:51Non, ça donne un socle pour s'autoriser à rester ambitieux.
03:57Et après, le succès d'hier n'est pas le succès de demain.
04:01Et puis, encore une fois,
04:03c'est un peu mystérieux le pourquoi, il se passe ce qui se passe.
04:05Donc, évidemment que c'est merveilleux
04:07et on a profité de ce succès
04:09parce qu'on aimait beaucoup les films aussi.
04:11Donc, ça nous rend heureux qu'ils soient vécus et accueillis comme ça.
04:14Et on est de retour au travail.
04:16Il y a déjà les prochains films qui sont dans les tuyaux.
04:19On va en parler dans un instant.
04:20Vous travaillez souvent avec les mêmes réalisateurs,
04:22le duo Mathieu Delaporte-Alexandre Delapatelière,
04:24Martin Bourboulon, les acteurs,
04:26Pierre Néné, Patrick Mille, Laurent Laffitte, Anaïs Demoustier.
04:29Vous avez besoin de ce collectif, cet effet bande autour de vous ?
04:33Alors, ce qui est certain,
04:35c'est que quand on aborde des projets très ambitieux,
04:37le fait d'avoir de la confiance entre nous,
04:40évidemment, ça permet de gagner un temps immense
04:42et puis surtout de se projeter peut-être un peu plus loin.
04:44Après, il n'y a pas d'exclusives,
04:46mais c'est comme un éditeur avec un auteur dans la durée.
04:50C'est-à-dire que peut-être aussi qu'on se bonifie dans le travail,
04:53les uns avec les autres.
04:55Donc là, par exemple, j'accompagne Martin Bourboulon
04:57sur le cinquième film « Ensemble »,
04:59qui est sur « La chute de Kaboul ».
05:01« 13 jours, 13 nuits », qui va sortir l'année prochaine,
05:03avec « Range dixième » notamment.
05:05Et ça, je ne sais pas si c'est quelque chose
05:07qu'on aurait pu aborder de la même façon
05:09si on n'avait pas des habitudes de travail
05:11qui nous permettent de porter du risque.
05:13Quand je parle de risque, encore une fois,
05:15ce n'est pas uniquement du risque budgétaire,
05:17c'est le type de sujet qu'on va s'autoriser de traiter.
05:20Après, il n'y a pas d'exclusives,
05:22et puis ce qui est excitant, ça reste un métier de projet.
05:25C'est film par film, et c'est ça qui est merveilleux.
05:27Pour terminer, il ressemble à quoi,
05:29le tatouage que vous deviez faire ?
05:31Il est là, il est là.
05:33Avec le succès du conte de Montécristian.
05:35Il est là, je vais le garder pour moi,
05:37mais on l'a tous fait.
05:39Je pense qu'on avait envie de garder une trace
05:41au sens littéral de ce qui nous arrivait.
05:43Ce n'est pas le portrait d'Edouard Philippe
05:45qu'a fait Patrick Mille dans le dos ?
05:47Je laisse à Patrick Mille et à l'initiative de Patrick Mille.