• il y a 7 mois
L'invité du jour de Télématin est l'humoriste et comédien Alex Lutz. Il vient à l'occasion de la sortie du film « Le tableau volé », un film inspiré d'une histoire vraie dans lequel il joue un commissaire priseur pas commode...

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Transcription
00:00 -Eh bien 9h16 en direct sur Télématin, on est en compagnie du comédien Alex Lutz,
00:03 qui a beaucoup de mal à s'asseoir visiblement.
00:05 -J'ai voulu faire... Oui, je me suis réinstallé.
00:07 -Bonjour, bienvenue. -Bienvenue.
00:09 -Merci d'être avec nous. Demain, c'est la sortie en salle du film "Le tableau volé".
00:14 Vous y jouez un commissaire-priseur pas commode.
00:17 Tiens, est-ce que c'est un métier que vous auriez aimé faire, commissaire-priseur ?
00:21 C'est quand même assez intéressant.
00:22 -C'est un peu l'aventure quand même sur les œuvres qui sont susceptibles de rencontrer tout ça.
00:29 Et ça, après, sur le marché à proprement parler, faire fonctionner le marché de l'art,
00:34 en tout cas à ces niveaux-là, ça a l'air...
00:38 -Vous êtes hyper crédible. -Ah ouais ?
00:40 -J'ai fait le verre avec mon marteau à l'envers. -Ah ouais ?
00:42 -Certes, mais...
00:43 -C'est une commissaire-priseur qui m'a montré que parfois,
00:46 elle faisait comme ça avec le marteau, je trouvais le geste génial.
00:48 -Pourquoi ?
00:49 -Je sais pas, parce qu'elle avait envie de le tenir comme ça, son marteau.
00:51 -C'est un petit style, le petit style de commissaire-priseur.
00:53 -C'était sa petite manière, c'était sa petite Nadal à elle.
00:55 Donc, voilà.
00:56 -Ce film, il est inspiré d'une histoire vraie, celle d'un tableau d'Egon Schill
00:59 qui avait disparu au début de la Seconde Guerre mondiale
01:01 et qui a refait surface dans le pavillon d'un ouvrier chimiste.
01:04 Petite mise en bouche.
01:06 -C'est un priseur, c'est comme un chirurgien esthétique.
01:10 Il faut lui faire confiance.
01:12 -Je suis maître German.
01:15 Elle demande une expertise pour authentifier un Egon Schill
01:18 que possède un de ses clients.
01:20 99%, c'est un flou.
01:22 -Le garçon est ouvrier chimiste ?
01:25 -Ouais, c'est presque un gosse. Ils sont morts de trouille.
01:28 -Bonjour. -Bonjour.
01:29 -Il est vrai.
01:36 -Vous l'estimez à combien ?
01:38 -Dix ?
01:39 -Douze millions.
01:41 -Maman !
01:43 -Maman est tombée, évidemment.
01:45 Ce film, on peut le prendre par plein de facettes différentes.
01:47 Il y a la beauté de l'art, mais il y a aussi un monde cynique,
01:49 un monde vénal.
01:50 C'est vraiment qui veut gagner des millions, là.
01:52 Vous êtes à la fois des chacals et des passionnés.
01:55 -Oui, je crois que c'est...
01:56 Moi, ce que j'ai beaucoup aimé,
01:58 déjà, il y a cette histoire que je trouve très belle
02:00 sur ce tableau que les nazis avaient...
02:04 -Spoilé.
02:06 -Spoilé et puis placé en cet art dégénéré.
02:09 C'est aussi la vengeance de cette oeuvre pour elle-même.
02:11 Je trouve que c'est assez beau.
02:13 Tous les personnages qui sont autour, avec leurs ambitions,
02:17 leur bassesse, reprennent de la hauteur.
02:22 Parce qu'il y a ce garçon qui l'a acquis en toute bonne forme,
02:28 enfin, qui a acquis sa maison en toute bonne forme
02:29 avec ce tableau dedans.
02:30 C'est une histoire vraie, au départ.
02:31 -Oui, c'est ça.
02:32 -Et puis, il y a tout un travail pour lui aussi,
02:36 peut-être, faire en sorte qu'il s'y retrouve, lui,
02:39 dans ce tourbillon du marché de l'art que ça va être
02:43 avec cette oeuvre.
02:44 -Parce que lui, c'est tellement pas son monde.
02:46 -C'est pas son monde. Il a ce tableau.
02:48 Il a un avocat qui se dit, voilà, il semblerait que c'est un dégonchille.
02:52 Moi, mon personnage croit déjà plus en rien.
02:55 -Comment vous le définiriez, votre personnage, d'ailleurs ?
02:57 Parce qu'il est quand même hyper cynique.
02:58 -Oui, je crois qu'il est...
03:00 Mais je crois que c'est comment la sauce de l'ironie peut vite tourner.
03:04 Je pense que ça devait être un personnage un peu ironique,
03:06 un peu marrant, un peu flambeur.
03:08 Et parfois, l'ennui, dans tous nos métiers, dans toutes nos vies,
03:13 quand ça ronronne, ça peut faire de la mauvaise sauce.
03:18 Et il est pile en période de mauvaise sauce.
03:20 Donc, ce tableau le réveille aussi, et puis le réveille
03:26 sur les bonnes raisons, sur pourquoi il a fait ce métier,
03:29 pour l'étonnement, pour l'émerveillement, pour l'art.
03:32 -Justement, cette espèce de chef-d'oeuvre qu'on prend pour une vieille croûte
03:35 qu'on retrouve dans un grenier, c'est...
03:37 -Ca arrive. -Mais ça arrive !
03:39 -Ca arrive souvent.
03:40 -Là, il se trouve que c'est un fait divers.
03:42 Alors, c'est rare.
03:43 Après, si on le voit même, il y a une biographie géniale
03:47 de Rose Vaillant, qui a protégé toutes ses œuvres au Louvre,
03:50 et qui est la première Monument Man, donc Monument Girl.
03:54 C'est quand même bien.
03:55 Et quand on voit le chemin des œuvres que les nazis estimaient
04:01 être des sous-œuvres, bah oui, puisque...
04:04 -Aller fouiller dans vos caves, vous vous rendez ?
04:06 -Il est dispatché partout. -Eh oui !
04:08 -Voilà, et vu que c'était souvent des monnaies pour des collaborateurs ou quoi,
04:14 du coup, ça devenait...
04:15 Mais après, à la fin de la guerre, ils allaient pas dire "Anyway, j'en ai un".
04:18 Ca les dénonçait.
04:21 -Exactement. Alors, vous, vous êtes dans la vie,
04:23 vous êtes un vrai passionné d'art.
04:24 Regardez, je prends mon stylo comme vous, avec votre marteau.
04:27 On va voir si vous êtes un bon commissaire-priseur.
04:29 Vous êtes d'accord ?
04:30 -Oh la vache !
04:31 -Il faut l'estimer, il faut imaginer.
04:33 -J'ai de la fausse culture.
04:34 -Mais non ! Premier tableau.
04:35 Franchement, vous pouvez vous tromper.
04:37 Combien vous l'estimez, celui-là ? C'est Magritte.
04:40 -Magritte, je sais pas, combien je l'estime ?
04:43 11 millions ?
04:44 -C'est exactement ça.
04:46 -C'est bien fou !
04:48 -C'est marrant, parce que j'avais justement les yeux rivés sur l'écran et pas sur vous.
04:52 -Et l'autre tableau ? Pas du tout, j'ai rien dit.
04:55 -Non, rien.
04:56 Autre tableau.
04:57 Le portrait de la reine Isabelle de Bourbon, c'est Velasquez.
05:01 -Velasquez, ça doit être...
05:04 Beaucoup plus.
05:05 Beaucoup, beaucoup, beaucoup plus.
05:08 30 millions ?
05:09 -Oh, pas mal !
05:10 -35 millions, c'est pas mal !
05:12 -Qu'est-ce qui vous touche dans la peinture de Velasquez ?
05:14 C'est le cheval ?
05:15 -Modigliani, ça doit être très cher, aussi.
05:18 -Le Velasquez, c'est quoi ? C'est le cheval qui vous touche ?
05:20 -Velasquez, c'est tout qui me touche.
05:22 C'est fou.
05:23 Et puis, il a été assez fortiche, parce que quand même,
05:26 les cours, etc., lui, commandaient quand même des trucs,
05:29 alors que franchement, il y a les franco, parfois, Velasquez.
05:34 Il les magnifiait pas forcément.
05:36 Il y a quand même des...
05:37 Et non, non, c'est...
05:39 -Avec des broderies, il les magnifie.
05:40 -Tout est fou. C'est fou. Regardez comme c'est fou.
05:43 -Juste pour le... -Je le prends.
05:44 -Le Modigliani qu'on a aperçu, mais celui-là, il est encore plus cher,
05:47 puisqu'il était à 157 millions de dollars.
05:50 -Ah, le Modigliani, il était à 157 millions de dollars.
05:53 -Ça fait beaucoup.
05:54 -Ils ont dit 155, je pense.
05:55 -Oui.
05:56 -Oui, c'est ça.
05:57 -Il allait l'estimer à l'euro près.
05:59 Le tableau volé sort demain au cinéma.
06:00 Du coup Alex Hutz, c'est en garde à vue sur le plateau de Télématin et on se retrouve juste après la pub, à tout de suite.

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