L'invité du jour de Télématin est le comédien et humoriste Popeye, à l'occasion de ses dernières représentations sur scène.
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00:00 J'espère bien faire changer d'avis notre invité puisqu'il déclare que ce seront ses dernières représentations sur scène.
00:06 Bonjour Popek !
00:07 Bonjour !
00:07 Merci d'être là sur le plateau de Télématin.
00:10 Vous m'aidez bien.
00:11 Bon alors vous êtes au théâtre de Passy, Popek, tous les dimanches et à partir du 14 mai il y aura en plus le mardi dans votre spectacle Fini de rire, on ferme.
00:22 C'est sûr que ce sont vos dernières, vous les arrêtez ?
00:25 Je pense oui maintenant, un artiste dit toujours ce sont les dernières et puis on souhaite jouer jusqu'à sa mort si c'est possible.
00:37 Le problème c'est que moi je ne sais pas faire autre chose.
00:40 Si je savais faire autre chose je crois que j'aurais déjà arrêté pour ne pas aller jusqu'au bout parce que c'est très difficile de faire du one man show, du one man show.
00:48 Ce n'est pas commode d'être seul en scène pendant une heure et demie.
00:51 C'est un exercice de gâtige.
00:52 Moi je suis quelqu'un qui a toujours eu le trac.
00:54 Je suis mort de trac.
00:55 Ce n'est pas vrai.
00:56 Oui, j'ai bien le chez vous ici, je n'ai pas le trac du tout.
00:58 Vous n'avez pas le trac là.
00:59 Non, on reste debout.
01:00 Mais ce soir au théâtre de Passy…
01:01 Personne ne me fait peur mais dès que je suis sur scène, j'entre en religion, il ne faut pas me parler.
01:06 Bon alors ici on peut vous parler puisqu'on n'est pas sur scène.
01:09 Ah oui, tout ce que vous voulez.
01:10 Et alors quand vous êtes sur scène, ce sont des vagues de rire dans la salle, regardez.
01:15 Quand je pense que mon père me disait "tu aurais mieux fait d'épouser une fille un peu légère mais plus facile à vivre"
01:22 Je lui disais "papa, une fille un peu légère, elle aurait eu des amants, elle ne m'aurait pas coquée".
01:27 Mon père m'a répondu "eh bien il vaut mieux être à 10% dans une bonne affaire plutôt qu'à 100% dans une mauvaise".
01:36 Dis donc, s'il y en a qui n'aiment pas les violons,
01:49 ne dégoûtez pas les autres quand même.
01:51 Regarde le voisin quand il part au travail le matin, il embrasse sa femme.
01:56 Quand il revient du travail le soir, il embrasse sa femme.
01:59 Tu ne peux pas faire comme lui mais moi je ne la connais pas sa femme.
02:01 J'ai le regret de ma vie, c'est de ne pas jouer du violon.
02:06 Vous en jouez quand même, vous faites semblant de jouer mal.
02:08 Non, je ne joue pas du violon du tout.
02:10 J'aurais appris le vol du bourdon.
02:13 C'est vrai que c'est beau le vol du bourdon.
02:15 Mais il faut maîtriser, c'est compliqué.
02:17 Il a 56 ans votre personnage Popek, il est né en 1968.
02:20 Oui, exact, bravo.
02:23 J'ai un peu bossé.
02:25 J'étais où en 68 ?
02:27 Je n'étais pas là.
02:28 Dans un petit cabaret qu'ils appelaient "l'écluse".
02:30 Ah oui, bien sûr, évidemment.
02:32 C'est Charles Denner qui me l'avait emmené.
02:35 Ah, Charles Denner le comédien, merveilleux.
02:37 C'est vrai Popek que votre accent, certains vous ont dit que ce n'était pas le bon accent.
02:42 C'est mon père, c'est tous les accents d'Europe centrale,
02:45 c'est tous les accents.
02:47 Quand je travaillais, vous savez, après la guerre,
02:49 il y avait une boulimie de reprendre,
02:51 ça venait de tous les coins d'Europe centrale.
02:54 Et je suis doué pour ça.
02:57 Et j'ai dans l'oreille l'accent de mon père.
03:00 J'avais d'ailleurs, tout gosse, j'avais honte de l'accent de mon père.
03:03 C'est vrai ?
03:04 Ah oui, je reconnais que j'avais honte.
03:06 Parce que mon père était très bavard.
03:08 Il apprêtait tous les défauts du français moyen.
03:10 Il parlait avec tout le monde.
03:12 Je lui disais, tu n'as pas besoin de parler,
03:15 tu n'as pas besoin papa de demander, on va trouver nous-mêmes.
03:18 Toi tu es un sauvage.
03:19 C'est moi qui étais un sauvage.
03:21 On n'est pas des sauvages, c'était moi qui étais le sauvage.
03:23 Ah oui, c'est ça.
03:24 C'est vrai que votre gimmick, on n'est pas des sauvages, Adèle là.
03:26 Oui, parce que c'était moi le sauvage.
03:28 Ce n'était pas mon pauvre papa.
03:30 Donc ce personnage, ronchon, radin.
03:33 Je ne suis pas radin.
03:35 Non mais pas vous le personnage.
03:36 Je suis économique, je suis économe.
03:38 Le personnage, il n'est pas radin ?
03:40 Non, simplement quand on me tape sur l'épaule derrière, je ne me retourne pas.
03:43 Je dis moi aussi au mandoi.
03:45 D'accord, on va vous retrouver dans un de vos sketchs occultes, Maxime.
03:48 Donc là on est d'accord qu'il n'est pas radin, il est économique.
03:53 Ah ben voilà, ça, ça me plaît.
03:57 Vous allez me donner une saumon filmé avec supplément.
04:02 Qu'est-ce que vous en donnez comme supplément ?
04:08 Ah c'est un supplément de prix.
04:10 Ah bon.
04:11 Et pourquoi il est un supplément de prix ?
04:13 Parce qu'il vient d'où ?
04:15 De Scandinavie.
04:17 Ah bon, alors si je comprends bien, c'est moi qui lui paye son voyage.
04:21 La carabe d'eau est gratuite.
04:24 Bon, on va déjà la prendre la carabe d'eau.
04:28 Voilà les homards à l'américain.
04:31 Là voilà, là voilà.
04:33 Voilà, voilà.
04:36 Ah ben y'a plus de carcasses que des homards là.
04:39 Non j'ai dit y'a plus de carcasses que des homards là.
04:41 Qu'est-ce qu'il est arrivé, il est tout cassé.
04:43 Moi qui me pince là.
04:45 Ah ben homards ça dépense.
04:47 Ben j'ai payé pour les dépenses non ?
04:49 Comment ?
04:50 Ils se sont bâtis dans les viviers.
04:52 Et ben alors apportez-moi les vainqueurs, pas les vainquis bon sang.
04:56 C'est vrai que ça a un grand plaisir.
04:59 Je trouve que c'est formidable que les gens viennent dans les spectacles.
05:02 Et maintenant avec la télé, il faut dire ce qu'il y a,
05:05 tout est sur la télévision.
05:08 Ah oui non mais ça ne peut pas remplacer.
05:10 Tout est sur l'écran.
05:11 Au théâtre c'est au théâtre que ça se fait.
05:12 C'est du mérite des gens qui vont au théâtre.
05:15 C'est vrai qu'on m'a dit qu'il y avait 5% de gens qui vont au théâtre.
05:19 Oui mais nous on a une grosse, on a une bonne audience,
05:22 donc 5% de l'audience ça va faire du monde au théâtre de Passy-Ger.
05:25 Ben oui mais ça fait déjà 6 mois que ça dure je crois.
05:28 Ben je sais évidemment.
05:29 C'est le directeur Jean-Georges Tarot qui a voulu que je prolonge,
05:34 donc j'ai failli divorcer avec ma femme parce qu'elle en avait marre.
05:39 Oui mais non elle va bien Mme Popek.
05:41 C'est pas ça, c'est qu'à la maison je ne suis pas drôle.
05:44 Les grands comiques ne sont pas drôles.
05:46 Vous êtes ennuyeux ?
05:47 Je suis un comique monsieur, je ne suis pas un humoriste, je suis un vrai comique.
05:49 Donc une comique sur scène.
05:50 Les vrais comiques dans la vie ne sont pas drôles du tout.
05:52 Ce sont des emmerdeurs.
05:54 Donc ça veut dire que si on va déjeuner ensemble je vais m'ennuyer avec vous ?
05:56 Ah non.
05:57 Ah d'ailleurs.
05:58 Mais c'est moi qui paye l'addition.
06:01 Oui mais je vais vous dire une chose, je serai quelqu'un qui est très convivial.
06:09 Ah vous m'avez fait peur.
06:10 Très convivial.
06:11 J'en suis sûr.
06:12 Bon vous restez avec nous Popek.
06:13 Peut-être un peu con mais convivial.
06:15 Vous restez avec nous.
06:16 Donc on va aller vous applaudir au théâtre de Passy dans votre spectacle Fini de rire.
06:20 On ferme.
06:21 Oui parce que ce n'est pas une époque à rire actuellement, il faut bien le dire.
06:24 Non mais justement, vous les humoristes, les comiques, vous nous faites beaucoup de bien.
06:29 Je disais on va marquer une petite pause et on revient avec Anna Reinhardt et Sonia qui va me rejoindre.
06:34 On va évoquer évidemment ce film culte, Les aventures de Ravie Jacob.
06:38 Vous jouez aux côtés de Louis de Funès, il y a plein d'anecdotes autour de ce film.
06:41 Vous êtes bien reçu, tout va bien ?
06:43 Écoutez c'est magnifique.
06:45 Comme on peut l'être à la télévision, il ne faut montrer pas de blanche pour rentrer ici.
06:49 Oui mais votre chapeau vous reconnaît, c'est bon.
06:52 C'est ça qui me touche beaucoup, c'est-à-dire que les vigiles en dehors, "ah monsieur Popper" me tendent la main.
06:59 Bon allez, on marque une petite pause et on revient, on va parler de Ravie Jacob, à tout de suite.
07:02 *musique*