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Télématin reçoit la comédienne Alexandra Lamy à l'occasion de la sortie du film "Louise Violet", en salles le 6 novembre.

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Transcription
00:00Elle est en train de prendre son petit café ou son petit thé, je ne sais pas.
00:03En tout cas, l'invité Télématin compte parmi les actrices les plus populaires
00:06et les plus sympas de notre pays.
00:09Et même au réveil, regardez, elle est souriante.
00:10Bonjour Alexandra Lamy.
00:12Ce n'est pas le cas de tout le monde d'être aussi souriant que vous.
00:14Vous êtes matinale, vous ?
00:15Oui, ça va.
00:16Ça se passe bien.
00:17Le matin, dès que je me lève, ça y est, j'ai la pêche.
00:19Louise Violet, c'est votre nouveau film.
00:21On le dit tout de suite, on a adoré.
00:22C'est en salle dès mercredi.
00:24C'est le nom du personnage que vous interprétez,
00:26l'histoire d'une institutrice qui, au XIXe siècle,
00:29est envoyée dans une région assez isolée pour imposer l'école
00:32gratuite, laïque et désormais obligatoire.
00:35Donc, c'est un très beau rôle qui vous est offert.
00:37Oui, très beau.
00:39En plus, c'était la première fois que je jouais un rôle en costume.
00:42Oui, c'est vrai.
00:43Donc, j'étais ravie.
00:44Et puis, tout ce que raconte aussi le film.
00:46Alors, on va en parler dans un instant.
00:47On va tout de suite regarder quelques images.
00:49C'est un très beau casting avec Grégory Gadebois et Jérémy Lopez
00:51de la comédie française, notamment.
00:54Soyez où je peux trouver monsieur le maire?
00:57C'est qui qui demande?
00:58Louise Viollet.
00:59Je suis la nouvelle institutrice.
01:03Les choses ont changé.
01:04L'école est gratuite, laïque et obligatoire.
01:08Nous, on n'a rien demandé.
01:10Bonjour.
01:11Eh!
01:14On a des vies, des cultures.
01:17On ne vous a pas attendu pour apprendre à penser.
01:19Soit vous m'envoyez les enfants, soit je rappelle les gendarmes.
01:22Pour l'instant, vous êtes une étrangère.
01:24Si vous faites ça, vous deviendrez une ennemie.
01:27Voilà, c'est Louise Viollet.
01:28Et effectivement, comme le disait Samuel, on a adoré.
01:31Vous le disiez aussi, vous, Alexandra Lamy.
01:33C'est votre premier film d'époque.
01:35Et on est pourtant en 1889.
01:37Et on retrouve des problématiques qu'on rencontre aujourd'hui
01:39dans la société française.
01:41Oui, bien sûr, oui, complètement.
01:42Déjà, c'est ce qu'on appelle un peu les huissards noirs.
01:45Donc, qui vont évidemment, qui sont missionnés
01:47pour aller imposer l'école dans les campagnes.
01:51C'est des choses très difficiles,
01:52parce qu'évidemment, les enfants étaient de la main d'œuvre.
01:55Et puis, tout aussi ce que disent un peu les paysans,
01:59c'est pour leur apprendre quoi ?
02:00Leur apprendre à devenir des petits fonctionnaires,
02:02pour quitter les campagnes, pour aller dans les villes.
02:04Ce qu'ils n'ont pas tort non plus,
02:05puisque c'était aussi un peu pour ça.
02:07Donc, elle a un vrai combat.
02:08Et puis, ça raconte plein de choses.
02:10C'est ça que je trouve formidable dans l'écriture du scénario.
02:12C'est-à-dire qu'on parle de la République,
02:14qu'on parle évidemment de l'école.
02:15Du féminisme.
02:16Du féminisme, du progrès aussi,
02:17parce qu'elle incarne le progrès face à la ruralité.
02:21Les rapports hommes-femmes, les rapports parents-enfants.
02:23Exactement.
02:24Donc, en fait, il y a plein de thèmes dans ce film-là.
02:27J'ai noté une de vos répliques, pardon,
02:28vous le dites vraiment mieux que moi,
02:30mais ça dit quelque chose de très intéressant.
02:32« Mal payer ceux qui enseignent,
02:34c'est vouloir les dégoûter de leur métier.
02:36Un jour, ils finiront par vous en donner pour leur argent. »
02:38C'est-à-dire bien peu.
02:40Les salaires, la place du professeur, la place de l'autorité,
02:43la remise en cause de la laïcité,
02:45ça paraît tellement actuel.
02:47On en est dans tous les sujets d'aujourd'hui.
02:50Pourquoi traitons-nous si mal nos enseignants ?
02:52Eh bien, je ne sais pas.
02:54C'est bien dommage parce que...
02:56En plus, le concept est complètement dingue
02:57de se dire quand même qu'on confie nos enfants
03:00à quelqu'un qu'on ne connaît pas
03:02et qui va leur donner tous les outils
03:03pour que plus tard, ils puissent choisir ce qu'ils veulent faire.
03:06Et c'est vrai que j'ai l'impression aujourd'hui que...
03:09Je pense que c'est difficile aujourd'hui d'être professeur.
03:12Ça devient même un métier à risque, ce qui est quand même...
03:15Voilà, c'est intolérable.
03:16Et je ne sais pas, mais je pense qu'effectivement,
03:18il y a de moins en moins de soutien pour l'éducation nationale.
03:21Or, c'est tellement important pour nos enfants.
03:23À l'écran, vous incarnez justement une institutrice
03:26qui croyait en 1889 à la valeur de l'instruction
03:30pour être plus libre.
03:31C'est quelque chose que vous auriez pu faire dans la vie
03:33si vous n'aviez pas été comédienne ?
03:34Non, pas du tout.
03:35Je me réponds parce que c'est un sacerdoce.
03:38Non, c'est un sacerdoce.
03:39Ça nécessite de la patience, de la foi aussi.
03:42Déjà avec nos enfants, parfois, on a un peu de mal.
03:44Mais alors avec les enfants des autres, je pense que...
03:46Non, non, c'est pour ça que je les admire
03:47et que je trouve que c'est un bel hommage.
03:49C'est des métiers de passion, en fait.
03:50Oui, complètement.
03:51C'est des métiers de passion, c'est des vocations.
03:52C'est ça.
03:53Mais nous, on a fait une tournée province
03:55et on est allé à Montélimar au festival
03:57et on avait 2000 jeunes qui étaient là
04:00et qui étaient avec leurs professeurs
04:01et c'était génial.
04:02Les professeurs étaient super contents
04:03parce que les enfants ont tous applaudi leur professeur.
04:05Ah, c'est bien.
04:06Ça, c'est chouette.
04:07Donc voilà, emmenez vos enfants.
04:08Mission accomplie.
04:09Oui, mission accomplie.
04:10C'est en effet un film à diffuser à l'école, pour le coup.
04:12Je pense que ça parlera à beaucoup.
04:15Vous étiez quel type d'élève, vous ?
04:17Sage ou au fond de la classe, près du radiateur ?
04:19Moi, j'étais un petit peu dissipée.
04:20Moi, j'aurais bien aimé l'avoir comme copine, je pense.
04:22J'étais un petit peu rigolote,
04:24mais les profs m'aimaient bien.
04:26Non, mais c'est surtout que moi en plus,
04:27quand j'ai eu le scénario,
04:29j'ai tout de suite pensé à un professeur
04:30qui a fait ce que je suis aujourd'hui.
04:31J'avais un professeur de français
04:33qui s'appelait Michel Boisset
04:34et qui donnait des cours de théâtre
04:36et évidemment, j'y étais allée au tour de théâtre
04:39pour faire un peu la lèche,
04:40comme on disait à l'époque.
04:41Et en fait, il m'a passionnée d'abord
04:43avec la littérature et le théâtre
04:45et c'est lui qui m'a poussée à passer le conservatoire.
04:47C'est génial.
04:49On a tous un prof qui nous a marquées.
04:51Parfois, on a des profs qu'on a moins aimés,
04:54mais peut-être aussi à cause de nous.
04:56Mais on a toujours un prof qui nous a marquées
04:58et c'est marrant parce qu'il m'a renvoyé un message
05:00en me disant « Oh, mais t'es trop mignonne de dire que
05:02c'est grâce à moi, je ne me rendais pas compte ».
05:04Et je lui ai dit « Mais si ».
05:05En fait, on s'en rend compte 20, 30 ans après
05:07de se dire « Mais en fait, ce prof m'a passionnée,
05:10m'a donné tellement, ce qui m'a permis
05:12d'être ce que je suis aujourd'hui ».
05:14J'ai envie de dire aux profs aussi,
05:16vous avez changé la vie de plein de jeunes.
05:18C'est dommage qu'ils ne puissent pas vous le dire tout de suite,
05:20mais on s'en rend compte beaucoup plus tard.
05:22Michel Boisset, vous dites.
05:24Et Eugénie, ça vous dit quelque chose ?
05:26Prof de théâtre, anime.
05:28Bien sûr, ma prof de théâtre de conservatoire.
05:30Ça vous dirait d'avoir des nouvelles ?
05:32Bien sûr.
05:34Regardez, c'est pour vous.
05:36Bonjour Alexandra.
05:38Je sais que t'es souvent arrivée
05:40de parler en public
05:42du travail que tu as effectué au conservatoire.

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