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Télématin reçoit la comédienne Macha Méril à l'occasion de la 11e édition du Festival du Film Russe de Paris de Ile-de-France.
Télématin reçoit la comédienne Macha Méril à l'occasion de la 11e édition du Festival du Film Russe de Paris de Ile-de-France.
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00:00C'est venu sur notre plateau et synonyme d'élégance et de volupté, on est toujours très heureux d'accueillir Macha Meryl, bonjour Macha !
00:08Bonjour Damien, mais c'est vous qui êtes une fidélité extraordinaire, on ne peut plus se passer de vous, vous êtes là depuis combien d'années ?
00:15A France Télé, plus de 25 ans, et on se connait depuis 25 ans, dès que vous avez une actualité culturelle...
00:21Et bien ça ne va pas sur vous, c'est ce qu'il veut dire, mais moi c'est même mieux que ça, moi je m'améliore, moi je suis de mieux en mieux, mais vous aussi d'ailleurs !
00:30Allez, vous allez être la présidente d'honneur du film russe qui va se dérouler dans quelques jours en région parisienne,
00:37donc festival qui réunit des cinéastes contre la guerre en Ukraine, on va en parler Macha,
00:42vous allez, en préambule de ce festival, jouer votre spectacle l'impératrice et le philosophe,
00:46donc relation épistolaire entre la Grande Catherine et Voltaire, on va également en parler,
00:51mais je souhaitais démarrer par une pépite, une archive, cher Macha, si vous voulez bien.
00:56Vous me confirmez, Macha, que vous avez toujours voulu être comédienne ?
00:59Oui, mais pas que.
01:01Mais vers l'âge de 17-18 ans, quand vous êtes à Paris, bon, ça m'arrange.
01:05Est-ce que vous vous souvenez de ce que vous faisiez il y a 66 ans, nous sommes l'été 1959.
01:10Ah, alors 59, j'ai dansé le bebop, j'étais championne de bebop.
01:14Alors ça, ça devait être le soir, mais en journée vous passiez des castings, Macha.
01:17Ah ça c'est possible, ça ne marchait pas toujours d'ailleurs !
01:21Alors là je crois que ça n'a pas marché, mais après ça marchera.
01:23J'ai adoré cette archive, on est en 1959.
01:25Le journaliste Michel Péricard, pour 5 colonnes à la une,
01:28pose des questions à une jeune comédienne qui s'appelle à l'époque Macha Gagarine.
01:34Regardez.
01:36Faire du cinéma, qu'est-ce que cela signifie pour Mlle Macha Gagarine, étudiante d'origine russe ?
01:43Et vous voulez faire du cinéma ?
01:45Oui.
01:46Pourquoi ?
01:47C'est un métier qui m'a toujours intéressée, une branche que j'ai toujours souhaité faire.
01:52Vous suivez des cours d'art dramatique ?
01:53Oui, je suis au cours du lundi.
01:55Vous pensez qu'il faut travailler beaucoup pour être actrice ?
01:57Beaucoup en effet, beaucoup de travail.
02:01Et je confirme, non seulement il faut du travail, mais il faut beaucoup de persévérance.
02:05Parce que c'est très dur quand même tout ça.
02:08Le succès est venu vite, Macha.
02:10Écoutez, c'est les coups de bol, ça on ne peut pas décider de soi-même.
02:13C'est un film, à l'époque j'ai fait la main chaude, je remplaçais Brigitte Bardot,
02:18après ça plus tard, j'ai fait le film de Godard Une femme mariée,
02:21qui m'a fait connaître dans le monde entier.
02:23Dont vous aviez le rôle principal, et vous étiez dans tous les plans de ce film de Godard de 1964.
02:27C'est un espèce de documentaire sur la femme.
02:30Vous savez, hier c'était la fête de la femme.
02:32Et je pense que les femmes maintenant, aujourd'hui c'est une chance d'être une femme.
02:36Mais à l'époque c'était une difficulté.
02:38C'était compliqué.
02:39Parce que les femmes avaient été bombardées par des mauvais slogans.
02:45La publicité qui les envahissait, qui leur disait, il faut faire ci, il faut faire ça, il faut être belle.
02:49Aujourd'hui franchement, c'est beaucoup plus confortable d'être une femme aujourd'hui.
02:54Alors en Russie, je vais vous parler des femmes en Russie,
02:56parce que la fête du 8 mars est une très grande fête en Russie.
02:59Pourquoi ? Parce qu'il fallait qu'elles travaillent.
03:02Parce qu'après les guerres qui avaient décimé la gente masculine,
03:06il fallait que les femmes fassent tout.
03:08C'est les femmes qui ont construit l'Union soviétique, les routes, les autoroutes, les bâtiments.
03:14Elles faisaient des choses extrêmement difficiles.
03:17Et donc on les consolait en leur faisant une fête un peu spéciale le 8 mars.
03:22Et d'un mot Macha.
03:23Donc à l'époque vous vous appelez Macha Gagarine.
03:26C'est vrai que vous vous êtes devenue Macha Meryl en hommage à Hélène Meryl, la chanteuse de jazz.
03:30Ah vous avez des fiches, c'est bien.
03:32D'ailleurs on l'écoute.
03:34Donc vous adoriez cette chanteuse, c'est ça Macha ?
03:36Et même mieux que ça, je voulais être chanteuse de jazz moi.
03:38C'est pas vrai.
03:40Et puis j'ai très vite compris qu'il n'y avait pas beaucoup de débouchés.
03:43Et puis ce que j'aime chez elle, cette avant-garde, c'est qu'elle chante avec pas beaucoup de voix.
03:48Elle chante sur le souffle et elle chante aussi sur la musicalité.
03:52Et donc elle a été précurseur de toutes les chanteuses d'aujourd'hui qui n'ont pas beaucoup de voix en général.
03:58Et tac, hop, c'est envoyé.
04:00Mais qui interprètent.
04:02Et donc c'est ça que j'aimais beaucoup chez elle.
04:04Donc Macha Gagarine est devenue Macha Meryl.
04:06Quand j'ai dit au premier producteur avec qui j'ai travaillé, je m'appelle Marie-Madeleine Gagarine, il m'a dit non non non ça ça va pas.
04:12Et deux ans après, il y a l'autre qui est allée dans l'espace.
04:15Il y avait mon nom en grand partout.
04:17On peut s'appeler Gagarine et être célèbre.
04:20Mais vous voyez, regardez la différence.
04:22A cette époque-là, je ne pouvais pas m'imposer.
04:24Maintenant, il y a une fille qui s'appelle Binoche.
04:27Il faut le faire.
04:28Il y a un type qui s'appelle Arestrup.
04:31C'était des noms qu'on ne pouvait pas imposer à l'époque.
04:34Et maintenant, je ne suis pas mécontente de m'appeler Meryl parce que c'est bien d'avoir une double vie.
04:39On en vient à votre actualité, Masha, présidente d'honneur de ce festival du film russe.
04:44On va voir des images.
04:45Expliquez-nous en quoi il consiste ce festival et combien il est important à vos yeux.
04:49Alors c'est très important.
04:50Nous sommes à la 11e édition.
04:52Et au début, c'était simplement un truc pour honorer les grands cinéastes russes quels qu'ils soient.
04:57Et puis, depuis la guerre en Ukraine, nous avons perdu tous nos sponsors russes.
05:01En fait, c'est nous qui les avons abandonnés.
05:03Gazprom, Rosatom et toutes ces grandes sociétés poutiniennes.
05:07Et nous avons privilégié tous ceux qui font du cinéma en Russie aujourd'hui avec la terrible dictature qu'ils subissent.
05:15Vous savez d'ailleurs, la plupart de ces cinéastes sont exilés.
05:18Ils sont à Berlin, ils sont en Géorgie.
05:20Ils ne peuvent plus faire leur métier en Russie.
05:21Et nous présentons le clou du festival cette année.
05:23C'est un très grand film qui s'appelle Maître et Marguerite d'après Bulgakov.
05:27Le cinéaste vient spécialement pour nous pour présenter son film.
05:31Il est en exil parce que lui aussi s'est prononcé contre la guerre en Ukraine.
05:36Et donc, il vit entre Los Angeles et Londres.
05:39Il s'appelle Mikhaïl Lokchin.
05:41Il a un talent fou.
05:42Et il est là, comme beaucoup de ses cinéastes, un peu désespéré.
05:46Parce que leur matière première, c'est leur pays, c'est la Russie.
05:49Et donc, ce film Maître et Marguerite, qui est immense.
05:53Vraiment, il n'y a pas un cinéaste français qui est capable de faire un film pareil.
05:56C'est un film qui raconte l'état de la Russie aujourd'hui.
05:59Et malheureusement, c'est déplorable.
06:02Il faut se rendre compte de ce que vivent aujourd'hui les intellectuels et les artistes en Russie.
06:07Nous avons deux amis, une réalisatrice et une auteur, 25 et 28 ans,
06:13qui sont en prison pour 7 ans.
06:15Parce qu'elles ont fait un film sur les femmes qui épousaient des islamistes qui les emmenaient en Syrie.
06:23Elles ont fait une pièce là-dessus.
06:25Et elles ont été considérées comme soutenant le terrorisme.
06:28Elles sont en taule.
06:30Vous vous rendez compte ?
06:31La culture est en ce moment vraiment muselée.
06:33Donc, on a vu, les dates ont défilé.
06:35C'est du 19 mars au 5 avril à Malakoff, à Paris, à Surenne et à Tavernier.
06:40Toutes les dates seront indiquées.
06:41De toute façon, vous les avez vues passer.
06:42Et puis, l'impératrice et le philosophe.
06:44Vous allez en préambule de ce festival.
06:45Jouez donc à l'Artistique AT20.
06:47C'est un théâtre à Paris, le 17 mars à 20h d'un mot.
06:50C'est la relation épistolaire entre la grande Catherine et Voltaire.
06:54Et Voltaire.
06:55Alors, c'est extraordinaire.
06:56Parce que c'est un flirt.
06:57Voltaire était un peu amoureux d'elle et elle de lui.
07:00Mais ils ne se sont jamais rencontrés.
07:02Il n'a jamais été à Saint-Pétersbourg.
07:04Parce qu'il se trouvait un peu vieux.
07:05Elle, c'était une croqueuse.
07:07Ah, une croqueuse, oui.
07:08Et donc, il avait peur de la décevoir.
07:11Et donc, ils ont échangé, mais sur tous les domaines.
07:14Et surtout, elle lui faisait des confidences sur sa vie, au sexuel.
07:17Parce qu'elle était...
07:19Ah oui, elle était croqueuse.
07:20Alors, c'est plus que ça.
07:21C'est qu'elle avait des besoins.
07:23Ah, ça arrive.
07:24Et elle dit d'elle-même, je suis plus homme que femme.
07:28Et elle avait des comportements.
07:30Et alors, ce qui est très intéressant, c'est que 18e siècle,
07:33Poutine répète tout ce que disait Catherine de Russie.
07:36Alors, il est rigolo de comparer Macron à Napoléon.
07:40Parce que lui, par contre, il va aussi répéter ce que disaient Catherine de Russie et Pierre Legrand.
07:45Tout ça est raconté dans cette pièce.
07:46C'est formidable.
07:47C'est le philosophe.
07:48Donc, Artistique à Thévin, c'est un théâtre parisien.
07:50Ce sera le 17 mars à 20h.
07:51Vous restez encore avec nous quelques minutes, Macha.
07:53Avec plaisir.
07:54On a une petite pause.
07:55C'est Michel Collignon qui va venir avec des plantes odorantes.
07:58C'est le moment.
07:59Il faut commencer à planter, là, non ?
08:01Oui, je pense que c'est la bonne période.
08:02C'est ce qu'il va nous dire.
08:03Et je voulais qu'on parte en pause avec Michel Legrand.
08:05Qu'on ait une pensée pour Michel Legrand, les moulins de Montpellier.