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Aujourd’hui c’est Miou-Miou qui est venue nous rendre visite. L’occasion de parler de son film « Constance aux enfers », adapté du roman de Jean-Pierre Ferrière. Il sera diffusé ce soir sur France 2.

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Transcription
00:00 Bonjour, bienvenue. Alors nous avons la chance d'être avec la comédienne Miu Miu qui nous faisait une blague.
00:04 On est déjà sous le charme.
00:05 Oui, on est sous le charme et vous vouliez nous accueillir Miu Miu, vous voulez prendre ma place.
00:08 Vous avez failli la prendre tout à l'heure.
00:10 Oui, mais je me serais trompée en fait.
00:12 Oui, ça vous aurait tenté une carrière d'animatrice télé ?
00:14 Non, je crois pas. J'aurais été incapable de faire ça je pense.
00:16 Ça aurait un petit peu manqué au cinéma quand même.
00:18 Oui, franchement, on est bien contente que vous n'ayez pas embrassé cette carrière.
00:21 On ne l'a pas proposée.
00:23 Il n'est jamais trop tard. Méfiez-vous.
00:25 Oui, méfiez-vous. Alors on va vous retrouver ce soir dans un nouveau téléfilm qui s'appelle "Constance aux enfers" à partir de 21h10 sur France 2.
00:33 Vous jouez dans ce téléfilm une antiquaire bien sous tout rapport qui tombe sous le charme d'un jeune homme.
00:38 Et puis, vous vous retrouvez mêlée à la mort accidentelle de votre voisine. Est-ce qu'on commencerait pas par regarder un petit extrait ? On en parle ensuite.
00:46 Allez, on y va.
00:48 Laurel, qu'est-ce qu'il m'a acheté l'autre jour ?
00:51 Un cadavre dans la bibliothèque. Ça peut coller.
00:54 Et il t'a vu mettre Kimi dans mon estafette.
00:57 S'il avait vraiment compris que je transportais un cadavre, il aurait appelé les flics, tu crois pas ?
01:04 Vraiment qu'il veuille te faire du chantage.
01:06 Chantage au mariage, je te dis.
01:08 Tu es trop de polar, ça te monte à la tête.
01:10 Et ça, ça, c'est sorti de ma tête.
01:13 Faut qu'on se calme.
01:15 Facile à dire.
01:17 Excuse-moi, mais j'ai assez trinqué depuis que je te connais.
01:23 T'as raison, je porte malheur. Je vais aller chez les flics et je vais tout leur raconter.
01:27 Mais tu m'as dit qu'ils te croiraient pas.
01:29 Je tomberais peut-être sur un flic très accueillant, très compréhensif et pas du tout raciste.
01:32 Ça existe, sauf que...
01:34 Sauf que ?
01:35 Sauf que si je tombe sur une femme flic hyper féministe...
01:37 Tu veux aller dîner où ?
01:45 Nulle part.
01:46 T'as plus faim ?
01:47 Si.
01:48 De toi.
01:50 Mais te fiches pas de moi.
01:52 C'est un sacré margoule, on va pas tout raconter.
01:54 Constance, elle a pas peur des a priori.
01:56 Le regard des autres, elle s'en fout.
01:58 Avoir une relation avec un jeune homme beaucoup plus jeune qu'elle, elle s'en fout aussi.
02:01 Ça lui fait pas peur.
02:02 Qu'est-ce qui vous a plu chez elle, Miu Miu ?
02:04 En fait, c'est une femme qui se réveille.
02:08 Le désir féminin se réveille.
02:10 On parle pas d'amour, de sentiment.
02:12 Il y a quelque chose avec sa copine amie Marie-Cécile.
02:16 Aurore Clément, magnifique.
02:18 Donc, elles ont un regard comme ça sur...
02:23 Oui, la renaissance du désir féminin.
02:26 C'est un peu sujet tabou quand même, le désir féminin chez les seniors.
02:30 Oui, c'est ça.
02:31 Alors que là, c'est bien fait.
02:34 Puis, c'est mêlé surtout avec quelque chose de policier, des rebondissements, un scénario très ludique.
02:40 Il se passe plein de trucs.
02:42 Et surtout, elle se retrouve...
02:44 Enfin, ce que moi j'aime, elle se réveille.
02:48 C'est-à-dire qu'elle s'est un peu endormie après l'amour accidentel de ses parents.
02:52 Elle a repris la boutique d'antiquité.
02:54 Ça ronronne.
02:56 Elle va en vacances à Oulgat tous les ans avec sa fête.
03:00 Elle s'occupe de son chat.
03:02 Je connais pas.
03:03 Ah, vous devriez.
03:04 Et elle se réveille tout d'un coup.
03:06 Parce qu'avec cet accident, avec ces lettres anonymes qui arrivent...
03:11 J'en dirai pas plus parce qu'il y a trop de revues.
03:13 Et elle se retrouve comme une héroïne.
03:16 Malgré...
03:17 Des séribés, des livres policiers, qu'elle adore.
03:20 Agatha Christie, quoi.
03:22 Donc, elle est projetée.
03:24 Elle reprend un peu de pouvoir aussi.
03:26 Elle est revitalisée.
03:27 Exactement, dans sa vie.
03:28 Quand on fait du cinéma, quand on a fait beaucoup de cinéma, comme vous, Miu Miu,
03:32 qu'est-ce qu'un projet comme celui-ci, un téléfilm, à la télévision, vous apporte ?
03:36 Moi, je fais pas mal de choses à la télévision.
03:40 Même des téléfilms m'ont apporté beaucoup.
03:43 "Ombre a disparu" et "La nonna et ses filles", qui étaient vraiment très très bien.
03:47 Et qu'est-ce que ça m'apporte ? Oui, vous m'avez parlé.
03:49 Non, mais c'est-à-dire, est-ce que vous faites une différence quand on vous propose un projet,
03:52 que ce soit pour le cinéma ou pour la télévision ?
03:54 Est-ce que vous allez privilégier plutôt l'un ou plutôt l'autre ?
03:56 Ou ça va dépendre du scénario ?
03:57 Non, c'est le scénario.
03:58 Vous avez tout résumé.
03:59 Très bien.
04:00 Le cinéma premium, c'est fini.
04:01 L'époque où, d'ailleurs, les téléfilms font soit beaucoup plus d'audience que de spectateurs en salle de boule.
04:05 Non, moi, je ne fais pas la différence.
04:07 En fait, une aventure, c'est une aventure.
04:09 On part avec le scénario, le metteur en scène, la metteuse en scène, et c'est parti.
04:15 Et là, en l'occurrence, Gaëlle Morel, avec laquelle vous avez travaillé sur le téléfilm
04:19 que nous verrons donc ce soir sur "Froze 2".
04:21 Ce qui est sûr, Mimou, c'est qu'il y a un truc qui ne change pas avec vous,
04:24 c'est que vous n'avez jamais eu votre langue dans votre poche
04:26 et un regard très très lucide sur le cinéma.
04:28 Je me fais barrer en arrière.
04:29 Regardez, regardez, regardez.
04:31 Tout dans le cinéma est disproportionné.
04:34 Tout, tout, tout va avoir un rôle.
04:36 Tout est une affaire de bluff, de roulette, tout ce qu'on veut.
04:40 À tous les points de vue, jusqu'où je peux aller pour discuter d'argent,
04:44 jusqu'à combien il va tenir à moi, là je peux céder, là est-ce que je vais avoir le rôle.
04:49 Je veux dire, à tous les points de vue, combien d'entrées ça va faire, on ne sait jamais, jamais, jamais.
04:55 Alors moi, j'aime bien, c'est pour ça qu'il y a tant de comédiens en France.
04:58 C'est non pas parce que, bon, je crois au feu sacré et tout, bon, d'accord.
05:03 Mais il faut dire que c'est un métier, si on a le gros lot, on a le gros lot.
05:06 C'était quand même tout commun de dire ça à l'époque.
05:08 On est en 76.
05:10 Comment a évolué le rôle des femmes dans le cinéma aujourd'hui ?
05:14 Ça me fait bizarre de voir.
05:16 Pourquoi ça vous fait bizarre ?
05:17 Parce que je ne me reconnais pas.
05:19 Enfin, je veux dire, c'est comme si c'était quelqu'un un petit peu, pas extérieur à moi,
05:22 mais je n'ai aucun souvenir d'avoir dit ça.
05:24 Qu'est-ce que vous pensez de la femme que vous étiez à l'époque,
05:27 qui avait quand même un regard déjà assez féministe ?
05:30 Le respect.
05:31 Ouais, respect, non ?
05:32 Oui, franchement.
05:33 Oui, respect.
05:34 Quand on voit par exemple au César, là, il n'y a aucune réalisatrice.
05:36 Non, mais c'est vrai, qui est citée, enfin, qui est nommée.
05:39 Ah, c'est vrai ?
05:40 Le meilleur réalisateur, le meilleur film, il n'y a pas de réalisatrice, il n'y a que des hommes.
05:42 Mais ce n'est pas vrai.
05:43 Donc, ça n'a pas beaucoup évolué ?
05:45 Ça vous consterne ?
05:47 Un peu, oui, quand même.
05:49 Oui.
05:50 Ce n'est pas votre truc, les cérémonies.
05:52 Je crois que vous n'avez jamais mis les pieds au César, c'est vrai ?
05:54 Non, parce qu'en fait, comme c'était au début,
05:57 parce que peut-être que ça, quand j'étais jeune,
06:01 si c'était déjà installé, j'y serais allée.
06:04 Mais là, au début, je me suis posé la question,
06:06 et j'ai toujours pensé qu'avoir un meilleur actrice,
06:10 la meilleure actrice, le meilleur acteur, le meilleur metteur en scène,
06:13 le de toute l'année, c'est impossible.
06:15 Moi, ça me rend triste.
06:17 Ce n'est pas possible, c'est-à-dire, verticalité, énorme.
06:20 La compétition et l'art, ce n'est pas compatible ?
06:22 Si, la compétition, mais pas, enfin, la compétition, oui,
06:26 mais pas un meilleur dans toute l'année.
06:29 Ça rend très triste.
06:30 À défaut d'avoir un meilleur acteur ou une meilleure actrice,
06:32 est-ce que vous, vous avez un meilleur souvenir de rôle ?
06:34 Évidemment, avec Thomas, on pensait aux Valseuses,
06:37 on pensait à Ravie Jacob, on pensait…
06:39 Qu'est-ce que, dans votre panthéon à vous,
06:42 dans vos Césars à vous, personnels, lequel…
06:45 Moi, je n'ai pas lequel, parce qu'à mon âge,
06:48 il n'y a pas lequel, j'en ai fait beaucoup,
06:50 et surtout à chacun dans une époque.
06:52 Donc, ça représente telle époque de ma vie,
06:54 ou telle époque, telle époque.
06:55 J'ai des souvenirs très heureux,
06:57 et très différents de la lectrice,
07:00 qui était absolument merveilleuse,
07:02 des Valseuses qui étaient très, très, très épiques.
07:05 C'est la grande époque.
07:07 Dans le trio, le trio conformé.
07:09 Il a pu être encombrant, ce film ?
07:11 De quelle façon ?
07:12 Je ne sais pas, est-ce qu'on vous en a trop parlé ?
07:14 Est-ce que vous avez dû trop le porter ?
07:16 On m'en a beaucoup parlé, oui.
07:18 Non, il n'est pas encombrant.
07:21 Des fois, je pense qu'il y a des films plus encombrants,
07:24 quand ça s'arrête définitivement.
07:26 Quand quelqu'un vous dit "Ah, les Valseuses",
07:29 c'est toujours "Ah, les Valseuses".
07:31 C'était "Jeux interdits", Brigitte Fossé.
07:34 Ça revient toujours au même.
07:35 Si on savait ça, à ce moment-là,
07:37 peut-être que ça serait plus compliqué.
07:39 Mais bon, qu'est-ce qu'on est en train de se dire ?
07:41 On est en train de se dire qu'on va faire une petite pause.
07:43 On va faire une petite pause de pause.
07:44 On va se rejoindre avec Mimouz,
07:45 qui sera "Consensus aux Enfers", ce soir à 21h10.
07:47 Et qui mérite, messieurs, dames de l'Académie de cinéma,
07:49 un César Donner, s'il vous plaît ?
07:51 Carrément.
07:52 Allez, pub, on revient.

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