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Aujourd'hui dans "On marche sur la tête", Cyril Hanouna reçoit Georges Salinas, directeur du Groupe de Sécurité du président de la République et Jo Querry, ancien patron de la Brigade de Recherche et d’Intervention (BRI), ou ils se livrent sur leurs affaires et interventions majeures durant leurs carrières.
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Transcription
00:00Europe 1, 16h-18h, on marche sur la tête. Cyril Hanouna.
00:05On est très heureux aujourd'hui à 16h32 d'être sur Europe 1 déjà, d'être à vos côtés.
00:09Vous pouvez nous appeler 01 80 20 39 21 pour poser toutes les questions que vous voulez bien entendu.
00:14On est avec Olivier Dartigold, Gauthier Lebray, Valérie Benahim.
00:17Il y a Fabien Lecoeuvre qui est parti, je crois qu'il avait un bowling entre 16h et 18h.
00:23Il va revenir incessamment sous peu.
00:25Et on est très heureux aujourd'hui parce qu'on reçoit deux personnes qui nous passionnent
00:29et leur métier nous passionne.
00:31Et c'est vrai que je suis très heureux de les avoir.
00:33Georges Salinas, directeur du groupe de sécurité du Président de la République et ancien de la BRI.
00:37Avec ce livre, par le verbe, par le glaive, on va en parler dans un instant, c'est un polar.
00:41Merci Georges Salinas d'être avec nous.
00:43Merci de nous recevoir.
00:44Merci de prendre le temps parce que c'est vrai que vous bossez beaucoup.
00:47Effectivement, on n'a pas le temps de chômer.
00:50Il est avec nous alors aussi, c'est un très grand aussi.
00:53Joe Carey qui est avec nous, ancien patron de la BRI.
00:56Et c'est vrai que vous avez vraiment des physiques de film.
00:59Franchement, on a l'impression d'être dans un polar quand on vous voit.
01:03C'est incroyable, c'est fou.
01:06Vous avez le physique de l'emploi en tout cas.
01:09On vous l'a déjà dit ou pas ?
01:11On essaie de ne pas l'avoir quand on est à la BRI.
01:14Parfois c'est compliqué.
01:16Vous êtes voyous ou parrains du milieu ?
01:18Non, non, non.
01:20Il y a une façon de se tenir, il y a une posture.
01:22Il y a quelque chose de l'ordre de la force tranquille.
01:27Est-ce que je peux vous demander votre âge Joe Carey ?
01:29Mon âge ? 78 ans.
01:31C'est incroyable.
01:33Franchement, c'est incroyable.
01:35Vous en faites 15 de moins.
01:38C'est gentil, ça me traite très bien.
01:40Je vous le dirai à ma femme.
01:42Franchement, c'est incroyable.
01:44Georges, je le connais, je l'ai déjà vu, il est incroyable.
01:47Georges Salinas, vous avez toujours le sourire.
01:49J'ai l'impression que ça va toujours.
01:51Vous essayez de garder le sourire.
01:53J'essaie de garder le sourire, oui.
01:55Parce qu'on fait assez de choses sérieuses.
01:57Pour pouvoir profiter un petit peu.
02:00Et prendre un peu de recul sur toutes les choses sérieuses qu'on fait.
02:03Alors, on va revenir bien sûr.
02:05On va mettre la lumière sur la BRI forcément.
02:08Et puis on va en parler.
02:10Parce que c'est vrai qu'il y a le match France-Israël qui arrive demain.
02:13Et c'est sous haute tension, c'est un truc de fou.
02:164000 policiers pour 20 000 spectateurs.
02:18Emmanuel Macron, il sera.
02:19Nicolas Sarkozy, il sera.
02:21François Hollande ne devait pas y aller.
02:22Comme il a appris qu'il y avait un buffet et des meufs, il y va finalement.
02:25Au début, il avait dit non.
02:28Il y a un buffet, il y a des meufs.
02:30Je vais peut-être passer alors.
02:31C'est bon, tu mets la cravate, c'est bon.
02:33Souvent, il a d'autres choses à faire.
02:34Le 11 novembre, il y avait Nicolas Sarkozy.
02:36Il n'était pas là pour l'armistice.
02:37Là, Nicolas Sarkozy y va.
02:39Forcément, les journalistes l'appellent pour lui demander
02:41est-ce que vous y serez ?
02:42Il dit, j'ai autre chose à faire.
02:44François Hollande, puisqu'on en parle souvent sur cette antenne,
02:47a accepté l'accord du nouveau Front Populaire.
02:49Il s'est fait huer à la soirée du Crif
02:51en hommage aux victimes et aux otages pour le 7 octobre.
02:55Je l'interprétais déjà comme ça.
02:57Son refus d'y aller en se disant, je vais être mal reçu
03:00parce que forcément, avec le nouveau Front Populaire
03:02et avec mon alliance avec LFI, ça va être compliqué.
03:04Donc là, revirement, il y sera.
03:06Il est toujours là où on ne l'attend pas, François Hollande.
03:09C'est très positif qu'il y ait tout le monde.
03:12On parlera de ça tout à l'heure.
03:14Mais bon, François Hollande, c'est ça sa force.
03:16Il est toujours là où on ne l'attend pas.
03:17Vous le croyez à l'Elysée, il est à la boulangerie.
03:19Vous le croyez en voiture, il est sur un scooter.
03:21Au moins, là, il y est, le symbole est important.
03:23Bien sûr, c'est parce qu'on aime bien le taquiner.
03:25Il aime bien rigoler, lui, en plus.
03:27C'est le ressort de sa participation.
03:29C'est les grosses.
03:30C'est ça.
03:31D'ailleurs, Georges Salinas, vous avez démarré
03:33la Sécurité des Présidents avec Emmanuel Macron.
03:36Vous y étiez avant ?
03:37Non, j'ai commencé avec Emmanuel Macron.
03:39Avant, j'étais au SDLP et avant à la BRI.
03:42Comment vous avez rejoint Emmanuel Macron ?
03:45D'abord, j'ai rejoint parce que j'ai quitté la BRI
03:49pour aller au SDLP et j'y étais depuis quelques mois.
03:51Il se trouve qu'il y a eu quelques événements malheureux
03:55au niveau de la présidence, au niveau de la protection.
04:00Il y avait un inconnu qui était rentré ?
04:02La GIFT.
04:03Il y a eu la GIFT, il y a eu l'épidémie aussi.
04:05C'est surtout l'affaire médiatique de Benalla
04:08qui a fait qu'il y a eu des changements
04:11qui ont été demandés.
04:13Il se trouve qu'à ce moment-là,
04:15j'avais un petit peu les cases qui correspondaient.
04:19On m'a demandé d'être volontaire
04:21et c'est comme ça que je me suis présenté.
04:24On n'y va pas comme ça.
04:27On est reçu, on est casté.
04:29On est reçu par toutes les autres autorités de l'Élysée.
04:32Et en dernier ressort,
04:34on est reçu par le président lui-même
04:37qui veut choisir aussi la personne
04:39qui va s'occuper de sa sécurité.
04:41C'est normal.
04:42Et ça a tout de suite matché ?
04:44Ça fait six ans que je suis là.
04:46Je suis dans ma sixième année.
04:48Vous allez aller au bout ?
04:50Je ne sais pas.
04:51Parce que ça, c'est des métiers
04:53où on sait qu'on a un allure qui est parfois importante.
04:57On sait tous qu'on est sur un siège éjectable
05:00parce qu'on peut avoir un problème.
05:03Mais on reste humble.
05:05C'est pour ça qu'on reste très humble
05:07dans notre mission,
05:08sachant que même si elle est très importante,
05:10on fait attention.
05:11On va parler de la BRI avec Jo Kery aussi
05:14et avec Georges Salinas.
05:15Je vous appelle Jo.
05:17Quelles sont les missions spécifiques de la BRI ?
05:21On parle souvent de la BRI,
05:22on parle souvent du RAID.
05:23Je sais qu'on peut déjà dire
05:24la différence entre le RAID et la BRI.
05:27Au départ, la BRI a été créée il y a maintenant 60 ans
05:30pour lutter contre le grand banditisme.
05:32A l'époque, dans les années 64,
05:34c'était le grand banditisme
05:35qui était le problème numéro un.
05:36Les gens allaient servir dans les banques,
05:38les banques n'étaient pas protégées,
05:39il y avait des gangs bien organisés
05:41et les types allaient servir,
05:42c'est là qu'on prenait de l'argent.
05:43Aujourd'hui, c'est la drogue
05:45et le deuxième fléau, c'est le terrorisme.
05:48Mais quand la BRI a été créée,
05:49c'était pour intervenir en flagrant délit
05:51sur des individus qu'il était difficile d'attraper
05:54sur enquête
05:55parce que l'épreuve était difficile à réunir.
06:00Donc la BRI, c'était le flag.
06:03On surveillait des gens,
06:04on les prenait en amont,
06:05on savait que c'était des braqueurs d'habitude
06:06pour les interpeller juste après le braquage.
06:08A l'époque, l'association de malfaiteurs n'existait pas
06:10donc il fallait intervenir vraiment à chaud.
06:12C'était assez sportif.
06:13Donc la spécificité de ce service,
06:16c'est de faire des filatures,
06:17des surveillances et d'intervenir.
06:19Alors qu'un service comme le RAID d'aujourd'hui
06:21fait uniquement de l'intervention.
06:23Exactement.
06:24Par exemple, je me rappelle,
06:26j'allais souvent voir le RAID.
06:28Le RAID me disait
06:29qu'on a parfois une intervention par an.
06:31C'est-à-dire que c'est très rare.
06:32Et en fait, on s'entraîne toute l'année
06:34mais on a une intervention,
06:36deux interventions par an.
06:38Il est vrai aussi qu'avec la création
06:40de groupes régionaux du RAID,
06:42avec des policiers très compétents,
06:44quand il y a une urgence dans les grandes villes
06:46ou dans les environs,
06:47on envoie le RAID local,
06:49c'est j'ose dire,
06:50avant de faire intervenir le RAID national.
06:52Mais quand le RAID intervient
06:53une fois de temps en temps,
06:54comme le dit le patron du RAID,
06:56ils sont intervenus à Neuilly
06:58sur l'affaire Human Bomb.
06:59C'était une intervention exceptionnelle.
07:01Ça fait partie des interventions uniques
07:03comme le Bataclan
07:05avec Salinas et Olmy.
07:07Justement, on va en parler dans un instant.
07:09Libère Cacher aussi.
07:11Et rendons hommage aussi à nos amis gendarmes.
07:13En 1994, l'Airbus à Marseille.
07:15Ce sont des situations uniques.
07:17C'est vraiment ce qu'il y a de plus difficile à réaliser.
07:20Réaliser, qui a été extrêmement bien réalisé.
07:22On reste avec nous,
07:23on va en parler dans un instant.
07:24J'aimerais qu'on parle également de Jacques Mérine
07:26parce que vous avez participé à la TRAC de Jacques Mérine.
07:28On va en parler dans un instant
07:29et on parlera forcément du Bataclan
07:31avec Georges Salinas et Joquerie.
07:34A tout de suite sur Europe 1.
07:40Ils sont avec nous.
07:41Il y a Georges Salinas,
07:42directeur du groupe de sécurité du président de la République
07:44qui est ancien de la BRI
07:45et Joquerie qui est avec nous,
07:46ancien patron de la brigade de recherche et d'intervention
07:48bien sûr à la BRI.
07:49Merci également à Dartigold d'être là.
07:51Merci à Gauthier Leroy.
07:52Merci Valérie Benaym.
07:53Et merci à Fabien Lecoeuf
07:54qu'on retrouvera dans un instant.
07:55Pour l'instant, vous pouvez aller faire un tour.
07:57Comme vous voulez.
07:58Si vous avez des gens à voir.
07:59Si vous avez des rendez-vous.
08:03Il va rebondir sur ce qu'on dit.
08:05Fabien Lecoeuf, c'est une encyclopédie.
08:07Tu as vu ce qu'a dit son ex hier dans l'émission ?
08:09Oui, qu'elle le trouvait extrêmement cultivé.
08:13Je raconterai tout à l'heure la sécurité dans Paris.
08:15C'est depuis 1840.
08:16Je vous expliquerai pourquoi.
08:18Merci, excusez-nous.
08:19C'est le père Foural.
08:20Il fait des énigmes maintenant.
08:22Il est incroyable ce mec.
08:24Merci en tout cas Georges Salinas et Joquerie
08:26d'être avec nous.
08:27Joquerie, vous avez participé à la traque de Jacques Mérine.
08:29Est-ce que vous pouvez nous raconter un peu ?
08:33Même ceux qui ne connaissent pas avec les films.
08:35C'est vrai qu'avec les deux films, tout le monde connaît Jacques Mérine.
08:40Quand Mérine s'échappe de la prison de la santé,
08:42on met un an et demi avant de lui mettre, si j'ose dire, la main dessus.
08:45Porte de Clignancourt.
08:46Pendant un an et demi, il nous a menés par le bout du nez.
08:49Il nous a tournés en ridicule, il faut le dire clairement.
08:51Il a manipulé les médias.
08:53Ce n'est pas les médias qui utilisaient Mestrine.
08:56Moi je dis Mestrine.
08:58Moi je préfère dire Mestrine aussi en plus.
09:00Mais c'est Mestrine qui manipulait les médias,
09:02qui était à la recherche de scoops.
09:04Et finalement, on a quand même réussi à l'interpeller
09:07par l'intermédiaire.
09:09On est remonté sur lui grâce à son complice,
09:12Boer, qui était en prison,
09:14qui avait une visiteuse de prison qui s'appelait Jeindra,
09:16qu'on avait identifiée.
09:18On a appris qu'elle avait un véhicule
09:20assuré à la MAIF.
09:22On a retrouvé le numéro de sa voiture.
09:24On a recherché, il n'y avait pas d'informatique à l'époque,
09:26c'était des fichiers manuels.
09:28Le numéro de la voiture dans Paris, on a vu qu'elle était
09:30souvent verbalisée pour stationnement
09:32aux alentours de la rue Saint-Lazare.
09:35On a patrouillé les environs,
09:37on est tombé sur la bagnole,
09:39on a planqué sur la voiture,
09:41on a vu arriver Jeindra,
09:43son domicile, qu'on a mis sur écoute,
09:45et un jour Mestrine a téléphoné à son copain Boer,
09:48et on a compris que c'était Mestrine,
09:50une planque qui nous a amené jusqu'à la rue Béliard.
09:52Exactement.
09:54Je vous le dis, Jokéry,
09:56il y a chez les jeunes,
09:58aujourd'hui, quand même, une fascination
10:00pour Mestrine, et il semble
10:02pour tout le monde sympathique. On a l'impression que c'est vrai
10:04que tout le monde... Non mais je vous jure que c'est vrai !
10:06Tout le monde dit
10:08Jacques Mestrine, on l'aimait, on l'aimait bien.
10:10Les jeunes, je pense, aiment
10:12Jacques Mestrine, même s'ils ne le connaissaient pas.
10:14Est-ce que vous, à un moment,
10:16est-ce que vous êtes arrivé à un moment de vous dire
10:18c'est vrai que j'aime bien ce gars,
10:20vous étiez vraiment dans le truc,
10:22vous étiez quelqu'un de dangereux,
10:24vous n'étiez pas comme l'opinion publique.
10:26C'est vrai que Mestrine...
10:28Il se faisait passer pendant un temps très romanesque.
10:30C'est ça.
10:32C'est un peu Arsène Lupin, dans un autre genre.
10:34Il a une bonne image, c'est ça qui est fou.
10:36On oublie qu'il était violent, Mestrine.
10:38Mestrine était violent.
10:40Comme vous pouvez l'imaginer, je ne vais pas faire
10:42l'apologie de Mestrine.
10:44Je vais vous élivrer son pédigré très rapidement.
10:46Plusieurs assassinats.
10:48Enlèvement d'un journaliste de Minute
10:50qu'il emmène avec son copain Bauer
10:52au nord de Paris.
10:54Il le torture, il l'humilie.
10:56Il lui met deux balles dans la peau
10:58et il le laisse pour mort.
11:00Il a vécu avec trois femmes
11:02dont la dernière, Sylvia Jean-Jacques.
11:04Tout était frappé.
11:06J'ouvre d'ailleurs une parenthèse,
11:08le film de Richet qui reprend la vie de Mestrine
11:10fait apparaître cette violence conjugale.
11:12Aujourd'hui, personne ne lui pardonnerait ça.
11:14Et cela dit,
11:16sans compter évidemment
11:18les ouvertures de feu
11:20à l'occasion de certains braquages
11:22où il a ouvert le feu sur les policiers
11:24qui intervenaient au mépris
11:26de la sécurité des gens
11:28qui étaient dans le casino.
11:30Il aurait pu tuer des personnes.
11:32C'est un fou furieux qui ne pensait qu'à lui.
11:34Vraiment un fou furieux, un dingue,
11:36un cinglé.
11:38Pourquoi est-ce qu'on n'arrive pas
11:40à détruire cette image ?
11:42D'une part parce que
11:44la presse l'avait bien encensé à l'époque
11:46et c'est resté dans l'esprit de tout le monde.
11:48On voit les photos publiées par certains journaux
11:50déguisés, il échappa à la police.
11:52Les conférences de presse sauvages
11:54qu'il faisait dans les appartements.
11:56En plus, il nous a nargués
11:58pendant un an et demi.
12:00Ça fait toujours rigoler quand
12:02le gendarme se fait rouler dans la farine
12:04par guignol. Sauf que là, c'est pas guignol.
12:06Et puis le deuxième point
12:08qui n'est pas en notre faveur, mais ce sont les circonstances,
12:10c'est qu'il a été abattu
12:12Place Clignancourt. On a un pare-brise
12:14avec 22 impacts.
12:16S'il avait été abattu avec des revolvers
12:18et non pas avec des fusils, ça aurait peut-être
12:20eu une autre
12:22connotation visuelle,
12:24médiatique.
12:26C'est bien de rappeler son pédigré.
12:28Exactement.
12:30On peut nous reprocher tout ce qu'on veut, on s'en fout.
12:32Nous, on a notre conscience
12:34pour nous. On n'a pas d'état d'âme.
12:36Mais il faut quand même rappeler
12:38que c'était pas un saint.
12:40Que c'était vraiment un sale mec.
12:42Merci. Georges Salinas, j'aimerais qu'on vienne
12:44sur votre livre, surtout
12:46aujourd'hui. On est le 13 novembre
12:48et c'est vrai que c'est un polar. Il faut le dire
12:50et c'est vrai que vous racontez
12:52l'histoire du chef de la BRI qui doit enfiler
12:54son gilet
12:56pare-balles et aller
12:58au Bataclan.
13:00C'est vrai que j'aimerais que vous nous racontiez un petit peu
13:02pour nos auditeurs aussi qui nous écoutent à 16h47
13:04sur Europe 1. C'est vrai que
13:06c'est un polar mais bien sûr
13:08on reconnait...
13:10C'est un polar inspiré.
13:12Très très inspiré même.
13:14Plus qu'inspiré.
13:16Georges, j'aimerais que vous nous racontiez un petit peu
13:18ce moment-là aussi pour nos auditeurs.
13:20C'est un moment qui nous a marqués tous
13:22et bien évidemment au niveau des policiers
13:24ça a été un moment unique.
13:26On s'était préparés
13:28au pire. On avait déjà vécu
13:30Hypercacher. C'est un service
13:32comme le rappelément Joe
13:34qui pratique aussi
13:36le grand bonditisme et une semaine avant
13:38le Bataclan on avait fait une opération
13:40sur un enlèvement avec une fusillade
13:42donc on a quand même l'habitude de la grande
13:44violence. Là
13:46on n'était pas partis pour
13:48avoir cette scène de guerre.
13:50Moi-même à mon niveau
13:52j'étais chez moi dans ma maison de campagne
13:54tranquillement et puis
13:56j'ai été appelé tout simplement par des
13:58gens qui sont spécialisés dans les explosifs
14:00qui m'ont appelé parce qu'il y avait
14:02des explosions au Stade de France. Une première
14:04sur laquelle on a pensé dans un premier
14:06temps que c'était peut-être
14:08un accident. Il y a plein
14:10de baraques à frites, ce genre de choses.
14:12Une bouteille de gaz qui a explosé, on ne sait pas.
14:14La deuxième explosion on a compris
14:16que là c'était plus du tout
14:18la même chose.
14:20Cette zone est
14:22normalement d'intervention. Il y avait une zone
14:24de partage d'intervention qui était plutôt pour l'ORED
14:26à Saint-Denis.
14:28Donc on a laissé l'ORED prendre la main
14:30sur Saint-Denis parce qu'il fallait aller là-bas
14:32et nous on s'est quand même mis en endroit de marche
14:34et très rapidement il y a eu
14:36les fusillades
14:38sur les terrasses
14:40de cafés. Donc à partir de là
14:42on a tous compris qu'on subissait
14:44une attaque de masse et là
14:46moi je suis rentré
14:48je l'ai assez dit très très vite
14:50puisque j'ai mis 23 minutes pour faire 60
14:52kilomètres et j'étais avec
14:54mon épouse puisqu'on était partis
14:56se reposer à la maison de campagne. Donc je l'ai
14:58détréché sur le trottoir
15:00en la laissant comme ça désemparé
15:02et puis je suis allé au service et là
15:04entre temps j'ai eu un peu
15:06tous les renseignements qui me tombaient
15:08petit à petit des fusillades
15:10du nombre de morts importants qu'il y avait
15:12un peu partout dans Paris.
15:14A partir de là
15:16on sait qu'on a un boulot à faire
15:18donc une première partie de l'abbayerie
15:20était partie déjà d'abord sur les terrasses
15:22et ensuite ça se passait au Bataclan.
15:24Donc moi j'ai rejoint
15:26mon chef de l'époque Christophe Molmy
15:28qui était avec une partie de l'équipe
15:30j'ai ramené tout le reste de l'équipe
15:32j'ai ramené le fameux bouclier
15:34qui s'est fait mitrailler
15:36et on a monté une opération ensuite au Bataclan
15:38quand on est arrivé
15:40la situation était un peu figée
15:42parce qu'on avait ce
15:44commissaire de police
15:46accompagné de son chauffeur qui était rentré
15:48de la Bac Nuit
15:50et qui finalement avait neutralisé un des terroristes
15:52enfin en lui tirant dessus
15:54le gars s'était fait sauter, le terroriste
15:56et on avait donc
15:58on ne savait pas trop exactement
16:00combien il y avait de terroristes encore dedans
16:02d'ailleurs quand on arrive
16:04la communication est compliquée parce que c'est quand même le chaos
16:06et on ne sait pas trop
16:08quand on demande aux policiers qui sont intervenus
16:10combien il y en a encore de terroristes
16:12personne ne peut nous répondre
16:14et il y en a même qui nous disent peut-être qu'il n'y a plus personne
16:16donc on est rentré un petit peu là-dedans
16:18en voyant bien évidemment
16:20les cadavres
16:22il y avait beaucoup de gens aussi
16:24qui étaient au sol
16:26et assez rapidement on a compris qu'il y avait aussi des gens
16:28qui étaient couchés tout simplement
16:30qui se protégeaient
16:32donc la première chose à faire c'était d'évacuer
16:34les valides
16:36donc c'est pour ça qu'il y a eu une polémique un petit peu sur le temps
16:38mais moi j'ai pris la décision
16:40et puis Christophe
16:42qui était avec moi, était tout à fait d'accord
16:44il fallait
16:46si on montait une opération, il fallait sortir tous les gens valides
16:48pour ne pas avoir de blessés en plus
16:50donc il fallait prendre le temps de le faire
16:52et donc on a fait évacuer les gens par tout moyen
16:54alors on a fait rentrer des policiers
16:56qui se sont servis
16:58de brancards, parfois même
17:00de barrières au banc parce qu'il n'y en avait pas assez
17:02et on chargeait les gens comme ça
17:04et puis
17:06le travail petit à petit a été fait
17:08c'est-à-dire qu'on a réussi à évacuer
17:10tous les gens qui étaient valides
17:12les blessés
17:14et pour en arriver qu'aux otages
17:16qui se trouvaient à l'étage
17:18et puis les morts
17:20et là
17:22on a eu un contact et on a compris
17:24qu'il restait deux terroristes à minimum
17:26qui étaient à l'étage
17:28et on a monté une opération
17:30cette opération c'était de les neutraliser
17:32alors on a essayé de négocier, il faut le savoir
17:34on fait toujours des négociations
17:36même dans des cas les plus difficiles
17:38le titre du bouquin
17:40c'est la devise de la BRI
17:42c'est par le verbe, par le glaive
17:44le verbe ça veut bien dire que
17:46on essaie par tout moyen
17:48on utilise tout le moyen
17:50parce qu'on est des policiers
17:52on n'est pas des
17:54mercenaires
17:56on est là pour essayer de régler une situation
17:58et si on peut arrêter des gens on le fait
18:00et puis le glaive c'est parce que
18:02quand on ne peut plus rien faire et qu'on n'a plus le choix
18:04et bien on utilise le glaive
18:06et donc en l'occurrence après avoir
18:08utilisé beaucoup le verbe
18:10on s'est aperçu que
18:12on le travaillait en même temps
18:14on a travaillé déjà le glaive
18:16donc en général on fait des
18:18opérations qui sont
18:20d'abord d'urgence quand on arrive parce qu'on ne sait pas trop où on va
18:22et à la différence
18:24d'ailleurs d'un service
18:26d'intervention militaire qui
18:28prépare une opération et qui a les plans
18:30et qui sait ce qu'il va faire et qui a un objectif
18:32nous quand on arrive on découvre
18:34la situation et après il faut travailler
18:36avec beaucoup d'urgence
18:38beaucoup de rapidité donc ça les gens sont
18:40habitués à travailler
18:42sur ce genre de méthode de travail
18:44et on a monté
18:46un plan beaucoup plus élaboré
18:48et à partir du moment où on a eu
18:50l'autorisation qu'on a eu très très vite
18:52par rapport à Hyper Cacher où ça a mis
18:54beaucoup plus de temps, je crois que pour Hyper Cacher
18:56on avait mis 45 minutes à nous donner l'autorisation
18:58là pour le Bataclan
19:00je crois que la décision a été prise
19:02tout de suite et on est passé à l'assaut
19:04cet assaut
19:06ça a été raconté
19:08un nombre de fois important, on a donné
19:10l'assaut sur les deux endroits du balcon
19:12il y avait deux parties
19:14et les terroristes étaient
19:16surtout sur une partie, de l'autre côté il y avait beaucoup d'otages
19:18et à partir de là
19:20les terroristes se sont défendus
19:22ils nous ont mitraillés, le fameux bouclier
19:24a pris une trentaine d'impact
19:26on a eu, comme c'était
19:28un couloir,
19:30on a eu un gars de chez nous qui a été touché
19:32c'était le sixième de la colonne, parce qu'il y avait
19:34les balles partaient en ricochet
19:36et on a continué à avancer, on a perdu notre bouclier
19:38parce que ça tirait dans tous les sens
19:40donc nous, on n'a pas
19:42beaucoup ouvert le feu
19:44une dizaine de coups
19:46et on a abattu le premier terroriste
19:48et ce terroriste là, enfin
19:50les deux qui restaient, celui-là s'est fait
19:52exploser
19:54et il a blasté le deuxième
19:56et là on est intervenu
19:58et on l'a neutralisé
20:00Georges Salinas, par le verbe, par le glaive, vous restez avec nous
20:02sur Europe 1
20:04Jo Kery reste avec nous également
20:06de la BRI, on va parler du match
20:08de demain, sous haute surveillance
20:10et tiens, je vous pose la question
20:12018203921
20:14Mathilde Pannot de la LFI disait qu'il fallait annuler
20:16le match, qu'est-ce que vous en pensez ? Dites-nous ce que vous en pensez
20:18sur Europe 1, 018203921
20:20à tout de suite
20:22On marche sur la tête
20:24Cyril Hanouna
20:26Et nous sommes sur Europe 1 avec Georges Salinas
20:28directeur du groupe de sécurité du président
20:30de la République et ancien de la BRI
20:32et Jo Kery, ancien patron de la BRI
20:34demain, match sous haute surveillance
20:36bien entendu, France-Israël
20:38il y a eu tellement de commentaires
20:40sur ce match, tout le monde est allé
20:42de son commentaire, de son idée
20:44il y a Julien Audoul qui a dit qu'il fallait le faire en Corse
20:46il y a Mathilde Pannot qui a dit qu'il ne fallait pas le faire du tout
20:48il y a François Hollande qui a dit qu'il n'y allait pas
20:50après il a dit qu'il y allait, Emmanuel Macron y va
20:52Nicolas Sarkozy y va
20:54et c'est vrai que c'est le sujet
20:56du moment, alors que d'une part
20:58ça devait être juste quand même une rencontre sportive
21:00et moi je ne supporte pas
21:02pour moi le sport
21:04il y en a eu un débat d'ailleurs là-dessus
21:06et il y a plein de monde qui disait
21:08le sport c'est politique, je ne suis pas d'accord
21:10au contraire, le sport c'est l'endroit
21:12où tout le monde se rencontre, où tout le monde se retrouve
21:14et où justement
21:16on s'en fout, le sport
21:18tous les sportifs vous le diront
21:20eux ils ne pensent pas à la politique
21:22d'ailleurs tous les sportifs qui sont rentrés dans la politique, on l'a vu
21:24Kylian Mbappé qui a donné son avis
21:26lors des législatives
21:28on a vu sa cote de popularité
21:30elle a chuté
21:32mais le sport ça doit rester le sport
21:34et c'est vrai que c'est fou que le sujet du moment
21:36ce soit ce France-Israël
21:38c'est absolument incroyable
21:40du côté de la LFI
21:42ils ne parlent que de ça
21:44ils en ont fait un sujet
21:46ils en ont fait un sujet, exactement
21:48appelez-nous 0180 20 39 21
21:50Mathilde Pannot propose d'annuler le match
21:52dites-nous ce que vous en pensez
21:54j'aimerais d'abord avoir l'avis de
21:56Joe Carey, ancien patron de la BRI
21:58qu'est-ce que vous dites
22:00de tout ce qui se passe autour de ce match
22:02alors tout d'abord
22:04un petit rappel en arrière
22:06j'ai été chargé de la sécurité de la coupe du monde
22:08de foot en 98
22:10donc je connais ce milieu, on a travaillé
22:12sur des matchs extrêmement sensibles
22:14on avait eu quand même des situations un petit peu compliquées
22:16dont un Angleterre-Argentine
22:18en pleine guerre des Malouines
22:20ou un Etats-Unis-Iran
22:22à Lyon, bref
22:24ce que j'en pense c'est que
22:26ce match doit se tenir, bien évidemment
22:28ça aurait été une erreur
22:30un renoncement politique
22:32inacceptable
22:34que d'annuler ce match, ou même
22:36le déplacer ou le faire jouer
22:38je ne sais où, chez les Inuits
22:40ou dans n'importe quel
22:42coin du globe, donc il fallait que ce match
22:44se tienne, après évidemment
22:46le risque est réel, non seulement
22:48en termes d'ordre public, mais également
22:50au plan du terrorisme, c'est une occasion
22:52pour certaines personnes
22:54malveillantes de commettre
22:56une action violente, alors le dispositif
22:58peut paraître surdimensionné
23:00puisqu'il y aura quasiment un flic
23:02et un agent de sécurité
23:04pour 4 ou 5 personnes
23:06un policier pour 5 spectateurs
23:08ok, c'est triste
23:10après je crois qu'il faut présenter une carte d'identité
23:12enfin, il y a plusieurs niveaux de contrôle
23:14c'est plus du plaisir, ça c'est clair
23:16moi-même j'ai renoncé à y aller
23:18je pouvais aller voir ce match
23:20j'ai laissé tomber parce que je trouve que
23:22c'est un plaisir, ça n'a aucun sens
23:24c'est plus devenu pour moi un acte politique
23:26il faut que le match se tienne
23:28plutôt qu'un événement sportif et convivial et festif
23:30on est assez d'accord
23:32alors justement, Georges Salinas
23:34vous allez y aller, puisque vous serez avec le président
23:36de la république
23:38quand vous voyez tout ce random
23:40autour de ce match, vous vous dites quoi ?
23:42je me dis que
23:44c'est toujours
23:46compliqué
23:48on a vécu
23:50énormément d'événements
23:52et on est allé dans des endroits
23:54et on a fait plusieurs matchs aussi parfois compliqués
23:58c'est embêtant ?
24:00humainement pour moi
24:02je suis un petit peu du même avis que Jo
24:04je considère que c'est un événement sportif
24:06et qu'on ne devrait pas le politiser
24:08pour la suite
24:10il est évident que
24:12on est obligé de prendre des mesures de sécurité exceptionnelles
24:14donc c'est clair que ça sera un bunker
24:16donc la préfecture de police
24:18a fait le boulot
24:20et nous en tant que
24:22avec le président
24:24on va rentrer dans ce dispositif
24:26pour soutenir cet événement
24:28quel regard vous portez sur ce qui s'est passé
24:30justement aux abords du match à Amsterdam
24:32la police a été débordée
24:34ils ne l'ont pas anticipé
24:36ils ont laissé faire
24:38quel regard vous portez là dessus ?
24:40je n'ai pas le retour d'expérience des Pays-Bas
24:42j'ai juste entendu quelques responsables politiques
24:44qui ont parlé de ce qui s'était passé
24:46il est clair que
24:48on a quand même des habitudes
24:50en France
24:52d'événements
24:54de gestion de foule
24:56on sort des Jeux Olympiques
24:58donc on a montré
25:00un savoir-faire et on savait gérer
25:02les foules
25:04donc je pense qu'on est un pays
25:06qui a une grosse expérience
25:08sur le maintien de l'ordre
25:10et les services d'ordre
25:12il est clair que d'autres pays qui ne l'ont pas
25:14et moi je le vois à travers tous les déplacements
25:16qu'on fait dans le monde
25:18on a des pays où on sent que ce n'est pas du tout
25:20la même expérience, ce n'est pas les mêmes méthodes
25:22et parfois on est même surpris
25:24par le fait que
25:26nous on n'aurait jamais fait comme ça
25:28vous renforcez la sécurité du Président
25:30demain lors d'un match aussi sensible ?
25:32ou c'est une sécurité classique en cas de déplacement du Président ?
25:34alors je ne vais pas vous parler du dispositif
25:36donc je ne vous dirai pas
25:38clairement
25:40ce qui est sûr c'est qu'il y aura un dispositif
25:42qui sera bien évidemment
25:44au niveau
25:46d'un déplacement d'un Président
25:48donc
25:50après les gens
25:52sont extrêmement inquiets
25:54de ce qui va se passer aux abords du stade plus que dans le stade
25:56c'est ce qui se dit, les gens disent
25:58dans les transports, aux abords du stade
26:00avant et après
26:02c'est plus avant et après qui inquiète
26:04plus que lors du match
26:06et dans l'enceinte du stade
26:08c'est ce qui ressort, on est d'accord
26:10la préfecture de police
26:12c'est la préfecture de police qui va faire le boulot
26:14elle a présenté
26:16son plan d'action
26:18je crois que le préfet de police est intervenu
26:20il y a un peu
26:22et je crois qu'on peut lui faire confiance
26:24il a déjà démontré toutes ses capacités
26:26Nunez, préfet de légende
26:28avec les Jeux Olympiques
26:30la question est de savoir combien
26:32il y aura de supporters israéliens
26:34il va y en avoir peu
26:36parce qu'en réalité ce sont eux qui sont visibles
26:38et s'il n'y a pas de supporters
26:40ça va faciliter la situation
26:42sachant qu'Israël a déjà demandé à ses ressortissants
26:44de ne pas assister au match
26:460,1, 80, 20, 39, 21
26:48vous nous dites ce que vous en pensez
26:50je voudrais qu'on dise au revoir à Georges Salinas
26:52il va rester avec nous jusqu'à 17h30
26:5417h23, je vous libère
26:56et je voudrais qu'on revienne sur cette phrase
26:58vous avez déclaré
27:00c'est parfois dans les déplacements qui paraissent le moins dangereux
27:02ou les plus anodins, qu'on peut avoir des problèmes
27:04vous allez nous en parler dans un instant
27:06Europe 1, 16h18
27:08on marche sur la tête
27:10Cyril Hanouna
27:12merci d'être là, 17h11, on est en direct sur Europe 1
27:140,1, 80, 20, 39, 21
27:16on va prendre beaucoup d'auditeurs dans un instant pour parler du match
27:18France-Israël, est-ce que vous pensez
27:20comme Mathilde Pannot, vous qu'il fallait annuler le match
27:22nous pas du tout, on pense que c'est très bien
27:24au contraire, ce match doit se jouer
27:26et il doit se jouer au stade de France comme prévu
27:28enfin c'est mon avis, après bien entendu
27:30vous donnez votre avis au 0,1, 80, 20, 39, 21
27:32sur Europe 1, Georges Salinas est avec nous
27:34il sera demain bien entendu avec le Président de la République
27:36puisqu'il est chargé de sa sécurité
27:38et vous êtes un ancien de la BRI
27:40et Joe Carey est avec nous
27:42également, c'est un patron de la BRI
27:44juste Georges Salinas, il y avait une question de Gauthier Lebray
27:46il y a un instant
27:48oui, en 2021, Emmanuel Macron est giflé
27:50en marge d'un déplacement, vous êtes présent
27:52à ce moment là, comment ça se passe
27:54au moment où il est giflé, mettre hors d'état de nuire
27:56évidemment celui qui a fait ça
27:58et évacuer le Président de cette scène
28:00d'accord, merci de vous poser la question
28:02on vous l'a déjà posé ?
28:04je crois que c'est la 20ème fois
28:06donc je vais répéter à peu près la même chose
28:08ce qui est sûr c'est que
28:10les Présidents, il y a une tradition républicaine
28:12qui est claire
28:14et qui est une tradition française
28:16les Présidents vont au contact
28:18ça s'est toujours fait et ça ne changera pas
28:20nous on adapte
28:22un service de sécurité
28:24pour qu'ils puissent justement aller au contact
28:26d'une population, pour qu'ils puissent discuter
28:28parce que c'est sa volonté
28:30et nous on doit s'adapter
28:32après on prend des mesures de sécurité
28:34ces mesures de sécurité
28:36neutralisent beaucoup de choses
28:38mais elles ne peuvent pas neutraliser des gens avec des bras
28:40donc sauf
28:42si je ne fais venir que des manchots
28:44au contact du Président
28:46donc il est évident qu'il y a eu
28:48un concours de circonstances
28:50qui a fait qu'il est tombé sur la mauvaise
28:52personne au mauvais moment
28:54et que la réactivité a été
28:56plus difficile à avoir
28:58c'est 2 ou 3 secondes
29:00qui ont été un peu loupées
29:02donc nous après on fait un retour d'expérience
29:04et on sait
29:06à chaque fois qu'il se passe un événement
29:08ou même quand ils n'en pensent pas
29:10de toute façon on fait la même chose
29:12on fait des retours d'expérience
29:14J'ai été dans une première vie
29:16responsable du service de protection
29:18des hautes personnalités
29:20donc de ce que j'ai vu des images
29:22ce que je retiens c'est que la réaction
29:24des officiers de sécurité a été
29:26de grande qualité
29:28je me permets en passant de souligner
29:30que le Président soudain sort de voiture
29:32de façon spontanée
29:34et va au contact des gens
29:36ce qui normalement ne devrait pas se faire
29:38il ne doit sortir qu'avec l'autorisation
29:40de ses officiers de sécurité
29:42donc il a un coup d'avance par rapport
29:44à ses officiers de sécurité
29:46mais après avoir été un peu secoué
29:48par le jeune homme
29:50qui était dans la foule
29:52les officiers de sécurité ont une réaction remarquable
29:54professionnelle
29:56C'est ça qui montre aussi l'efficacité
29:58il y a un travail qui est fait
30:00tout le monde sait ce qu'il a à faire
30:02c'est pour ça que ça reste un événement
30:04minime, même si c'est embêtant
30:06médiatiquement de voir un Président
30:08recevoir une gifle
30:10mais il n'y avait pas de danger
30:12mortel en tout cas
30:14donc il ne faut pas présenter les choses
30:16comme ça a été parfois présenté
30:18en pensant qu'on pouvait passer comme on voulait
30:20au contact du Président
30:22ça résume bien ce que vous venez de dire
30:24vous dites que c'est parfois dans les déplacements
30:26qui paraissent le moins dangereux ou les plus anodins
30:28qu'on peut avoir des problèmes
30:30et là c'était un déplacement plutôt anodin
30:32Oui c'est exactement ça, c'est pour ça que ça nous sert aussi de leçon
30:34moi mon principe c'est de ne jamais
30:36baisser la garde et d'avoir toujours
30:38le maximum de sécurité quel que soit
30:40l'événement et quel que soit le déplacement
30:42et effectivement quand on sait
30:44que c'est un déplacement difficile
30:46on est plus préparé mentalement
30:48à affronter et on sera
30:50peut-être beaucoup plus vigilant mais on sait aussi
30:52que quand ça paraît anodin
30:54on va visiter une école
30:56on se dit finalement à part des écoliers
30:58il ne va pas y avoir grand chose
31:00et puis en sortant de l'école on a un individu qui se pointe
31:02et si on n'a pas été vigilant
31:04on fait une erreur
31:06donc notre travail c'est d'être
31:08toujours à 100%
31:10sur tous les déplacements quel que soit le niveau
31:12du déplacement. Vous ne pouvez jamais dire non au Président
31:14quand il vous demande un scénario
31:16X ou Y ?
31:18Alors ça ça reste
31:20entre lui et moi mais il est évident
31:22qu'il n'est pas non plus suicidaire
31:24donc
31:26il travaille avec sa sécurité
31:28et nous notre boulot c'est de faire
31:30le maximum pour qu'il puisse
31:32assurer son travail de Président
31:34donc il y a très peu
31:36d'endroits où
31:38on l'empêchera d'y aller
31:40et quand il y a un vrai danger
31:42et c'est mon travail, là c'est de
31:44lui faire comprendre qu'il y a un vrai danger
31:46mais après on est toujours prêt à s'adapter
31:48Tu l'as amené à Kiev quand même
31:50c'était une sacrée mission ça !
31:52Oui c'est une mission pour le coup
31:54qui paraît périlleuse et qu'il l'est
31:56mais c'est une mission qui était
31:58quand même très spéciale puisque
32:00d'abord ce n'était jamais arrivé qu'un Président
32:02se déplace sur une zone de guerre
32:04on était accompagné
32:06du Chancelier allemand et du Président
32:08italien ou du Premier Ministre
32:10du Premier Ministre
32:12donc c'était assez
32:14d'ailleurs les Allemands et les Italiens
32:16nous ont fait confiance puisqu'ils ont calqué
32:18leur dispositif dans le train sur celui
32:20qu'on avait fait. Moi ils m'ont demandé
32:22qu'est-ce que tu mets en place et moi je leur
32:24ai expliqué et ils ont fait la même chose
32:26donc on avait une logique
32:28je dirais de déplacement
32:30après sur des déplacements comme ça il y a des choses
32:32sur lesquelles on est obligé de prendre des contacts
32:34extérieurs pour que ça puisse se
32:36passer comme il faut
32:38on se doutait bien que les Russes
32:40n'allaient pas nous tirer un missile sur le train
32:42mais on pouvait avoir
32:44comme ça a pu arriver
32:46un missile envoyé sur le côté pour dire
32:48tiens on est là et puis
32:50les batte-campes aériennes ukrainiennes se mettent
32:52en marche, détournent le missile et puis ça finit
32:54à côté de nous. Donc c'était
32:56il fallait évaluer tous les dangers
32:58Il y avait eu Mitterrand à Sarajevo
33:00et au Liban
33:02il a fait le Liban et Sarajevo
33:04Est-ce que vous avez des contacts avec d'autres services à l'étranger
33:06qui font le même métier que vous avec des
33:08retours d'expérience ou chacun travaille dans son coin ?
33:10Personne ne travaille dans son coin
33:12on a d'excellentes relations
33:14ça dépend des services
33:16quand on va aux Etats-Unis
33:18on a des relations avec le service secret
33:20ce sont des super professionnels
33:22on leur fait porter le chapeau
33:24sur beaucoup de choses, surtout ces derniers temps
33:26mais sachez qu'ils savent travailler
33:28partout où on va en Europe
33:30on a un niveau
33:32et puis on échange
33:34et puis de toute façon notre boulot c'est justement
33:36de pouvoir travailler ensemble
33:38pour que ça se passe le mieux possible
33:40J'aimerais qu'on parle d'un petit sujet
33:42avant de vous libérer dans 5 minutes
33:44le narcotrafic fait beaucoup
33:46l'actualité ces dernières
33:48semaines et
33:50de narcotrafic il est
33:52devenu maintenant un danger pour
33:54toute la population et
33:56des gens qui n'ont rien à voir et ça ne se
33:58passe plus maintenant que
34:00dans les quartiers, dans les cités
34:02mais ça se passe un petit peu partout
34:04et ça devient vraiment pour moi
34:06le plus gros problème actuellement
34:08à régler en matière de sécurité
34:10aujourd'hui
34:12est-ce que vous
34:14vous avez été patron de la BRI
34:16tous les deux, est-ce que vous voyez
34:18des solutions, parce qu'aujourd'hui on le voit
34:20les citoyens français
34:22sont aujourd'hui victimes
34:24de ce narcotrafic
34:26et on l'a vu, il y a des citoyens qui n'ont rien
34:28à voir là-dedans qui aujourd'hui ont pris
34:30des balles dans la tête ou autre et ça
34:32devient quand même un fléau
34:34qui touche de plus en plus de monde
34:36Jo ?
34:38Alors il se trouve que j'ai été patron des stups mais il y a 40 ans
34:40évidemment la situation n'a rien à voir
34:42avec ce que j'ai connu à l'époque
34:44et là la situation elle est pour moi gravissime
34:46donc un certain nombre de mesures ont été annoncées
34:48qui vont dans le bon sens
34:50mais il y a quand même un problème de fond, enfin il y a deux
34:52sujets à mes yeux, le premier c'est que
34:54ce trafic a une dimension internationale
34:56qu'il est difficile d'aller traiter
34:58à l'étranger, donc là il faut une coopération
35:00vraiment une complicité entre
35:02les différents pays dans la France
35:04et le deuxième problème c'est que cette violence
35:06s'exprime maintenant
35:08un peu n'importe où, avec des
35:10mômes, je dis bien des mômes de 15 ans ou de 16 ans
35:12et un gosse de 15 ans ou de 16 ans
35:14qui a un 11-43 ou un Kalachnikov
35:16entre les bras, et bien c'est plus
35:18un gosse de 15 ans, il prend un coup de vieux
35:20quand il se met à tirer des
35:22azimuts et à tuer des enfants
35:24ou autre, donc
35:26le vrai sujet sera aussi un des éléments
35:28de ce sujet, sera de pouvoir
35:30intervenir en banlieue et de se dire
35:32que si vraiment on veut intervenir en banlieue
35:34là où il y a du narcotrafic
35:36qu'il peut y avoir des affrontements violents
35:38et il ne faudra pas pleurer s'il y a des morts
35:40donc du côté de la police
35:42ça fait partie du boulot
35:44si on ne veut pas être tué ou tué
35:46on change de métier, on laisse tomber la police
35:48mais du côté des voyous
35:50il y aura aussi des types au tapis
35:52qu'on puisse flinguer un gars de 15 ans
35:54de 16 ans, 17 ans
35:56qui ouvre le feu et vous ripostez
35:58Franchement, ça fait plaisir
36:00de vous entendre dire ça
36:02parce qu'aujourd'hui on a l'impression
36:04qu'il n'y a pas de solution et le problème
36:06qu'il y a, c'est parce qu'on en a
36:08parlé de ça, c'est un vrai débat
36:10et il a raison de dire qu'à un moment
36:12il faut que la population accepte ça
36:14que l'opinion publique l'accepte
36:16Mais ce qui manque, c'est la décision politique
36:18la volonté politique d'envoyer
36:20des policiers et d'assumer derrière s'il y a des morts
36:22Il y a effectivement une dimension
36:24politique, alors vous avez l'enquête judiciaire
36:26classique, mais qui aboutit à des arrestations
36:28mais si on veut, je dirais
36:30rehausser un peu le niveau d'intervention
36:32faire des opérations, oui c'est une volonté politique
36:34avec, pour moi
36:36le risque numéro un, qu'il y ait
36:38des affrontements armés et que
36:40sur ces fusillades, et bien bon
36:42des policiers soient tués, on ne le souhaite pas
36:44mais encore une fois ça fait partie du métier
36:46c'est comme ça, en revanche, l'accepter
36:48aussi que des adolescents
36:50ou de jeunes adultes soient tués par la police
36:52Et pour le moment
36:54personne ne l'accepte et personne
36:56n'agit cette volonté politique
36:58Moi j'ai été à la brigade des stups aussi
37:00il se trouve que j'ai été confronté
37:02à tout ça, et d'ailleurs le narco
37:04trafic c'est
37:06aussi du narco terrorisme
37:08puisque tout est lié
37:10les stups c'est une dimension
37:12vraiment qui dépasse uniquement
37:14que juste le trafic de stups
37:16on le retrouve partout, c'est un moyen
37:18de financement aussi
37:20donc on a parlé
37:22d'états terroristes qui se font financer comme ça
37:24je pense que tout simplement
37:26pour
37:28rejoindre l'avis de mon camarade
37:30je crois qu'il faut
37:32simplement appliquer la loi
37:34et on n'arrive pas à l'appliquer
37:36parce que je pense qu'on est à un moment
37:38on a des
37:40juridictions qui sont spécialisées
37:42on a des magistrats qui sont spécialisés
37:44on a des flics qui sont spécialisés
37:46et en fait
37:48malgré tout ça, on n'arrive pas
37:50vraiment à juguler
37:52ce trafic parce que
37:54finalement, quelque part, on n'arrivera
37:56vraiment à appliquer ce qu'on a
37:58écrit sur le code pénal, tout simplement
38:00et je crois que l'évolution
38:02elle devra se faire à ce niveau là
38:04ça c'est sûr qu'il y a un énorme travail à faire
38:06et il est urgent de le faire
38:08parce qu'aujourd'hui il y a beaucoup
38:10beaucoup de personnes, de français
38:12qui disent qu'ils n'en peuvent plus
38:14c'est vrai que là
38:16ça devient de plus en plus grave, on entend des drames
38:18tous les jours à cause du trafic de drogue
38:20encore cet ado de 14 ans
38:22qui a tiré une balle dans la tête
38:24d'un chauffeur VTC
38:26encore il y a quelques jours
38:28un gamin de 5 ans qui a pris deux balles dans la tête
38:30une fille dans sa chambre
38:32en train d'étudier
38:34ce gamin anime qui rentre du restaurant
38:36avec ses parents et qui n'ira plus jamais au restaurant
38:38parce qu'il a été tué en marge aussi d'un règlement de compte
38:40Georges Salinas
38:42merci d'avoir été avec nous
38:44on rappelle par le verbe, par le glaive
38:46et puis il y a BRI
38:48les patrons de l'anti-gang se mettent à table
38:50si c'est toujours aux éditions Mareuille
38:52avec Franck Hériault qui est formidable et que j'embrasse
38:54on l'embrasse également
38:56et Valérie Benay m'embrasse de plus en plus d'hommes en ce moment
38:58vous l'avez remarqué sur Europe
39:00on ne la tient plus
39:02on ne sait même plus
39:04avec qui elle va passer Noël
39:06merci en tout cas
39:08merci en tout cas à vous deux d'avoir été avec nous
39:10c'était très intéressant
39:12merci Georges Salinas d'avoir été avec nous
39:14vous nous appelez au 01.80.20.39.21
39:16dans la dernière demi-heure
39:18est-ce que vous êtes d'accord avec Mathilde Panou
39:20qui voulait annuler le match de demain
39:22France-Israël
39:24vous nous appelez au 01.80.20.39.21
39:26on est sur Europe 1, on est ensemble jusqu'à 18h
39:28bien entendu
39:30et c'est vrai qu'on a passé un bon moment
39:32absolument passionnant
39:34je suis peut-être mieux avec eux
39:36qu'avec vous

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