Mercredi 6 novembre 2024, SMART IMPACT reçoit Florence Tersier (Fondatrice, Mauve) , Anaïs Raynaud (cheffe de projet exposition, Musée des Arts et Métiers) , Marie-Claire Barré (docteure en urbanisme et aménagement, CAPACITé) et Alexandre Florentin (Conseiller énergie-climat, Ville de Paris)
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00:00Bonjour à toutes et à tous, bienvenue, c'est Smart Impact, l'émission de la transformation
00:11environnementale et sociétale de notre économie et voici le sommaire.
00:15Mon invité, c'est Anaïs Reynaud qui est chef de projet de l'exposition Empreinte
00:19carbone au musée des arts et métiers.
00:21On y découvre les machines, l'engrenage, les usages et aussi les solutions mises en
00:25oeuvre.
00:26On va aménager les sous-sols de nos villes, utiliser ces mètres carrés qui seront notamment
00:32libérés par la voiture, ce sera le thème de notre débat.
00:35On va détailler les résultats d'une étude menée par la Fabrique de la Cité et puis
00:39dans notre rubrique Start-up, je vous présenterai Move et sa plateforme d'accompagnement des
00:46victimes de violences sexistes et sexuelles.
00:49Voilà pour les titres, on a 30 minutes pour les développer.
00:51C'est Smart Impact.
00:57L'invité de Smart Impact, c'est Anaïs Reynaud, bonjour.
01:02Bonjour.
01:03Bienvenue, vous êtes chef de projet de l'exposition Empreinte carbone qui se tient jusqu'au 11
01:07mai au musée des arts et métiers à Paris.
01:10Pourquoi vous l'avez lancé cette expo ? Quelle est l'idée de départ, l'ambition ?
01:15Alors l'ambition de cette exposition, c'est de connecter le musée des arts et métiers
01:19qui est un très ancien musée qui a plus de 200 ans avec des collections très marquées
01:24par la révolution industrielle, par l'histoire des techniques avec un enjeu contemporain
01:28qui suit de l'empreinte carbone et derrière lui le changement climatique.
01:31Effectivement, enjeu qui nous anime ici dans cette émission quotidiennement.
01:35Comment elle a été imaginée, comment elle a été pensée cette exposition ?
01:38Donc l'idée c'était vraiment de se dire comment le musée avec sa profondeur historique
01:42pouvait trouver des résonances et pouvait nourrir en fait le questionnement sur le réchauffement
01:48climatique, sur le changement climatique et la place finalement de ces objets techniques
01:53et de la technique un peu au sens large avec ces problématiques-là.
01:57Donc on a essayé de partir de nos collections et de voir comment elles pouvaient tisser
02:02un récit autour de ces questions-là et je dirais l'autre aspect, c'est vraiment
02:06on a un musée qui cherche à décrypter finalement comment les machines fonctionnent, comment
02:11cette technique nous touche dans notre quotidien et finalement par les machines, par les objets
02:16techniques d'essayer de comprendre comment notre empreinte carbone se forme et du coup
02:19comment on peut agir sur elle.
02:20Et on va rentrer dans le détail, on va se balader avec vous dans cette exposition.
02:24Mais alors tiens j'ai une question de curieux sur qu'est-ce qu'on trouve, qu'on ne va
02:28pas forcément voir dans cette expo mais vous dites deux siècles de profondeur, qu'est-ce
02:33qu'on trouve ? Des machines ? Toutes les machines possibles imaginées par le génie
02:36humain c'est ça ?
02:37Toutes les machines possibles.
02:38Alors on remonte très très loin, on a des collections qui remontent à l'antiquité
02:41au Moyen-Âge et après on est beaucoup un musée d'inventions en quelque sorte.
02:46On a le premier avion, le premier prototype d'automobile avec le farnier de Cugnot,
02:51donc on a des objets qui sont des gros marqueurs de l'histoire industrielle, le métier
02:55à tisser, la machine à vapeur, le moteur à réaction, enfin voilà on a vraiment beaucoup
03:03de jalons comme ça de cette histoire industrielle et on a essayé d'en caser quelques-uns
03:06dans l'exposition.
03:07On va en retrouver quelques-uns.
03:08Quel public vous espérez toucher ?
03:10Alors nous on a un public qui est très familial et on est très heureux de ça et donc l'idée
03:14c'est aussi d'avoir une exposition qui soit accessible en famille, avec des enfants,
03:19donc on a un parcours jeune public dans l'exposition à partir de 7 ans, d'être un petit peu
03:22bon lecteur et après on a beaucoup de dispositifs de médiation qui la rendent vraiment très
03:27accessible encore hier et là c'est les vacances en ce moment, on voit vraiment des
03:31tout-petits qui s'amusent parce qu'on a multiplié des jeux, des façons d'être
03:35dans l'exposition un peu décalées, un peu différentes et ça ça plaît beaucoup.
03:38Avec donc un objectif de sensibilisation, de pédagogie sur ces enjeux d'adaptation
03:45au réchauffement climatique, est-ce que la culture pour vous, une exposition, moi je
03:51suis convaincu que c'est un levier fabuleux mais comment vous le percevez ?
03:56Alors c'est pas simple, surtout que l'empreinte carbone c'est un sujet qui est très présent
03:59dans les médias, on l'entend régulièrement, le changement climatique fait très souvent
04:04la une et c'est vraiment un sujet d'actualité donc c'est quelque chose qui est à la fois
04:07très présent.
04:08Mais qui est parfois pas simple à saisir, qui est assez touffu, assez dense avec beaucoup
04:13de chiffres, beaucoup de données, beaucoup d'experts autour et ça c'est vraiment très
04:17chouette parce que ça nourrit de façon très solide le débat mais effectivement c'est
04:21aussi angoissant parce que c'est lié à tout un tas de catastrophes naturelles,
04:26à une actualité qui est elle-même assez dure et l'idée de l'exposition c'est
04:31non pas de prendre le contre-pied mais d'accompagner et en fait de donner aussi une vision positive
04:35de partir du quotidien des gens, de ce que les gens connaissent pour finalement construire
04:40une vision de ce qu'est l'empreinte carbone et de comment on peut agir sur elle et ça
04:44je trouve que c'est important l'idée de finalement outiller nos visiteurs pour qu'ils
04:49arrivent à franchir le pas et potentiellement peut-être s'engager et eux-mêmes devenir
04:52des acteurs d'un changement de comportement et d'une transition.
04:56Oui parce qu'il y a trois grandes étapes, la dernière c'est la fabrique des solutions
04:59et on va en parler dans un instant mais d'abord il y a cette machine carbone, c'est ça
05:05on rentre dans l'exposition et là c'est un peu la chose, qu'est-ce qu'on trouve
05:10alors, qu'est-ce qu'on voit ?
05:11Alors l'exposition commence par la machine carbone donc on a volontairement appelé la
05:15première partie comme ça pour aussi recaler le thème de l'empreinte carbone par rapport
05:18à notre identité en tant que musée de technique et on voit des machines, par exemple on a
05:23un modèle de haut fourneau qui évoque le recours au charbon, on a une machine à vapeur
05:28évidemment qui est quand même l'objet emblématique de la façon dont on a contrôlé ces ressources
05:33naturelles et commencé à exploiter celles du sous-sol notamment le charbon puis après
05:36le pétrole puis le gaz pour démultiplier la puissance en fait, c'est pas juste pour
05:41dire qu'on est allé forer dans le sous-sol mais c'est parce qu'on a utilisé ces nouvelles
05:45ressources pour un développement économique et industriel sans précédent et donc on
05:50revoit un peu ces éléments-là, on voit aussi des machines on va dire presque plus
05:54naturelles, on a un moulin à vent par exemple qui permet d'évoquer les ressources renouvelables
05:59et de montrer que repenser le renouvelable aujourd'hui finalement a aussi une histoire
06:04très ancienne.
06:05Oui effectivement et j'imagine quand on se promène dans cette partie de l'exposition,
06:10on s'est dit bon ben en fait, alors évidemment ça a permis beaucoup de progrès, de santé
06:20publique, des couches de la population qui sont sorties de la pauvreté, enfin bon je
06:24vais pas refaire l'histoire de l'évolution industrielle mais quand on est là on se dit
06:27bon ben le cœur de la situation dans laquelle on est aujourd'hui, elle s'est créée avec
06:32ces machines.
06:33Il y a un peu de culpabilité qu'on peut ressentir, comment vous avez géré ça dans
06:40la façon de concevoir l'expo ?
06:41On a essayé justement de ne pas pointer du doigt des mauvais responsables déjà parce
06:46que je pense que les visiteurs les identifient assez bien aujourd'hui quand on parle des
06:50industries extractives, de l'industrie pétrolière, on sait que c'est des industries qui ont un
06:55fort impact sur l'environnement et je pense qu'on n'a pas besoin de le répéter aux visiteurs.
06:59De rappeler en fait que ces inconvénients-là, ils sont majeurs, sont entre guillemets la
07:06contrepartie d'un progrès, de l'amélioration des conditions de vie, c'est aussi une façon
07:09de dire voilà, on est tributaire de cette équation-là, c'est ce qui nous a donné
07:14le monde dans lequel on vit, maintenant comment on va pouvoir régler un petit peu les curseurs
07:18et où est-ce qu'on va pouvoir jouer dans notre rapport aux machines, aux objets qu'elles
07:23produisent et finalement aux objets qui nous entourent et finalement dans les désirs
07:28et les usages qu'on peut avoir aussi de ces outils-là.
07:31Est-ce que quand on est au musée des arts et métiers, on est forcément techno-solutionniste ?
07:36Absolument pas, on est technophile parce qu'il y a des choses incroyables derrière la technique
07:41et comprendre notre environnement technique, c'est une super façon en fait aussi de saisir
07:45l'environnement dans lequel on se trouve et justement la partie de l'exposition qui
07:50traite des solutions, elle mélange des solutions techniques, on va avoir des choses sur la
07:57captation du CO2, des choses sur le switch énergétique, les batteries etc. et on va
08:03avoir aussi des objets qui parlent de circularité, de réparabilité, de comment on fait aussi
08:07durer les objets qui nous entourent, comment aussi on modifie nos usages, on a un magnifique
08:12objet qui est un tandem 4 places qui est issu de nos collections, il est vraiment génial.
08:17On a envie de partir en balade, c'est ça ?
08:19Exactement, mais voilà qui permet tout de suite aussi d'appeler cette imaginaire de
08:23mobilité douce ou en tout cas de mobilité en dehors de la voiture et donc l'idée c'est
08:27ça, c'est de proposer aux visiteurs de questionner leurs usages, de questionner les objets et
08:31de jouer un petit peu là-dessus et de se dire lesquels vont me plaire, lesquels ont
08:36un vrai potentiel et comment je me les approprie ou je les juge.
08:40Il y a une partie de l'expo intitulée l'engrenage des usages, déjà il faut prendre son souffle
08:45avant de le prononcer, avec beaucoup de démonstration autour de l'alimentation, qu'est-ce que
08:51vous avez cherché à démontrer et à provoquer chez le visiteur ?
08:55Alors l'idée de l'engrenage des usages, la première partie on a cette machine carbone
08:59et puis après on entre dans le cycle de vie des objets, la deuxième c'est plutôt d'essayer
09:03de comprendre pourquoi finalement on a recours aux objets qui nous entourent, qu'est-ce
09:07qui déclenche l'achat, l'utilisation au quotidien et donc on s'est concentré sur
09:12une pratique qui est l'alimentation, qui est une pratique fédératrice, on est tous
09:18sujet à ça partout sur la planète de façon très différente et c'est aussi une thématique
09:23sur laquelle les visiteurs et nous en tant que citoyens avons le choix, c'est-à-dire
09:28qu'on fait nos courses, on choisit ce qu'on met dans notre assiette avec évidemment des
09:31contraintes qu'elles soient sociales, qu'elles soient économiques etc. mais c'est quand même
09:35quelque chose sur lequel on a la main directement donc c'était intéressant de questionner
09:38les visiteurs sur un usage évident et même pour les plus jeunes, c'est-à-dire que même
09:41un enfant de 2-3-4 ans va pouvoir choisir ce qu'il veut mettre ou pas dans son assiette,
09:46peut-être que les parents ne seront pas tout à fait sur la même longueur d'onde, donc
09:49le choix c'était assez évident pour avoir ce côté très inclusif et après d'aller
09:53chercher dedans, d'aller regarder les modes de production, les modes de transport, le
09:58désir qu'on a de consommer certains aliments plutôt que d'autres, le désir de s'entourer
10:02aussi d'un électroménager de plus en plus massif et complexe, enfin voilà, ça permettait
10:07en fait d'évoquer tout un tas à la fois de pratiques et d'objets liés à ces pratiques-là
10:11et de permettre aux visiteurs de s'exprimer en fait autour de ces usages.
10:14Avec, je crois, des week-ends à thème aussi, on va terminer là-dessus, il nous reste une
10:19petite minute, qui vont ponctuer comme ça ces mois d'exposition ?
10:22Alors c'est indispensable d'accompagner l'exposition et de la rendre vivante, qui
10:27plus est quand on a une exposition qui vise quand même un petit peu à engager ses visiteurs
10:31sur la voie du changement, donc on a des week-ends thématiques, donc les prochains vont être
10:35en février et puis après à la fin mars, sur le numérique et sur le low-tech et l'idée
10:40c'est un musée ouvert avec des démonstrations, presque des cours, des conférences, des visites,
10:49des acteurs aussi sur ces thématiques-là, sur le low-tech, des gens qui font du low-tech
10:54et qui nous le présentent pour finalement avoir un autre rapport aussi au musée et
10:58à la façon dont on peut soi-même jouer avec cette thématique.
11:02Merci beaucoup Annalise Reynaud, je rappelle que Empreinte Carbone, l'expo se tient jusqu'au
11:0611 mai au musée des arts et métiers à Paris.
11:09On passe à notre débat, qu'allons-nous faire de tous ces mètres carrés libérés
11:14par les voitures dans nos sous-sols ?
11:15Retrouvez le débat de Smart Impact avec Véolia.
11:28Que faire de tous ces mètres carrés libérés par la voiture dans les sous-sols de nos villes ?
11:33Voilà le thème de notre débat avec Marie-Claire Barré, bonjour.
11:36Bonjour.
11:37Vous êtes docteure en urbanisme et aménagement, Alexandre Florentin, bonjour.
11:40Bonjour.
11:41Et bienvenue à vous aussi, concierge de Paris, expert énergie-climat.
11:44On s'est appuyé sur une étude de la Fabrique de la Cité intitulée « Les promesses du
11:49sous-sol pour une ville durable ». Je veux bien qu'on fasse ensemble un constat peut-être
11:54de l'attractivité des villes, pas seulement en France mais à l'échelle mondiale Marie-Claire
12:00Barré.
12:01Elles continuent, elles vont continuer d'attirer de plus en plus de monde ?
12:04Alors oui, effectivement, on est sur un mouvement de croissance continu au niveau mondial, même
12:08s'il existe également un certain nombre de choses qui se passent au niveau du rétrécissement
12:12des villes.
12:13On appelle ça les « shrinking cities ». Oui, ce phénomène existe également.
12:16Mais sur un plan plus global, on est effectivement sur une augmentation du nombre de populations
12:21urbaines, périurbaines, méga-urbaines.
12:24On est sur ce type de mouvement-là effectivement.
12:27Je lisais en préparant l'émission, 2,5 milliards de citadins supplémentaires d'ici 2050 dans
12:33le monde.
12:34Et donc, un défi, c'est-à-dire comment les loger sans s'étendre, sans artificialiser
12:41encore plus de sols, c'est sur ce défi que vous avez voulu que vous travailliez ?
12:47Alors notamment, effectivement, la question de l'artificialisation des sols est complètement
12:51prégnante dans le travail qui vient d'être réalisé, sur lequel je travaille de manière
12:54générale.
12:55Ensuite, la question du sous-sol, c'est aussi savoir comment utiliser les espaces,
12:59comme vous l'avez dit, qui sont en déprise.
13:01Parce que malgré des fils qui se densifient, on a aussi de l'espace qui est maintenant
13:05libéré par la voiture, donc ça peut être des espaces de parking, bien entendu, mais
13:09également des concessions automobiles et des édifices qui sont assez intéressants
13:12d'ailleurs en centre urbain là-dessus.
13:14Donc, il s'agirait de savoir que faire maintenant ? Et on a un certain nombre d'idées sur
13:18le sujet, mais un certain nombre de contraintes également.
13:20C'est déjà le cas ? Ou alors, on est… c'est-à-dire qu'il y a déjà, puisque
13:24on va évidemment prendre l'exemple de la ville de Paris, mais la place de la voiture
13:27dans pas mal de grandes capitales qui se réduit, donc ça veut dire qu'il y a déjà
13:33des espaces qui se sont libérés, qu'il faut réinventer ?
13:36Oui, effectivement, notamment dans des grands lieux type la Défense, où on a un certain
13:41nombre de niveaux de sous-sol qui sont complètement en déshérence.
13:44Il faut dire aussi que ce sont des espaces qui ont été très surdimensionnés à leur
13:48création, en pensant qu'il y aurait toujours une accroissance presque infinie, et ce n'est
13:53clairement pas le cas.
13:54Non seulement pas le cas de fait, mais également parce que ce n'est pas souhaitable.
13:58Donc il s'agit maintenant de savoir que faire de ce type d'espace.
14:01A l'exemple Laurentin, à quel point les sous-sols de nos villes sont des gisements
14:05de mètre carré ? Parce que c'est de ça dont on parle aujourd'hui.
14:07Tout à fait.
14:09Dans des villes qui sont denses, on a de base plein d'avantages, et puis dans un climat
14:15qui change, ça crée des nouveaux problèmes.
14:17Notamment une ville dense, ça veut dire beaucoup de béton, beaucoup de bitume qui va venir
14:21accumuler de la chaleur dans la journée et la restituer la nuit, ce qui fait que Paris
14:27et malheureusement la ville où vous avez eu le plus de chances de mourir de chaud en
14:31Europe, à l'heure actuelle.
14:34Et donc quand on est face à ce problème-là, on se dit, de quelles ressources on dispose
14:41pour faire face à ce climat qui change ? Et tous les mètres carrés souterrains qui
14:47sont naturellement plus frais, sont une ressource qui va devenir de plus en plus précieuse.
14:52Donc là on parlait de la défense, vous avez déjà comptabilisé ou prévu les milliers
15:01de mètres carrés, je ne sais pas en combien de milliers de mètres carrés, d'ailleurs
15:04quel est l'ordre de grandeur de ce qui va progressivement se libérer dans nos sous-sols
15:09à Paris et dans le Grand Paris ?
15:11Alors on en est encore au tout début, parce que là on parle des sous-sols mais il y a
15:14aussi certaines typologies comme par exemple les mètres carrés d'église qui sont des
15:19bâtiments en fait avec des énormes murs en pierre qui restent frais et qui sont globalement
15:24sous-utilisés à l'heure actuelle.
15:26Donc c'est selon ces mètres carrés-là, ce sont les mètres carrés de parking avec
15:30cette ambivalence où dans les parkings souterrains, si on veut plus de place dans la rue, même
15:37si on réduit le nombre de voitures, les voitures qui restent, il va bien falloir les mettre
15:42quelque part.
15:44Donc il ne faut pas garder des places de parking exactement, ça peut être aussi des espaces
15:48de logistique urbaine, il ne faut pas oublier qu'on continue de consommer tout un tas de
15:54trucs et de machins qu'il faut transporter, on peut les mettre dans les parkings.
15:58On a aussi envie d'utiliser ces réseaux souterrains, ces espaces souterrains pour
16:05refroidir des divers liquides pour créer ce froid-là.
16:11On en est encore au tout début de la réflexion parce que là, on se rend compte que le monde
16:14a déjà changé et qu'avant, on se disait on va enlever ces trucs-là de la rue, on
16:18va les mettre en souterrain et en fait, le souterrain aussi, c'est une ressource limitée
16:24et donc il va falloir choisir.
16:26Alors on peut faire quoi dans un ancien parking ? Déjà, on peut faire une émission de télé
16:32parce qu'on est dans un parking, c'est-à-dire qu'en dessous, il y a encore un ou deux niveaux
16:37avec des voitures et c'est devenu un, deux studios de télévision, c'était un niveau
16:43de parking.
16:44Donc déjà, on peut faire ça.
16:45Avis aux amateurs, qu'est-ce qu'on peut faire dans un ancien parking ?
16:48Dans un ancien parking, effectivement, on peut y placer de la logistique, on peut y
16:51placer du stockage.
16:52Ce n'est pas forcément très évident pour de la cyclo-logistique, même si on a très
16:56envie que ça existe, il y a un certain nombre d'initiatives qui commencent à être mises
16:59en œuvre, notamment parce qu'on a des questions de pentes.
17:02Alors c'est tout simple mais la question logistique avec un vélo cargo bien chargé, une pente
17:06à 12%, on a quasiment déjà la moitié de la batterie qui a été utilisée pour sortir
17:10du parking.
17:11Tout simplement.
17:12Il y a aussi beaucoup d'évidence dans ce dossier-là ou de fausses évidences à combattre
17:17et à aller vérifier.
17:18C'est ça en fait qu'il y a aussi un certain nombre de choses que je voudrais pouvoir dire,
17:21c'est qu'il faut passer à grande échelle à des expérimentations.
17:24Parce qu'effectivement, ça peut être des choses qui peuvent être mises en place sur
17:28de la cyclo-logistique, peut-être, mais moyennant d'autres types d'aménagements.
17:32Ça peut également, alors anecdotique peut-être, mais peut-être pas, de l'agriculture urbaine
17:36autour de ce qui pousse justement à l'abri de la lumière et de la chaleur, typiquement
17:40les champignons.
17:41On va peut-être enfin avoir des champignons de Paris à Paris.
17:43Pourquoi pas ? Et d'ailleurs, il y a un certain nombre d'expérimentations qui ont été
17:47mises en œuvre là-dessus.
17:48Mais après, ce qui est intéressant dans le sous-sol, au-delà des mètres carrés et
17:52de la déshérence des parkings, c'est l'inertie thermique.
17:55On est sur un système où en fait, on a une température extrêmement stable dans le sous-sol,
18:01à moins dix mètres de profondeur, il fait grosso modo 14 degrés à peu près partout
18:05en France.
18:06Donc 14 degrés toute l'année, parce qu'en fait, l'inertie thermique fait que le sol
18:13n'a pas le temps de se réchauffer quand il fait très très chaud et n'a pas le temps
18:16de restituer sa chaleur quand il fait très très froid.
18:18Et ça, c'est un atout ? Oui.
18:19Qu'est-ce qu'on peut en faire de cet atout ?
18:21Alors justement, on peut en faire du rafraîchissement, on peut en faire du chauffage.
18:24C'est le principe du puits canadien, c'est-à-dire aller chercher cette température constante,
18:27aller chercher 14 degrés quand il fait 34 à l'extérieur, c'est intéressant.
18:31Aller chercher 14 degrés quand il fait moins 4 ou moins 14 à l'extérieur, c'est intéressant.
18:35Forcément, c'est tout ce qu'on aura de moins à chauffer ou à refroidir.
18:39Donc il y a un certain nombre de systèmes comme ça qui sont à l'étude, à l'expérimentation
18:43en ce moment, pour se servir de cette force finalement, de cette force de la stabilité.
18:50Quand vous nous dites, Marie-Claire Barré, qu'il faut des expérimentations à grande
18:53échelle, pour l'instant ce n'est pas le cas, ça commence à se mettre en place,
18:57on en est où ?
18:58Les expérimentations existent, mais ce passage à la grande échelle systématique n'existe
19:04à mon sens pas encore.
19:05Ça dépend de qui ? Des mairies, des états, des régions ?
19:09Les mairies, des acteurs privés.
19:12Ça peut être un acteur privé ?
19:13Tout à fait, bien sûr, en collaboration évidemment avec les propriétaires de lieux
19:17et tout ce qui peut aider à la mise en place dans une grande chaîne, c'est toujours la
19:20grande chaîne qu'il faut regarder.
19:22Mais ce qui est important également, c'est de partager les échecs ou les difficultés,
19:27on n'arrête pas de se gargariser avec le côté essais-erreurs, essais-erreurs, essais-erreurs,
19:31sauf que tout le monde rechigne à parler de ses erreurs.
19:34Et ce qui peut être une erreur pour soi-même dans une situation ne le sera pas forcément
19:37pour un autre acteur qui pourrait tout à fait bénéficier de ses erreurs.
19:40Donc moi je prône, j'appelle de mes voeux un partage des erreurs à grande échelle
19:45pour pouvoir progresser.
19:46Je veux bien qu'on s'appuie sur des exemples, Alexandre Florentin, sur cette réinvention
19:53on va dire de nos sous-sols, je crois qu'il y a un projet à Paris qui s'appelle Grenier
19:58Saint-Lazare, c'est ça ? De quoi on parle ? En quoi ça peut illustrer cette reconversion
20:04de nos sous-sols ?
20:05Alors je ne le connais pas, mais je peux vous en donner un autre et puis ensuite on
20:10reviendra au Grenier Saint-Lazare.
20:12Le canal Saint-Martin que tous les parisiens et parisiennes connaissent, entre République
20:17et Bastille, en fait il ne disparaît pas, il devient souterrain.
20:20C'est sous le boulevard Richard Lenoir.
20:23Vous avez toujours un système d'écluse qui fait qu'ensuite ça devient souterrain.
20:26Il a la même largeur et il fait à peu près deux kilomètres de long.
20:30C'est quelque chose que vous pouvez visiter en faisant les bateaux mouches mais sur le
20:38canal c'est des plus petits formats.
20:39Cet endroit-là il est aussi frais toute l'année pour les mêmes raisons que ce que disait
20:46ma collègue.
20:47Donc là on se pose la question de qu'est-ce qu'on peut en faire ? Est-ce qu'on en
20:52peut faire une piscine ? Quand il va faire des très grosses canicules, on serait assez
20:56content d'avoir la plus grande piscine olympique du monde pour se rafraîchir.
21:01Les JO nous ont prouvé qu'il fallait être audacieux et imaginer des choses qu'on pouvait
21:04jamais faire.
21:05Tout à fait.
21:06On commence déjà à se baigner dans le canal à des endroits exposés au soleil, pourquoi
21:09pas le faire en souterrain ? On se pose la question mais ça rentre en conflit avec de
21:15la logistique et du tourisme.
21:16Qu'est-ce qui est le plus important quand il va faire ? Extrêmement chaud.
21:20Mais là un autre usage qui se dessine c'est qu'à Paris vous avez un réseau de froid
21:26qui est très performant, qui utilise un échange thermique avec la Seine et qui à partir de
21:31la Seine cherche à refroidir hôpitaux, musées et hôtels.
21:37Mais sauf que quand vous êtes dans le dixième arrondissement du côté du canal, vous êtes
21:41trop loin de la Seine.
21:44Et le réseau de fraîcheur nous a dit si vous voulez commencer à aménager cette partie
21:48souterraine, nous ça nous intéresse de revenir faire passer nos tuyaux puisqu'ils vont rester
21:53frais et ça nous permettrait d'aller par exemple jusqu'à l'hôpital Saint-Louis.
21:58Et des travaux qu'on pensait faire en dix ans, peut-être qu'on peut le faire de manière
22:04beaucoup plus rapide.
22:05Alors ce grenier Saint-Lazare, de quoi on parle ?
22:08Le grenier Saint-Lazare c'est en fait un ancien parking dans un système avec un ascenseur
22:14à voiture qui n'a pas très bien fonctionné, peut-être parce que les gens avaient un peu
22:18de mal à aller dans ce genre de fonctionnement, qui a été sélectionné dans Réinventer
22:24Paris 2, où il s'agissait d'aller recourir des espaces souterrains.
22:29Et en fait c'est la société Sogaris qui a en partenariat répondu et remporté cet
22:34appel à projet et qui a transformé cet espace en un espace pour de la logistique urbaine
22:40de proximité.
22:41C'est-à-dire que ce système qui est sur six niveaux de profondeur a été complètement
22:46réorganisé de manière à pouvoir accueillir des entreprises de petites logistiques, y
22:51compris de la cyclologistique.
22:52Et c'est aussi ce qu'on appelle l'immeuble inversé, puisque là vraiment, au lieu d'avoir
22:56six étages en hauteur, on a six étages en profondeur.
22:59Et c'est en plein cœur de Paris, c'est à deux pas du quartier de l'horloge Oal.
23:04Et ce qu'on voit de l'extérieur, c'est un très bel idicule fait de bois, de verre,
23:09qui est magnifique, et simplement une petite sortie de secours de l'autre côté.
23:12Et on est en fait sous la voirie mairie de Paris.
23:16On est sur un site assez innovant, mais qui pourrait tout à fait se redémultiplier en
23:22d'autres lieux.
23:23Merci beaucoup d'être venu nous présenter ce qui existe déjà et ce que pourraient
23:27devenir nos sous-sols.
23:29A très bientôt sur Be Smart For Change.
23:31On passe tout de suite à notre rubrique consacrée aux startups.
23:40Smart Ideas avec Florence Tersier.
23:44Bonjour.
23:45Bonjour.
23:46Bienvenue.
23:47Vous êtes la présidente fondatrice de MAUV.
23:48Vous faites partie des 28 projets lauréats des Cliques Jeunes.
23:52C'est le concours de la Fondation de France qui soutient les créateurs et les créatrices
23:56d'entreprises et de projets d'entreprises âgées de 18 à 30 ans.
24:01On va en reparler.
24:02Mais d'abord, présentez-nous MAUV.
24:03Pourquoi vous l'avez créée ?
24:04Oui.
24:05Merci beaucoup.
24:06Du coup, MAUV, c'est une plateforme ressource pour les victimes de violences sexistes et
24:10sexuelles.
24:11C'est vraiment une plateforme où il y a absolument tout.
24:12Ça va des structures de prise en charge et les associations dans chaque département
24:16et aussi la mise en relation avec des professionnels, à la fois de la santé physique, de la santé
24:21mentale et du droit.
24:22Et après, il y a d'autres initiatives pour aussi lutter contre l'isolement et favoriser
24:27l'entraide.
24:28Pourquoi je l'ai créée ?
24:29C'est parce que j'ai toujours été très animée par l'égalité homme-femme.
24:33Depuis que je suis très jeune, je lis beaucoup de livres sur les conditions de la femme,
24:36etc.
24:37Et après, au fur et à mesure, je me suis aussi engagée en tant que bénévole dans
24:40l'association En Avant Toutes, quand j'étais étudiante.
24:42Et au fur et à mesure, j'ai décidé de m'engager encore plus concrètement et du
24:46coup de créer ce projet.
24:47En Avant Toutes ?
24:48Oui.
24:49Que propose cette association, en quelques mots ?
24:51En quelques mots, c'est une association, c'est la première association qui a permis
24:54de mettre en ligne un tchat d'écoute plutôt adressé aux jeunes, en se rendant compte
24:58que du coup, les jeunes avaient du mal à aller dans les associations, etc.
25:01Et du coup, c'est vraiment un tchat accessible sur Internet pour poser des questions et si
25:06on a été victime de violence, de pouvoir être redirigée vers les structures de prise
25:09en charge.
25:10Avec ce chiffre qui est vraiment frappant, une femme toutes les 2 minutes 30 est victime
25:15de viol ou de tentative de viol chaque année en France, une femme toutes les 2 minutes
25:2030.
25:21Concrètement, un peu dans le détail, comment vous leur venez en aide avec Mauve ?
25:25Absolument.
25:26Du coup, c'est vraiment la plateforme ressources, donc ça peut être à la fois du coup pour
25:30les proches, aussi pour les associations, mais pour les victimes, elles peuvent se connecter,
25:34c'est absolument gratuit.
25:35Et du coup, elles trouveront toutes les possibilités d'accompagnement, donc vraiment toutes les
25:39associations et les structures de prise en charge dans leur département.
25:43Elles ont aussi la possibilité du coup de prendre rendez-vous en ligne avec des professionnels,
25:47donc ça peut être des généralistes, des gynécologues, des psychologues, des avocats
25:51qui sont sensibilisés et vraiment formés sur le sujet.
25:54Et du coup, je suis accompagnée par un comité d'experts avec qui je crée vraiment tout
25:58le contenu à destination des professionnels.
26:00Et ensuite, il y a aussi un espace de témoignage, des recommandations culturelles, des associations
26:04plutôt de paire et d'ens pour justement lutter contre l'isolement et favoriser l'entraide
26:09et la collaboration entre toutes les personnes qui ont pu être victimes de violences extra-sexuelles.
26:15Alors, il y a effectivement ces chiffres que je donnais, et puis alors, vous parlez de
26:18zones grises ou de situations un peu plus floues, c'est ça ? De quoi il s'agit ?
26:22Souvent, les personnes qui sont victimes, elles n'ont pas conscience qu'elles sont victimes.
26:26Souvent, ça va être des situations un peu floues, un peu grises, justement, un peu dans
26:29cette zone grise, où ça va être une situation au travail où la personne n'est pas vraiment
26:34sûre.
26:35Mais ce qui est sûr, c'est que dans tous les cas, elle s'en souvient, ça lui a fait
26:38du mal ou ça lui fait encore du mal.
26:40Souvent, c'est quelque chose qu'elle va garder en tête.
26:43Et en fait, du coup, pour s'adresser à ces personnes qui souvent n'ont pas encore conscience
26:47et n'ont pas pu poser des mots, on parle un peu de situation grise, en justement en
26:51disant que MAUV est là contre ces situations et qu'elles peuvent aller voir des professionnels
26:54et les professionnels seront compétents pour les aider, les accompagner, poser des mots
26:58aussi et leur dire que justement, les légitimer dans la recherche d'aide parce que ce n'est
27:02pas normal ce qu'elles ont vécu.
27:03MAUV, c'est une association ? C'est une entreprise ? Vous êtes sur quel modèle ?
27:09C'est une entreprise de l'économie sociale et solidaire.
27:11Donc la plateforme, elle est gratuite pour les victimes de violences sexuelles et du
27:15coup, ça s'appuie sur un abonnement mensuel des professionnels qui, justement, en s'inscrivant
27:20sur MAUV, ont accès à plusieurs services pour faciliter la prise en charge des victimes
27:25dans le cadre de leur quotidien professionnel.
27:26Donc professionnel de la santé, du droit ?
27:28Du droit, exactement.
27:29Donc de la santé physique, de la santé mentale et des avocats.
27:32Le concours des Clics Jeunes, je le disais, vous faites partie des 28 projets lauréats.
27:37Qu'est-ce que ça vous apporte ? Vous êtes ici parce que vous faites partie des lauréats.
27:42Qu'est-ce que ça vous apporte ?
27:43Alors, c'est aussi une dotation financière qui est très importante et qui est un premier
27:47levier pour aller chercher d'autres financements, notamment auprès de la Ville de Paris et
27:51de la BPI.
27:52Et ensuite, c'est aussi un accompagnement personnalisé.
27:55Je vais avoir un chargé d'accompagnement, des ateliers pour m'aider sur des thématiques
27:59plus particulières, avec des ateliers collectifs, donc c'est vraiment tout un suivi pendant
28:03plusieurs mois.
28:04Quel est votre objectif ? Comment vous voyez l'avenir de MAUV ?
28:07Le but, c'est vraiment l'avenir de MAUV, c'est d'être un peu la référence quand il
28:11se passe quelque chose, en étant la plateforme ressource qui peut rediriger vers toutes les
28:16possibilités d'accompagnement.
28:18Après, l'idée, c'est vraiment de travailler encore plus avec le comité d'experts pour
28:23faire en sorte d'avoir du contenu vraiment de qualité sur la plateforme et pouvoir le
28:27déployer à plus grande échelle, d'abord en région Île-de-France et ensuite sur le
28:32territoire national.
28:33Merci beaucoup Florence Tersier, bravo encore une fois d'avoir été ainsi mise en avant
28:40par le concours Déclic jeune de la Fondation de France.
28:44Voilà, c'est la fin de ce numéro de Smart Impact.
28:47Merci à toutes et à tous de votre fidélité à Be Smart For Change.
28:51Je vous dis à demain pour une nouvelle émission.
28:53Salut !