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Regardez Les auditeurs ont la parole avec Eric Brunet et Isabelle Choquet du 31 octobre 2024.

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00:00Jusqu'à 14h, les auditeurs ont la parole sur RTL, avec Éric Brunet et Isabelle Choquet.
00:07Et nous accueillons Florence. Bonjour ma chère Florence.
00:12Bonjour Florence, êtes-vous avec nous ?
00:15Elle n'est pas là. Oui, je suis avec vous.
00:16Ah si, elle est là. Bonjour Florence.
00:18Vous êtes dans la région de Valence, les communications ne sont pas toujours très faciles,
00:22j'imagine, surtout dans le contexte actuel. Vous êtes dans la région de Valence ?
00:26Oui, c'est ça, j'habite juste à côté, à Paternat en fait.
00:28Qu'est-ce que vous pourriez nous dire de cette situation terrible ?
00:31Nous découvrons sur les chaînes d'infos des images absolument apocalyptiques.
00:38C'est vraiment stupéfiant ce qui s'est passé en quelques heures dans votre région.
00:46Alors c'est vrai que c'est stupéfiant, après c'est vraiment inégal.
00:50C'est-à-dire qu'en fait, il y a des endroits où il n'y a rien.
00:53En fait, on ne comprend même pas ce qui se passe quelque part parce qu'on n'est pas touché.
00:56Et à cinq minutes, en fait, c'est complètement, voilà, c'est l'apocalypse.
01:01Donc c'est assez, c'est vraiment hallucinant.
01:04Par contre, il fait beau aujourd'hui, donc on espère que tout va se calmer, ça c'est clair.
01:07Ce bilan 95 morts, quelque chose me dit qu'il est encore un peu sous-évalué
01:13car on nous dit qu'il y a des dizaines de disparus un peu partout,
01:17pas trop dans la ville de Valence, mais dans toutes ces villes qui sont autour de Valence en Espagne.
01:23Oui, exactement, c'est parce que Valence n'est pas touchée
01:27puisqu'en fait, le fleuve Touria a été détourné après la grande crue qu'il y a eu en 1957.
01:35Donc du coup, ils ont l'intelligence justement d'en faire un jardin
01:39puisque avant, le fleuve traversait la ville.
01:42Et ce qui fait qu'en fait, c'est pour ça que la ville de Valence en elle-même n'a pas été touchée.
01:46Et du coup, c'est les alentours qui ont été touchés, mais c'est hallucinant.
01:51On ne comprend pas trop ce qui se passe en fait au final.
01:54Et là, on a reçu encore un signal sur le téléphone
02:00qui nous a demandé de rester, de ne pas utiliser nos véhicules pour que les secours puissent agir,
02:04justement pour retrouver les personnes qui pourraient être encore à secourir.
02:09Bien, restez avec nous, je vous reprends dans un instant.
02:11Pedro Hervé nous appelle également probablement d'Espagne.
02:15Beaucoup d'auditeurs d'Airtel, on le découvre avec ces événements tragiques en Espagne,
02:19mais tout de suite à 13h02, c'est le rappel des titres avec vous Isabelle Choquet.
02:23Et le Premier ministre espagnol à Valence, justement au lendemain des inondations qui ont fait au moins 95 morts.
02:29Pedro Sanchez appelle les habitants à rester chez eux car, dit-il, la pluie menace toujours.
02:34La région de Valence reste en état d'urgence. 1200 militaires sont mobilisés.
02:38La région qui a d'ailleurs débloqué une enveloppe de 250 millions d'euros.
02:41En France, 250 pompiers se tiennent prêts à partir si l'Espagne demande de l'aide.
02:46Le procès du chauffard qui a tué Antoine Alléno s'ouvre aujourd'hui à Paris.
02:50Le fils du chef étoilé Yannick Alléno a été fauché il y a deux ans par un automobiliste ivre et sans permis.
02:56Ce jeune conducteur, il comparaît aujourd'hui pour homicide involontaire.
02:59Yannick Alléno, précisément, milite pour faire reconnaître un délit d'homicide routier.
03:04Et puis la mise au point du gouvernement. A l'instant, pas question de supprimer le service national universel.
03:09Il y a eu pourtant des votes en ce sens au Parlement, en commission.
03:12Ce dispositif créé, voulu par Emmanuel Macron, devait être généralisé en 2026.
03:17Claire Delorme, la météo en France, c'est plutôt calme.
03:20Oui, c'est plutôt calme, mais comme on le disait, tout le monde ne sera pas logé à la même enselle.
03:24Les nuages vont quand même rester prédominants l'après-midi sur une bonne moitié nord du pays.
03:28Ainsi qu'en Val-de-Saône où là, ce sera les brouillards qui auront davantage de mal à se dissiper.
03:32On retrouvera ce même type de temps également en direction du sud-ouest, surtout près de la vallée de la Garonne.
03:37Avec un petit peu de pluie aussi en direction des Pyrénées, mais ça reste anecdotique.
03:41Tout ailleurs en revanche, très belles éclaircies, une belle journée, une belle après-midi qui s'annonce.
03:45Pour ce qui est des températures, il fera cet après-midi 17 degrés à Lyon, 24 degrés à Limoges, 20 degrés à Perpignan.
03:51Ça peut grimper jusqu'à 25 degrés près de la Méditerranée.
03:54Il fera 17 degrés à Brest, tout comme à Rennes.
03:56Merci Claire Delorme.
04:06Florence était avec nous, elle est à Barcelone.
04:09Elle nous disait que la grande ville de Valence a été épargnée.
04:17Mais en revanche, autour, c'est un désastre terrible.
04:21Que disent aujourd'hui, Florence, ce matin à midi, les médias espagnols, les télévisions locales, les médias régionaux,
04:30les représentants de la société, les syndicalistes, les politiques ?
04:34Que disent-ils de cet épisode absolument cataclysmique ?
04:39Que c'est un drame. C'est un drame aussi bien humain, tout le total.
04:43En fait, il y a beaucoup de gens qui se demandent pourquoi ça n'a pas été anticipé.
04:47Comment se fait-il qu'on ne l'a pas vu venir ?
04:49Comment ça se fait qu'en 2024, ce genre de chose peut encore arriver ?
04:54Donc voilà, ça c'est une vraie question, pourquoi c'est arrivé ?
04:58Alors qu'en fait, on aurait pu peut-être se mobiliser avant, prévenir peut-être aussi avant.
05:04Donc il y a beaucoup de questions qui se posent justement sur les responsabilités.
05:08Vous pensez effectivement que les autorités sont en cause ?
05:11Que c'est venu trop tard, qu'il y a eu un bug pour dire les choses ?
05:14Sincèrement, je ne peux pas me prononcer sur la question.
05:18Je ne peux pas me prononcer, mais c'est vrai qu'il y a peut-être des choses qui auraient pu être faites autrement.
05:23Mais on peut toujours dire ça après dans tous les cas de figure.
05:26Mais en tout cas, peut-être dire aux gens, par exemple, de ne pas aller travailler alors qu'on était déjà en alerte rouge
05:32et être un peu plus stricte à ce niveau-là en amont.
05:35Puisqu'on a été prévenu, on a eu les signaux, il était 19h ou 20h.
05:40Beaucoup parlent de l'urbanisation un peu folle, voire même de la corruption immobilière pendant des années
05:46qui a fait qu'on a construit un peu partout des choses qu'on n'aurait peut-être pas dû construire sur la côte.
05:51Vous croyez que c'est une des raisons ?
05:53Oui, totalement, parce que j'adore cette ville.
05:57Valence, c'est vraiment une ville fantastique, c'est très vert, etc.
06:01Cela dit, il y a vraiment une recrudescence des habitations dans tous les sens.
06:07Beaucoup de Valenciens ne sont pas du tout contents à cause de ça.
06:11Il y a de plus en plus d'expats dans cette ville, pas que des Français d'ailleurs, il y en a de tout horizon.
06:18Et c'est vrai que les prix de l'immobilier sont en train de flamber, c'est incroyable.
06:22Et des constructions dans tous les sens, en dépit du bon sens d'ailleurs.
06:27Les gens de Valence et de la région, il y a un phénomène historique qu'on n'a pas forcément connu,
06:32ça dépend de l'âge des Espagnols, mais en 1957, vous l'avez évoqué,
06:37c'est cette tragédie en Espagne, à Valence, météorologique,
06:41la même, 81 morts dans la ville de Valence et plusieurs centaines de morts dans les environs.
06:48Ça a été un véritable traumatisme.
06:50Et derrière, dans les années 60, sous Franco, on va prendre une décision très forte,
06:55celle de dévier le cours de la touréa qui traversait la ville de Valence,
07:00et c'est ce que vous évoquiez tout à l'heure.
07:02Valence désormais est assez protégée, on va dire assez préservée, la ville elle-même, mais pas les alentours.
07:09Absolument pas.
07:11C'est exactement ça.
07:12Par contre, cette idée était plutôt intelligente,
07:15en plus il y a un vrai poumon au cœur de la ville,
07:18puisqu'il y a la touréa qui est devenue un jardin,
07:23donc qui traverse la ville, c'est devenu un jardin.
07:25Donc c'est vrai que la ville en elle-même ne peut pas être inondée.
07:29En revanche, les alentours, il fallait bien quand même que ça passe autre part.
07:33Donc les alentours, malheureusement, il y a des choses qui n'ont pas été faites.
07:37Je pense qu'il y a des mesures qui n'ont pas été faites en amont pour que ça n'arrive pas.
07:40Parce qu'en fait, finalement, il n'y a pas que 1957.
07:43Il y a quand même eu des inondations multiples dans cette région-là.
07:46Donc en fait, effectivement, il faut se poser une question sur le long terme,
07:50parce que c'est des vies, quoi.
07:52C'est pas, voilà, c'est pas...
07:54Enfin, je veux dire, tout ce qui est matériel,
07:56voilà, ça peut se réparer au final, si on va dans la logique des choses,
08:01mais les vies, les gens, je veux dire, c'est des gens qui sont morts.
08:05C'est horrible, en fait, ce qui s'est passé.
08:07Qu'est-ce que vous retenez ? Vous avez vu des épisodes...
08:09Nous, on a pu voir sur les médias,
08:12on regarde beaucoup les médias espagnols et de la région.
08:15En France, les médias régionaux, nous, les journalistes,
08:18il y a eu des aventures humaines incroyables,
08:21des gens qui ont créé des chaînes de solidarité,
08:24qui ont marché, tout simplement marché,
08:27avec de l'eau jusqu'à la poitrine,
08:29pendant parfois des heures,
08:31pour se sortir d'une situation très compliquée,
08:35la nuit même, parfois.
08:38Moi, par exemple, j'ai une amie américaine
08:40qui a créé un groupe d'entraide sur Facebook,
08:45justement pour informer sur toutes les initiatives,
08:50et d'ailleurs, je vais y aller tout à l'heure,
08:52justement pour donner des vêtements, de la nourriture, etc.
08:55Et là, je trouve qu'il y a vraiment...
08:57De toute façon, cette ville, à la base,
08:59je trouve qu'il y a beaucoup de bienveillance déjà à la base,
09:01mais là, quand il y a vraiment un drame,
09:03on voit vraiment la bienveillance et la solidarité
09:06qui est vraiment mise en action.
09:08Voilà, il y a vraiment cette fraternité-là
09:10dans cette région, en tout cas.
09:12On va rappeler d'ailleurs que le Secours Populaire en France
09:14a lancé un appel aux dons, précisément,
09:16pour aider les sinistrés en Espagne.
09:18Alors qu'il y a une nouvelle vigilance rouge
09:20au nord de Valence,
09:22je tiens à vous le dire, quand même, Florence,
09:24c'est pas tout à fait terminé.
09:26C'est ce qu'a dit le roi d'Espagne, d'ailleurs.
09:28Il a dit, attention, c'est pas terminé, cette histoire
09:31de crues inondations massives,
09:34même si maintenant, les gens se semblent
09:36prévenus, alertés.
09:38Il y a aussi, Florence, des gens
09:40qui se fichent de ces alertes,
09:42en France, et j'imagine aussi en Espagne.
09:45Alors, je pense, oui, après,
09:48chacun a sa conscience, je dirais,
09:50mais là, par exemple, on a reçu une annonce
09:52tout à l'heure, il n'y a pas très longtemps,
09:54pour nous dire de ne pas utiliser nos véhicules
09:56pour que les secours puissent circuler.
09:58Et donc, c'est important.
10:00C'est important, puisqu'il y a des gens
10:02qui ont encore leur vie en danger.
10:04Donc, oui, effectivement, il faut écouter ça.
10:06Mais vous avez raison.
10:08Merci, Florence, soyez prudente dans la région de Valence.
10:10Merci d'avoir passé ces quelques instants avec nous.
10:12Il aura fallu cette tragédie
10:14pour qu'on découvre qu'il y a beaucoup de Français
10:16dans cette région qui écoutent RTL.
10:18Pedro, lui, est d'origine espagnole, je crois,
10:20mais il est en France. Bonjour, Pedro.
10:22Oui, bonjour, Isabel.
10:24Et puis, bonjour à
10:26tous les auditeurs.
10:28Tout d'abord, je voudrais avoir une pensée
10:32...
10:34une pensée sincère pour
10:36tous mes compatriotes
10:38qui sont en train de vivre ces moments.
10:40Surtout pour les morts et les disparus.
10:42J'espère qu'on en trouvera en vie.
10:44Vous êtes originaire d'Espagne.
10:46Alors, je suis de Valence.
10:48Je suis d'un petit village.
10:50Enfin, à l'époque,
10:52je suis né en 1963,
10:54mais je suis parti en 1965 d'Espagne avec mes parents.
10:56Et donc, à l'époque, c'était
10:58un petit village où il y avait 2-3 000 personnes,
11:00grand maximum.
11:02Et là, ça rejoint Valence.
11:04Donc, en réalité, même si on est à 50 km,
11:06toute cette région-là
11:08est urbanisée.
11:10Alors, votre village de naissance,
11:12d'origine, où vous avez peut-être encore des amis,
11:14des membres de votre famille...
11:16Oui, tout à fait.
11:18Qu'est-ce qui lui est arrivé à ce village ?
11:20Il y avait un pont qui était parti en 1957
11:22où il ne restait que la moitié.
11:24C'était un endroit de recueillement
11:26et puis un endroit de...
11:28Comment dire ?
11:30Où ils avaient fabriqué une petite plage
11:32où les gens pouvaient aller se baigner
11:34sans...
11:36Enfin, en El Touría.
11:38C'était surtout un endroit où les gens pouvaient
11:40se balader, faire du vélo jusqu'à Valence.
11:42Justement, jusqu'à la partie
11:44d'El Touría qui est à l'intérieur
11:46de Valence, qui a été transformée en jardin.
11:48Et donc, tout ça,
11:50ça a été recouvert d'eau.
11:52Il y a le nouveau pont qui a été fait
11:54pour remplacer l'ancien.
11:56Il est parti aussi.
11:58Il a été arraché la nuit dernière ?
12:00Je ne sais pas.
12:02Il a été une partie arraché.
12:04J'imagine qu'il y a eu des victimes
12:06dans votre village ?
12:08Dans mon village, non. A première vue, non.
12:10A première vue, non.
12:12Par contre, dans le village d'à côté
12:14qui est Bellamarsante,
12:16c'est un petit village encore plus petit
12:18mais qui est complètement encerclé d'eau
12:20parce qu'il y a un bras de la rivière
12:22qui passe sur la gauche, un bras sur la droite.
12:24Mais ce n'est pas une île.
12:26C'est fait bizarrement.
12:28C'est fait pour détourner l'eau
12:30à l'époque, justement, à l'époque de 1957
12:32quand il y avait eu la riada.
12:34Et donc, du coup,
12:36là, il y a deux ponts
12:38qui clavent à moitié quand on vient de Valence
12:40pour aller dans le village
12:42qui sont complètement effondrés tous les deux.
12:44Et de l'autre côté,
12:46il y a Chivas.
12:48C'est une des villes aussi qui est inondée.
12:50D'ailleurs, il y a un de mes cousins
12:52dans une zone industrielle
12:54à Chivas qui ne peut pas sortir de là-bas.
12:56C'est tout inondé.
12:58Il est toujours prisonnier des eaux, là, maintenant ?
13:00Alors, pas des eaux.
13:02Mais par contre, il y a de la boue.
13:04Comment on vit
13:06d'être en France
13:08et impuissant et d'avoir
13:10les siens, ses amis, des cousins
13:12de la famille, là-bas, bloqués
13:14dans la souffrance, dans la difficulté ?
13:16On essaie de les avoir
13:18le plus possible.
13:20Alors, avec le WhatsApp, c'est facile.
13:22Mais au téléphone, pour avoir leur voix,
13:24c'est un peu plus compliqué.
13:26Dès avant-hier soir,
13:28dès que j'ai vu que mes amis...
13:30On a un groupe d'amis, même si je n'ai pas habité en Espagne,
13:32mais comme j'allais en vacances avec mes parents,
13:34on a créé un groupe d'amis
13:36qui était eux toute l'année et moi juste pour les vacances.
13:40Donc, on a un groupe WhatsApp.
13:42Dès qu'ils ont commencé à marquer
13:44qu'il y avait de l'eau partout,
13:46qu'ils ont commencé à mettre des photos,
13:48j'étais inquiété, j'essayais d'avoir mon frère,
13:50et puis impossible de l'avoir.
13:52Tout était surchargé, je suppose.
13:54Et puis, ici, on se dit
13:56on peut faire quoi ? On ne peut rien faire du tout
13:58à part penser à eux
14:00et serrer les bras,
14:02serrer les mains, serrer eux.
14:04C'est déjà beaucoup. Merci, Pedro.
14:06On est en ligne également avec
14:08Hervé qui, lui, est dans la région de Barcelone.
14:10Bonjour, Hervé.
14:12Bonjour.
14:14Vous avez appelé, vous, le 30 de 10
14:16visiblement à Barcelone, il pleut également
14:18beaucoup.
14:22Petite difficulté précisée.
14:24On vous entend mal.
14:26Vous m'entendez mal ?
14:28C'est bon, rétabli.
14:30J'ai appelé hier, mais il y avait le témoignage
14:32tellement important de Bérangère que finalement
14:34je n'ai pas pu passer à l'antenne.
14:36On m'a rappelé aujourd'hui. Donc, effectivement, hier,
14:38nous avions énormément de pluie.
14:40Mais je voulais surtout
14:42témoigner par rapport à la question que vous avez
14:44posée à Florence sur
14:46comment réagissent aujourd'hui les milieux
14:48politiques, syndicats, etc.
14:50Ce qui est très intéressant, c'est
14:52que, je pense que vous le savez, l'Espagne est
14:54très décentralisée. Vous avez le gouvernement
14:56central avec Pedro Sánchez qui, aujourd'hui, est de gauche
14:58et le président
15:00de la région de Valence
15:02qui est de droite.
15:04Déjà, dès ce matin, on commence à avoir la guerre
15:06entre les responsabilités
15:08puisque le gouvernement central
15:10indique que c'est le président
15:12de Valence qui n'a pas réagi
15:14assez rapidement. Lui se défend
15:16en disant qu'il a suivi les
15:18processus, les protocoles qui étaient en place.
15:20Mais après, il est vrai que, par exemple, l'alerte
15:22qui était envoyée sur le téléphone, il semble qu'elle était envoyée
15:24vers 7h30
15:26le soir. Il y avait
15:28des innovations de tous les côtés.
15:30Et donc, malheureusement aussi,
15:32ce programme a créé beaucoup
15:34d'inefficacité aujourd'hui
15:36au niveau de la réactivité.
15:38Je vous donne un autre exemple. Hier, quand j'attendais
15:40pour passer sur votre antenne, d'un seul coup, j'ai remarqué
15:42qu'on avait une alerte rouge sur Barcelone, au moment où je vous appelais.
15:44Sauf que cette alerte rouge a été donnée
15:46par le centre de météo
15:48catalan, alors
15:50qu'au niveau de l'État, il n'y avait pas d'alerte rouge.
15:52Ce qui fait que, moi, je m'en suis rendu
15:54compte par hasard, parce que j'étais en train de regarder
15:56les informations. On n'a pas eu d'alerte particulière.
15:58Et donc,
16:00aujourd'hui, il y a beaucoup de débats de qui
16:02est responsable, comment on
16:04devrait effectivement informer en amont.
16:06Les responsabilités sont renvoyées entre les
16:08gouvernements centraux et les gouvernements
16:10régionaux. Derrière, il est clair
16:12que, de toute façon,
16:14quand j'ai vu qu'il y avait l'alerte rouge, je ne savais pas ce que je devais faire
16:16puisque c'était juste
16:18indiqué. Alerte rouge...
16:20C'est confus, c'est ça, en fait.
16:22Vous avez des informations contradictoires, pour ainsi dire.
16:24Exactement.
16:26Aujourd'hui, c'est un gros problème.
16:28Je pense que c'est un peu partout aussi. En France,
16:30ce serait pareil. De toute façon, que devons-nous
16:32faire quand il y a une alerte rouge ? Aujourd'hui, en Espagne,
16:34il est clair...
16:36En tout cas, Hervé, il y a une chose qui est
16:38incroyable dans cette affaire, c'est que
16:40il y a eu, en France, ces dernières
16:42semaines, des épisodes d'intempéries
16:44et de crues complètement fous.
16:46Mais ce qui, dans cette affaire,
16:48cette tragédie espagnole, donne une
16:50dimension toute particulière, c'est le bilan
16:52humain. Le bilan humain,
16:54je vous assure, 95 morts
16:56et des dizaines de disparus. Je suis très
16:58pessimiste. J'ai l'impression qu'il
17:00va s'aggraver encore davantage dans les
17:02prochaines heures ou les prochains jours.
17:04Donc, vraiment,
17:06ça donne une singularité,
17:08une acuité incroyable
17:10à cette tragédie espagnole. Franchement,
17:12100 morts pour des inondations,
17:14c'est... Bon, mesdames,
17:16messieurs, on va suivre ça de très très près.
17:18Merci à Hervé, qui nous appelait de Barcelone.
17:20Merci à Pedro,
17:22français d'origine de Valence,
17:24inquiet. Merci à Florence. Dans un instant,
17:26on va parler d'un autre sujet
17:28très important. Vous savez qu'aujourd'hui,
17:30commence le procès du conducteur qui a tué
17:32le fils du chef Yannick
17:34Allénaud. Il avait été, vous en souvenez,
17:36percuté par un... Il était
17:38en scooter lui-même, percuté par un homme
17:40ivre, sans permis,
17:42au volant d'une voiture volée. Et le
17:44papa de la victime, Yannick Allénaud, se bat
17:46pour qu'on arrête de dire
17:48homicide involontaire. Il veut
17:50qu'on dise, lui, homicide routier,
17:52que ce soit un délit reconnu.
17:54Qu'en pensez-vous ? 3210, à tout de suite.
18:02Les auditeurs ont la parole sur RTL.
18:04Isabelle Choquet,
18:06Eric Brunet. Les auditeurs
18:08ont la parole sur RTL.
18:10Oui, bonjour, Pascal
18:12Steller de Jarny,
18:14en Meurthe-et-Moselle. Je voulais juste
18:16vous dire que vous écoutez dans
18:18le camion, c'est une
18:20catastrophe. On capte
18:22France Info,
18:24on capte France Inter, et vous, on ne vous
18:26capte pas du tout. Quand est-ce que vous comptez
18:28remédier à ça ? Merci,
18:30bonne journée.
18:32Pascal, on s'est posé la question avec
18:34Brice Dugény, le rédac chef
18:36des auditeurs ont la parole. Est-ce qu'on le passe, ce
18:38message ? Oui, on le passe.
18:40Écoutez, Pascal, on va faire gaffe,
18:42on va en parler aux patrons d'RTL.
18:44Vous avez raison de nous dire qu'en Meurthe-et-Moselle,
18:46il y a des endroits où c'est difficile
18:48de capter RTL. Vous avez eu raison de nous le dire,
18:50de laisser ce message, mais on va en parler
18:52à nos patrons.
18:54En tout cas, en attendant, Pascal,
18:56qu'on aille construire un épéteur exprès pour vous,
18:58franchement, téléchargez l'application
19:00RTL, vous la chargez sur votre téléphone
19:02si vous avez un smartphone, et vous nous
19:04écoutez partout où il y a de la 4G,
19:0624h sur 24, en direct, en replay, vous pourrez
19:08même écouter mon podcast sur les
19:10salauds de l'histoire.
19:12Petite pub au passage.
19:14Vous avez raison de nous le dire, un,
19:16et deux, quand même, en attendant, téléchargez
19:18l'appli sur votre smartphone
19:20RTL. Isabelle,
19:22maintenant, on va parler de Yannick
19:24Allénaud, ou plutôt du drame qui est arrivé
19:26à son fils, tué.
19:28Absolument, le fils de
19:30Yannick Allénaud, Antoine Allénaud, qui a donc été
19:32fauché il y a deux ans par un
19:34automobiliste qui était ivre et sans permis.
19:36Yannick Allénaud, le chef
19:38étoilé, milite aujourd'hui
19:40pour la création d'un délit
19:42d'homicide routier, parce que le conducteur
19:44qui a tué son fils, lui, est jugé
19:46à partir d'aujourd'hui pour homicide
19:48involontaire. Ce terme involontaire, il le dit
19:50pour lui, est insupportable. C'est comme si on disait
19:52que son fils a été tué sans faire exprès.
19:54Donc, Yannick Allénaud milite pour la création
19:56d'un délit d'homicide routier.
19:58Pascaline nous a appelé
20:00au 3210. Bonjour Pascaline.
20:02Bonjour Isabelle,
20:04bonjour Éric. Bonjour, vous nous avez
20:06appelé parce que je crois, malheureusement,
20:08que vous êtes directement concernée par ce débat.
20:10C'est ça, tout à fait.
20:12En 2007,
20:14j'ai perdu mon fils qui a été
20:16tué par un mineur
20:18à 17 ans, voiture volée,
20:20délit de chute à pied, non assistance
20:22à personne en péril, vitesse
20:24excessive, alcoolisée.
20:26Cette personne-là avait une arme
20:28dans les mains.
20:30Je récapitule,
20:32celui qui a tué
20:34votre fils, qui était au volant,
20:36était mineur, 17 ans, il était
20:38alcoolisé et il avait volé la voiture.
20:40Et il fait
20:42un délit de fuite et au passage,
20:44il n'aide pas
20:46votre fils, donc non assistance
20:48à personne en péril, ça fait beaucoup.
20:50Voilà, et sachant que la
20:52caserne des pompiers était juste à côté.
20:54Il a été
20:56jugé, ce mineur de 17 ans ?
20:58Alors il a été jugé, oui,
21:00parce qu'il a été jugé à Saint-Lys,
21:02je vais vous le dire directement.
21:04Dans le départ,
21:06il a été jugé à 10 ans.
21:08Vu qu'il était mineur, ça a passé à 5 ans.
21:10Et
21:12le parc Saint-Lys a fait appel.
21:14Et suite à ça,
21:16cette personne-là, j'irais même
21:18en assassin pour moi, parce que
21:20je ne changerais pas
21:22ce que j'ai
21:24dans ma tête,
21:26s'en est sortie avec
21:283 ans avec sursis. Et le pire,
21:30c'est que cette personne-là s'en est sortie
21:32avec le permis voiture,
21:34moto et poids lointain.
21:36Vous voulez dire que 3 ans
21:38avec sursis, ça veut dire que 3 ans avec sursis,
21:40il n'a pas été
21:42emprisonné, il n'a pas été détenu ?
21:44Non, il n'a rien eu du tout. Pas de bracelet électronique,
21:46il n'a pas eu le passage à la prison.
21:48Il n'y a pas eu de détention
21:50provisoire non plus ? Non, rien du tout.
21:52On a eu nos yeux pour pleurer, nous.
21:54Et la perte de mon fils.
21:56Donc on imagine que vous êtes
21:58totalement derrière Yannick Allénaud qui milite
22:00pour la création de ce délit d'homicide routier ?
22:02Je suis tout à fait d'accord
22:04avec lui, mais je vais vous dire une chose.
22:06J'espère
22:08que pour M. Allénaud, ça va passer.
22:10Nous, on s'est battus, on a fait des pétitions.
22:12Je vais vous dire
22:14qu'il y a été jusqu'à chez M. Sarkozy,
22:16courrier Mme Dati et tout.
22:18Pour vous dire que moi,
22:20la seule chose qu'on demande,
22:22que je voudrais demander et j'espère qu'il y aura d'autres personnes,
22:24c'est la suppression des juges
22:26des applications de thèmes.
22:28Parce que c'est eux qui font du tort dans un jugement.
22:30Vous avez des lois qui peuvent être
22:32parfaites, mais ces personnes-là, il faut les virer.
22:34Il y aura toujours des hommes pour rendre
22:36la justice et pour l'appliquer, malgré tout Pascaline.
22:38Il faut les virer !
22:40C'est marrant,
22:42c'est drôle parce que
22:44Isabelle Choquet, j'ai rencontré
22:46vous connaissez Béatrice Brugère ?
22:48Elle vient
22:50parfois ici, c'est une magistrate,
22:52responsable du syndicat force ouvrière
22:54des juges.
22:56Elle a fait un bouquin sur la justice et elle fait partie
22:58de ceux qui disent un peu la même chose que
23:00Pascaline. Elle dit dans les autres systèmes judiciaires
23:02européens,
23:04la peine est administrée
23:06par le système pénitentiaire. C'est bonjour,
23:08vous avez pris 5 ans de prison, nous allons
23:10voir comment vous allez les faire
23:12au sein de notre prison,
23:14ça va se passer comme ci, comme ça, et puis si
23:16vous vous conduisez bien.
23:18Il y a une spécificité française, c'est qu'on a ce juge
23:20d'application des peines qui dit, maintenant,
23:22vous allez aller en prison, mais on va voir comment
23:24on va aménager.
23:26Je comprends un peu Pascaline.
23:28Il y a eu une décision de justice
23:30et derrière il y a un juge qui dit, finalement
23:32cette décision de justice, on va voir comment on va
23:34l'arranger. C'est un peu ce que vous dites
23:36Pascaline.
23:38Tout à fait.
23:40Voilà, les gens,
23:42ils ont pas l'air de se rendre compte
23:44de la douleur
23:46qu'on a. Moi, ma douleur,
23:48elle est là depuis des décennies, mon fils.
23:50J'ai une question très
23:52personnelle, Pascaline, à vous poser.
23:54Est-ce qu'il vous arrive,
23:56dans la région où vous habitez,
23:58de croiser
24:00celui que vous considérez être
24:02le meurtrier de votre fils ?
24:04Je vais vous dire,
24:06jusqu'à ce que maintenant, je ne l'ai pas croisé.
24:08Il m'est arrivé
24:10de savoir où il habitait.
24:12Mais,
24:14voilà, je dirais
24:16pas le fond de ma pensée,
24:18mais on m'a arrachée.
24:20On m'a arrachée une partie de moi-même.
24:22Voilà.
24:24Merci, Pascaline. On entend votre douleur et nous pensons
24:26à ce jeune homme de 24 ans, votre fils
24:28que nous ne connaissons pas, que nous n'avons pas connu
24:30qui s'appelle Wilfrid.
24:32Voilà, merci de votre
24:34appel, Pascaline. Nous prendrons dans un instant
24:36Stéphane. Brigitte.
24:38Brigitte, qui est en ligne avec nous. Bonjour, Brigitte.
24:40Oui, bonjour, Isabelle.
24:42Bonjour, Eric.
24:44Je vous garde avec nous
24:46quelques instants. On fait une pause, Brigitte.
24:48Et on vous reprend tout de suite après.
24:50Envoyez-nous vos messages
24:52sur l'application RTL
24:54ou appelez-nous au 3210.
24:5650 centimes la minute. Jusqu'à 14h,
24:58les auditeurs ont la parole
25:00sur RTL. Avec Eric Brunet
25:02et Isabelle Choquet.
25:04Il n'y a aucun doute dans l'affaire Allénaud.
25:06Il n'y a pas à discuter.
25:08Ce type était ivre.
25:10Il n'avait pas d'assurance. Mais pourquoi est-ce qu'on perd
25:12du temps comme ça ? C'est un homicide volontaire
25:14et il doit être puni sévèrement.
25:16C'est Jean-François et Isabelle Choquet
25:18qui nous laissent ce message à l'instant.
25:20Vous vous souvenez, il y a deux ans,
25:22de l'émotion suscitée par la disparition
25:24de ce jeune chef
25:26qui était le fils de Yannick Allénaud,
25:28donc qui était jeune cuisinier.
25:30En promenant dans Paris l'autre jour,
25:32j'ai levé le nez et j'ai vu
25:34qu'il y avait une petite place Yannick Allénaud
25:36dans un petit endroit de Paris,
25:38je crois du 6e arrondissement de Paris.
25:40L'émotion suscitée par
25:42la mort de ce jeune homme.
25:44Le gars qui l'a tué
25:46vole une voiture, il n'a pas de permis,
25:48pas d'assurance, il est ivre.
25:50C'est vraiment la totale.
25:52Je comprends la colère de son père.
25:54Brigitte a fait le 3210.
25:56Bonjour ma chère Brigitte. Merci de nous appeler.
25:58Je vous ai déjà appelée
26:00il y a quelque temps.
26:02Comme je veux soutenir le restaurateur,
26:04dire que je suis d'accord
26:06pour dire que c'est un délit routier.
26:08Je vais vous expliquer.
26:10Ma fille
26:12m'a fait rentrer chez elle.
26:14Elle a été tuée par un jeune drogué,
26:16alcoolisé,
26:18dans un rond-point à plus de 100 km à l'heure.
26:24Et dans une zone
26:26semi-urbaine, vous me dites, puisque c'est un rond-point.
26:28Oui, oui, semi-urbaine, tout à fait.
26:30Avec la musique
26:32à fond dans la voiture.
26:34Ils étaient à trois, et c'était la fête.
26:36Et le conducteur a été jugé ?
26:38Non, ça fait
26:40trois ans et le procès n'a toujours
26:42pas eu lieu. Je n'ai toujours pas de date.
26:44Il y a une instruction en cours ?
26:46Probablement une enquête ?
26:48Une procédure judiciaire en cours ?
26:50Il n'y a pas grand enquête, je vais vous dire.
26:52Une procédure judiciaire ?
26:54Je ne sais pas bien.
26:56J'ai téléphoné aux avocats, au juge d'instruction,
26:58mais ça n'avance pas.
27:00Ça n'avance pas.
27:02Et donc, le responsable
27:04est toujours en liberté ?
27:06Lui, vis-à-vis, je suis allée voir sur son Facebook,
27:08il a sa fille dans ses bras.
27:10Moi, malheureusement, ma fille, je ne peux plus
27:12la tenir dans mes bras, parce que c'était
27:14ma fille unique, c'était mon rayon de soleil.
27:16Et je l'ai vue
27:18pendant les vacances faire du scooter
27:20de mer.
27:22Et moi, vous savez,
27:24les vacances, c'est terminé, ça n'existe plus pour moi.
27:26Mais la question
27:28aujourd'hui, Brigitte, ce que demande
27:30Yannick Allénaud, c'est la création d'un délit spécifique.
27:32C'est-à-dire que pour lui,
27:34homicide involontaire, ce n'est pas suffisant,
27:36ce n'est pas involontaire, c'est ce qu'il dit.
27:38Vous soutenez ça ?
27:40Totalement.
27:42Si je peux adhérer à quelque chose,
27:44ça, je le soutiens totalement.
27:46S'il faut faire quelque chose, je suis tout à fait d'accord.
27:48C'est-à-dire que lui, il dit,
27:50à partir du moment où on est ivre,
27:52où on prend le volant,
27:54où on n'a pas le permis,
27:56c'est comme si
27:58on tirait sur quelqu'un.
28:00Totalement, tout à fait.
28:02Tout à fait.
28:04Ce jeune avait 21 ans,
28:06il avait son permis depuis 6 mois.
28:08En fait,
28:10un fou.
28:12Alors, me dire, vous savez,
28:14il n'aura rien,
28:16il n'aura certainement pas de prison.
28:18Écoutez, je ne sais pas,
28:20mais j'espère quand même
28:22qu'il va faire quelques mois de prison.
28:24Ça vous...
28:26ça vous...
28:28Vous vous faites mal quand vous regardez son Facebook
28:30et vous le voyez faire du scooter des mers
28:32pendant les vacances ?
28:34Oui, tout à fait.
28:36Je lui ai même laissé un message
28:38en lui disant que lui,
28:40il avait la chance d'avoir sa fille dans ses bras,
28:42que moi, malheureusement,
28:44je ne pouvais plus la serrer dans mes bras.
28:46Je ne sais pas comment on réagirait
28:48dans ces cas.
28:50Moi, je sais,
28:52je pense que je deviendrais fou,
28:54comme vous, vous avez dû devenir folle,
28:56mais jamais vous vous dites
28:58il faut que je lui pardonne ?
29:00Non, je ne saurais pas.
29:02Non, c'est impossible pour l'instant.
29:04Bon, ça fait 3 ans, mais là, je ne saurais pas du tout.
29:06Non, parce que ma vie est finie.
29:08C'était ma fille unique,
29:10elle n'avait pas d'enfant.
29:12Et ma vie, ça y est, elle s'arrête là.
29:14S'il y avait une décision de justice
29:16dure et ferme,
29:18à son endroit, à son encontre,
29:20à ce jeune homme ?
29:22Ça me ferait plaisir, je vais vous le dire franchement, oui.
29:24Ça me fait plaisir, bien sûr.
29:26Parce qu'il faut quand même
29:28qu'il soit puni, qu'ils arrêtent de faire
29:30toutes ces conneries, quand même.
29:32Alors, on va vous souhaiter, Brigitte,
29:34qu'il y ait un procès. Beaucoup de courage aussi.
29:36Merci infiniment.
29:38Et Brigitte, oui, vous avez raison Isabelle,
29:40beaucoup de courage, qu'il y ait un procès.
29:42Et puis, vraiment,
29:44que vous trouviez une voie vers l'apaisement,
29:46je sais que c'est des formules à deux balles
29:48qui ne veulent rien dire, mais
29:50ça serait déjà considérable
29:52que vous puissiez vivre avec
29:54votre fille qui n'est plus là,
29:56de façon apaisée,
29:58trouver un chemin, je ne sais pas.
30:00Et pourtant, je suis chrétienne, mais vous savez,
30:02ça dépasse tout en fait.
30:04Un père d'un enfant, c'est...
30:06On n'a pas été construit
30:08pour vivre des épreuves comme celle-là, c'est sûr.
30:10Merci Brigitte.
30:12On va accueillir Stéphane,
30:14qui a appelé le 3210. Bonjour Stéphane.
30:16Oui, bonjour.
30:18Vous nous appelez d'où ?
30:20De Lille.
30:22Et vous êtes concerné, vous aussi, par ce drame
30:24de la violence routière ?
30:26On a perdu, le 7 novembre 2002,
30:28notre garçon Kevin, renversé par une voiture.
30:30Bon, le chauffeur
30:32n'était pas alcoolisé, il partait au boulot.
30:34Pardon.
30:36Il partait au boulot, naturellement,
30:38sur une petite route de campagne.
30:40Mon fils partait au collège
30:42à pied pour prendre le bus
30:44au bout de notre rue,
30:46et on n'avait pas de trottoir, on n'avait rien.
30:48Il devait marcher dans l'herbe,
30:50il venait de pleuvoir, et puis...
30:52Donc il allongeait
30:54le bord de route, et puis le chauffeur
30:56est arrivé en face, il l'a percuté,
30:58sans le voir.
31:00Il s'est arrêté,
31:02donc pas alcoolisé, pas drogué, rien du tout.
31:04Tous les tests ont été faits.
31:06Sauf que mon fils est mort le lendemain
31:08à l'hôpital, des suites de ses blessures.
31:10Et puis
31:12voilà, c'est toujours
31:14là, c'est toujours présent, c'est présent
31:16tous les jours. Il faut savoir qu'il n'y a pas
31:18que la vie du gamin qui est brisée, il y a la vie
31:20de toute la famille, de tout le monde.
31:22Et Stéphane, restez avec nous,
31:24parce que, justement, je vais
31:26vous poser la question
31:28de cette affaire d'homicide routier,
31:30parce que dans votre cas,
31:32peut-on parler d'un meurtrier,
31:34d'un assassin ? La situation est
31:36un peu différente, très différente
31:38des deux précédentes qu'on vient d'entendre.
31:40Restez avec nous, Stéphane.
31:54J'ai travaillé toute ma vie dans les urgences
31:56au SAMU, et j'ai vu ça tous les jours.
31:58Tous les jours, tous les jours.
32:00Ce genre de délit doit vraiment être
32:02nommé d'une façon tout à fait particulière,
32:04parce que prendre sciemment
32:06sa voiture en étant compétent, ivre,
32:08c'est comme si la personne sortait avec un relever
32:10armé dans la rue.
32:12Message de Philippe, qui nous a
32:14appelés aux 30 de 10.
32:16Victor est avec
32:18nous pour nous donner les messages
32:20au standard. Bonjour Isabelle, bonjour Eric,
32:22bonjour à tous. Des messages poignants
32:24sur l'application RTL, les sentiments qui existent
32:26aujourd'hui. C'est de la compassion, mais lié
32:28à de l'indignation, et je dirais même quelque part
32:30un petit peu de désolation quand on entend tous ces témoignages
32:32à l'antenne. Elisabeth nous dit
32:34de tout cœur, avec M. Allénaud, et tous
32:36ceux qui traversent cette épreuve, qu'il faut absolument
32:38changer la loi. Même réaction pour
32:40Pierre, Martin, Josette, qui ajoute même
32:42ça ressemble à un jour sans fin, rien ne
32:44change. Et puis d'autres auditeurs,
32:46juristes de formation, nous disent que le
32:48droit en l'état est suffisant, que rajouter
32:50notion serait une erreur, le droit
32:52ne doit pas bavarder, il faut revoir
32:54simplement le critère qui déclenche
32:56le caractère volontaire d'un homicide.
32:58Merci Victor. Comment s'appelait
33:00Victor, la dame qu'on vient d'avoir à l'instant
33:02qui a perdu sa fille de 45 ans ?
33:04Quel témoignage incroyable !
33:06C'était Pascaline. Pascaline ? Non, non, non, c'était pas
33:08Pascaline, c'était...
33:10C'était Brigitte.
33:12C'était Brigitte.
33:14Mais comment ?
33:16Quel témoignage ! Je suis désolé
33:18les amis, je suis littéralement...
33:20Ému. Oui, ému et dévasté.
33:22On devrait...
33:24On n'a pas été bâti
33:26biologiquement pour survivre à nos enfants
33:28c'est pas possible.
33:30C'est épouvantable
33:32de parler de ça. Stéphane,
33:34vous, vous avez perdu un fils,
33:36il allait à l'école ?
33:38Il allait à l'école au bout de la route, au bout de la rue ?
33:40Oui, il faut savoir qu'on avait
33:42fait une demande auprès de la mairie pour faire
33:44construire des trottoirs
33:46qui ont été réalisés après l'accident.
33:48Dans l'année qui a suivi,
33:50ça y est, ils se sont décidés à faire les travaux,
33:52les trottoirs... Comme quoi il y avait un réel besoin et un réel
33:54problème. Oui, bien sûr.
33:56Alors, votre cas, Stéphane,
33:58Excusez-moi, mais il faut
34:00savoir qu'on ne vit plus du tout.
34:02Mon épouse fait des dépressions à répétition, c'est
34:04une horreur.
34:06Moi, il ne passe pas
34:08une semaine sans que je sois obligé d'aller
34:10porter des fleurs au cimetière.
34:12Je passe mon temps,
34:14je discute avec lui. On a d'autres
34:16enfants, mais j'ai un garçon qui
34:18ne veut plus fêter Noël, qui ne veut plus
34:20fêter son anniversaire.
34:22Et pourtant,
34:24c'était en 2002, vous m'avez dit ?
34:26Oui, c'est ça. Novembre 2002,
34:28ça fera 22 ans la semaine prochaine.
34:30Oui.
34:32On est obligé d'avancer pour
34:34les autres enfants. Et le chauffeur qui a renversé
34:36votre fils ?
34:38Absolument rien. Aucune inquiétude.
34:40C'était un banal accident de la route.
34:42Alors, comment réagir, Stéphane ?
34:44Ça, c'est intéressant.
34:46Comment réagir quand...
34:48Parce que là, on parle
34:50de délits routiers, d'assassins,
34:52de meurtriers qui sont ivres,
34:54parfois qui volent des voitures,
34:56qui ont pris de la drogue, qui sont en excès
34:58de vitesse, qui ne sont pas assurés,
35:00qui n'ont pas de permis de conduire.
35:02Comment réagir quand
35:04celui qui tue votre
35:06enfant peut invoquer l'accident,
35:08le simple accident ?
35:10Qu'est-ce que vous pensez
35:12de cet homme-là ?
35:14Moi, je suis 100% avec M. Allénaud,
35:16mais j'espère que le délit routier sera étendu
35:18à tout accident, qui ne sera pas uniquement
35:20pour les personnes alcoolisées, avec les circonstances
35:22comme celle-là.
35:24À partir du moment où on prend le volant,
35:26on a des responsabilités. C'est une arme,
35:28une voiture.
35:30C'est-à-dire que même si,
35:32c'est votre cas d'ailleurs, la personne qui a renversé
35:34votre fils n'avait pas bu,
35:36vous disiez, elle partait simplement à son travail,
35:38même dans ce cas précis,
35:40vous souhaiteriez qu'il y ait un délit
35:42spécifique ?
35:44Bien sûr. On est jugé comme si...
35:46Ça n'a pas été poursuivi, même pas pour homicide involontaire.
35:48Non, ça a été classé sans suite.
35:50On a porté plainte contre plein de mots,
35:52on a porté plainte contre la région.
35:54Est-ce que vous avez parlé à cet homme ? Qu'est-ce qu'il dit ?
35:56Il est venu nous voir.
35:58Franchement, il est venu nous voir. Il a tenté de venir nous voir
36:00à l'hôpital. Il nous a dit
36:02qu'il n'avait pas vu. Il a présenté
36:04ses excuses.
36:06Mais on ne sait plus.
36:08On ne sait plus le voir. C'est impossible.
36:10On ne peut pas discuter avec lui.
36:12Pour moi, c'est un assassin.
36:14Ça reste un assassin. Je ne sais pas s'il nous écoute.
36:16Je ne sais pas.
36:18Il habitait dans la même ville que nous.
36:20On a déménagé.
36:22Le lieu où il y a eu l'accident, on ne sait plus y passer.
36:24On fait un détour.
36:26Non.
36:28On n'approche plus de chez lui.
36:30J'ai peur de le croiser dans la rue.
36:32Rien que le nom. Moi, je suis commerçant.
36:34J'ai des clients qui portent le même nom que lui.
36:36Rien que ça, ça mérisse les poils.
36:38Pourtant, ils n'y sont pour rien.
36:40Ils ne sont peut-être pas parentés.
36:42Vous n'arrivez pas à vous dire, Stéphane,
36:44que c'est la fatalité ?
36:46Non.
36:48Non.
36:50Il manque quelque chose.
36:52Il manque quelqu'un.
36:54On a sa photo dans le salon.
36:56Quand vous dites que vous avez porté plainte,
36:58vous avez porté plainte contre qui ?
37:00Contre cet homme, précisément ?
37:02On a porté plainte contre lui.
37:04On a porté plainte contre la mairie.
37:06Il y avait toujours le dossier sur le bureau du maire
37:08pour la réalisation des trottoirs et de l'éclairage
37:10qui ont été réalisés un an après l'accident.
37:12Tout a été classé ensuite.
37:14C'est un ban à l'accident de la route.
37:16Vous écrasez un chien,
37:18vous ne serez pas jugé plus.
37:20C'est exactement pareil.
37:22Vous renversez une poubelle, vous renversez un chien,
37:24vous êtes jugé de la même façon.
37:26Donc, il ne convient pas de me dire
37:28qu'en France, il y a de la justice.
37:30Je ne sais plus rentrer dans une église.
37:32Je sais...
37:34C'est toute la vie qui est basculée.
37:36Il y a des gens de notre famille
37:38qui ne nous parlent même plus parce qu'on a porté plainte contre la mairie.
37:40J'ai perdu des clients
37:42parce que j'ai porté plainte contre la mairie.
37:44C'est incroyable
37:46comment la vie s'arrête.
37:48La vie impossible.
37:50Vous nous racontez un film, un roman, un livre
37:52dont le titre est
37:54La vie impossible.
37:56La vie devient impossible.
37:58La vie est impossible après la perte d'un enfant.
38:00Excusez-moi, encore un petit truc.
38:02Mon épouse pleure tous les soirs
38:04en regardant les infos.
38:06Le décès d'une adolescente,
38:08la petite Lina,
38:10chaque fois qu'on apprend le décès d'une adolescente,
38:12on se met à la place de la famille
38:14et ma femme retombe
38:16dans le calvaire.
38:18Elle repart en dépression.
38:20Non, c'est...
38:22Merci.
38:24Je ne souhaite à personne, même pas à mon pire ennemi,
38:26je ne souhaite à personne de vivre ça.
38:28J'espère vraiment
38:30que M. Alénaud arrivera
38:32au bout de ce qu'il a entrepris.
38:34S'il veut me joindre,
38:36il ne faut surtout pas hésiter.
38:38C'est avec plaisir que je lui donne un coup de main.
38:40Stéphane, comment s'appelait
38:42votre fils ?
38:44Kevin.
38:46Kevin, il avait 14 ans.
38:48Il est parti en 2002.
38:50Mon cher Stéphane, merci d'avoir passé ces instants
38:52avec nous. Merci beaucoup.
38:54Eric est là, mon cher Eric.
38:56Bonjour.
38:58Bonjour Eric, bonjour Isabelle.
39:00Vous êtes à Lyon ?
39:02Je vous annonce
39:04que vous allez rester quelques instants avec nous
39:06pendant la pause et avec Isabelle Choquet,
39:08on vous reprend dans une petite minute.
39:10A tout de suite.
39:12Contactez-nous gratuitement via l'appli
39:14RTL ou au 3210.
39:1650 centimes.
39:18Midi, 14h.
39:20Les auditeurs ont la parole
39:22avec Eric Brunet et Isabelle Choquet.
39:24Mon fils est décédé
39:26en juillet 2004
39:28dans un accident avec un poids lourd.
39:30Il est passé sans suite
39:32de vie, pas de poursuite,
39:34pas de jugement. Le camion est parti
39:36le lendemain en Hollande.
39:38La justice, il n'y en a pas pour la route.
39:40Michel vient de nous laisser
39:42ce message. J'ai beaucoup
39:44de mal avec l'addition, la juxtaposition
39:46de toutes ces souffrances
39:48parce que je prends tout.
39:50Je suis comme ça, je prends tout.
39:52On a tous des enfants et bien évidemment
39:54on se projette.
39:56On se projette tous, y compris ceux
39:58qui n'ont pas été touchés par des tragédies, bien sûr.
40:00Eric est avec nous. Bonjour Eric.
40:02Oui, bonjour.
40:04Vous avez été touché, vous, par des accidents de la route ?
40:06Oui, il y a
40:088 ans, dans la nuit du
40:1022 au 23 octobre, c'est environ
40:12entre 23h30 et minuit,
40:14ma fille Anne-Laure
40:16a été tuée et son
40:18ami est gravement blessé sur un trottoir
40:20en plein centre-ville de Lyon.
40:22Alors les faits, pour que vous compreniez
40:24bien, on a 4
40:26délinquants dans un véhicule
40:28qui roule à près de
40:30120 km heure.
40:32Ils grillent 4 feux rouges,
40:34ils sont alcoolisés sous stupéfiants.
40:36Au quatrième feu rouge, ils percutent
40:38un véhicule qu'ils projettent sur le trottoir
40:40sur lequel ma fille et son ami
40:42étaient en train de parler.
40:44Sur le choc, le conducteur
40:46et son passager se sont enfuis
40:48et les deux passagers
40:50à l'arrière se sont fait passer
40:52pour victimes en disant
40:54qu'ils étaient sur le trottoir.
40:56Le véhicule n'était pas assuré et n'était pas en règle
40:58en ce qui concerne l'immatriculation
41:00et le conducteur
41:02c'était
41:04le fait qu'on venait lui enlever
41:06son bracelet électronique
41:08et il avait 9 mentions au casier judiciaire.
41:10Voilà pour les faits.
41:12Voilà pour les faits,
41:14il y a eu un procès, Eric ?
41:16Il y a eu un procès, 2 ans après,
41:18il a été condamné,
41:20alors il s'est enfui, la police a mis
41:227 mois pour le trouver et l'interpeller.
41:26Au procès,
41:28il a été sanctionné
41:30à 7 ans de prison
41:32et il n'a fait que 30 mois.
41:36Et les complices,
41:38ceux qui sont à l'intérieur du véhicule,
41:40il y en a 2 qui ne sont pas sanctionnés
41:42et le passager
41:44est sanctionné de 10 mois,
41:46dont 2 avec sursis,
41:48je crois,
41:50le propriétaire du véhicule
41:52était l'ami du conducteur,
41:54elle venait d'acheter ce véhicule
41:56il y a un mois,
41:58il n'était pas en règle en ce qui concerne
42:00l'immatriculation, donc pas assuré
42:02et elle avait donné
42:04les clés, j'insiste là-dessus parce que ça a son importance,
42:06elle a donné les clés
42:08de ce véhicule à son copain,
42:10sachant qu'il n'avait pas le permis de conduire
42:12et qu'il était régulièrement
42:14sous stupéfiants.
42:16Eric,
42:18je crois que
42:20nous avons Laurent en ligne, restez avec nous Eric,
42:22parce que Laurent est dans
42:24une situation inverse, si on peut dire
42:26bonjour Laurent,
42:28vous êtes concerné
42:30vous aussi, mais pas de la même façon.
42:32Oui, moi c'est-à-dire
42:34que c'est mon fils qui a tué
42:36quelqu'un,
42:38qui sortait de boîte de nuit,
42:40alcoolisé, sous emprise
42:42de stupéfiants,
42:44donc moi je suis très très mal placé
42:46dans votre émission,
42:48je l'écoute tous les jours et là je me sentais un petit peu
42:50obligé de revenir,
42:52parce que je comprends complètement
42:54toutes ces personnes qui ont perdu un être cher
42:56et moi c'est ce que me disait
42:58le juge,
43:00vous savez votre fils,
43:02vous allez le revoir, tandis que
43:04la personne qui l'a tué, ses parents
43:06ne le reverront jamais.
43:08Dans ce cas,
43:10bien sûr on aime son enfant,
43:12mais dans ce cas on dit quoi, on pense quoi,
43:14on a envie qu'il aille en taule,
43:16on a envie d'une peine sévère pour son petit,
43:18ou on a envie de dire
43:20j'espère que...
43:22Non mais monsieur Brunet,
43:24moi là c'est pas mon petit-fils,
43:26moi je lui dis, mon gars t'as fait une erreur,
43:28maintenant tu vas, enfin c'est même plus une erreur,
43:30il faut que tu payes au maximum.
43:32Et en fait
43:34il a été condamné à 7 ans,
43:36en fait il n'a fait que 3 ans,
43:38mais c'est même pas de son fait, c'est que quand vous arrivez en prison,
43:40en détention,
43:42vous avez des remises de peine automatiques,
43:44c'est-à-dire que la première année c'est 3 mois plus 3 jours
43:46par mois,
43:48et ensuite vous avez des remises de peine
43:50qui peuvent aller de 1 mois à 3 mois par année
43:52de détention.
43:54Donc
43:56vous faites le décompte et vous arrivez
43:58à peine 3 ans.
44:00Il est sorti là maintenant ?
44:02Oui il est sorti,
44:04il a eu un suivi
44:06psychologique, suivi par le juge d'application
44:08des peines, enfin...
44:10Vous continuez à le voir, à lui parler,
44:12comment sont vos relations avec lui ?
44:14Alors au départ ça a été très dur,
44:16parce que
44:18moi je me mettais toujours à la place du papa
44:20qui avait perdu son fils,
44:22et j'avais beaucoup de mal,
44:24donc on a eu un moment
44:26où on était un petit peu en froid,
44:28mais lors de sa détention
44:30j'ai eu le droit
44:32de visite assez rapidement,
44:34c'est-à-dire qu'au cours du premier...
44:36En fait il a été directement mis en préventive,
44:38et là j'ai eu mon permis
44:40d'aller demander mon nom,
44:42et puis j'allais le voir une fois par semaine,
44:44et en fait
44:46ce qui s'est passé c'est que
44:48après les relations
44:50évidemment s'arrangent,
44:52et puis ça reste
44:54malgré tout,
44:56c'est compliqué de dire ça,
44:58mais ça reste mon fils,
45:00et maintenant
45:02il est complètement réhabilité,
45:04il a un travail,
45:06il ne fait plus de conneries ?
45:08Il ne fait plus de conneries de ce genre ?
45:10Non, non, non,
45:12maintenant il est
45:14avec quelqu'un, tout va bien,
45:16voilà.
45:18Mais vous avez une certaine culpabilité peut-être ?
45:20Moi oui,
45:22et longtemps
45:24je l'ai eu, longtemps.
45:26Merci, merci pour ce témoignage
45:28Laurent, c'était intéressant
45:30aussi d'avoir votre point de vue
45:32de papa, papa d'un chauffard
45:34si je peux le dire comme ça.
45:36Le papa d'un chauffard qui a tué,
45:38qui dans ce contexte a quand même
45:40le courage de faire le 3210,
45:42d'écrocher son téléphone et de s'appeler,
45:44c'était pas mal d'entendre
45:46Laurent en tout cas.
45:48Merci à Eric qu'on a un peu coupé
45:50tout à l'heure, qui a perdu sa fille
45:52à Lyon dans des conditions
45:54épouvantables, et merci à tous ceux qui étaient avec nous.
45:56Au 3210, il est 13h57,
45:58c'est dans une seconde,
46:00qu'est-ce qu'il va se passer ? Il y aura le flash de 14h,
46:02les infos ? Absolument, les informations,
46:04et Jean-Alphonse Richard, l'heure du crime, bien sûr, restez avec nous.

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