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NewsTranscription
00:00Tellement bien. Mais il y a la réalité, il y a le réel.
00:04Le réel, c'est effectivement ce qui s'est passé en Guadeloupe ces derniers jours, le week-end.
00:09Les clients EDF sur lui ont été réalimentés en énergie, ça y est.
00:13Mais qu'est-ce qui se passe ? Précédente grève en 2023, c'est à répétition et on revient.
00:18Même chose en Martinique, mais je voudrais d'abord qu'on parle de la Guadeloupe.
00:23Bonjour Olivier Servard.
00:25— Bonjour M. Béracoff, bonjour mon éditeur de Sud Radio.
00:28Merci. Vous êtes député de Guadeloupe, je rappelle, je l'ai dit, porte-parole du groupe Yot.
00:33Alors dites-moi, en fait, en métropole, vous êtes avec nous là, en métropole, on l'entend ça,
00:39on se dit bon, Martinique, Guadeloupe, qu'est-ce qui se passe ?
00:43Et ça revient par récurrence à un moment donné de répit, et puis ça recommence.
00:49Alors je ne dis pas que c'est une violence terrible, mais quand même, il y a des choses assez fortes.
00:54Qu'est-ce qui s'est passé là récemment ?
00:57— Bien. Alors juste un mot de vocabulaire, on dit plutôt « hexagone » que « métropole »,
01:01parce que j'ai fait voter cette amende malunanimité il y a un an.
01:04— Ah ben c'est très bien.
01:05— Métropole, c'est territoire issu de ces colonies, territoire extérieur.
01:07— Vous avez raison.
01:08— « Hexagone », c'est plus neutre, c'est gentil.
01:10— Vous avez raison. Disons « hexagone », absolument. Vous avez bien le vœu de le dire, oui.
01:14— Alors qu'est-ce qui se passe ? Il faut sûrement comprendre ces tensions sociales en Martinique, Guadeloupe, Guyane, en 2009.
01:222009, il y a une grosse tension avec un mouvement populaire incroyable, avec beaucoup, beaucoup de monde dans la rue.
01:29Quasiment 20 % de la population de Guadeloupe est dans la rue à ce moment-là.
01:34Et puis il y a un accord sur plusieurs points. Et cet accord, finalement, n'est pas appliqué.
01:40Il n'est pas appliqué sur la vie chère. Et cela conduit à ce que la vie, globalement, en Outre-mer, Atlantique, est plus chère de 15 %.
01:49Mais retenez bien que sur les produits alimentaires, cette vie est plus chère en moyenne de 40 %.
01:55— De 40 % ? Sur les produits alimentaires ?
01:58— Voilà. En moyenne. Il y a des écarts incroyables. Il y a des écarts x2, x3, x10. Mais en moyenne, c'est 40 %.
02:05Mais vous imaginez bien que ces territoires ont un niveau de vie inférieur de 25 % à celui de l'Hexagone.
02:12Donc ça veut dire qu'il y a des tensions pour se nourrir, pour se loger, pour s'habiller incroyables dans ces territoires.
02:19Et pour revenir à la crise, je dirais, de l'énergie, de l'électricité, eh bien pour moi, je l'ai dit, j'ai eu à le dire, ce sont des actes terroristes ou criminels.
02:30Il y a eu un mort parce qu'il n'a pas pu mettre son respirateur ou il n'a pas pu être, je dirais, secouru suffisamment tôt par les services.
02:39Il faut savoir que le blackout, c'est zéro électricité pour les 380 000 Guadeloupéens. C'est ça qui s'est passé.
02:46— Et c'est un total blackout total sur toute la Guadeloupe, quoi.
02:50— Voilà. Et heureusement qu'il y a eu effectivement, je dirais, des groupes électrogènes des CHU et des cliniques qui ont pris le relais
03:00parce que sinon, vous imaginez bien, si le groupe électrogène avait toussé, c'est un certain nombre de personnes qui mourraient.
03:06Mais il faut comprendre quelle est la revendication de ces personnes. Ces personnes touchent entre 4 000 et 7 000 € à EDF.
03:13Ces personnes sont dans la centrale et la cabine qui gèrent les moteurs. Et ils ont décidé un jour d'appuyer sur « off » et donc de priver la Guadeloupe.
03:23Pourquoi ? Parce qu'il semblerait que leur calcul de congés payés soit fait en heures et non pas en jours comme pour les milliers d'employés d'EDF
03:31dans toute la France et dans tout le monde. Donc pour moi, c'est scandaleux, c'est grave et c'est irresponsable.
03:36Voilà cette réalité de blackout qui se cumule à une tension sociale dont on pourrait parler sur la vie chère tout à l'heure en Guadeloupe et en Martinique.
03:44— On va en parler. Oui. Alors Olivier Servat, juste pour savoir, vous dites que ces salariés d'EDF touchent entre 4 000 et 7 000 €.
03:51Juste quel est le salaire moyen en Guadeloupe ?
03:54— Alors le salaire moyen est à peu près... Le salaire médian est autour de 1 800 €, brut. C'est ça, la réalité.
04:01Quand on travaille... Parce qu'il faut savoir que les jeunes de moins de 25 ans – et je suis avec le député Mathiazin, là –
04:07il faut savoir que les jeunes de moins de 25 ans sont au chômage à plus de 60 % en Guadeloupe. Le chômage en Guadeloupe est à 20 %.
04:16Donc quand on travaille, on touche de façon médiane 1 800 €. Là, on a des personnes... Alors je remets pas en cause le droit de grève, M. Béhaccord.
04:25Tout le monde a droit à faire grève, à revendiquer. Et si ces gens-là ont droit, eh bien qu'on leur donne le droit qu'EDF aussi se mette au diapason pour leur donner leur droit.
04:35Il n'y a pas de souci. J'ai remarqué que le préfet a tardé, mais il a enfin pris une ordonnance, un arrêté de réquisition pour que ces personnes se mettent au travail.
04:44Mais cette grève dure depuis un mois. Vous avez eu cette remontée nationale-là ces derniers jours. Mais depuis un mois, vous avez 10 000, 15 000, 20 000, 30 000, 40 000 ménages qui subissent des coupures
04:54d'un tempestif d'électricité. Donc ils ont droit à faire grève. Mais par contre, en aucun cas, ils ne peuvent prendre en otage la population guadeloupéenne dans la mesure où c'est scandaleux.
05:04Il y a des petits entrepreneurs derrière. Il y a des petites structures, des commerçants, des personnes qui ont besoin de respirateurs pour la nuit.
05:11Il y a eu... Après Tapitre, je pense à Carole Benutolo. C'est du concret, ça. Voilà une dame qui a une bijouterie qui se bat, eh bien figurez-vous qu'avec un tractopelle, la nuit,
05:20parce qu'il n'y avait pas d'éclairage, on a explosé sa bijouterie. Voilà la réalité aujourd'hui en Guadeloupe. Et d'ailleurs, j'ai fait un courrier au ministre de l'Intérieur
05:29qui est toujours contre à réagir de façon tempestive sur tout. Eh bien je n'ai pas encore entendu sur ces exactions qu'il y a eu en Guadeloupe.
05:36Et le renforcement des escadrons. Il y a deux escadrons qui nous manquent en Guadeloupe aujourd'hui, en termes de sécurité et de gendarmerie. Vous savez pourquoi ?
05:42L'un est en Nouvelle-Calédonie, l'autre est en Martinique. Voilà la réalité. Donc je demande au ministre de l'Intérieur de prononcer ses responsabilités,
05:48tel qu'il est tout à fait prompt à le faire par ailleurs.
05:52– Et alors, justement, vous décrivez ce qui se passe. Effectivement, on peut se poser la question de liberté et responsabilité,
06:00même si, effectivement, le droit de grève est amplement incontestable et personne ne le conteste. Mais il faudrait savoir pour quelles raisons,
06:06si ce n'est que pour des congés payés et des jours supplémentaires de congés payés, c'est que ça pose quand même un certain problème.
06:14Mais je voudrais savoir, sur le fond, aujourd'hui, est-ce qu'il y a encore... Vous savez, on a toujours l'impression, encore une fois, dans l'Hexagone,
06:22est-ce qu'il y a une situation, je dirais comme ça pour caricaturer, le feu couvre sous la cendre ? Est-ce que quelque chose est là ?
06:30Est-ce qu'il y a un malaise, je dirais institutionnel ou structurel, qui fait qu'à des moments, ça s'enflamme ?
06:38Non pas sans raison, bien sûr qu'il y a des raisons, mais est-ce que derrière cela, est-ce qu'il y a une situation de tension ? Olivier Servat.
06:47Bien sûr, M. Berghoff. Ce feu couvre pour plusieurs raisons. La première, c'est qu'elle est économique. Je le répète, mais il est toujours bon de le rappeler.
06:56En moyenne, l'alimentation coûte 40 % de plus qu'en Hexagone. Et en moyenne, les Guadeloupéens sont 25 % moins aisés que les hexagonaux.
07:06Ça veut donc dire que les gens, quand ils travaillent, ils doivent consacrer une grosse partie de leur budget à leur alimentation.
07:13Ils ne peuvent pas subvenir à leur besoin simple de pouvoir se loger, s'héberger, s'habiller et avoir un minimum de loisirs.
07:23Ça, c'est la première tension. On ne peut pas nier, et c'est le cas beaucoup en Martinique, mais aussi en Guadeloupe, que nous sommes dans des sociétés post-esclavagistes, post-coloniales.
07:33Je rappelle que l'abolition de l'esclavage, c'est 1848. Et je reste factuel pour ne pas rentrer dans les lamentations liées à l'esclavage, mais très clairement.
07:43Lorsqu'en 1848, l'esclavage est aboli, que se passe-t-il, M. Berghoff ? Les anciens colons sont indemnisés de leur terre. Ils gagnent leur terre. Ils ont de l'argent.
07:51Et ceux qui sont devenus libres n'ont que leur force de travail. Donc du coup, ce système, je dirais, de classe a perpétué au fur et à mesure des années.
08:01Et aujourd'hui, notamment en Martinique, ce qu'on appelle les béquets, qui sont des Martiniquais. Attention, vous ne pourrez jamais rentrer dans un système en disant
08:11qu'il y a des Martiniquais plus que d'autres. En Guadeloupe, en Martinique, tous ceux qui y vivent sont des Martiniquais ou des Guadeloupéens.
08:16Ils sont nés là-bas. Ils parlent créole. Et ils sont tout à fait légitimes.
08:19– Oui, post-discrimination. Mais en même temps, vous dites qu'il y a une discrimination de fait, quelque part.
08:24– Économique par rapport aux terres, par rapport à leur capacité. Et donc là, cet élément factuel économique plus cette historique sociale fait qu'à la moindre étincelle,
08:35il y a un sentiment, je dirais, de délaissement. D'autant plus que vous avez bien compris qu'on était en situation de tension budgétaire depuis quelques années.
08:43Et en plus, cette année, et que le budget des Outre-mer, tenez-vous bien, le budget des Outre-mer, qui est déjà en difficulté, l'est diminué de 20% aujourd'hui.
08:5120%, le budget 450 millions d'euros.
08:53– Par rapport aux années précédentes, vous voulez dire ?
08:56– Par rapport à l'année précédente, le budget que vous présente M. le gouvernement Barnier, eh bien, c'est moins.
09:02– 20% en moins.
09:03– 20% en moins. Sur le logement, par exemple, sur l'accompagnement aux petites entreprises, sur les aides sociales, voilà ce qui se passe aujourd'hui.
09:12Donc en fait, on a une tension sociale qui grouve et une pression de délaissement du gouvernement très factuellement.
09:19Moins de 20% sur le budget Outre-mer. Voilà où est-ce que nous en sommes aujourd'hui.
09:23Et ça ne peut pas, donc, forcément donner de bons résultats.
09:25– Alors, on va rester ensemble juste après une petite pause.
09:28On reste avec vous, M. Olivier Servat, c'est très important, c'est très intéressant.
09:32Vous nous donnez des informations.
09:34Et puis on va voir, effectivement, on sait dans quel État, d'ailleurs, vous connaissez la dette de la France.
09:40Cette dette qui est devenue un puits sans fond.
09:43Et justement, on va parler aussi de la Martinique.
09:46Et qu'est-ce qu'on peut faire pour un tout peu améliorer ?
09:50Je ne dis pas, on ne va pas sortir le lapin magique du chapeau, mais qu'on peut améliorer la situation.
09:56On en parle tout de suite, après cette petite pause, tout de suite.
09:59– Et si vous souhaitez réagir où ?
10:01– Et nous sommes toujours avec Olivier Servat, débuté de Guadeloupe et porte-parole du groupe Liott,
10:06pour parler de la situation, non seulement en Guadeloupe, mais aussi, Olivier Servat, en Martinique.
10:12Parce qu'en Martinique, ça a pris quand même des, et ce n'est pas la première fois, tendances un peu plus fortes.
10:18Le couvre-feu de minuit à 5 heures a été prolongé à Fort-de-France jusqu'au 4 novembre prochain.
10:24Grandes scènes de violence, jets de cocktails Molotov sur des gendarmes,
10:29des munitions contre des véhicules, mouvement contre la vie chère.
10:33Alors vous avez parlé de ça, le problème économique, et il est là, couvre-feu, etc.
10:38En fait, c'est toujours, c'est sur le fond, sans comparer, comparaison n'est pas raison entre Martinique et Guadeloupe,
10:47mais c'est toujours un peu sur le fond pour les mêmes raisons, monsieur le député ?
10:52– Oui, si vous voulez, je prendrai le temps, rapidement, de vous expliquer l'état actuel de l'accord
10:58qui a été pris entre les différentes parties, pour vous montrer où est-ce qu'on est arrivé.
11:02Et qu'est-ce qui manque à certaines institutions ?
11:05Tout d'abord, je le dis, la revendication pour lutter contre la vie chère est légitime,
11:10entre Guadeloupe, Martinique et Guyane, dans tous les Outre-mer.
11:12On l'a expliqué, on l'a vu, plus 40%.
11:14Maintenant, qu'est-ce qui a été obtenu ?
11:16Il a été obtenu de passer un bouclier qualité-prix, ça veut dire que sur 69 familles de produits,
11:22quasiment 6 000 produits, eh bien, il n'y aura pas de marge et les prix vont baisser de 20% sur ces produits-là.
11:29Voilà ce qu'a accordé la grande distribution.
11:31Cet accord est obtenu et entre en vigueur ?
11:35Alors, cet accord a été signé par toutes les parties, sauf par la partie initiatrice de cette revendication,
11:41c'est-à-dire le AIRPRAC, Rodrigue Petitot, avec Aude, et puis une autre personne qui ont négocié.
11:48Je les ai rencontrées d'ailleurs, elles sont venues en Guadeloupe pour échanger, pour comprendre un petit peu leurs revendications.
11:53Sur cette première partie, moins 20% sur les produits, elles ont une première remarque qui est juste.
11:59Elles disent, ces personnes, on l'attendait, les produits, la famille de produits que vous donnez,
12:03ce sont des familles de produits, entre guillemets, malbouffes. Malbouffes, parce que vous voyez,
12:07puisque les gens n'ont pas beaucoup de moyens en Guadeloupe, ils achètent que des produits basse qualité,
12:12et basse qualité égale mauvaise santé. Donc, ils disent qu'on devrait intégrer dans cette famille de produits
12:18des produits un peu diététiques, entre guillemets. Ça, ça n'est pas encore obtenu.
12:22Ensuite, la collectivité territoriale de Martinique, elle s'est engagée à faire quoi ?
12:26Pour baisser sur ses produits prioritaires, elle va enlever une taxe qui s'appelle l'octroi de mer sur les produits importés
12:32qui ne complémentent pas la production locale. Sauf que la CTM, collectivité territoriale de Martinique,
12:38va transférer cette baisse d'octroi de mer sur les produits de première nécessité sur d'autres produits, entre guillemets, de luxe.
12:44Donc, ce sera à coût zéro pour elle. L'État a pris récemment un amendement, ça va dans le bon sens,
12:51de mettre la TVA à taux réduit sur ses produits de première nécessité pour arriver à cette baisse de 20%.
12:56Par contre, l'État, lui, veut compenser cette TVA baissée sur les produits de première nécessité sur d'autres produits
13:02pour que ce soit à 100 nuls aussi. Donc, ça veut dire qu'il y aura plus de TVA sur d'autres produits.
13:06Et le vrai problème, M. Bercoff, tenez-vous bien, et d'ailleurs, je pose une question au gouvernement cet après-midi à 15h sur cela,
13:13il faut savoir que la France est unie et indivisible. Et donc, il y a une responsabilité de continuité territoriale
13:21sur tous les territoires hexagonaux et des outre-mer. Et aujourd'hui, cette continuité territoriale,
13:27elle est mal assurée par le fait que pour les aliments, quand ils quittent l'hexagone, ils doivent prendre au conteneur un bateau.
13:35Et ça, ça coûte en moyenne un bateau 5 000 € le conteneur. Eh bien, il faudrait pour ces produits de première nécessité
13:41que l'État assure une continuité territoriale. Ça fait 100 millions d'euros. 100 millions d'euros.
13:46Je rappelle tout à l'heure que le budget des outre-mer diminue de 500 millions d'euros cette année.
13:51Donc, au lieu de le diminuer de 500 millions d'euros, il faudrait le diminuer de 400 millions d'euros
13:55et que l'État mette un engagement de 100 millions.
13:58— Oui. Alors, Olivier Selvas, juste une remarque. Vous dites qu'effectivement, c'est très bien.
14:03On a abaissé la TVA sur les produits de première nécessité. Mais on peut comprendre aussi qu'on peut hausser la TVA
14:08sur les produits de luxe, par exemple. C'est pas la même chose.
14:11— Admettons. Admettons. On ne va pas se... — Non, non. Mais c'est important, parce qu'il faut arriver à un équilibre.
14:17— Bien sûr. Vous avez raison. Pour la continuité territoriale, je rappelle que la Corse bénéficie,
14:23tenez-vous bien, en continuité territoriale, de 10 fois plus d'accompagnement par tête d'habitant
14:29qu'un ultramarais comme Guadeloupe ou Martinique. La Corse, 10 fois plus. C'est très bien.
14:34Mais on ne demande pas 10 fois plus. On demande simplement que l'État rajoute 100 millions d'euros,
14:40alors que pour l'instant, il diminue de 500 millions. Donc en fait, il diminuerait que de 400 millions.
14:44Vous voyez, il faut à un moment donné que l'État prenne ses responsabilités par rapport à cette vie chère,
14:48ne pas toujours, je dirais, regarder ailleurs quand ses écuries brûlent, parce que que ce soit en Nouvelle-Calédonie,
14:54à Mayotte, en Guyane, en Martinique, en Guadeloupe, il y a des tensions. Et on les a vues. On a vu leur origine.
14:59Donc à un moment donné, il faut que l'État prenne ses responsabilités. Pour l'instant, la grande distribution a fait un bout de chemin.
15:05La collectivité de Martinique a fait un bout de chemin. Et nous voulons que ces éléments s'appliquent en Guadeloupe.
15:09Mais pour l'instant, l'État n'a fait que la moitié du chemin par rapport à ses engagements.
15:13– Et ce que vous dites, dernière question, parce qu'on va suivre ça, bien sûr, Olivier Servat.
15:18Vous vous dites qu'au fond, il faut trouver un équilibre parce que ces tensions qu'on voit et qu'on voit de façon récurrente,
15:26vous avez très bien expliqué le problème des dysfonctionnements, en tout cas des inégalités, soyons clairs.
15:32Il faut arriver, parce que la question que je voudrais vous poser, et que j'ai posée d'ailleurs à d'autres députés de Mayotte
15:38et d'ailleurs ici dans cette émission, est-ce qu'il y a, du point de vue, je dirais, hors France, hors étrangers,
15:45est-ce qu'il n'y a pas quelques puissances étrangères qui attendent avec impatience que la situation soit un peu plus chaotique
15:52pour essayer de voir s'ils se sentent pousser des ailes et des dents face à vos pays, à nos pays ?
16:02– Bien sûr, je vais dire deux choses. Je remarque, je vais répondre à votre question,
16:07mais je remarque que le ministre des Outre-mer n'a pas encore pointé en Martinique ou en Guadeloupe.
16:13Vous imaginez ces situations de tensions en Hexagone et que le ministre en charge ne...
16:18– Vous l'avez dit, il n'est pas encore venu.
16:21– Il n'est pas venu, il a dit, je le cite, il ne faut pas mettre la pression parce que sinon ça fait l'effet inverse.
16:27Mais attendez, la pression c'est lui qui a accepté le job, la pression c'est sur nos territoires, c'est sur nos populations.
16:32Et pour répondre à votre question, vous avez tout à fait raison.
16:35M. Bercoff, la France est la France aussi grâce à ses Outre-mer, où le soleil ne se couche jamais,
16:42où elle est présente sur les trois océans, où elle peut faire de la géopolitique,
16:46dans le canal du Mozambique avec Mayotte, avec bien évidemment la Polynésie.
16:50– Les deux océans, les deux océans, ouais.
16:53– Et les trois océans, Pacifique, Indien et Atlantique.
16:57Elle peut lancer des fusées aériennes au moindre coût grâce à la Guyane.
17:00Aujourd'hui, vous comprenez bien, elle est la deuxième zone économique exclusive au monde
17:06parce que à 300 km de toute terre française, le sous-sol, le sol, la mer nous appartient, après les États-Unis.
17:13Et donc, aujourd'hui, elle a la deuxième, je dirais, zone qui lui permet d'avoir de l'écosystème végétal au monde.
17:21– Bien sûr.
17:22– 80 % de la biodiversité au monde est en Outre-mer.
17:24Et donc, forcément, cette réalité-là intéresse la géopolitique mondiale,
17:29intéresse les Chinois, intéresse les Russes, intéresse les Africains.
17:32– Les Australiens, etc.
17:34– Les Australiens pour notamment le hub qui va justement par rapport à l'Atlantique jusqu'à Los Angeles.
17:40Donc, vous comprenez bien que nous, vous savez, on est très clair.
17:45On est, pour la plupart en tout cas, pour ma part, nous sommes satisfaits et fiers d'être français.
17:49Nous voulons être justement français à part entière.
17:52Mais pour cela, il faut que la France arrête de regarder ailleurs lorsque ses écuries brûlent.
17:57Il faut qu'elle soit consciente de l'avantage que lui procure ce territoire Outre-mer
18:01et qu'à l'intérieur de ce territoire, il y a des Français hommes et femmes qui souffrent.
18:05Et donc, cette souffrance doit être traitée et soulagée.
18:08– Et il faut regarder loin, effectivement, et ne pas penser uniquement à la réélection,
18:11mais penser aux futures générations.
18:13C'est ce que Winston Churchill disait par rapport aux hommes d'État.
18:16Merci Olivier Servat.
18:18– Merci de notre invitation.