• il y a 8 heures
Retrouvez Bercoff dans tous ses états avec André Bercoff du lundi au vendredi de 12h à 14h sur #SudRadio.

Avec Frédéric Aigouy, journaliste indépendant

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##LE_FAIT_DU_JOUR-2024-10-24##

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News
Transcription
00:00— Bonjour et merci d'être avec nous. Vous êtes en direct de Kazan, en Russie, pour ce sommet des BRICS. Ce sommet des BRICS...
00:10Disons... On peut le dire, il y a eu déjà plusieurs sommets des BRICS. Mais comme dit la Russie, dit, c'est l'événement diplomatique
00:17le plus important jamais organisé en Russie. Alors Frédéric, dites-nous un peu... Ça a commencé hier. Quelle est l'atmosphère ?
00:26Qu'est-ce qu'on ressent déjà ? On va parler du contenu, bien sûr, de tout cela. Mais est-ce qu'il y a, je dirais, une tension ou en tout cas
00:35il y a un sentiment particulier d'assister à quelque chose de... Je ne sais pas si c'est historique, mais quelque chose de très important ?
00:45— Alors historique, en tout cas, le mot est employé par plusieurs personnes avec qui j'ai discuté ici. Faut bien saisir la portée
00:53de l'événement. Il y a pour la première fois de l'histoire des BRICS... Comme vous l'aviez dit, c'est le 16e sommet des BRICS, donc ça date pas d'hier.
01:00Mais là, pour la première fois, il y a le secrétaire général de l'ONU qui est là, António Guterres, ce qui est un signal très fort de ce qui est à venir.
01:11Il y a d'autres dirigeants évidemment absolument majeurs qui ne sont pas encore membres du groupe, mais qui tendent, qui vont faire des demandes
01:18d'adhésion, et je pense en particulier à Recep Erdogan, le président turc, membre de l'OTAN. Donc ça, c'est aussi un fait absolument majeur.
01:25Ici, en fait, tout le monde est conscient de l'événement. Quand vous discutez avec les journalistes, il y a des journalistes venus des quatre coins de la planète.
01:33Je vais pas citer évidemment tous les pays, mais vous avez des journalistes africains, asiatiques, vraiment de partout. Et tout le monde a bien conscience
01:42qu'il est en train de se jouer, qu'il est en train de s'écrire, en fait, la réforme de la gouvernance mondiale.
01:48— Ah oui, vraiment. On peut parler de cela. C'est-à-dire qu'il y a... Disons que le monde unipolaire est en train de se terminer un peu. On a cette sensation-là.
01:59— Alors c'est plus qu'une sensation. C'est-à-dire qu'ici, c'est déjà une réalité, en fait. Le monde multipolaire donc promu par les BRICS, c'est plus un concept abstrait un peu lointain.
02:11C'est vraiment d'ores et déjà une réalité entre les participants, particulièrement évidemment des Russes et des Chinois. Mais si vous discutez avec l'Inde, c'est pareil.
02:21Et tout le monde maintenant, en fait, a accepté, a pris en considération que le monde unipolaire occidental est terminé. Et le Sud global demande à avoir voie dans les affaires mondiales, en fait.
02:35Et je pense que c'est pour ça qu'Antonio Guterres est là, ce qui est vraiment un signal... — Oui, un signal très fort, parce que l'ONU, justement, se tenait enfin prudemment à l'écart, en tout cas.
02:47— Tout à fait. Et là, c'est non seulement un signe d'indépendance de sa part vis-à-vis de Washington, parce que vous doutez bien que sa venue a fait grincer quelques dents du côté de Washington
02:56mais aussi du côté de Bruxelles. Mais ça signale qu'il n'est vraiment pas sourd à ses demandes, parce qu'un des points, un des axes principaux de ce que sont en train de créer le BRICS,
03:06c'est donc effectivement cette réforme de la gouvernance mondiale, donner plus de poids à la parole du reste du monde, en fait, parce qu'aujourd'hui, l'ONU se limite au Conseil de sécurité.
03:16Et le reste du monde n'est tout simplement plus d'accord. Si vous parlez à des pays comme l'Inde, etc., ils veulent avoir voie à ces affaires-là.
03:24— Alors justement, avoir voie au chabit, concrètement, dans quel domaine, Frédéric Égouy, justement ? Ce qui s'exprime là, c'est qu'il voudrait effectivement être plus présent, disons, sur la scène mondiale.
03:36Ils le sont déjà. Ne parlons pas de la Chine, de l'Inde et tout le reste. Mais est-ce qu'il y a des points... Enfin quels sont les points concrets où ils disent
03:43« Écoutez, il est temps que nous soyons quand même beaucoup plus associés », ou du moins « Derrière, c'est la monnaie, c'est la dédollarisation ». Mais dans d'autres domaines,
03:56quels sont les domaines en fait sur lesquels ils sont sensibles et qu'ils ont envie d'être beaucoup plus présents ?
04:02— Alors je dirais qu'il y en a trois. Le premier, c'est un, effectivement, s'émanciper de la domination du dollar et de la façon dont est utilisé le dollar et les sanctions.
04:13Vous avez de nombreux pays... Ici, il y a eu la déclaration commune du groupe Lébrix. Et dans cette déclaration commune, ils ont déclaré illégales les sanctions à l'égard de la Russie.
04:24Donc c'est une position partagée par tout le monde ici. Évidemment, tout le monde est très attentif et ne veut pas subir le même sort que la Russie et donc cherche
04:34à émanciper leurs économies du dollar. Et ça, c'est quelque chose qu'ils font d'ores et déjà très concrètement par les échanges monétaires qui se jouent entre monnaies locales.
04:45Aujourd'hui, les échanges entre la Chine et la Russie se font à 95% en yuans et en roubles. Donc la dédollarisation de leurs échanges, elle est déjà effective.
04:53Mais c'est un concept qu'ils veulent appliquer évidemment à tous les États membres. — Et auquel a parti par exemple l'Arabie saoudite ?
05:00C'est aussi le Nigéria qui commence un peu à... — Tout à fait. L'Arabie saoudite, c'est un point intéressant que vous soulevez parce qu'ils ont reçu une demande d'adhésion
05:09en début d'année au même titre que l'Iran, l'Éthiopie, l'Égypte et j'oublie les Émirats arabes unis. Mais ils n'ont pas encore accepté officiellement de rentrer dans le groupe.
05:20Donc on va voir où ils tiennent. Mohamed Belsanman n'est pas ici présent. Il est représenté par son ministre des Affaires étrangères.
05:27Et Dimitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, a déclaré que la question saoudienne devrait être réglée à l'issue de ce sommet. Donc on verra ce qu'il en est.
05:36Effectivement, c'est évident que si l'Arabie saoudite valide son adhésion au BRICS, c'est là encore un tremblement de terre.
05:43— Oui, là aussi. Alors justement, vous avez parlé du premier point. Et les deux autres points que vous souleviez, Frédéric ?
05:51— Il y a donc la création d'outils concrets d'émancipation. Donc là, on est encore un peu au stade des réflexions, au stade des discussions.
06:03Tout n'est pas encore avancé. Mais il y a eu cette discussion qui était avant le sommet, notamment de créer une crypto-monnaie,
06:11alors un token qui serait relié aux banques centrales de tous les pays des BRICS, afin de faciliter leurs échanges entre elles.
06:17Donc c'est aussi un moyen de pouvoir se passer du dollar plus facilement. Et il y a après, évidemment, tout le point géopolitique qui,
06:24à mon sens, sera ce qui ressortira de façon la plus marquante de ce sommet-là. C'est que la multipolarité, aujourd'hui, est le point majeur
06:34qu'ils sont en train d'avancer et qui, aujourd'hui, est une réalité qu'on est obligé de prendre en compte, en fait.
06:40Si Antonio Guterres est là, je le répète, c'est pas pour rien. Et si, aujourd'hui... Moi, je me place en tant que journaliste français, si vous voulez.
06:47Donc je suis évidemment français. Il est temps et il est plus que temps que notre pays prenne conscience de ce qui est en train de se passer.
06:54Parce que le monde est en train de s'écrire. Le monde est en train de changer. Et fermer les yeux et faire comme si ça n'existe pas, ça va pas changer les choses.
07:00C'est-à-dire que ça, c'est en train d'arriver, quoi. — Oui. D'ailleurs, juste un paradoxe. On va en parler aussi. Mais vous savez qu'aujourd'hui même,
07:08le principe est bien. Enfin se tient à l'initiative d'Emmanuel Macron. Paris a accueilli aujourd'hui, ce matin, les représentants de 70 pays pour,
07:20effectivement, pour le Liban, pour conférence internationale de soutien à la population et la souveraineté du Liban. Très bien.
07:27D'ailleurs, la France va débloquer 100 millions d'euros. Berlin, 96 millions d'euros. Et d'ailleurs, je vous le dis en passant,
07:35António Gutiérrez a envoyé d'occasion une vidéo d'appui, etc., le même António Gutiérrez. Mais est-ce que ce n'est pas paradoxal quand même
07:47que, justement, des gens très très très très liés à ce qui va se passer au Liban et à ce qui se passe au Liban et au Proche-Orient,
07:55comme la Russie, comme l'Iran, etc., ne soient pas là ? Est-ce que le timing... C'est une question, en tout cas. Le timing était-il le meilleur ?
08:04Mais en tout cas, c'est un paradoxe intéressant. Je ne sais pas ce que vous en pensez, Ferdinand Kégui. — Alors le timing pour qui ? Parce que...
08:10— Oui. C'est le timing pour la France pour la conférence sur le Liban. — Oui, c'est ça. Ben écoutez, je ne suis pas dans la tête d'Emmanuel Macron.
08:19Et je vous avoue que je n'ai pas trop suivi ce qui s'est passé. Donc je réserverai mon jugement là-dessus. Mais parce qu'en l'occurrence,
08:26le sommet des briques, ça, c'est un des points qu'on peut peut-être aussi aborder. C'est la façon dont il est traité dans les médias.
08:32Il est souvent traité sous la seule lorniette de « Poutine est en train d'essayer de montrer qu'il n'est pas isolé ». Mais c'est pas ça qui se passe, en fait.
08:40C'est ce qui se passe. Le sommet des briques, c'est le 16e. Ça fait 16 ans. Avant ça, il se passait déjà des réunions dans le même sens.
08:48Et donc c'est le monde, concrètement, qui est en train de créer quelque chose. Et si le monde, aujourd'hui, est là en Russie et avec Vladimir Poutine,
08:56c'est parce qu'ils sont en train de créer quelque chose autour de ça. Ils sont pas venus soutenir Vladimir Poutine parce qu'ils avaient envie, comme ça, de soutenir Vladimir Poutine.
09:03Il faut bien comprendre que c'est ça qui se passe. Et c'est vraiment le monde qui est là pour créer quelque chose de différent.
09:08— Et alors l'atmosphère, enfin ce qu'on sent, justement... C'est toujours intéressant de voir... Bon, vous vous rencontrez, vous êtes avec...
09:15Juste un mot. Beaucoup de journalistes du monde entier sont là ?
09:21— Oui. Alors vraiment des quatre coins du monde, vraiment de partout. Assez peu, étonnamment, de Sud-Américains qui ne sont pas très représentés.
09:31Mais en dehors de ça, il y a vraiment des journalistes de partout, dont des journalistes français, quelques-uns.
09:36— Quelques-uns ? Il y en a pas beaucoup, j'ai l'impression, non ? Ou je me trompe ?
09:40— Pas beaucoup. Écoutez, je ne sais pas. Enfin après, je n'ai pas fait un recensement. — Bien sûr. T'as la comptabilité, là.
09:46— Non, non. Il y en a quand même. Mais bon, c'est intéressant à ce type de voir la façon dont est traité cet événement-là dans les médias français,
09:56parce que c'est à mon sens... Et c'est pour ça que je suis venu couvrir ce sommet-là. Un des problèmes qui se posent à nous, c'est qu'on a
10:04un gouvernement qui donc ne prend pas du tout en compte ce qui est en train de se passer là et une presse qui n'en parle pas.
10:11Et ce qui fait que notre pays n'est pas du tout au courant. Nos oppositions ne font pas leur travail d'opposition et d'essayer de comprendre
10:17ce qui se passe. Et donc on est complètement à la rue et on est vraiment laissés pour compte. C'est-à-dire qu'on ne peut pas aujourd'hui
10:26concevoir, ne pas prendre en compte ce qui est en train de se passer. Si vous êtes à la gestion du pays, en train de gérer les affaires du pays,
10:34les affaires internationales du pays, il faut prendre en compte ce qui se passe. Et il faut inscrire la France dans ce mouvement-là.
10:40Ça veut pas dire y adhérer, mais ça veut dire discuter avec la moitié de la planète. Si concrètement, ils représentent aujourd'hui la moitié de la planète,
10:46vous ne pouvez pas vous couper de la moitié de la planète. — Et puis il faut rappeler que le PIB des pays du BRICS est supérieur au PIB du G7, déjà, d'ores et déjà.
10:55— Tout à fait. PIB parité du pouvoir d'achat, ouais. — Voilà, du pouvoir d'achat. Donc... Et en conclusion, Frédéric Guigui, quand vous avez...
11:04Est-ce que vous avez l'impression que ces gens-là, les narindra maudits, etc., qui sont là... Parce qu'en fait, il y a tous les chefs d'État des pays du BRICS
11:14qui sont tous là aujourd'hui. — Oui. Alors tout ça, à l'exception de Lula, donc, qui a eu un accident, selon les termes officiels,
11:22mais qui a fait une vidéo de participation. Mais sinon, oui, ils sont tous là, oui. — Ils sont tous là. Et en fait... Et justement, pour en terminer pour le moment,
11:32on reparlera avec vous, bien sûr, dans les jours à venir. Est-ce que c'est, au fond, vous comme ça, mais vraiment votre sentiment de journaliste et de citoyen,
11:43est-ce que c'est quelque chose qui, aujourd'hui, après effectivement les BRICS depuis 16 ans, donc vous l'avez dit, on passe à la vitesse supérieure, là, carrément ?
11:54— Bah alors c'est toujours un peu un sentiment partagé pour moi, parce qu'il faut bien voir comment fonctionne ce groupe-là. C'est une avancée qui est lente,
12:04mais structurelle, structurante et sûre. C'est-à-dire qu'ils arrivent pas comme un tsunami pour tout détruire, et après, le tsunami s'en va et laisse le chaos.
12:15On est vraiment en train de construire. Et on construit à des... Les projets qu'ils envisagent sont des projets qui se déroulent sur des années.
12:24C'est 5 ans, 10 ans, si vous voulez, ce qu'ils sont en train de créer. Donc ce qui est en tout cas extrêmement marquant, c'est ce que je vous disais tout à l'heure,
12:33c'est mon sentiment personnel. Ça fait un moment que je traite en fait ce sujet-là, que je suis de près ce sujet-là. Mais finalement, j'avais jamais assisté
12:41à aucun de ces événements-là. Là, concrètement, la multipolarité pour tous les gens qui sont là, c'est une réalité. Donc il n'y a pas de retour en arrière à partir de là, si vous voulez.
12:51— Ouais. Merci Frédéric Aiguillez. Bonne fin de séjour à Kazan. Et on continuera d'en parler avec vous. — Merci.

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