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Le volet "dépenses" du projet de loi de finances (PLF) 2025, commence à être examiné ce lundi en commission des Finances à l'Assemblée nationale.

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00:00Dans la politique, Mathieu Croissant, d'où les députés, entame aujourd'hui l'examen du projet de loi de finances de la Sécurité Sociale.
00:05Mais ils n'ont pas terminé celui du budget de l'État. C'est possible, ça ?
00:09C'est possible quand il y a un embouteillage. Et cet embouteillage, c'est notamment la faute aux 3650 amendements qui avaient été déposés
00:16et qui ont fait prendre du retard au débat. Alors les députés, ils se sont quittés dans la nuit de samedi à dimanche.
00:20Il en restait 1500 amendements à examiner. Ça fait quand même pas mal.
00:23Or, le calendrier, il faut le rappeler, il est serré. Il est encadré par la loi qui donne 40 jours aux députés,
00:28à la fois pour examiner ce qu'on appelle le volet recette, c'est-à-dire les impôts, et puis aussi le volet dépense,
00:33c'est-à-dire toutes les économies qu'il faut engager. Celui-là, on n'a pas encore commencé à en discuter.
00:36Or, je le disais, la discussion sur le budget, le volet recette, elle n'a pas été close.
00:42Et parallèlement, le budget de la Sécurité Sociale, lui aussi, il doit être adopté. Et il y a 2200 amendements qui ont été déposés.
00:47Bref, non seulement les débats budgétaires, ils avaient commencé en retard, vous vous souvenez, parce que Michel Barnier est arrivé tard à Matignon,
00:53mais en plus, il y a un embouteillage, il devait y avoir un vote solennel sur le volet recette demain, il n'en aura pas lieu.
00:59Quant au débat, il devrait reprendre, si tout va bien, à partir de mardi prochain.
01:04Et si tout ne va pas bien, les députés pourraient ne pas avoir le temps de voter ce budget.
01:08Oui, car encore une fois, les débats sont encadrés. Et la question qui se pose, en fait, c'est de savoir si le gouvernement de Michel Barnier
01:14ne serait pas en train de jouer la montre en laissant passer tous les amendements possibles et imaginables. Pourquoi ?
01:18Parce que si l'Assemblée ne parvient pas à terminer les débats à temps, ou si jamais elle rejetait ce volet recette,
01:25le texte partirait directement au Sénat dans sa version initiale. C'est-à-dire que tout ce à quoi on a assisté depuis une semaine n'aura servi à rien.
01:33Alors, il faut le dire à tous ceux qui se réjouissent ou tous ceux qui s'inquiètent de voir la gauche, par exemple,
01:37notamment avoir fait voter plus de 40 milliards de recettes fiscales, autrement dit de hausse d'impôts supplémentaires.
01:43Tout ça ne figurera pas dans la version finale, d'autant qu'au final, quoi qu'en dise aujourd'hui le gouvernement,
01:49tout ça va se terminer par un blocage et donc par un 49-3, autrement dit fin du système.
01:53Mais Mathieu, comment les Français peuvent s'y retrouver ?
01:56Je vais vous dire, ils ne comprennent rien. Emmanuel Macron avait promis une grande clarification.
02:00Or, pour l'instant, ce qu'on voit, c'est le signe d'une très grande confusion au Palais-Bourbon.
02:04Faute de majorité, on assiste à des alliances baroques au gré des circonstances, dans ce qu'on appelle le socle commun.
02:09C'est quoi le socle commun ? C'est ce qui reste de la majorité présidentielle.
02:12Autrement dit, c'est rétrécit. Voilà, c'est la pagaille.
02:14La moitié des amendements dont je parlais, ils ont été déposés par qui ?
02:17Par des formations, par des partis qui sont supposés soutenir le gouvernement.
02:20Et les députés de ces formations, pour la plupart, ils ont déserté l'hémicycle la semaine dernière.
02:25Même les ministres continuent à se tirer dans les pattes.
02:28Dimanche, on a la ministre de la Santé qui dit pourquoi pas une taxe sur le sucre.
02:31L'avant-veille, la ministre de l'Agriculture avait fait savoir qu'elle y était opposée.
02:35Alors comme le disait pudiquement Michel Barnier hier dans Le Parisien,
02:38pour le budget, on n'a pas encore trouvé le centre de gravité juste.
02:42Mais tu m'étonnes, car ce qu'il y a à l'oeuvre, c'est plutôt une logique centrifuge.
02:46Vous savez, ça part dans tous les sens et surtout sur les bords.
02:48Ce qui laisse planer entre nous le plus grand suspens sur la fin du feuilleton.
02:52Car jusqu'à aujourd'hui, tout le monde disait, personne n'a intérêt à faire chuter le gouvernement
02:56pour des raisons tactiques sur le vote du budget à l'occasion d'une motion de censure.
03:00Mais si le grand n'importe quoi continue, moi je peux vous dire qu'aucun scénario ne sera à écarter.
03:05Merci Mathieu. La culture tout de suite.

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