Thierry Breton, ancien commissaire européen: "C'est un budget de pompiers"

  • il y a 2 minutes
Le gouvernement a présenté ce jeudi 10 octobre le projet de loi de finances pour l'année 2025. Le gouvernement français a drastiquement freiné les dépenses tout en renouant avec les hausses d'impôts dans son projet de budget pour 2025 qui vise à assainir les finances publiques, dans un climat politique très instable.

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Transcription
00:00Je ne pense pas qu'on puisse dire que le Premier ministre Michel Barnier est un menteur,
00:03en tout cas je ne le dirai pas.
00:05Vous non plus du reste, vous ne l'avez pas dit.
00:07Je dirais plutôt que c'est un budget,
00:10en tout cas en ce qui le concerne,
00:12c'est plutôt, pardon cette expression un peu triviale,
00:15c'est un pompier.
00:17C'est un budget de pompiers.
00:19Il vient ici pour éteindre un incendie budgétaire.
00:24Enfin, éteindre l'incendie budgétaire, ça ne veut pas dire régler les problèmes.
00:28Je m'explique.
00:30On a aujourd'hui, il faut vraiment que nos téléspectateurs le sachent,
00:36quand on a 6% de déficit,
00:38ce qui va être le cas en 2024,
00:40on annonce, ça pourrait être peut-être...
00:41On découvre d'ailleurs.
00:42Oui et non, oui et non, parce que non, parce que c'est pas vrai.
00:45On ne découvre pas, c'est faux de le dire.
00:47On était à 5-9, maintenant on est à 16-2, donc voilà.
00:51On ne découvre pas, je crois que...
00:53Oui, j'entends cette polémique.
00:55Elle est alimentée par l'ancien ministre des Finances lui-même,
00:58Bruno Le Maire, qui dit, vous saurez un jour la vérité.
01:02Oui, on verra ce qu'il veut dire, je ne sais pas.
01:03Mais en tout cas, je peux vous dire que je suis ses questions
01:07et je les suivais également escalité lorsque j'étais commissaire.
01:10Donc, on s'attendait tous, ce n'est pas vrai, ce n'est pas une surprise,
01:14à 5-9, 6, 6-1, donc tout ceci était, je dirais, prévu.
01:20La responsabilité, elle est où alors ?
01:22La responsabilité, elle est assez simple.
01:24C'est laquelle ?
01:25Elle est assez simple, c'est que quand vous gérez Yves Tréard,
01:30quand vous êtes en charge d'une administration,
01:32je l'ai été, vous l'avez rappelé, à de nombreuses reprises dans ma vie,
01:35eh bien, on dirige son administration.
01:38On n'est pas dirigé par son administration.
01:40C'est ce que j'ai fait à ma entreprise, évidemment.
01:43Qu'est-ce qui s'est passé depuis 8 mois en France ?
01:46Nous avons eu des élections, un temps assez long,
01:49du reste pour annoncer les têtes de liste.
01:52La France, je ne dirais pas qu'elle s'est arrêtée.
01:55Elle n'était pas gouvernée ?
01:56Je ne dirais pas qu'elle n'était pas gouvernée.
01:57Je dis qu'elle s'est mise un petit peu en retrait.
02:00Lorsqu'on a eu la dissolution,
02:03la France s'est focalisée sur la dissolution et sur les élections.
02:07Et puis ensuite, on a eu un gouvernement de transition.
02:11Donc évidemment, les ministres ont réalisé les affaires courantes.
02:17Qu'est-ce que je veux dire par là ?
02:18Ça veut dire que quand on est dans l'exécution d'un budget,
02:22tous les jours, on voit effectivement que les recettes
02:25ne sont pas exactement ce qu'on escomptait,
02:26les dépenses peuvent être d'un peu plus grandes.
02:27Et ce que je veux dire, c'est qu'à ce moment-là,
02:30il revient aux politiques de prendre les décisions correctrices.
02:33Et là, il n'y avait pas de pilotes dans l'avion ?
02:36Il y avait des pilotes, mais ce n'était pas leur rôle,
02:39puisqu'encore une fois, ils étaient là uniquement en gestionnaire de transition.
02:44Et donc, il fallait prendre des décisions très politiques.
02:47Il fallait donc attendre que les politiques arrivent.
02:49Sur les proportions de ce budget ?
02:51Ce que je veux dire, c'est qu'effectivement,
02:53vous savez, je l'ai connu dans toutes les périodes de ma vie,
02:56lorsqu'on lève un peu le pied, ça dérape.
02:58Eh bien, c'est ce qui s'est passé.

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