Gabriel Attal, Premier ministre démissionnaire, propose le maintien à l'identique des crédits de l'État pour 2025, à hauteur de 492 milliards d'euros. Cette première proposition de budget, loin des baisses annoncées par Bruno Le Maire nécessitera tout de même de réaliser des économies pour absorber l'augmentation de l'inflation. Les explications avec l'éditorialiste BFM Business, Pierre Kupferman.
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00:00Pierre Kufferman, bonjour.
00:02Alors, Gabriel Attal vient, on l'a vu, d'envoyer au ministre démissionnaire ce qu'on appelle dans le jargon les lettres plafond,
00:08en clair le montant que l'État prévoit d'allouer à leur ministère pour l'année prochaine,
00:13une étape estivale évidemment indispensable pour préparer le vote du budget.
00:17Oui, et c'est aussi l'occasion pour le Premier ministre sortant de marquer sa différence avec Bruno Le Maire,
00:21le ministre de l'Économie démissionnaire, avait travaillé sur un projet de baisse du budget, 5 milliards d'euros de moins.
00:27Gabriel Attal a décidé de maintenir le niveau global des dépenses de l'État à 492 milliards d'euros.
00:34Et quelles sont les conséquences de la décision ?
00:36Alors, première conséquence, c'est que ce gel des dépenses implique en réalité faire des économies.
00:40Pourquoi ? Parce que quand vous avez 2% d'inflation, vous avez des dépenses qui augmentent de façon mécanique,
00:45et donc il faut en réduire d'autres. Grosso modo, il faut trouver 10 milliards d'euros d'économies.
00:51Et puis il y a une autre conséquence, c'est que geler les dépenses l'année prochaine,
00:55ça va automatiquement remettre en cause l'engagement du gouvernement sortant
01:00de faire passer le déficit de 5,1% du PIB cette année à 4,1% l'année prochaine.
01:07Les lettres plafond sont envoyées à chaque ministre. Est-ce qu'on sait s'il aurait demandé à tous de faire des efforts ?
01:12Oui, on le sait. Et non, l'effort demandé n'est pas le même pour tous
01:17parce que tous les ministères ne sont pas invités à trouver des sources d'économies.
01:21Il serait épargné notamment la défense, les sports, la culture.
01:26En revanche, le ministère du Travail devrait se serrer la ceinture avec 600 millions d'euros de moins que cette année.
01:32Alors, des économies à faire sur les aides versées aux entreprises qui embauchent les apprentis
01:37et sur le budget de France Travail auquel contribue assez lourdement l'État.
01:42Vous dites que certains ministères seraient épargnés parce que cet arbitrage de Gabriel Attal n'engage pas son successeur ?
01:49J'utilise le conditionnel parce qu'à Matignon, on insiste bien sur le fait que ce cadrage budgétaire
01:54qui intervient chaque année au cours de l'été est vraiment réversible
01:58et que donc le futur Premier ministre pourra faire ses propres choix sur la base de ce travail préparatoire
02:04qui lui en revanche était vraiment indispensable pour simplement tenir le calendrier du vote du budget par le Parlement.
02:10Merci beaucoup Pierre.