Olivier Babeau : «Compte tenu de l'inflation, si vous reconduisez le budget de l'année dernière, cela revient à une baisse des dépenses de l'Etat d'environ 10 milliards d'euros»

  • le mois dernier
Olivier Babeau, économiste et président de l'institut Sapiens : «Compte tenu de l'inflation, si vous reconduisez le budget de l'année dernière, cela revient à une baisse des dépenses de l'Etat d'environ 10 milliards d'euros».

Category

🗞
News
Transcript
00:00Exactement. Un, c'est à moitié sérieux, parce que je pense vraiment que ne rien faire pendant un an,
00:04ne pas avoir de gouvernement, c'est arrivé à la Belgique pendant très longtemps,
00:08reconduire le budget tel qu'il était, c'est pas forcément un mal, d'autant plus que ce qu'il faut comprendre,
00:13c'est que compte tenu de l'inflation, si vous reconduisez exactement le budget,
00:17ça revient en fait à une baisse d'environ 10 milliards.
00:20Parce que forcément, avec l'inflation, vous augmentez les dépenses.
00:23Donc si vous refaites celle de l'année dernière, ça veut dire qu'en fait vous avez baissé à marge forcée,
00:28ce que théoriquement on n'arrive jamais à faire, le budget.
00:30Donc déjà, c'est une victoire extraordinaire.
00:32Et puis, je trouve que le fait que le Parlement ne travaille pas,
00:35nombreux avoir beaucoup écrit que malheureusement, le Parlement,
00:39tous les gens, ils sont formidables, qu'ils travaillent,
00:40mais c'est devenu quand même une machine à faire des lois bavardes et inutiles la plupart du temps.
00:44Donc on pourrait les employer peut-être à détricoter de temps en temps des lois,
00:47à faire de l'évaluation des politiques publiques,
00:49ce qui est un de leurs rôles constitutionnels d'ailleurs qui est malheureusement insuffisamment utilisé.
00:54Ils pourraient faire ça, mais on pourrait avoir une sorte d'année blanche assez sympa,
00:57pendant neuf mois, donc c'est à moitié sérieux.
00:59Et puis, vous avez tout à fait raison, c'est peut-être ce qui va se passer, quoi qu'il arrive.
01:02Parce qu'on est nombreux à avoir écrit au soir du deuxième tour
01:06que la situation était inextricable.
01:08On n'a pas chez nous la culture de la coalition.
01:11Dans un pays normal, je veux dire en Allemagne,
01:14je ne sais pas si en Allemagne il y a plus un pays normal que nous,
01:15mais dans un pays qui a en tout cas la culture de la coalition.
01:18Le soir même, les gens, ils auraient fait leurs petites additions,
01:23ils auraient dit bon, allez, on est totalement divisé,
01:25personne n'a de capacité, sans faire de coalition très large,
01:28au-delà donc des programmes assez distincts qui avaient été proposés,
01:33à proposer quelque chose.
01:34Alors, qu'est-ce qu'on va faire ?
01:35Eh bien, on va faire du donnant-donnant.
01:36On va dire, tiens, si tu me donnes le nucléaire, je te donne de la pression fiscale.
01:40C'est-à-dire qu'on essaye de faire des concessions.
01:43Or, on est dans une logique en France, peut-être à tous les niveaux d'ailleurs,
01:46mais où on n'arrive pas à faire de concessions.
01:49Et le soir même, Jean-Luc Mélenchon a expliqué que c'est tout le programme, rien que le programme.
01:53Donc, il avait complètement fermé la porte.
01:55Parce que qu'il y ait des personnes de LFI ou pas dans le gouvernement n'est pas le problème.
01:58Le problème, c'est le programme qui est lui-même.
02:02Si vous aviez eu, puisque bien sûr, la porte maintenant est fermée,
02:05un gouvernement d'NFP, c'était un programme qui tombait tout de suite
02:10face, évidemment, à l'opposition, le RN l'a annoncé, et puis du Bloc central.

Recommandée