La ministre de la Transition écologique, de l'Énergie, du Climat et de la Prévention des risques sera interrogée par Olivier Bost (RTL), Thomas Despre (M6), Perrine Tarneaud (Public Sénat) et Carl Meeus (Le Figaro).
Regardez Le Grand Jury avec Olivier Bost du 20 octobre 2024.
Regardez Le Grand Jury avec Olivier Bost du 20 octobre 2024.
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00:00Générique
00:10Le Grand Jury, présenté par Olivier Bost
00:13Bonjour à tous et bienvenue dans ce Grand Jury, un Grand Jury en direct sur RTL et sur Public Sénat, Canal 13 de la TNT.
00:21Bonjour Agnès Pagny-Runacher.
00:23Bonjour Olivier Dubost.
00:24Vous êtes ministre de la transition écologique, de l'énergie, du climat et de la prévention des risques.
00:32À propos de risques justement, des inondations inédites dans plusieurs régions cette semaine, des dégâts considérables.
00:38Comment s'adapter aux dérèglements climatiques ? Nous allons en parler.
00:42Et surtout, avec quels moyens ?
00:45Vous estimez qu'aujourd'hui votre budget n'est pas à la hauteur de ces enjeux ?
00:49Vous menacez de démissionner si vous n'obtenez pas suffisamment d'argent pour votre ministère ?
00:54Bienvenue dans ce Grand Jury, Agnès Pagny-Runacher.
00:57À mes côtés pour vous interroger aujourd'hui, Perrine Tarnot de Public Sénat, Carl Meus du Figaro et Thomas Desprez du service politique de RTL.
01:05Dans ce Grand Jury, Agnès Pagny-Runacher, nous aurons une séquence dédiée au Parlement.
01:09Là où vous allez justement vous battre pour votre budget.
01:12Vous répondrez à nos questions express, par oui ou par non.
01:15Et puis il y aura aussi un moment 2027 pour parler d'avenir politique.
01:19Vous qui êtes plutôt dans l'aile gauche du bloc central.
01:22Le Grand Jury, l'actualité de la semaine.
01:25Alors avant de faire un point sur les graves inondations qui ont touché de nombreux départements cette semaine,
01:30un mot sur votre budget pour l'année prochaine.
01:33Vous avez dit cette semaine, le compte n'y est pas.
01:36Et vous avez ajouté, je veux surtout travailler à avoir les moyens de mon action.
01:41Si je ne les ai pas, j'en tirerai les conclusions.
01:44Êtes-vous prête à démissionner ?
01:46Alors je le redis, moi mon enjeu c'est de trouver les moyens pour mon action.
01:51J'ai une totale conscience de la situation budgétaire de notre pays.
01:56Il se trouve que dans ma carrière j'ai été amenée à gérer des situations financières difficiles.
02:02Que ce soit dans le privé et dans le public.
02:04Et j'ai toujours été extraordinairement responsable.
02:07Donc pour l'instant vous dites la même chose.
02:09Et ce que je dis c'est qu'il faut faire des efforts.
02:13Et je l'ai toujours dit, je prendrai ma part des efforts.
02:16Ça c'est la première chose.
02:18Et d'ailleurs je le fais dans le budget.
02:20La deuxième chose c'est qu'en revanche,
02:22il faut que ce budget permette effectivement de ne pas prendre
02:27ou alourdir la dette écologique pour l'avenir.
02:31D'ailleurs ce n'est pas moi qui le dit.
02:33C'est le Premier ministre et il le rappelle encore aujourd'hui dans son interview.
02:37C'est l'importance d'accélérer la transition écologique.
02:41Pourquoi ?
02:42Parce qu'on le voit avec ces inondations,
02:45c'est que cette transition écologique elle est nécessaire pour protéger les gens.
02:49Lorsqu'on est confronté aux inondations qu'on a vues où j'étais sur le terrain
02:53avec le ministre d'Aragon vendredi,
02:56vous voyez des choses qui sont épouvantables.
02:58On va y revenir.
02:59Mais est-ce que vous dites encore ce midi
03:01si je n'ai pas les moyens de mon action, j'en tirerai les conclusions ?
03:06Ce que je vous dis...
03:07Ce que ça veut bien dire c'est que vous démissionnerez si vous n'avez pas les moyens d'être là.
03:10Alors pas nécessairement.
03:11Je sais que tout le monde a cette envie d'essayer de polémiquer,
03:14de mettre ce mot dans ma bouche.
03:15Non.
03:15Moi je me bats pour mon budget.
03:17Je me bats pour la transition écologique.
03:19Et je me bats, je vais jusqu'au bout, je me bats autour de trois sujets.
03:22Le premier sujet, c'est la taxation de l'électricité.
03:27Je pense que c'est un point de vigilance d'arriver à positionner cette taxation sur l'électricité
03:32qui concerne tout le monde.
03:33Tous les français ont un compteur électrique.
03:36Toutes les entreprises ont un compteur électrique.
03:38Et le coût de l'électricité dans une entreprise,
03:41c'est une dépense importante, c'est un enjeu de compétitivité.
03:44Donc ça c'est un premier point de vigilance sur mon budget.
03:48Le deuxième sujet, c'est comment on affronte le dérèglement climatique.
03:51Vous avez deux pieds.
03:52Comment on baisse les émissions de gaz à effet de serre.
03:54Et je l'ai dit, il y a des enveloppes avec lesquelles je peux agir.
03:57Je pense à MaPrimeRénov'.
03:58MaPrimeRénov', en réalité, on est en progression par rapport au consommé de 2024.
04:03Donc on peut agir dans ce cadre-là.
04:05Il y a d'autres lignes sur lesquelles il faut travailler.
04:09Et puis il y a la partie adaptation au changement climatique.
04:12Et là, c'est le Premier ministre qui le dit.
04:14C'est une priorité du Premier ministre et il émettra les moyens.
04:18Et moi, je salue cette prise de position du Premier ministre.
04:20On va rentrer dans tous ces détails, Madame la Ministre.
04:23Mais pour être très concrète, là, en ce début d'émission,
04:26quel est précisément aujourd'hui le budget que vous propose le Premier ministre Michel Barnier ?
04:31Et vous, que souhaitez-vous ?
04:33Alors, en termes de niveau budgétaire pour votre ministère.
04:35En fait, le niveau budgétaire est moins le sujet que les fonds sur lesquels nous mettons les moyens.
04:43Je vous donne un exemple.
04:46Le fonds chaleur aujourd'hui est doté à un niveau qui fait que nous avons déjà...
04:52Le fonds chaleur, qu'est-ce que ça fait ?
04:54En gros, c'est ce qui permet à des collectivités locales de financer des réseaux de chaleur.
05:00Ça décarbone, d'une part.
05:02Et d'autre part, ça permet de baisser la facture de leurs habitants.
05:06Et c'est un fonds qui fonctionne tellement bien
05:09que le volume de projets qui est prêt aujourd'hui dépasse, en fait, les dotations de l'année prochaine.
05:15C'est pour ça qu'agir sur ce sujet-là a un intérêt.
05:18En revanche, sur des sujets comme la rénovation thermique,
05:22je pense que nous avons un budget qui est correctement positionné
05:25et sur lequel les efforts qui sont demandés...
05:27L'enveloppe budgétaire globale, Matignon, dit aujourd'hui que votre budget est en hausse.
05:30C'est vrai ou c'est faux ?
05:31C'est parfaitement exact.
05:33Ce budget étant en hausse pour une raison très simple,
05:38c'est que tout ce qui est financement acquis sur les énergies renouvelables,
05:44donc tout ce qui est contractualisation que nous portons depuis 20 ans,
05:48mécaniquement a augmenté sous l'effet de l'évolution des prix de l'électricité.
05:53Donc ce n'est pas des moyens supplémentaires,
05:55c'est la sortie de la crise énergétique qui, mécaniquement, facialement, fait augmenter ce budget.
06:02Par ailleurs, il y a des efforts importants qui sont faits,
06:05et les efforts importants sont sur un certain nombre de lignes.
06:08Sur certaines lignes, je pense qu'on peut tenir la trajectoire,
06:11sur d'autres, il faut en discuter.
06:13Et je le dis de manière très simple,
06:15et en étant prête à aller chercher aussi des bougées dans mon propre budget,
06:18diminuer ici, augmenter là.
06:20Vous êtes une femme politique, vous savez que les mots sont importants,
06:23et quand vous dites, si je n'ai pas les moyens de mon action, j'en tirerai les conclusions,
06:27vous savez que vous mettez de la pression sur le Premier ministre.
06:32Didier Migaud fait un peu la même chose,
06:33quand il disait que sans amélioration de son budget, lui aussi, il pourrait partir.
06:38Marc Fesneau dit que c'est un chantage à la démission, c'est exactement ça ?
06:41Est-ce que vous êtes prête à reprendre les propos de Jean-Pierre Chevènement,
06:45un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne ?
06:47– Moi, mon objectif, c'est de faire en sorte de protéger les Français
06:50contre le dérèglement climatique.
06:52Et pour ça, je vais être très claire, mon sujet,
06:58c'est comment on prend les meilleures décisions aujourd'hui,
07:01un, pour justement taxer l'électricité, et ce n'est pas un petit sujet,
07:06c'est un sujet de pouvoir d'achat.
07:08Non mais c'est mon budget ça, ça c'est mon budget.
07:11Parce que je pense que c'est important, parce que c'est une discussion qui est essentielle,
07:19et quand j'entends certains groupes politiques vouloir revenir en arrière,
07:23je pense à contre-budget du Rassemblement national par exemple,
07:27vouloir revenir en arrière sur tous les financements écologiques,
07:30ça me paraît irresponsable, alors qu'on traverse,
07:33vous savez, c'est mon troisième déplacement, inondation.
07:36– Et ça c'est le jeu des groupes politiques, vous faites partie de ce gouvernement,
07:39le Premier ministre vous demande encore ce matin,
07:41dans le journal du dimanche, dans une longue interview,
07:43de faire preuve de solidarité.
07:45Et il dit aussi qu'il est un des premiers à porter la lutte contre le dérèglement climatique,
07:53qu'il mettra des moyens sur l'adaptation au changement climatique,
07:56et je crois qu'on se rejoint.
07:57Donc encore une fois, dans un gouvernement, avoir un débat, ce n'est pas un problème.
08:02Et marquer ce débat, je rappelle qu'on a eu trois semaines pour préparer,
08:06je rappelle qu'on a eu trois semaines pour préparer ce budget,
08:09c'était court, je ne connais aucun gouvernement ces dernières années
08:13qui ont eu aussi peu de temps.
08:14Donc on est au moment où ce budget est examiné devant le Parlement,
08:18le Parlement a aussi des propositions à faire,
08:21et ça me paraissait important de bien marquer les enjeux qui sont derrière ce budget,
08:26les enjeux de pouvoir d'achat et de compétitivité des entreprises
08:29sur la taxation de l'électricité, c'est dans mon budget,
08:33et les enjeux de moyens, et encore une fois, je le dis,
08:40le Premier ministre est le premier à dire qu'il faut mettre des moyens
08:43sur l'adaptation au changement climatique, ça me paraît très important.
08:46Vous avez échangé avec Michel Barnier depuis vendredi ?
08:48Oui, tout à fait, on a échangé par texto, et vous le voyez d'ailleurs dans son interview,
08:52il rappelle que l'adaptation au changement climatique est une priorité,
08:56il dit qu'il émettra des moyens.
08:58Pour que les choses soient claires, si vous n'avez pas ces moyens,
09:01et si vous n'avez pas ce budget, que ça soit à cause du Parlement
09:05ou d'un point de vue des équilibres gouvernementaux,
09:08qu'est-ce que vous faites ?
09:09Moi je me bats surtout pour les avoir,
09:12et j'ai confiance sur le fait que je vais obtenir ça.
09:15Ne soyons pas dans la politique fiction,
09:18moi mon enjeu aujourd'hui, c'est de poser sur la table des sujets qui nous concernent tous.
09:28La taxation de l'électricité, ça nous concerne tous.
09:31C'est des emplois derrière, c'est le pouvoir d'achat,
09:35c'est pas un petit sujet, c'est pas quelque chose qu'on va faire entre la poire et le fromage.
09:40Et donc je trouve important de dire, attention,
09:43au-delà d'une certaine limite, on risque d'avoir un prix de l'électricité
09:46qui est supérieur à l'Allemagne, alors que ça a toujours été un facteur de compétitivité
09:52de l'avoir en dessous de l'Allemagne.
09:54Donc vous pourriez quitter le gouvernement, c'est pas de la fiction ?
09:56Mais vous avez envie que je quitte le gouvernement, j'ai l'impression ?
09:58Pas du tout, non non non.
09:59Non non, moi j'ai dit j'en tirerai les conclusions, point barre.
10:04Et donc, je le dis très sereinement, je pousserai ce débat parce qu'il me paraît important,
10:11il est au service des Français, il est au service d'une urgence climatique majeure
10:17qui est partagée par le Premier Ministre.
10:20Nous sommes une coalition, c'est normal d'avoir des débats,
10:24c'est normal aussi d'avoir des débats assez fermes,
10:27mais ce n'est pas pour ça que je ne serai pas responsable d'un point de vue budgétaire,
10:31et ce n'est pas pour ça que je ne me bats pas pour que ce gouvernement réussisse.
10:36Deux ministres de l'écologie ont déjà démissionné ou ont été remerciés
10:39parce que leur budget était insuffisant.
10:41Il y a eu Delphine Batho, c'était sous François Hollande,
10:44et puis il y a eu Nicolas Hulot sous Emmanuel Macron.
10:46Vous ne voulez pas connaître le même destin ?
10:48Je crois me souvenir que Nicolas Hulot, c'était pour une autre raison
10:53qui était liée notamment à des enjeux de mix énergétique et des positions sur le nucléaire.
11:00En tout cas, il ne croyait plus à son influence, il ne pouvait plus faire ce qu'il voulait faire.
11:04C'était un désalignement avec la ligne gouvernementale
11:10sur le fait que nous avions décidé de laisser toute sa place au nucléaire.
11:14Vous ne serez pas le troisième ministre de l'écologie à démissionner ?
11:16Je vous le redis, moi je suis là pour me battre, pour les Français,
11:20pour le pouvoir d'achat, pour la compétitivité
11:22et pour le fait qu'on ne ralentisse pas sur la transition écologique.
11:25L'euro qu'on investit aujourd'hui, ça peut nous éviter 10 ou 100 euros de réparation de dégâts demain.
11:33Si on ne prend pas en compte ce qui se passe aujourd'hui sur le terrain,
11:36les inondations à répétition, j'en suis à mon troisième déplacement inondation,
11:40ça fait à peine 4 semaines que je suis nommée ministre.
11:42J'en suis à ma deuxième cellule de crise, ça fait 4 semaines que je suis nommée ministre.
11:47À un moment, il faut avoir les yeux grands ouverts, poser ce débat-là, c'est être responsable.
11:52Et lorsque vous entendez un certain nombre de groupes qui se préparent à vouloir baisser les dotations du budget de l'écologie,
11:59ou lorsque, effectivement, on lance un plan national d'adaptation au changement climatique,
12:04oui c'est important d'avoir les moyens avec, et c'est ce que dit très clairement le Premier ministre aujourd'hui.
12:10Il y aura un plan national d'adaptation au changement climatique, et il s'engage à y mettre les moyens.
12:15Quand vous dites que vous avez poussé un peu ce coup de gueule pour faire prendre conscience de l'importance de cette transition écologique,
12:23qui au gouvernement n'a pas cette conscience-là et qu'il fallait mettre en garde ?
12:27Et deux, on a l'impression que ce quinquennat, ce deuxième quinquennat, qui devait être très écologique,
12:33proposé en tout cas par Emmanuel Macron, on a l'impression que le Président, lui, est un peu plus en retrait.
12:38Finalement, l'écologie est toujours une variable d'ajustement.
12:41Alors, je suis désolée de dire que nous avons un bilan remarquable sur ce deuxième quinquennat en termes de baisse des émissions de gaz à effet de serre.
12:47Enfin, je ne suis pas désolée, j'en suis très heureuse, en fait. Ce que je veux dire, c'est que bien au contraire...
12:52Vous êtes désolée que les Français n'en aient pas conscience ?
12:54Non, alors, c'est bien de le répéter, c'est bien de dire ce qui fonctionne bien.
12:57Je rappelle qu'on a baissé les émissions de gaz à effet de serre de 5,8% en 2023.
13:03Il y a cinq ans, on aurait annoncé cette perspective, tout le monde nous aurait rionné.
13:08Donc ça fonctionne, il faut le dire, c'est grâce aux Français.
13:11Ce n'est pas corrélé avec une baisse de notre croissance, bien au contraire.
13:16En 2023, on a eu de la croissance et on a massivement baissé les émissions de gaz à effet de serre.
13:21Donc ça, c'est important et on veut continuer.
13:24Et pourquoi on le fait ? Eh bien, pour éviter les épisodes que nous avons vécus ces derniers jours.
13:30Pour éviter des inondations à répétition, pour éviter que des gens perdent leur maison
13:35et ce dans quoi ils ont mis toutes les économies d'une vie.
13:38C'est très concret.
13:39Pour éviter aussi que les gens aient des maladies liées à des problèmes d'environnement.
13:46On a des interrogations sur le fait qu'il y ait beaucoup de cancers du sein.
13:50On est en octobre rose et on voudrait savoir quelle est la part de l'environnement sur cela.
13:55Tout ça, ce sont des batailles qui sont très concrètes du quotidien des Français.
14:00Ils veulent avoir une alimentation qui soit de qualité.
14:04Ils veulent boire de l'eau de qualité.
14:05Ils veulent respirer un air de qualité.
14:07Ils veulent vivre dans un monde de qualité.
14:09Et c'est normal qu'on se batte pour les protéger contre le dérèglement climatique.
14:14Perrin Tarnot.
14:15Alors effectivement, la France est de plus en plus touchée par des catastrophes naturelles.
14:19La France est d'ailleurs même le second pays au monde après les Etats-Unis
14:22à être le plus exposé à des catastrophes naturelles.
14:24Aujourd'hui, on vient de vivre toute une série d'inondations.
14:28Et on a l'impression que nous ne sommes pas du tout prêts à affronter
14:31ces conditions climatiques de plus en plus violentes.
14:35Alors, d'abord, je veux dire que dans ces dernières heures,
14:41on a vu que nos services de secours avaient fait un travail absolument remarquable.
14:46Absolument remarquable.
14:47Je pense notamment à des opérations d'élitreuillage d'habitants
14:53qui étaient sur leur toit avec l'eau qui montait.
14:57Et ils sont intervenus, ils ont réussi à les sauver.
15:00Un point de situation.
15:01Combien de foyers ont été touchés par ces inondations ?
15:04Combien de personnes sont encore aujourd'hui, par exemple, privées d'électricité ?
15:07Où en sommes-nous aujourd'hui ?
15:08Alors, sur l'électricité, ça a été une crise qui était relativement modérée.
15:13On a eu un poste RTE qui, pendant moins de deux heures, a été touché.
15:18Donc ça, ça fait tout de suite 100 000 personnes.
15:21Donc c'est beaucoup.
15:22Mais ça dure peu de temps et ça a été réparé rapidement.
15:24Et ensuite, vous avez quelques centaines d'habitants qui ont été privés d'électricité
15:29et qui aujourd'hui le sont encore parce que leurs maisons sont aujourd'hui déconnectées de tout réseau.
15:34Et le nombre de foyers qui ont été touchés par les inondations ?
15:38Plusieurs centaines de foyers qui ont été touchés par les inondations à des titres divers.
15:42Ça peut être des dégâts de type eau dans la cave, mais ça peut être beaucoup plus grave.
15:48Vous avez des maisons qui ont été ravagées par les inondations et les embêtes.
15:52Il y a aujourd'hui des gens qui ne peuvent plus habiter chez eux ou pas ?
15:54Pardon ?
15:55Est-ce qu'il y a des gens qui ne peuvent plus habiter chez eux aujourd'hui ?
15:57Oui, tout à fait.
15:58J'étais avec Nicolas Daragon dans la Loire et dans l'Ardèche.
16:04J'ai vu, par exemple, des quartiers qui sont coupés de tous les réseaux,
16:08où les gens ne peuvent pas physiquement rejoindre le centre-ville parce qu'ils sont entourés par de l'eau
16:15et qui n'ont plus ni électricité, ni eau potable.
16:19Les maisons sont inhabitables aujourd'hui.
16:22Ça, c'est très concret.
16:24Ça veut dire qu'il va falloir travailler à reconstruire et à reloger ces personnes.
16:28Quand l'état de catastrophe naturelle qui permet d'accélérer les procédures d'assurance sera-t-il déclaré ?
16:34Le Premier ministre l'a dit, ça sera vraiment très rapide,
16:37puisqu'on doit réunir une commission catastrophe naturelle qui va juger l'importance des inondations
16:43et dire si c'est une catastrophe naturelle.
16:45Je pense qu'il n'y a aucun doute sur la position que va prendre cette commission.
16:49Dans la foulée, le ministre de l'Intérieur peut décréter l'état de catastrophe naturelle
16:56en précisant quelles communes sont concernées.
16:59C'est une opération de deux semaines, je pense maximum, en tout cas très rapide.
17:04Est-ce que les alertes en amont ont été suffisantes ?
17:07David Lysnard, le maire de Cannes, s'étonne de la marge d'erreur de Météo-France.
17:12Est-ce qu'il y a un problème Météo-France ?
17:14Les réductions défectives de Météo-France, on n'en paye pas là le prix aujourd'hui ?
17:19C'est intéressant, vous posez le sujet des moyens.
17:22Non, sur Météo-France, plusieurs choses.
17:25D'abord, on a des équipes qui sont extraordinairement formées et bien formées,
17:29c'est reconnu internationalement.
17:31Ensuite, on sait faire des précisions avec une très grande précision
17:36au niveau d'un département ou de grandes zones.
17:40En revanche, la question qui se pose, avec le dérèglement climatique
17:44et le fait que nos modélisations qui sont aussi fondées sur le passé,
17:49la question qui se pose, c'est est-ce qu'on est suffisamment précis sur le micro-local
17:55pour dire très exactement à cet endroit-là, il va se passer ça ?
17:59Ça, c'est pour Météo-France.
18:00Ensuite, vous avez un deuxième dispositif de suivi.
18:03Vous dites qu'on aurait perdu en finesse de prévision ?
18:05Non, on n'a pas perdu en finesse de prévision.
18:07On est confronté à des événements qui sont tellement hors normes
18:11qu'ils sont difficilement intégrables dans nos modélisations.
18:16Je vous donne un exemple.
18:17Pourquoi vous releviez le fait que Karl Mayus disait
18:21que vous parliez de la question des moyens ?
18:23Parce que vous voyez, ça fait le lien.
18:25C'est pour ça que c'est important d'investir dans la prévention
18:30et dans l'adaptation au changement climatique.
18:32Mais est-ce que ça veut dire dans votre réflexion qu'il y a une question de moyens
18:34qui se pose pour Météo-France ou pas ?
18:36Parce que ça évite de faire des dégâts supplémentaires.
18:39Je vais maintenant passer à Vigicru, si vous le permettez.
18:42Parce que vous avez Météo-France.
18:44En gros, quelle est la météo, les précipitations, où ça tombe ?
18:48Et vous avez Vigicru qui est le suivi de tous les cours d'eau
18:53et de leur montée plus ou moins rapide.
18:56Sur ça, nous n'avons pas aujourd'hui, c'est notre engagement pour 2030,
18:59mais nous n'avons pas aujourd'hui tous ces cours d'eau sous contrôle.
19:04Donc, certains météorologues nous disent qu'on manque de précision
19:10parce qu'il y a des choses qu'on ne voit pas,
19:13parce qu'on n'a pas le suivi sur ces cours d'eau particuliers.
19:16Et ça, nous devons accélérer pour y répondre.
19:19Je repose juste ma question, il y a un problème de moyens ou pas pour Météo-France ?
19:22Oui ou non ?
19:24C'est ce qui avait été révélé par un rapport du Sénat il y a 2-3 ans.
19:27Je pense qu'il y a un enjeu de moyens pour Météo-France.
19:29Est-ce qu'on en a besoin pour l'année prochaine ?
19:32Parce que derrière, il y a des experts à recruter,
19:35on peut aussi retravailler sur les missions de Météo-France,
19:40aller chercher des... comment dire... revoir les priorités.
19:44C'est ça qui doit être l'exercice de retour d'expérience.
19:47Ce que je vous dis en général,
19:49et c'est pour ça que j'accueille très positivement l'annonce du Premier ministre ce matin
19:52sur le budget pour l'adaptation au changement climatique,
19:55c'est que ce sont des moyens qui sont utiles
19:58et qui vont nous permettre de limiter demain les risques.
20:02Et il parle lui-même de tous les dispositifs de prévision.
20:05Alors on va y revenir, mais auparavant, la question des assurances.
20:08Les assureurs expliquent déjà qu'ils seront obligés d'augmenter les tarifs
20:12peut-être plus 8%, plus 9% à cause de ces intempéries et de ce dérèglement climatique.
20:18C'est inévitable une flambée des prix des assurances ?
20:23C'est une des conséquences d'avoir des risques qui augmentent.
20:27Des inondations, ce n'est pas nouveau dans notre pays.
20:30C'est la fréquence des inondations.
20:32Donc c'est la fréquence des dégâts à réparer.
20:34Donc les assurances vont augmenter dans les années qui viennent, c'est inévitable ?
20:37Sauf si on travaille à de la prévention,
20:40et sauf si on a, avec les assurances d'ailleurs qui y ont intérêt,
20:45des investissements massifs dans la prévention.
20:48Tout l'enjeu, c'est comme en santé.
20:51Plus vous mettez d'argent sur la prévention, moins vous aurez à déplorer de dégâts.
20:55Et c'est de trouver le juste équilibre
20:57qui vous permette justement de limiter la hausse des assurances
21:00parce que vous aurez suffisamment investi sur la prévention.
21:03Un exemple, le gonflement en retrait d'argile.
21:06C'est une menace pour un peu plus d'un million de maisons en France.
21:11Et ça fissure les maisons.
21:14A horizon 2050, c'est 10 millions de maisons qui sont concernées.
21:17Peut-être que modulo des investissements qui seraient de 10-15 000 euros,
21:22on peut empêcher de faire face à ces phénomènes.
21:25Et c'est beaucoup moins cher que d'avoir payé 100 000 euros pour une maison.
21:28Est-ce que des Français qui habitent dans des zones à risque
21:30pourraient ne plus arriver à s'assurer ?
21:32C'est un sujet que nous prenons très au sérieux
21:35et sur lequel nous voulons avoir des politiques qui permettent de garantir
21:38que les Français et les collectivités locales puissent avoir des assurances.
21:48Vous savez qu'il y a un dispositif qui existe déjà,
21:50c'est-à-dire que la Direction Générale du Trésor peut demander,
21:55lorsque quelqu'un n'arrive pas à s'assurer,
21:57à avoir une cotation minimale aux assureurs pour pouvoir les protéger.
22:02Mais on voit bien qu'avec l'évolution des risques,
22:05c'est un sujet qu'il faut reprendre de manière beaucoup plus profonde.
22:09Mettre les assureurs autour de la table,
22:11regarder notre régime de catastrophe naturelle,
22:13qui est une protection d'une certaine manière pour les assureurs,
22:17regarder l'utilisation du fonds Barnier.
22:19L'utilisation du fonds Barnier, c'est lorsque quelqu'un habite dans une maison
22:24qui est soumise à un risque beaucoup plus récurrent que par le passé.
22:28S'il doit vivre des inondations tous les ans ou tous les deux ans,
22:31à un moment la question de son relogement se pose.
22:34Nous on l'a fait dans le Pas-de-Calais,
22:35il y a à peu près 60 habitants qui sont sur des zones dont il est aujourd'hui démontré
22:40qu'elles vont être tellement soumises à l'impact du dérèglement climatique
22:44qu'on propose aux personnes de se reloger ailleurs sur les hauteurs.
22:47Le fonds Barnier, c'est combien aujourd'hui de millions d'euros ?
22:53Ça devrait être combien dans les années à venir ?
22:56C'est de l'ordre de 250 millions d'euros.
22:58Vous savez que là aussi, le Premier ministre a annoncé des évolutions en matière de fonds Barnier
23:04qui ne reposent pas que sur l'argent public,
23:06mais également sur un travail avec les assureurs.
23:09Notre objectif effectivement, c'est de renforcer et d'améliorer les choses
23:14pour mieux protéger les Français.
23:16Une question sur l'artificialisation des sols.
23:19On sait que ça diminue le stockage de l'eau par nos sols
23:22et donc ça accroît forcément le risque d'inondation.
23:25On l'a bien vu cette semaine.
23:26Est-ce que c'est le bon moment selon vous d'abandonner l'objectif
23:30zéro artificialisation nette d'ici 2050 ?
23:34Ce n'est pas du tout ce qui est à l'œuvre aujourd'hui.
23:37Ce qui est à l'œuvre aujourd'hui, c'est d'avoir une application.
23:40C'est un assouplissement de cet objectif.
23:42Mais est-ce que ça ne revient pas à l'abandonner quelque part ?
23:44Non. Je vous le dis très directement.
23:46Non, il n'est pas question d'abandonner cet objectif.
23:49Il est question, mais comme souvent en matière juridique,
23:55d'avoir une application qui soit claire et simple pour les collectivités locales
24:00et qui ne conduise pas à l'inaction.
24:02Et donc c'est très exactement ce que nous proposons.
24:05C'est d'avoir une application qui soit claire et simple pour les collectivités locales
24:09et qui ne conduise pas à l'inaction.
24:12Beaucoup de collectivités locales aujourd'hui sont en train de ce qu'on appelle renaturer,
24:17c'est-à-dire de transformer des zones qui ont été bitumées
24:19en zones qui sont, avec de la terre, capables d'absorber de l'eau.
24:25Ils le font notamment dans des zones qui sont à risque d'inondation
24:29pour mieux absorber le ruissellement et protéger les habitats.
24:33Ça doit être pris en compte dans la manière dont on prend en compte
24:37l'application du zéro artificialisation.
24:39Mais quel doit être alors ce moment-là le nouvel objectif à fixer ?
24:42L'objectif ne doit pas changer.
24:44C'est la manière dont nous y allons et la manière dont nous appliquons aux collectivités locales cet objectif.
24:49C'est le fait de leur permettre d'avoir des projets où elles renaturent,
24:53où elles désartificialisent d'un côté,
24:56et de pouvoir en même temps être capables de rassembler suffisamment de droits à construire
25:01pour construire des logements.
25:03C'est de ça qu'on parle.
25:04C'est de savoir faire de la compensation maligne, agile,
25:08pas de bloquer tous les projets,
25:10ce qui fait que vous n'avez ni renaturation d'un côté,
25:12ni projet, par exemple de construction de logements,
25:15au moment où notre pays doit faire face à un manque de logements criants.
25:19Donc c'est être pragmatique.
25:21Mais ne changeons pas l'objectif.
25:23On l'a fait sur plein de sujets.
25:25On l'a fait sur les zones à faible émission
25:28et on s'est aperçu que le fait d'être plus pragmatique
25:31avait permis de baisser la pollution des villes en question
25:35et de ne pas appliquer de manière dogmatique des interdictions de circuler
25:39alors que la qualité de l'air s'était améliorée.
25:42Le pragmatisme, la simplification,
25:44c'est une attente très forte de tous les élus locaux,
25:47quelles que soient leurs couleurs politiques.
25:53Juste avant la pause, quelques questions avec des réponses par oui ou par non.
25:57Tout d'abord, le périph à 50 km heure, le périphérique parisien,
26:00est-ce que c'est une bonne idée pour lutter contre la pollution ?
26:04Sans évaluation, ça me paraît un peu rapide.
26:07Plutôt non.
26:08Pour la première fois, la justice reconnaît un lien de causalité
26:11entre la pollution de l'air et des pathologies touchant des enfants
26:14qui habitent justement près du périphérique à Paris.
26:17Quelle solution avez-vous pour réduire les nuisances dans ces cas-là,
26:21si ce n'est pas les 50 km heure ?
26:23Justement, c'est d'avoir des voitures qui émettent moins de polluants dans l'air.
26:28C'est une des politiques que nous menons.
26:30Dans l'électrification des véhicules,
26:32il y a aussi tout un travail qui est fait pour avoir moins de microparticules dans l'air.
26:37Est-ce que vous êtes pour ou contre la ligne à grande vitesse,
26:40la ligne TGV entre Bordeaux et Toulouse ?
26:44Je suis plutôt pour, dans la mesure où celle-ci
26:48désenclave un certain nombre de territoires,
26:51à condition que les compensations environnementales soient vraiment à la hauteur du projet.
26:55Et là encore, c'est une question de pragmatisme.
26:59Si on a les compensations environnementales,
27:02si on fait éviter, réduire, compenser,
27:05comme c'est toutes nos politiques environnementales,
27:08on ne doit pas s'interdire aussi de penser aux habitants,
27:11au temps de trajet et au fait que tout le monde n'a pas accès aux services publics aisément.
27:15Une dernière question rapide.
27:16Paul Watson, le défenseur des baleines attaquées par le Japon,
27:19a demandé l'asile politique en France à Emmanuel Macron.
27:22Est-ce que le président doit dire oui ?
27:24En tout cas, nous soutenons la libération de Paul Watson
27:27parce que nous estimons que...
27:29C'est la question pour l'asile politique.
27:31Est-ce qu'il faut lui accorder l'asile politique ?
27:33Il faut déjà qu'il soit libéré.
27:34Je pense que c'est le premier combat, si je puis me permettre.
27:36On se retrouve dans un instant pour la deuxième partie du Grand Jury
27:39avec Agnès Pagny-Runacher, ministre de la Transition écologique.
27:42A tout de suite.
27:50Suite du Grand Jury, présenté par Olivier Bost.
27:53Agnès Pagny-Runacher, la ministre de la Transition écologique,
27:57de l'énergie, du climat et de la prévention des risques,
28:00est notre invitée.
28:01Thomas Desprez du service politique de RTL et Perrine Tarnot de Public Sénat
28:05sont à mes côtés pour vous interroger.
28:08Le Grand Jury.
28:09Ça se passe au Parlement.
28:11Et on va revenir en détail sur ce qui va changer l'année prochaine.
28:14Les députés ont fait annuler l'annulation de l'Assemblée nationale.
28:17L'année prochaine, les députés ont fait annuler cette semaine
28:19la hausse des taxes sur l'électricité
28:22qui était prévue par le gouvernement pour mettre fin au bouclier tarifaire.
28:26Vous remerciez les députés ?
28:29Les députés aux commissions des finances
28:32ont, dans le même mouvement,
28:34empêché le retour,
28:36de mettre fin au bouclier énergétique
28:38et augmenté de 50 milliards d'euros
28:40les taxes tout azimut sur les Françaises et les Français.
28:43Mais pas sur l'électricité.
28:44Je ne suis pas sûre que je les remercie.
28:46Oui, mais à un moment, c'est toujours les mêmes qui payent.
28:48Quand on augmente de 50 milliards d'euros les taxes,
28:50comme l'a fait le Nouveau Front Populaire,
28:53ce qui se passe, c'est qu'en fait, vous matraquez les Français.
28:56Et au fond, vous ne voulez pas rentrer dans la réalité de la discussion budgétaire.
29:00Mais vous comptez quand même toujours sur les députés,
29:02ensuite en discussion, ce qu'on appelle en discussion générale à l'Assemblée,
29:06pour ne pas avoir d'augmentation des tarifs de l'électricité.
29:09Alors attention, il y a deux choses.
29:11Dans le texte qui est sur la table de l'Assemblée nationale.
29:16La première chose, c'est la fin du bouclier énergétique.
29:19La fin du bouclier énergétique, c'est qu'on remet la taxe sur l'électricité
29:23à son niveau d'avant-crise.
29:25Ça, nous l'avons toujours porté.
29:28Ça, ça fait augmenter les tarifs.
29:29Parce que c'est cohérent et que ça paraît logique
29:33après les efforts qui ont été faits par le gouvernement
29:36et qui ont contribué à augmenter la dette financière.
29:40Là, le gouvernement voulait aller plus loin.
29:42Il voulait augmenter ensuite les taxes.
29:44Je vais jusqu'au bout.
29:45Donc ça, ça paraît logique.
29:47Et puis le deuxième sujet, c'est qu'il est prévu de pouvoir mettre un complément de taxes
29:54dont le volume est défini par une fourchette
29:57qui va de 5 à 25 euros de mémoire du mégawatt-heure
30:01qui est l'unité de mesure.
30:03Et ça, vous n'êtes pas d'accord.
30:04Et sur ça, en fait, moi j'attire juste l'attention
30:08et je pense qu'on s'en est parlé au sein du gouvernement
30:11et on y est attentif aussi de chacun sur ce que ça veut dire concrètement.
30:17C'est-à-dire que suivant l'endroit où on positionne ce curseur,
30:20on peut avoir des effets qui ne sont pas souhaitables.
30:23Je le redis, l'électricité, tout le monde la paye.
30:26Donc même si sur les marchés, nous avons une baisse du coût de l'électricité
30:33qui rentre dans la facture,
30:35si on rajoute des taxes par-dessus,
30:37le bénéfice de cette baisse du coût de l'électricité
30:40qu'on a obtenue en plus en se battant au niveau européen,
30:43je me suis battue moi-même pour la relance du nucléaire,
30:46les Français n'en verront qu'une partie.
30:48Ça c'est un problème pour le pouvoir d'achat.
30:50Et tout le monde n'en bénéficiera pas forcément.
30:53Donc pour vous, ce n'est pas les prix de l'électricité qu'il faut augmenter.
30:56Par exemple, vous étiez pour augmenter les taxes sur le gaz.
30:59Alors non, je n'étais pas spécifiquement pour augmenter les taxes sur le gaz.
31:02Sur le gaz, je le redis, il y avait dans la maquette budgétaire du gouvernement
31:07une ligne taxation des énergies fossiles par amendement gouvernemental
31:12sur lequel j'ai été interrogée et j'ai répondu
31:15que c'est une possibilité qui arriverait par amendement gouvernemental
31:18d'une taxation sur le gaz.
31:20Le Premier ministre a été très clair, il a tranché.
31:22Cette amendement n'a pas été déposée.
31:24Donc ça c'est pour évacuer ce sujet-là.
31:26Mais si on ne comprend pas de taxes sur le gaz,
31:28par contre une taxe supplémentaire sur l'électricité,
31:31où est l'écologie là-dedans ?
31:32Alors l'écologie c'est qu'aujourd'hui il y a des taxes sur le gaz.
31:35Attention, ce que nous avions fait avec la baisse du prix du gaz,
31:39c'est que nous avions augmenté les taxes sur le gaz
31:43alors qu'on n'avait pas touché les taxes sur l'électricité.
31:46Ça c'était l'année dernière, parce que les prix du gaz ont baissé plus vite que les prix de l'électricité.
31:50C'était la première partie du retrait du bouclier énergétique.
31:54On est même allé plus loin que la taxation du gaz avant crise,
31:58précisément dans cet objectif d'écologie.
32:02Donc là le mouvement que nous faisons,
32:04c'est la même chose que sur le gaz, mais en allant moins loin,
32:07sur l'électricité.
32:08Les prix de l'électricité baissent,
32:10et du coup on remet la taxation sur l'électricité que nous avions avant crise.
32:15Perrine Tarnot.
32:16On l'a vu en commission des finances à l'Assemblée nationale,
32:18il y a eu beaucoup de dispositions qui étaient souhaitées par le gouvernement
32:21qui ont été annulées,
32:22il y a eu 50 milliards d'impôts en plus qui ont été créés.
32:25Le projet de loi de finances arrive donc en discussion dans l'hémicycle cette semaine à l'Assemblée.
32:29Comment vous voyez ces débats qui arrivent ?
32:33Où va ce projet de loi de finances selon vous ?
32:36Encore une fois, je le dis ici,
32:39ce qui s'est passé en commission des finances
32:42marque une forme d'irresponsabilité du nouveau Front populaire
32:47qui n'a finalement pas saisi de la copie pour trouver des points d'équilibre,
32:51mais n'a eu de cesse d'échapper à la question
32:54de comment on redresse la situation des finances publiques
32:57en disant que c'est simple, on taxe, on taxe, on taxe.
33:00Ce n'est pas ce que nous souhaitons.
33:02En responsabilité budgétaire,
33:04taxer, taxer, taxer n'est pas une solution durable
33:08et c'est même très inquiétant
33:10parce que ça touche au pouvoir d'achat des classes moyennes.
33:13Il ne faut pas se payer de mots.
33:14Ce ne sont pas les classes les plus aisées qui sont taxées
33:17lorsqu'on remet 50 milliards d'euros, c'est tout le monde.
33:19Ce que vous décrivez, ça veut dire qu'il y aura rapidement un 49-3,
33:23c'est-à-dire que le gouvernement va bloquer les discussions
33:25et qu'il n'y aura pas de vote sur le budget ?
33:28Écoutez, on a laissé les discussions se dérouler en commission des finances
33:33et je ne vois pas de raison de ne pas laisser les discussions se dérouler
33:38puisque nous, notre objectif, c'est d'avoir la discussion.
33:41C'est en responsabilité avec l'ensemble des groupes politiques
33:44travailler à faire bouger des curseurs.
33:47Quand vous mentionnez la taxe sur l'électricité,
33:49tous les groupes politiques ont effectivement marqué leur vigilance,
33:53sur le fait que oui, on pouvait revenir à la taxe antérieure,
33:58mais attention jusqu'où on allait.
34:00Je pense que c'est un très bon débat.
34:02D'autres sujets ont également été évoqués.
34:05Mais si on n'a pas cette discussion,
34:07ce qui veut dire qu'à chaque fois qu'on dit qu'on augmente une dépense d'un euro,
34:12il faut trouver en face une réelle économie.
34:15Madame la ministre, qu'on soit clair sur cette taxe sur l'électricité,
34:17vous souhaitez donc que dans la discussion en séance à l'Assemblée,
34:20elle ne soit pas maintenue par le gouvernement ?
34:23Je le redis.
34:25Nous avons une taxe qui est prévue par le gouvernement
34:28et qui revient à la situation ex-santé.
34:31La taxe supplémentaire.
34:32La taxe supplémentaire est fixée dans une marge entre 5 et 25 euros.
34:38Ça me semble être une très large fourchette.
34:43Ce qui m'importe par rapport à ça,
34:46c'est surtout de s'assurer que notre prix de l'électricité est bien cohérent
34:50avec les autres pays européens
34:52et bien cohérent avec les possibilités de pouvoir d'achat des Français.
34:55C'est tout. Je pose le débat sur la table.
34:57Mais vous êtes ministre, vous ne faites pas que poser un débat sur la table.
35:00Je pose le débat sur la table parce que tout le monde est concerné.
35:03Parce qu'on ne peut pas à la fois dire
35:05qu'on fait zéro taxe sur l'électricité comme l'a fait le nouveau Front populaire
35:10et après augmenter de 50 milliards d'euros les impôts.
35:13Parce qu'on ne peut pas dire, comme l'ont fait d'autres groupes,
35:15on fait zéro taxe et ne pas avoir des recettes à côté.
35:18Comment équilibre-t-on le budget ?
35:20C'est ça la question qui se pose.
35:21Donc, à un moment, il y a des points d'équilibre à aller chercher.
35:24Et c'est ces points d'équilibre que je recherche.
35:27Mais est-ce qu'on a pas l'intérêt de regarder le niveau de l'électricité
35:31dans les autres pays européens
35:33parce qu'eux aussi font modifier leur propre politique ?
35:38Ils ont aussi des budgets, ils ont aussi des taxes.
35:40C'est ce point d'équilibre qu'il faut trouver de manière responsable.
35:44Nos voisins ont moins de soucis que nous sur le plan budgétaire.
35:47Cette semaine, les députés ont voté pour créer une commission d'enquête
35:51sur les dérives des finances publiques.
35:53Mais leurs finances publiques ne sont pas dans le même état que le nôtre.
35:55Est-ce que vous n'avez pas peur qu'on se rende compte
35:57que si on est dans cette situation,
35:59c'est de la faute d'Emmanuel Macron et de Bruno Le Maire ?
36:03Je vais vous dire.
36:05Lorsqu'on était dans la période du quoi qu'il en coûte,
36:08tous les groupes politiques nous demandaient plus de soutien, plus d'argent.
36:13La question c'est sur cette dernière année,
36:15un dérapage inédit en matière de déficit,
36:18qui sont les responsables ?
36:20C'est ce que doivent montrer ces deux commissions d'enquête
36:23et je pense qu'on ne doit pas avoir peur de regarder spécifiquement
36:28ce qui explique les écarts que nous constatons dans le budget.
36:31Sachant d'abord qu'il y a des mesures de ralentissement de la dépense
36:35qui ont été prises dès le mois de février.
36:38Je le rappelle, ça veut dire qu'on n'a pas attendu
36:40pour prendre des mesures de baisse de la dépense.
36:42On l'a vu d'ailleurs dans les gels de crédit.
36:45Et que par ailleurs sur les recettes,
36:50les prévisions de chômage sont justes,
36:53les prévisions de croissance sont justes.
36:55On n'a pas survendu ni de la baisse du chômage ni de la croissance.
37:00Et les prévisions de recettes décalent de 20 milliards.
37:02Donc ça, ce n'est pas une erreur.
37:05Vous ne craignez pas que cette commission d'enquête remette en cause
37:09tout ce qui a été la politique d'Emmanuel Macron,
37:12une politique de l'offre où on met beaucoup de milliards d'euros sur la table
37:15pour soutenir la croissance et l'emploi ?
37:18En fait, cette politique de l'offre a surtout permis
37:22à un certain nombre de taxes ou d'impôts
37:26de revenir dans la moyenne européenne.
37:30Et elle s'est traduite très factuellement...
37:34Il n'y a pas eu d'économie correspondante, donc c'est le problème.
37:36Elles n'ont pas été financées, ces baisses d'impôts ?
37:38Elles ont été financées par 2,5 millions d'emplois créés,
37:41ce qui n'est pas complètement l'épaisseur du trait.
37:43Elles ont été financées par une baisse drastique du chômage.
37:47Moi, je suis élue du Pas-de-Calais.
37:50Dans la circonscription où je suis élue,
37:53le taux de chômage est à 6%.
37:55On est au plein emploi, en réalité.
37:57Dans la circonscription d'à côté,
37:59le taux de chômage a baissé de 5 points.
38:01Il est passé de 15 à en dessous de 10%.
38:05Ça change la vie des gens.
38:07À un moment, il faut aussi reconnaître ça.
38:09Mais est-ce que la réalité des comptes publics
38:11n'a pas été dissimulée à cause de la campagne des européennes ?
38:14Je pense que quand vous annoncez,
38:16dès le mois de février, un train de gel des dépenses
38:20aussi important que celui qu'on a fait,
38:22on a quand même été très clairs
38:24sur le fait qu'on faisait des économies budgétaires.
38:33On l'a fait dès février.
38:35On en a refait et on a travaillé dessus au mois de mai.
38:39Il y a eu non seulement des gels, mais ensuite des annulations.
38:42Ce qui explique d'ailleurs aujourd'hui
38:44que certaines enveloppes qui apparaissent en diminution
38:47ne sont pas en diminution par rapport à la réalité des crédits
38:49dont on avait posé en 2020.
38:51C'est par exemple le cas de MaPriVraieNove
38:55qui va encore changer de formule l'année prochaine, visiblement.
38:59Pourquoi vous ne parvenez pas à faire un système simple ?
39:02Pourquoi vous dites qu'elle va changer de formule ?
39:04C'est une information nouvelle pour moi.
39:06Vous n'allez pas revoir le principe de MaPriVraieNove ?
39:08Non.
39:09Parce qu'elle n'est pas totalement utilisée.
39:11Il y a une demande très forte de stabilité
39:13qui est exprimée par les différents acteurs.
39:16Mais elle ne marche pas comme elle devrait marcher, non ?
39:19Les cinq premiers mois de l'année,
39:20elle n'a pas marché comme elle devait marcher.
39:22Il y a eu un ajustement qui a été fait par décret.
39:25Et nous avons un meilleur recours à MaPriVraieNove.
39:29Ce qui fait qu'en fin d'année,
39:30on a une consommation de cette prime
39:32qui est un peu inférieure à 2 milliards d'euros.
39:34Et que dans le budget tel qu'il est envisagé,
39:36nous avons un budget qui est supérieur à 2 milliards d'euros.
39:38Et Valérie Lettar comme moi,
39:40sommes attachés à ce que MaPriVraieNove fonctionne.
39:43De même que nous sommes attachés
39:45à ce que le logement social puisse aussi
39:47rénover thermiquement les logements.
39:51L'objectif, c'est bien de creuser le sillon qui a été entamé.
39:54Il y a un autre sujet dans ce budget que vous préparez.
39:57Le fonds vert, c'est 2 milliards d'euros par an
39:59jusque-là pour les collectivités locales.
40:01Il semble parfois servir à des choses
40:03qui n'ont pas forcément grand-chose à voir
40:04avec la transition écologique.
40:06C'est ce qu'a notamment relevé l'hebdomadaire Le Point.
40:09Est-ce que le fonds vert,
40:10ce n'est pas un peu de greenwashing
40:11pour les maires avant les municipales ?
40:15Peut-être différentes choses.
40:16Le fonds vert n'existe que depuis 2023.
40:18C'est important de se le dire.
40:19C'est un instrument qui est nouveau.
40:21Ensuite, il a un atout très fort.
40:26C'est qu'il est très simple à utiliser
40:28pour des petits maires ruraux.
40:30Vous savez que beaucoup de maires se plaignent
40:32de ne pas avoir accès à des dispositifs de soutien
40:36parce que c'est trop compliqué de remplir le dossier.
40:38Je pense que c'est important d'entendre ça.
40:40Ensuite, vous avez la Cour des comptes
40:43qui a fait un rapport sur l'utilisation du fonds vert.
40:46Il met en évidence que vous avez des enveloppes
40:48qui sont extrêmement utiles.
40:50Je pense au fonds Friche, par exemple.
40:53Qu'est-ce que c'est le fonds Friche ?
40:54C'est une zone qui est polluée.
40:57Vous mettez de l'argent pour la dépolluer.
40:59Ce qui fait que vous n'avez pas besoin
41:00de construire à côté, sur une terre agricole,
41:02le projet que vous aviez, soit d'usine,
41:04soit de logement.
41:06Vous le faites sur un endroit
41:08qui était déjà artificialisé.
41:10C'est intelligent.
41:11Ça fonctionne.
41:12En plus, il y a un énorme effet de levier.
41:14Et puis, vous avez d'autres dépenses
41:16sur lesquelles, effectivement,
41:18la Cour des comptes s'interroge.
41:20Ce qui veut dire qu'on peut recentrer ce dispositif.
41:22Ça ne le remet pas en cause.
41:24D'ailleurs, il est dans le budget.
41:26Mais on peut le recentrer de manière intelligente.
41:29C'est tout l'enjeu d'avoir de l'argent public
41:32qui soit utilisé de la manière la plus efficace possible.
41:35Vous êtes ministre de l'énergie.
41:36Où en sommes-nous de la relance du nucléaire ?
41:38Le discours de Belfort, d'Emmanuel Macron,
41:41pour annoncer cette relance,
41:42c'était en février 2022.
41:44Oui, tout à fait.
41:45Et nous n'avons pas arrêté de travailler
41:47depuis février 2022.
41:48Puisque vous savez que...
41:50Comment vous allez financer les 6 nouveaux EPR ?
41:52D'abord, c'est le plus grand chantier du siècle.
41:55C'est un chantier industriel.
41:56Donc, la filière industrielle
41:59a été remise en route
42:02avec tous les options...
42:04Où sont les milliards pour financer ces EPR ?
42:07Les milliards, vous savez,
42:10ce dont on a besoin pour financer ces réacteurs nucléaires,
42:14c'est en fait un préfinancement
42:16qui soit porté par un financeur
42:18qui est très solide.
42:20Donc, ça peut être l'État,
42:21ça peut être la Caisse des dépôts,
42:24et qui est ensuite remboursé
42:27par le fait que dans 15 ans,
42:29à partir de 15 ans et après,
42:31on va avoir des recettes.
42:33Ces EPR vont fabriquer l'électricité
42:35qui sera vendue sur les marchés
42:37et qui permettra de rembourser ces prêts.
42:40Donc, ce n'est pas une question
42:42d'argent au sens budgétaire.
42:45C'est une question de modèle financier
42:47où il faut avoir quelqu'un qui est...
42:49On n'est pas en train de prendre du retard.
42:50... qui est l'air insuffisamment solide
42:52pour financer.
42:53Et il y a différents schémas,
42:54ils sont assez connus,
42:55sur lesquels on est en train de travailler et d'arbitrer.
42:58Et ce qui est essentiel,
43:00c'est l'état de préparation industriel.
43:02C'est ça, aujourd'hui, le facteur critique
43:05sur ce projet,
43:07c'est-à-dire avoir
43:09un design, pardon,
43:11un projet d'ingénierie
43:13qui fonctionne et qui soit prêt,
43:15des sous-traitants qui soient prêts,
43:17des cadences industrielles
43:19qui soient prêtes à déclencher.
43:21C'est beaucoup plus difficile
43:23que de se mettre d'accord
43:25sur le financement.
43:26Je me permets d'insister sur ce sujet-là.
43:28Je voulais dire un mot
43:29des eaux minérales en bouteille.
43:31Il y a eu un rapport, cette semaine, au Sénat
43:33qui indique que Nestlé a bien eu recours
43:35à des traitements interdits sur ses eaux minérales.
43:37Ce rapport révèle aussi que plusieurs ministres,
43:39dont vous, aviez connaissance
43:41de la tromperie en cours,
43:43mais que vous n'aviez pas mis en œuvre
43:45les mesures correctives nécessaires.
43:47Que répondez-vous ?
43:48Pourquoi vous n'avez pas informé
43:50les consommateurs français
43:51et sanctionné Nestlé ?
43:53Très simplement, moi je suis la ministre
43:55qui a déclenché l'enquête
43:57de la Direction générale de la consommation,
43:59de la concurrence et de la répression des fraudes,
44:01qui sur ces sujets
44:03de ce qu'on appelle loyauté commerciale
44:05est
44:07l'équivalent de la police.
44:09C'est la police de la consommation,
44:11donc on a tout de suite fait l'enquête de la police de la consommation.
44:13Ça s'est fait dans la journée même,
44:15je tiens à être précise.
44:17Et vous n'avez rien caché après ?
44:19Deuxième chose, c'est moi qui ai déclenché
44:21avec mon collègue Bruno Le Maire
44:23et mon collègue Olivier Véran
44:25une mission de l'IGAS,
44:27de l'Inspection générale des affaires sociales,
44:29pour vérifier les aspects sanitaires.
44:31Il n'y aurait pas eu ces deux missions,
44:33on ne saurait rien
44:35de la situation de Nestlé.
44:37Pour connaître la situation de Nestlé,
44:39il fallait savoir très concrètement ce qu'il y avait comme traitement
44:41et quelles conséquences ils avaient.
44:43Il se trouve que j'ai été nommée
44:45comme ministre de la transition énergétique
44:47avant le rendu
44:49de ces deux enquêtes,
44:51et donc je n'avais pas les éléments
44:53en main pour...
44:55Je n'ai pas les éléments d'information aujourd'hui
44:57pour vous dire la suite.
44:59Mais de manière très claire,
45:01et c'est là où je le dis avec force,
45:03Nestlé a pris rendez-vous...
45:05Le terrain nous dit que tout n'est pas clair
45:07et lance même une commission d'enquête sur le sujet.
45:09Moi, je peux vous parler des sept premiers mois
45:11où j'ai eu à traiter de ce dossier.
45:13Ce qui est très clair, c'est le jour
45:15où a eu lieu le rendez-vous,
45:17la police de la consommation était dans la pièce
45:19et qu'elle a déclenché l'enquête.
45:21Et que nous avons conseillé la santé
45:23pour avoir une inspection sanitaire,
45:25alors que, théoriquement, ce n'était pas nécessaire.
45:27On va passer à toutes les politiques.
45:29Vous êtes une femme de gauche, Agnès Pagny-Runacher.
45:31Comment avez-vous réagi quand vous avez entendu
45:33que Bruno Retailleau, votre collègue
45:35ministre de l'Intérieur, envisageait
45:37une nouvelle loi immigration ?
45:39Écoutez, je pense que mes positions
45:41sur le sujet de l'immigration,
45:43elles sont connues.
45:45Elles ne sont pas alignées avec celles de Bruno Retailleau.
45:47Nous sommes un gouvernement de coalition.
45:49Nous avons des sensibilités
45:51politiques différentes.
45:53Est-ce que, pour vous,
45:55il y a des lignes rouges en la matière ?
45:57Des choses qui seraient intolérables ?
45:59On parle beaucoup de lignes rouges.
46:01Ce serait quand même pas mal
46:03de parler aussi de ce qui a nous réuni,
46:05de ce sur quoi on peut avancer pour les Français.
46:07Mais mon propre groupe politique
46:09a des lignes rouges aussi.
46:11Je crois qu'il n'y a pas de surprise.
46:13Vous ne dites pas que ce n'était pas utile
46:15de faire une loi ? Il n'y a pas d'urgence à faire une loi ?
46:17Je crois que le Premier ministre l'a dit
46:19encore aujourd'hui concrètement.
46:21L'enjeu, c'est d'appliquer
46:23le pacte asile-immigration.
46:25C'est aux frontières de l'Europe
46:27que l'on est efficace
46:29pour gérer l'immigration illégale.
46:31Donc une nouvelle loi, ce n'est pas utile ?
46:33Pour appliquer le pacte asile-immigration,
46:35il faut quand même une transposition.
46:37Oui, ça s'appelle une loi.
46:39Il faut aussi revenir aux fondamentaux.
46:41Concrètement sur l'AME,
46:43Michel Barnier en parle également dans le journal du dimanche,
46:45est-ce qu'il faut réformer l'aide médicale d'État ?
46:47Le Premier ministre dit ce matin
46:49que l'AME ne doit jamais être
46:51détourné de son but.
46:53Sous-entendu, il y aurait des excès, vous le pensez aussi ?
46:55Mais quand Michel Barnier
46:57parle de lutter contre la fraude,
46:59il a raison.
47:01C'est le pacte républicain que la loi soit
47:03appliquée dans notre pays.
47:05Ce n'est pas de réforme
47:07qu'il parle, c'est de fraude.
47:09Lutter contre la fraude fiscale,
47:11lutter contre la fraude sociale,
47:13lutter contre la fraude à la rénovation
47:15thermique, lutter contre toutes ces fraudes
47:17est un impératif, a fortiori,
47:19au moment où on cherche de l'argent public.
47:21Je relis
47:23l'interview du Premier ministre
47:25qui dit qu'il faut lutter contre la fraude.
47:27Et qui rappelle
47:29que, ce qui est ma profonde conviction,
47:31que l'AME
47:33c'est un dispositif de santé publique.
47:35Et ce dispositif
47:37de santé publique, il est important.
47:39A quoi ça sert l'AME ?
47:41Ça sert à prendre en charge des gens
47:43qui n'ont pas accès
47:45aux soins, sur des pathologies
47:47qui sont urgentes, et qui
47:49peuvent présenter des risques de santé publique
47:51éventuellement. Je pense par exemple à la tuberculose.
47:53Nous, nous avons aujourd'hui
47:55des foyers de tuberculose.
47:57Mais des dérives, c'est une lutte contre la fraude.
47:59Et lutter contre la fraude, c'est pas faire
48:01une nouvelle loi. Parce que ceux qui fraudent
48:03ne lisent pas les lois et ne les appliquent pas
48:05manifestement. Lutter contre la
48:07fraude, c'est notamment ce que propose
48:09M. Stefanini
48:11dans le rapport qu'il avait remis à Elisabeth
48:13Borne en son temps. De meilleurs échanges
48:15d'informations, des suivis plus rapprochés.
48:17Mais c'est valable pour
48:19toutes les politiques publiques.
48:21Et les contribuables que
48:23nous sommes sont d'accord pour dire
48:25qu'il faut lutter contre la fraude
48:27quelle qu'elle soit. Que ce soit, encore une fois,
48:29sur de l'optimisation fiscale
48:31ou montée, que ce soit sur la
48:33fraude sociale, que ce soit sur la fraude
48:35d'un certain nombre d'entreprises qui vont chercher
48:37des dispositifs d'aide
48:39de manière indubte, par exemple sur la rénovation
48:41thermique.
48:43Le grand jury,
48:452027, c'est demain.
48:47Il sera probablement question de
48:492027, on va parler de la tête de votre
48:51parti Renaissance. Êtes-vous
48:53plutôt pour Borne
48:55ou pour Attal ?
48:57Je vais vous répondre que nous avons la chance
48:59dans notre mouvement politique
49:01d'avoir deux personnalités
49:03qui sont capables d'incarner
49:05de manière crédible les valeurs
49:07de notre parti. C'est deux anciens
49:09ministres.
49:11Moi, je ne fais pas partie
49:13du corps électoral, très simplement.
49:15Et ce que je souhaite, c'est que
49:17chacun puisse porter son projet
49:19et qu'on puisse surtout, ensemble,
49:21construire ce que doit être
49:23notre parti demain. Et s'il y a quelque
49:25chose sur lequel on se retrouve, c'est qu'on a
49:27besoin de travailler sur le socle des
49:29idées. C'est essentiel.
49:31Et d'apporter des innovations,
49:33d'aller plus loin, et de travailler
49:35sur le socle de nos militants.
49:37Est-ce que c'est assez clair sur son socle d'idées aujourd'hui ?
49:39Je pense qu'on a besoin d'y travailler,
49:41pour renouveler. En 2017,
49:43nous étions arrivés avec un programme
49:45qui était très novateur,
49:47qui, sur certains sujets, apparaissait
49:49comme, comment dire,
49:51apportant vraiment
49:53des choses nouvelles, utiles.
49:55Lorsqu'on les a mis en œuvre,
49:57on a eu des résultats. Je pense notamment
49:59à ce qu'a fait Muriel Pénicaud.
50:01Je pense à ce qu'a fait Jean-Michel Blanquer
50:03sur le dédoublement des classes.
50:05On en voit aujourd'hui l'impact.
50:07Le dédoublement des classes de CP,
50:09c'est, pour
50:11des petits garçons et des petites filles qui sont
50:13dans des zones difficiles,
50:15la promesse
50:17d'être
50:19accompagnée, et d'apprendre
50:21à lire, à écrire, à compter,
50:23et d'avoir le même niveau
50:25que ceux qui sont dans les meilleures écoles.
50:27Avant 2027, vous êtes encore attachée
50:29au bilan d'Emmanuel Macron.
50:31Merci beaucoup, Agnès Pannier-Runacher,
50:33pour ce Grand Jury. Bon dimanche à tous.
50:35À la semaine prochaine.