Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, de l'Énergie, du Climat et de la Prévention des risques, est ce mardi l'invitée du Grand Entretien
Retrouvez tous les entretiens de 8h20 sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien
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00:00Nous recevons ce matin dans le Grand Entretien la Ministre de la Transition écologique, de l'énergie, du climat et de la prévention des risques.
00:08Vos questions et réactions au 01 45 24 7000 et sur l'application de Radio France.
00:16Agnès Pannier-Runacher, bonjour.
00:18Bonjour Nicolas Demand.
00:19Et bienvenue à ce micro.
00:21Pas mal de mauvaises nouvelles pour la biodiversité et le climat.
00:26En ce moment avec la COP 16 qui s'est achevée sur un bilan très mitigé.
00:31Samedi dernier une COP 29 qui commence lundi prochain et s'annonce compliquée.
00:36Comme toutes les COP.
00:38Sans parler du drame espagnol.
00:40Et on va commencer par ça.
00:41Plus de 200 morts.
00:43Bilan loin d'être définitif dans de gigantesques inondations dans la région de Valence.
00:49On a vu des scènes de colère inédites par leur violence contre le roi d'Espagne, sa femme.
00:55Le premier ministre espagnol, le gouverneur de la région.
00:59Huée, jet de boue.
01:01Comprenez-vous ces sinistrés Agnès Pannier-Runacher ?
01:05Comprenez-vous cette colère contre les pouvoirs publics et ceux qui les incarnent ?
01:10Vous savez moi je suis élue dans le Pas-de-Calais et j'y habite.
01:14J'ai vécu au plus près la répétition d'inondations toute l'année dernière.
01:19Ça avait commencé courant du mois d'octobre.
01:22Et à 4, parfois 5 reprises, les habitants de mon département ont été inondés.
01:29Beaucoup, en tout cas certains, ont perdu leur maison.
01:32La maison c'est là où vous mettez vos économies.
01:35C'est aussi tous les souvenirs d'une vie.
01:37Certains habitent désormais dans des endroits dont ils savent qu'ils pourraient faire l'objet d'inondations à répétition.
01:44Pas tous les 20 ans, mais peut-être tous les 5 ans.
01:48Et donc c'est un traumatisme.
01:50C'est une souffrance très forte auxquelles sont confrontés aujourd'hui les habitants et les habitantes.
01:55Et ils le sont confrontés dans des pays tempérés.
01:57Dans des pays où la question des catastrophes naturelles était quelque chose de très extraordinaire.
02:04Et c'est effectivement la prise de conscience que le dérèglement climatique n'est pas une chose abstraite.
02:11Ça nous concerne tous et toutes.
02:13Toutes les dernières semaines, moi ça fait 4 semaines maintenant, 5 semaines que je suis dans ce nouveau gouvernement.
02:21J'ai déjà fait 3 déplacements sur les inondations.
02:24J'ai dû activer 2 fois des cellules de crise dans des circonstances majeures.
02:30J'étais dans le Rhône et dans l'Ardèche où sont tombées 1 année de précipitations.
02:351 année de précipitations en 24 à 48 heures.
02:39Justement quand vous faites ce tableau-là, vous connaissez la défiance contemporaine à l'égard des politiques.
02:45Est-ce que vous croyez qu'un jour, un jour prochain, on vous reprochera durement l'inaction climatique ?
02:52Moi je crois surtout qu'il faut agir.
02:54C'est-à-dire qu'aujourd'hui il faut aussi dire tout ce qui a été fait et tout ce que nous devons encore faire.
03:00Je donne juste un chiffre parce qu'on a tendance à l'oublier.
03:05La Commission européenne a annoncé le bilan de ces dernières années d'action climatique.
03:11Nous avons baissé nos émissions de gaz à effet de serre collectivement de 37%.
03:16C'est pas l'épaisseur du trait.
03:1837% par rapport à 1990.
03:21L'année dernière, la France a baissé ses émissions de gaz à effet de serre de 5,8%.
03:26C'est vrai mais vous savez que l'hiver a été particulièrement doux.
03:30Ça explique aussi le bon chiffre que vous avez annoncé.
03:34C'est-à-dire que là, si l'hiver est rude, est-ce que vous tiendrez vos engagements ?
03:37Mais l'enjeu c'est de les tenir.
03:39C'est-à-dire qu'en fait, ces dix dernières années, nous avons tenu nos engagements.
03:43Ça c'est factuel.
03:44L'objectif que nous nous étions donné de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour 2030, c'était 40%.
03:52On est déjà à 30%.
03:53Et c'est pour ça qu'on le rehausse.
03:55M. Mélenchon a estimé la semaine dernière que les inondations en Espagne préfigurent ce que va produire la perturbation totale du cycle de l'eau
04:01sous l'effet du changement climatique sur la Méditerranée.
04:04Mais aussi toutes les aberrations de la gestion des territoires et de notre civilisation.
04:07En France, on continue de ne rien prévoir, à rien organiser à l'avance.
04:11Le macronisme est un système à courte vue sur tous ces sujets-là.
04:15Qu'est-ce que vous lui répondez ?
04:17Je lui réponds que nous venons d'annoncer il y a deux semaines le plan national d'adaptation au changement climatique.
04:22Que c'est le premier ministre qui le porte personnellement.
04:25Que c'est un plan qui est interministériel.
04:28On le présentera au Conseil des ministres demain et plusieurs ministres interviendront.
04:32Parce que ce n'est pas qu'un sujet de la ministre de la transition écologique.
04:36C'est un sujet de la ministre du travail.
04:39Comment on s'organise par rapport à des canicules.
04:41C'est un sujet de la ministre de l'éducation nationale.
04:45Comment on organise les examens pendant des périodes de canicule.
04:48C'est un sujet de la ministre des collectivités locales.
04:52Comment elle accompagne les collectivités locales dans l'adaptation des villes.
04:56Mais également de la ruralité à des vagues de chaleur, à des inondations.
05:02Comment on rehausse notre capacité à affronter le risque.
05:05Comment on change notre façon d'aménager la ville et d'aménager la campagne.
05:12Le plan est actuellement en phase de consultation.
05:15C'est une concertation voulue par Michel Barnier.
05:18Les écologistes vous reprochent d'avoir baissé les bras dans la lutte contre le changement climatique.
05:23D'avoir renoncé à tout faire pour éviter les fameux 4% et les températures brûlantes.
05:29Et de ne penser qu'à s'adapter à ce nouveau monde-là.
05:33Là encore, quelle est votre réponse ?
05:35Nicolas Demorand, c'est exactement le contraire qu'on fait.
05:38C'est-à-dire que dans le même temps où je travaille à adapter la France au dérèglement climatique.
05:44Qui est une réalité que nous vivons aujourd'hui.
05:47Et c'est pour ça qu'il est important, par exemple, d'équiper les Français contre des inondations.
05:52Je continue à travailler.
05:54Et nous annoncions hier avec Olga Givernet, qui est la ministre déléguée à l'énergie.
05:59Et François Durevray, qui est le ministre délégué au transport.
06:03Notre stratégie nationale bas carbone.
06:06Précisément pour aller encore plus loin dans la baisse des émissions de gaz à effet de serre.
06:10Donc vous voyez que nous avons deux piliers dans cette politique.
06:13Et moi je regrette que les écologistes soient dans la polémique.
06:16Parce qu'aujourd'hui on agit sur le terrain.
06:18On agit dans les collectivités locales.
06:20Et on agit au plan national.
06:22Ils devraient plutôt nous aider, de manière très concrète,
06:26à faire en sorte que tous les investissements qui sont aujourd'hui portés par les collectivités locales
06:31soient bien adaptés, effectivement, au dérèglement climatique.
06:34Qu'on ne construise pas une école qui n'ait pas intégré, je dirais, le fait qu'elle aura à vivre des canicules.
06:41Vous parlez des polémiques des écologistes, Agnès Pagny-Runacher,
06:44mais quand on lit l'Opinion ce matin, qui n'est pas un journal écologiste,
06:49aux dernières nouvelles, regardez la une.
06:51« Pacte vert européen, la France appuie sur le frein.
06:54Les récentes déclarations du gouvernement Barnier laissent présager un recul des ambitions environnementales européennes
07:00alors que Paris était moteur jusque-là au sein de l'Union Européenne ».
07:03L'Opinion, journal libéral, parle d'un recul des ambitions environnementales.
07:08Pardon, sur quoi se fonde l'Opinion ?
07:11Sur probablement les déclarations que…
07:14Je vais vous dire, en fait, c'est sur des chiffres, probablement.
07:18Le contexte budgétaire est ce qu'il est, et il est très tendu, c'est vrai.
07:22Mais tout de même, le budget 2025, quand on le regarde, il est nettement moins ambitieux pour l'environnement que celui de 2024.
07:28Il y a près de 2 milliards d'euros de moins sur les investissements verts,
07:311 milliard en moins sur la rénovation énergétique des logements,
07:33400 millions en moins sur les aides aux collectivités locales,
07:36500 millions en moins sur le verdissement du parc automobile.
07:39La prime rénov' est moins forte que prévue.
07:42Il y a des chiffres qui sont à la baisse.
07:44Vous allez me dire « on est dans un contexte budgétaire compliqué ».
07:47Je vais vous dire deux choses.
07:49Vous allez prendre sur l'écologie.
07:51Je vais vous dire deux choses.
07:52D'abord, tout le monde, tous les ministres, contribuent effectivement dans une situation
07:57où la question qui nous est posée, c'est « est-ce qu'on préfère laisser dériver la dette
08:02et devoir payer plus d'intérêts à nos financeurs parce qu'ils considéreront
08:07qu'ils ont moins confiance dans notre capacité à rembourser notre dette
08:11et du coup ils nous feront payer des taux d'intérêt plus élevés ?
08:14Est-ce que cet argent va aller à nos financeurs
08:18ou est-ce qu'on est suffisamment responsable pour faire en sorte de garder cet argent
08:23pour financer des politiques publiques ?
08:25C'est ça dont il est question.
08:26Ensuite, je vais quand même remettre en perspective les chiffres.
08:29Si vous prenez ma prime Reneuve, le budget dépensé en 2024,
08:35il devrait s'établir aux environs de 1,7-1,8 milliards.
08:39Ce qu'il y a aujourd'hui dans le budget, c'est 2,3 milliards.
08:42La réalité, c'est que c'est une augmentation par rapport au consommé de 2024.
08:46Elle devait être plus dans les prévisions initiales.
08:49Oui, mais parce que nous avions fait un budget 2024 qui était effectivement très ambitieux
08:55sur le volet écologique, que malheureusement les rentrées fiscales ne nous ont pas permis de faire cela
09:00et qu'en réalité on est dans la continuité de 2023.
09:03C'est ça la réalité.
09:05Alors, moi comme ministre de la Transition écologique,
09:08évidemment je préférerais avoir plus de moyens.
09:10C'est ce que j'allais vous dire.
09:11Est-ce que c'est vrai que vous avez menacé de démissionner ?
09:13Agnès Pannier-Renacher, pardon.
09:15Est-ce que c'est vrai qu'il y a quelques jours vous avez menacé de démissionner
09:18craignant de voir votre budget ratiboisé ?
09:21Je me suis permis d'alerter sur le fait,
09:23mais ce n'est pas moi qui le dit, c'est le Premier ministre.
09:25Il dit que la dette financière et la dette écologique doivent être mises au même niveau.
09:29Et j'observe que le Premier ministre a complété l'enveloppe sur notamment la lutte,
09:36l'adaptation au changement climatique, le fonds Barnier.
09:39Il a fait remettre 75 millions d'euros et on le voit, c'était nécessaire.
09:45Les inondations à multiplication, le fait de devoir réparer tous ces dégâts,
09:52appellent effectivement des financements complémentaires.
09:55Et nous l'avons pris en compte.
09:57Mais l'enjeu que j'ai maintenant, c'est aussi d'aller chercher l'argent là où il est.
10:01C'est-à-dire à l'Europe, on n'a pas suffisamment aujourd'hui d'argent européen,
10:08on n'est pas suffisamment agressif dans les montages que l'on fait pour bénéficier du soutien européen.
10:15Il faut aller le chercher aussi auprès des entreprises.
10:18Les entreprises sont prêtes à investir dans la transition écologique.
10:22En revanche, elles demandent un cadre qui soit stable pour pouvoir investir dans un environnement stabilisé.
10:31Donc là aussi, c'est ce que nous allons faire.
10:34Agnès Pannier, Rune Hachet, vous êtes là ce matin aussi pour nous parler de la feuille de route pluriannuelle climat-énergie
10:40qui doit dire secteur par secteur, formulons les choses simplement,
10:46ou faire des économies d'énergie, des efforts de sobriété d'ici à 2050.
10:52La feuille de route est très attendue par les acteurs économiques.
10:56Dans le détail, vous renforcez l'objectif de baisse des émissions brutes de gaz à effet de serre
11:00de 40 à 50% entre 90 et 2030.
11:05Et sur l'énergie, la part des énergies fossiles dans la consommation doit passer de 60% en 2022
11:13à 42% en 2030 et 30% en 2035.
11:18Voilà les objectifs, la trajectoire, la France peut-elle les tenir ?
11:22Bien sûr, et c'est tout l'objectif.
11:25C'est un horizon.
11:27Ce sont des objectifs qui sont ambitieux.
11:30Mais aujourd'hui, la baisse de nos émissions de gaz à effet de serre,
11:33la tendance baissière de nos émissions à gaz à effet de serre permet de tenir ces trajectoires.
11:38Alors, chaque année qui passe est plus difficile,
11:41puisqu'on commence par le plus facile, évidemment.
11:44Mais, je le disais un instant, au niveau européen, nous avons baissé nos émissions de gaz à effet de serre de 37%
11:51par rapport à 1990.
11:53La performance de la France ces 12 derniers mois, c'est 4,8%
11:58de baisse des émissions de gaz à effet de serre ces 12 derniers mois glissants.
12:01C'est-à-dire ce qu'il faut précisément pour arriver à des objectifs en 2030.
12:06Et lorsqu'on regarde sur le chapitre de l'énergie,
12:09on a à la fois été capable de baisser notre consommation d'énergie,
12:13je pense notamment à l'électricité,
12:15on a été capable de produire plus d'énergie nucléaire,
12:19on est quasiment au trait de ce qu'on ambitionne de faire pour 2030,
12:23et on a été capable d'accélérer massivement la production d'énergie renouvelable.
12:27Donc, il faut continuer.
12:28C'est cet effort que nous prenons,
12:30et nous assumons de continuer à être très ambitieux pour la planète et pour les Français.
12:35Très ambitieux dites-vous.
12:36Sur l'automobile, l'Union Européenne a de grosses ambitions aussi pour promouvoir les voitures électriques,
12:41quitte à mettre à l'amende dès l'an prochain les constructeurs qui n'en vendent pas assez.
12:46Votre collègue de l'économie a annoncé ce dimanche dans les échos
12:49qu'il souhaitait que les amendes ne commencent pas l'an prochain.
12:52Il a votre soutien plein et entier ?
12:54Il a totalement mon soutien pour une raison très simple.
12:57C'est que nos producteurs ont fait l'effort de se lancer dans la production de voitures électriques.
13:03C'est qu'ils ont multiplié les nouveaux modèles de voitures électriques.
13:07Et si effectivement, les aides au niveau européen, je pense notamment aux aides en Allemagne,
13:12ont fait qu'il y a eu moins d'achats de voitures électriques françaises en Allemagne par exemple,
13:18et que nous-mêmes nous sommes dans un moment où nous allons un peu réduire les budgets d'accompagnement des Français et d'achats de voitures électriques.
13:31Ce n'est pas la responsabilité de Renault ou de Stellantis.
13:35Dans ce plan, vous avez un objectif, c'est que les constructeurs vendent 2 tiers de voitures électriques en 2030.
13:44Aujourd'hui, on est à 17% cette année. 17% des voitures vendues sont électriques.
13:492030 c'est demain, c'est dans 6 ans. Vous voulez arriver à un objectif, une ambition qui est grande.
13:55Et en même temps, quand il s'agit de sanctionner comme c'était prévu,
13:58c'est-à-dire dès 2025, les constructeurs qui ne vendent pas assez d'électriques, vous dites non, là, ce n'est pas le moment de les sanctionner.
14:03J'entends économiquement, mais à ce moment-là, comment on obtient ?
14:07C'est une question de principe. A partir du moment où les constructeurs ont investi massivement dans l'électrique,
14:13où ils ont sorti des modèles électriques, ils ne peuvent pas avoir la double peine de,
14:181- ne pas avoir suffisamment de ventes de voitures électriques,
14:21parce qu'à un moment, les acheteurs n'ont pas complètement les moyens,
14:25ou préfèrent d'autres modèles que ceux qui sont produits par des marques françaises.
14:30Et en plus, on leur demanderait de reverser de l'argent à des constructeurs qui, aujourd'hui, font le plein en termes de ventes,
14:38et qui sont souvent des constructeurs qui produisent à l'autre bout du monde.
14:41Donc vous allez les défendre devant l'Union Européenne ?
14:43Je vais les défendre bec et ongle, parce que ils ont fait l'effort de passer à l'électrique.
14:48Parce qu'ils ont pris le risque de produire des voitures, y compris en France.
14:52Moi je rappelle que Renault produit la R5 en France.
14:56Ce qui est une prise de risque importante.
14:58Alors il y a énormément d'auditeurs qui soient dialogués avec vous ce matin.
15:03On va donner la parole à Jean-François qui nous appelle de Toulouse.
15:06Bonjour, bienvenue.
15:08Bonjour. Oui, je m'excuse de ne pas reprendre parce que Madame la Ministre a déjà partiellement répondu à ma question.
15:15A savoir que vu l'état de nos finances, la grande puissance de notre endettement, il faut se retourner vers l'Europe.
15:24Et effectivement, c'est vers l'Europe que l'on peut éventuellement financer cette transition écologique.
15:31C'est ce que préconise Mario Draghi dans son rapport qu'il a remis à la présidente de la Commission Européenne
15:38en disant qu'il fallait prévoir justement un grand plan d'investissement au niveau de la transition écologique.
15:43Et aussi, élément très important, mettre en accord la politique énergétique au niveau européen.
15:49Merci Jean-François pour cette double question. Réponse rapide, Agnès Pannier-Runacher.
15:54Alors je vous confirme qu'effectivement, nous Français, nous soutenons très fortement les préconisations du rapport Draghi.
16:02De même que nous souhaitons que la politique énergétique continue à être très ambitieuse au niveau européen.
16:08Et surtout qu'elle intègre une dimension de neutralité technologique.
16:12C'est-à-dire qu'elle traite les soutiens aux énergies renouvelables au même niveau que les soutiens au nucléaire.
16:18Et je crois que ce sera des questions qui seront posées aujourd'hui aux commissaires qui sont auditionnés par le Parlement Européen.
16:24Patrick nous appelle du Pas-de-Calais. Bonjour, bienvenue.
16:27Bonjour Patrick, bonjour Madame la Ministre, bonjour Monsieur Demorand, bonjour Madame Salamé.
16:32J'habite Huizerme, un village en amont des villes d'Arc et de Blandec, trois kilomètres au bord de la Hare.
16:40Le village a été inondé l'hiver dernier, deux fois.
16:44Et je ne comprends pas que le maire ait signé des permis de construire sur des terrains inondables,
16:51puisque ces terrains ressemblaient à des piscines, et que le maire a signé des permis de construire sur ces terrains. Voilà.
16:57Merci Patrick pour cette question. Agnès Pannier-Runacher.
17:01Alors, vous savez que le dérèglement climatique va rendre certains endroits effectivement inconstructibles.
17:11Mais il faut avoir en tête que ce qui est tombé sur le Pas-de-Calais, en eau, en précipitation,
17:16ça correspond à 1,5 fois la référence de Cruz Centenal.
17:22C'est-à-dire qu'on a explosé tous les référentiels historiques de précipitation.
17:27Donc c'est un des enjeux de l'adaptation au changement climatique.
17:30C'est-à-dire comment on rehausse le niveau de risque pour aménager autrement notre pays,
17:37et effectivement ne pas construire dans des zones qui sont en train de devenir régulièrement inondables.
17:42Vous n'imaginez pas le nombre de questions qu'on a sur l'appli d'Inter.
17:45On a rarement eu autant de questions, comme quoi les auditeurs ont vraiment beaucoup de questions à vous poser.
17:49Donc je vais vous les poser. C'est très précis. Si vous pouvez faire des réponses...
17:53Très courtes.
17:54Très courtes, merci.
17:55Laurent, comment prétend-on lutter contre le dérèglement climatique et promouvoir les JO d'hiver 2030 en France,
18:00qui sont une aberration écologique ?
18:02Je rappelle que les JO de 2024 ont été les JO de l'histoire, qui sont les moins carbonées de l'histoire.
18:10On va prochainement en faire le...
18:13Ce n'est pas une aberration écologique, les JO d'hiver ?
18:15En fait, ça dépend comment on travaille. C'est comme toujours.
18:18Est-ce que, de manière intégrée, on baisse les émissions sur ces JO ?
18:24C'est un objectif et effectivement, c'est une de nos priorités.
18:26Brigitte et Véronique vous posent la même question.
18:28Pourquoi maintenir les investissements sur des projets autoroutiers tels que l'A69, qui détruisent la biodiversité ?
18:35Mais là aussi, sachons ce que contient notre droit de l'environnement.
18:40Nous avons un des droits de l'environnement les plus contraignants,
18:43qui exige systématiquement, projet par projet, d'éviter de réduire et de compenser toute atteinte à la biodiversité.
18:51Je crois que très peu de pays ont ce même niveau d'exigence.
18:55Au niveau européen, c'est une exigence partagée, mais ailleurs dans le monde, on n'a pas ce niveau d'exigence.
19:00Dominique, bonjour France Inter, bonjour Madame la Ministre.
19:03Quelles mesures de prévention face aux déluges avez-vous mises en place pour nettoyer les ruisseaux, les rivières, les fleuves ?
19:10Nos vies en dépendent.
19:11Merci de nous parler de ces mesures de prévention.
19:14Karine, sur le même thème, quelle serait la réponse, après une catastrophe éventuelle,
19:22quelle serait la réponse des secours si une même tragédie que celle de Valence se passait en France,
19:26avec de vraies données, un plan, pas de discours dans le vent s'il vous plaît ?
19:31Nous avons eu l'équivalent d'une année de précipitations qui sont tombées sur le Rhône et l'Ardèche.
19:38Nous avons eu des précipitations correspondant à une demi-année sur la région PACA.
19:45Donc on a quand même des exercices, je dirais pratiques, assez réguliers.
19:49Quel est le plan ?
19:51Un, renforcer nos capacités de prévision, c'est-à-dire que tous les cours d'eau doivent avoir un système de vigie crue.
19:58Notre objectif, c'est de l'avoir mis en place d'ici 2030.
20:01Deux, équiper les zones qui sont à risque, par exemple de bâtards d'eau,
20:07c'est ce que nous faisons dans le Pas-de-Calais.
20:09Et faire les travaux de protection, à la fois en urgence,
20:12on a fait dans le Pas-de-Calais plus de 600 travaux en urgence,
20:15de nettoyage des fossés, de préparation de zones d'expansion,
20:19pour permettre de gérer des inondations en urgence.
20:23Et nous sommes maintenant dans des travails structurants.
20:25Donc je peux multiplier les exemples, mais c'est effectivement très concret,
20:28et un plan territoire par territoire.
20:30Il reste une minute trente.
20:31Emmanuel, pouvez-vous interroger la ministre sur la suppression du budget du plan vélo en 2025 ?
20:36Alors, on a aussi, je pense que c'est très important de l'avoir en tête,
20:41les certificats d'économie d'énergie.
20:43Les certificats d'économie d'énergie, c'est hors budget.
20:46C'est six milliards d'euros.
20:47Et c'est évidemment pour nous, un élément majeur de notre politique écologique.
20:51Donc par les certificats d'économie d'énergie,
20:53on peut continuer à soutenir un certain nombre de politiques,
20:56notamment le plan vélo.
20:57Yovann, les autorisations de pesticides, de produits toxiques,
21:01que ce gouvernement a permis de continuer d'utiliser, on en parle ?
21:04Alors, je rappelle que le plan éco-phyto, il a été publié au mois de mai,
21:08qu'il a un objectif de baisse de 50% de l'usage et des risques des phytosanitaires,
21:15et que nous sommes plutôt un pays qui réduisons l'utilisation des phytos.
21:22Les phytosanitaires qui sont aujourd'hui classés comme dangereux,
21:27c'est-à-dire la catégorie 1, nous les avons réduits,
21:29de plus de 98% dans notre pays.
21:31Vous vous êtes dit favorable à une hausse de la fiscalité sur le gaz,
21:34pour trouver de l'argent, toujours la même question.
21:37C'est non, a décidé Michel Barnier, vous avez perdu l'arbitrage ?
21:41Alors, en l'occurrence, ce n'était pas un arbitrage,
21:44c'était une hypothèse qui figurait dans le dossier de presse du budget,
21:49et qui a été éclaircie dans les jours qui ont suivi le budget.
21:52Une dernière question rapide de Nathalie,
21:55sur le chèque énergie, il n'y aura plus l'automaticité,
21:59est-ce vrai pour 2025, comment faire dans ce cas-là pour l'avoir ?
22:03Alors, effectivement, il n'y a plus d'automaticité,
22:06parce que ce qui nous permettait de faire cette automaticité,
22:09c'était les bases de la taxe d'habitation.
22:11Plus de taxes d'habitation, plus de bases pour payer.
22:13Nous sommes en train de reconstruire des bases avec un autre système d'information.
22:17Nous avons une partie des bénéficiaires de ce chèque qui vont l'avoir automatiquement,
22:23mais pour les autres, il faudra le demander.
22:26Et moi, je compte sur les médias pour relayer le site sur lequel il faudra demander ce chèque.
22:33Ce n'est pas tout de suite, je rassurais nos auditeurs.
22:35Un mot sur l'écologiste Paul Watson, détenu au Grand Island depuis juillet dernier,
22:38le Japon demande son extradition.
22:40Paul Watson a demandé la nationalité française, où en est-on ?
22:45Nous avons réitéré à plusieurs reprises notre soutien,
22:48le Président de la République est actif,
22:50je vais moi-même évoquer le sujet avec le ministre monomologue.
22:57Notre principal enjeu, c'est de libérer Paul Watson.
23:02Pas de nationalité française ?
23:04Pour qu'il puisse demander la nationalité française, il faut qu'il puisse aller sur le territoire français.
23:08C'est la loi française.
23:09Donc en fait, le vrai enjeu, c'est que Paul Watson soit libéré.
23:13Merci.
23:14Merci Agnès Pannier-Runacher,
23:16ministre de la transition écologique, de l'énergie, du climat et de la prévention des risques.
23:21Merci encore.
23:22Merci à vous.