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Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent des propos tenus par le président de la République, Emmanuel Macron, sur Israël et de la tension qui monte avec le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou.
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Transcription
00:00Allez, on parle maintenant d'Emmanuel Macron. Les propos qu'il a tenus hier en Conseil des ministres,
00:04je me tourne aussi vers vous Johan, ont vraiment fait bondir beaucoup de monde.
00:09M. Netanyahou a-t-il dit, ne doit pas oublier que son pays a été créé par une décision de l'ONU.
00:15Évidemment, c'est des propos qui font que la tension entre Israël et la France est à son paroxysme.
00:20On fait le point avec Corentin Brio, et je vous passe la parole ensuite.
00:23Je vous lirai la lettre d'Arnaud Klarsfeld, le fils des époux de Klarsfeld, et elle est extrêmement dure.
00:31Des relations déjà fragiles entre Paris et Tel Aviv,
00:35et cette déclaration d'Emmanuel Macron à l'encontre de Benjamin Netanyahou en Conseil des ministres,
00:40ne risque pas de réchauffer les esprits.
00:42Benjamin Netanyahou ne doit pas oublier que son pays a été créé par une décision de l'ONU,
00:47et par conséquent, ce n'est pas le moment de s'affranchir des décisions de l'ONU.
00:51Le chef de l'État fait allusion au vote de novembre 1947 par l'Assemblée générale des Nations unies
00:57du plan de partage de la Palestine en un État juif et un État arabe.
01:01Le premier ministre israélien n'a pas tardé à lui répondre via un communiqué.
01:06Un rappel au président de la France, ce n'est pas la résolution de l'ONU qui a établi l'État d'Israël,
01:11mais plutôt la victoire obtenue dans la guerre d'indépendance avec le sang de combattants héroïques,
01:15dont beaucoup étaient des survivants de l'Holocauste, notamment du régime de Vichy, en France.
01:20Les réactions politiques sur les réseaux sociaux ont également suivi,
01:24notamment Rima Hassan, députée européenne la France insoumise.
01:28Israël a été créé sur la Palestine sans accord des Palestiniens par une poignée d'États,
01:33pour la plupart des puissances occidentales coloniales.
01:36Julien Aoudoul, député du Rassemblement national, a également réagi, s'opposant au propos du président.
01:42Il y a 3000 ans, les rois David et Salomon n'ont jamais reçu de mandat de l'ONU pour régner sur Israël.
01:46Par ailleurs, Emmanuel Macron ne devrait pas oublier que ce sont les pays arabes
01:49qui n'ont jamais accepté cette décision de l'ONU, attaquant l'État juif dès 1948.
01:53Une déclaration polémique qui ne risque pas d'améliorer les relations déjà tendues entre la France et Israël.
01:59Voilà, pour cette polémique, pas démentie, alors qu'on se parle de la Nusa et par l'Élysée,
02:03donc les propos ont été tenus, il a bien dit, n'oubliez pas que vous avez été créé par une résolution de l'ONU.
02:08Benjamin Netanyahou a dit non, c'est en 1948.
02:11Non mais il y a pire que ça, en creux, ce que ça peut vouloir dire,
02:15moi je suis éberlué, horrifié, consterné par cette déclaration,
02:18parce qu'en creux, ça peut vouloir dire qu'Israël peut demain être supprimé, entre guillemets, par l'ONU.
02:24C'est aberrant.
02:26D'ailleurs, je n'arrive pas à comprendre ce qui motive Emmanuel Macron.
02:30Parce que j'entends certains qui disent que c'est pour avoir des voix dans les quartiers,
02:34pour flatter le vote musulman.
02:36D'abord, ce n'est pas au niveau, je ne suis pas sûr du tout que ce soit ça.
02:40Mais c'est quoi alors ?
02:42Où est la cohérence ? Où est la ligne de la diplomatie française ?
02:46Il en arrive à parler comme Jean-Luc Mélenchon.
02:48Applaudi par la France Insoumise.
02:51C'est vrai que depuis quelques semaines, ces déclarations sont de plus en plus inquiétantes,
02:54parce que ça a commencé par un cessez-le-feu,
02:56bon là on se disait, il a le droit de demander un cessez-le-feu, après tout.
02:59Ensuite, il y a eu la non-réaction à la mort de Nasrallah,
03:06là on a commencé à se dire quand même que la France ne se félicite pas de la mort d'un leader terroriste,
03:13ça a commencé à devenir inquiétant.
03:15Ensuite, il a dit qu'il ne fallait plus vendre d'armes à Israël,
03:18donc Israël n'avait plus le droit de se défendre,
03:20et maintenant on arrive à cette déclaration.
03:22Il est vrai que ça interroge,
03:24alors l'une des explications qu'on entend effectivement, c'est celle-ci,
03:26il fait concurrence à Mélenchon, j'ai un peu de mal à y croire,
03:29parce que quand même, de la part d'un président de la République, ça serait tellement grave.
03:32Ou alors, on peut se dire, finalement, l'international, la diplomatie,
03:37c'est le dernier joujou qu'il a entre ses mains,
03:39il est dans une sorte de cohabitation,
03:41il ne maîtrise plus grand-chose en France,
03:43et donc il fait parler de lui à l'international.
03:46C'est tout aussi grave, j'entends bien,
03:48ça semble tout aussi délirant,
03:50mais dans la mesure où il n'y a pas d'explication cohérente,
03:52parce qu'un président français, qu'il puisse dire ce genre de choses,
03:55ça relève forcément de quelque chose d'irrationnel.
03:58Quelques extraits de la lettre d'Arnaud Klarsfeld au président Macron.
04:01Monsieur le président français, comme mes parents,
04:03mes enfants et mes petits-enfants, je suis juif.
04:05Mon père, rescapé du camp de Drancy,
04:07résistant à participer dans l'FFI à la libération de la France
04:10de la tyrannie nazie.
04:12Dans l'isoloir, je vous ai élu.
04:14Lorsque vous avez refusé de participer à la manifestation
04:17contre l'antisémitisme, vous m'avez déçu.
04:19Lorsqu'à l'ONU, vous avez voté des résolutions honteuses
04:22émanant de régimes totalitaires
04:24pour condamner la seule démocratie du Moyen-Orient,
04:26vous m'avez perdu.
04:27Et la fin, l'histoire ne retiendra de votre présidence
04:29que le passage d'une girouette aveugle
04:31qui s'oriente en fonction du vent
04:33pour plaire au plus grand nombre
04:35et finalement déplaire à tout le monde.
04:37C'est sans appel, l'air est grave.
04:39Oui, oui, c'est sans appel.
04:40La lettre est très bien écrite,
04:42parce qu'il passe de « j'ai voté pour vous »
04:44à la déception, et puis même,
04:46il y a des mots qui sont encore plus forts.
04:48Trahison, c'est trahison.
04:50Oui, oui, dans cette lettre.
04:52Vous manipulez l'opinion.
04:53Alors, c'est vrai qu'on a du mal à comprendre
04:55l'attitude du président de la République.
04:57André Valigny a raison.
04:59Je ne l'avais pas vue comme ça, mais vous avez tout à fait raison.
05:01C'est qu'en creux, en creux,
05:03si le président de la République part du principe
05:05que l'ONU, alors qu'évidemment,
05:07c'est le sang des Israéliens quand même
05:09qui a créé Israël,
05:11alors l'ONU pourrait très bien
05:13d'un trait de plume.
05:15Il est président de la République,
05:17mais il y a une errance diplomatique
05:19des quinquennats, pardonnez-moi, d'Emmanuel Macron
05:21qui est totale, que ce soit
05:23sur l'Afrique, souvenez-vous au début
05:25du conflit avec l'Ukraine,
05:27où il met en scène sa propre discussion
05:29avec Vladimir Poutine.
05:31Là, sur les réseaux sociaux, il est président de la République.
05:33On a l'impression qu'il est lui-même
05:35subjugué par le statut
05:37qui est le sien.
05:39Le bilan diplomatique d'Emmanuel Macron
05:41et PAC sur Israël, à mon sens,
05:43est l'un des plus catastrophiques.
05:45Dernier mot là-dessus, Naïma ?
05:47On a tendance à dire aussi que c'est des
05:49juifs occidentaux qui ont été
05:51libérés,
05:53notamment
05:55ce qu'on appelait avant la Palestine.
05:57Mais il y avait des juifs,
05:59des juifs qui se sont battus contre les Britanniques
06:01pour justement avoir leur indépendance
06:03et ça, on oublie de le dire.

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