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 À l'issue du Conseil Européen ce jeudi 17 octobre, Emmanuel Macron a tenu à clarifier sa position après ses propos rapportés dans la presse au sujet de la création de l'État d'Israël.

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Transcription
00:00Mathieu Croissando, Emmanuel Macron est revenu hier sur ses propos polémiques sur la création de l'Etat d'Israël.
00:06Et, il faut dire les choses, il a poussé un sacré coup de gueule. On l'écoute.
00:11Je crois que je dis suffisamment sur la situation au Proche-Orient pour ne pas avoir besoin de ventriloques.
00:18Tout cela est une preuve, au fond, d'un délitement du débat public et d'un manque de professionnalisme des ministres
00:25qui ont répété des propos déformés, des journalistes qui les ont repris et des commentateurs qui ne se sont pas attardés
00:31à la réalité et à la véracité de tels propos.
00:34Il y en a eu pour tout le monde.
00:35Ah oui, il n'est pas content le Président. Vous vous souvenez de la phrase en question rapportée par plusieurs participants au Conseil des ministres ?
00:41« Monsieur Netanyahou ne doit pas oublier que son pays a été créé par une décision de l'ONU », avait dit Emmanuel Macron,
00:45furieux des accrochages entre l'armée israélienne et la force des Nations Unies au Liban.
00:51C'était une allusion au vote en novembre 1947 par l'Assemblée générale des Nations Unies du plan de partage de la Palestine
00:56entre un État juif et un État arabe.
00:58C'est ça ce qu'il veut dire quand il dit que ça a été créé par l'ONU.
01:01Le problème, c'est que ça laissait entendre que l'État hébreu était une création purement diplomatique,
01:05faisant fi à la fois des racines historiques, du contexte, évidemment, de l'époque.
01:08Et ça a déclenché, évidemment, depuis une semaine, une avalanche de réactions.
01:11Oui, vous vous souvenez, Benjamin Netanyahou qui avait dit que c'était plutôt la victoire obtenue dans la guerre d'indépendance
01:16avec le sang des combattants héroïques dont beaucoup étaient des survivants de l'Holocauste
01:20et notamment du régime de Vichy, avait insisté le Premier ministre israélien.
01:23C'est ça qui avait créé l'Israël pour lui.
01:24En France aussi, de nombreuses réactions indignées.
01:26Hier matin, par exemple, Gérard Larcher, président du Sénat, troisième personnage de l'État, s'était dit stupéfait.
01:32Il avait dénoncé une méconnaissance de l'histoire et affirmé qu'il y avait comme un doute
01:35sur le fait que le chef de l'État puisse remettre en question la légitimité de l'existence d'Israël.
01:39« Je ne le soupçonne de rien », avait dit Gérard Larcher.
01:41« Je dis que le droit à l'existence d'Israël n'est ni discutable ni négociable ».
01:45Est-ce que l'explication de texte présidentielle, Mathieu, a permis de lever les doutes ?
01:49Oui, mais comme souvent, quand il fait un faux pas, le président de la République a préféré s'en prendre aux autres,
01:54en l'occurrence aux ministres, aux journalistes, plutôt qu'à lui-même.
01:57Il n'a pas démenti la petite phrase en question.
01:59Elle n'avait d'ailleurs pas été démentie par la présidence de la République il y a deux jours,
02:02ni par le ministre des Affaires étrangères, qui avait juste précisé qu'elle s'inscrivait dans un propos général.
02:07Autant le dire tout de suite, Emmanuel Macron a le droit de recadrer ses ministres.
02:10La règle du Conseil des ministres, c'est d'ailleurs la confidentialité dans son droit.
02:14Emmanuel Macron, il a évidemment le droit, comme tout le monde, de critiquer le travail des journalistes,
02:18mais qui eux, ont aussi le droit, sinon le devoir, de ne pas s'en tenir aux déclarations officielles,
02:22mais d'aller gratter un peu, comme l'a rappelé l'association de la presse présidentielle.
02:26L'important, en fait, il est ailleurs, parce que si la phrase a fait autant de bruit, au-delà de ses ambiguïtés,
02:30c'est aussi parce qu'elle s'inscrit dans une succession de prises de position du président
02:33qu'on finit par devenir illisibles ou souvenés du droit d'Israël à se défendre,
02:38proclamé il y a un an à l'arrêt des livraisons d'armes à Tsaïl aujourd'hui,
02:42de sa proposition d'une coalition internationale antiterroriste contre le Hamas à son silence
02:47lors de la mort d'Hassan Nasrallah, le leader du Hezbollah,
02:49pourtant coupable, ce mouvement, de plusieurs attentats terroristes contre la France,
02:53de son engagement à ce que la République protège les juges de France à son absence
02:56lors de la marche contre l'ancien islamitisme.
02:59Emmanuel Macron a fini par donner le tournis à tout le monde, au risque de devenir parfois inaudible.

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