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News
Transcription
00:00 On accueille tout de suite David Rigoleros.
00:02 Bonsoir à vous. Vous êtes rédacteur en chef
00:04 de la revue "Orient stratégique", spécialiste du Moyen-Orient,
00:07 chercheur associé à l'IRIS,
00:08 c'est l'Institut des relations internationales et stratégiques.
00:11 Merci d'avoir accepté l'invitation de France 24 ce soir.
00:14 David Rigoleros, l'Elysée a détaillé quelque peu la visite
00:18 d'Emmanuel Macron demain à Tel Aviv.
00:20 Il y a d'abord la volonté de manifester la solidarité
00:22 de la France avec Israël et les Français d'Israël.
00:25 Je rappelle que 30 franco-israéliens ont été tués
00:28 le 7 octobre dernier, 7 ressortissants français
00:31 sont toujours portés disparus à cette heure.
00:34 La présence du chef de l'État, elle est nécessaire
00:36 auprès des familles des victimes et des familles d'otages
00:39 ou est-ce seulement un symbole ?
00:41 Ah non, ce n'est pas seulement un symbole.
00:44 D'ailleurs, il y avait eu des hésitations sur la programmation
00:48 puisque la visite du chef de l'État intervient après celle
00:51 de plusieurs chefs de gouvernement ou d'États occidentaux,
00:56 en l'occurrence, et lorsqu'il avait annoncé
00:59 qu'il envisageait de venir, il avait dit qu'il voulait
01:02 pouvoir obtenir des "choses utiles",
01:05 donc la question était effectivement la définition
01:07 des dites "choses utiles".
01:09 En l'occurrence, il y a évidemment la problématique
01:11 des otages qui est fondamentale puisqu'il en a fait
01:13 une affaire presque personnelle et à ce titre,
01:16 il a été effectivement sollicité vigoureusement
01:20 par les familles des otages concernés.
01:23 Et puis, en toile de fond, il y a évidemment l'idée d'essayer...
01:27 C'est un exercice d'équilibre aussi,
01:30 pour ne pas donner l'impression que la position française
01:33 incline trop dans un sens et pas assez dans l'autre.
01:36 Donc c'est un voyage, une visite quand même qui est compliquée.
01:39 Alors qu'est-ce qu'il peut obtenir justement
01:41 quant à cette question des otages ?
01:42 Je le rappelle, sept ressortissants français ou franco-israéliens
01:45 sont portés disparus.
01:46 On a en revanche identifié une otage,
01:49 une jeune femme d'une vingtaine d'années, Mia Hachem.
01:53 Elle est pour l'heure la seule française
01:54 identifiée comme otage du Hamas.
01:56 Qu'est-ce que le président français peut concrètement obtenir
01:59 et avec qui est-ce qu'il peut négocier sa libération ?
02:01 De toute façon, la négociation se fait via le Qatar.
02:05 D'ailleurs, ça a été explicité par le président français
02:08 et également d'ailleurs par l'administration américaine.
02:11 C'est vrai que le Qatar joue le rôle d'interface,
02:13 tout simplement parce que le Qatar
02:15 entretient des relations avec toutes les parties,
02:17 y compris évidemment avec le Hamas.
02:20 Donc on compte beaucoup sur le Qatar
02:23 entre guillemets, même si évidemment,
02:25 la situation est quand même compliquée
02:27 parce qu'il ne s'agit pas de quelques otages,
02:30 il s'agit de plus de 220 otages aujourd'hui
02:33 et donc de multiples nationalités,
02:37 ce qui fait que la problématique des otages
02:39 a internationalisé la crise de facto.
02:42 Ça ne concerne pas uniquement des binationaux israéliens,
02:47 il y a également des étrangers.
02:49 On pense aux Thaïlandais ou à d'autres pays.
02:52 Donc c'est effectivement très compliqué.
02:54 Et là, je pense à la visite de Joe Biden.
02:57 Il s'était rendu auprès du Premier ministre Netanyahou
03:00 et quelques heures après,
03:02 deux otages franco-israéliennes ont pu être libérées.
03:05 On peut espérer un tel scénario après la visite d'Emmanuel Macron ?
03:08 Oui, quand Joe Biden, effectivement...
03:11 Mais la situation de Joe Biden
03:13 n'est pas la même que celle du président français.
03:16 On sait très bien que le poids américain,
03:18 évidemment, pèse très lourd au niveau de la négociation.
03:23 Et l'écoute vis-à-vis d'un président américain
03:26 n'est pas forcément celle vis-à-vis d'un président français,
03:29 même si, évidemment, cette écoute existe.
03:32 Donc il y a la prise en compte de ces données
03:35 qui sont compliquées à gérer,
03:36 d'autant plus qu'il y a la perspective
03:37 d'une opération militaire terrestre
03:40 et que la problématique des otages, évidemment,
03:42 interfère avec le calendrier des impératifs militaires.
03:45 Selon l'Élysée Toujours,
03:47 Emmanuel Macron envisage donc de discuter
03:49 de la création d'un Etat palestinien
03:50 et de l'arrêt de la colonisation,
03:52 appelée aussi à la reprise d'un processus de paix.
03:55 Est-ce que le président français peut vraiment
03:57 faire bouger les lignes ?
03:58 Est-ce que la voix de la France compte aujourd'hui au Proche-Orient ?
04:02 Probablement pas autant qu'elle a pu compter par le passé.
04:06 Et là, de toute façon, la séquence qui s'ouvre
04:08 laisse peu de place à ce type de discussion.
04:13 C'est-à-dire ? À quelle séquence vous faites allusion ?
04:16 La séquence qui s'ouvre est une séquence militaire
04:20 et pas du tout politique.
04:21 Alors, le politique viendra probablement après,
04:23 mais on n'en est pas là.
04:24 Donc vous faites référence à l'offensive terrestre
04:27 dans Gaza ?
04:28 Oui, notamment, à la fois l'offensive terrestre
04:30 et la possibilité d'une logique escalatoire
04:33 qui préoccupe tout le monde,
04:34 le président français au premier chef.
04:39 Donc, effectivement, la problématique politique
04:43 d'un retour à une négociation,
04:46 malheureusement, n'est pas d'actualité aujourd'hui.
04:48 Elle le sera peut-être après, mais on n'en est pas là.
04:51 Pour l'instant, les impératifs sont essentiellement
04:54 des impératifs à caractère militaire.
04:56 Le président français n'appelle pas clairement
04:58 un cessez-le-feu.
05:00 Est-ce qu'il pourrait retenir le bras de l'armée israélienne
05:03 alors en allant sur place ?
05:05 C'est peu probable.
05:07 Le seul qui serait en mesure de le faire
05:08 et qui l'a probablement fait ponctuellement,
05:11 c'est le président Joe Biden.
05:14 Même s'il vient de déclarer que de toute façon,
05:16 il n'était pas favorable à cesser le feu sur la bande de Gaza.
05:19 Avant la libération des otages, c'est ce qu'il déclare.
05:22 Voilà.
05:23 C'est dire la complexité de la situation.
05:26 Merci beaucoup, David Rigoleros.
05:29 Merci d'avoir pris le temps de répondre à nos questions
05:30 ce soir sur France 24.
05:33 Lors maintenant du journal...

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