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Transcription
00:00 Mohamed l'a dit, s'il y a bien une phrase que les observateurs dont vous faites partie ont relevé hier,
00:04 c'est celle-ci, elle a été prononcée en compagnie de Benyamin Netanyahou à Tel Aviv.
00:08 Emmanuel Macron a proposé que la coalition contre le Huy, l'État islamique, puisse lutter aussi contre le Hamas.
00:14 Il y a déjà des réactions des pays arabes ?
00:16 Oui, alors ce qui était étonnant, c'est qu'en fait, à partir du moment donné où Emmanuel Macron se rend allé en Israël
00:24 et que très vite on savait qu'il allait aller à Ramallah, c'est-à-dire rencontrer le patron de l'autorité palestinienne,
00:30 et que derrière il veut rencontrer les différents pays arabes, Jordanie, Égypte, Qatar peut-être,
00:36 on se retrouvait avec un président qui a priori va parler avec tout le monde.
00:40 Et donc on pouvait retrouver quelqu'un qui prenait le pouls pour savoir ce qu'il fallait faire,
00:45 pour comprendre aussi, et aussi pour faire passer la position française.
00:49 Sans revenir forcément avec une position plus classique qu'on a connue quand on évoquait Jacques Chirac à un certain temps,
00:56 ou que j'évoquais lorsque je rappelais qu'en 2011, la France avait été le seul pays européen à signer
01:03 le fait que la Palestine puisse devenir membre de l'UNESCO à titre de pays.
01:08 Du coup, on se retrouvait avec quelque chose qui était effectivement dans la difficulté
01:14 à faire à la fois le point de jonction entre les Israéliens, qui sont furieux, qui sont prêts à rentrer en guerre,
01:20 qui sont prêts à perdre des soldats en allant dans la bande de Gaza,
01:24 et à savoir qu'ils vont avoir des images qui vont être très négatives, mais considèrent que ça en vaut le prix,
01:28 parce qu'ils ont eu un acte terroriste sur leur sol et que donc du coup ils veulent passer à l'acte.
01:33 Et puis le fait qu'à un moment donné, il faut calmer le jeu aussi au niveau du Moyen-Orient,
01:37 il faut calmer le jeu aussi au niveau d'une, j'allais dire, d'une opinion française qui reste acquise à la cause palestinienne.
01:44 Pas forcément au Hamas, mais à la cause palestinienne.
01:47 Et c'est vrai que du coup, cette formulation, qui est du coup très vatanguère,
01:51 parce qu'on ignore si ça va être sur une stratégie militaire ou si c'est sur une stratégie diplomatique,
01:57 c'est resté très flou. Au départ, on a dit on va utiliser la coalition internationale telle qu'elle a été conçue.
02:02 Ensuite, on est parlé de "on pourra s'inspirer d'eux". Donc tout ça est effectivement assez flou et semble assez improvisé.
02:08 Mais on n'est jamais improvisé dans ce genre de situation. Les Américains aussi écoutent ce qui est en train de se passer.
02:14 Ils en ont forcément discuté aussi en amont.
02:16 Et c'est vrai que cette histoire-là, elle est quand même très frappante pour les Palestiniens ou pour la rue arabe.
02:22 Parce que comparer le Hamas, qui est un groupe, qui est un groupe, évidemment, nous, qu'on qualifie de terroriste,
02:28 on l'a reconnu depuis 2008, mais qui ne s'inscrit que dans la bande de Gaza, donc il y a une visée nationale palestinienne.
02:34 À le comparer à l'Organisation de l'État Islamique ou Al-Qaïda, qui ont des visées tout à fait globales,
02:40 qui ont des visées terroristes et qui ont des visées totalitaires, avec effectivement un islam politique au milieu,
02:45 mais pas forcément avec les mêmes actions, ça ne relève pas de même chose pour les pays arabes.
02:49 Et la rue, souvent, qualifie le Hamas de mouvement de résistance.
02:53 Donc on peut expliquer que le Hamas va plus loin que le mouvement de résistance,
02:58 que ses actes sont effectivement des actes terroristes quand il fait ce qu'il fait,
03:02 mais aller à un moment donné lui dire que c'est exactement la même chose que Daesh,
03:06 la rue arabe et la mentalité arabe ne peut pas comprendre ce genre de situation.
03:12 Et on rappelle que cette coalition est composée de 86 pays, notamment emmenés par l'Arabie Saoudite.
03:17 Vous l'avez brièvement évoqué, Armel Kouid, de la suite de cette tournée d'Emmanuel Macron.
03:22 Egypte, Qatar, on sait à quoi ça va ressembler ?
03:24 On ne sait pas, on n'a pas de programme officiel de l'Elysée,
03:27 donc on voit que les choses se font au fur et à mesure.
03:29 Pour l'instant, il est acté que le président est en Jordanie,
03:32 ensuite il va vraisemblablement aller en Egypte, ou alors il va rencontrer le président Sisi,
03:38 et la question du Qatar reste derrière.
03:41 Ce qui est compliqué, c'est qu'avec de telles déclarations, comment est-ce qu'il va parler aux uns et aux autres ?
03:45 Parce que ni le roi Abdallah, ni le président Sisi en Egypte,
03:49 ni encore moins l'émir du Qatar, qui est quand même un grand pourvoyeur de fonds du Hamas,
03:54 et qui est un grand pourvoyeur de fonds d'un islam politique,
03:58 parce que ce sont les grands financeurs des frères musulmans, frères musulmans,
04:01 qui viennent eux-mêmes faire des manifestations sur le sol français.
04:05 Et qui ont été créées en Egypte.
04:06 Voilà, et qui peuvent aussi revendiquer des passages, des phrasés appelant plus à du terrorisme,
04:13 mais personne ne peut comprendre exactement ce qui va se passer.
04:16 Alors, après, la capacité d'aller discuter, justement d'aller mettre les choses à plat,
04:20 sera certainement très intéressante.
04:22 Il ne faut pas oublier que ce qui se passe à Gaza pendant ce temps-là est quand même très frappant.
04:26 Il y a quand même toujours autant de bombardements, et toujours autant de civils qui sont tués.
04:30 Derrière, il faut voir comment est-ce qu'on est capable de monter en puissance par rapport à ça.
04:36 Merci beaucoup, Armel, pour votre décryptage.

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