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00:00 votre cas, Kim El Kharoui. Bonjour.
00:02 Bonjour.
00:03 Vous êtes consultant et séisse président de l'Association
00:05 musulmane pour l'islam de France.
00:07 Merci de répondre à nos questions sur France 24
00:09 ce soir. Vous avez donc lancé cette pétition pour, je cite,
00:12 "l'exigence de concorde face à la haine".
00:15 Pourquoi cette pétition ?
00:16 Vous craignez une fragmentation de la société française
00:19 avec cette guerre au Moyen-Orient ?
00:20 Oui, parce que cette guerre, et on le voit, on voit la violence
00:24 des images. C'est une guerre où les uns et les autres ont envie
00:27 de prendre parti, et surtout s'ils sont de confession juive
00:31 ou s'ils sont musulmans.
00:32 J'ai lancé cette pétition avec Henri Achenberg, l'ancien
00:36 président du CRIF, Pierre Saragoussi, qui a été un des fondateurs
00:40 du mémorial de la Shoah, et Sadek Beloussif, qui est président
00:44 de l'association Islam au XXIe siècle.
00:46 Et puis, plein de gens, plein de gens qui sont de toute
00:49 confession et de toute culture.
00:51 Ce qu'on voit, c'est qu'il y a un risque de polarisation.
00:54 On le voit dans le débat.
00:55 C'est extrêmement compliqué de se parler.
00:57 Et nous, ce qu'on veut montrer, c'est qu'on peut se parler
01:00 et que la première exigence, qui est vraiment essentielle,
01:03 c'est passer par la souffrance de l'autre.
01:05 Il faut comprendre la souffrance de l'autre.
01:07 Si on ne comprend pas la souffrance de l'autre,
01:09 on reste dans son camp.
01:10 Et il ne faut pas rester dans son camp, parce que quand on voit
01:13 ces images dans un camp ou dans un autre, et on voit comment
01:17 les uns et les autres utilisent ces images, on voit qu'il y a
01:20 des risques de violence.
01:21 Et ces risques de violence, ils existent au Proche-Orient,
01:24 vous l'avez dit. Ils existent aussi dans la société française.
01:28 Vous dénoncez également dans votre pétition, je cite,
01:30 "ceux qui profitent de ces événements pour alimenter
01:33 les divisions en France".
01:35 Vous visez qui exactement ?
01:36 D'habitude, les extrémistes.
01:40 Quand l'FI n'arrive pas à mettre le mot terrorisme sur ce qu'a fait
01:45 le Hamas, juste à l'est de la banque de Gaza,
01:50 il met de l'huile sur le feu.
01:53 Et puis, on voit bien que l'extrême droite est prête à récupérer
01:56 tout ce qui se passe, évidemment.
01:58 Et la polarisation politique, l'utilisation de la violence
02:04 par des extrémistes, on sait très bien que tout ça nous menace.
02:07 Et donc, nous, on dit, non, il ne faut pas y céder.
02:10 Il faut être capable de surmonter ces différences.
02:12 Il faut être capable de garder un espace de dialogue, de débat.
02:15 Et puis, effectivement, il faut comprendre qu'au-dessus
02:20 de nous-mêmes, il y a quelque chose qui nous dépasse,
02:21 qui s'appelle la France, qui s'appelle l'exigence de fraternité,
02:25 qui s'appelle la volonté de concorde.
02:26 Oui, il faut dire qu'il y a en France ces derniers jours,
02:30 un climat de suspicion et de tension.
02:33 Je voulais évoquer avec vous cette polémique autour de Karim Benzema,
02:36 le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
02:37 On a l'impression que, d'une certaine manière,
02:39 il y a une obligation à être dans un camp et ça efface toute mesure.
02:43 Oui, précisément, ce qu'on essaye de dire, c'est qu'il faut dépasser
02:48 la polarisation.
02:50 Il faut comprendre ce que je disais tout à l'heure,
02:52 comprendre la souffrance de l'autre, la reconnaître.
02:55 Et si on fait ce mouvement-là, en fait, les barrières s'effacent.
02:59 Et la volonté de rupture, de confrontation,
03:03 on peut la dépasser.
03:05 Franchement, je trouve que la polémique avec Karim Benzema n'est pas bonne.
03:08 C'est sûr que je pense que ça aurait été mieux
03:11 qu'il parle de toutes les victimes.
03:13 Mais après, on est dans un état de droit et de liberté.
03:16 Et je pense que chacun a le droit d'écrire ou de penser
03:19 ce qu'il a envie de penser.
03:21 Puis après, chacun aussi est libre de penser ce qui est écrit
03:24 par les uns et par les autres.
03:26 Justement, Gérald Darmanin et le gouvernement, plus largement,
03:29 a voulu interdire les manifestations pro-Palestine.
03:32 Est-ce que finalement, c'est la solution selon vous ?
03:35 Est-ce que c'est la solution d'empêcher ces mobilisations ?
03:38 Très sincèrement, je ne crois pas.
03:43 Pour autant qu'elles respectent un certain nombre de cadres
03:46 et qu'elles respectent tout simplement la loi.
03:48 La loi interdit l'appel à la haine, à la violence, à la discrimination,
03:52 au racisme, à l'antisémitisme.
03:54 Si ces manifestations respectent la loi, elles doivent être autorisées.
03:59 Et c'est d'ailleurs ce qu'a dit le Conseil d'État.
04:00 Et ce sera le mot de la fin.
04:02 Merci à vous, à Kim El-Karoui, d'avoir répondu à nos questions
04:05 ce soir sur France 24.